République du Sénégal Ministère de l’Agriculture ...
République du Sénégal
Ministère de l’Agriculture

ISRA - SUD BASSIN ARACHIDIER - BP.199 - S? (221).41.29.16 - KAOLACK (Sénégal)
Astou Sène
Août 1995
DIRECTION DES RECHERCHES SUR LES PRODUCTIONS FORESTIERES

INTRODUCTION
Il - RESULTATS
Ce document présente les résultats d’enquête obtenus par
cl Description de la zone d’étude
rapport à la problématique des parcs agroforestiers.
L,‘étude réalisée en 1994 concerne le parc à Cordya
L.e village de Darou Keur Balla localisé dans le Bassin
~M&a, elle essaie de comprendre les motivations
arachidier,
est situé à environ 40 km au sud-est de
expliquant ou justifiant le maintien ou non des différentes
Kaolack dans l’arrondissement de Ndoffane. Le climat, de
espèces ligneuses dans les champs et d’obtenir
type soudano-sahélien est caractérisé par deux saisons
l’appréciation paysanne sur la dynamique de la
très contrastées. Une saison des pluies de brève durée,
composante arborée. L’étude a aussi comme objectif
d’environ 4 à 5 mois de fin juin à octobre avec des
@étudier l’importance relative des produits ligneux dans
précipitations maximales en août et une longue saison
l’exploitation agricole et de déterminer les préférences en
sèche de fin octobre à juin. Les précipitations annuelles
rnatières d’espèces et les critères sous-jacents. Au
s’élevant en moyenne entre 500 et 700 mm. On y retrouve
préalable, une compréhension globale du fonctionnement
deux types de sols : les sols «dior» qui couvrent la plus
du village s’est avérée donc nécessaire.
grande partie du terroir et les sols «deck» localisés sur les
limites Est du village.
I - METHODOLOGIE
[J Caractérisation des systèmes de production
Le village de Darou compte 163 habitants tous Wolofs,
Les données proviennent essentiellement d’une enquête
répartis dans 8 concessions et 11 exploitations. Cette
exhaustive. Le questionnaire utilisé est structuré en deux
population est constituée à 45% de jeunes de moins de 15
f,ches. La première intitulée “Caractéristiques des espèces
ans. L’âge moyen des chefs d’exploitation est de 45 ans.
présentes dans le terroir” est un guide pour des
l’agriculture
reste l’activité dominante.
L’élevage,
discussions en groupe avec tous les adultes du village.
l’artisanat, le commerce bana-bana sont les autres
Les questions portent sur les espèces du terroir, l’état de
activités pratiquées par les producteurs. L’unité familiale
leur peuplement, les parties utilisées, les différents usages
est composée en moyenne de 8 actifs dont 6 adultes et 2
et les perspectives d’avenir. La deuxième fiche s’adresse
adolescents.
aux chefs d’exploitation et leur femme, elle porte sur les
caractéristiques socio-démographiques, le système de
L.e système foncier est régi par le droit coutumier et le
production, la composante ligneuse (densité, dynamique,
clroit moderne. Le mode d’acquisition des terres est
gestion et utilisation) et sur des questions d’ordre général.
largement dominé par l’héritage (82%). Les autres modes
cle faire valoir sont l’emprunt et la location. Concernant
Au total 51 fiches ont été remplies. Leur cohérence a pu
l’allocation des terres aux membres de la famille, 64% des
C!tre vérifiée par des recoupements entre certaines
chefs d’exploitations attribuent les parcelles à la veille de
questions. Le codage des questionnaires a suivi la période
C:haque campagne agricole. Dans 7% des exploitations,
d’enquête. Pour les questions fermées, une numérotation
les dépendants ont leur propres terres.
des choix de réponses était prévue. Quant aux questions
ouvertes,
un dépouillement complet a permis le
L.a superficie disponible est estimée entre 25 et 17,5 ha
regroupement des réponses en catégories et l’attribution
avec une moyenne de 8 ha par exploitation. Cette
de codes numériques.
superficie comprend la terre appartenant à l’exploitation, la
location et les emprunts. Comme l’illustre le tableau 1,
L’analyse des données a été faite sur ordinateur à l’aide
36% des exploitations disposent d’une superficie cultivable
clu logiciel SPSS/PC+. Les statistiques descriptives
comprise entre 2,5 et 5 ha et 18% détiennent plus de 17
(moyenne, coefficient de variation, fréquence) et la
ha. On note une certaine disproportion car 19% des
rnéthode des attributs multiples ont été les principaux
superficies disponibles sont détenues par 36% des
outils utilisés.
exploitants alors que 18% des exploitants disposent de
39% des terres cultivées. La disponibilité en terre est de
La méthode des attributs multiples permet de procéder à
l’ordre de 1,82 ha par actif agricole
cles classifications dans la détermination de choix ou de
préférences. La technique de pointage utilisée est faite à
Tableau 1 : Classification des exploitations selon la
partir d’une échelle numérique en ordre décroissant. Par
superficie disponible
exemple, un premier choix correspond à une valeur
d’échelle de 5, un deuxième à 4 ainsi de suite jusqu’à 1.
Les pointages totaux sont calculés en faisant la
sommation des produits, c’est à dire les valeurs d’échelle
multipliées par les fréquences de choix. Un pointage plus
elevé indique par exemple une préférence plus grande.
1

k L’organisation de l’espace agraire
P Le système d’élevage
Les terres de culture du village ont des utilisations
L’élevage est la deuxième activité de la population, les
spécifiques selon leur localisation. Les terres jouxtant le
paysans dans leur majorité disposent d’animaux de trait et
village appelées champ de case sont le domaine des
elèvent des petits ruminants. Les bovins par contre, ne
cultures vivrières souvent fertilisées avec le fumier. Au
sont élevés que dans un tiers des exploitations. L’élevage
delà, nous avons les champs de brousse cultivés
des ruminants se fait dans un cadre extensif, caractérisé
principalement en rotation mil-arachide. Chaque
par une alimentation reposant presque entièrement sur les
exploitation agricole détient en moyenne deux champs de
ressources fourragères naturelles dont l’importance varie
case et cinq parcelles de brousse.
avec la saison. En tant que facteurs de production, les
animaux de trait reçoivent eux des aliments
La superficie cultivée constitue la plus grande partie du
complémentaires pendant toute l’année. L’élevage
terroir villageois (presque 94% de la superficie totale) si
contribue au travers de diverses fonctions à la sécurité
Ion ne prend pas en compte la superficie réservée aux
des revenus des paysans, à l’alimentation humaine ainsi
habitations.
qu’à l’approvisionnement en divers facteurs de production
tels que le fumier et la traction animale. Une exploitation
L’agriculture
reste l’activité dominante, elle est
dispose en moyenne de 5 moutons, 4 chèvres et 3
caractérisée par un assolement à base de mil et
chevaux.
d’arachide. D’après les enquêtes, les paysans cultivent
actuellement plus de mil que d’arachide. Pour l’ensemble
P Contraintes des systèmes de production
du village, on peut retenir les ratios suivants pour les
superficies cultivées : mil 48%, arachide 44%, maïs 4%,
sorgho 3%. Pour les autres cultures dont les superficies
Aussi bien le système de culture que l’élevage
connaissent de problèmes qui entravent la production
restent limitées, on peut citer les pastèques, le manioc et
le maraîchage de contre-saison. L’absence de surface
agricole et animale. S’agissant de la production agricole,
réservée au parcours d’hivernage, justifie l’existence de
le manque d’engrais minéral est déclaré la contrainte la
quelques jachères de petite dimension (souvent moins de
plus importante au niveau du village (46%). Quelques
;!7% des producteurs se disent affectes par le manque de
un hectare).
semence. Les autres 27% restants de l’échantillon se
La culture attelée pratiquée par toutes les exploitations est
plaignent du sous équipement.
largement dominée par la traction équine, une seule
exploitation dispose d’une paire de bœufs.
Etn ce qui concerne l’élevage, la pénurie d’eau et de
fourrage de bonne qualité,
l’absence de zones de
l+ . .
parcours et finalement le vol des animaux en saison sèche
Sltuatron alimentaire, préservation et
sont les principaux handicaps pour son développement.
amélioration du patrimoine foncier
cd L’arbre dans les systèmes de production
La production céréalière en 1994 a permis de couvrir les
besoins d’autoconsommation pour un intervalle de 8 à 15
L’inventaire a consisté à un recensement par les paysans
rnois. Seuls 18% des chefs d’exploitation affirment avoir
de toutes les espèces présentes sur le terroir (espaces
consommé leurs récoltes en moins de 12 mois. La vente
cultivées et jachères) et au comptage direct de tous les
de bétail et l’emprunt constituent les principales stratégies
arbres et arbustes visibles dans les parcelles de culture
adoptées pour résorber le déficit vivrier.
après la récolte. Le tableau 2 (en annexe 1) donne la liste
des espèces présentes sur le terroir de Darou, leurs
I.a fertilisation des sols se fait le plus souvent par
principaux usages et les parties utilisées.
Iépandage de fumier, pratique ancestrale encore à la
portée des producteurs. Quarante cinq pour cent de
I échantillon utilisent de l’engrais minéral en combinaison
P Composition du parc dans les champs
avec la fumure organique pour amender leur sol. Deux
C:hefs d’exploitations comptent exclusivement sur la fertilité
L.es parcelles cultivées portent des peuplements arborés
naturelle des sols. La jachère bien que connue est
dont la composition et la densité diffèrent suivant le type
pratiquée pour une durée d’une année par cinq exploitants
de champ considéré. Trente espèces ont été répertoriées
dans le seul but de pouvoir disposer d’une terre de
dans l’ensemble des parcelles de culture (cf. tableau 3 en
pâturage pour le bétail.
annexe 4) dix huit et vingt cinq espèces sont présentes
respectivement dans les champs de case et ceux de
P
brousse.
Sources de revenu
Au niveau de l’exploitation, les ressources financières sont
constituées principalement par les revenus provenant des
cultures, les revenus de l’élevage (vente d’animaux, lait de
vache et dérivés), et ceux des activités extra-agricoles
comme l’artisanat et le commerce bana-bana. Le revenu
agricole déclaré est d’environ 350.000 francs par
exploitation et 50.000 francs par actif agricole.
2

Treize espèces sont communes aux deux types de
Dans l’ensemble, 57% des exploitants ont déploré la
c ha m ps. Mangifera indica, Borassus aethiopum, Ficus
disparition d’espèces ligneuses dans leurs champs. Les
kophylla, Heeria insignis, et Hexalobus monopetalus
essences disparues les plus fréquemment citées sont
sont les ligneux spécifiques aux champs de case; douze
Cordyla pinnata, Anogeissus leiocatpus, Sclerocatya
8,utres espèces se retrouvent uniquement dans les
birrea, Detarium microcatpum, Adenium obesum,
sarcelles de brousse (Cassia siebetiana, Anogeisis
Ostryosderiis stuhlman,
Hymenocardia acida et
kiocarpus, Balanites aegyptiaca, Dichtvstachys
Sterculia setigera. Parmi ces espèces certaines ont
glomerata, Gardenia temifolia, Zyziphus mauritania,
dlisparu totalement du parc.
Acacia seyal, Lonchocatpus sericeus, Cmssopteryx
febrifuga, Terminalia macroptera, Feretia apodahthera

Nis à part la sécheresse, les paysans ont mentionné
et Commiphora africana).
l’abattage clandestin, l’absence de jachère, la vieiWesse, le
feu et I’essouchage comme
étant des causes de
IP
disparition de certaines espèces.
Densité et tendance évolutive du
peuplement

> Gestion et pt6serva tion du couvert
Le nombre total d’espèces identifiées dans les champs
/igneux
varie de 1 à 12 au niveau des exploitations enquêtées.
L’effectif quant à lui varie de 2 à 88 individus dans
A Darou, le quart des chefs d’exploitation s’approprient les
I ensemble des champs. Au niveau des zones de culture,
arbres de leur champs. Parmi ceux ci 33% affirment que
;182 et 223 individus ont été recensés respectivement
leur droit de propriété n’est respecté qu’en hivernage.
dans les champs de case et de brousse, ce qui donne des
Ceux qui considèrent que les arbres ne leur appartiennent
densités de 4 et 6 arbres par hectare. En moyenne, on
pas avancent les raisons suivantes :
rencontre huit espèces différentes dans les parcelles de
C:ase et 3 dans les champs de case. On note ainsi une
.
l’existence de la loi sur le Domaine National ;
plus grande diversité des espèces en brousse.
.
ils n’ont pas planté ces arbres;
.
ils n’ont aucune autorité sur les arbres;
Le peuplement est qualifié de moyen pour 21% des
.
les liens de parenté.
espèces marginal pour 38% alors que 13 espèces qui ne
sont pas représentées que par quelques individus sont en
La gestion des arbres s’effectue en général au début de la
voie d’extinction. Deux espèces se manifestent par une
saison culturale. Elle consiste à élaguer les branches
relative abondance il s’agit de Cordyla pinnata et
basses pour éviter un ombrage direct sur les cultures
Azadirachfa indica.
avoisinantes. Pour ne pas compromettre la production des
essences fruitières, les paysans élaguent dans ce cas les
Pour ce qui est des perspectives d’avenir, il ressort des
branches secondaires. Cependant la majorité ne procède
réponses des paysans que six espèces présentes dans le
souvent à aucune taille.
parc connaîtront une évolution croissante, parmi ces
espèces nous constatons que 4 sont des espèces
S’agissant de l’emplacement et de la densité des
introduites dont les techniques de plantation sont
peuplements, les paysans estiment que la distance
rnaîtrisées par les paysans. Soixante dix pour cent des
minimum entre les arbres dans les parcelles de culture
espèces du parc verront leur effectifs diminuer. Cependant
doit se situer dans un intervalle de 10 à 50 mètres. La
pour 12% d’entre elles, cette tendance peut être renversée
densité jugée normale est de 5 pieds à l’hectare et un
par des mesures de protection (Balanites aegyptiaca,
rnaximum de 12 à l’hectare. Vingt deux pour cent estiment
acacia macrostachya, et Zizyphus mauritania) ou le
que les plantes ligneuses doivent être maintenues sur la
rétablissement d’une bonne pluviométrie (Diospyros
limite des champs. Soixante douze pour cent (72%)
rnespiliformis, Crossopteryx febrifoga et Sclemcarya
pensent qu’elles doivent être dispersées dans les champs,
birrea). Les quatre espèces qui selon les paysans
alors que 6% ne jugent pas nécessaire leur présence dans
resteront stables sont considérées comme résistantes à la
les champs. Certains souhaiteraient pouvoir enlever les
sécheresse ou régénèrent sans problème ou vivent
arbustes et buissons et ne laisser dans les champs que
longtemps (Ficus
vogeli,
Adansonia
digita ta,
les grands arbres.
Commiphora africana et Cassia sieberiana).
Ein saison sèche, la divagation des animaux empêche
Dans la plupart des cas, c’est la quantité qui n’est pas
toute régénération naturelle de pousser correctement. La
Mfkante pour fournir un apport significatif à la nourriture
protection des arbres adultes et la plantation sont les
et aux besoins des populations. La faible disponibilité de
pratiques de préservation et de maintien mises en œuvre
certaines espèces perçue par les paysans peut être
par les populations. Quatre vingt deux pour cent des
appréhendée comme un critère de rareté et donc d’intérêt
répondants ont eu à planter des arbres au cours des dix
pour ces dernières. On note une certaine prise de
dernières années,
c.onscience de l’appauvrissement des ressources. La
reproduction et la pérennité de ces ressources sont
menacées, en plus les arbres ayant poussé naturellement
ne font l’objet d’aucune protection.

Les essences concernées sont: Mangifera hdica,
Moringa oleifera, Eucalyptus sp. Azadirachta indica,

69% des espèces présentes fournissent du bois de
Papaya catfca et Ficus thonningui. L’infestation des
chauffe, les plus utilisées sont Cordyla pinnata (de moins
termites et la divagation des animaux en saison sèche
en moins depuis l’inventaire fait par I’ISRA), Combretum
constituent les principales contraintes pour les planteurs.
glutinosum,
Anogeisus
leiocarpus,
Guiera
Le reste de la population qui adoptent une attitude passive
senegalensis et Heeria insignis. Le manque de temps,
I’laxpliquent par la non disponibilité des plants et le
l’eloignement
des
zones
d’approvisionnement,
manque de connaissances forestières. En plus de ces
l’interdiction de coupe des espèces inventoriées par les
espèces plantees, les populations souhaiteraient disposer
services forestiers sont les principales difficultés énoncées
de plants de Acacia albida, Cordyla pinnata, Citrus sp,
par les femmes. Le choix de ces espèces s’explique par le
goyavier et banane.
fait qu’elles fournissent plus d’énergie, prennent vite feu et
sont faciles à sécher. La quantité annuelle ramassée de
lableau 4. Répartition des espèces plantées
bois de feu est estimée à 15 charrettes.
Les perches, chevrons, et piquets utilisés dans la
construction des habitations et des haies ainsi que le bois
utilisés dans la confection des outils et de certaines
ustensiles de cuisine proviennent essentiellement de
Acacia
macrostachya,
Pterocarpus
erinaceus,
Pmsopis afncana, Cordyfa p i n n a t a , A n o g e i s u s
Mocarpus, Azadirachta indica
qui remplace de plus en
plus Gardenia ternifdia.
9 Régénération du couvert ligneux
S’agissant de la protection et l’amélioration de la fertilité
I ressort des réponses obtenues que 47% des espèces du
des sols, les populations reconnaissent aux feuilles de
parc à Cordyla pinnata se régénèrent naturellement mais
Tamarindus indica, Cordyfa pinnata, Anogeissus
parmi ces dernières, la moitié subit une forte mortalité
leiocarpus, Acacia seyal, Terminalia macroptera,
Fendant la saison sèche ou sont éliminées par la houe.
Commiphora african, Ficus iteophylla, et Ficus
Ces espèces sont Cordyla pinnata, Combretum
tbonningui un rôle fertilisant, à Guiera senega/ensis,
glutinosum, Lannea acida, Diospyros mespiliformis,
Anogeisus leiocatpus, Eucalyptus et Piliostigma
Xizyphus mauritania, Acacia seyal et Ficus iteophylla.
reticulatum un rôle protecteur.
Pour 35% des espèces ligneuses présentes, les paysans
n’ont pas constaté de régénération cf. tableau 5 en
9 Les critères d’appréciation
annexe 5.
Avec la méthode des attributs multiples, Cordyla pinnata
9 Utilité des arbres
obtient le plus grand score, ce qui le place à la première
position des espèces préférées. La deuxième position est
Les ligneux fournissent des produits alimentaires,
occupée par Acacia albida, suivis de Tamarindus,
médicinaux, du fourrage, du bois d’énergie et du bois
Combretum, Ptetvcarpus, Entada, Guiera, Anogeisus,
r&cessaire à la construction des habitats et
à la
Acacia macmstachya et PViostigma. Voir tableau sur la
tabrication d’outils et ustensiles.
classification des espèces préférées dans les parcelles de
culture
Les espèces qui fournissent des produits comestibles sont
variées. Douze des 34 espèces répertoriées dans cette
Tableau 6 - Classification des espèces préférées dans les
zone ont un usage alimentaire. les espèces les plus
parcelles de culture
appréciées sont Cordyla pinnata, Balanites aegyptiaca,
Lannea acida, Diospyros mespilifonnis, Zyziphus
rnauritiana, Adansonia digitata, Borassus aethiopum,
Sclerwya birrea, Tamarindus indica, Morfnga oleifera.
L.es espèces appétées par les animaux sont Ptemcapus
erinaceus,
Lonchocarpus
sericeus,
Feretia
apodanthera, Commiphora afticana, Ficus iteophylla,
Ficus thonningui, Sclerocarya birrea, Ficus vogeli,
Uoringa oleifera,

Securidaca longipedunculata et
Terminalia avicennoides. II est intéressant de constater
que parmi toutes ces espèces citées deux (Pterocarpus
et Moringa) conservent leurs feuilles en saison sèche ce
qui pose souvent des problèmes d’alimentation du bétail
au cours de cette période.
Concernant la pharmacopée, 73% des espèces du parc
fournissent feuilles, racines, fibres ou écorces qui ont des
bertus curatives. Les espèces employées en premier sont
Terminalia
avicennoides,
Securidaca
Iongipedunculata, Ficus iteophylla, Prosopis africana,
Gardenia temifolia et Combretum glutinosum.

Les calculs de fréquence montrent que les paysans
poisson dans la sauce de couscous. Le fruit mûr est
préfèrent dans l’ordre les espèces qui contribuent à
mangé comme tel ou transformé en purée. Une partie de
l‘alimentation humaine, celles qui fournissent du bois de
la production séchée est mise en réserve pour fournir en
chauffe et de service, les espéces fertilisantes et
période de soudure un appoint important. La quantité de
frnalement celles contribuent à l’alimentation du bétail.
fruits séchées mises en réserve par les femmes est en
Ainsi donc nous constatons que presque tous les arbres
moyenne de 32 kg par exploitation. En pharmacopée, les
cités sont à usages multiples, les paysans ont
feuilles sont utilisées dans le traitement des maux de
exclusivement mentionnés des utilisations fonctionnelles.
ventre et des conjonctivites. Les décoctions de racines et
d’écorce sont employées contre les maladies vénériennes.
Les espèces non souhaitées dans les champs sont par
L.a sève a des propriétés laxatives.
crdre décroissant : Ficus vogeli, Ficus platyphylla,
Azadirachta indica, Calofropis procera, Pmsopk

.
Bois de service et d’énergie
ofricana,
Gardenia temifo/ia, Ficus thonningui,
E3alanites aegypfiaca et Commiphora africana.
L.e bois de dimb est un bois de service très apprécié. II est
utilisé comme chevrons et piquets des clôtures. II sert de
L’ombrage qui provoque la baisse de la production, l’attrait
nnême à fabriquer des ustensiles de cuisine (mortier, pilon
CU bétail la sécrétion de substance toxique sont les
et calebasse) il est aussi très apprécié comme bois de
principaux inconvénients cités par les exploitants.
chauffe.
Tableau 7 - Classification des espèces non souhaitées
.
Cotdy/a pinnata et agriculture
E s p è c e s
Score
Rang
L.a moitié des répondants affirment que la présence de
Ficus voge1
4 2
1
Cordyla pinnata a un effet bénéfique sur les cultures car
Ficus platyphylla
3 1
2
les feuilles et les fruits tombés contribuent améliorer la
Azadrachta
indica
1 2
3
fertilité du sol. Dix huit pour cent jugent que sous son
Prosopis afncana
5
4
couvert, le dimb a un effet dépressif alors que 18%
Calotropiis procera
5
4
pensent que l’espèce n’a aucune influence sur les cultures.
A n o g e i s u s leiocarpus
4
6
Ficus thonningii
4
6
Gardenia temifoia
4
6
CONCLUSION
P Quelques aspects utilitaires de Cordya
pinnata
L.‘agriculture reste l’activité dominante, elle est basée sur
la culture de l’arachide, du mil, du sorgho et du maïs le
L,e dimb est un arbre de 10 à 15 mètres mais qui peut
village se trouve confronté à une contrainte foncière très
atteindre 20 mètres et plus sur les sols profonds et fertiles.
pesante qui a entraîné la disparition de la jachère dans le
Sa cime hémisphérique est toujours bien développée.
système de rotation. On est en présence d’un parc
L’écorce de son fut droit est plus ou moins liégeuse, très
vieillissant caractérisé par une très grande diversité des
crevassée en petits rectangles, brune ou noirâtre (Bergeret
espèces avec des densités très faibles. Les principales
1993). Les feuilles sont ovales, gris-vert et les fleurs blanc-
espèces qui accompagnent Cordyla pinnata sont
lert. Les paysans estiment respectivement à environ 10 et
Anogeisus leiocatpus, Grewia bicolore, Tamarindus
60 ans l’âge de fructification et la durée de vie de Cordyla
indica, Cassia siebetiana, Pterocatpus erinaceus. Les
pinnata, les signes de vieillesse mentionnes sont des
fruits de dimb commencent à être valorisés hors de
ff?uilles vert foncées cornées, des creux au niveau du tronc
l’économie familiale rurale. Les principales raisons du
et un feuillage pas très dense.
maintien des ligneux demeurent socio-économiques
(complément alimentaire, source de revenu, sécurité et
Le bois de Cordyla pinnata est dur et lourd, avec un grain
maintien de la fertilité) et administratives (la peur d’être
assez grossier et une structure étagée. II est utilisé dans la
pénalisé par les services forestiers)
c harpenterie, la fabrication des meubles et dans l’artisanat
local (Giffard). Bergeret (1993) rapporte que le dimb
M ê m e s i
l e s
paysans
sont
conscients de
f’ournit un excellent charbon de bois. Les produits du dimb
l’appauvrissement et de la dégradation des ressources
sont utilisés dans l’alimentation, la construction, la
forestières, les actions de plantations et les mesures de
pharmacopée traditionnelle et comme bois de chauffe.
protection n’ont pas permis le renouvellement du parc.
D’après les enquêtes, le fruit constitue le produit du
Cordyla le plus utilisé par les répondants, suivi du bois, de
l’écorce et des feuilles.
.
Alimentation humaine et animale
Le fruit est une baie lisse verte puis jaunâtre à maturité. II
contient une pulpe verdâtre à jaunâtre comestible dans
laquelle sont enrobées de grosses graines. Les fruits sont
très riches en vitamine C, phosphore et fer, bien équilibrés
en acides aminés essentiels. En plus ils peuvent
compenser le déficit des céréales en lysine (Raison 1988).
Le fruit vert ou sec est un substitut de la viande ou du

BIBLIOGFtAPHIE
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6

2

Annexe 2 : Composition du parc dans le terroir de Darou Keur Balla
-
-

.

..~..-~.-.- -~-.. ---. -~.~~.. ~_~_.. .~ ._... ..- .._.__ ..~._~ _
Arbres à l’intérieur des concessions~ët --
Arbres des champs de case 1
Arbres des champs de brousse
alentours
ramanhdus indica
T$matindÜs indica
Cordyla pinnata
Cordyla pinnata
!Vrangif?ra indica
Mangera indica
rldansonia digitata
Adansonia d@ita&
Feretia a p o d a n t h e r a
Feretia apodanthera
Commiphora africana
Commiphora aftkana
ilorassus aethiopum
Borassus aethiopum
.._- - -
@us iteophylia
Ficus tieophyla
Moringa oleifera
Moringa oleifera
Secutidaca lon@edunculata
~--~-
i\\zadirachta indica
Azadirachta indica
Terminalia avicennoides
Annexe 3 : Tableau 2 -Aspects utilitaires des ligneux du parc à Cordyla pinnata
Espèces
1Al humaine 1 Al bétail
1Pharmacopée
1 fertilisation 1 B o i s
Autre
Priorité
1
M o r i n g a o l e i f e r a
fe
fe, fr, po, fl
fe
‘Fucalyptussp.
_-
fe
tr, fe
Ficus t h o n n i n g u i
fe, po
fe
fe, po
kecwidaca l o n g i p e d u n c u l a t a
fe, fl, fr
ra
en, ser
br, fr
‘Terminalia
a v i c e n n o i d e s
fe, ra
br, fr
Al =alimentation;
fr =fruit, fe =feuille, po =Pousse, fl =fleur; en =einergie; ser=service; ec=ecorce; ra= racine,
br=branche, fi=fibre.
3

Annexe 4 : Tableau 3 - Répartition des espèces ligneuses dans les parcelles de culture
Espèces
N o m b r e
1
Répartition totale 1
Répartition
1
~~~1
Anogeisus leiocar us
Balanites aegyptiaca
8
1,77
3,58
Lannea acida
5
0,98
0,71
1,34
Albizzia chevalieri
8
1,57
0,35
3,13
Acacia macrostachva
3
0.59
0.35
0 89
l Diosnvros mnsniliformis
I
7
I
1 38
I
1 47
I
1 34
I
Sckrocarya birrea
0,78
0,35
1,34
Ficus vogeli
2
0,39
0,35
0344
Heeria insignis *
1
0,19
0,35
LHexalobus monopetalus*
1
0,19
0,35 -
0

Annexe 5 : Tableau 5 - Comportement des espèces du parc
-
andante
-
R a i s o n é v o l u t i o n
1 Régér i é r a t i o n
1Sécheresse
1pas a ras
1 A b o n d a n t e
Sécheresse
b o n n e
Cordvla oinnata
b o n n e
E assia sieberiana
( M o y e n n e
Combretum g l u t i n o s u m
1
Margrnale
Sécheresse, coupe
b o n n e
A n o g e i s u s l e i o c a r p u s
1M a r g i n a l e
( Sécheresse
1pas a ras
[ crewia b i c o l o r e
F e r e t i a a p o d a n t h e r a
Commiphora africana
rarement
Izadirachta indica
1 A b o n d a n t e
b o n n e
b o n n e
b o n n e
s m a r g i n a l e
2
1 Sécheresse
1 rarement
..-
_ - _
1T e r m i n a l i a a v i c e n n o i d e s
1M o y e n n e
2
1Sécheresse
1rarement
rendance
(1 =croissante,
2=décroissante,
3=stable)
5