LES PLANTATIONS LINEAIRES DENSES SUR LES SOLS SABLEUX...
LES PLANTATIONS LINEAIRES DENSES
SUR LES SOLS SABLEUX DEGRADES
DE LA ZONE CENTRE-NORD DU SENEGAL
Comportement et effets sur les cultures adjacentes
de quelques espèces locales et introduites
par
Michel CAZET
Ingénieur de recherches au CIRAD/CTFT
détaché à 1'ISRAJDRPF
I.S.R.A.
Direction des Recherches
sur les E'roductions Forestières
Route des Pères Maristes
Parc Forestier de Hann - B.P. 2312
DAKAR (Senégal)

LES PLANTATIONS LINEAIRES DENSES SUR LES SOLS SABLEUX DEGRADES
DE LA ZONE CENTRE-NORD DU SENEGAL
Comportement et effet sur les cultures adjacentes
de quelques espèces locales et introduites
par
Michel CAZET
Ingénieur de recherche - DRPF/ISRA
RESUME
Dans la zone Centre-Nord du Sénégal, des plantations linéaires
d e n s e s d ’ e s p è c e s l i g n e u s e s , m i s e s e n p l a c e à l a p é r i p h é r i e d e s
parcelles de cultures sous forme de haies brise-vents, apparaissent
comme
étant
un des moyens de restaurer les
écosystèmes dégradés et
d’ améliorer le revenu des populst, ions rurales.
Des expérimentations ont été menées dans ce sens à la Station de
Recherches Agroforestières de la DRPF/ISRA à Thiénaba, sur cinq espèces
“ l o c a l e s ” :
Faidherb,ia
a l b i d a ,
Acacia tortilis ssp.
raddiana, Acacia
nilotica ssp.
adstrinflens,
Acacia senegal, Prosopis juliflora et deux
-L-.-- -
espèces d’acacias australiens :
bac.La &losericea et Acacia tumida
- - -
plantées linéairement avec des écartements de 2,50 m entre les arbres.
Les résultats obtenus
à 30 mois montrent une bonne adaptation des
espkes australiennes qui atteignent respectivement 4,40 m et 3,60 m de
hauteur
avec des taux de survit’ de 97 4: et 92 % alors que, pour les
espèces locales,
les meilleures croissances sont obtenues avec Acacia
senegal (2,00 m) et Acacia
_~- tortilic ssp. raddiana
_---_-L)
(1,80 m).
L ’ i n o c u l a t i o n d e s p l a n t s e n p é p i n i é r e , a v e c d e s s o u c h e s d e
Rhizobium prélevées dans les collections cie l’ORSTOM, a amélioré la
croissance de certaines espèces telles que Faidherbia nlbida (t 13 %*) ,
Acacia tumida (t 10 %*) et ProsoniS juliflora (t 15 %). Un traitement
nématicide du terrain de plantation produit une amélioration de la
croissance des
p l a n t s d u r a n t l a p r e m i è r e a n n é e d e v é g é t a t i o n d e
8 à 25 %.
D e s p r o f i l s r a c i n a i r e s ,
réalisés à 30 mois sur
une
vingtaine
d’arbres,
montrent des stratégies de développement racinaire variables
selon les espèces et permettent C~‘t?x~JliqUer~l au moins partiellement, la
concurrence
exercée par les arbres sur les cultures
adjacentes.
Avec
les trois acacias locaux,
cette concurrence se traduit par des baisses
de rendement pouvant, dépasser 50 % jusqu’à 2,50 m des lignes d’arbres.
Concernant la gestion de ces formations linéaires denses, des
essais
d’éclaircies p a r t i e l l e s ,
effectués à intervalles de deux mois,
ont
montré
une apt i tucle des souches d’acacias australiens à r e j e t e r
(après
un recépage à 0,40 m du sol) variant avec la
d a t e d ’ e x p l o i t a -
tion. Pour Acacia holosericea, la période optimale de récepage se situe
entre
jnnvier et, juillet alors que pour Acacia tumida elle s’étend de
novembre à
mai.
Les espèces locales montrent généralement une bonne
aptitude à
rejeter
et.
à reconstituer
r a p i d e m e n t d e s h a i e s vi.ves
productives.

l- INTRODUCTION
La zone Centre-Nord du bassin arachidier est une des sept régions
naturelles définies par l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
(I~RA)
pour sa programmation 1989-1993.
Elle s’étend sur plus de 20 % du territoire
senégalais dans les domaines de végétation sahélo-soudanien et soudano-sahé-
lien et comporte près de 30 % de la population du Sénégal.
Dans cette zone, la plupart des sols ont éte dégradés par les effets
conjugués de la rotation arachide-mil sans fertilisants,
de la suppression de
la jachère longue et de la surexploitation du couvert arboré qui constituait
le traditionnel paysage à parc.
Dès 1965,
CHARREAU et VIDAL avaient mis en évidence l’influence
bénéfique d’ Acacia albida sur la nutrition minérale et les rendements de mil
au Sénégal. En 1966,
SCHOCH montrait l’influence d’une strate arborée au
Sénégal sur
la réduction de l’évaporation potentielle et ses conséquences
agronomiques et proposait Acacia albida “arbre providentiel,’ comme brise-vent.
En 1968,
DANCETTE et POULAIN suggéraient qu’en agriculture traditionnelle de
type SEREER ,Acacia albida pouvait compenser,
sous son couvert,
1’ absence de
fertilisation chimique ;
cet arbre étant susceptible de ramener à la
surf ace
des éléments chimiques lessivés en profondeur tels que les nitrates.
En 1969 et 1970, JUNG confirmait l’action favorable d’ Acacia albida
sur l’activité microbiologique des sols et leur fertilité. A la même époque
(1970)’
GERAKIS et TSANGARAKIS montraient qu’Acacia senegal augmentait la
teneur en
azote et en carbone organique d’un sol sableux au
Soudan. Cet te
amélioration des rendements au voisinage d’ Acacia senegal était également
observée par C. SYLLA (1986) dans la zone sylvopastorale du Sénégal,
La réintroduction de l’arbre dans l’exploitation agricole apparaît
donc comme
étant l’un des moyens de restaurer des ecosystemes
dégradés et
d’améliorer le revenu des populations rurales (GIFFARD, 1974, 1975 ; DELWAULLE
1973, 1977, 1979).
Mais, pour densifier les plantations 1igneuses.à l’inté-
rieur des terroirs agricoles sans gêner l’agriculture,
les arbres pourraient
être plantés sous forme de plantations linéaires denses,
d’abord autour des
p a r c e l l e s , p u i s
à l’intérieur des champs aboutissant à un véritable paysage
bocager.
C ’ e s t d a n s cette optique que des expérimentations ont
été
mises
place en 1985 à la Station de Recherches agroforestières de Thiénaba (Sénégal)
sur deux espèces d’acacias australiens - Acacia holosericea, Acacia tumida,
quatre espèces locales :
Faidherbia albida,
A c a c i a t o r t i l i s SSD. r a d d i a n a ,
A c a c i a n i l o t i c a ssp. adstringens, Acacia senegal et une espèce introduite de
l o n g u e date:Prosopis juliflora. Dans le cadre’de ces recherches, nous avons
tenté de tester l’effet de l’inoculation des plants par diverses souches de
Rh_izobium sur la croissance des arbres au jeune âge.
Pour les cinq espèces “locales”, seront ensuite étudiés l’effet d’un
traitement
n é m a t i c i d e d u s o l s u r l a c r o i s s a n c e d e s p l a n t s a i n s i q u e
1’ influence des diverses espèces sur les cult,ures adjacentes. Des profils
racinaires
o n t e n
outre été réalisés la troisième
année.
Les schémas et
quelques
caractéristiques de ces systèmes racinaires aident à comprendre
l e s
interactions arbres-cultures.
2

*
L
2 - LE SITE EXPERIMENTAL
21 - SITUATION ET CLIMAT
La Station de Thiénaba,
gérée par la Direction des Recherches sur
les Productions Forestières de l’ISRA,
est située à environ 15 km à l’Est de
Thiès,
dans le domaine soudano-sahélien,
La moyenne pluviométrique de 690 mm
relevée
à Thiès sur la période 1930-1960 n’a pas été atteinte pendant la
période d’observation (Tableau 1)
Tableau 1 : Pluviométrie à la station expérimentale de Thienaba
(1985-1988)
l
!
!
!
1
! Moyenne des !
! Années
! 1985
! 1986
! 1987 i 1988
! 4 années !
l--------!-------.t -------!-------!-------!-----------.l
! Pluviom. !
385
! 334
! 522 ! 579 !
455 !
,------------------------------------------------------,
*_____--------------------------^----------------------,
En réalité,
pendant la période d’observation, la moyenne pluviomét-
rique
et la répartition des pluies avec 95 % des précipitations en
j u i l l e t ,
août et septembre, sont caractéristiques du climat sahélo-soudanien.
22 - PEDOLOGIE
La station est située sur sol ferrugineux tropical peu différencié.
La texture est très sableuse et le sol ne compte que 3 à 5 % d’argile avec une
fraction argile t limon toujours inférieure à 8 49.
C e s s o l s s o n t e n o u t r e
caractérisés par leur pauvreté en matière organique, phosphore et bases échan-
g e a b l e s e t
par
u n e f a i b l e c a p a c i t é d ’ é c h a n g e .
Les
caractéristiques
pédologiques moyennes figurent au tableau 2 :
Tableau 2 : Analyses des sols de Thiénaba* (valeurs moyennes
et extremes sur 11 profils)
t
! Horizons 0 - 30 cm
! Horizons 110 - 140 cm !
1
Caractéristiques
t,-,-,-------,,---------l-----------------------~
!
! mini.
maxi.
moy, ! mini.
maxi.
moy.
! ----------------------------!------- - - - - - - - -----,-l-------
- - - - - - - - - - - - - -
! pH eau 1/2,5
!
4.4
6.9
5.4
i 4.4
5.2
4.6
! pH KCl N
I
3.9
6.1
4.8 ! 4.2
4.7
4.4
I
*__-_________________________(
I - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - -
! A r g i l e (< 2p)
%
!
1.5
4.1
2.8 ! 2.2
4.8
3.5
! Argile t limon (< 50 p) % !
6.9 !
10.6 !
7.5 !
5.5 !
8.5 !
6.9
! _______--_----___-I---------. l-------!------ I-------r____,_,!_,,----l-------
! Bases échangeables me/100 g!
0.16 !
1.65 i
0.79 !
0.12 !
0.78 i
0.40
! Capacité d’échanges me/lOOg!
1.7
!
2.4
!
1.9
!
0.8
!
1.4
!
1.1
!----------------------------,
‘-------‘-------!-------!-----------------------
I
!
1
1
Horizons 30 - 50 cm
1
l
1.-------------------,---t
I.
1
!
! Carbone
‘/Oo
1
1.5 !
2.8
2.2 1
1.2 !
1.8 !
1.5 !
! Azote
‘/”
!
0.14 !
0.42 1
0.22 I
0.10 !
0.22 !
0.15 !
! Phosphore total ‘/‘*
! 0.09 ! 0.22 t
0.14 t
0.07 !
0.13 !
0.10 !
! Phosphore OLSEN ppm
! traces!
0.10 ! 0.03 1 traces !
0.04 !
0.01 !
r,-,--,----------------------------------------------------------------------,
._____--_-________-----------------------------------------------------------,
* Analyses effectuées en 1986 au Laboratoire de pédologie de I’ORSTOM-Hann
3

3 - MATERIELS ET METHODES
31 - ACACIAS AUSTRALIENS
Les deux espèces retenues, originaires du Nord-Ouest australien, ont
été
introduites au Sénégal en 1974 sur les Stations de Bambey et Keur-Mactar.
Notons que,
dans leurs aires d’origine,
ces deux espèces se développent sur
les sols les plus divers (TURNBULL, 1986). Les graines utilisées dans cet
essai proviennent des descendances de provenances d’origine (Tableau 3).
Tableau 3, : Caractéristiques des graines utilisées dans l’essai
“acacias australiens” mis en place à Thiénaba en 1985
f
I
!
l
!Origine australienne !
t
Espkes
! N” lot
! Lieu de ! Date de !---------------------!
!
!
! r é c o l t e ! r é c o l t e !
Long. !
Lat. !
I---------------.---------,---------.---------,
1
l
1
t----------l----------1
! A . h o l o s e r i c e a ! 84/1016 !K,Mactar ! 29.03.84! 1 2 1 ” 0 5 ’ ! 1 9 ’ 3 7 ’ !
! A. tumida
! 82/663 !Bambey
! 25.03.82! 122” 56’ !
16’ 25’ !
,-=-----------------------------------------------------------------,
a- - - - - - - - - - - - --------------------__l__________l______--------------,
Les plants ont été élevés en pépinière dans des conteneurs en polyé-
thylène pendant trois mois.
C’est & ce stade que les plants ont été inoculés
avec 2 ml d’inoculum (souche de Rhizobium ORS 841) obtenu à partir de
culture
en milieu liquide YEMA (à 10’ ml-l bactéries). Ils ont été mis en place les 22
et 23 juillet 1985,
dans un dispositif en bloc complet randomisé comprenant,
10 répétitions pour chaque espèce.
Chaque répétition est constituée de deux
parcelles linéaires de 12 arbres : l’une recevant des plants inoculés, l’autre
des plants non inoculés.
L’écartement entre les arbres étant de 2,50 m,
l e s
240 arbres
mis en place pour chaque espèce représentent une .plantation li-
néaire de 600 mètres.
La hauteur des plants est mesurée chaque année en milieu de saison
sèche.
La circonférence à 10 cm du sol a été mesurée à partir de la troisième
année. Afin de déterminer la date optimale de recépage, une éclaircie échelon-
née dans le temps a été entreprise à partir de mai 1988. Tous les deux mois,
un arbre de chaque parcelle est coupé,
cubé et pesé,
D e s p r o f i l s
racinaires ont été réalisés sur deux plants
d’Acacia
holosericea en mai 1988.
Toutes les racines visibles ont été récoltées par
tranche de 50 cm de sol puis pesées fraîches.

32 - ESPECES LOCALES
Les caractéristiques relatives à la recolte et aux prétraitements
des graines des cinq espèces “locales” figurent au tableau 4 :
Tableau 4 : Caractéristiques des graines utilisées dans l’essai
espèces “locales” mis en place à Thiénaba en 1985
1
!N”des !
! Date de ! Temps de trempage
!
!
Especes
! lots
! Provenances
! récolte ! dans H2SO4 à 9 8 %
!
1
.--------------!---------.--------------.
I
l---------l-----,---------------I
!
FA
! 84/1043 ! Keur-Mactar
! 04.02.841
30 mn
l
t
ATR
! 84/1073 ! Bandia
,! 05.05.84!
60 mn
1
!
ANA
! 84/1146 ! Mbiddi
! 02.03.84!
120 mn
1
l
AS
! 84/1013 ! Mbiddi
! 02.03.84!
15 mn
!
1
PJ
! 84/1141 ! Bandia
! 28.07.84!
15 mn
1
-,-,--------------------------------------------------------------------,
____________________----------------------------------------------------,
Légende : FA = Faidherbia albida
ATR = Acacia tortilis ssp. raddiana
AS = Acacia senegal
ANA = Acacia nilotica ssp, adstringens
PJ = Prosopis juliflora
Les plants ont été élevés pendant huit semaines en pépinière. Comme
pour les acacias australiens,
la moitié des plants a été inoculée avec une
culture de Rhizobium par injection dans les conteneurs de 2 ml d’inoculum à 10
109
m l - l b a c t é r i e s ,
6 à 1 0 j o u r s a p r è s l a l e v é e . L e s s o u c h e s u t i l i s é e s ,
prélevées dans les collections du Laboratoire de microbiologie des sols de
I’ORSTOM Bel-Air, figurent au tableau 5.
Tableau 5 : Souches de Rhizobium utilisées pour l’inoculation
des espèces locales
!
!
1
l
Espèces
I
Souches
1
1____-_-----------_------------- (----,,-----------,-----l
,
! Faidherbia albida
l
CB 756
l
! A . t o r t i l i s s s p . r a d d i a n a
!
ORS 928
!
1
. A . n i l o t i c a s s p . a d s t s i n g e n s !
ORS 928
1
l
. Acacia senegal
1
ORS 911
!
! P r o s o p i s j u l i f l o r a
!
PJ 12
!
_---------------------------------------------------------
_______---------------------------------------------------
La plantation a eu lieu le 28 juillet 1988, dans des trous de 20 cm
x 20 cm et 30 cm de profondeur,
creusés à la bèche immédiatement avant la
plantation.
Le dispositif expérimental est un plan à trois facteurs et quatre
répétitions qui peut être analysé globalement comme un dispositif en split
plot ou espèce par espèce, comme un dispositif à deux facteurs
- k facteur 1 - e s p è c e s ligneuses- a cin,q niveaux correspondant aux
cinq espèces testées.
Il est placé en sous-bloc à l’intérieur des
r é p é t i t i o n s ;
- k facteur 2 - inoculation avec Rhizobim SP.- comporte pour chaque
espèce deux modalités : inoculé et non inoculé ;
5

- k facteur 3 - traitement nématicide -a deux modalités : terrain
traité au dibromochloropropané
(DBCP) à la dose de 15 litres par
hectare et terrain de plantation non traité.
Le dispositif global comprend 80 parcelles élémentaires de 30 m x 15 m
couvrant une surface de 3,5 ha. Chaque parcelle élémentaire comportait initia-
l e m e n t t r o i s
lignes de douze arbres avec des espacements de 2,50 m dans la
ligne et de cinq mètres entre les lignes. Au total, chaque espèce était donc
représentée par 576 arbres,
soit une longueur totale de haie
b r i s e - v e n t d e
1440 mètres.
U n e c u l t u r e i n t e r c a l a i r e e s t m i s e e n p l a c e s u r l ’ e n s e m b l e d u
dispositif
selon la rotation niébé-arachide-mil.
Pour limiter la concurrence
arbre-culture,
des bandes de garde d’au moins un mètre de largeur de part et
d’autre des lignes d’arbres sont laissées sans cultures. Enfin, pour apprécier
le rendement des cultures en l’absence d’arbres,
une parcelle-témoin de 180 m
x 30 m a été suivie à l’ouest du dispositif expérimental.
Comme pour l’essai “Acacias australiens”,
c e t e s s a i a f a i t l ’ o b j e t
d’entretiens systématiques autour des plants pendant l’hivernage. Des mensura-
t ions
de hauteurs sont effectuées chaque année en milieu de saison sèche. A
partir de 1987, les circonférences à 10 cm du sol ont été relevées. En janvier
et février 1988,
une éclaircie systématique d’une ligne sur deux a été réali-
sée et les produits d’éclaircie ont été pesés.
En mars et avril 1988,
des profils racinaires ont été effectués sur
six arbres de chaque espèce avec pesée des racines et exécution de schémas du
système racinaire (Figure 4).
Les cultures intercalaires ont fait. l’objet de
récolte et de pesées par bandes.
Les rendements ont été estimés en prenant en
compte les surfaces réellement cultivées et en éliminant les bandes de bor-
dure.
En juin 1987,
160 échantillons de sol ont été prélevés à la tarière
pédologique,
selon une maille de 30 m s 30 m,
à des profondeurs de O-30 cm,
30-60 cm,
60-90 cm et 120 -150 cm.
Les analyses pédologiques effectuées par
I’ORSTOM ont, porté sur les valeurs du pH, les teneurs en carbone, azote,
p h o s p h o r e t o t a l e t a s s i m i l a b l e , b a s e s é c h a n g e a b l e s e t s u r l a c a p a c i t é
d’ échange.
Notons
que pour apprécier l’influence des espèces ligneuses sur le
rendement, des cultures intercalaires,
le dispositif sera considéré comme un
dispositif à quatre blocs complets randomisés ; la parcelle unitaire étant
alors un rectangle de 30 x 60 m comportant six lignes de
24 arbres. Compte
tenu de la grande hétérogénèité
du sol, cet effet “arbre” sera apprécié en
analyse de co-variante en prenant comme co-variables deux ou trois
paramètres
d e f e r t i l i t é .
6

4 - RESULTATS ET DISCUSSIONS
41 - ACACIAS AUSTRALIENS
41.1 - Survie
Les taux de survie observés à l’âge de 33 mois étaient très
satisfaisants : 97 % pour Acacia holosericea et 92 % pour Acacia tumida.
41.2 - Croissance (cf. Fig. 1)
FIGURE 1 : Croissance en hauteur de deux acacias australiens mis
en place à Thiénaba (S6ndgal) en 1985 (moyennes sur
108,arbres)
.-c- plants non inoculés
- - -A --- plants inoculés
A. holosericea

11 apparaît que c e s d e u x e s p è c e s e t p a r t i c u l i è r e m e n t
Acacia
holosericea ont une excellente croissance au moins jusqu’à
t r o i s a n s .
Les
caractéristiques moyennes en volume et en poids frais tirées des éclaircies de
mai et juillet 1988 figurent au tableau 6 :
Tableau 6 :
Caractéristiques moyennes à 3 ans des deux acacias austra-
liens mis en place à Thiénaba en 1985
-
l
! Volume moyen !Poids frais de !
t
! du bois uti- !
la biomasse !
! Espèces
! lisable (t) !
aérienne .I
t
! (dm3/arbre)
! (kg/arbre) !
!-------------------!--------------!---------------!
! Acacia holosericea!
19,3
!
43,6
!
I
*_________________-- 1,-,,,_,,,,,-,-1,,--,,-,,,,,,,,1
! Acacia tumida
!
8,9
i
17,5
I
,--------------------------------------------------,
*----------- --------_-__--__-----------------------.
(t) bois dont la circonférence est supérieure ou égale à 2 cm
41.3 - Systémes racinaires (cf. fig. 2)
Les profils racinaires effectués sur deux Acacia holosericea âgés de
3 3 m o i s o n t f a i t a p p a r a î t r e u n s y s t è m e r a c i n a i r e d e n s é m e n t r a m i f i e , s e
developpant en profondeur au moins jusqu’8 2 mètres et latéralement au-delà de
2,50 m .
Dans les deux profils,
plus de 97 % de la biomasse racinaire sont
localisés dans le premier mètre du sol,
tandis que .le rapport poids frais
de
la partie aérienne/poids,frais des racines est supérieur à 4,5.
FIGURE 2 : Schkma d’une partie du système racinaire
d’Acacia holosericea à 34 mois
Essai 294lThiénaba 198.5
(schéma réalisé par Alioune SARR)
2,0 m
1,5 m
1,O m
0,5 m
0,5 m 1,0 m
0,5 m
1,O m
1,s m
2,0 m
Acacia holosdrYcea (poids des racinies
9 kg)
Caractéristiques de la tige : poids - 41,7 kg ;
diamètre au collet = 17,4 cm ;.hauteur = 4,60 m
8

41.4 - Influence de l’inoculation par Rhizobium
L e s e f f e t s d e l ’ i n o c u l a t i o n s u r l a c r o i s s a n c e s o n t r é s u m é s a u
tableau 7 :
Tableau 7 : Effet de l’inoculation rhizobienne de deux acacias
australiens sur la croissance en hauteur et sur le
diamètre jusqu’à l’âge de trois ans (valeurs obtenues
sur neuf répétitions)
1
!Acacia holosericea!
A c a c i a t u m i d a !
t
I
1
,------------------!------------------.
1
!Moyennes !Effet de! Moyennes!Effet de!
1
! arbres
! l’inocu-!
arbres !l’inocu-!
1
1
. non
!lation !
non
!lation !
!
!inoculés !
! inoculés!
!
t__-------------------!---------!---------!---------!--------!
! Hauteur à 7 mois
! 0,81 m !t 16 %**! 0,61 m !+25% ***!
t
*___-________--.-vs
----l---------*--------.---------.--------,
1
!
1
t
! Hauteur à 18 mois
! 2,64 m !t 2 % NS! 2,Ol m !+12% ** !
1
~__--__--_-_-___-
t
l
l
-----!---------,--------,-------.---,--------,
1
! Hauteur à 33 mois
! 4,35 m !t 1 40 NS! 3,41 m !tlO% ** !
! __----__-------------.t ---- ___e- ! __.-e ----.r-~---~~~-!~~~~----r
! Diamètre à 33 mois
! 9,9 cm !t 1 % NS! 10,3 cm !t 4% NS !
___-________-_--_-----------------~--------------------------
__-v.----_-----.- ----_---_-------_--____________^________------
St* effet significatif au seuil de 0.1%; ** effet significatif au seuil de 1 %
* effet significatif au seuil de 5 % ; NS effet non significatif,
Pour Acacia tumida,
l’effet de lrinoculation sur la hauteur reste
significatif jusqu’à l’âge de 33 mois,
alors que pour Acacia holosericea,
i
l
devient négligeable dès la deuxième année.
41.5 - Aptitudes des souches à rejeter
L a d a t e d ’ e x p l o i t a t i o n s e m b l e a v o i r u n e g r a n d e i n f l u e n c e s u r
l’aptitude de ces deux espèces à rejeter de souches, comme le montre le
tableau 8 :
Tableau 8 - Pourcentage de souches portant des rejets au
20 avril 1989 après coupes effectuées à 40 cm du sol
t
!
Date des exploitations
!
!
Espèces
1
,-------------------------------------------------------------!
t
! 13.05.88! 22.07.88! 18.09.88! 16.11.88! 16.01.89! 13,03.89!
1
l
l
I
.______________,____-----.---------,------~--, l ---------r--,--,---!---------r
!A. holosericea! 89 ! 80 !
6 !
5
1 95 !
75* i
!A.
tumida . 78 ! 55
,
!
5 ! 72 ! 89 !
89* !
___------------------ ~~~~~,,,~~~~~,-------~----~--~--~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~-~
____________________----------------------~---------------------------------
* l e s t a u x d e s r e j e t s o b t e n u s p o u r
l ’ e x p l o i t a t i o n d u 1 3 . 0 3 . 8 9 s o n t
provisoires.
Les meilleurs résultats sont donc obtenus entre janvier et juillet
pour Acacia holosericea, entre décembre et mai pour Acacia tumida.
9

42 - ESPECES LOCALES
42.1 -Taux de survie
A 30 mois,les taux de survie étaient très satisfaisants: 89% pour
Acacia tortilis ssp,raddiana ,95X pour Prosonis hliflora ,97X pour aidherbia
albida
,98X: p o u r A c a c i a n i l o t i c a ssp.
a&tringens
et Acacia senegal.
42.2 - Croissance de la partie aérienne (cf. Fig. 3)
Les courbes de croissance en.hauteur et en diamètre de la figure 3
montrent que les meilleures performances à 1’;ige de 30 mois sont obtenues par
Acacia senegal avec une moyenne générale de 2,05 m pour la hauteur et de 5,5
cm pour le diamètre.
Ces valeurs sont à comparer aux 4,37 m de hauteur et aux
9,9 cm de diamètre obtenus en moyenne avec Acacia holosericea.
L a
croissance au stade juvénile d e udherbia
albida
est
particulièrement faible,
En effet,
à l’âge de 30 mois, il atteint en moyenne
0,66 m de hauteur et 1,2 cm de diamètre.
Entre Faidherbia albida et Acacia
senegal, se si tuent en ordre croissant kacia
L-.-..-- nilotica
..-_ ssp
adstringins,
l
Prosopis ;iuliflora et Acacia tortilis ssp. raddiana.
FIGURE 3 : : Courbes de crolsssnce en hauteur et diamètre de 5 espkes misa
en place II ThlCnaba (SCnCgalI en 1985 (moyennes calculees sur
144 arbres)

P l a
C n t s n o n inoculk
-d-- P l a n t s inoculks a n péplnike
(Temoin)
avec Rhizobium s p .
Hptcur (mm)
I
I
7 1 8 2 4 3 0
I
7 1
18 I 24 , 30 ,
1
7 1
18 ’ 24 j”
9---rHdo
L-L-t9o
A . tortllis
A . nflotica
F . alblda
ssp. raddrana
ssp adstrlngens
1
1, A
. s e n e g a l P.
juliflora
Ce classement est confirmé par les valeurs moyennes des diamètres du
houppier
mesurés perpendiculairement à la ligne d’arbres,
et les poids frais
des houppiers récoltés à l’éclaircie de janvier 1988 comme le montre le
tableau 9.
10

i
1,0 m
0,5 m
0,5 m
1,O m
3
1-1----r---- - - -
,.-y.: 1.. 4$y+
j
-/
Fiqure 4 : schémas des systèmes racinaires
i
I
*--<.- .I
-Ii
I
de 5 e s p è c e s l’locales” à 32 mOiS
(essai 293/Thiénaba
1985 -
schémas r é a l i s é s p a r Alioune SARR)
1,0 m
1,5 m
1,O m
0,s m
0,5 m
1,0 m
_-.-.?--‘----,a,,.~ !
i
!
2,0 m
0,s m
2,0 m
1,O m
Faldherbia albida (poids des racines = 0,31 kg)
Caractéristiques de la tiges : poids = 0,20 kg
diamètre au collet = 1.7 cm ; hauteur = 0,70 m
1,5 m
_ ._..- /
+/ *p” m
1,Om 0,5m
0,5 m
1,o m
t--T
l-4
l
0,s m
1.0 m
Prosopis juliflora (poids des racines = 0,41 kg)
Caractéristiques de la tige : poids - 1,45 kg
diamètre BU collet = 3,l c m ; h a u t e u r = 2,05 m
1,5 m
*,O m
1.0 m
0.5 m
0,5 m
1,O m
2,s m
3,O m
0,5 m
Acacia tortilis ssp. raddiana
I,O m
Poids des racines : 1,32 kg
Caractéristiques de la tige : poids = 2.50 kg
Diam&tre au collet : 3.4 cm ; Hauteur : 1,70 m
1,5 m
1,Om
0,5m
0.5m
l.Om
2,0 m
0.5 m
2,5 m
1.0 m
3,O m
1,s m
3,5 m
Acacia nilotlca ssp. adstringens
Acacia senegal (poids des racines - 2,94 kg)
Poids des racines - 0,98 kg
Caractéristiques de la tige : poids = 9.50 kg
Caractdristiques de la tige : poids = 1,50 kg
diametre au collet = 5,3 cm ; hauteur = 2.40 m
diamétre au collet = 3.8 cm,
hauteur = 1.50 m
13

Les pourcentages en poids des racines comprises dans les différentes
tranches de sol ne traduisent pas toutes les différences qui
e x i s t e n t e n t r e
les systèmes racinaires comme le montrent les schémas de la figure 4 .
Il est à noter que sur les vingt profils racinaires réalisés, seuls
deux arbres
- un &osopis juliflora et un Acacia tortilis ssp. raddiana -
développaient latéralement des racines au-del,8 de 1,50 m.
42.7 -Interactions arbres-cultures
La très grande variabilité de la fertilité intra-bloc ne permet pas
d’apprkier l ’ e f f e t “ a r b r e ” s u r l e r e n d e m e n t d e s c u l t u r e s e n a n a l y s e d e
variante simple.
Pour prendre en compte l’hétérogéneitk des sols, des paramètres de
fertilité ont dû 6tre utilisés comme CO-variables. Préalablement, des régres-
sions multiples du rendement des cultures sur les paramètres de fertilité
ont
permis
de sélectionner, pQur chacune d’elles, deux ou trois CO-variables. Il
s ’ a g i t ,
s o i t d e s
caractéristiques chimiques du sol obtenues
à p a r t i r d e s
analyses pédologiques,
soit des paramètres de rendement obtenus à l’année 1
avec la culture de niébé, Ces valeurs de rendement, qui ne sont pas encore
influencées par les arbres,
peuvent etre considérées en effet comme des
in-
dices de fertilitg globale.
Ces analyses de co-variantes ont permis de comparer les différentes
interactions arbre-culture.
Dans le tableau 13,
les effets des trois espèces
d’acacias
et de Prosopis juliflora sur les rendements des cultures aux années
3
CI>
3,
et 4 ont été comparés à l’effet obtenu sur les parcelles à
Faidherbia
albida prises comme références avec un effet nul sur le rendement.
Rappelons
q u e l ’ e f f e t “ a r b r e ” est apprécié sur la bande de culture
comprise
e n t r e 1
mètre et 2,50 mètres des lignes d’arbres.
Tableau 13 - Influence des lignes d’arbres sur les rendements de cultures
adjacentes (en % de variation par rapport aux rendements
obtenus sur les parcelles de Faidherbia albida servant de
témoin)
I
! Année 2 !
Année 3 ! Année 4 !
1
Espèces
!-----------!-----------!-----------!
l
! Arachide !
Mil !
Niébé !
l - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - l - - - - - - - - - ~ -
! - - - - - - - - - - - I--,-----,--l
! F. albida (référence)
l
0
i
0
i
0
I
! A, tortilis ssp. raddiana
!
- 57 % *: ! - 65 % * ! - 57 % NS!
! A. nilotica ssp. adstingens !
- 44 % *: ! - 63 % * ! - 38 49 NS!
! A. senegal
1. - i % NS! - 5$ % * ! - 43 % NS!
! P . j u l i f l o r a
l. tlo%Ns! - 9:%NS!
- 10 % NS!
I
._______--___-______-----------r-----,---~--,-----,----------,-------f
I
!Covariables retenues dans l’analyse!
l
f--------------------------,----------l
!
!NtPtS! N t RFNl ! ‘N t RTNl I
___-____----_----------------------------~---------------
-----------,-----------------------------~---------------===========
Légende:(*,NS):voir le tableau 7;
N = Azote P = Phosphate assimilable S = bases échangeables
RFNl = rendement en fane de niébé à l’année 1
RTNl = rendement total de niébé (fane t gousses) à l’année 1
14

Le tableau 13 montre qu’une plantation linéaire dense d’Acacia
t o r t i l i s ssp.
raddiana,
n i l o t i c a ssp,
a&tringens ou senegal entraîne
une
baisse
de rendement supérieure à 50 % sur la culture intercalaire de mil à
l’année 3.
Compte tenu des attaques de criquets qui ont eu lieu en 1988 sur la
culture de niébé,
les baisses de rendement ne sont pas significatives ; elles
n’en sont pas moins importantes, atteignant 57 % avec Acacia tortilis.
Le tableau 13 fournit par ailleurs un résultat inattendu :
la con-
currence moindre qui serait exercée par Prosopis juliflora et qu’il n’est pas
possible d’expliquer à l’État actuel de nos recherches.
L’ordre de grandeur de la baisse de rendement enregistrée au voisi-
nage de lignes d’arbres n’est pas aberrante.
En effet, en zone tempérée, KORT
(1988) montre que la diminution du rendement d’un blé de printemps à proximité
d’une haie brise-vent est d’environ 100 % jusqu’à une distance de 0,5 H (H
étant la hauteur moyenne du brise-vent) ;
el.le est d’environ 50 % entre 0,5 H
et H.
En revanche,
l ’ e f f e t b r i s e - v e n t s e fesait s e n t i r j u s q u ’ à u n e
distance de 15 H ;
il se traduisait dans l’etude de KORT par un accroissement
net du rendement d’environ 3,5 %,
5 - CONCLUSION
Concernant
l e c h o i x d ’ e s p è c e s u t i l i s a b l e s p o u r r é a l i s e r
des
plantations
l i n é a i r e s d e n s e s d a n s l e s e c t e u r N o r d d u b a s s i n a r a c h i d i e r
s é n é g a l a i s , l a
p r é s e n t e é t u d e a montre l ’ a p t i t u d e d e
deux
espèces
australiennes
- A c a c i a holosericea e t A c a c i a t u m i d a - à s e d é v e l o p p e r
rapidement sur des sols sableux dégradés en conditions climatiques sahéliennes
(pluviométrie de 450 mm).
A 33 mois,
ces deux espèces attei.gnent en
moyenne
respectivement
4,40 m et 3,60 m de hauteur avec des productions de biomasse aérienne fraiche
de 43,6 kg et 17,5 kg par arbre, alors qu’ Acacia senegal, espèce locale la
plus performante au stade juvénile,
donne à. cet âge une biomasse aérienne de
7,6 kg.
Le traitement nématicide a un effet stimulant sur la croissance des
espèces locales pendant la première année de végétation.
L’effet améliorant de l’inoculation se maintient la trois,ième année
de végétation sur Acacia tumida (t 10 % **),
sur mherbia albida (t 13 % *)
et s u r P r o s o p i s j u l i f l o r a (t 15 % N S ) . A v e c l e s t r o i s e s p è c e s d ’ a c a c i a s
locaux,
1’ inoculation ave,c Rhizobium sp. n’a pas un effet significatif sur la
croissance, tandis qu’avec Acacia holosericea, l’effet de l’inoculation obser-
vé à sept mois (t 16 % **) était devenu insignifiant à l’âge de 18 mois.
Les profils racinaires réalisés sur un échantillonnage, certes res-
treint,
d’individus ont montré des stratégies de développement racinaire
variable selon les espèces. Les systèmes racinaires densément ramifiés dans le
premier
mètre du sol des trois acacias locaux expliquent en partie
l e s c o n -
currences
exercées par ces espèces sur les cultures adjacentes dont le rende-
ment peut être diminué de plus de 50 % jusqu’à une distance de 2,50 m de la
ligne d’arbres.
15

C o n c e r n a n t l a g e s t i o n d e c e s p l a n t a t i o n s l i n é a i r e s d e n s e s , d e s
kclaircies
p a r t i e l l e s ,
effectuées k intervalle de deux mois,
o n t montre q u e
l’aptitude des souches d’acacias australiens & re.jeter aprk récépage 0, 0,40 m
du sol,
varie avec la date d’exploitation. Pour Acacia holosericea, l ’ e x p l o i -
tation
doit être suspendue entre août et dtkembre souspeine de détruire un
grand nombre de souches.
En revanche,
de janvier à juillet > plus de 80 X des
souches rejettent.
Il
e s t d&s à p r é s e n t p o s s i b l e , s u r l e s s o l s s a b leux d e l a r é g i o n
Centre
Nord du Sénégal,
d ’ e n v i s a g e r l a c r é a t i o n d e
haies brise-vent
constituees par deux lignes d’acacias australiens plantés en quinconce (HAYEL,
1980)
et d’ exploiter
ce type de brise-vent sous forme
d’éclaircie o p é r é e
alternativement sur les deux lignes pendant le premier semestre,
de manière à
conserver l’effet brise-vent en évitant le dépérissement des souches.
La plupart des espèces locales ont, quant à elle, montré une escel-
lente aptitude 9. rejeter après exploitation au ras du sol et il est possible
d’envisager,
avec ce type de plantation, la rl6colte de fourrage ligneux et la
reconstitution rapide de haies vives efficaces.
De telles plantations linéai-
res denses (écartement de 2,50 m entre les arbres) sont susceptibles de
fou-
rnir,
en première coupe à l’âge de 30 mois, u’ne biomasse aérienne importante-
(1,8 tonne A. l’hectare avec Acacia Jortilis ssp. racldiana, 3 tonnes à l’hectare
avec Acacia senegal).
Des recherches doivent néanmoins être poursuivies pour déterminer la
v&rit.able
valeur
fourragère de ces espèces locales ainsi que des modes de
gestion
adaptés
aux contraintes du monde rural.
La plupart, de ces espèces
peuvent être également utilisées en brise-vent (GUINAUDEAU,
1987 ; RITCHIE,
1988).
L a b a i s s e d e r e n d e m e n t observk s u r l a c u l t u r e i n t e r c a l a i r e a u
voisinage
immédiat des lignes
d’arbres ne préjuge pas de l’amélioration
globale que l’on peut attendre des brise-vent dans ces zones,
tant au niveau
de l’augmentation du
rendement des cultures que de
1’ amélioration de la
f e r t i l i t é d e s s o l s ,

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18

Acacia holosericea d e 3 8 m o i s ( e s s a i 294/Thiénaba 1985). photo M. CAZET
-
Acacia senegal de 38 mois avec rejets de 4 mois et culture intercalait-e de
niéhé ( e s s a i 293/Th’ .
lenaba 1985). Photo M. CAZET