République du Sénégal Un Peuple - Un But - Une...
République du Sénégal
Un Peuple - Un But - Une Foi
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
Centre de Formation Professionnelle
Centre National de Recherches
Horticole (C.F.P.H.) de Cambéréne
Agronomiques (C.N.R.A) Bambey
Dakar
S T A G E E N V U L G A R I S A T I O N
AU SERVICE AGRONOMIE
DU CNRA DE BAMBEY
D u 1”’ au 31 Juillet 1 9 9 9
Par
Papa Ibrahima CISSE
Elève en Zème Année BIH.
Maître de stage : Dr Mamadou NDIAYE
Août 1999
0

SOMMAIRE
Avant propos
Remerciements
Présentation de la structure
1.
La poursuite d’un engagement au service du monde rural, du développement local et
région
II.
Une masse critique de chercheurs dans dix (10) grands domaines scientifiques
I I I .
Des services d’appui à la recherche
IV.
Un laboratoire d’analyse des eaux, sols et plantes
v.
Des infrastructures d’accueil dans un cadre verdoyant
VI.
Un service de documentation / Information ouvert aux agents et aux partenaires de
I’ISRA
VII.
Des infrastructures médico-sociales et éducatives
VIII. Des moyens financiers
IX.
Un important personnel.
Introduction
1:.
Agronomie
1.1. Définition
1.2. Problématique générale
1.3. Objectifs généraux
II.
Méthode de vulgarisation de la structure
A. Essais de démonstration de nouvelles variétés de mil, arachide et niébé
A.l. Le mil
A.1.1. Objectifs
A.1.2. Dispositif expérimental
A.1.3. Paramètres observés
A.2. Arachide et Niébé
A.2.1. Objectif
A.2.2. Dispositif expérimental
A.2.3. Paramètres observés
B. Transfert d’un paquet technologique pour la protection écologiquement durable du
niébé
a) Objectifs
b) Méthodologie
b.1. Localisation
b.2. Caractéristiques des variétés
b.3. Description des itinéraires techniques
b.4. Dispositif expérimental
“ -
-__-.-.F-111

b.4. Dispositif expérimentai
C. Association Niébé/Niébé
a) Objectifs
b) Matériel et méthode
b.1. Matériel végétal
b.2. Dispositif expérimental
c) Observations et mesures
c.1. Agronomiques
c.2. Phytopatologiques
c.3. Entomologiques
III.
Activités de la structure durant le mois de stage
Conclusion et Perspectives.
2

AVANT PROPOS
Le principal événement qui a marqué le Centre National de la Recherche Agronomique (CNRA)
de Bambey en 1999 est le redéploiement du personnel (chercheurs, administratifs et
comptables) des centres de Kaolack, Dahra et Bambey. Cette situation a nécessité une
révision de l’organisation scientifique et des services d’appui.
La décision de la réorganisation scientifique a été motivée par une volonté de tirer toutes les
opportunités de la présence au CNRA d’une masse critique de plus de trente (30) chercheurs,
la plus importante de l’Institut.
Quant à la réorganisation des services d’appui à la recherche, elle visait à augmenter
l’efficacité des services administratifs, comptables, de la gestion des stations et des
secrétariats, par l’amélioration des méthodes de travail et l’harmonisation des procédures
dans les trois (3) centres.
Le CNRA de Bambey prend en compte le nouveau contexte du centre renforcé suite au
redéploiement des chercheurs. De ce fait, il consolide non seulement les résultats des
chercheurs de Bambey mais aussi ceux du Centre de Recherches Zootechniques (CRZ) de
Dahra et du Centre de Recherches Agricoles (CRA) de Kaolack.
Comme pour 1998, les résultats scientifiques sont présentés par Grande culture (arachide,
mil, mais, sorgho, niébé) en terminant par les Recherches liées à la gestion des ressources
naturelles, les Analyses et caractérisations socio-économiques.
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---

REMERCIEMENTS
Au Docteur Dogo SECK, Directeur du CNRA de Bambey, pour avoir bien voulu
m’accepter dans son Centre ;
Au Docteur Mamadou NDIAYE : je suis sensible à votre disponibilité constante pour
l’encadrement de ce stage :
A tout le personnel technique du service Agronomie : tout au long de notre contact
j’ai apprécié votre ouverture d’esprit grâce à laquelle ce stage a pu se dérouler dans
de meilleures conditions avec sympathie et hospitalité ;
A ma tante Madeleine NGOM DIONE et famille : c’est grâce à votre assistance
morale et matérielle que j’ai pu avoir l’équilibre. Trouvez ici l’expression très
profonde de notre chère amitié. Vos qualités humaines et votre belle perception de la
vie constituent un modèle appréciable.
A tout le personnel de la Socio-Economie : sans vous je ne saurais terminé mon stage.
Vous m’avez soutenu durant tout mon séjour au CNRA. Je vous adresse mes vifs et
sincères remerciements ;
A Rosalie, la Bibliothécaire : je saisis cette occasion pour vous adresser mes sincères
remerciements de m’avoir accordé de votre temps pour la recherche de documents.
Sincère reconnaissance et profonde gratitude.
A tous ceux qui m’ont aidé durant mon séjour à I’ISRA :
- Boubou Lô DIOUF
-
Nar Gade dit Allé DIAGNE
- Thierno LY
- Monsieur Barou SIDIBE,
- Aissatou DJIGO,
Je vous adresse mes vifs remerciements et ma plus profonde amitié.
4
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,
PRESENTATION DE LA STRUCTURE
1.
La poursuite d’un enqaqement au service du monde rural, du
développement local et réqional
Le CNRA, couvre une superficie de 650 ha. Il s’appuie sur le PAPEM (Point d’ Appui et de
Prévulgarisation des Essais Multilocaux) de Ndièmane (12 ha, région de Diourbel), le PAPEM
de Thilmakha (9,6 ha), de Roff (20 ha), les stations de Bambey et Thiénaba (27 ha), sur le
CRA (Centre de Recherches Agricoles) de Kaolack (10 ha), ses Stations de Nioro-du-Rip et
Darou et le CRZ (Centre de Recherches Zootechniques) de Dahra (6800 ha).
Situé au cœur du Bassin Arachidier (Région de Diourbel), le CNRA (Centre National de
Recherche Agronomique), créé en 1962 mais dont l’histoire remonte à 1920 est le plus ancien
site de recherche agricole du Sénégal. II intervient dans une zone marquée depuis plus de 20
ans par une baisse importante de la pluviométrie (400 à 600 mm de moyenne annuelle). Les
systèmes de production sont de types agro-pastoraux sahéliens, à agriculture sèche et/ou
élevage traditionnel et parfois même à pastoralisme strict. Les productions végétales sont
pluviales, marquées par la prédominance du mil (53 %) et de l’arachide (39 %) peu intégrés à
l’élevage ou à la foresterie. Les autres cultures sont le niébé (6 %) et le sorgho (2 %).
Les activités de recherche du CNRA sont très diversifiées. Elles concernent 1’ Amélioration
variétale, la Physiologie, I’Agronomie, la Pédologie, I’Agroforesterie, I’Economie, la
Zootechnie, la Technologie post-récolte, la Malherbologie, la Gestion des Ressources
Naturelles, I’Entomologie des cultures et des denrées stockées.
II.
Une masse critique de chercheurs dans dix (10) qrands domaines
scientifiques :
Les services de recherche du CNRA de Bambey compte soixante (60) agents dont cinq (5)
Techniciens supérieurs, vingt cinq (25) Observateurs et trente (30) Chercheurs.
L’équipe des Chercheurs est répartie en dix (10) disciplines qui sont :
?? Foresterie et Agroforesterie
(5 Chercheurs)
0 Socio-économie
(3

>
?? Sciences du sol
(3

>
?? Agronomie
(3

>
?? Entomologie
(2
??
?
??Malherb.ologie
(1

>
5

?? Sélection et Amélioration variétale
(1

1
?? Machinisme agricole et Technologie post-récolte
(2

1
?? Physiologie végétale
(2

1
?? Médecine vétérinaire
(2

1
?? Production et Technologie des semences

(3
” ).
III. Des services d’appui à la recherche
Le CNRA est doté de trois (3) services d’appui très efficaces, (administratif, comptable et
gestion des stations) contribuant au bon déroulement des activités scientifiques.
L’effectif total du personnel d’appui est de trente huit (38) agents dont six (6) pour les
services administratif et comptable, quinze (15) pour la gestion des stations, cinq (5)
chauffeurs, six (6) agents de laboratoire, cinq (5) secrétaires et un (1) responsable de la
documentation.
En plus de cet effectif, la présence du personnel technique et d’appui des centres de Kaolack
et de Dahra traduit une volonté de respecter les engagements de I’ISRA et d’exécuter les
activités de recherche inscrites dans les plans stratégiques des zones agro-écologiques Sud
Bassin Arachidier, d’une part et sylvo-pastorale, d’autre part.
IV.
Un laboratoire d’analyse des eaux, sols et plantes
Le laboratoire central d’analyses du CNRA de Bambey offre des services aux Chercheurs et
QUX structures extérieures h I’ISRA (Institut Sénégalais de Recherches Agronomiques).
Utilisant différentes techniques (spectrophotométrie d’absorption atomique, calorimétrie,
potentionmétrie, gravimétrie,...) et doté d’un personnel expérimenté, sa capacité d’analyse
est de 12 000 échantillons par an.
Il permet d’évaluer les caractéristiques physico-chimiques des sols en vue d’évaluer leur
fertilité et d e déceler les éléments fertilisants ; de procéder au diagnostic foliaire de la
plante pour l’étude du bilan minéral ; de préciser de nouvelles méthodes d’analyses pour faire
face aux exigences de la sécheresse.
Toutes les analyses classiques y sont possibles (pH, granulométrie, pF, conductivité, teneur en
carbone, phosphore, calcium, magnésium, fer, aluminium, zinc, cuivre, . ..).
6

V.
Des infrastructuresd'accueildans un cadreverdoyant
Le CNRA de Bambey dispose :
-
de deux (2) centres d’accueil pour les chercheurs et partenaires de I’ISRA. Le premier
d’une capacité de vingt six (26) personnes est entièrement rénové. II comprend neuf (9)
chambres et deux (2) studios avec restaurant/bar pour environ cinquante (50) personnes.
Le deuxième centre d’accueil (campement canadien) compte huit (8) chambres pour une
capacité de seize (16) personnes,
- d’une salle de conférence équipée d’un matériel audiovisuel très moderne,
climatisée
et sonorisée pouvant accueillir une quarantaine de personnes.
VI.
Un service de Documentation/Information ouvert aux aqents et aux
partenaires de I%RA
Le Service de Documentation/Information (SDI) du CNRA, créé en 1964, vient en
appui aux chercheurs et stagiaires du centre, aux autres structures de I’ISRA, à ses
partenaires et à ses clients.
Le SDI conserve des archives agricoles de services d’Agriculture de I’AOF (Afrique
Occidentale Française), le fond documentaire de I’IRAT (Institut de Recherches sur les
cultures vivrières et tropicales). Il reçoit des utilisateurs venant
de divers horizons,
notamment de I’Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de Thiès de I’Ecole
Nationale des Cadres Ruraux (ENCR) de Bambey, des Universités, des Instituts
universitaires, du Centre de Formation Professionnelle Horticole (CFPH) de Dakar et d’autres
structures intervenant dans le monde rural. Le fond documentaire du SDI est riche de 16 000
volumes, 400 périodiques et 500 microfiches,
Outre les ouvrages et rapports d’activités, le SDI met à la disposition des utilisateurs : un
bulletin des sommaires des périodiques, un current contents, une revue de presse et
prochainement un bulletin des acquisitions.
VII. Des infrastructures médico-sociales et éducatives
Dans le cadre de la politique sociale et de santé développée par l’Institut, le CNRA dispose
d’un centre médico-social qui a été réhabilité pour mieux assurer le bien-être des agents et
de leurs familles. Le service connaît un fonctionnement intense du fait de la situation du
CNRA et des villages environnants par rapport à la ville de Bambey.
Le CNRA dispose également d’une école maternelle pour les enfants du personnel et même de
ressortissants de la ville de Bambey ainsi que d’une école élémentaire.
7
v---.--.mm

Toutes deux, situées dans l’enceinte même du centre, sont sous la tutelle du Ministère de
I’Education Nationale et à I’occas,ion ne manquent de demander une assistance matérielle au
Centre dans le cadre des activités éducatives des enfants.
VllXL Des moyens financiers
- CNRA de Bambey:
Durant l’exercice 1998, le CNRA de Bambey a fonctionné avec un budget d’un montant de
427 321 518 francs CFA dont 18 738 319 francs CFA d’investissement et 408 183 199 francs
(CFA de fonctionnement. Les principales sources de financement sont :
Budget national
140 560 461 F
NRBAR
73 592 062 F (USAID)
CRSP/Niébé
52 643 117 F (USAID)
_
CRSPIArachide
7 481000 F (USAID)
ARASEC
22 281 765. F (VE.)
PEDUNE
21403 000 F (Coopération Suisse)
Ressources propres
104 891962 F
Coordination réseau arachide
:
9 790 000 F (FAC).
Le CNRA a été également financé par les bailleurs suivants : CERT, SUMITOMO, RENACO,
Vision Mondiale, Germoplasme, . . .
Ce budget a été exécuté pour un montant de 307 613 552 francs CFA, soit un taux d’environ
J72 % réparti comme suit :
j:
Dépenses de fonctionnement
:
2 9 4 6 3 0 0 0 0 F
*
Dépenses d’investissement :
12983552F.
L.e démarrage tardif des financements Vision Mondiale et Fonds Commun et la non
mobilisation des financements SALWA, CERAAS et CNIA justifient la baisse du taux
cl’exécution par rapport à 1997.
- CRA de Kaolack;
Le CRA de Kaolack a principalement fonctionné en 1998 sur le fonctionnement
USAIDINRBAR. Cette source lui a permis de mener des activités scientifiques et d’acquérir
d’importants équipements informatiques pour les chercheurs.
Elle a aussi permis d’équiper la salle de conférence et de payer les charges de structures
jusqu’au mois de juillet 1998. le CRA de Kaolack a également fonctionné avec des
financements WECAMAN, INTERCRSP, POGV, MHA, CRSP/Arachide et le FED/Jachère.
8
..-1.m
--

- CRZ de Dahra:
Le CRZ n’a bénéficié en 1998 que du seul financement de la convention UICN. C’est ainsi que
le centre a fonctionné essentiellement avec des ressources propres, pour assurer la
maintenance du cheptel et la sécurisation des parcelles.
IX. Un important personnel
Avec l’affectation des chercheurs du CRA de Kaolack (8), du CRZ de Dahra (Z), du CRA de
Djibélor (2) et l’arrivée de cinq (5) comptables durant l’année 1998, l’effectif du CNRA de
Bambey est passé à 127 agents répartis comme suit :
Chercheurs
3 1
Techniciens
60
Comptables
05
A g e n t s a d m i n i s t r a t i f s :
03
Gestionnaires de stations :
03
Documentaliste
0 1
Secrétaires
1 0
Chauffeurs
08
Autres catégories
06.
9

INTRODUCTION
A l’interférence entre la Recherche et le Développement, les essais ou les tests en milieu
paysan constituent le maillon de transition pour l’évaluation en conditions contrôlées (essais
en station et essais variétaux multilocaux) et la vulgarisation de nouvelles variétés.
L’étape des tests en milieu paysan fournit par exemple les informations sur le comportement
de nouvelles variétés en milieu paysan et constitue la dernière étape de sélection d’une
variété et la définition de son domaine d’utilisation (sa place dans la carte variétale et dans
les systèmes de production).
De ce fait un réseau test en milieu paysan revêt déjà un caractère de démonstration et de
vulgarisation du moins pour les variétés qui y seront retenues.
Pour des raisons conjoncturelles, le maillon des tests en milieu paysan faisait défaut depuis
plusieurs années. II a été relancé en 1999, l’initiative de la recherche à une échelle nationale
est encore modeste, faute de disponibilité suffisante en semences et d’appui en relais des
partenaires de développement. En effet plusieurs campagnes d’essais variétaux multilocaux,
de nouvelles technologies sont conduites en conditions contrôlées ; certaines d’entre elles
ont été sélectionnées par la recherche pour être vulgarisées et d’autres ont commencé à
l’être. Il convient de cerner la variabilité de leurs performances en milieu producteur et de
recueillir les appréciations des producteurs et des utilisateurs.
L’objectif des tests en milieu paysan est de fournir une première évaluation des
performances des nouvelles technologies par rapport aux pratiques paysannes.
Le stage s’est déroulé sur une période d’un mois (du 1”’ au 31 juillet 1999) à I’ISRA (Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles) dans le CNRA de Bambey au niveau du service
Agronomie.
1 0

1. AGRONOMIE
1.1.
Définition
L’ Agronomie est “l’ensemble des travaux qui permettent la production des végétaux ‘et
des animaux utiles
à l’homme’: La pratique de l’agriculture suppose la transformation du
milieu naturel en milieu cultural.
Selon l’auteur Jean Boulaine (Professeur émérite ; Institut National Agronomique - Paris-
Grignon, France) ; 1’ Agronomie au sens large se définit, comme étant ‘Y’éfude scientifique
des problèmes physico-chimiques, biologiques et économiques que posent la pratique de
l’agriculture” (même source, modifiée).
Mais 1’ Agronomie au sens strict (du grec agros : champ cultivé et du grec nomos : étude des
lois), est ‘Y’étude des relations entre un couvert végéfal cultivé et les conditions de son
environnement résultant des états du milieu physique (sol, climat) et biologique (flore,
faune, parasites) transformées par les techniques en vue d’établir les lois q’e
fonctionnement de ce couvert’!

Le Développement est la formation d’organes nouveaux dans un organisme. En matière
agricole c’est l’ensemble des processus qui permettent, en transformant les techniques et les
méthodes agronomiques, l’augmentation de la production agricole et la stabilité du monde
rural.
On appelle Croissance l’augmentation progressive
des principaux paramètres d’une
agriculture tels que : surface cultivée, volume de la production, rendement économique, etc...
Dans la plupart des régions agricoles, les systèmes de cultures, ensembles cohérents des
techniques culturales plus ou moins complémentaires, ont été mis en place au cours d’une
histoire de plusieurs millénaires. L’introduction de certains progrès, en particulier au cours
des deux derniers siècles, permet presque toujours une certaine croissance de ces
agricultures traditionnelles. Mais, le plus souvent, les limites de cette croissance sont
atteintes et l’augmentation très rapide des populations qui est le caractère majeur de la fin
du XXkme siècle, rend indispensable des transformations profondes, donc le développement de
ces agricultures.
11

1.2. Problématique qénérale
Le problème existant de l’augmentation des ressources vivrières en zone tropicale sèche se
pose avec une urgence encore plus aiguë en raison des conséquences dramatiques de la
sécheresse qui sévit dans le Sahel.
Cette crise des pays sahéliens résulte de l’interaction de deux facteurs indépendants : la
raréfaction des pluies et la dégradation des sols, conséquence de suppression des jachères
due en particulier à la forte poussée démographique.
L’agriculture sèche devra donc avant tout s’attacher à satisfaire des besoins vivriers sans
cesse croissants en augmentant la productivité des cultures par tous les moyens que la
recherche agronomique met à la disposition de l’agriculture.
1.2. QbJectifs qénéraux
Les objectifs fixés au programme de recherche s’articulent autour des principes suivants :
.
l’amélioration des systèmes traditionnels de reproduction optimale des ressources
naturelles (eau, sol, plante) ;
.
la mise au point de techniques culturales et de fertilisation adaptées aux nouvelles
conditions pédoclimatiques et socio-économiques ;
.
la contribution au transfert de technologies améliorées au milieu paysan.
12

METHODE DE VULGARISATION DE LA STRUCTURE
Le CNRA de Bambey, ne vulgarise pas, mais fait des recherches en milieu paysan. L’évolution
actuelle la plus importante de la recherche agronomique en milieu réel à travers beaucoup de
programmes nationaux et internationaux traduit la prise de conscience croissante des échecs
en matière de transfert de résu,ltats agronomiques de la station en direction du paysan.
Les expérimentations en milieu ,paysan sont proposées en partie pour identifier les facteurs
responsables de telles différences de performances. Avec une meilleure performance de ces
facteurs il est possible que leurs différences puissent être considérablement réduites par
une rétro - information nécessaire aux chercheurs thématiques pour préciser les objectifs de
la recherche en station leur permettant de trouver le plus rapidement les méthodes qui
répondent aux besoins des paysans.
Dans le domaine de 1’ Agronomie le principal objectif est d’examiner la performance de la
recherche sous les conditions paysannes, et l’adaptabilité de ses résultats dans le système de
production locale.
Les objectifs spécifiques sont :
._ vulgarisation de variétés d’arachide tolérantes aux différentes contraintes du milieu ;
. .
transfert de paquets technologiques pour l’amélioration de la culture du niébé dans les
zones Nord et Centre Nord du Sénégal ;

amélioration du revenu de l’agriculteur ;
-
renforcement de la collaboration entre I’ISRA et ses partenaires.
Au titre de l’hivernage 1999, les activités les plus marquantes de la recherche
agronomique se présentent comme suit :
-
essais de démonstration des variétés d’arachide, de mil précoce et de niébé dans les
régions de Thiès, Diourbel et Louga
-
transfert d’un paquet technologique pour la protection écologiquement durable du
niébé .
A/- Essais de démonstration de nouvelles variétés de mil,
arachide et niébé
A.l.
Le Mil
La sécheresse qui a sévit ces dernières années a fait régresser voire disparaître la culture du
mil souna 3 qui n’arrive plus à boucler son cycle. Ces conditions climatiques défavorables dans
les régions Nord et Centre-Nord du Sénégal. De nouvelles variétés de mil très précoces (60 à
13

65 jours) ont été obtenues par la recherche. II convient donc de les tester en conditions de
cultures paysannes.
Objectif :
Evaluer la productivité et l’adaptation de variétés précoces de mil en milieu paysan dans la
zone Nord du Bassin arachidier.
Dispositif :
Ce dispositif en blocs dispersés, il comprend :
‘.
4 variétés par paysans (traitements)
-
3 paysans par village (répétitions)
-
3 villages par zone.
Paramètres observés:
Observations sur les 6 lignes de chaque parcelle.
Avant récolte:
-
Nombre de poquets levés
e
Nombre de poquets 15 jours après démariage.
A la récolte :
".
Nombre de poquets récoltés
-
Nombre de tiges par poquets
-
Nombre d’épis récoltés par poquets
“.
Poids des épis/parcelle
.
Poids des grains/parcelle
- Poids des pailles
-
Poids de 1 000 graines.
A.2.
Arachide et Niébé
Les rendements des variétés d’ Arachide et de Niébé sont faibles et de l’ordre de 400 à 600
kg/ha et de 200 à 300 kg/ha. Les principales contraintes de cette faible productivité sont la
baisse de la pluviométrie et les pertes dues aux ravageurs. Des variétés d’arachide et de
niébé adaptées aux conditions pluviométriques et résistantes aux insectes et maladies ont été
mises au point par la recherche. II convient donc de les tester en conditions de cultures
paysannes,
A.2.1. Objectif
L’objectif est d’évaluer les performances de variétés améliorées d’arachide et de niébé en
milieu paysan.
14
--“.5--m

A.2.2. Dispositif expérimental
L’arachide et le niébé comprennent 4 variétés (traitements) testées au niveau de 4 paysans
(répétitions) par village et 3 villages sont choisis dans chaque zone (3 zones). Les variétés
suivantes sont testées :
ARACHIbE
NIEBE
1 - GC8-35
1 - Mélakh
2 - Fleur 11
2 - Mouride
3 - 55-437
3 - Mam Fam
4 - Locale (cultivée par le paysan)
4 - Locale (cultivée par le paysan)
Chaque parcelle a une emprise de 4 m x 5 m Chaque parcelle a une emprise de 10 m x 10 m
avec des écartements de 0,40 m entre les avec des écartements de 0,5+ entre les
lignes et 0,15 m entre poquets sur la ligne.
lignes et de 0,50 m entre poquets sur la ligne.
Semis à la main (une graine fongicidée par Semis de graines fongicidées à la main et au
poquet) sur la première pluie utile suivi d’un semoir avec disque de 8 trous.
radou.
Premier binage soigneux pour éviter de Protection contre les insectes avec un filtra
blesser les jeunes plantes. Les autres d’extrait de feuilles de neem broyées : 2
binages à la demande.
I/l00 m2 de concentration, 200 g (feuilles
broyées)/litre.
Récolte
Récolte
A.2.3. Paramètres observés
Pour I’Arachide :
Avant la récolte :
-
nombre de pieds présents 15 jours après semis et à la récolte
-
date à 50 % floraison (date du 1”’ jour ou 50 % des pieds présents dans la parcelle porte
au moins une fleur) ;
- notation des maladies au Oème jour : clump, macrophomina et cercosporiose et des
insectes (pucerons, sauteriaux) s’il y a lieu,
Après la récolte :
-
nombre de pieds récoltés
-
nombre de gousses et poids par pied
-
poids de gousses et fanes par parcelle et par hectare
-
poids de grains par parcelle
- pourcentage maturité
-
poids de 100 grains.
15

Pour le Niébé :
Avant la récolte :
-
nombre de poquets levés
-
nombre de pieds présents 15 jours après semis et à la récolte
-
nombre de pieds à 50 % floraison.
Après la récolte :
-
poids de gousses, graines et fanes par parcelle.
- poids de 100 graines.
B. Transfert d’un paquet technoioqique pour la protection
écoloqiquement durable du niébé
Le niébé est particulièrement adapté aux régions arides et semi-arides du Sénégat du fait de
ses faibles exigences en eau (ZOO à 300 mm).
Malheureusement, les rendements obtenus sont très bas (ZOO à 300 kg graines/ha). Parmi les
facteurs explicatifs de ces faibles rendements on peut citer le parasitisme, l’absence de
variétés adaptées, la pression parasitaire aux champs et l’absence de moyens pour l’achat de
pesticides.
i
Par ailleurs, les agriculteurs sonfconfrontés à des difficultés de conservation des stocks, ce
qui entrave leur sécurité alimentaire et leur niveau de revenu. Des recherches menées depuis
30 ans ont permis de mettre au point des technologies permettant de faire face à ces
différentes contraintes.
Cependant leur transfert au producteur passe par des recherches en conditions réelles en
collaboration avec les paysans et les partenaires au développement.
a). Objet tifs
- Tester l’adaptabilité de variétés de niébé tolérantes aux différentes contraintes du
milieu ;
-
Assurer une protection écologiquement durable de la culture ;
-
Permettre au paysan de produire ses propres semences ;
-
Protéger les récoltes dans le but de satisfaire ses besoins alimentaires tout en assurant
un bon revenu pour son exploitation ;
-
Renforcer la collaboration entre I’ISRA et ses partenaires.
6). Méthodologie
b.1.
Localisation
Le choix des villages et des paysans est fait par les agents des ONG intervenantes : Vision
Mondiale, RODALE d’une part et des Inspections de l’Agriculture d’autre part.
Au niveau de chaque village, 5 paysans sont choisis pour tester un paquet technologique
comprenant des variétés améliorées, des itinéraires techniques et des méthodes de stockage.
16

b.2. Caractéristiques des variétés
Variétés
Comportement aux différentes contraintes
Chancre
Pucerons
Thrips
Bruche
Striga
.~-
bactérien
Mélakh
Sensible
Résistant
Sensible
Sensible
Sensible
Mouride
Résistant
Résistant
Sensible
Résistant
Résistant
Locale
b.3 Dispositif expérimental
Deux (2) traitements sont comparés : le premier comprend le paquet technologique proposé,
le second correspond à la pratique paysanne. Chaque traitement est composé de 3 parcelles
élémentaires correspondant aux 3 variétés (Mélakh, Mouride et Locale). Chaque parcelle
comprend 21 lignes de 10 m de long ; soit une surface parcellaire de 10 m x 10 m = 100 m*.
Aucune fumure minérale ou organique n’est appliquée.
b.4.
Description des itinéraires techniques
Les itinéraires techniques préconisés par la recherche sont comparés aux pratiques
paysannes.
Paquet technologique proposé par la Pratique paysanne
recherche
~-
l- Mélakh
l- Mélakh
2- Mouride
2- Mouride
3- Locale
3- Locale
Disque de 8 trous
Disque paysans (8 trous)
Maintenir les parcelles propres (à la Façon traditionnelle (à décrire)
demande)
-~
Poudre de feuille de neem à la dose de 200 Système de traitement du paysans
phytosanitaires g/! Appliquer 2 Y100 m* dès la formation à préciser.
des boutons floraux. Traiter tous les 7
jours.
t
Récolte
Récolter dès la maturité des gousses.
Selon
convenance
du paysan
(période à déterminer)
-~-
Fûts
métalliques
combinés
avec Méthode traditionnelle à décrire)
l ’ u t i l i s a t i o n d e
feuilles
Boscia
-~
senegalensis.
b.5. Dispositif expérimental
Deux (2) traitements sont comparés : le premier comprend le paquet technologique proposé ;
le second correspond à la pratique paysanne. Chaque traitement est composé de trois (3)
parcelles élémentaires correspondant aux trois (3) variétés (Mélakh, Mouride, Locale). Chaque
parcelle correspond à 21 lignes de 10 mètres de long soit une surface parcellaire de :
10 x 10 m = 100 m*.
Aucune fumure minérale ou organique n’est appliquée.
17

C. Association Niébé/Niébé
Le niébé est cultivé partout au Sénégal surtout dans les régions Nord et Centre où il
constitue parfois la principale ressource alimentaire des populations. Cependant, la culture se
confronte à plusieurs contraintes qui limitent la production et les revenus des agriculteurs.
Afin d’assurer une protection aux champs et pendant le stockage, des variétés résistantes
aux insectes et aux maladies ont été mises au point. L’association de variétés a été mise au
point. L’association de variétés de niébé à spectre de résistance différente et à cycle
contrasté a permis dans certaines conditions d’assurer une protection à moindre coût et
sécuriser la production.
Parmi les autres méthodes de réduction la pression parasitaire, l’utilisation des techniques
culturales adéquates a été une pratique reconnue dans plusieurs pays.
a). Objectifs
-
Sécuriser la production du niébé durant la période de soudure afin de permettre une
autre production de graines pendant la période sèche ;
-
Comparer l’incidence variétale sur les ravageurs du niébé en culture variétale et dans le
cas de l’association de 2 variétés.
b). Matériel et méthode
b.1. Matériel véqétal
Deux variétés sont associées. Leurs caractéristiques sont indiquées dans le tableau ci-après :
Caractéristiques agronomiques
Striga
Pucerons
Thrips
Bruches
Sensible
Sensible
Sensible
Sensible
résistante
57 Résistante Sensible
Sensible
Résistante
Sensible
Sensible
L’essai se conduit suivant un dispoSitif en blocs complets randomisés avec 4 répétitions.
La distance entre blocs et entre parcelles est de 2 m.
18

Traitements
-rl
:
variété Mélakh
l-2
:
variété Ndiambour
l-3
:
Association Mélakh x Ndiambour.
Chaque parcelle comprend 12 lignes de 5 m de long. La variété Mélakh est semée avec un
écartement de 50 cm entre les lignes et 0,25 m entre les poquets.
L’écartement est de 0,5 cm entre les poquets pour la variété Ndiambour.
L’association variétale Mélakh x Ndiambour consiste à alterner une ligne de Mélakh avec une
ligne de Ndiambour. Les semis sont effectués dès la première pluie utile.
c). Observations e f mesures
c.1. Aqronomiaues
Analyse des composantes du rendement :
-
nombre de pieds récoltés
I_
nombre de gousses récoltées par pied
,-
poids de gousses et de graines
,-
poids de 100 graines.
w
Calcul des rendements
-
Indice de Surface Equivalente (IXE) ou Land use Equivalent Ratio (LER).
c.2. Phytopatoloqiques
-
su,ivi régulier des maladies en cours de cycle ;
-
pourcentage de plantes malades par rapport aux plantes saines (incidence) ;
-
mesure de sévérité (échelle de notation).
c.3. Entomoloqiques
-
suivi régulier des populations d’insectes aux champs ;
- évaluation des dégâts.
Selon ce protocole nous avons participé aux opérations suivantes :
+ Délimitation :
Un dessouchement et un nettoyage systématique du terrain ont été exécutés, ainsi qu’un
labour à sec pour l’aération du sol.
?? Z* Rayonnage
II consiste à faire un quadrillage des parcelles selon les écartements de semis dans chaque
parcelle.
? ?

+ Semis
Le semis a été manuel comme dans les exploitations paysannes avec 2 à 3 graines de niébé par
poquet non démarié avec un écartement de 50 x 50 cm pour le Ndiambour et de 50 x 25 cm
pour le Mélakh. II a exécuté en humide après la première pluie utile.
?? :+ Comptage des pieds troués
II s’agit de compter le nombre de plantes levées par poquet et par parcelle.
Q Observations :
. Pour les insectes : Avant chaque traitement et 3 jours après, 25 boutons floraux ou fleurs
sont prélevés dans une fiole sur 5 pieds pris au hasard sur les 2 lignes entourant la parcelle
de rendement. Ces organes conservés dans l’alcool à 30” sont disséqués et. les thrips
denombrés.
Le contrôle d’autres insectes se fait au champ. C’est ainsi qu’on a noté à Bambey à partir de
38 jours après levée, une attaque de pucerons. Ces derniers ont été éliminés après les fortes
pluies intervenues durant les 10 jours suivant leur apparition, évitant ainsi un traitement
chimique.
, Pour les maladies : II s’agit de faire un inventaire des différentes maladies et d’évaluer
incidence et leur sévérité sur la culture du niébé.
20

ACTIVITES DE LA STRUCTURE DURANT
LE MOIS DE STAGE
Les activités menées durant l’hivernage 1999 par le service Agronomie sont indiquées dans le
tableau ci-dessous :
-
-
ACTIVITES
LOCALISATION
m Association MiVNiébé
- Nioro
. Association Niébé/Niébé
- Bambey
. Test de paquet technologique, écologiquement
- Régions de Diourbel
durable pour la culture du niébé.
Thiès et Louga
. Démonstration de paquet technologique
- Régions de Diourbel,
éco8nomiquement
rentable pour la culture du
Thiès
niébé
. Essais de démonstrations de variétés précoces
-
Régions de Louga et de
de mil, d’arachide et de niébé
Thiès
. Etude de l’interaction Arbre/CuIture-
- Bassin arachidier
Evaluation agronomique
(Centre et Sud)
- Zone sylvo-pastorale
. Evaluation agronomique de nouvelles variétés
- Bambey et Nioro
d’arachide
. Essai de démonstration de nouvelles variétés
- Diamaguène
d’arachide de bouche en milieu paysan.
- Médina Sabakh
J’ai participé durant le mois de stage h toutes ces activités agronomiques à des niveaux
différents. Ce qui m’a permis d’avoir une vision globale du programme agronomique. Dans ce
cadre, j’ai participé et suivi la conduite des opérations de l’activité sur les associations
culturales.
21

CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Ce sont plus des itinéraires techniques que des techniques considérées isolément que
l’on doit chercher à améliorer si l’on veut que le travail à mener soit efficace et
adapté aux conditions de culture en situation réelle. Les améliorations à apporter
doivent être conduites dans le cadre de systèmes de culture qui eux-mêmes sont des
sous-ensembles de systèmes de production. Ces tests impliquent un plus grand degré
de participation paysanne à la gestion (totale ou partielle) des opérations des tests.
L’ISRA est une structure de recherches qui travaille sur la base de ses produits
traités et de ses moyens. Le travail que j’ai mené sur le terrain m’a permis
d’apprendre, de connaître et de comprendre de par mon Maître de stage comment
travailler sur les grandes cultures chez les paysans. Le stage est l’approfondissement
des connaissances du stagiaire.
Pendant l’a période du stage que j’ai effectué au CNRA de Bambey dans le courant du
mois de juillet, il m’a été permis d’avoir de nouvelles expériences sur les nouvelles
variétés d’arachide, de mil, de sorgho, de niébé, etc.. et de nouvelles méthodes de
cultures.
Ce stage a été donc une opportunité pour moi d’approfondir mes connaissances et
d’avoir une expérience très fructueuse du travail en équipe.
El aurait été plus profitable et bénéfique de séjourner au niveau du Programme
Agronomie pour une période plus longue (3 à 4 mois) afin de couvrir une bonne partie
des opérations menées dans les différentes activités.
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