INSTITUT SÉNÉGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES ...
INSTITUT SÉNÉGALAIS
DE

RECHERCHES AGRICOLES
DEPARTMENT OF AGRICULTURAL
ECONOMICS
ETUDES ET DOCUMENTS
!
_
-
SITUATION CEREALIERE
EN MILIEU PAYSAN
EN BASSE CASAMANCE

Résultats d’une enquête de terrain
Curtis M. Jolly, M. Kamuanga, S. Sa11 et J. L. Posner
ISN 0850-8933
Vol 4 N” 13 1991

ISRA
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sénkgal
m
212425121 1913
Telex - 61117 SC
TLC (221) 22 34 13
Document réalis par
la Direction des Recherches sur les Systbmes Agraires et IYEconomie Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
m 3 2 0 4 4 2
Curtis M. Jolly, Chercheur au SenBgal de 1983 à 1985
Ph. D. en Bconomlo agricole, specialiste en commercialisation
Professeur, Department of Agricultural Economies and Rural Sociology,
212 Corner Hall, Auburn Universlty, Auburn, Al. 36849, USA
Mulumba Kamuanga, Chercheur au Sertegal d’avril 1982
à juillet 1986 - Ph. D. en Economie Agricole, spéclallste
en production et gestion des exploitatlons agricoles
- Economiste,
institut de la Recherche Agronomique, CRA, B.P 33,
Maroua, Cameroun
Samba Sall, Economiste agricole, chercheur à I’ISRA
Centre de recherches agricoles de DjiDéior
B.P 93, DjibBlor, Senegal
Josh L. Posner, Chercheur au Senegal de novembre 1984 a juin 1986
Ph. D. en Agronomie, specialiste err physiologie
des plantes - Professeur, Department of Agronomy, University of
Wisconsin-Madison, 1575 Linden Dr., Madison, WI. 53706, USA
0c ISRA 1991
Conception et réalisation UNIVAL-ISRA

Ce document a éd publié dans un premier temps sous forme de rapport par l’Institut
Sertegalais de Recherches Agricoles (ISRA). Il a et6 reimprimé ensuite dans la skie
conjointe ISRA / MSU (Michigan State University) des publications sur le developpement
international avec le soutien financier du Projet de Recherche et Planification Agricole
(contrat USAID / MSU No 6850223) et du Projet de Recherche Agricole II au Sénégal
(contrat USAID / MSU No 6854957).
La s&ie des présentes publications ISRA/MSU est financée dans le cadre du
Projet de Recherche Agricole II au Sénégal.
Les opinions exprimees dans ce document par les auteurs de 1’USAID ne refletent
pas nkxwirement le point de vue de I’USAID / Senégal.

SITUATION CEREALIERE EN MILIEU PAYSAN EN BASSE
CASAHANCE: RESULTATS D’UNE ENQUETE DE TERRAIN
TABLE DES KATIERES
m
LISTE DES TABLEAUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
vii
LISTE DES FIGURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . viii
RESUME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ix
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE . . . . . . . . . . . . . . . .
2
METHODOLOGIE D'ENQUETES ET CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS
SUIVIES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4
Echantillonnage et Organisation . . . . . . . . . . . . . . . .
i
Caractéristiques des Exploitations . . . . . . . . . . . . . . .
SITUATION CEREALIERE EN MILIEU PAYSAN . . . . . . . . . . . . , . . .
9
La Situation Régionale . . . . . . . . . . . . . . . . . : . . .
9
Bilan Céréalier au Niveau des Exploitations . . . . . . . . . .
L'importance des Stocks et Leur Duree . . . . . . . . . . . . .
:8
Quelques Scénarios Pour la Résorption du Déficit Céréalier
de Consommation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
23
LA DEMANDE DE CEREALES EN MILIEU PAYSAN DE BASSE-CASAMANCE . . . . .
26
Les Facteurs Explicatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Estimation de la Demande et Interprétation . . . . . . . . . . .
ci
RESUME ET CONCLUSIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
33
ANNEXES
1.
Evolution de la Production de Cereales et Contribution
de la Casamance et la Basse-Casamance à la Production
Nationale (en Milliers de Tonnes) . . . . . . . . . . . . .
37
2.
Production Annuelle de Riz en Casamance et Basse-Casamance
et Contribution à la Production Nationale (en Milliers
deTonnes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
38
3.
Production du Maïs (1970-82) et Contribution de la
Casamance et Basse-Casamance à la Production Nationale
(en Milliers de Tonnes) . . . . . . . . . . . . . . . . . .
39
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
40
vi

LISTE DES TABLEAUX
Tableaux
1.
Caractéristiques Demographiques des Exploitants en
Basse Casamance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
2.
Superficies Cultivées et Revenus Agricoles des
Exploitations-Types . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8
3.
Production de Céréales par Exploitation en Basse Casamance
(1983) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1 3
4.
Estimation des Quantités de Céréales Potentiellement
Disponibles par Unité de Consommation . . . . . . . . . . . .
1 5
5.
Consommation Journalière de Riz (kg) par Exploitation . . . . .
2 0
6. Distribution des Fréquences Pour la Durée d'utilisation du
Riz Estimée par les Chefs d'Exploitation . . . . . . . . . .
21
7.
Possibilité de Résorption du Deficit Céréalier au Niveau de
_.-
_
I'Exploitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
vii

LISTE OES FIGURES
Figure
Pase
1. Carte des Situations Agricoles . . . . . . . . . . . . . . . .
5
2. Evolution de la Production Céréaliére et Contribution de la
Basse-Casamance et de la Casamance à la Production
Nationale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
10
3.
Production Annuelle de Riz de la Basse-Casamance et du
Sénégal.
Evolution de la Moyenne Pluviométrique
Régionale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
11
4.
Bilan Céréalier au Niveau de 1'Exploitation . . . . . . . . . .
17
viii

Cette étude fait le point sur la situation céréalière en milieu paysan
de Basse-Casamance, à partir d'une analyse critique des séries
chronologiques disponibles
(1960-1982) sur la production et d'une analyse
transversale des données recueillies en
1982-1983 et 1983-1984 au niveau des
exploitations suivies.
L'objectif principal est d'apprécier le bilan
vivrier en examinant les quantités de ceréales produites, stockées,
consommées et commercialisées au niveau des exploitations; et ensuite,
explorer quelques alternatives de résorption d'un éventuel déficit
céréalier.

Les résultats indiquent que la production est insuffisante par
rapport aux besoins de consommation dans plusieurs villages et
qu'actuellement le paysan de Basse-Casamance entre sur le marché céréalier
en tant qu'acheteur net.

Les facteurs influant sur la demande du riz blanc
(importé) au niveau des exploitants ont été analysés; le coût de transport,
et le rythme journalier de consommation restent des éléments déterminants
sur les quantités demandées.

La diversification au niveau des systèmes de
culture paysans est identifiée comme étant un des moyens pour améliorer la
situation céréalière actuelle.

ix

SITUATION CEREALIERE Ew MILIEU PAYSAN EN BASSE
CASAWKE: RESULTATS D'UNE ENQUETE DE TERRAIN*
C. M. Jolly, H. Kamuanga, S. Sa11 et J. L. Posner
INTROWCTION
Les céréales constituent la base de l'alimentation au Sénégal. On
estime que les taux de consommation per capita sont de l'ordre de 97, 80,
14,4 et 21,5 kg respectivement pour le riz, le mil, le blé et le maïs

(SONED, 1977).
Dans toutes les régions, à la ville comme à la campagne, les
ménages consomment essentiellement du mil et du riz.
La consommation de mil
en milieu rural est estimée à 110 kg par habitant, avec de faibles écarts
interrégionaux.
Elle est de 63 kg par habitant pour le riz, mais montre des
écarts significatifs, notamment pour la Casamance avec 82 kg par habitant
(SONED, 1983).
Cependant la production de céréales reste insuffisante par rapport aux
besoins de la population.
En 1981, le taux moyen de couverture de la
consommation nationale en produits céréaliers par la production locale
n'était que 55% a l'échéance du Cinquième plan de développement économique
et social alors que les prévisions étaient de 81%. On l'estime
actuellement à 31,5% selon les données récentes du Ministère du

Développement Rural (mars 1984).
Le taux de 66% escompté dans le Sixième
plan (1981-1985) résulte d'une part d'un taux moyen de croissance de la
production céréaliére évalué a 7,2% par an et d'autre part, de l'évolution
différente que l'on espérait donner a la structure de la consommation.1
*Les auteurs tiennent a remercier M. Mark Newman, Eric Crawford,
Madické Niang, Jim Bingen et Jacques Faye pour leurs commentaires utiles.
Nous remercions aussi tous les enquêteurs attachés au CRA de Djibélor pour
la collecte de données de base.
ID'après le Sixième plan, une politique de prix favorisant ou freinant
sélectivement la consommation de certains produits est un facteur qui
détermine l'évolution de la structure de la consommation. L'exemple du mil
est démonstratif.
En effet, sa consommation dans les zones urbaines a
diminué depuis 1977 et varie assez sensiblement sous l'effet conjugué de la
pénurie et des prix (SONED,
1983).

2
La différence entre le taux preconisé et le taux effectivement réalisé
est en partie attribuable au déficit pluviométrique qui, comme en 1981, n'a
permis d'atteindre que 43% des objectifs de production inscrits.
Cependant, la demande urbaine de céréales, principalement satisfaite par les

importations, n'est pas étrangère a la régression du taux de couverture de
la consommation par la production nationale.2
Pour la Casamance, dont on espére depuis longtemps faire le grenier du
Sénégal, l'evolution de la production céréalière est en baisse depuis 1974
bien que la région reçoive plus de pluies que le reste du pays.

Comme nous
l'indiquons plus loin, la Casamance produit 60% du riz et contr ibue pour 22%
de la production totale de céréales au Senegal.
Le Plan regional de développement de la Casamance (SOMIVAC > 1978) est
optimiste.
Il fonde encore ses espoirs sur le potentiel agrico le élevé de
la région et l'exploitation future des terres salees par la mise en place
des grands barrages de Guidel, Kamobeul, Baïla et Soungrougrou. En 1978,
les initiateurs du Plan misaient sur une évolution favorable de la
production céréalière pour estimer que la demande régionale serait
totalement couverte en
1985.
Par rapport aux prévisions du Plan directeur de développement de la
Casamance du Sixième plan quadriennal (1981-1985), nous proposons de montrer
dans ce document la gravité de la situation céréalière au niveau du
producteur, une année avant l'échéance de ces Plans.

PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE
La plupart des grands projets d'aménagements hydro-agricoles mentionnés
plus haut sont localisés en Basse-Casamance, région rizicole par excellence.
Notre investigation se limite donc a cette partie
de la Casamance.
Bien qu'on ne dispose pas de chiffres suffisamment précis, le déficit
ceréalier en Basse-Casamance apparaît tres élevé compte tenu des
2Rappelons que le taux de couverture est calculé comme étant le
rapport de la production nette (P) a la quantité totale de céréales
disponible (D), c'est-à-dire la production nette plus les importations (1)
moins les exportations (E) : (D = P t 1 - E). Toutes choses restant égales
par ailleurs, l'augmentation de 1 réduit le rapport P/ (P + 1 - E).

3
possibilités agricoles.
En 1982, presque 20.000 tonnes de riz y étaient
importées,, ce qui représente 6,5X du riz importé en dehors de la région du
Cap-Vert (Caisse de Péréquation et de Stabilisation des Prix,
1983).
Presque partout en Basse-Casamance la soudure est devenue difficile car
la production vivrière couvre de moins en moins les besoins de la
population.
Ceci est confirmé par les témoignages des paysans sur les
quantités de riz importé qu'ils achétent et les résultats des enquêtes
conduites ces dernieres annees au niveau de certains villages. Ainsi,
Marzouk (1980) estime pour le village de Kamobeul que les stocks de riz
apres la recolte ne peuvent couvrir les besoins des ménages que sur une
période de 2 à 4 mois.

Elle estime en outre qu'une famille de Kamobeul
achète en moyenne 200 kg de riz blanc par an et en reçoit près d'une
centaine sous forme de don.

Une autre étude menée par un groupe d'étudiants
de 1 ‘INA3 (Albrecht et al., 1983) dans quatre villages des Kalounayes
indique que le taux d'autosuffisance en produits céréaliers est de 36%. Il
passe à 60% si l'on tient compte des achats de riz blanc avant la récolte
suivante (payés au moyen des revenus épargnés).4 Les recettes de la vente

d'arachide et les revenus extra agricoles participent a'insi a concurrence de
40% à la couverture des besoins céréaliers des familles enquêtées.
L'étude que nous avons conduite au nj.veau de 10 villages de
Basse-Casamance (regroupés en 5 situations agricoles) s'inscrit dans la même
optique:

estimer l'ampleur du déficit cérealier a la production et
apprécier les stratégies mises en oeuvre'.par les paysans pour faire face a
cette situation.
Les objectifs précis du travail présenté dans ce document
sont les suivants:
1)
faire le point sur la situation cérealiére dans les différentes
zones agricoles de la Basse-Casamance en examinant les quantités
produites, stockées, consommées et commercialisées;

2)
explorer quelques alternatives envisageables pour résorber un
déficit céréalier éventuel au niveau de l'exploitation;

3)
évaluer les implications de la situation existante en matiere de
politique et de recherche agricoles.

31nternational Course for Developement Oriented Research in Agriculture.
4Ceci est une interprétation propre aux auteurs de ce document.

4
METHODOLOGIE D'ENQUETES ET CARACTERISTIQUES
DES EXPLOITATIONS SUIVIES
ÇEhantillonnase et Orvanisation
L'équipe de' recherche sur les systèmes de production mise en place en
1982 au Centre de Recherches Agricoles de Djibélor a pu, sur la base de
critères d'arganisation du travail,5 du développement de la culture attelée
et de l'importance relative du riz repiqué, découper la Basse-Casamance en
cinq situations (ou zones) agricoles (voir figure 1). Ce découpage permet
de définir des actions de recherche et de développement agricoles adaptées a
chaque situation.

Deux villages représentant chacune des situations ont été
retenus comme lieux de recherche.
Dans ces deux villages, 25 concessions choisies au hasard en
hivernage 1982 font l'objet d'un suivi pluriannuel au niveau de parcelles de
culture et d'exploitations agricoles.6 L'échantillon global de 125

concessions constitue un effectif global initial de 237 exploitations
agricoles.
Le suivi mené par dix enquêteurs-observateurs résidant dans les
villages permet notamment d'estimer les productions de céréales et
d'arachide.
La production est estimée en implantant des carrés de rendement dans
les parcelles suivies.
Celle de l'arachide est estimée à partir des
quantités vendues aux coopératives.
L'enquête sur la disponibilité de
céreales et la commercialisation était mise en place dès la fin des
récoltes.

C'était une enquête ponctuelle, mais certains paysans étaient
interviewés plus d'une fois par souci de vérification ou de validation.
Les
mêmes enquêtes ont été reconduites au cours de l'hivernage 1983-1984, sur un
5Division sexuelle du travail agricole, principalement.
%ne exploitation est constituée par les membres d'une même famille
qui s'organisent en commun pour la production et la consommation. Elle peut
être constituée d'un ou de plusieurs ménages.
Ils manifestent en général
une autonomie en ce qui concerne l'utilisation des terres (plateau et
rizières).

5
FIGURE 1
CARTE DES SITUATIoNs AGRICOLES
\\LLdjiw
7”
)
\\
Boulandor\\
xu$chorj ' BoulomzMaoua-
\\
Legend
Zone 1
Oussouye
Zone II
Blouf
Zone III
Niaguis
LL“ Zone IV Sindian-Kalounayes
Zone Y
Diouloulou
z Villages enquêtés et avec essais agronomiques
- Limite de la zone
WSS:
Zone 1:
Organisation sociale du travail type Diola, absence de
traction bovine, et predominance du riz repiqué.
Zone II:
Même type d'organisation que la Zone 1, mais avec cultures
de plateau et semis direct du riz relativement importants.
Zone III:
Organisation iociale du travail type Mandingue 1 l'est, mais
entrecoupe au centre et a l'ouest par des villages Diola.
Traction bovine peu répandue, et riz de semis direct
relativement important.
Zone IV:
Organisation sociale du travail type Mandingue, traction
bovine assez développee, cultures de plateau tres
Importantes.
Zone V:
Organisation sociale du travail type Oiola, traction bovine
developpée et rizlculture aquatique relativement
imoortantes.

6
dchantillon réduit à 150 exploitations.
Des donndes plus précises ont et4
en outre recueillies sur les flux intrants-extrants au niveau d'un sous
khantillon de 30 exploitations-types reparties en groupes de.six par zone
agricole.

tbristiW
Les caracteristiques principales des exploitations suivies. sont
présentées aux tableaux 1 et 2.
On note un contraste entre la zone
d'oussouye et celle de Sindian-Kalounayes pour ce qui est de la superficie
totale cultivee par exploitation.
Dans les villages où la culture attelée est développée, les superficies
sont plus importantes et le rapport plateau/riziere est plus élevt!. La
taille des exploitations (population totale) est plus grande'dans les

villages a influence Mandingue (Boulandor, Médieg et Maoua).
La disponibilité en terre est de l'ordre de 0,55 ha par actif pour
l'ensemble des villages suivis.
Mais ce taux est variable selon les zones.
Il est nettement supérieur a la moyenne pour les villages des zones de
Sindian-Kalounayes et du Fogny-Combo, malgré .la prdsence d'un nombre
,
d'actifs plus éleve qu'au sud du fleuve (Tableau 1). En général, la
disponibilité de terre cultivable par actif en Basse-Casamance est tr&s
faible par rapport a ce que l'on retrouve en pays Sereer ou au Sine-Saloum
où les exploitations évoluent entre 3 et' plus de 12 ha (Benoît-Cattin et al,
1982).
Maigre la diffhrence dans les dimensions des unit& de production entre
le nord et le sud du Fleuve, que nous attribuons essentiellement a la
presence de la culture attelee, le taux d'équipement est encore faible en
Basse-Casamance.

Les résultats des enquêtes (Sall, et al., 1983) révèlent
que méme dans la zone du Sindian-Kalounayes, la plus equipee, aucune
exploitation ne dispose d'une chaîne de culture compléte (1 paire de boeufs,

1 charrue, 1 semoir et 1 matériel de sarcla-binage).
La difference dans la dotation en ressources des exploitations se
reflete aussi dans le niveau des revenus agricoles réalisés (Tableau 2).
Ces revenus sont plus éleves dans les zones où l'on pratique la culture
attelee (Sindian-Kalounayes, Fogny-Combo); la productivité estimée du

TABLEAU 1
CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES DES EXPLOITANTS EN BASSE-CASAf4ANCEa
Superficie
Population
Superficie
Superficie
cultivé
totale
Nombre
cultivée
moyenne
moyenne %
(moyenne
moyen
per habitant
par actif
Zones
Villages
(ha)
1983/84)
d'actifs
(ha)
(ha)
Oussouye
Boukitingo
1,42
5,5
'
0,26
0,42
Loudia-Ouolof
1,80
795
i::
0,24
0,41
Blouf
Mahamouda
230
937
0,21
0,36
Tendimane
1,54
794
i::
0,21
0,33
Niaguis
Maoua
3,3
11,l
6,5
0,19
0,51
Boulom
1,88
821
5,O
0,23
0,38
v
Sind.-Kalou.
Boulandor*
5,Ol
11,o
6,3
0,45
0,79
*
Médieg*
4,Ol
10,7
6,O
0,37
0,67
Fogny-Combo
Bandjikaki*
Suelc
3,20
9,l
5;o
0,35
0,64
4,41
7,5
494
0,59
1,oo
Moyennes
2,86
8,7
5,1
0,32
0,55
Source:
Enquêtes 1982-1984.
aToutes les moyennes sont calculées sur la base de données de 1'échantil:on suivi pendant deux saisons
( 1982/83 et 1983/84) .
bI1 s'agit de la moyenne des superficies cultivées au cours des deux hivernages. Les valeurs extrêmes ont
été écartées.
CSuel n'a été suivi que pendant la saison 1983-1984.
*Villages où la culture attelée est bien développée.

8
TABLEAU 2
SUPERFICIES CULTIVEES ET REVENUS AGRICOLES
DES EXPLOITATIONS-TYPES
Zones
Sindian-
Zones
Villages
Oussouye
Blouf
Niaguis Kalounayes Fogny-Combo
Superficie moyenne
ha)
par exploitation 6
1,77
290
2,98
5,34
4,12
Revenu agricole
brut (FCFA)
- Total
75.700
99.473
150.270
356.456
274.268
- En espèces
45.183
88.200
123.900
308.960
230.652
Charges d'exploitation
(FCFA)
--Total
6.997
7.500
20.600
35.100
20.683
- En espéces
867
2.140
1.853
20.435
1.442
Revenu agricole net
par hectare (FCFA)
- Total
38.875
45.986
43.520
60.159
61.550
- Monétaire
25.037
43.000
40.900
54.031
55.634
Par journée du
travail
- Total
294
380
405
603
659
- Revenu monét.
191
320
380
541
595
Source:
Enquêtes
1982-1984
aCes exploitations étaient choisies à dessein dans chaque village au cours
de la saison 1983-84.
Les criteres de sélection ont privilegié les
caractéristiques dont les valeurs étaient modales ou moyennes quand les
écarts types étaient faibles.
Les données sur les relations intrants-
extrants ont été recueillies lors de visites hebdomadaires au niveau de
chaque exploitation (voir rapport Equipe systèmes, ISRA, 1984).

9
travail v$rie entre 600 et 700 francs CFA par jour. Elle est relativement
faible (300 francs CFA ou moins) pour les exploitations d'0ussouye et du
Blouf, ce que l'on peut expliquer entre autres par le manque de

diversification des cultures, les faibles surfaces cultiv6es et l'accent mis
sur le riz aquatique, dont les rendements sont faibles et al6atoires au
cours des années de sécheresse.7
La faiblesse des revenus agricoles dans
ces zones explique l'importance que les ménages accordent à d'autres
activités comme la péche, la cueillette, la chasse et l'artisanat.B
SITUATION CEREALIERE EN MILIEU PAYSAN
La Situation Récrionale
Les figures 2 et 3 representent l'evolution de la production céréaliére
de la Casamance et de la Basse-Casamance, telle que nous avons pu la
reconstituer a partir des statistiques régionales. On notera que
l'évolution globale de la production, au-delà des variations brutales d'une
annee a l'autre, ne présente pas de tendance nette a l'accroissement entre

1970 et 1982.
En 1974 et 1978 cependant, on constate une augmentation
substantielle de la production, attribuable essentiellement a une
pluviométrie favorable (1300 à 1400 mm).

Pour ces deux années la part de la
Basse-Casamance dans la production regionale de &Gales a pu atteindre 37
et 35% respectivement; la moyenne dbcennale est de l'ordre de 27%.

Les fluctuations annuelles de la production du riz en Casamance et
Basse-Casamance présentent des amplitudes beaucoup plus accentuées que
celles constaGes dans l'évolution de la production totale
des céreales.
Pour la Basse-Casamance, en particulier, la hauteur des précipitations de

juillet-août est un facteur limitant sur les superficies de riz. Si la
7Les rendements en riziculture aquatique peuvent varier énormément
(200 a 1200 kg/ha) d'une année a l'autre en fonction de la topographie de la
riziére et de l'importance des modifications que les paysans y apportent.
BUne enquête est en cours dans l'ensemble des terroirs suivis. Elle a
pour but d'inventorier l'ensemble des activités non agricoles auxquelles se
livrent les membres du menage, d'en estimer les revenus et ses
utilisations.

1 0
FIGURE 2
EVOLUTION DE LA PROWCTION CEREALIERE ET CONTRIBUTION
DE u\\ BASSE-CASAMNC E ET DE LA CASAMANCE
A LA PRCWCTIOH NATIONALE
I
:970
71
72
73
7b
73
76
77
78
7b
80
ai
a2
Années

FIGURE 3
PRODUCTION ANNUELLE DE RIZ DE LA BASSE-CASMCE
ET DU SENEGAL. EVOLUTION DE LA MDYENNE
PLUVIOHETRIQUE RE6IONfiLE
rluvldtrl*
--- (m)
. lu)0
lsoo
14CG
-14ca
1- 1300
t.12w
1200
- 1100
plcaO~
lcao
Production
nat1cM1*
/-
sw
wo
c
c
I 700
1”
700
a00
500
um

12
pluviométrie reste le facteur déterminant de l'évolution de la production
céréalière,9 on peut ivoquer aussi l'effet de la politique de désengagement
du Gouvernement en matière de subventions des intrants et de crédit agricole

depuis 1978.
L'évolution tendancielle de la production du mil-sorgho est similaire a
celle du riz.
Le maïs est la seule culture en Basse-Casamance à avoir
enregistré une croissance constante d'environ 19% par an au cours de la
période considérée (voir tableaux en annexe).lO

Bien que les quantités de ceréales commercialisées en Casamance aient
toujours été très faibles (pour 1971, 0,55X et 0,16% de la production de
paddy et de mil, respectivement) (Dione, 1975), la région est déficitaire
depuis 1978 (SONED, 1983).

Dans l'ensemble, ces statistiques renseignent
sommairement sur la gravité de la situation céréalière dans la région.
Mais
elles n'éclairent pas suffisamment sur l'ampleur du déficit ou sur la
disparité des situations au niveau des exploitations agricoles. Une telle
analyse a pu être faite sur la base de données recueillies au niveau des
exploitations suivies en 1982-83 et 1983-84 dans les cinq zones agricoles de
la Basse-Casamance.

Bilan Céréalier au Niveau des ExDloitations
Il s'agit de rapporter la production totale de céréales au nombre de
personnes présentes sur l'exploitation et de comparer le résultat aux
besoins minima par personne pour lesquels on dispose de normes. Il est
utile d'apprécier d'abord le degré de variabilité des données au sein des

groupes d'exploitations et a travers les différentes situations agricoles.
Le tableau 3 est établi sur la base des données de la saison 1982-1983.
L'examen des coefficients de variation et l'étendue des quantités produites
par exploitation confirment l'existence de variations très grandes.

Celles-ci traduisent l'effet combiné des différences de surfaces cultivées
par exploitation et des rendements à l'intérieur des zones. Soixante-cinq

gLe coefficient de corrélation calculé est de 98%.
loSa production est passée de 1.723 tonnes en 1970 à près de 6.000
tonnes en 1982.

TMlEAJJ,3
PRwucT1ou OE EREMES P M EXPLOITATIW
EN BASE-m mm3)
Riz paddy
na 8
ni1
=MO
M0Y.f
mY./
HOY./
w-1
u<pl-
C.V. min. max.
expL.
C.V. min. inox.
expl. C.V.
min.
asx. expl. C.V. min. mx.
ZaKs sgricoles
vi 1 Lagos
(kg)
(kg)
(kg)
(kg)
.
.
- _
Bcukitingo
594.2
00 107
1306
181.0
139
12
120
1. oussouye
- _
Ladia molof
619.2
184 144
2073
11.9
149
1 1
114
.
_
.
-
.
.
. _
w
ndlaaada’
l56,5
62 15
284
71.1
164
27
465
I I .
BlCUf
. _
Tenditme
545.2
73
5 3
1409
.
.
_
_
17.6 2 0 4
17 195
-
-
- _
nsous
772.4
141 116
3202
375.5
1 1 1
174
1010
94.3 194
1 9 4 8 0
-
-
I I I .
Niaguis
- _
BCUloa,
1482,2
72 378
3603
97.5
les
3 7
560
-
.
.
_
BCUlsnQr
1019.0
52 .373
2502
329.0
154
178
2265
49.9 241
47 1096
19,a
244
10 160
IV. Sindian-Kahn.
H ding
1432.0
49 523
2801
315‘7
107
244
2192
618.7
02
1007 2607
85,a
217
22 716
Bmdjikaki
1790,6
61 541
3020
105.4
120
147
1123
. .
-
-
.
_
v. Fogny-caabo
sue1
w-
1117,7 1 1 4
121.1 177
69,6 301
13.8 2 0 4

14
pour cent des exploitations suivies produisent une quant ité de riz
inférieure à la moyenne calculée pour la Basse-Casamance

(1.117,7 kg). La
production combinée du maïs, mil et sorgho est de 225 kg
par exploitation;
cependant, 77% des exploitations produisent moins de 176 kg et 11% plus de
700 kg+
La situation cérealière des exploitations suivies au cours de deux
saisons (1982-83 et 1983-84) est résumée au tableau 4.
Pour évaluer
correctement la quantité de céréales produite et potentiellement disponible
pour la consommation de l'exploitation, nous avons converti le nombre total

de personnes en unité de consommation (UC), afin de tenir compte de la
différence en besoins caloriques entre divers groupes d'âges (comme rapporté
dans d'autres études similaires) (voir par exemple Crawford et Thorbecke,

1981).12 Ensuite, le nombre obtenu est ajusté en prenant en considération
le séjour temporaire des migrants recensés au niveau de chaque
exploitation.13

Les résultats obtenus pour ces deux dernières saisons sont
comparés dans chaque cas aux besoins minima par personne fixés par la FAO à
200 kg de céréales par an.14

Cette comparaison indique sur le plan quantitatif (et implicitement en
termes de calories) ce que la production locale de céréales représente par
rapport aux besoins "normaux" à satisfaire, en dehors des considérations sur
la valeur nutritive (vu la nature de l'enquête et la limitation des données

recueillies).
Nous examinons précisément ici le déficit céréalier à la
production et non à la consommation.
l1 Les moyennes sont calculées sur la base de l'échantillon mère.
l*L'unité de consommation représente dans ce contexte un ajustement du
nombre de têtes à nourrir.
Les coefficients suivants ont été utilisés:
0,25 pour les enfants en bas âge (moins de 5 ans), 0,50 pour les enfants et
les jeunes de 5 à 14 et 1,0 pour les adultes. Aucune distinction n'a été
faite entre hommes et femmes.
13La durée de séjour moyenne des migrants est de 3,2 mois sur 12. A
Boulandor, Tendimane et Médieg, une exploitation sur deux compte au moins un
migrant chaque année.
14Nous avons interprété cette norme comme se référant à la quantité
nécessaire pour la consommation d'une unité de consommation.

TABLEAU 4
ESTIMATION DES QUANTITES DE CEREALES POTENTIELLEMENT
DISPDNIBLES PAR UNITE DE CONSOMlTION
Nombre d'unitégde
Quantité prod.
Production
consommation
par U.C.
céréalière (kg)a
(U.C.)
(kg)
Zone agric.
Villages
1982-83
1983-84
1982-83
1983-84
1982-83
1983-84
Boukitingo
344,5
414,l
3,6
625
95,J
63,J
1.
Oussouye
Loudia-Ouolof
497,2
440,o
5,4
4,8
92,l
59,6
Mahamouda
224,J
114,8
J,4
891
30,4
14,2
II. Blouf
LY
Tendimane
497,8
197,8
595
595
90,5
35,9
Maoua
816,2
869,3
939
J,8
82,4
111,4
III.
Niaguis
Boulom
1853,3
822,5
639
J,J
268,6
106,8
Boulandor
1497,l
520,2
893
J,J
180,4
67,6
IV. Sindian-Kalou.
Médieg
1880,8
8977,O
J,l
897
264,9
103,l
Bandjikaki
1304,3
1214,3
J,l
792
183,J
168,6
V.
Fogny-Combo
Sue1
901,5
-
630
150,3
aLes chiffres représentent les quantités de céréales sous forme directement consommable. Un coefficient de
0,65 était utilisé pour la conversion des quantités de paddy en riz blanc et 0,85 pour les autres céréales.
bCes valeurs sont ajustées pour tenir compte de séjour temporaire des migrants.

16
On constate ainsi que ce déficit est plus ou moins général; car a
l'exception des villages de Boulom et Medieg en 1982-83, les exploitations
dans les autres sites ont produit une quantité de céréales inferieure a 200
kg par U.C.
En outre, on constate que la situation s'est dégradée dans tous
les villages entre la saison 1982-83 et la saison 1983-84 marquée par un
déficit pluviométrique accusé.15

Les changements intervenus au sein de la
population recensée sur les exploitations et d'autres facteurs ont
variablement affecté le resultat final des quantités disponibles par U.C.16

Il est cependant possible de regrouper les terroirs suivis selon
l'ampleur du déficit de production ainsi calcule. D'apres la figure 4, le
déficit le plus faible par U.C. (proximité par rapport h la ligne de 200 kg
par an) se trouve à Boulom, Boulandor, Médieg et Bandjikaki. La culture

attelée est développée dans les trois derniers terroirs, situés au nord du
fleuve Casamance.

Les terroirs d'0ussouye et du Blouf (a l'exception de
Tendimane en 1982-83) présentent un important déficit de production par U.C.
Certaines caractéristiques propres au système de production de ces villages
permettent de comprendre cette situation. On peut citer: l'importance du
riz repique, la faiblesse voire l'absence totale de la production de

mil/sorgho et de maïs (céréales substituables au riz) et surtout
l'organisation sociale du travail (comme la division sexuelle des tâches)
qui n'est efficace qu'en année pluvieuse.17

Ce regroupement de terroirs en deux zones dont l'une au nord du fleuve
(Sindian-Kalounayes et Fogny-Gombo) avec un déficit de production faible et
l'autre plus au sud-ouest (Oussouye et Blouf) avec un déficit important
reflete aussi la différence des ressources disponibles au niveau des
exploitations.
Cette différence paraît fondamentale car le déficit est
15De 944 mm en 1982-83 la cote pluviométrique totale (moyenne de
l'ensemble des sites suivis) est tombée a 834 mm. La situation la plus
grave a été enregistrée à Mahamouda (640 mm).
16A Bandjikaki par exemple, la fête de circoncision avait ralenti le
déroulement normal de la campagne.
D'aprés les declarations des paysans,
ces activités ont affecté le niveau de la production attendue.
17En année séche, la survie du système ne pourrait être amorcée qu'au
prix de la diversification, de l'engagement dans les activités extra
agricoles rémunératrices, voire même d'un changement dans la division
sexuelle du travail.

FIGURE 4
BILAN CEREALIER AU NIVEAU DE L'EXPLOITATION
1
1 1
12
J,
ull
œvh. M@al@
En 1983, les paysans de Boulom avaient travaille en régi e au compte du PIDAC pour la multiplication
des semences de maïs.
Non suivi en 1983.

18
faible dans les terroirs où la population par ménage (et partant, le nombre
d'U.C.) est plus élevé.
Elle est en partie attribuable aux possibilités
qu'offre l'utilisation de la traction animale pour la mise en culture de
grandes superficies de céreales.

L'estimation du déficit de production en termes de quantité de céréales
produite par U.C. ne renseigne pas sur l'existence réelle d'un déficit de
consommation.

En effet, les paysans peuvent utiliser en plus de la
production courante les stocks accumules sur les récoltes antérieures ou
encore affecter une partie des revenus monétaires de la culture de rente ou

des activités non agricoles a l'achat de céréales pour couvrir les besoins
de leur famille.

Les règles de fonctionnement des exploitations en
Basse-Casamance sont a l'étude;18 nous connaissons encore mal les conditions
dans lesquelles les revenus monétaires sontmobilisés, en fonction des
catégories statutaires, au sein de l'exploitation pour l'achat de céréales,
et l'ensemble des règles d'affectation du produit.lg Nous pouvons néanmoins
évaluer sur le plan quantitatif le potentiel que représentent les stocks

(s'il en existe), les revenus monétaires agricoles et non agricoles pour la
résorption du déficit céréalier de consommation.
L'Imoortance des Stocks et Leur Durée
Il s'agit des quantités de céréales de réserve, stockées avant la
récolte courante (1982-83).
Les données ont bté recueillies a l'aide d'un
questionnaire qui tenait compte de la nature "sensible" de l'information
recherchée.

On constate que le stock préexistant est très variable. Pour
le riz, la moyenne est de 34,7 kg par exploitation avec un coefficient de
variation de 148%.

18Référence au volet sociologique du travail de l'équipe systèmes a
l'ISRA/Djibélor.
lgPar exemple, le travail du Gastellu en pays Sereer a montré que les
hommes chefs d'explaitation détiennent normalement des soldes monétaires
positifs plus élevés que ceux des femmes et autres catégories statutaires
dans l'exploitation.

19
Plus de 80% des exploitations n'avaient pas de stock. Aucune
exploitation suivie n'avait pu stocker du mil, du sorgho ou du maïs avant la
récolte de 1983.

Nous attribuons ce fait d'abord au niveau déjà assez
faible de production de ces céréales en Basse-Casamance, et ensuite au fait
qu'étant les premières à être récoltées, elles interviennent comme aliments
de soudure avant la récolte du riz.2o

La durée d'utilisation du disponible global (récolte courante, plus
stock antérieur) est aussi très variable.
Elle dépend avant tout du rythme
journalier de consommation de céréales par exploitation, lui-même lié à la
taille (population totale) de celle-ci et à sa structure (distribution par
groupes d'âges et de sexe).

Il n'était pas possible de mesurer la quantité
consommée quotidiennement avec précision.
Les renseignements dont nous
disposons sont tirés des déclarations des chefs d'exploitation interrogés.
On suppose qu'ils estiment correctement les besoins de leur famille (tableau
5).2l La variation de la consommation moyenne de riz semble réfléter la
taille des exploitations à travers les différents terroirs suivis. La
consommation d'autres céréales n'a pas fait l'objet d'estimation.

Utilisant la même approche, la durée d'utilisation du disponible global
en riz a pu être estimée.
Il ressort ainsi des déclarations des paysans que
pour une consommation normale et régulière,22 la quantité de riz disponible
ne peut couvrir qu'environ 6 mois de consommation après la récolte.
Cette
durée est extrêmement courte pour les autres céréales (27 jours pour le
maïs, un peu plus d'un mois pour le mil et 3 à 4 jours pour le sorgho). Le
distribution des fréquences des réponses, présentée au tableau 6 révèle que

seulement 19% des chefs d'exploitation estiment que leur disponible global
en riz (production t stock antérieur) pourrait couvrir plus de dix mois de
consommation.

20L'échantillon suivi ne comptait que 37 % des exploitations ayant
cultivé du maïs et 26 % ayant cultivé du mil/sorgho.
21La faiblesse des coefficients de variation dans chaque terroir montre
que les valeurs sont plus ou moins concentrées autour de leur moyenne. Ceci
peut être interprété comme une indication d'un certain degré de fiabilité
des déclarations.
22En dehors des jours de fête ou à l'occasion de l'accueil des étrangers.

TABLEAU 5
CONSOMMATION JOURNALIERE DE RIZ (KG) PAR EXPLOITATIONa
Taille
Coeff. de
moyenne
variation (populat.
Zone agricole
Village
Moyenne
Minimum
Maximum
%
totale)
Boukitingo
3,421
1,5
590
29,9
595
1.
Oussouye
Loudia-Ouolof
2,485
Os5
595
72,8
735
Mahamouda
3,100
230
590
38,6
991
II.
Blouf
Tendimane
2,298
130
6,4
57,4
794
0”
Maoua
5,900
3,O
12,0
42,6
11,l
III.
Niaguis
Boulom
3,375
1,5
630
48,0
8,1
B,oulandor
3,568
135
790
46,6
ll,o
IV.
Sindian-Kalou.
Médieg
5,191
2,o
15,0
48,3
10,7
Bandjikaki
4,045
1,5
8,‘3
48,3
9,l
V.
Fogny-Combo
Sue1
795
Moyenne globaleb
3,331
OP5
15,0
61,5
897
aEstimée d'après les déclarations des chefs d'exploitation sur le nombre de calebasses utilisées par
journée de consommation normale.
bCalculée sur un effectif de 196 chefs d'exploitation ayant répondu à la question.

2 1
TABLEAU 6
DISTRIBUTION DES FREQUENCES POUR LA DUREE D'UTILISATION
DU RIZ ESTIMEE PAR LES CHEFS D’EXPLOITATION
Fréquence
Nombre de mois
Fréquence
Fréquence
relative
(Xl
absolue
relative 9:
cumulée
0 < x (2
4 1
20,9
20,9
2 < x t4
4 9
25,0
45,9
4 < x t6
2 8
14,3
60,2
6 < x t8
2 5
12,8
73,0
8 < x t10
2 6
13,3
86,3
1 0 < x (12
1 7
837
95,0
Plus de 12
10
590
100,o
Total
1 9 6
1 0 0
Source:
Enquête 1983.

22
Au niveau de l'ensemble de l'échantillon, les exploitations disposant
de quelques stocks de riz (quoique faibles) se retrouvent dans les deux
villages d'Oussouye, a Bandjikaki et a Boulandor. A l'exception de ce
dernier, les trois premiers terroirs se situent dans les zones où prédomine
le systéme de production Diola.

L'existence de ces stocks ne traduit pas du
tout une situation de surproduction, il s'agit plutôt d'une pratique
traditionnelle que l'on peut lier a l'une ou l'autre des causes suivantes:

1)
prestige social lié à la possession de quelques réserves de riz
local (l'exploitation s'approvisionnera sur le marché pour assurer
la couverture de ses besoins);

2)
croyance que le riz local Diola a une valeur nutritive plus
elevée, ce qui pousse les paysans à retarder sa consommation
jusqu'au début des travaux agricoles, et à recourir aux achats de

riz importé.
3)
restriction volontaire de la consommation courante pour prévenir
d'éventuelles périodes de disette.

Le bilan ci-dessus indique que la production des deux dernières années
est insuffisante par rapport aux normes des besoins alimentaires.
Il montre
aussi que les stocks antérieurs a la récolte de l'année représentent des
quantités très faibles et que dans l'ensemble, le disponible global du riz
s'épuise avant le septiéme mois, et encore plus tôt pour les autres
céréales.

La majorité des chefs d'exploitation recourent aux achats de
soudure.
Cependant, dans certains villages Diola, l'achat de céréales sur
le marché peut se faire bien avant l'épuisement des stocks.
Ces constatations nous amènent a conclure qu'actuellement le paysan de
Basse-Casamance est plutôt un acheteur qu'un vendeur de céréales. Les
facteurs principaux qui influent sur la demande de céréales en milieu paysan
sont analysés en détail dans la Section 5.

Il nous paraît utile à ce stade
de convertir l'ensemble de la production de rente en revenu monétaire et
estimer l'apport des revenus pour la résorption du déficit céréalier.
Cet
exercice n'a qu'une valeur indicative; il permet néanmoins de mieux
caracteriser les situations villageoises sous l'angle des possibilités

économiques qui s'offrent aux paysans pour combler leur déficit vivrier.

23
laues Scénarios Pour la RésorDtion
pu Wficit CMdier de G=mmkbm
Nous pr6posons d'estimer le potentiel de résorption du déficit
céréalier sans nous préoccup~er pour le moment des possibilites reelles
d'accés au revenu monetaire et de~sa mobilisation par les differentes
catégories statutaires au sein de l'exploitation.

Les hypothéses suivantes de travail sont retenues:
1)
le revenu de la vente d'arachide peut être totalement utilise pour
l'achat de ceréales de soudure (le riz en particulier);

2)
Ces achats peuvent s'effectuer totalement aux prix officiels à la
consoanaation;23

3)
Te déficit résiduel peut être aussi comble soit par l'utilisation
des revenus non agricoles, soit par la mise en place des cultures
de c&ales, selon les potentialites du systéme de culture
considéré.

En examinant la situation déficitaire des exploitations suivies, on
peut a la lumiere de la figure 4 (vpir Section 4.2) les regrouper en deux
grandes categories:

la catégorie A rassemble les exploitations des
terroirs d'oussouye et du Blouf avec un deficit de production de plus de 120
kg de céréales par U.C.;24 et la catégorie B regroupant les exploitations de
Boulom et des villages "mandinguisés" du nord du fleuve où le deficit moyen

reste faible (34 a 40 kg par U.C.).
Les trois strategies possibles sont
simulees au tableau 7.
Si l'on convertit l'ensemble de la production d'arachide en revenu
monétaire, la totalite de ce revenu ne permet pas de combler le déficit
vivrier au sein des exploitations de la categorie A. La totalité des
revenus non agricoles affectés à l'achat de céreales de soudure ne le

23Cette hypothese peut paraître assez restrictive et peu réaliste dans
la mesure où certains achats s'effectuent a des prix usuraires. Notre
enquête sur la commercialisation revèle cependant qu'en Basse-Casamance la
majorite des paysans se procurent du riz importe aux prix officiels a la
consommation.
Toute différence de prix reflète bien souvent la marge de
commercialisation due au co0t de transport entre les magasins d'Etat et les
points de vente (boutiques).
24Par rapport h la norme des 200 kg de &Gales par an par U.C.

24
TABLEAU 7
POSSIBILITE DE RESORPTION DU DEFICIT CEREALIER
AU NIVEAU DE L’EXPLOITATION
Terroirs déficitaires
Stratégies
Catégorie A
Catégorie B
1.
Utilisation revenus de l'arachide
prod. céréal./exploitationa (kg)
341,4
1248,8
déficit actuel/exploitationb (kg)
( - ) 824,2
( - ) 243,2
prod. moyenne d'arach./expl.c (kg)
476
1620
valorisée a 50 FCFA/kg (FCFA)'
23.800
99.000
équivalent riz/expl.d (kg)
(t) 198
(t) 675
bilan vivriere (kg)
(-) 626
(t) 432
2.
Utilisation revenu non-aoricole
revenu non-agricole monét./expl.f
(FCFA)
57.500
équivalent riz (kg)
( t ) 488,3
bilan vivrierg (kg)
(-) 336
3.
Mise en olace de culture SUDD~. de
céréales
riz pluvial/riz
de nappe
maïs ou
mil
rendement moyen (kg/ha)
1010
1040
423
superficie requiseh (ha)
0,82
0,23
096
Notes:
Catégories A (Boukitingo, Loudia-O., Mahamouda, Tendimane)
B (Boulom, Boulandor, Médieg, Bandjikaki)
aProduction moyenne (sous forme consommable) pour les exploitations du
groupe au cours de deux saisons 1982-1984.

25
TABLEAU 7--U
bDéficit moyen par unité de consommation (cfr. Tableau 4) multiplie par le
nombre moyen d'U.C. par exploitation dans chaque groupe et sur deux
saisons.
cMoyenne des rendements multipliée par la superficie moyenne de l'arachide
au niveau de l'exploitation dans chaque groupe sur les deux saisons.
dLe revenu monétaire de l'arachide est divisé par le prix moyen du riz blanc
au consommateur au cours de ces deux dernières saisons (120 francs CFA/kg).
eLa différence entre le déficit actuel et la quantité potentielle de riz
qu'on achèterait avec la totalité des revenus de l'arachide.
fLa moyenne des revenus monétaires par exploiZation pour les trois terroirs
suivis a Oussouye (Loudia-Ouolof, Boukitingo et Mahamouda) pour la saisons
1983-1984.
L'enquête .est en cours de realisation pour les autres terroirs
(exploitation dans la catégorie) au moment de la mise en page de ce
document.
gLa différence entre le déficit actuel (824,2 kg/exploitation) et la
quantité potentielle de riz qu'on achèterait avec la totalité des revenus
non agricoles.
hBasé sur les rendements moyens réalisés au cours de deux saisons.

26
réduirait que de moitié (de 626 a 344 kg).25 Si on considère la culture du
riz en semis direct (riz pluvial strict ou riz de nappe selon le cas) comme
une stratégie adaptee au systeme de production concerné, il faudrait
emblaver pres d'un hectare supplémentaire par exploitation afin de produire
une quantité de céréales suffisante pour combler le déficit. La situation
semble moins préoccupante pour les exploitations de la categorie B: les

rendements élevés de l'arachide permettent de réaliser un revenu monétaire
qui suffirait pour l'achat des quantités de céréales nécessaires a la
résorption du deficit de production.

Il pourrait même se dégager un leger
surplus.
La mise en culture de mil n'exigerait respectivement que 0,23 et
0,6 ha d'emblavures pour combler le déficit.
Dans un cas comme dans l'autre il faudra mettre ces solutions
techniques en relation avec les possibilités réelles d'équipement, de crédit
agricole et d'adaptation des programmes technologiques aux conditions du

milieu paysan.
IA DEMANDE DE CEREALES EN UILIEU PAYWi DE BASSE-CASMANCE
Les Facteurs Em1 icatifs
L'ampleur des importations de céréales dans la sous-région26 peut
s'expliquer par la dégradation de la situation vivrière que nous venons
d'examiner au niveau des exploitations agricoles et le taux elevé
d'urbanisation des dernières années.

En milieu paysan, les intentions
d'achat de céréales sont exprimées par la grande majorité des chefs
d'exploitation.

Les données indiquent qu'une exploitation achète en moyenne
360 kg de riz blanc par an pour combler son déficit vivrier.
2511 faut toutefois noter la grande variabilité entre les villages; par
exemple, les revenus estimés sont de l'ordre de 89.520 F/exploitation à
Loudjia Ouolof et de 39.500 F/exploitation a Boukitingo (Rapport Equipe
Systèmes, 1984).
26D'après les statistiques récentes, les importations de riz en
Basse-Casamance étaient de 28.623 tonnes entre octobre 1982 et octobre 1983
(Caisse de Péréquation, Direction régionale de la Casamance, Ziguinchor,
1983).

27
Examinons d'abord l'ensemble des facteurs qui influent théoriquement
sur la demande de rizz7 (Dr, variable dépendante) en milieu paysan.
Celle-ci a été estimée au niveau de chaque exploitant, en l'interrogeant sur
la quantité de riz blanc qu'il comptait acheter pour le reste de la saison.
En effet, le questionnaire a été mis en place quand la majorité des
exploitants venaient de vendre leur récolte d'arachide pendant que d'autres
procédaient encore aux opérations de commercialisation. Tous s'étaient déjà
fait une idée du niveau global de leur revenu agricole monétaire, car
l'arachide y contribue pour près de 70% en moyenne. Tous connaissaient
aussi bien la quantité totale de ceréales à leur disposition (production
courante, plus le niveau de stock antérieur). C'est a ce moment qu'une
question leur était posée pour connaître la quantité de riz blanc qu'ils
projetaient d'acheter pour combler le déficit. Ce sont ces quantités
déclarées par les paysansz8 que nous avons utilisées pour estimer la courbe
de demande.

Il s'agit dès lors d'une fonction de demande qui exprime
l'intention et la capacité d'achat à une période déterminée, ceteris
paribus.

Nous procédons ensuite à l'estimation de cette fonction au moyen de la
méthode de régression multiple.2g
Les principaux facteurs influant sur Dr
sont:
27L1analyse se limite au riz qui reste la céréale la plus consommée et
la plus demandée.
En effet, la majorité des chefs d'exploitation interrogés
(86%) affirment qu'ils devront acheter du riz avant la prochaine récolte
pour assurer la couverture des besoins de leurs familles. Les intentions
d'achat de maïs, du mil et du sorgho ne sont exprimées que par 15, 12 et 10%
respectivement.
28Les réponses étaient mises en relation avec les estimations sur la
quantité consommée par jour (voir Section 4.3, et notes du tableau 5).
2gPar cette méthode on cherche à expliquer une variable dépendante (y)
en fonction d'un nombre de variables XI, x2... Xn selon une équation linéaire
de type y = a9 + aIxI + a2x2 +...anxn + e.
Les coefficients aI, a2,..., an
sont détermines de manière a minimiser la variante du résidu (e). Le
rapport de chaque coefficient à son écart type est une variable dont la
valeur renseigne sur la signification de ce coefficient.
Le coefficient de
corrélation multiple (R) permet d'évaluer la qualité de l'ajustement, tandis
que le test F aide à confirmer ou infirmer la non nullité des coefficients
de régression pris ensemble.

28
Ouantité Totale de Riz Disoonible Pour la Consonmation
Pendant l'Année (Qrl
Il s'agit de la production nette de l'année, plus le stock de riz
accumulé à partir des récoltes précédentes. Cette quantité a été estimée
soit par la méthode des carrés de rendement au niveau des parcelles de

l'exploitation, soit par le comptage des gerbes produites. La production
totale nette était calculée en tenant compte des pertes éventuelles et des
dons au profit des tiers et ajustée en hausse après estimation du stock
antérieur.

Plus la quantité de riz disponible est grande, moins la famille
aura besoin d'acheter du riz pour couvrir ses besoins.
Quantité d'Autres Céréales Disoonibles (Qal
La disponibilité des quantités de maïs, de mil ou de sorgho crée des
possibilités de substitution au riz en cas de pénurie. Ces quantités ont
été estimées en utilisant les mêmes procédures que pour le riz (carré de
rendement ou comptage des gerbes).

Les stocks éventuels estimés étaient
ajoutés à la production totale nette.
Dans certains villages Diola et
beaucoup de ceux qui ont subi l'influence socioculturelle mandingue, ces
céréales sont régulièrement consommées au déjeuner et au dîner (SONED,

1979).
On peut dès lors espérer une corrélation négative entre la quantité
de riz blanc demandée et la disponibilité des quantités d'autres céréales.
Le Prix d'Acauisition du Riz (Pr1
C'est un prix ajuste auquel le paysan a acheté le riz sur le marché au
cours de la contre saison de 1983.
Pr est lié au prix officiel par la
relation suivante:
pr a P, t Pt t C dans laquelle Pt représente le coût unitaire (au kg)
de transport du magasin au village et C lè coût d'opportunité du déptàcement
a effectuer jusqu'au 'point d'achat.

Le prix officiel Pa (au niveau des boutiquiers et des magasins) restant
constant, c'est la composante Pt t C qui varie et de ce fait, influe

29
nettement sur la quantitt! de riz blanc demandtie (corrélation négative).30 La
valeur de C etait difficile à estimer, nous l'avons considerée comme
négligeable pendant la contre saison.31

Dès lors, c'est la distance et les
frais de transport (Pt) encourus par le paysan qui expliquent pratiquement
la variation de la quantité demandée. Pr a été estimé en demandant au
paysan le prix payé pour transporter le sac de riz acheté; le prix au kg a
et4 calculé sur cette base et ajouté au prix officiel d'achat (Pa).

le Revenu Total et le Revenu Monétaire de la Vente
d'Arachide (Rt et Rai
Ces revenus sont positivement corrélés a la quantité de riz demandee.
Le revenu procuré par la vente d'arachide a bté estimé sur la base des
quantités d'arachide vendues a la coopérative en 1983. Le revenu total
représente la somme du revenu de l'arachide, du revenu agricole provenant de
la vente éventuelle des autres produits de l'exploitation et du revenu des

activités non agricoles, qui a été calculé pour les exploitations où les
enquêtes à visites multiples étaient conduites (Oussouye), et estimées pour
les autres villages a partir des déclarations des paysans.

La Consommation Journalier-e (Cjl
Elle demeure un facteur qui détermine le plus la quantité de riz à
acheter (Or), pour combler le déficit de production.
C'est la quantité
rfigulièrement consommée par les membres de l'exploitation en dehors des
circonstances inhabituelles (festivités, réceptions, visites par les

3o11 existe de légères variations du prix officiel selon la
localisation des points d'achat et la marge officielle établie pour couvrir
les frais de transport du commerçant.
Ces variations peu sensibles n'ont
pas éte prises en compte:
31Le coût d'opportunité du déplacement peut être considére comme
relativement faible a la fin des travaux agricoles dans la mesure où l'on
suppose que le paysan a peu d'autres alternatives.

30
etrangers, etc.).32
On peut attendre une forte corrélation entre ces deux
variables.
Estimation de la Demande et Interwétation33
Puisque les exploitations suivies presentent des grandes variations
dans leur taille, c'est la demande de riz par habitant qui a eté estimée.
Théoriquement, cette relation peut être exprimée de la maniere suivante avec
les signes attendus:

Dr = a0 - alQ,. - a2Qa - a3P, t aqRt t a5Cj t e dans laquelle:
a0 = la valeur de l'interception
Dr i la quantité de riz blanc (en kg par tête) que l'exploitation
devrait acheter pour combler le déficit pendant l'année de
production 1982/1983 (voir plus haut pour la manière dont Dr a été
estimé)

Qr = la quantité de riz blanc disponible (en kg par tête) en 1982/1983
(coefficient de 0,65 utilisé pour la conversion du riz paddy en
riz blanc);
Qa = la quantité d'autres cereales (mil, maïs, sorgho) disponible en kg
par tête pendant l'annde de production 1982/1983 (coefficient de
0,85 utilisé pour obtenir les quantites sous forme directement
consommable);

pr = le prix ajusté d'un kilo de riz blanc, en francs CFA (prix
officiel, plus les frais de transport) pratiqué en Casamance
pendant l'année de production 1982/1983;

32Les paysans étaient interrogés sur le nombre de calebasses de riz
utilisées pour assurer reguliérement les repas quotidiens.
Les calebasses
étaient pesées et le poids mesuré plusieurs fois a l'occasion des visites de
l'enquêteur pour obtenir une quantité moyenne objective.
33Les courbes de demande estimées sur la base de données historiques
(quantités effectivement achetées par les consommateurs) sont les plus
fréquentes dans la littérature.
Dans cette étude, la courbe de la demande
est dérivée des données sur les intentions d'achat exprimées par les
paysans (consommateurs) lors d'une enquête ponctuelle (cross-section).

31
Rt = le revenu (moyen) en francs CFA par an par tête, incluant le
revenu de la.vente d'arachides et celui d'autres sources pendant
l'annee de production 1982/1983;
Ra - le revenu moyen de la vente d'arachide en francs CFA par tête en
1982/1983;
Cj = la quantité consommee par jour (en grammes) par tête.
Résultats Statistiaues
Plusieurs formes fonctionnelles ont été essayées. La forme
semi-logarithmique a donné satisfaction par la conformité des signes
attendus et la qualité des estimateurs lineaires (sans biais). L'équation
obtenue est la suivante:
Log Dr = 1,8842 - 0,00723Pr - 0,0074Qr t
0,00154Cj - 0,0003Qa t 0,OOOOlRt
t

(-7,86)*
(-0,75)
t4,591*
(-0940)
(1,321
F (5,183) = 21,78
R2
= 0,374
On constate que pour un intervalle de confiance de 95% (c'est-a-dire au
seuil de signification de 5%) seuls les coefficients du prix d'acquisition
Pr et de la consommation journalière Cj sont significativement différents de
zéro.

Le coefficient du revenu total Rt n'est significatif qu'au seuil de
20%.
Le reste des coefficients pour la quantité de riz disponible Qr et
des autres cereales Qa, qui sont des estimations ponctuelles, ne sont pas
significatifs.
Comme tous les signes sont conformes aux prévisions, le
maintien des variables Rt, Qr et Qa dans le modèle se justifie par
l'importance de leur contribution a l'explication economique de la demande
du riz au niveau paysan,
L'ensemble des coefficients est significativement différent de zéro (F
= 21,8; Ddl = 5, 183).
La qualité de l'ajustement est exprimée par la'
valeur du coefficient de détermination (R2). Celui-ci indique que 37,4%
des quantités de riz blanc demandees sont attribuables dans le modèle
considéré aux variations des facteurs Qr, Qa, Pr, Cj et Rt.
La demande de riz au niveau paysan est donc influencée par le prix
annuel du riz, le taux journalier de consommation par habitant la quantité
de riz disponible par tête au niveau de l'exploitation, la disponibilité par

32
tête des autres céréales, ainsi que le revenu total par tête. L'élasticité
de la demande par rapport au prix était estimée en se servant de la formule

d'une fonction semi-logarithmique.34 Sa valeur est de -0,886. Ceci,
implique qu'une hausse du prix de 10% entraînerait une rbduction de la
quantité de riz demandée de presque 9%.

Pour Ross (1979), le coefficient
d'élasticité par rapport au prix pour la Casamance serait de -0,85. Jabara
(1979) estime que l'élasticité par rapport au prix du riz au Sénégal est de
-0,745.

La différence entre notre estimation et celles des autres peut être
attribuée 1) d'abord a la différence dans la spécification du modèle, 2) aux
hypothéses de travail utilisées, 3) à la prise en compte dans notre modèle

des variations de frais de transport comme partie intégrante du prix d'un
kilo de riz et 4) enfin, au fait que l'échantillon est tiré en milieu paysan
où le consommateur produit déjà une partie de ses besoins en riz.
Le revenu total par tête Rt a un effet positif sur la quantité de riz
demandée.
L'élasticité par rapport au revenu est très faible, de l'ordre de
0,l.
Ceci implique qu'une augmentation du revenu par tête de 10% se
traduirait par une augmentation des achats de riz importé de 1%.
L'élasticité par rapport au revenu estimée par Ross est de 1,3. Ce chiffre
est très élevé pour un produit ceréalier.

Mais on peut ajouter aussi que
son étude a éte faite sur un echantillon en milieu urbain où l'existence
d'une grande diversité de produits a consommer facilite la substitution.
Notre étude ayant été conduite sur un échantillon en milieu rural où le
régime alimentaire est essentiellement a base de riz, explique sans doute la
faible valeur de l'élasticité par rapport au revenu (voir Ferguson et Gould,
1975).

Nous avons déjà indiqué que les paysans dépensent en moyenne 67% de
leur revenu d'arachide pour l'achat de riz.
La demande du riz blanc au niveau de l'exploitation que nous venons
d'examiner doit être considérée comme une demande "résiduelle". Ce dernier
terme la distingue du concept de la demande classique car les quantités
demandées, dont il est question ici, sont celles que l'exploitant désire

acheter pour combler le déficit annuel.
C'est pourquoi la quantité demandée
varie inversement avec la quantité de riz et d'autres céréales déjà,
disponibles à l'exploitation, bien que ces deux variables n'affectent pas

34Log. y = a t bx dans laquelle by est la pente et bx est l'élasticité.

33
significativement la demande.
La variation des autres facteurs tels que le
taux journalier de consommation et le prix du riz influent sensiblement sur
les quantités demandées.

Le modèle a été élaboré sur la base d'un echantillon ponctuel (analyse
transversale) pour la saison culturale se terminant en juin 1983. La
production ceréaliére de cette année était faible par rapport à l'année
précédente.

Les coefficients estimés auraient été légérement différents au
cours d'une annee présentant une pluviométrie au-dessus de la moyenne.
Cependant, la valeur du coefficient de détermination (R*) et surtout la
valeur F se trouvent dans des limites raisonnables étant donné la

spécification du modéle.
RESUME ET CONCLUSIONS
En dépit des prévisions des derniers plans de développement qui
misaient sur le potentiel agricole de la Casamance pour atteindre
l'autosuffisance alimentaire en
1985, on constate que l'évolution de la
production cérealière durant les dix dernières années dans la region
n'accuse pas de tendance a la hausse.

Les fluctuations de la production
reflétent essentiellement la variation annuelle de la pluviométrie.
Le maïs
est la seule ceréale qui a connu une croissance (environ 19% par an) entre
1970 et 1982.
La chute de la production cerealière amorcée depuis 1978 s'explique a
la fois par des facteurs climatiques et des causes liées à la conjoncture
économique et par l'absence d'innovations techniques pour le riz et les
autres céréales.

On peut citer, entre autres, la politique de désengagement
du Gouvernement en matiere de subventions et de crédit agricole et le temps
d'adaptation des paysans aux nouvelles conditions climatiques. En
Basse-Casamance, cette adaptation se traduit par une augmentation relative
des superficies de cultures de plateau, moins exigeantes en eau (Sall, et
al., 1983).

Une des conséquences de la baisse de la production est la disparition
progressive des réserves de ceréales stockées par les paysans. Pendant la
contre saison de
1983, ces réserves étaient de l'ordre de 35 kg de riz en
moyenne par exploitation.
Il n'y avait nulle part des stocks de mil, de

34
sorgho ou de maïs.
Nous avons montre en outre que si l'exploitant et sa
famille consomment une ration quotidienne réguliére, le riz disponible
s'épuise dans les six mois qui suivent la récolte. La durée de
consommation des autres céreales est inférieure à un mois.

Il se révele pourtant que l'achat et la consommation du riz importé
interviennent bien souvent avant que les paysans n'épuisent leur propre
production (récolte courante, plus stocks antérieurs). En effet, l'achat du
riz est possible dès que les paysans entrent en possession de liquidités,
normalement a la campagne de collecte des arachides.

Ils reportent la
consommation de leur propre production de riz a l'hivernage suivant, tant
qu'il n'y a pas de pénurie de céréales sur le marché local. Nos
estimations, basees sur les déclarations des paysans, indiquent qu'en

moyenne une exploitation achéte 360 kg de riz blanc par an pour assurer la
couvertude des besoins de consommation.

Le paysan de Basse-Casamance est
présentement acheteur de céreales.
Les facteurs qui influent sur la demande de riz importé et l'importance
des quantités achetées au niveau de l'exploitation devraient préoccuper
davantage les responsables politiques.

La quantité de riz blanc que le
paysan est en mesure d'acheter est liée aux prix des revendeurs. Ce prix
variable d'un point à l'autre est fonction du coût du transport, car le prix
officiel à la consommation reste relativement stable à travers la région.

Cette observation rejoint la conclusion de Craven (1982) qui estime en outre
que le coût de transport serait l'un des facteurs déterminants dans
l'appréciation par le paysan de la cherté du riz importé par rapport a son
propre coût de production.

Dès lors, la fiabilité des livraisons, la
proximite et l'accessibilité des points d'achat sont des facteurs qui
détourneraient les paysans de produire du riz au-delà de leurs besoins
courants.
Même l'investissement supplémentaire (temps de travaux et frais
culturaux) nécessité par l'adoption de techniques culturales plus
performantes sera apprécié par rapport à la possibilité d'utiliser d'autres
sources de revenus pour l'achat du riz blanc.

Les paysans qui disposent de réserves de riz, mil, sorgho ou maïs sont
moins motivés à acheter des quantités élevées de riz blanc (variables
négativement corrélées).
Le maïs étant la première culture récoltée, il
joue un rôle très important pendant la période de soudure; viennent ensuite

35
le mil et le sorgho, récoltés dés octobre ou novembre et que les paysans
consomment régulierement au petit déjeuner et au repas du soir.

Il est interessant de constater que dans les villages où le mil, le
sorgho et le maïs sont peu cultivés, la situation céréaliére au niveau de
l'exploitation est fortement deficitaire.

Ainsi pour la zone d'Oussouye, ce
déficit est d'environ 120 kg de céréales par tête par rapport a la norme de
200 kg per capita etablie par la FAO.

Il s'agit aussi d'une zone en culture
manuelle, ce qui limite la dimension des superficies mises en culture (1 a 2
ha par exploitation contre 4 à 6 ha dans la zone de Sindian-Kalounayes et le
Fogny-Combo).

La productivité du travail et le revenu total de
l'exploitation sont également faibles. Bien que le revenu soit
positivement corrélé a la quantité de riz blanc demandée, son impact réel
est négligeable (élasticité par rapport au revenu estimée à -0,l).

Les implications de l'importance quantitative des achats de riz blanc
méritent aussi d'être explorées.
La moyenne de 360 kg par. exploitation
représente environ 67% du revenu monétaire issu de la vente d'arachide.
Dans la mesure où cette spéculation est une source de revenus appréciables
pour le paysan, son maintien fait désormais partie de la stratégie
d'autosuffisance alimentaire.

Elle est une source de revenu monétaire dont
les deux tiers quittent la région et le pays, affaiblissant l'épargne
nationale en devises.

Si on suppose en outre que la totalité des revenus
monétaires provenant de l'arachide servent à acheter des céréales, ;es
quantités acquises ne permettent pas de combler le déficit vivrier partout
même si ces achats se font aux prix officiels a la consommation.

Les paysans ont mis en oeuvre plusieurs stratégies pour combler ce
déficit.
C'est ainsi qu'ils se livrent a des activités extra agricoles
(cueillette, récolte du vin de palme et exploitation des palmistes, pêche,
chasse) et a la culture maraîchère de contre saison pour se procurer des
revenus supplémentaires.

Devant la situation créée par la sécheresse, de nouvelles orientations
s'imposent dans la politique de recherche et de développement.
La recherche
agricole en Basse-Casamance s'est préoccupée essentiellement de la sélection
des variétés de riz résistantes a la sécheresse et avec une certaine
tolérance à la salinité.

La mise au point des techniques culturales plus
performantes doit être poursuivie.
Mais au vu des résultats encourageants

36
des essais en milieu paysan realisés par l'équipe de recherche sur les
systemes de production, le mil, le sorgho et
Je maïs doivent également être
testes dans les zones
situdes au sud du fleuve et a l'ouest de Ziguinchor.
Il faut aussi faire des etudes dans l'optique "Systémes" pour apprécier
l'importance des activites et des revenus extra-agricoles. Ces études
doivent définir les actions visant à inciter le pays a investir davantage
une partie de ces revenus pour améliorer la productivité des cultures
ceréalieres.

Les barrages anti-sel et les couteûx aménagements hydro-agricoles en
place materialisent un aspect important de la stratégie du Gouvernement qui
consiste a sécuriser la production face aux aléas climatiques.

Leur impact
n'est pas encore perçu, et, une année avant l'échéance du Sixiéme plan
(1985), le degré d'autosuffisance alimentaire est encore loin d'être
atteint.
Faut-il promouvoir la culture attelée ou la motoculture partout
dans la région? Comme l'arachide fait partie d'une stratégie de subsistance
pour une grande partie des exploitants, faut-il diversifier la production
agricole pour appuyer les efforts en cours déployés par les paysans
eux-mêmes? Notre réponse est affirmative et une attention particulier-e doit
être accordée au maïs qui joue actuellement le rôle important d'aliment de
soudure.

La diversification s'impose actuellement dans les zones où le riz
repique a longtemps été la culture principale.

EwlNTIm#LA PRamlcTIow DE CEREALES ET mwTRI0uTIoII DE
lA-ETlAW0SE--ALAPRDDUCTIlM
YATICMLE (EN HILLIER!à DE TOYYS)
Al-des
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979 1980
1981 1982
1983
Basse-Ces-e
55.7
54,2
22.9
36,7
78.5
61.7
59.1
33.3
77.6
46.9
21.2
59,0
55.7
15,e
R6gimckCasananca
190,l
193,l
115,2
lC5,8
212,8
223,7
l76,7
122,7
209,3
173,7
KW,7
195,2
179.4
67,8
Prodctim natimele
52a,a
na,5
380,1
609.6
9 6 4 . 1
791.4
677,O
516,l
1007,a
655‘3
643.4
1207,9
762.5
-
Rapport 0.CJCss.s. X
29,2
2a,o
17.9
25.1
36.a
27,6
33.5
27.2
34,6
27.0
19.3
30,2
31.0
23.3
Rapport R.C./Prod.
net. x
10.5
7.4
6,O
6,O
a,1
7.8
a,7
6,4
7.2
7,2
3.3
4,8
7,3
-
Rap. Cao/Prcd. twt. X
35,9
30,3
23,9
22.0
26,8
26,1
23‘7
20,7
20.7
26,5
17,0
16,2
23,5
-
Saircc:
Extrait des rapports smuels de L'lnspectim Régionele de L'Agriculture (ziguinchor), Statistiques de le D.G.P.A. et la DEEP
ecw~c, 1983).

AREXEZ
PRWtRXIOR
AIRORXLE DC: RU EM CAUIUICE
E T
RASSE-WMRRCE
ET CJXlRIBJTIoY
A L A I’RCWCTIOR RATICUALJ!
CEIl IILLIERS DE TOWES)
Amh
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978.8.
1979
1980'
1981
1982
1983
.
Procbction
Basse-Cas-e
35.4
31,9
‘3,‘)
13.3
42.5
50,5
45.2
19.7
53,8
24;9
5,3
38.6
34.8
6.3
C a s - e
69.5
82.1
28,3
45‘7
85,4
97.4
80.6
41.8
108,4
7a,9
26.1
76.7
64.2
18,3
Total - senega1
93.5
108,Z
37,9
65.6
120,6
130,s
126,4
62.9
146.4
112,7
59.2
127,0
95.0
Rapport R.C./Casa.
X
50.9
38.8
28.2
a.1
49,2
51,8
56,1
47.5
49.6
35,2
20,3
SO,3
54,3
34.4
Rapport S.C./Prod.
net. x
37,8
29,6
21,0
a,3
35,3
38‘6
35,7
31.3
37.7
22.1
8.9
30.4
3687
Rap. Casa./Prod.
nat. x
74,3
75,8
74,6
69,7
71,6
74,6
70.2
54.2
74
62.0
44.1
60.4
67.5
Source:
Extrait des rapports amuals de L~lnspection R6gionale de L'Agriculture (Ziguirchor), et Statistiques da La O.G.P.A., et la
DEEP (SUWAC. 1983).

F~ICUKTIUIWIMIS
(1970-K) ETCOHTRIIUJTI~DE IA
-ETBASSE-USNNLXAIAPNSXXTICN
IMTIDk4I.E (EN HILLIERS DE TOLYS)
Am&as
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
Procbctim
Basse-Casmance
1.7
4‘1
1.04
3.2
5,7
0.49
0.85
0,86
1.4
1.9
,3,7
5.0
5,9
cas-e
18.4
16.2
9.7
13.9
16.4
l4,9
19,3
11,l
19.1
23.2
21.9
23,6
24.0
sbn&ga1
33.0
37.6
20.2
33.8
$3
44,5
43,4
33,l
59.4
46.5
53,2
p4.0
82.2
Rapport Basse-Ces-e X
9,3
25,4
10,6
22.9
35.1
3.3
4.4
7.8
7.4
8.6
17.0
21,4
24,o
Rap. Basse-Casemance/S&-&gal
X
5.2
10,9
5.1
9.4
13,3
1.1
2,0
2,6
2.4
4,3
7,0
5.3
7,2
Rapport Casamence/Smegal X
55,8
43,2
43.1
41.1
37‘9
35.5
44.6
34.4
32,1
49.9
41,l
24.9
3D.l
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