INSTITUT &NÉGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES ...
INSTITUT &NÉGALAIS
DE

RECHERCHES AGRICOLES
I
I
MPARTMENT OF AGRICULTURAL
ECONOMICS
ETUDES ET DOCUMENTS
L’ANAIiYSE ECONOMIQUE
DES ESSAIS
A G R O N O M I Q U E S )I
POUR LA FORMUUkTION
DES RECOMMANDATIONS

AUX PAYSANS
Eric Crawford et Muhmba Kamuanga
ISSN 0850-8933
Vol 4 N” 7 1991

ISRA
Institut SénCgalais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sénégal
m 2 1 2 4 2 5 1 2 1 1 9 1 3
Telex - 61117 SG
TLC (221) 22 34 13

Document réalisé par
la Direction des Recherches sur les SystBmes Agraires et I’Economle Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
m 32 0442
Eric Crawford, Chercheur au Sénegal de novembre 1983
à mai 1986 - Ph. D. en Economie Agricole, spécialiste
en production et gestion des exploitations agricoles
-
Professeur, Michigan State University, East Lansing,
Ml. 48824-l 039, USA
Mulumba Kamuanga, Chercheur au Sénégal d’avril 1982
a juillet 1986 - Ph. D. en Economie Agricole, spécialiste
en production et gestion des exploitations agricoles
-
Economiste, Institut de la Recherche Agronomique,
CRA, B.P 33, Maroua, Cameroun
0c ISRA 1991
Conception et réalisation UNIVAL-ISIL4

Cc document a été publie dans un prcmicr temps sous forme de rapport par l’Institut
Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA). II a été reimprimé ensuite dans la série
conjointe ISRA / MSU (Michigan Statc Univcrsity) des publications sur le développement
international avec le soutien financier du Projet de Recherche et Planification Agricole
(contrat USAID / MSU N” 685-0223) ct du Projet de Recherche Agricole II au Sénégal
(contrat USAID / MSU N” 6854957).
La série des présentes publications ISRA / MSU est financtc dans le cadre du
Projet de Rcchcrche Agricole II au SCnCgaI.
Les opinions exprimees dans cc document par Ics auteurs de I’USAID ne reflètent
pas nécessairement le point de vue dc I’USAID / SCnCgal.

L’ANALYSE ECONOMIQUE DES ESSAIS AGRONOMIQUES
POUR LA FORMULATION DES RECOMMANDATIONS
AUX PAYSANS
RESUME
L'accent mis sur la recherche appliquée renforce le rôle des essais
en milieu paysan.
Le document présente une méthode d'analyse économique
des essais agronomiques (proposée antérieurement par le CIMMYT), dont
l'objet est de déterminer la rentabilité et la faisibilité des traitements
agronomiques, du point de vue du paysan.
Cette analyse vise donc à
contribuer à la formulation des recommandations que le paysan peut
adopter.
Le document présente les étapes principales de la méthode; les
concepts, critères de choix, et données nécessaires; l'évaluation des
coûts et des revenus; l'élaboration des budgets partiels; le calcul du
taux marginal de rentabilité; et les analyses de risque et de sensibilité.
Un accent particulier est mis sur les concepts du coût d'opportunité et de
l'analyse marginale.
L'application de cette méthode à plusieurs types
d'essai est illustrée (traitements avec doses croissantes d'intrants,
essais variétaux, et choix d'itinéraires techniques plus performants).
ABSTRACT
The recent emphasis on farming systems research has reinforced the
role of on-farm agronomie trials.
This paper sets forth one method for
the economic analysis of on-farm trials (proposed earlier by CIMMYT),
whose objective is to evaluate the profitability and'feasibility of
experimental treatments from the farmer's point of view, as part of the
process of formulating farmer recommendations. The paper presents the
major steps involved in the analysis;
key concepts, evaluation criteria,
and data necessary for the analysis; valuation of costs and returns;
construction of partial budgets;
calculation of the marginal rate of
return; and finally, risk and sensitivity analysis.
Concepts of
opportunity cost and marginal analysis receive special emphasis.
The
paper illustrates the application of this method to several types of
on-farm trials (experiments including various chemical input levels,
variety trials, and tests of improved production practices).
vi

L’ANALYSE ECONOMIQUE DES ESSAIS AGRONOMIQUES
POUR LA FORMULATION DES RECOMMANDATIONS
AUX PAYSANS
INTRODUCTION
La réorientation des programmes de recherche à 1'ISRA et l'accent mis
actuellement sur la recherche appliquée renforcent le rôle et l'importance
des essais en milieu paysan.
Les essais gérés par les paysans, mis en
place par les équipes de recherche sur les systèmes de production, et les
essais en milieu paysan gérés par les chercheurs dans les programmes par
produit, sont tous conduits avec l'objectif d'aboutir à une technologie ou
à des pratiques plus performantes.
Ce document s'adresse aux chercheurs (sélectionneurs, agronomes, et
économistes) et aux vulgarisateurs soucieux de formuler des
recommandations aux paysans à partir des types d'essais courants
(traitements avec doses croissantes d'intrants, essais variétaux, choix
d'itinéraires techniques plus performants, etc.), à l'aide de l'analyse
marginale.
Quant à l'investissement en matériel agricole, il existe
d'autres méthodes d'analyse économique plus appropriées.
L'objectif général de l'analyse économique des essais agronomiques
est de déterminer la rentabilité économique et la faisabilité d'un
traitement agronomique, du point de vue du paysan, afin de contribuer à la
formulation des recommandations qu'il peut adopter. Le "meilleur"
traitement sur le plan économique n'est pas forcément celui qui a le
rendement physique le plus élevé.
L'analyse permet aussi d'identifier la
combinaison optimale des éléments du "paquet" technique, et/ou le meilleur
niveau d'utilisation des intrants concernés.
Puisque l'objectif est de formuler des recommandations, on évaluera
la rentabilité du point de vue du paysan (rentabilité financière), ce qui
implique l'utilisation des prix courants, taxes ou subventions incluses.
Il ne s'agit donc pas d'une analyse au niveau de l'économie nationale
(rentabilité économique), qui exigerait plutôt l'utilisation des prix qui
prévalent sur le marché international, nets de taxes et subventions. (Ce
genre d'analyse garde cependant tout son intérêt, selon les objectifs que
l'on poursuit.)
L'analyse ou l'interprétation économique des essais agronomiques peut
se faire à l'aide de plusieurs méthodes.
Dans ce document nous présentons
une méthode souvent utilisée, sans prétendre qu'elle soit parfaitement
adaptée à toutes les variantes de l'analyse économique.
(Pour une
présentation plus détaillée de cette méthode, voir le document du CIMMYT
par PERRIN et al.)

-2-
METHODE GENERALE
En résumé, la méthode comprend les étapes suivantes:
1.
L'élaboration d'un budget partiel pour chaque traitement. Ceci
comprend à son tour les sous-étapes suivantes:
a. L'estimation de la valeur de la production (produit brut)
correspondant aux différents tra'itements incorporés dans l'essai.
b.
L'énumération des différents intrants utilisés et
l'estimation de leur valeur.
c. Le calcul du bénéfice net (égal au produit brut diminué de la
valeur des intrants utilisés, sauf le capital) pour chaque traitement.
2.
La détermination des traitements "supérieurs" dont la rentabilité
justifie l'adoption par le paysan.
3 .
Le calcul, pour chaque traitement "supérieur", du taux marginal
de rentabilité (TMR), c'est-à-dire du rapport (en pourcentage) du bénéfice
net additionnel aux coûts additionnels entrainés par l'adoption de niveaux
croissants de l'intrant.
Autrement dit, une mesure de ce que gagne le
paysan en termes de revenu net quand il dépense des sommes de plus en plus
importantes pour produire?
4.
La détermination, parmi les traitements jugés suffisamment
rentables, de celui qui paraît le plus intéressant compte tenu des moyens
dont dispose le paysan, et de ses objectifs non encore pris en compte dans
l'analyse.
En principe, c'est ce traitement que l'on proposera aux
paysans par l'intermédiaire de la société régionale de développement, et
qui fera l'objet d'autres essais et de tests de prévulgarisation.
CONCEPTS DE L'ANALYSE ET CRITERES DE CHOIX
Il y a deux concepts-clés pour l'analyse présentée ici, à savoir:
1.
L'approche par budgets partiels. Dans les budgets partiels, on
évalue le gain net du changement en allant des pratiques actuelles aux
pratiques préconisées.
Les éléments qui restent fixes ne figurent pas
dans l'analyse.
Le schéma classique du budget partiel est le suivant:
Bénéfices additionnels, qui comprennent:
- la valeur additionnelle de la production
- la diminution des coûts
'Coûts additionnels, qui comprennent:
- les coûts additionnels
- la diminution de la valeur de la production (manque à gagner)
Gain net = bénéfices additionnels - coûts additionnels

-3-
Par exemple
on pourrait comparer la réponse du r i z aux différentes doses
d'engrais m inéral à la pratique traditionnelle de fumage des rizières.
Dans ce cas simple, les rubriques "diminution des coûts" et "diminution de
la valeur de la production" ne rentrent probablem le nt pas en jeu.
2.
L'analyse marginale.
Dans les essais comprenant plusieurs
traitements à différents niveaux d'intrants (et donc de coût), on étudie
l'accroissement du coût et du revenu obtenu en passant d'une combinaison à
une autre.
Cela permet d'identifier le point où un accroissement donné
des coûts de production cesse d'apporter une augmentation égale ou
supérieure des revenus. (Comme il a été dit plus haut, les grands
investissements ou changements radicaux du système de production sont
mieux analysés à l'aide des méthodes plus appropriées que celle qui est
décrite ici.
Néanmoins, le principe d'analyse marginale est fondamental
en économie.)
En général, les traitements incorporés dans l'essai sont évalués par
rapport aux critères suivants:
La rentabilité.
Il s'agit de comparer les revenus nets reçus aux
fonds engagés.
Le taux de rentabilité est comparé soit à un taux-cible
qui est supposé acceptable pour le paysan,
soit aux taux observés dans des
études empiriques sur les activités économiques des paysans.
Les risques.
En plus du niveau de rentabilité d'une nouvelle
technologie, on s'intéresse à sa sensibilité aux aléas provenant de
l'environnement.
Ceci revient à prendre en compte des facteurs tels que
la stabilité de rendement, le rendement obtenu dans de mauvaises années,
etc...
La faisabilité.
Fondamentalement, il faut savoir si la nouvelle
technologie est compatible ou non avec le système de production actuel du
paysan.
Dans quelle mesure l'adoption d'une technologie (même très
rentable) est-elle limitée par les moyens dont dispose le paysan, comme
par exemple les fonds mobilisables pour l'investissement, le manque de
liquidités, la,main-d'oeuvre familiale, la terre, etc...? On ne peut pas
toujours supposer qu'il existe un moyen de surmonter les obstacles dûs aux
ressources limitées dont dispose le paysan.
DONNEES NECESSAIRES POUR L'ANALYSE
1.
Chaque essai pour lequel l'analyse économique est prévue doit
inclure un témoin (traitement zéro et/ou pratiques actuelles des
paysans).
Sinon, on ne pourra pas déterminer l'intérêt de l'adoption de
la nouvelle option pour le paysan.
2.
La quantité et le prix de tous les intrants utilisés qui varient
d'un traitement à un autre doivent être connus, qu'ils soient fournis par
le paysan sur ses propres stocks, achetés sur le marché, ou obtenus à
crédit.
Dans cette catégorie, entrent des intrants tels que les semences,
le fumier, l'engrais, les autres produits chimiques, la quantité de
main-d'oeuvre (familiale et extérieure),
ainsi que les frais d'utilisation
du matériel agricole.

-4-
3.
Doivent être chiffrés également la quantité et le prix de tous
les produits, quelle que sait leur utilisation (vente, stockage,
consommation).
Les sous-produits de la production végétale (paille, fane)
ou animale (fumier) doivent souvent être pris en compte.
4.
Il en va de même du taux-cible de rentabilité, défini comme le
taux de rentabilité minimum jugé nécessaire pour l'adoption d'une
technologie quelconque par les paysans.
EVALUATION DES COUTS ET DES REVENUS
Des problèmes d'estimation des quantités ou des prix se posent dans
certains cas.
Il convient de rappeler quelques principes, à savoir:
1.
Les prix des produits.
Pour les produits qui sont usuellement
commercialisés, on recherche le prix de vente au niveau du producteur, qui
est le prix officiel ou le prix pratiqué sur le marché local, diminué des
coûts de transport et des frais de commercialisation supportés par le
paysan.
Pour les produits destinés à la consommation familiale, on
recherche le prix d'achat, y compris le coût de transport et les autres
frais nécessaires pour amener le produit chez le paysan.
L'utilisation du prix officiel au producteur n'est indiquée que si
(a) celui-ci est le prix effectivement perçu par le paysan, (b) l'on veut
se faire une idée de ce que le prix officiel implique comme revenu net, ou
(c) aucune autre estimation valable du prix réel n'existe.
En pratique au
Sénégal, le plus souvent on utilisera le prix pfficiel pour l'arachide, le
coton, et pour le riz dans la zone de la SAED.
Pour le riz en
Casamance, on doit tenir compte du fait que beaucoup de paysans sont
actuellement déficitaires et vendent rarement le riz; un prix basé sur
l'équivalent en paddy du prix d'achat du riz blanc semble approprié, car
en fait la production locale du riz se substitue bien au riz importé.
Pour les autres céréales (maïs, mil, sorgho), le niébé, et les cultures
maraîchères, les prix observés dans les marchés locaux sont plus indiqués.
Il n'est pas possible de préciser les prix appropriés dans tous les
cas.
Néanmojns, le tableau annexe 1 donne des indications par région et
par culture.
2.
Des questions identiques se posent pour l'évaluation du coût
des intrants, surtout quand il s'agit des intrants non achetés. Il est
également important ici d'appliquer des prix qui tiennent compte des frais
d'achat et des frais de transport entre le point d'achat et le lieu
d'utilisation,
surtout pour l'engrais et la fumure organique (qui
nécessitent parfois de grandes quantités).
(Le tableau annexe 1 présente
des coûts pertinents pour l'analyse des essais au Sénégal.)
Pour les intrants non achetés (semences, fumier, et les services que
procure la traction animale), le principe général est d'évaluer chaque
facteur en termes de "coût d'opportunité," c'est-à-dire le prix que le
paysan aurait payé s'il avait acheté le facteur. Cela suppose une bonne
connaissance des prix dans les marchés locaux.

-5-
3.
La main-d'oeuvre.
La main-d'oeuvre représente souvent une part
très importante des coûts de production, et constitue donc un facteur
essentiel pour l'analyse.
La quantité de main-d'oeuvre est cependant
souvent difficile à estimer sur la base des essais agronomiques, compte
tenu de leur petite taille et des exigences particulières de conduite et
de contrôle des essais.
Il convient de l'estimer surtout quand on
s'attend à des différences substantielles dans la pratique préconisée
(temps de sarclage, par exemple).
Plus difficile encore est l'estimation de la valeur de la
main-d'oeuvre familiale.
L'approche classique consiste à évaluer son
"coût d'opportunité," c'est-à-dire "le salaire qui serait perçu pour un
travail à l'extérieur de l'exploitation, ou bien la valeur estimée du
temps consacré à une activité sur l'exploitation, ou la valeur affectée au
loisir" (PERRIN et al., p. 8).
Cette approche n'est pas facile à appliquer sur le plan pratique.
D'abord, la valeur du loisir est pratiquement impossible à évaluer
(question subjective).
Ensuite, la première option mentionnée pose (entre
autres) trois problèmes, à savoir:
(a) en principe, le salaire varie
selon la tâche, la saison, et le statut de l'ouvrier; or les données sur
ces variations sont rarement disponibles; (b) si peu de gens dans une
région travaillent à l'extérieur de l'exploitation, il n'est pas logique
de supposer que cela représente une option disponible pour tout le monde;
et (c) même si le travail hors-exploitation est envisageable, en général
le paysan accepte de travailler sur son exploitation à un taux de
remunération inférieur au salaire payé pour le travail extérieur.
Tout
cela veut dire que souvent le salaire payé à la main-d'oeuvre extérieure
est une surestimation du coût d'opportunité de la main-d'oeuvre
familiale.
On est donc conduit à diminuer le salaire observé par un
facteur plus ou moins arbitraire.
Une autre solution consiste à ne pas déduire les coûts d'opportunité
de la main-d'oeuvre familiale, mais plutôt à calculer le revenu net par
unité de travail familial à la place du revenu net à l'hectare.
On peut
enfin évaluer la main-d'oeuvre familiale en utilisant la rémunération
moyenne obtenue par le paysan dans l'ensemble de ses activités agricoles,
en supposant que si celui-ci ne se consacrait pas à la spéculation en
question, il affecterait son temps à une autre activité agricole (plutôt
qu'à une activité extra-agricole).
Ceci est l'approche adoptée par
l'équipe de recherches sur les systèmes de production (ISRA) de Djibélor
qui, sur la base des enquêtes, a estimé la rémunération moyenne dans
l'agriculture à 500 FCFA par journée de travail.
Les mêmes observations peuvent s'appliquer à l'évaluation du coût
d'opportunité de l'emploi de la traction animale familiale.
4.
Dans la méthodologie du CIMMYT, on propose un réajustement du
rendement obtenu dans l'essai en vue de mieux représenter le rendement
réalisable par le paysan.
Ce réajustement reflète la diminution possible
de la performance de l'itinéraire technique appliqué en milieu paysan dû à
la qualité inférieure des facteurs de production utilisés par le paysan,
ou à la dérive introduite par le paysan dans la gestion de l'itinéraire
technique.
Estimer le niveau approprié de ce réajustement n'est pas
évident.

-6-
5.
Enfin, le taux-cible de rentabilité n'est pas facile à estimer.
Nous en parlerons plus loin.
LES ETAPES DE L'ANALYSE
Pour illustrer les étapes essentielles, nous utiliserons le cas d'un
essai de fertilisation du riz conduit par les chercheurs de l'ISRA/Djibé-
lor.
Pour illustrer les analyses de variabilité et de sensibilité, nous
nous servirons d'un essai de fertilisation du maïs conduit au Mexique par
le CIMMYT.
L'ELABORATION OU BUDGET PARTIEL
Il s'agit d'un essai de riz pluvial strict conduit par le programme
Riz de l'ISRA/Djibélor à Fadiga dans la région de Kolda (MBODJ et al.).
Signalons que les rendements de cet essai sont très élevés pour le riz
pluvial strict.
Le dispositif utilisé était un split-plot destiné à
analyser les effets principaux des facteurs (diversité des sols, engrais,
variétés, et facteur phytosanitaire).
Nous avons retenu uniquement le
facteur engrais sur une seule variété afin de présenter la démarche
analytique conduisant à la proposition des recommandations.
Les niveaux
de fumure NPK étaient les suivants:
A0 = sans fumure, simulant la situation actuelle au niveau des
paysans;
Al = 25% de la fumure recommandée par la recherche, soit 50 kg de
8-18-27 par ha et 37,5 kg/ha d'urée;
A2 = 50% de la fumure recommandée, soit 100 kg/ha de 8-18-27 et
75 kg/ha d'urée;
A3 = 100% de la recommandation, soit 200 kg/ha de 8-18-27 et
150 kg/ha d'urée.
1.
Le calcul du rendement moyen par traitement. L'analyse
économique se base sur le rendement moyen de toutes les répétitions de
chaque traitement.
Les chiffres indiqués dans le tableau 1 sont les
moyennes de quatre répétitions par traitement.
On se limite aux
traitements pertinents pour un groupe homogène d'exploitations
("recommendation domain" en anglais), mais les données de plusieurs années
ou sites peuvent être regroupées.
2.
Le calcul du rendement réajusté par traitement. Il s'agit de
multiplier le rendement moyen par le facteur de réajustement pour arriver
au rendement réalisable par le paysan dans ses propres conditions.
D'habitude, le paysan n'obtient pas le même rendement que le chercheur,
même en appliquant le traitement "identique", pour plusieurs raisons, à
savoir:
a. Gestion:
en général, le chercheur met en place le
traitement avec plus de précision et au moment plus approprié que le
paysan.

-7-
b. Mode de récolte:
le chercheur a tendance à récolter au
moment de la maturité physiologique; alors que souvent le paysan laisse
sêcher la culture dans le champ;
il y a donc une correction à faire au
rendement moyen en fonction du pourcentage d'humidité à la récolte. La
quantité récoltée par le chercheur peut aussi être supérieure grâce à un
meilleur contrôle des adventices ou à une récolte manuelle plus
minutieuse.
Taille de la parcelle:
même en tenant compte de l'effet de
bordure, 7;s rendements sur les petites parcelles tests sont
souv$nt plus
élevés que ceux obtenus sur les parcelles paysannes plus grandes.
Dans
le tableau 1, on a diminué le rendement brut de 10%.
3.
Le calcul du prix à la production (au niveau du paysan). Ce
prix est calculé en soustrayant au prix reçu par le paysan (par exemple,
sur le marché,local, compte tenu de la période et de la forme de vente)
tous les frais supportés par le paysan pour la transformation
(décorticage), le transport, le stockage, et la commercialisation. Dans
l'approche du CIMMYT, on déduit aussi les coûts de récolte unitaires (par
kg).

Dans le tableau 1, on a évalué le riz en utilisant une
combinaison de l'équivalent en paddy du prix au consommateur (107 FCFA/kg)
appliqué aux premiers 2.000 kg de rendement par hectare, et le prix
officiel (70 FCFA/kg en 1984/85) appliqué au rendement en dessus de 2.000
kg/ha.
Ceci avec le raisonnement que les paysans sont actuellement
déficitaires en riz, donc que la première part du rendement se
substituerait au riz acheté, tandis que le surplus par rapport aux besoins
alimentaires de la famille (réprésentg par le seuil arbitraire de 2.000
kg/ha) serait vendu au prix officiel.
4.
Le calcul du produit brut, qui est simplement le rendement
réajusté multiplié par le prix à la production.
5.
Le calcul du bénéfice net, qui est le produit brut diminué de
la valeur de toutes les charges variables (monétaires et non-monétaires).
Cela demande que (a) l'on fasse la liste des catégories de charges
variables, (6) on chiffre les quantités de facteurs utilisés dans chaque
catégorie, et (c) on fixe le prix (ou coût d'opportunité) associé à chaque
facteur.
On a déjà discuté plus haut les principes à suivre pour évaluer le
coût des facteurs ou intrants utilisés.
Pour l'essai de fertilisation du
riz pluvial à Fadiga, voir les notes du tableau 1 pour les détails de la
méthode utilisée.
D'autres points à noter sont les suivants:
a.
Les coûts variables monétaires comprennent seulement
l'engrais, étant donné que la quantité de semences améliorées reste
identique à travers les quatre traitements.
b.
Il existe deux types de coût d'opportunité dont il faut
nécessairement tenir compte:
le coût d'épandage de l'engrais qui est
fonction de la dose appliquée par traitement; et le coût du temps de
récolte additionnel que requiert toute augmentation sensible du rendement.
Nous avons utilisé comme situation de référence les temps de travaux'de
riz pluvial en milieu paysan casamançais obtenus au départ des enquêtes
menées par l'équipe systèmes de l'ISRA/Djibélor.

-8-
Tableau 1.
Essai de Fertilisation du Riz Pluvial (Variété 144B/9)
à Fadiga (Région de Kolda), 1984-85: Budget Partiel
_-_-_----_---__--__-------------------------------------------------------
!-.--- Niveaux de Fertilisation ----!
Rubrique
AO
A1
A2
A3
_____--___--___-___-------------------------------------------------------
Rendement moyen (kg/ha)
1.517
2.603
2.139
3.555
Rendement réajusté (-10%) a/
1.365
2.343
1.925
3.200
Valeur de la production brute
146.055 238.010
205.975 298.000
(FCFA) b/
Coûts variables monétaires (FCFA)
Quantité de 8-18-27 (kg)
0
50
100
200
Quantité d'urée (kg)
0
37.5
75
150
Coût unitaire de 8-18-27 c/
120,35
120,35
120,35
120,35
Coût unitaire d'urée c/
86,52
86,52
86,52
86,52
Coût monétaire de l'engrais
0
9.262
18.524
37.048
Autres coûts
0
0
Total coûts var. monétaires
i
9.262
18.524
37.048
Coûts var. d'opportunité (FCFA)
Temps de travaux (homme-jours)
Epandage de l'engrais d/
0
1
175
2
Temps de récolte add'l e/
17
10
31
Taux journalier moyen (FCFA) f/
50:
500
500
500
Total coûts d'opportunité
0
8.797
5.502
16.570
Coûts variables totaux (FCFA)
0
18.059
24.026
53.618
Bénéfice net (FCFA)
146.055 219.951
181.949 244.382
_______________--_______________________----------------------------------
a/Le taux de réajustement représente une estimation de la dérive du
paysan et des pertes éventuelles à la récolte.
b/Jusqu'au niveau de 2.000 kg/ha (seuil retenu pour le riz), le
rendement est évalué à l'équivalent en paddy du prix payé par le
consommateur (107 FCFA/kg).
Il est supposé que cette quantité se
substitue au riz acheté, compte tenu de la situation déficitaire où se
trouvent la plupart des paysans.
La part du rendement au-dessus de 2.000
kg/ha est évaluée au prix de vente officiel (70 FCFA/kg en 1984/85).
c/I1 s'agit des prix non-subventionés que les paysans sont
actuellement tenus de payer.
d/La quantité de travail à différent niveaux de fertilisation est
basée sur des données empiriques.
e/Pour le riz pluvial strict, les temps de travaux de récolte moyen
sont de 38 journées (Rapport Equipe Systèmes, ISRA/Djibélor, 1984).
Selon
quelques données empiriques, il faut prévoir une augmentation de temps de
travaux de 40% pour un accroissement de rendement de 65% (soit 6,15% pour
un accroissement de rendement de 10%) (Spencer).
f/Le taux journalier représente la rémunération moyenne de la journée
de travail agricole, estimee sur la base des enquêtes conduites en
Casamance en 1982-84. (Voir Rapports EqUiDe Systèmes, 1983 et 1984;)

-9-
Le taux journalier utilisé pour évaluer la main-d'oeuvre est
basé sur Fe concept de la rémuneration de la main-d'oeuvre dans les
activités agricole de l'exploitation, estimG sur la base de trois ans
d'enquêtes (1982-84) faites par l'équipe Systèmes dans la région de
Ziguinchor.
On note dans le tableau 1 que le traitement avec le rendement le plus
élevé (A3) est caractérisé par le bénéfice net le plus élevé.
Pourtant
cette règle ne tient pas forcément dans tous les cas.
De plus, on verra
plus loin que le "meilleur" traitement (du point de vue économique) n'est
pas forcément celui dont le bénéfice net est le plus élevé.
POSSIBILITES D'ANALYSE SIMPLE
Si on a des difficultés à évaluer le coût de la main-d'oeuvre ou
d'autres facteurs non-achetés (par exemple, le fumier ou les semences
fournis par le paysan), une analyse simple peut être réalisée de deux
manières, à savoir:
1.
D'abord calculer le rendement additionnel (RA) nécessaire pour
couvrir le coût des intrants achetés.
On obtient ce résultat en divisant
les coûts monétaires (CM) de chaque traitement par le prix unitaire du
produit (P): RA = CM/P.
Pour tenir compte du coût du capital engagé, on
ajoute une fraction de ce capital selon la formule:
RA = (CM t (CM x CC))/P, où CC représente le taux d'intérêt (%).
2.
Pour les essais de fertilisation, on pourrait calculer le ratio
valeur-coût, concept utilisé souvent par la FAO. Ce ratio est le produit
brut additionnel divisé par la valeur de l'engrais utilisé dans le
traitement concerné.
Il est souvent dit que ce ratio doit être égal ou
supérieur à 2 pour que le paysan accepte d'appliquer de l'engrais.
(D'autres disent que dans les conditions du Sahel le seuil doit être
plutôt de 3 ou 4.) La faiblesse de ce ratio comme base d'évaluation de la
rentabilité est due d'abord au fait que les coûts autres que ceux de
l'engrais ne sont pas pris en compte,
et ensuite que ce ratio d'habitude
est calculé de façon moyenne plutôt que marginale.
IDENTIFICATION DES TRAITEMENTS DOMINES
Selon la terminologie du CIMMYT, un traitement est dit "dominé" quand
il existe au moins une option offrant un bénéfice net supérieur pour des
charges inférieures ou égales.
Un traitement est donc "non-dominé" quand
il n'existe pas d'autre option offrant un bénéfice net supérieur pour des
charges inférieurs ou égales.
On pourrait substituer les termes
'supérieur' et "inférieur" par "non-dominé" et "dominé."
Les traitements
supérieurs peuvent être identifiés à l'aide de l'analyse graphique ou
numérique.
Dans la figure 1, les trois traitements supérieurs se trouvent sur la
ligne frontière reliant les points dont la cote est plus haute et plus à
gauche.
On peut déterminer les traitements supérieurs et inférieurs à la

-1o-
lecture du tableau 2, où ils sont classés par ordre décroissant selon le
bénéfice net correspondant à chaque traitement. Les traitements dominés
ont des charges variables plus élevées que ceux des traitements de plus
haut rang sur le plan du bénéfice net.
Tableau 2.
Essai de Fertilisation du Riz Pluvial--Identification
des Traitements Supérieurs.
--------------------------------------------------------------------------
coûts
Bénéfice
Variables
Traitement
Net (FCFA)
Totaux (FCFA)
Supérieur?
________---____-________________________----------------------------------
A3
244.382
53.618
Oui
Al
219.951
la.059
Oui
A2
lai .949
24.026
Non
AO
146.055
0
Oui
--------------------------------------------------------------------------
Sur la figure 1 (et dans le tableau 2), on constate que le traitement
A2 (50% de la recommandation, soit 100 kg/ha de 8-18-27 plus 75 kg/ha
d urée) est une option dominée.
Il existe ainsi à gauche de A2 au moins
un traitement dont le coût variable total est inférieur mais avec un
bénéfice net plus élevé (AI).
Le choix optimal se porte sur les
traitements A0 (sans engrais), Al (25% de la recommandation), et A3
(100% de la recommandation).
ANALYSE DE LA RENTABILITE
Calcul du Taux Marginal de Rentabilité
Il s'agit d'abord de calculer les taux marginaux de rentabilité
(TMR) pour tous les traitements supérieurs, et puis de les comparer avec
le taux-cible afin d'identifier les traitements satisfaisants. Le TMR est
calculé comme indiqué dans le tableau 3: on compare l'augmentation des
charges variables qu'entraine le passage d'une option à une autre plus
coûteuse à l'augmentation correspondante du bénéfice net.
Le TMR est donc
le rapport du bénéfice net marginal sur les charges variables marginales,
exprimé en pourcentage.
Tableau 3.
Essai de Fertilisation du Riz Pluvial--Calcul du Taux
Marginal de Rentabilité.
________________-_______________________---------------------------
---___-
coûts
coûts
Variables
Variables
Bénéfice
Bénéfice
Totaux
Marginaux
Net
Marginal
TMR
Traitement
(FCFA)
(FCFA)
(FCFA)
(FCFA)
(%)
---__-______________------------------------------------------------------
A3
53.618
35.559
244.382
24.431
69
Al
18.059
18.059
219.951
73.896
409
AO
0
- -
146.055 --
- -
________________________________________----------------------------------

FIGURE 1. COURBE DES OPTIONS DOMINANTES
FERTILISATION DU RIZ PLUVIAL
2 5 0
2 4 0
2 3 0
2 2 0
2 1 0
2 0 0
1 9 0
160
•1 *2
1 7 0
1 6 0
1 5 0 t *0
1 4 0
L
I
I
I
I
0
2 0
4 0
6 0
COUTS VARIABLES (‘000)

-Il-
On voit que le TMR en allant du traitement A jusqu'au traitement
AI est beaucoup plus élevé que celui obtenu en a1 ? ant de AI jusqu'à
63.

La pente de la courbe des bénéfices nets reflète le meme résultat
I .
(voir la figure 1, quand on relie uniquement les traitements StIperieUrS).
Il convient de noter ici l'avantage de l'analyse marginale. Si on
calcule le taux moyen de rentabilité du traitement A par rapport au
traitement AQ, on obtient (244.382 - 146.055)/(53.61$) = 183% comme
résultat.
Mais cela cache le fait que le taux de rémunération aux
premières dépenses de 18.059 FCFA (en appliquant le quart de la dose
recommandée) est 409%, alors que le taux de rémunération aux dépenses
additionnelles de 35.559 FCFA (en appliquant les trois quarts restants)
n'est que 69%.
Donc une dépense qui paraît intéressante sur la base d'une
analyse moyenne ou globale se révèle nettement (et effectivement) moins
intéressante sur la base de l'analyse marginale.
Il est à noter aussi que ce n'est pas le traitement ayant le bénéfice
net le plus élevé (A3) qui donne le TMR le plus élevé, mais plutôt le
traitement AI.
Le Choix du Taux-Cible'
Quel taux-cible de rentabilité faut-il retenir? En principe, le
paysan, en évaluant une nouvelle option d'investissement (ou d'achat
d'intrants),
souhaite recevoir une rémunération égale ou supérieure au
gain qu'il réaliserait en plaçant son capital dans d'autres investisse-
ments.
On pourrait donc estimer le taux-cible en se reférrant aux taux
observés pour les autres activités du paysan.
Comme de telles données ne
sont pas toujours disponibles, on utilise souvent une méthode alternative
d'estimatiqn basée sur le coût du capital, c'est-à-dire le taux
d'intérêt.
Dans l'exemple donné par PERRIN et al. (p. 13), on calcule le
taux-cible comme suit:
11% (le taux réel d'intérêt du prêt) plus 20%
der;y; de risque, dont on parlera plus loin), ce qui donne un taux-cible
B. En fin de compte, comme norme empirique, on préconise un
taux-cible de 40%.
Dans le contexte du Sénégal, 50% représenterait le seuil minimum. En
effet, un taux-cible de 100% semblerait plus raisonnable si l'on tient
compte des taux d'intérêt payés sur l'argent emprunté pour l'achat des
vivres en période de soudure, qui correspond souvent au moment ou
s'expriment les besoins des paysans en intrants agricoles.
On a noté plus haut que la FAO utilise une norme qui précise que le
ratio valeur-coût doit être au moins égal à 2.
Cette approche ne tient
pas compte d'autres coûts tels que la main-d'oeuvre pour l'épandage de
l'engrais.
Comme il s'agit du produit brut plutôt que du bénéfice net, et
du coût total au lieu du coût marginal,
cette norme représente un taux
moyen de rentabilité de 100%.
Le Choix du Traitement Préféré
Tous les traitements ayant des TMR égaux ou supérieurs au
taux-cible sont satisfaisants.
Parmi les traitements satisfaisants, le

choix final du traitement à recommander se fera en considérant un nombre
de facteurs.
Bien souvent on recommandera le traitement satisfaisant
ayant le bénéfice net le plus élevé, sauf dans le cas où les ressources
financières du paysan ne lui permettent pas de faire la dépense
nécessaire.
Ainsi pour un taux-cible de 50%, notre essai illustratif
aboutirait au choix du traitement A3 sur la base du bénéfice net.
Mais
on écarterait A
sur le plan pratique parce que l'achat de sa dose
d'engrais
deman 2 erait des revenus monétaires plus élevés que ceux dont
disposent la plupart des paysans.
Il y a donc un facteur risque (qui sera
abordé par la suite) assez important pour que l'on en tienne compte.
Si par contre on retient le taux-cible de 100% (apparemment le plus
indiqué dans le contexte sénégalais), seul le traitement AI est
satisfaisant et donc recommandable.
(En général, pour des raisons
techniques,
il n'est pas correct de faire le choix simplement en fonction
du TMR le plus élevé, bien que dans ce cas cela soit une coïncidence pour
le traitement AI.)
ANALYSES DE VARIABILITE ET DE RISQUES
Jusqu'ici, le facteur risque n'a pas été considéré d'une façon
explicite,
à part l'inclusion de la "prime de risque" dans le taux-cible
de rentabilité.
Pourtant il est essentiel de considérer non seulement le
niveau du bénéfice attendu mais aussi sa variabilité à travers le temps et
l'espace.
Cela représente un facteur-clé, surtout pour les paysans qui ne
veulent pas ou ne peuvent pas supporter de déficits.
Il y a plusieurs calculs simples à faire pour l'analyse des risques,
à savoir:
1.
L'écart-type du bénéfice net pour chaque traitement, calculé sur
toutes les répétitions.
2.
"L'index de variabilité," ddfini comme l'écart-type divisé par le
bénéfice net moyen, en pourcentage.
3.
L'identification du bénéfice net minimum, qui reflète la
performance du traitement dans de mauvaises conditions.
4.
Afin de tenir compte de l'occurrence de situations défavorables,
on peut aussi calculer la moyenne du bénéfice net des traitements les pl US
faibles en retenant le quart inférieur (25%) des traitements totaux.
Les résultats de ces calculs pour l'exemple d'un essai de
fertilisation du maïs au Mexique se trouvent dans le tableau 4. (Voir les
tableaux 2 et 3 de l'annexe pour le budget partiel et le calcul des TMR
qui correspondent à cet essai.
Sur la base de ces chiffres, le traitement
(50,25) est préféré.) L'analyse de variabilité ne nous amène pas à
modifier notre choix du traitement (50,25), car par rapport au traitement
(50,O) il a un écart-type faible (890 contre 1.302), un index de
variabilité moins élevé (32 contre 55), et aussi des bénéfices nets
"mauvais" qui sont plus élevés (1.712 contre 972).

-13-
Tableau 4.
Analyse de Risque pour 1'Essai Fertilisation,du Maïs.
_______-----____________________________-------------------------------------
Bénéfice
Bénéfice
Moyenne des 2
Traitemont
Net
Ecart
Index de
Net
Bénéfices Nets
(Kg N,P)
Moyen
Type
Variabilité (a) Minimum
Les Plus Bas
_______-__
- - - _ _ _ _ _ __-- ---___
____-_____________________
------____---__
(Pesos)
o,o
1991
1345
67,5
360
725
50,o
2376
1302
54,8
666
972
100,o
2619
1150
43,9
873
923
150,o
2312
1084
46,9
671
689
0,25
1899
1309
68,9
411
744
50,25
2792
890
31,9
1622
1712
100,25
2806
1137
40,5
1091
1375
150,25
2802
1465
52,3
970
1029
0,50
1576
1532
97,2
512
598
50,50
2698
866
32,l
1309
1728
100,50
2864
1072
37,4
1552
1570
150,50
2846
1114
39,2
1458
1476
___---------_----------------------------------------------------------------
Source:
Basé sur PERRIN et al.
Nombre d'observations = 8 par traitement.
(a) Index de variabilité = (ecart type/BN moyen) x 100.

-14-
Il serait utile de connaître aussi la probabilité d’occurrence du cas
du bénéfice minimum, et encore plus utile de connaître la distribution des
probabilités de rendement.
Celle-ci permettrait une estimation plus fine
du bénéfice moyen attendu.
Cela demanderait des données expérimentales
sur une série d'années, à moins qu'on ne soit en mesure de prévoir les
rendements en fonction de la pluviométrie, a l'aide d'un modèle
quantitatif.
ANALYSES DE SENSIBILITE
Les analyses présentées ci-dessus sont basées sur un ensemble de
données empiriques et de paramètres estimés. Il faut se demander dans
quelle mesure les résultats seraient différents en modifiant les valeurs
de certains paramètres.
Le choix de traitement préféré serait-il
différent si, par exemple, on faisait varier le prix à la production ou
les charges variables?
Prenons d'abord, pour l'exemple de l'essai de maïs au Mexique, le cas
où le prix du'maïs varie de 20% par rapport au prix initial de
Sl.OOO/tonne (voir le tableau 5).
A un prix de Sl.ZOO/tonne, la question
est de savoir si le traitement (100,50) se révèle maintenant préférable au
traitement (50,25), étant donné que le nouveau prix augmente le TMR du
traitement (100,50) jusqu'à 49%.
Oh voit que le TMR en allant de (50,25)
jusqu'à (100,50) est 34%.
Cela tombe en-dessous du taux-cible, mais si on
prévoyait encore une hausse de prix le traitement (100,50) meriterait
d'être considéré.
A un prix de $800/tonne, les traitements (50,O) et (50,25) donnent
des TMR satisfaisants.
Le traitement (50,25) est plus indiqué; il a un
bénéfice net plus élevé, et son taux moyen de rentabilité (par rapport à
(0,O)) est 71%. .
Supposons maintenant que le coût d'opportunité de la main-d'oeuvre
soit $50/jour au lieu de 925/jour.
Les résultats repris au tableau 5
montrent que le traitement (50,25) reste toujours préférqble.
Enfin, si le coût de l'engrais augmente de lOO%, les seuls
traitements restant "supérieurs" sont (50,25) et (0,O). Cependant, le
traitement (50,25), avec un TMR de ll%, n'est plus acceptable.
Dans une des variantes de l'analyse de sensibilité, on recherche le
prix ou le coût "d'intérêt", c'est-à-dire que l'on calcule le seuil (en
termes de prix ou de coût) en-dessous duquel le traitement devient
inacceptable.
Par exemple, pour le traitement (50,25), on pourrait
accepter une augmentation d'environ 90% du coût de l'engrais sans tomber
en-dessous du taux-cible de 40%.
CHOIX FINAL DU TRAITEMENT PREFERE
Les étapes suivantes ont déjà été accomplies: on a évalué d'abord la
rentabilité de tous les traitements, en termes de bénéfice net et de taux
marginal de rentabilité.
La comparaison de ces TMR au taux-cible permet

-15-
Tableau 5.
Analyses de Sensibilité, Essai Fertilisation du Maïs.
__________-_-----_______________________-------------------------------------
Bénéfice
Charges
Taux
Bénéfice
Charges
Net
Variables
Marginal de
Traitement
Net
Variables
Marginal
Marginales Rentabilité
(Kg N,P)
($1 a/
($1
($1
($1
(%)
________________________________________-------------------------------------
Cas No.
1:
Prix du Maïs = $1200/tonne
100,50
3724
1400
122
250
49
100,25
3602
1150
114 (236)
450 (700)
25 (34)b/
SO,25
3488
700
542
250
217
50,o
2946
450
558
450
124
OP0
2388
0
- -
- -
- -
Cas No. 2:
Prix du Mals = $800/tonne
100,50
2016 (dominé)
100,25
2018 (dominé)
SO,25
2092
700
278
250
111
50,o
1814
450
222
450
49
090
1592
0
--
--
--
Cas No. 3:
Coût de la main-d'oeuvre = $SO/jour
100,50
2770
1500
30
750
4
SO,25
2740
750
410
250
164
100,25
2710
1250 (dominé)
50,o
2330
500
340
5001
ii8
090
1990
0
__.
--
- -
Cas No. 4:
Prix de 1'Engrais Augmenté de 100%
SO,25
2140
1350
150
1350
11
o,o
1990
0
- -
- -
- -
(autres traitements dominés)
_______________-________________________-------------------------------------

Source:
Basé sur PERRIN et al.
a/$ = Pesos.
b/Les chiffres entre parenthèses se rapportent à la différence entre le
traitement (50,25) et le traitement (100,SO).

-16-
de selectionner les traitements satisfaisants, en tenant compte du coût de
capital et du facteur risque.
On a ensuite examiné la variabilité de
rendement de chaque traitement, et sa performance dans de mauvaises
conditions.
Cela permet de favoriser les traitements stables et
résistants aux aléas climatiques.
Enfin on a fait un criblage selon les
résultats des analyses de sensibilité, dont l'objectif était d'évaluer la
performance relative des traitements satisfaisants sous des conditions de
prix et de coût différentes.
Pour reprendre l'essai de fertilisation du maïs, il s'est avéré que
le traitement (50,25) restait meilleur quelque soit le critère utilisé.
Evidemment, d'autres essais pourraient donner des résultats moins nets.
Dans ce cas-là, il reviendra à l'équipe de recherche de choisir le
traitement à retenir sur la base des résultats de ces analyses et aussi de
leur connaissance de la situation des paysans dans la zone étudiée.
Quelquefois la décision correcte sera de programmer d'autres essais
agronomiques avant de faire des recommandations définitives.
Dans ce
cas-là, l'analyse économique aura servi à mieux orienter les essais
ultérieurs.
EXEMPLES D'ANALYSE D'AUTRES TYPES D’ESSAIS
L'Analyse des Essais de Selection Variétale.
L'analyse des essais de sélection variétale est plus simple si le
niveau d'intrants utilisés ne varie pas selon la variété.
Dans ce cas-là,
pour l'analyse économique, il suffit de comparer les variétés en termes de
revenu brut ou valeur de la production.
On peut aussi dans certain cas
calculer le rendement par jour du cycle végétatif pour chaque variété,
s'il existe des possibilités de valoriser le temps ainsi gagné (double
culture par exemple, ou possibilité de vendre plus tôt à un prix
intéressant).
D'habitude il est important d'évaluer d'autres aspects de
la performance des différentes variétés, tels que la qualité de la graine,
les aspects organoleptiques, la quantité de paille, etc..., mais cela ne
relève pas évidemment de l'analyse économique.
Si le niveau d'intrants n'est pas le même pour toutes les variétés,
l'analyse marginale sera appropriée.
Ce cas peut arriver si le dispositif
comprend une variété locale avec le niveau d'intrants utilisé par le
paysan, comparée aux variétés améliorées mises en place avec un niveau
d'intrants plus élevé. '
A titre d'exemple, nous examinons le cas d'un essai de riz de nappe à
Affignam conduit par le programme Riz de l'ISRA/Djibélor. Les variétés
comparées (IRAT 112, IRAT 133, IKP, DJ 12-519, et la Barafita (variété
locale établie depuis plusieurs années)) sont préconisées à partir des
tests variétaux de rendement.
Les trois niveaux de fertilisation sont
ceux qu'on a définis antérieurement à savoir A0 (sans engrais), A
(25% de la recommandation), A2 (50% de la recommandation), et AS [lOO%
de la recommandation).
L'analyse porte sur la détermination des options alternatives
(variétés, niveaux de fertilisation) en fonction des taux marginaux de

-17-
rentabilité que chaque option procure et des considérations sur les
possibilités financières réelles des paysans. Ce genre d'essai s'étale
normalement sur plusieurs années de façon à prendre en compte les
variations interannuelles.
Cet exercice n'a dès lors qu'une valeur
indicative.
Elaboration du budget partiel.
La Barafita sans engrais représente la situation de référence.
C'est une variété locale (elle-même probablement issue d'une introduction)
et dont le port érigé est fort apprécié par les paysans pour une
riziculture de nappe.
C'est aussi une variété qui répond bien à
l'engrais.
Le budget'partiel présenté dans le tableau 6 est établi selon la même
procédure que celle du tableau 1.
Nous supposons que les paysans
utilisent leurs propres semences pour la Barafita, mais les semences sont
évaluées au même prix que les semences selectionées, en raison de leur
valeur d'opportunité élevée (à la consommation comme pour le semis). La
densité de 100 kg/ha recommandée par la recherche est utilisée pour toutes
les variétés.
Les bénéfices nets varient de 77.458 FCFA pour la Barafita (AO)
jusqu'à 270.692 FCFA pour la DJ 12-519 (A3). Cette dernière combinaison
donne aussi le rendement moyen le plus élevé (4.369 kg/ha).
Elimination des options dominées.
Dans le tableau 7, les bénéfices nets par option sont rangés par
ordre décroissant.
Il est conseillé d'éliminer d'abord les options dont
le bénéfice net est inférieur à la situation de référence (CIMMYT, 1976),
Barafita A en l'occurence.
Pourtant il se trouve dans ce cas-ci que la
situation 9 e référence donne le bénéfice net le plus bas.
Donc on procède directement à l'identification des options dominées.
Après avoir écarté les options dominées (indiquées par la lettre D dans le
tableau 7), le bénéfice net marginal est calculé pour les options supér-
ieures, au nombre de 8.
Les mêmes options sont reliées par la courbe dans
la figure 2.
Choix des alternatives à conseiller aux paysans.
L'IRAT 112 (AO) représente l'option supérieure ayant
l'investissement minimum. Toutefois il faut noter que son bénéfice net
n'est pas très différent de celui de la Barafita A0 (tableau 7), pour
laquelle le paysan n'est pas obligé d'acheter les semences. Si le paysan
veut changer de variété sans devoir dépenser pour l'achat des engrais, il
a devant lui deux possibilités dont les TMR sont très élevés et assez
proches;
la DJ 12-519 (AO) et 1'IKP (AO). Ceci n'est envisageable
cependant que dans la mesure où le paysan préfère l'une ou l'autre de ces
deux variétés par rapport à la Barafita, et s'ils sont en mesure de payer
pour les semences sélectionnées (ce qui est une contrainte surmontable).


Tableau 7.
Analyse Marginale des Bénéfices Nets: Essai Variété
du Riz de Nappe et Niveau de Fertilisation.
coût
Bénéfice
Taux
Bénéfice
Niveau de
Variable
Net
Marqinal
Net
Fertili-
Total
Combinaison
Marginal
Marginal
de kmuné-
(WA)
Variété
sation a/
(FCFA)
Dominée (D)
(FCFA) b/ (FCFA) b/ ration (%)
---___________ _______---------- ---_ __._ _ _ _ _ _ _.___ ----------_______-______________________-----------
270.692

DJ 12-519 A3
78.548
23.774
9.476
40
261.216
IKP
A2
54.774
6.500
33.190
511
257.232
IKP
A3
76.048
D
248.932
Barafita A3
74.548
D
228.026
DJ 12-519 A2
48.274
12.012
6.678
56
221.348
IKP
A l
36.262
6.000
36.140
602
204.506
Barafita A2
44.774
D
187.062
IRAT 133 A3
63.548
D
185.208
DJ 12-519 Al
30.262
13.762
24.516
178
178.552
IRAT 112 A3
62.048
D
160.692
IKP
AO
16.500
4.500
40.975
911
134.607
IRAT 112 A2
34.774
D
132.707
Barafita Al
24.262
D
124.265
IRAT 133 A2
33.774
D
119.717
DJ 12-519 A0
12.000
4.500
38.835
863
98.259
IRAT 133 Al
19.762
87.919
IRAT 112 Al
17.262
D
80.882
IRAT 112 A0
7.500
0
3.424
--
78.207
IRAT 133 A0
7.500
D
77.458
Barafita A0
7.500
D
________________________________________-
---___----------------------------------------------------
respaéCei;emeant.engrais;
Al, A2, et A3 - 25%, 50%, et 100% de la dose recommandée,
b/La valeur marginale pour un traitement donné est le coût (bénéfice) additionnel
qu'entraîne le passage à ce traitement à partir du traitement non-dominé ayant le bénéfice net
plus bas dans la liste.
Ainsi, les valeurs pour le traitement DJ 12-519 (AD) sont calculées
par rapport à celles de I'IRAT 112 (AD).

FIGURE 2.
C O U R B E D E S O P T I O N S D O M I N A N T E S
VARIETE RIZ X FERTILISATION
2 8 0
2 7 0
2 6 0

2 5 0
2 4 0

2 3 0
,1 ,/i DJ 12-519 A2
2 2 0
IKP A
2 1 0
o Barafita A2
2 0 0
1 9 0
DJ 12-519 A
0 IRAT133A3
1 8 0
1
I
q IRAT 112 A3
1 7 0
1 6 0

IKP AD
1 5 0
-.-
140i Barafita AI
1 3 0
q
0 IRAT 112 A2
0
2,
0
, 4,0 , 6,0 ,
8 0
(
1 2 0
DJ 12-519 AD
0
IRAT 133 A2
1 1 0
100

IJ IRAT 133 A1
9 0 L
*
cl
IRAT 112 Al
7 0
8 0
COUTS VARIABLES ('000)
*IRAT 112 AD, IRAT 133 AD, et Barafita A,,.
AD = sans engrais; Al, A2, et A3 = 25%, 50%, et 100% de la dose recommandée.

-19-
Le reste des choix dépend question des possibilités financières des
paysans.
Ceux qui sont en mesure d'acheter de l'engrais et de n'appliquer
que 25% ou 50% de la dose recommandée (A ou A2) pourront faire le
choix entre la DJ 12-519 (A ) et 1'IKP (AI) et (A2).
Cette dernière
ayant un TMR très élevé (511 %).
Les renseignements dont nous disposons
sur la capacité financière des paysans en Basse Casamance nous indiquent
que le niveau A3 sera inaccessible à beaucoup d'entre eux. Du reste ces
combinaisons sont dominées ou ont un TMR très bas.
En résumé, le choix sera porté entre la Barafita--préférée pour son
port érigé--et 1’IRAT 112 (sans engrais). Les niveaux de fertilisation
AI et A2 pour la DJ 12-519 et 1’IKP permettent d'obtenir des bénéfices
nets fort élevés et le choix sera limité par la contrainte financière des
paysans.
Signalons que l'utilisation du prix officiel pour évaluer le
rendement de riz ne changerait pas ces résultats.
L'Analyse des Essais sur les Techniques Culturales Alternatives.
L'approche par budget partiel est utile aussi pour l'analyse des
essais où l'on compare les pratiques alternatives d'un itinéraire
technique.
Nous faisons appel ici à l'exemple d'un essai comparant
l'effet du labour à plat au labour en billon pour le maïs. Le thème de
labour à plat est actuellement vulgarisé par le
PIDAC en Basse Casamance
pour l'ensemble de cultures de plateau et le riz de semis direct. Les
essais en milieu paysan et les tests conduits par l'équipe systèmes de
Djibélor révèlent pour les rizières hautes et pour le maïs que le labour
en billon, pratique traditionnelle, est plus rapide que le labour à plat.
A rendement égal, il permet en outre un meilleur contrôle des adventices
(voir Rapport Equipe Systèmes, Djibélor,
1984-85).
Dû à la variation extrême des temps de travaux entre les sites, le
test en 1984 a été conduit dans un seul village (Boulandor) avec 3 paysans
pour apprécier le mérite de ces deux pratiques et pour évaluer l'intérêt
du labour à plat.
Le test comprend 3 traitements:
TI -- techniques des paysans:
labour en billon à la charrue UCF,
semis et sarclage effectués manuellement.
T2 -- labour à plat (charrue UCF) avec semis et sarclage manuel,
pour apprécier l'effet du labour à plat proprement dit.
T3 -- labour à plat (charrue UCF), semis manuel et sarclage-buttage
mécanique à la quatrième semaine après le semis.
Les résultats sont présentés au tableau 8 sous forme de budget
partiel.
11 n'existe pas de différence significative en temps de travaux
pour les deux types de labour attelé. Les bénéfices nets sont par
conséquent sensiblement égaux.
Le labour à plat n'est bénéfique que quand
il est suivi d'un sarclage mécanique (T3), qui réduit le temps de
sarclage au cinquième du temps de sarclage manuel.
En fait T3 domine
les deux autres traitements, à cause de son bénéfice net plus élevé et des
coûts variables plus bas.
La productivité du travail en termes de
rendement par journée de travail pour le labour et le sarclage est près de
cinq fois plus élevée par rapport aux deux autres méthodes.

-2o-
Tableau 8.
Essai sur des Méthodes Alternatives de Labour et de Sarclage
du Maïs en Basse C&amance, 1984-85.
___-________________------------------------------------------------------
! - - - - - - - - - -
Traitement a/ -------!
Rubrique
Tl
T2
T3
____---_____“_______------------------------
____________________----------
Rendement (kg/ha) b/
1.690
1.732
1.597
Valeur brute de la production (WA) c/
118.300
121.240
111.790
Coûts variables monétaires (FCFA) d/
- -
--
- -
Coûts variables d'opportunité e/
Temps de labour (homme-jours)
5
5
6
Temps de sarclage
28
30
5
Total
33
35
11
Valeur (FCFA)
16.500
17.500
6.500 f/
Bénéfice net par ha (FCFA)
101.800
103.740
105.290
Rapport rendement/temps de travaux
(kg/homme-jour)
51,2
49,5
145,2
.----- ---_ .--- ------_------ .--------
Source:
Rapport Equipe SYSPRO, 1984-85, ISRA/Département Systèmes.
a/Tl = labour en billon; semis et sarclage manuels
T2 = labour à plat; semis et sarclage manuels
T3 = labour à plat; semis manuel; sarclage mécanique.
b/Les rendements ne sont pas significativement différents au seuil de
5%.
'/Valorisée à 70 FCFA/kg.
d/Les coûts variables monétaires à l'hectare (80 kg de semences,
100 kg d'urée + 100 kg de 8-18-27) sont identiques à travers les trois
traitements.
e/Le temps de récolte ne varie pas significativement entre les trois
traitements.
f/Y compris le coût d'opportunité (1000 FCFA/ha) pour l'emploi de son
propre équipement.

-21-
L'Analyse des Tests d'itinéraires Techniques Complets.
L'itinéraire technique est un facteur discret, qui ne peut pas
varier d'une façon continue comme les intrants chimiques.
Par conséquent,
on pourrait penser que l'analyse marginale est moins applicable dans ce
cas-ci.
Cependant, étant donné que l'analyse est faite en termes de
valeur monétaire, il existe en principe une infinité de niveaux de coût
intermédiaires.
Donc on peut utiliser l'approche présentée plus haut pour
évaluer le bénéfice net additionnel obtenu par rapport aux charges
additionnelles entraînées par l'application d'itinéraires techniques de
plus en plus coûteux.
Nous nous servirons ici de l'exemple d'un essai de vérification
d'itinéraires techniques complets sur le maïs conduit au Mexique
(Harrington, 1982).
Les traitements utilisés sont les suivants:
1) Semences locales
Densité = 12 kg/ha semences
Pas d'engrais
Pas d'insecticide
Préparation du sol et contrôle des mauvaises herbes traditionnels
2)
Le même traitement que (1) mais avec des semences améliorées.
3)
Semences locales
Densité = 12 kg/ha semences
Pas d'engrais
Pas d'insecticide
Préparation nulle plus herbicide
4)
Le même traitement que (3) mais avec semences améliorées.
5)
Semences locales
Densité = 20 kg/ha semences
50 kg/ha N
Birlane appliqué une fois
Préparation nulle plus herbicide
6)
Le même traitement que (5) mais avec semences améliorées.
Le tableau 9 présente le budget partiel pour les six traitements.
Les traitement supérieurs sont T(l), T(3), et T(5) (voir le tableau 10).
L'analyse marginale révèle un taux marginal de rentabilité de 422% pour
T(3), et de 4% pour T(5).
On choisirait donc le traitement T(3).
REMARQUE SUR LA SIGNIFICATION STATISTIQUE
En général, l'analyse économique se fait pour les essais où la
différence d'impact entre les traitements est jugée significative sur le
plan statistique. Cependant, il peut arriver que l'effet d'aucun
traitement ne soit significatif, ou que seul l'impact d'un facteur (et non
des autres) soit significatif.
L'approche à utiliser dans une telle
situation n'est pas tout à fait évidente,
mais quelques éléments méritent
d'être considérés, à savoir:

-22-
Tableau 9.
Budget Partiel--Essai de Vérification des Itinéraires
Techniques Complets sur le Maïs au Mexique.
____--------_______----------------------------
____________-______--------
!------------- Traitement ---------------!
Rubrique
1
2
3
4
5
6
_______-----____________________________----------------------------------
Rendement moyen (kg/ha)
1125
1115
1475
1475
1963
1975
Rendement réajusté (kg/ha)
900
892
1180
1180
1570
1580
Produit brut (Pesos/ha)
3690
3657
4838
4838
6437
6478
Coûts variables (Pesos/ha)
Semences locales
84
0
84
0
140
0
Semences améliorées
0
300
0
300
0
500
Semis additionnel
0
0
0
0
150
150
Prép. du sol et contrôle
des mauvaise herbes tradit. 2200
2200
0
0
0
0
Gramaxone (herbicide)
0
0
750
750
750
750
Gesaprim (herbicide)
0
0
720
720
720
720
Location du pulvérisateur
0
0
50
50
50
50
Application de l'herbicide
et collecte de l'eau
0
0
900
900
900
900
Insecticide
0
0
0
0
384
384
Applic. de l'insecticide
0
0
0
0
150
150
N
0
0
0
0
500
500
Application de N
0
0
0
0
300
300
Coûts var. totaux
2284
2500
2504
2720
4044
4404
Bénéfice net (Pesos/ha)
1406
1157
2334
2118
2393
2074
Source:
Harrington, L.
Exercises in the Economie Analysis of Agronomie
Data.
Mexico:
CIMMYT, 1982.

-23-
Tableau 10.
Analyse Marginale--Essai de Vérification des Itinéraires
Techniques Complets sur le Maïs au Mexique.
________________________________________----------------------------------
coûts
Bénéfice Coûts
Bénéfice Var.
Supér-
Net
Var.
Taux Marginal
Traitement Net
Totaux ieur?
Marginal Marginaux de Rentabilité
___________--___________________________----------------------------------
(Pesos)
5
2393
4044
Oui
59 a/
1540 a/
4%
3
2334
2504
oui
928 b/
222 b/
422%
4
2118
2720
Non
6
2074
4404
Non
1
1406
2284
Oui
--
-_
--
2
1157
2500
Non
Source:
Harrington, L.
Exercises in the Economie Analysis of Agronomie
Data.
Mexico:
CIMMYT, 1982.
a/ Valeur additonnelle par rapport au traitement 3.
b/ Valeur additionnelle par rapport au traitement 1.

-24-
1.
D'abord, la puissance des tests statistiques est faible (surtout
pour les.essais en milieu paysan).
Dans le cas d'un essai pour lequel les
traitements ne sont pas jugés significatifs, le chercheur doit néanmoins
regarder les résultats en détail.
S'il constate des tendances qui
semblent intéressantes, l'essai mérite d'être repris.
Ceci pourrait
éventuellement intéresser sufisamment le producteur pour qu'il teste
lui-même le traitement sous ses propres conditions, pourvu que les risques
entraînés ne soient pas trop élevés.
(Voir PERRIN et al.; SMAIL et al.)
2.
Si aucune différence statistique significative n'a pu être mise
en évidence entre les traitements, le traitement préféré sur le plan
économique est le traitement ayant le moindre coût.
Par exemple, une
nouvelle pratique culturale pourrait réduire les coûts de production sans
changer le rendement.
Toutes choses égales par ailleurs, cette pratique
doit intéresser le producteur.
3.
Si, dans un essai à plusieurs facteurs, seul un facteur est
significatif sur le plan statistique, on pourrait calculer les valeurs
économiques à partir des valeurs moyennes pour ce facteur en regroupant
les résultats pour les autres facteurs.
Par exemple, pour un essai dont
le dispositif comprend trois niveaux d'engrais minéral et trois variétés,
si l'on trouve que le rendement ne varie pas significativement selon la
variété, on pourrait calculer le rendement moyen pour chaque niveau
d'engrais, toutes variétés confondues.
4.
En fin de compte, comme on l'a dit plus haut, si les résultats de
l'essai ne sont pas décisifs, l'attitude correcte sera de programmer
d'autres essais pour confirmer l'impact des traitements, avant de faire
des recommandations définitives.
UTILISATION DE L’OUTIL INFORMATIQUE
Les analyses discutées dans ce document sont évidemment faisables
manuellement.
Toutefois, l'utilisation de l'ordinateur peut faciliter le
travail s'il y a beaucoup d'essais à traiter ou beaucoup d'analyses de
sensibilité à faire.
Pour le traitement à l'ordinateur, deux options sont
actuellement ouvertes à 1’ISRA:
1.
Le progiciel MSTAT comprend un sous-programme "ECON" avec lequel
on peut faire toutes les analyses présentées dans ce document.
ECON peut
travailler sur le fichier de données créé en utilisant le logiciel MSTAT
dans le cadre d'autres analyses statistiques. MSTAT tourne soit sur IBM
PC soit sur Apple II (en CP/M), et il est à la disposition de tous les
chercheurs de 1'ISRA.
Le manuel d'utilisation de MSTAT comprend une
section qui explique comment se servir de ECON, et qui présente les
tableaux de sortie.
2.
Le logiciel LOTUS l-2-3, qui représente une "feuille de travail
électronique" avec la possibilité de manipuler des bases de données et de
faire des graphiques, permet à l'utilisateur de créer son propre cadre
d'analyse économique. En principe,
il serait possible d'élaborer un cadre
général applicable à n'importe quel type d'essai, mais en pratique il
vaudrait mieux créer un cadre d'analyse spécifique pour chaque type

-25-
d'essai.
Par contre, on peut traiter plusieurs types d'essais avec
MSTAT/ECON, sans modifier le cadre du programme. Il est prévu d'installer
LOTUS l-2-3 dans les différents centres ISRA qui seront équipés d'IBM
PC-XT.
Un exemple illustratif de l'utilisation de LOTUS l-2-3 pour
l'analyse économique des essais agronomiques est disponible auprès des
auteurs (Département Systèmes, ISRA).
CONCLUSIONS
Nous avons présenté dans ce document une méthode d'analyse économique
simple qui s'applique aux essais mis en place pour formuler des recomman-
dations destinées à un groupe-cible d'exploitants. Nous insisterons sur
trois aspects importants:
la place de l'analyse économique dans le pro-
cessus qui aboutit à l'élaboration des recommandations, le rôle crucial de
l'identification et de l'évaluation des coûts et des bénéfices, et la
notion du coût d'opportunité de ressources.
Pour différents types d'essai examinés dans ce document, l'analyse
économique intervient dès la conclusion du traitement statistique des
résultats expérimentaux, dans l'objectif d'identifier le meilleur
traitement du point de vue du paysan.
Mais l'analyse économique pourrait
aussi contribuer à l'élaboration ou à la réorientation du dispositif des
essais.
Ceci, sur la base des résultats des enquêtes sur le fonctionne-
ment et les contraintes des systèmes de production, ou à la suite de
l'interprétation des données expérimentales antérieures. Il s'agit d'une
réorientation qui va dans le sens d'une maîtrise plus grande des coûts et
du risque, tels qu'ils sont perçus par le paysan.
Nous avons présenté certains principes et méthodes pour l'évaluation
des coûts et des revenus.
Tcutefois il est évident que les essais
présentés dans ce document n'illustrent que partiellement l'application de
ces techniques.
Il convient néanmoins de souligner l'importance de bien
cerner les différents coûts pertinents pour le décideur, quel qu'il soit.
Dans certains exemples présentés, la notion du coût d'opportunité
revêt une importance capitale.
Le coût d'opportunité est avant tout un
moyen que nous utilisons pour pondérer les valeurs des différentes
ressources que l'on estime dans leur meilleure forme d'utilisation.
Mais
la notion du coût d'opportunité n'implique pas pourtant que les paysans
évaluent subjectivement toutes leurs ressources en termes monétaires.

-26-
NOTES
lLe prix officiel est utilisé dans ce cas-ci parce que la majeure
partie de la production du paysan est vendue dans le circuit officiel.
2Les économistes du Département Systèmes ou du BAME dans chaque
région doivent être en mesure de fournir des précisions sur les prix à
utiliser.
3Le cas du maïs récolté frais par les paysans, ou dont la récolte est
échelonnée dans le temps, est une exception.
4Voir HARRINGTON.
Le CIMMYT fait encore une déduction pour les
pertes au stockage qui pourraient reduire la quantité du produit effective-
ment disponible au paysan. A notre avis, ce procédé est discutable; il
vaut mieux ne pas confondre cet aspect avec l'évaluation de l'impact du
traitement en termes de production.
511s jugent plus simple de prendre en compte ces coûts en ajustant le
prix du produit, au lieu d'utiliser un prix "brut" et de regrouper ces
coûts avec les autres charges variables.
Quelle que soit la méthode, il
est essentiel de cerner tous les coûts de production et de vente afin
d'arriver au bénéfice net.
6Les principaux résultats de l'analyse de cet essai ne changeront pas
si l'on utilise le prix officiel de 70 FCFA/kg (1984/85) pour évaluer
l'ensemble du rendement. Dans ce cas-ci, les bénéfices nets sont plus
bas, mais l'ordre de classement des traitements, les traitements
supérieurs,
et le traitement préféré restent les mêmes.
Le traitement
A1 aurait un taux marginal de rentabilité de 279% au lieu de 409%.
‘ I l est important d'incorporer le coût du capital vu la disponibilité
trés limitée de cette ressource.
Il y a deux moyens de prendre en compte
le coût du capital:
(1) on ajoute le coût du capital aux coûts des autres
facteurs, pour le déduire ensuite du produit brut; ou (2) on n'impute pas
le coût du capital aux coûts des autres facteurs mais on compare le taux
de rentabilité "brut" estimé au taux d'opportunité de rentabilité,
représenté par le taux-cible.

-2J-
REFERENCES
DILLON, John L., et J. Brian HARDAKER.
Farm Management Research for Small
Farmer Development.
FAO Agricultural Services Bulletin No. 41.
Rome:
FAO, 1980.
HARRINGTON, Larry.
Exercises in the Economie Analysis of Agronomie Data.
Working Paper.
Centre Internationale d'Amélioration du Maïs et du
Blé (CIMMYT), Mexico, 1982.
ISRA Département Systèmes.
Recherche sur les Systèmes de Production en
Basse-Casamance.
Equipe de Recherche sur les Systèmes de Production,
Rapport Annuel No. 3, Campagne 1984-85 (Document provisoire).
MBODJ, Yamar, Gérard DEMAY, et al.
Résultats Analytiques des Actions
Multilocales d'Evaluation des Variétés de Riz en Présence de
Différentes Doses d'Engrais.
ISRA, CRA de Djibélor, 1984.
PERRIN, Richard K., Donald L. WINKELMANN, Edgardo R. MOSCARDI, et Jack R.
ANDERSON.
Comment Etablir des Conseils aux Agriculteurs à Partir des
Données Experimentales. CIMMYT, Mexico, 1979.
SMAIL, V.W., T. STILWELL, A. GHADERI, D. REICOSKY, 0. NISSEN, et R. FREED.
Guide de l'usager de MSTAT (Version 2.0). East Lansing, MI,
Department of Crop and Soi1 Science and Department of Agricultural
Economies, Michigan State University, February, 1984.
SPENCER, Dunstan S.C.
The Economies of Rice Production in Sierra Leone:
Upland Rice.
Bulletin No. 1, Department of Agricultural Economies
and Extension, Njala University College, University of Sierra Leone,
1975.

-28-
Tableau Annexe 1.
Quelques Prix de Produits et Coûts d’Intrants pour
1'Analyse Economique des Essais Agronomiques au Sénégal.
---------------_________________________-------------------------------------
Prix
!------------- prix Local ------------!
Rubrique
Officiel a/ Casamance b/ Sine-Saloum c/
Fleuve d/
------------____________________________-------------------------------------
Produits
!----------------- (F C-A/kg) -------------------!
Mil
70
113
65-80
Sorgho blanc
70
117
70-80
Riz paddy
85
85
86
Arachide (coque)
90
160
Arachide en grain
207
150-200
Maïs en grain
70
234
70-85
Maïs en vert
400
Niébé (sec)
110
233
100-200
Coton e/
100/90/55
Tomate
220
40-65
Tomate industrielle
23
Intrants
NPK: 8-18-27
120 f/
NPK: o-15-20
60-72
70-72
63-64
65
NPK: 18-46-O
Urée
87 f/
65
Ronstar
4000/litre
Main-d'oeuvre extérieure
400-600/jour (800/jour en ville) g/
Semences Selectionnées h/
Mil/Sorg
'
90
Maïs
Riz Paddy
109;
Niébé
150
Arachide
105
-----------------__-____________________-------------------------------------
a/Source: Le Soleil du 5 avril 1985 pour les prix officiels de produits
(1985/86).
b/Source:
Equipe Systèmes, ISRA/Djibélor.
Valeurs moyennes pour la ville
de Ziguinchor, Septembre 1985 - Février 1986.
c/Source:
ISRA/Bureau d'Analyses Macro-Economiques, 1986.
d/Source:
Equipe Systemes, ISRA/St. Louis.
e/Selon les trois niveaux de qualité du produit,
f/Prix pour 1985.
g/En général, 400 pour les femmes et 600 pour les hommes.
h/Source:
Le Soleil du 8 novembre 1985.

Tableau Annexe 2.
Essai de Fertilisation du Mais au Mexique:
Budget Partiel.

--__---___-________--------------------------------------------------------------------------------------------
!--------------------- Traitements:
quantité d'engrais
(kg/ha) --------------------
N:
0
50
100
150
0
50
100
150
50
100
150
Rubrique
P*O5:
0
0
0
0
25
25 25
25
5:
50 50 50
_____--____________--------------------------------------------------------------------------------------------
1) Rendement moyen (T/ha)
.2,21
3,14 3,91
4,Ol
2,44
3,88
4,40
4,84
2,36
4,05
4,74
5,16
2) Rendement réajusté
1,99
2,83 3,52
3,61
2,20
3,49
3,96
4,36
2,12
3,64
4,27
4,64
3) Produit brut
(PS/ha à PS lOOO/T) a/
1.990
2.830 3.520 3.610 2.200 3.490 3.960 4.360 2.120 3.640 4.270 4.640
4) Azote (PS 8/kg N
0
400
800
1.200
0
400
800 1.200
0
400
800
1.200
5) Phosphate
(PS lO/kg P205)
0
0 0
0
250
250
250
250
500
500
500
500
Nu3
6) Coûts variables moné-
I
taires (PS/ha, 4t5)
0
0 0
0
250
650
1.050 1.450
500
900
1.300 1.700
7) Nombre d'applications
0
1 2
2
1
1
2
2
1
1
2
2
8) Coût par application
(2 hem.-jours à PS 25)
50
50 50
50
50
50
50 50
50
50
50
50
9) Coût d'opportunité
(PS/ha, 7+8)
0
50
100
1 0 0
50
50
100
100
50
50
100
100
10) Coûts variables tot.
(PS/ha,
6t9)
.
0
450
900 1.300
300
700 1.150 1.550
550
950 1.400
1.800
11) Bénéfice net (3-10)
1.990
2.380 2.620 2.310
1.900 2.790 2.810 2.810
1,570 2.690 2.870
2.840
____________________-------------------------------------------------------------------------------------------
Source:
PERRIN et al., 1976.
a/PS = Pesos.

-3o-
Tableau Annexe 3.
Essai de Fertilisation du Maïs au Mexique:
Analyse Marginale des Options Non-Dominées.
________________________________________----------------------------------
Bénéfice Coût
Taux
!---- Option ----! Bénéfice Coût
Net
Variable Marginal de
PO
Variable Marginal Marginal Rentabilité
(db-d
(ZgTha) yF$ha)a/ (PS/ha)
(PS/ha) (PS/ha)
C%l
---------------_________________________----------------------------------
100
50
2.870
1.400
60
250
24
100
25
2.810
1.150
20
450
4
50
25
2.790
700
410
250
164
50
0
2.380
450
390
450
87
0
0
1.990
0
--
--
--
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Source:
PERRIN, et al., 1976.
a/PS = Pesos.