Le Système d'information sur les prix agricoles au Sénégal
INSTITUT SÉNÉGALAIS
DE
RECHERCHES AGRICOLES
DEPARTMENT
OF AGRICULTURAL
ECONOMICS
ETUDES ET DOCUMENTS
LE SYSTEME
D’INFORMATION
SUR LES PRIX AGRICOLES
AU SENEGAL
1. Ouédraogo et M. Sidibé
Vol 4
N” 18 1991

ISRA
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sbnégal
m
212425/21
1913
Telex 61117 SG
TLC
(221) 22 34 13
Document réalisé par
la Direction des Recherches sur les SystBmes Agraires et I’Economie Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
m
320442
Ismaël OuBdraogo
Agro-bnomiste
Chercheur
Projet SAR II ISFWMSWUSAID
Mamadou Sidib6
Agro-Bconomiste
Chercheur de I’ISRA
Bureau d’Analyses
Macro-Economiques
0 c ISRA 1991
Conception
et réalisation
UNIVAL-ISR4

Le système d’information
sur les prix agricoles
au SBnBgal
par
Ismaël Ouedraogo
et Mamadou Sidibe
1.
Introduction
A quoisert
l'information
surles
prix?
Même si elle n’est pas suffisante,
l’information
sur les conditions
du marche est
jugée nécessaire
au bon fonctionnement
d’une Économie liberale.
L’information
établit
la transparence
des marches et permet ainsi aux acteurs économiques
une meilleure
allocation
de leurs ressources.
Les Programmes
d’Ajustement
Structure1
(PAS), avec
la libéralisation
des marchés qui les accompagne,
demandent
une telle information
pour être effectifs.
Au Sénégal, le systeme d’information
sur les prix était une des
conditions
du PAS.
L’innovation
d’un tel système au Sénégal est surtout
sa diffusion
auprès
du
grand public,
notamment
auprès
des producteurs,
consommateurs
et commerçants.
En effet, les prix et autres indicateurs
économiques
collectés
jusqu’alors
servaient
plut&
d’outils
de planification
aux gouvernement
et donateurs
et n’étaient
pas
diffuses
auprès du grand
public. n’en ayant ni l’intention
ni le contenu.
Pourquoiun
systeme public d'information?
Avec la liberalisation
des marches et la suppression
des prix fixes, les pouvoirs
publics craignent
une certaine
confusion
que peut exacerber
l’information
subjective
du “bouche
a oreille”.
Laisses a eux-mêmes,
certains
acteurs
économiques
peuvent
n’avoir
pas autant accès a l’information
que d’autres,
crdant
ainsi un déséquilibre
dans leurs négociations.
Par exemple, un commerçant
donné, beaucoup
plus qu’un
producteur
ou un consommateur
particulier,
a quotidiennement
besoin de s’informer
sur les prix et pourrait
payer plus volontiers
le prix pour s’en procurer.
Ces
raisonnements
servent a justifier
un système public d’information.

2.
Wthodes
de collecte
Institutions
de collecte
de prix
agricoles
Le Sénégal met aujourd’hui
en place une cellule
de sécurite
alimentaire

toutes les questions
de la filière
céréalière
seront abordées.
Quelle
est
l’institution
appropriée
pour
la diffusion
des prix
et des autres
conditions
du marche?
L’administration
peut-elle
faire diffuser
des informations
au risque
de se nuire,
si
par exemple
les prix ne vont pas dans le sens de la politique
du gouvernement?
L’impartialité
d’une telle institution
n’est pas a priori incompatible
avec les objectifs
politiques
du gouvernement,
comme
on le voit dans les pays développés.
Au Sénegal
même, le Commissariat
a la Sécurite
Alimentaire
(CSA), rattache
a la présidence,
a
publie des prix montrant
que sa action de soutient
d’un prix plancher
au producteur
était inefficace.
Si on admet l’interêt
d’un
tel système,
le critère
de choix de
l’institution
appropriee
doit être le moindre
coût a réaliser
pour ce service.
Aujourd’hui,
le CSA est l’organisme
charge
de la collecte et de la diffusion
des
prix agricoles
au Sénégal.
L’USAID publie aussi des prix, mais ceux-ci concernent
les
marches
de Dakar et, de plus, la diffusion
écrite
est restreinte.
Le
Bureau
d’Analyses
Macro-Economiques
(BAME) a cependant
eté le précurseur
de la collecte
et la diffusion
des prix agricoles
suivis dans les marches ruraux
et semi-urbains
du
Sénegal.
Le BAME de l’Institut
Sénegalais
de Recherches
Agricoles
(ISRA) a été créé
pour genérer,
a partir
de resultats
de recherche,
l’information
devant
aider à la
formulation
de la politique
agricole
au Sénégal.
Les prix des produits
agricoles
collectes
dans les marches faisaient
partie, entre autres, de cet objectif.
De 1984 à
1989. la collecte
des prix a eté poursuivie
avec des changements
plus ou moins
importants.
Les méthodes de collecte qu’il a mises au point (voir Ouédraogo
et Ndoye,
1988a) ont été reprises
avec ou sans modifications
par le CSA.
Connaissance
des circuits
de distribution
Laconnaissance
des acteurs et des circuits
de distribution
est un point capital
dans la collecte
des prix et des quantités.
Dans les marches ruraux
du Sénégal,
on
distingue
les “bana-bana”
collecteurs
qui achètent
a la balance ou par pot les petites
quantités
apportées
par les producteurs.
En fin de journée
en général,
les “bana-
bana”
revendent
aux commerçants
grossistes
ou demi-grossistes
par sacs les

produits
ainsi collectes.
A leur tour, ces grossistes
font le transfert
des produits
dans les autres
marchés de gros comme Koalack, ou ceux
de consommation
comme
Dakar, Thiès, etc.
Cette connaissance
des circuits
et transactions
permet
de distinguer
sans
ambiguïte
les prix au producteur,
au consommateur
et ceux entre commerçants
qu’on
peut assimiler
a des prix de gros ou demi-gros
dans les conditions
des marchés
ruraux.
Les normes officielles
des produits
(si elles existent)
ne sont pas encore
respectees
dans les pays sahbliens.
mais les protagonistes
dans les marches
reconnaissenten
géneral différentes
qualites ou variétés
de produits
qui commandent
des prix differents.
Cette distinction
devrait
être faite dans la collecte
des prix.
Choix des marches
Le choix des marchés representatifs,
fait selon plusieurs
critères
par le BA&IE,
ont éte aussi appliques
par le CSA pour
la trentaine
de marchés
qu’il
couvre
actuellement
dans tout le Sénégal.
Le découpage
des zones agro-écologiques,
utilisé
maintenant
par 1’ISRA dans les exercices
de modélisation
de la securité
alimentaire
au
Sénégal, devrait
servir
aussi de critère
de selection.
Le choix des marchés
devrait
aussi être reconsidéré
de temps en temps pour tenir
compte
de l’évolution
des
conditions
économiques
dans le pays.
Collecte des prix
Il existe
de nombreuses
méthodes
de collecte
de prix, chacune
avec ses
avantages
et inconvénients.
Au Sénegal, les méthodes suivantes
ont été considerees
par diverses
institutions:
L’observation
passive, l’interview
des protagonistes
des
transactions,
le livre de compte (ou cahiers
fournis à cet effet) des commerçants,
les
achats de produits.
Les achats de produits,
qui ne s’adressent
qu’au prix au consommateur,
sont
coûteux
et ce prix obtenu
peut èt.re biaise si le chercheur
ne se met pas dans les
conditions
du consommateur
moyen. Le BAIJE a expérimente
la collecte
des quantites
et prix en demandant
à des grossistes
de noter les quantités
et prix de produits
achetés et vendus
dans la journée,
mais cette méthode
intéressante
demande
une
collaboration
poussée avec les commerçants.
L’interview
des acteurs est la forme la
plus
rapide
mais il est conseillé
d’interroger
surtout
les producteurs
et
3

consommateurs
et apres qu’ils aient fini leurs transactions.
L’observation
passive
des transactions
a l’avantage
de recueillir
les prix tels qu’ils
sont reellement
pratiqués
dans les marches.
la precaution
a prendre,
comme dans le cas de
l’interview,
Btant de determiner
le poids des unit&
de mesure
utilisées
dans ces
transactions.
Collecte des quant&&
La collecte
des quantités
demande
d’autres
mbthodes.
(Notons
que les
quantités
estimees expliquent
en partie seulement
le comportement
des prix actuels,
car ceux-ci
sont aussi fonction
des quantites
présumees
dans le futur,
comme les
stocks publics à reconstituer
ou à liquider,
et l’aide alimentaire).
Le CSA récolte
des
informations
sur la base de comptage
de sacs et d’inspection
des magasins
pour
déterminer
la tendance
des marchés.
La collecte des quantites
à partir
des livres de
compte (cahiers)
des commerçants
bien que précise se revèle lourde
a la longue
pour
les commerçants
participant
à l’expérience,
mais la collaboration
des commerçants
reste indispensable
pour une collecte fiable des quantités.
Dans ses recommandations
au CSA. l’ISRA propose
une mdthode
de collecte
basee sur un dchantillon
stratifie
representatif
des commerçants
dans les marches
suivis (Ouedraogo
et al. 1989). L’échantillon
devrait
être remis a jour périodiquement
pour tenir compte du mouvement
d’entrée
et de sortie
des commerçants
de cette
activité.
L’interview
concerne
les quantites
achetees, vendues et une indication
de
la variation
des stocks.
Une sommation sur l’ensemble
des differentes
catégories
de
commerçants
permet de se rendre compte des quantités
vendues par les producteurs,
celles vendues
aux consommateurs,
et du volume des transactions
entre commerçants
eux-mêmes.
L’interview
des commerçants
aide ?I déterminer
l’origine
et la provenance
des produits
pour se rendre
compte de la fluidité
des flux des produits
entre zones.
information
capitale
pour mesurer l’impact
du systeme de diffusion
des prix.
3.
Diffusion
Les prix du BAME étaient diffusés dans des notes d’information
adressees
aux
décideurs.
et le gouvernement
sdnegalais,
par exemple, en faisait largement
usage
dans ses conseils interministeriels.
L’USAID diffuse
aux autres
donateurs
ses prix
d’une maniere
hebdomadaire,
et le CSA dispose
de la radio et de la presse dcrite.
4

L’évaluation
de cette diffusion
par l’ISRA en 1989 suggerait
au CSA de mener une
campagne
d’explication,
de faire plus attention
a la façon de délivrer
les prix a la
radio, et d’essayer
la diffusion
des prix ?I travers
les langues
nationales
écrites.
4.
Analyse
et interpr&.ation
Tendance
des prix
Les prix du mil collectés
par l’ISRA
de 1985 a 1989 sont utilises
ici pour
illustrer
le type d’analyse
simple que le CSA pourrait
mener; tendance,
variabilite,
saisonnalite
et un essai de projection
des prix. Cette analyse
concerne
cinq marches
ruraux
du Centre et quatre autres du Sud du Bassin Arachidier.
Ici et pour la suite
de l’analyse,
la saison de commercialisation
est definie
pour aller du mois d’octobre
d’une année au mois de septembre
de l’autre
année.
La figure
1 montre
la tendance
des prix mensuels
au producteur
et au
collecteur
(en gros) dans les marchés
du Bassin Arachidier
des campagnes
1985-86
à 1988-89.
Ces deux series de prix epousent la même allure, une tendance
A la baisse
après l’année
de sécheresse
de 1984-85 mais en hausse depuis 1987-88.
Les prix de
septembre
semblent
refleter
d’avantage
l’état
de la récolte
de la saison
de
commercialisation
considérée
que celui de la saison à venir.
Par exemple, la saison de
1984-85
était
plus mauvaise
que celle de 1985-86 et le prix de septembre
1985 (non
illustré
ici) etait plus eleve qu’aucun
autre prix en 1985-86;
la saison de 1987-88 était
meilleure
que celle de 1988-89 et le prix de septembre
1988 était plus bas que celui
de la récolte
qui a suivi.
Cela suggère
que les stocks paysans
sont vides à cette
époque et donc peu de stocks
de mil gardés
d’une année a l’autre.

Flg
1:
LES
PRIX
DU
MIL
DANS
LE
BASSIN
ARACHIDIER
IJU
SENEGAL:
OCTOBRE
1985
- SEPTEMBRE
1989
prix.
Mais autant,
sinon
plus que la tendance
des prix.
c’est sa variabilité
saisonnière
qui presente
de l’intkêt
pour les pouvoirs
publics
et les acteurs
économiques.
Elle conditionne
les revenus
des producteurs,
la skurité
alimentaire
des consommateurs,
et est souvent
SI la base des accusations
d’exploitation
levées
contre les commerçants.
Le tableau
1 résume les caractéristiques
des prix au producteur
et les prix de
gros dans les marches du centre et du sud du Bassin Arachidier.
Les coefficients
de
variation
relativement
bas peignent
l’image d’une variabilit6
intra-annuelle
modérée.
D’une annCe à l’autre
cependant,
on remarque
que les mois des maxima varient,
août
pour les années relativement
mauvaises
de 1985-86 et 1988-89. et fëvrier
pour les
années meilleures
de 1986-87 et 1987-88.
Celaintroduit~
une variabilité
inter-annuelle
pour les ptioducteurs,
consommateurs
et commerçants.
Nous y reviendrons.
6

Tableau l: Variabilith des prix du ail au producteur
et en gras dans les aarcks ruraux du centre et sud du Bassin Aracbidier
Prix du ail au producteur
Prix du 111 au collecteur (de gros)
Saison Hoyenne Hiniaua Harirua C.V. llois(Kin) Hois(Hax) Hoyenne Hioiaua Haxinua C.V. Hois(Hin) Hois(Hax)
1985-26 73.75 64.33 91.06 9.78 Rqveabre AoOt
79.09 71.06 96.97 9.39 Roveabre Aobt
1996-87 72,37 56.25 SS.17 12.49 Octobre Fhrier
75.0~ 57.78 89.00 12.00 lloreabre Fhrier
1987-88 15.40 44.53 64.21 13.06 Roveabre P&rier
58.37 47.13 67.52 12.64 Octobre Wrier
1988-89 72.80 59.12 86.77 10.70 Roveabre lioOt
74.66 59.42 89.18 11.34 Iloveabre liafit
1985-89 68.58 44.53 91.06 15.78
71.80 47.13 96.97 15.63
Source: Bnguêtes
ISRA
Dans le tableau
2, la marge saisonniére.
ici la difference
entre le maximum et le
minimum exprimee
en pourcent
du minimum, montre une variabilite
plus élevbe que
celle du coefficient
de variation
des prix mensuels,
mais somme toute
raisonnable
comparee a celle d’autre
pays ou elle atteindrait
même 100 “s comme au Burkina
Faso
(Shan et Delgado.
1985).
En guise d’illustration,
cette marge saisonnière
est comparée
au tout minimum
de stockage.
Ici, ce coût est la somme de l’intérêt
du capital investi et de la perte au
stockage exprimée
en pourcentage
de la valeur du stock disponible
pour la vente et,
pour une approximation
des conditions
du Sdnégal.
le taux d’interêt
mensuel
--
compose -- est de 5 “s et la perte de 5 % pour la periode
de stockage
indiquee.
Ainsi
calculee, cette marge saisonnier-e,
montrant
l’accroissement
du prix nécessaire
pour
couvrir
les coGts de stockage
(non compris
le loyer du local et le risque),
deux
annees sur quatre,
n’aurait
permis aucun
bénefice
aux grossistes
s’ils devaient
suivre la strategie
d’acheter
au plus bas pour revendre
au plus haut.
(On assume
que les prix de vente de grossistes
suivent
la même variabflite).
7

Tableau
2: Marge saisonnière
de prix
(%) et tout minimum de stockage
(“a)
Saison
Prix au producteur
Prix de gros
Mois1
Cout de stockage
1985-86
14.64
36.46
10.00
71.46
1986-87
28.66
54.03
4.00
27.95
1987-88
24.41
43.26
5.00
34.35
1988-89
23.14
50.08
11.00
80.04
moyenne
22.71
45.96
1.50
53.45a
c.v
22.40
14.58
40.55
42.32
fource:
Enquêtes
ISBA
Durée entre
minimum et maximum pour les prix de gros.
a Moyenne arithmetique
des quatre
saisons.
Indices saisonniers
Les illustrations
precédentes
pourraient
donner l’impression
d’une variation
saisonniere
des prix unimodale
(un minimum et un maximum), si on ne rappelle
que le
maximum des prix se situent
au mois de février,
au lieu d’août,
deux années
sur
quatre.
L’observation
des prix dans le Bassin
Arachidier
suggere
plutôt
quatre
periodes
que montrent
les indices saisonniers
du prix du mil au producteur
(figure
2 et tableau
3):
(1) La phase de saturation
allant
du début
de la récolte
à la veille
de la
campagne effective
de la commercialisation
de l’arachide
(octobre
?I décembre).
(2) La phase de la commercialisation
effective
de l’arachide
(janvier
a mars),
qui voit l’offre
de mil se contracter
avec pour conséquence
une remontée
des
prix.
(3) La periode
de préparation
des cultures
(avril
a juin),
quand
les
producteurs
ont besoin de liquidité
pour financer
les semences
d’arachide,
surtout
depuis 1985-86 que l’état n’en distribue
plus. Le mil est relativement
plus disponible
dans les marchés et son prix tend a baisser.
(4) La période
de soudure
(juillet-août)
voit les prix du mil remonter
3 un
niveau
maximum relatif
ou absolu, et baisser
ensuite
en septembre
avant la
récolte suivante.
8

Les indices saisonniers
de la figure
2 sont générés par l’analyse
économétrique
pour tenir compte de la double tendance
des prix et pour mesurer
la signification
des
variations
mensuelles
(tableau
3). Les coefficients
des mois mesurentla
déviation
‘des
prix mensuels par rapport
au prix annuel moyen. Ainsi, seules les déviations
des prix
de la récolte
(octobre-novembre)
et de la “soudure”
sont significatives
(à 5 % 1. Mais
le tableau
3 laisse bien entrevoir
que par rapport
au prix de la réqolte
(novembre),
les accroissements
de prix en février
i28 %) et en aoùt (34 %) sont significatifs.
La variation
saisonnière
montre la difficulté
des commerçants.
Si les stocks
sont acyuis à la récolte,
faut-il
vendre
en fevrier
ou attendre
août?
De nombreux
grossistes
préfèrent
ne pas garder
de stocks à moins de contrat
assuré
ou d’une
anticipation
raisonnable
comme quand le CSA achetait le mil au prix de soutien.
Des
donnéescomplémentaires
permettront
d’ici quelquetemps
de vérifierl’importance
des
stocks au niveau
paysan qu’an déduit
des conclusions
tirées ici.
9

Tableau 3: Indices saisonniers des prix au producteur et au c:l,lecteur [Analyse 3conoibtriquer.
Prix au prcducteur
Pris df gr;s
Variable
Coefficient1 T-ratia
Prix’
Indice’
Coefficient1 T-ratis
Ilikgi
(SI
Caostante
80.9Gi
22.945
__-
__-
87.191
:5.07e
--_
___
3ctobro4
-10.983
-2.596
57.60
83.99
-11.299
-2.709
60.50
84.26
Ner:nbre
-11.236
-2.661
57.35
83.63
-10.569
-2.540
61.23
85.28
Dkcesbre
-4.006
-0.951
64.58
94.16
-3.548
-0.654
bE.25
95.86
Janvier
5.542
1.318
74.12
lti8.38
5.675
1.369
77.47
10'.90
FkVrler
4.746
1.130
i3.33
106.92
4.457
1.376
i6.26
106.21
Mars
4.351
1,036
71.93
106.34
2.663
0.643
74.46
193.71
Avril
3.320
0.191
71.90
104.84
2.901
3.731
71.‘t?
lG.?4
Hai
-a.656
-0,156
67.92
99.04
-a.sa
-a. 141
‘l.-l
"9.10
Juin
-3.759
-a.894
64.82
94.52
-4.603
-1.118
67.26
93.59
Juillet
5.825
1.383
74.41
108.49
6.3’0
1.5!4
,p I. 1 .
1te.c:
Aoht
a.551
2.028
‘7.14
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I.?IL
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du pria de :E m:ls pir rapp:rt A la s:yonoe annofllt.
- Cal,:ulis sur la base de la n::enn+ annuelle du prix de fÇ.5?1 p:ur 10s quatr’. annççs.
i fil:ul!s
sur la basé de la s:yinne annuel12 du prix de -!:99 pzur 1-s qtiatri- annies.
i,:eiii:ient
d’:ct,:bri dérlvc itaut d:nnC que la szsso lis ::efiizients
est ogale A :*::.
Projection
des prix
L’utilité
des indices
saisonniers
réside
dans l’interèt
de mieux detecter
les
mouvements
exceptionnels
des prix, étant donné leur tendance
et leur saisonnalité,
et d’en tenter une projection.
Cette projection
offre au CSA, ou tout autre organisme
concerné,
un précieux
outil de gestion
prévisionnelle
en permettant,
par exemple, de
preparer
les plans ponctuels
d’achat ou de vente des stocks.
Pour cinq des marchés étudiés,
les prix du mil au producteur
en novembre
et
décembre
1989 étaient
de 55.83 F/kg et de 65.00 F/kg, pour un accroissement
de 16.4
k . En tenant
compte des indices
ci-dessus,
(et pour illustration
seulement
car il
aurait fallu la moyenne des prix des 9 marchés),
le prix moyen de la saison
1989-90
estimé serait de 62.99 F/kg suggére
par le pris :,;lesaisonnalisé)
de novembre
et de
10

69.@3 F/kg
suggeré
par celui (désaisonnalise)
de decembre.
Ainsi la variation
des
prix de novembre
a dbcembre
en tenant compte de la saisonnalite
serait de 9.6 2..
montrant
un accroissement
sensible
mals moins marque
qu’indique
plus haut.
La moyenne mobile des prix sur trois annees, ajustee
par la projection
des prix
de l’année
a venir,
compte tenu
par exemple
des estimations
de recoltes
et des
conditions
du marché mondial, sert quelque
fois de prix de réference
dans certains
pays (comme l’Australie).
Ici encore,
les indices
de prix
pourraient
servir
a
déterminer
le prix mensuel concerné
selon la moyenne annuelle
du prix escompte
pour
cette année.
5.
Impact
de l’information
On recherche
dans la transparence
des marche, introduite
par l’information,
la combinaison
des effets
suivants:
une réduction
de la volatilité
des prix, une
variation
des prix dans le temps et l’espace
refletant
les coûts de stockage
et de
transport,
une diminution
des coûts de transaction
(recherche
de l’information‘)
des
acteurs économiques
et un meilleur
flot des produits
des zones excédentaires
vers
les zones déficitaires.
Le systeme
d’information
sur les prix amène-t-il
ces effets au
Sénegal?
La mise en évidence
de tels effets
doit satisfaire
des conditions
prealables.
D’abord, pour que le systeme d’information
ait les effets escomptés
plus haut, il faut
qu’il soit connu des acteurs
économiques
auxquels
il est destine.
Ensuite,
pour que
ces acteurs l’utilisent,
une fois qu’ils en sont informés,
il faut qu’ils aient confiance
en ce système.
les années
precedentes,
la perception
était
que ces conditions
préalables
n’étaient
pas remplies
par le CSA. Ces conditions
ont été testees
par
1’ISRA (Ouédraogo
et al., 1989).
Pour un pourcentage
donné
d’écoute
de la radio,
la figure
3 montre
la
proportion
de ceux ecoutant
reellement
les prix par rapport
a la proportion
espérée.
Les consommateurs
étaient
les moins bien informés
du système
de diffusion
de prix
à la radio.
Par ailleurs,
l’estimation
de la fiabilite
des prix diffusés,
selon l’opinion
de ceux
écoutant
les prix et selon un test objectif
comparant
les prix obtenus
par le
CSA a ceux observés
par 1’ISRA. faisait ressortir
que la collecte des prix du CSA était
un instrument
valide
en fin d’année
1989, mais que certains
acteurs
continuaient
cependant
a en douter
à cause
de la façon
dont l’information
était
diffusée.
11

L’évaluation
a donc permis de montrer
que le CSA avait amelioré
son systeme même
si certains
points devraient
encore l’être
d’avantage.
Flg
3: RELATION
ENTRE
LA FREQUENCE
D’ECOUTE
DC RADIO
DIISO
ET CELLE
DES
PRIX
DIFFUSCS
100
/
ECOUTE
DES
PRIX
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25
50
75
IOO
FREQIJENCE
D’ECOUTE
DE DIISO
(“0)
SOIJPCE,
ENOUETE’3
ISRA
Le système de diffusion
du CSA est aujourd’hui,
semble-t-il,
de plus en plus
connu et cite par le grand public et même les commerçants.
L’étude
de son impact a
maintenant
les chances de mieux circonscrire
son action.
Une telle étude
doit
reconnaître
qu’il n’est pas aise d’isoler
le rôle du système d’information
des autres
conditions
qui peuvent
influer
sur les effets indiques.
La stabilite
des prix. par
exemple,
peut être aussi due a celle des conditions
écologiques
et economiques
génerales.
La libéralisation
des marchés en amoindrissant
le risque des commerçants
peut les amener a iéduire
leurs marges (voir le niveau des marges dans Ouedraogo
et Ndoye, 1988b) et contribuer
ainsi a reduire
la volatilité
des prix.
Il faut aussi faire attention
aux outils d’analyse
pour mesurer ces effets.
Il est
bien connu
que les simples corrélations
entre prix des marchés ne ref1eten.t
pas
toujours
nécessairement
l’intégration
des marchés
consideres.
L’analyse
du
comportement
des commerçants
indiquerait
que des groupes
de marches de collecte
sont integres
avec des marchés de réference
plut&
qu’entre
eux-mêmes.
12

L’ISRA
et le CSA devraient
continuer
leur collaboration
pour
déterminer
l’impact du système d’information
sur les prix. La cellule
d’evaluation
du CSA devrait
elaborer
un programme
spécifique
de suivi de l’impact
du système d’information
des
prix au Sénégal.
(Par exemple, le relevé des adresses
et de l’origine
des demandes
d’information
de prix faites au CSA permet
de tracer
le profile
des categories
d’acteurs
les plus intéressés
par les prix).
Le CSA devrait
aussi se décider
sur une
méthode de collecte des quantites
pour completer
celle des prix et aider a la mesure
de la fluidite
des transferts
de ceréales a travers
les marchés.
6.
Conclusion
Le. système
d’information
sur les conditions
du marché
au Sénégal
a fait
beaucoup
de progrès
tant dans ses méthodes
de collecte
des prix que dans son
acceptation
par le grand
public.
Il lui reste cependant
toujours
a améliorer
sa
collecte
des quantités
de céreales
au niveau
des marchés et affiner
ses méthodes
d’analyse
des clonnées ainsi récoltées.
La mise en évidence
des effets induits
par ce
système
sur
la transparence
des marchés
va aussi
réclamer
des efforts
supplementaires
de collecte
de donnees et d’analyse.
La question
de l’institution
responsable
de la diffusion
des prix et des autres
conditions
du marché est posée au Sénégal.
A défaut de pouvoir
déterminer
un ratio
de tout-bénéfice
pour chacune
des options
envisagées,
les arguments
employés
devraient
d’avantage
faire état de l’économie
à réaliser
par ces différentes
solutions.
13

REFERENCES
Ouédraogo, 1.. M. Sidibe, L. Diedhiou et B. Faye (1989) Evaluation du système
d'informationsuilesp~agricolesduCommissariat~laS~cu~~Allmentaire:rapport
fi.ru& Dakar:ISRA/DRSAEA
Ouedraogo.Ismaël
et0. Ndoye (1988a) "Guidelines forthe Collection of Agricultural
prices in Sub-Saharan Rural Markets:Lessons
from Senegal". Document de travail,
Dakar:ISRA/BAME.
Ouédraogo,IsmaëletO.
Ndoye(1988b), "Les margesetlescoûts
de commercialisation
des ceréales dans le Bassin Arachidier", Document presente au seminaire sur la
Politique Agricoleau SBnégal,
Dakar,l-8
juillet1988.
Sahn,D.and C.Delgado (1985) "A Review oftheMagnitude,Causes.and
Implications
of Seasonal Price Variability"
IFPRI/FAO/AID Workshop on Seasonal Causes of
Household Food Insecurity
Policy Implications and Research Needs, Annapolis,
Maryland.Decemberl@-13,
1985.
14

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bp 3120
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tlocumcntation
et Cclitions
scicntitïques
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