CONTRIBUTION A LA REFLEXION DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LES...
CONTRIBUTION A LA REFLEXION DU GROUPE
DE TRAVAIL SUR LES RYTHMES D'AMENAGEMENT
DE LA CELLULE APRES BARRAGE :
SYSTEMES DE PRODUCTION ET APRES BARRAGE
QUELQUES NOTES SUR LES PERSPECTIVES
D'EVOLUTION
J. Y. JAMIN
MARS 1986
.

.
SYSTEMES DE m~TIONETAPREç-B~RAGE_
.*
QUELQUES NOTES SUR IJSJBSPECTIVES D’EVOI U-fIoN.
.
J.Y. JAMIN, mars 1986
L’irrpact des barrages sur les systèmes de production sera surtout sensible au
ni veau des systèmes de cu I ture i rr i guke, et c’est l’évolution de ceux-ci qui
devra iit être le moteur de I ‘~VO I ut ion de I ‘ensemble du système de product ion ;
cependant des effets directs sont aussi possibles sur les systèmes d’élevage,
les cultures traditionnelles, et les possibilités d’emploi dans la région.
Nous examinerons d’abord les répercussions directes des barrages sur les sys-
tèmes de culture, puis les répercussions directes ou indirectes sur les autres
co4nposantes des systèmes de product ion, et sur les équilibres au sein de
ceux-41 i .
1 <- IFS SYSTEMES DE CULTURE IRRIGUES DE L’APRES-BARRAGE :
Les barrages permettront de lever la plupart des contraintes hy-
hauliques, en particulier l’eau devrait être partout disponible toute l’année ;
cependant, I e pompage demeurera nécessa i re I a p I upart du temps, avec des coûts
plus élevés en saison sèche, surtout en amont, ce qui est susceptible de frei-
ner l’intérêt des paysans pour cette saison (ou de plus la demande climatique
est souvent plus forte) si ils ont un objectif de limitation des charges.
L’eau douce étant disponible toute l’année, ce seront surtout les
fadeurs climatiques qui vont limiter la double-culture, les contraintes de
ce type étant assez str ides. Le calage des calendriers culturaux, et en
p&t icu I ier le bon déroulement des travaux d’ i ntercampagne seront donc pr i -
nwrdiaux ; selon la nature des terrains, et des cultures qui sont les plus
faci les à conduire e<f&ction de tel le-ci, le déroulement des successions en
double culture sera aussi plus ou moins facile.
Comne en témoignent les faibles taux de double-culture actuellement
enregistrés dans les zones où l’eau est déjà disponible toute l’année, les
barrages autoriseront certes une évq lut ion des systèmes de cu I ture, ma i s
cë I I e-c i posera de riombreux~. prob I èrk, 3ëChn i que& ‘tout’ d’abord, ina i S “-3uss i
d’objectifs de production, d’écoulement des produits,...

1.1. Les problkmes techniques liés B la double culture :
Les contraintes climatiques, essentiellement les niveaux extrêmes,
minima et maxima, des tenpératures limitent les cycles de culture possibles
tout en laissant un choix relativement large comme le montrent lesfigures
.
ci-jointes.
Dans les conditions d’irrigation actuelles, la conduite de toutes les cultures
n’est cependant pas ais6e dans tous ces types de terrain, et les potentialités
de ceux-ci vis à vis de la double culture sont donc assez différentes. Rien
que toute une ganwne d’intermédiaires existe entre eux, et qu’une conduite
apprapriée de l’eau permette d’étendre les possibilités de culture d’un type
a l’autre, il nous a paru pratique de distinguer les trois grands types de
terra i n c I ass i ques.
1,l.l.. : Sur les terrains lourds des cuvettes et les terrains salés du Delta
Dans ces types de terres, la culture la plus facile à conduire, et
parfois la seule possible (salinité, asphyxie), est le riz : cette plante
ne craint ni l’asphyxie ni une submersion raisonnable, et celle-ci est même
un facteur favorable pour la maîtrise des peuplements adventices, et la
skurisation de l’alimentation en eau de la culture.
Pour la plupart des autres pi antes,
les risques de chute de rerdement liées
à des excbs d’eau temporaires et à l’asphyxie sont élevés ; leur conduite
en sols lourds n’est pas inpossible,
mais elle exige une maîtrise de l’eau
très fine (planage parfait, irrigations adéquates, modelé de surface type
bilions,...)
qu’il est difficile d’obtenir en pratique dans les grands casiers
irrigues.
Par rapport au problème de lasal inité, le riz est l’espèce la plus tolérante,
en particulier parce qu’el.le supporte le maintien d’une lame d’eau, ce qui
permet un lessivage des sels (pouvant aller jusqu’au déssalement total si
des aménagements adéquates sont effectués, toutes les cu Itures deviennent
alors possibIes,cf Cfi.1. 1
Enfin l e r i z , en conditions d’irrigation par submersion, est très peu exigeant
du point de vue du profil structural ; pour les autres plantes, la realisation
des travaux de préparation des terres risque d’être longue et coûteuse compte-
tenu du taux d’argile, de la faible gatwne d’humidité autorisant le travail,
_
cd des tek& ‘de ‘re&Gïyage après unë pl-ü i e. ‘ou une pré i rr i gat i on. ’
-

3
Dans les grandes cuvettes de holIaI&, la riziculture devrait donc
rester, dans la mesureoùellecoïncide
par ailleurs avec les objectifs des
paysans et ceux de l’dtat, l’activité principale ; ceci bien que les con-
sommations en eau, surtout en sa i soo ‘sèche, soient nettement plus élevées
* pour les autres cultures (2 B 3 fois plus).
L’intensification nécessaire à la rentabilisation des investisse-
ments passe donc dans ces terrains par la réalisation effective de la double-
culture & riz sur une partie importante des surfaces. Deux grands types de
successions peuvent être pratiquées : (cf figures ci-jointes).
- R!iz de saison sèche chaude/riz d’hiver- : le goulot d’étranglement se
situe en juillet-août, où l’on doit faire la récolte, le battage et la prépa-
ration des sols, avec des risques de pluie importants à cette époque qui
peuvent bloquer l’accès aux parcelles pendant assez longtemps dans les cu-
vettes. argileuses ressuyant mal. Pour que cette succession puisse être pra-
tiquée sur une partie importante des terres (elle pose moins de problèmes
par ralpport aux seuils de température que la suivante), il serait nécessaire :
. de développer les aires de battage dans les casiers (peu en sont
équipés actuellement, on bat dans les parcelles le plus souvent)
. d’équiper les groupements en batteuses, afin que le riz, même sorti
des parce1 les, ne reste pas trop longtemps exposé aux intenpéries
. de diversifier les préparations des sols :
- travai I à l’offset, rapide, si les conditions physiques le
permettent (sol ressuyé, pas de pluie)
- non travai I du sol sur une bonne partie de la surface, ce qui
permet de gagner beaucoup $3. temps
- travai 1~2 eau, qui pose moins de problèmes par rapport au
climat et au ressuyage des parcelles, et permet un bon contrôle
des adventices si on maintient ensuite une lame d’eau.
. de diversifier les varietés accessibles aux paysans, pour ‘qu’ils puis-
sent choisir la ou les longueurs de cycle adaptées à leurs conditions
. . ~la.r.écolte el.le même.(moisson) semble. p o u r - J’instant-peu susoeptib-le
d’être accélérée par la mécanisation, techniquement les essais ne sont
pas très concluants, et Bconomi quement ce I a est très coûteux ; dans
certains cas (grandes exploitations ayant peu de main-d’oeuvre), elle
pourrait peut-être se justifier, mis il reste du travail à faire.

4
. Riz de saison sèche froi&/rir d’hivernage : l’emploi de cette succession
m-
sur une partie de la surface en double riziculture permettrait de réduire le
goulot d’étranglement précédemment évoqué : le riz de saison sèche est récoi-
té en {mai, début juin au plus tard, ce qui permet de mener les travaux de
rtscolte-battage
et une bonne &tie*de la prkparation des sols avant que les
pluies ne deviennent trop f&quentes ; par contre, on.a un calendrier serré
en fin-octobre-novembre (on ne peut guère semer après fin novembre, début
déce&re au plus tard, sans prendre de gros risques) ; on pourra à cette
6pcque uti I iser du non-travai I du sol, d’autant plus que lesrisqres d’in-
festations en adventices sont plus faibles en saison sèche. L’emploi de cette
saison sera moins intéressant dans les unités de production ayant également
d’inportantes activités de polyculture, pour lesquelles cette époque est éga-
lement chargée (il est préférable pour la plupart des cultures de saison
froide de semer avant début décembre, afin que la maturation puisse se faire
pendant que les terrpératures sont encore modérées).
Le cycle est allongé en saison sèche froide, mais en sols lourds peu perco-
lants cela ne se traduit pas par des consormwtions en eau plus élevées, les
bes,oins nets étant du même ordre de grandeur qu’en saison sèche chaude (éva-
potranspiration journalière plus réduite). Des travaux en milieu paysan
restent cependant à mener pour améliorer nos connaissances sur cette succes-
sion.
La pratique de ces deux types de succession facilitera la double-culture
si elle est souple (passage de l’une à l’autre sur une même parcelle) et si
‘et
on utilise toute la garce de temps disponible ; la pratique de la repousse
pourrait aussi être intéressante, soit en hivernage après un riz de saison
sèche chaude, soit en saison sèche froide après un riz d’hivernage ; peu de
travaux en milieu paysan ont cependant été effectués sur ces pratiques. Le
repiquage permet de gagner 10 à 15 jours sur le cycle, mais pose des pro-.
blèmes de main-d’oeuvre ou de mécanisation, et en cas de retard dans la pré-
paration des sols lë5-hinières ne peuvent attendre pour le repiquage ;
son emploi est donc possible, mais ne constitue en aucune façon la solution
-
miracle pour la double-culture
Bien que leur conduite soit plus difficile dans les cuvettes que celle
du riz, certaines plantes devraiént pouvoir rentrer dans d&s successions avec
_ _ .----
._ __ _....
- ..--. _ ..-
-_._. _._ - .-
. .
-
-le riz sur ces teGins, surtout dans les zones où ce sont les seules terres
dont chaque paysan est sûr de disposer (grandes cuvettes du Delta) ; ceci en
particulier pour répondre 3 d’autres objectifs de production (cf infra),

ou pour réduire le niveau des cheqp3 (un’sorgho de saison &che demande environ
3 fois moins d’eau qu’un riz). Plusieurs cultures devraient pouvoir s’insker
sarw trop & problbnes dans des successions domides par le riz :
.
.
. Les cultures fourragères annuel 1% : elles peuvent intéresser les 6le-
-
-
veurs traditionnels, ou des paysans désirant monter des opérations
d’embouche ; leur intérêt risque d’être très variable d’une année 3
l’autre en fonction des résultats de l’hivernage (pâturages naturels
disponibles sur le proche Jeeri) ; actuellement, l’espèce la plus
adaptée se&le être le sorgho fourrager, avec lequel on peut faire 2 ou
3 coupes en saison sèche ; les résultats obtenus avec les autres espèces
sont encore insuffisants pour envisager leur culture sur hollaldé (lé-
gumineuses en particulier).
. Le Sorgho (grain) : le
- - -
-
Sorgho présente deux avantages : il demande assez
peu d’eau (et supporte assez bien des déficits passagers), et il tolère
relativement mieux que d’autres plantes des conditions d’asphyxie tem-
poraires. II présente l’inconvénient d’être très sensible aux attaques
d’oiseaux en saison sèche, mais le développement de cette culture pour-
rait diminuer la pression relative des oiseaux.
,, Le Maïs, la Tomate, . . . sont difficiles à conduire (maÏtrise de l’eau)
dans ces terrains, où ils demandent des préparations du sol longues ;
ilsnedevraient
donc guère s’y développer, sauf intérêt local marqué.
l.l.2,. : Sur les Fondé et les terrains non salés fou ayant subi un dessalement)
du Fluvio-DeltaTque :
Ces terrains sont peu présents dans le Bas et le Moyen-Delta, plus
no&reux dans le Haut-Delta, et courants dans la Moyenne Vallke où leur part
au se in des terres alIZia les augmente vers I ‘amont.
La Wle-culture y s+le techniquement plus facile à réaliser
que dans les cuvettes argileuses :
* la ganww des cultures que l’on peut y conduire sans trop de problème est
.^
iSSs(?Z -large. :
I a diversif-i cat ion .des..e&ces se-fer-a d.‘-abord sur ces ,ter.res,
là où elles sont disponibles, ce qui permettra de diversifier les cycles et
donc les périodes de pointe de travail. Les problèmes liés aux excès d’eau
sont en effet moins importants dans ces terrains, nettement plus perméables,
ce qui n’enpêche pas d’y faire du riz si la conduite de l’eau est adaptée’,

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(pas & recherche & maintien d’une lame d’eau), et si l’on dispose de moyens
pour cmtrôler l e s enherbements.
* le ressuyage & ces terrains après une préirrigation est plus rapide que
alui des hol laldé, et leur cohé;icn, même pour les faibles humidit& est
moins forte ; les opérations de travail du sol y sont donc plus faciles 2
mer, même si une pr6irrigation
demeure nécessaire pour ne pas trop aug-
menter la puissance de traction dans la plupart des cas.
A contrario, la plupart des espèces de “diversification” étant
assez sensibles& l’état structural, il sera moins facile (mais néanmoins
possible) d’employer des techniques de préparation minimale, ou de non tra-
vail du sol, coma en double-riziculture.
Les IFondé représentent cependant des ense&les très hétérogènes, de pa4 la
gwme des textures (de surface et de profondeur) que l’on y trouve ; plus
encore que dans les autres grands types de terrain, il faudra s’y méfier
des sol ut i ons “passe-partout”.
La gamne des successions que l’on peut proposer est plus large que sur hollal-
dé, elle est néanmoins encore relativement limitée, du fait des débouchés en
particulier, mais aussi du nombre assez faible de cultures testées.
. &s successions conportant
+ la tomate ou des cultures maraîchères en
- - - - - - - -
zison froide nécessitent une inplantation précoce de la culture d’hiver-
nage qui peut être du maïs ou du sorgho, voire du riz si les paysans ne
disposent par ailleurs que de peu de terres hollaldé mais désirent quand
-&&IX~ cultiver une céréale productive pour leur autoconsomnation.
Le respect
d’une inp lantat ion précoce. est impékat if pour avo i’r ensuite assez de temps
pour pr&parer ,Ies sols pour la saison froide, surtout si l’on désire inplan-
ter tôt col le-ci &Ll leurs rendements), et faire une pré&ration soignée
du sol [labour, reprises, billonnage).
. Avec la cosbinaison du macs et du sorgho, de multiples successions
pwent être bât i es avec comme éléments de base annuels(hivernage/saison
s&che f r o i d e ) .: msïs/maTs, sorgho/sorgho, maFs/sorgho, sorgho/maïs. L a
.-_.
c&r\\a i son des deux. espèces,- etde .var i étés. .de, cyc I e -p- I us. ou .mo i ns. ! CK\\g
permet d’être as’ser souple dans l’utilisation du calendrier ; le sorgho
étant moins sensible aux retards au semis, il pourra par exenple r-la-
cer en cas & prob 1 èmes un mais prévu, surtout en saison sèche (bien que
les risques Ii&3 aux oiseaux soient plus inportants).

DOS successions c&portant mais ou sorgho et riz sont également possibles ;
la conduite du riz doit être adaptée au terrain (Cf supra), mais ce15
permet une certaine complknentarité ; ainsi par exemple un maïs de saison
sèche froide peut succéder 3 un riz d’hivernage : pour le premier, les
consomnations en eau restent faibles en saison froide, et le potentiel
de rendement est inportant à cette saison (pour un semis It la date opti-
msle) ; il est plus intéressant de cultiver le.riz en hivernage (consom-
mations en eau élevées en saison sèche), et les risque climatiques sont
falibles ; le danger de cette succession, conrne en tknoigne la situation
actuel le 3 Matam, est que le maïs soit inplanté trop tard compte-tenu de
la priorité donn& au riz (cycles moyens) et des temps de préparation
des sols ; une implantation précoce & riz est donc souhaitable pour ne
pas pénaliser la seconde culture, pour laquelle on envisagera en cas de
problème une préparation du sol simplifiée, ou l’impasse.
Des cultures fourrageres devraient pouvoir s’insérer dans les successions
II-
--------------------___l_l______________------
précédentes pour les paysans intéressés, surtout en saison sèche où les
- - - - - - - -
besoins sont I es p I us importants ; à côté des sorghos, on pourra, p I us
facilement que sur hollaldé, développer d’autres espèces, comme le niébé
par exemple.
. D’autres cultures sont probablement possibles il y a encore un travail
-------------------’
inportant de recherche à mener en matière de diversification, en parti-
culier en direction de plantes susceptibles de-fournir des revenus moné-
tai res aux paysans ; des successions conprenant du blé sont possibles
et ont été testés, mais leur mise en oeuvre en milieu paysan est délicate
-te-tenu des exigences très précises de cette plante pour le calage
de son cycle.
.
. Les problèmes *osanitaires risquent d’interférer avec le choix des
-
-
- - - - - - - -
successions dans ces terrai ns :
-
-
- une incertitude demeure quand aux problèmes de nématodes qui pourraient
se poser, au moins dans les plus légers d’entre eux, dans le cas de
retours fréquents de la tomate et du maraîchage ; nos connaissances sur
ce point sont à affiner.
e.
.
- pour de nombreuses espèces de saison froide, des inplantations précoces,
dès la fin de l’hivernage, sont souhaibbles pour placer les plantes
dans les meilleures conditions climatiques ;.mais cette précocité

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d’inplantation est limit6e par I’aqpnentation des ri
teireuqu’el le entraine : maladies et insectes sur les
.
tomate ou d’autres I égunes ( imp I iquant une protect i
plus coûteuse), attaques d’açridiens sur semisde maïs ou
L 1
f&.
.i”’9;_’
1.1.3. Sur les terres de Jeeri :
Ces terrains sont encore très peu exploités en irrigué, mais leurs
1 ‘*.
potent ia I i tés sont intéressantes, en part i cu I i er parce qu ’ i l ne s’y pose pra-
tiquement pas de problème de maîtrise des excès d’eau? vu leur caractère
très filtrant, et qu’ils ne sont jamais salés. Cependant leur exploitation
rklame des am6nagements spéciaux (asperseurs, pivots) et des fo&nes d’orga-
nisation adapt6es (restant a définir) pour leur emploi par les petits paysans.
Ces terres sont très intéressantes dans l’optique de la double-culture (bien
que leur richesse chimique soit faible) ‘car, encore plus que sur les Fondé :
- la conduite de toutes les cultures (sauf riz submergé...) y est aisée,
vu le peu de risques d’asphyxies liées à des excès d’eau temporaires ;
cependant la réserve utile étant faible, la régularité des irrigations
doit être assurée. Ces sols sont en particulier très favorables pour le
développement des cultures de tomate, de maï’s, du maralchage, de I’ar-
boriculture fruitière,. . .
- le travail du sol pose très peu de problèmes, même avec de faibles
puissances (traction équine ou asine) : la cohésion, même en sec, est
assez faible ; certains travaux comme le billonnage ne sont pas indis-
pensables compte-tenu de la perméabilité ; enfin ces terres peuvent
pratiquement toujours être travaillées, même le lendemain d’une pluie,
car elles ressuyent très vite. On peut y envisager des sukessions
basées sur les cultures maraîchères ou le maTs en saison sèche ; en
hivernage, peu d’espèces maraîchères sont cultivables,bmais i I est
possible de fG& du maïs, du Sorgho, du Ni&é, de I’Arachide, de
1% pa,t* douce,. . .
Un pr&I& Inportant risque de limiter les choix en matière de succesions,
c”est celui des Amatodes, qui se développent rapidement en sols sableux, un
espacement du retour des.plantes sensibles ainsi que la culture de plantes
_._ . .
._
._- __
._... _‘
‘“pi.+” ‘C&I& I ‘arachide pourra i ent s1 i nposer rapidement ; des travèux pros-
pect i fs restent à condu ire dans ce d&a i ne.
Si les problèmes de préparation des sols sont peu aigus, les récoltes des
espèces maraichères demandent+ par contre beaucoup de ;travail, et celà sera
.

9
aussi B prendre en &e pour le choix des calendri&s, ainsi que les varia-
tions saisonnières importantes des prix.
l.l.d$. Les culture perennes :
,b
. 1
Cel les-ci sont un peu :a part, dans la mesure où elles posent moins
d13 problème de calendrier une fois leur installation réalisée ; peu de cultures
perennes sont actuel lement prat iquées, plusieurs types pourraient se développer
dans l’avenir :
; l’arboriculture fruitiè-, pour laquel le les terres de Fondé ou & Jeeri sont
-
-
les plus favorables ; certaines espèces à cycle assez court comme la banane
peuvent rentrer dans des successions avec des cultures annuelles.
b
. les plantations ligneuses pour le bois de chauffe ou les perches, dans tous
--.-------
les types de sols, sous forme de haies br i se-vent, en part i cu I i er autour des
cultures sensibles à I’harmattant (effets restant à préciser).
.
I es CU I tures fouryagères, possibles dans tous les types de sol avec quelques
-.----
-
-
précautions à l’implantation (Panicum, Ekachiaria,
Pennisetum en coursde test)
1.2. LES PROBLEMES LIES A LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS :
L’intensification de la production dans la Vallée dépasse vite Ies
abject ifs d’autoconsomnat ion des paysans, et les problèmes de commercialisation
sont donc centraux pour I a mot i vat ion des producteurs.
Seu I s pour I ’ instant ne posent pas de prob I ème :
.
le riz dont la consommation au plan national fait que l’achat est garanti,
--,--
-24 un prix lui aussi garanti ; sans exclure des possibilités de vente au marché
parallèle plus rémunérateur. I .I n’y a donc et n’y aura pas avant très longtemps
de problème de commercialisation, et le riz représente par excellence la sé-
c
curité f i n a n c i è r e - l e s p a y s a n s ; c’est un atout énorme pour cette CU Iture.
la tomate industrielle, dans la moitié aval de la vallée où collectent les
w--p
us ii nes et les bana-bana ; les usines sont actuel lement loin de tourner à
leur pleine capacité, les surfaces et les rendements peuvent donc augmenter
à court-terme ; mais on risque de passer à une situation de saturation dès
que la mise en valeur du Jeeri sera lancée ; les capacités d’extension des
_ - -. .
_
. _
&bouch& burra i kt .‘tà i Le I ‘objet d’études.
pour les cultures maraîchères et les cultures fruitières, les marchés locaux
-
-
-
-
-
---------------11_
du Fleuve sont très exigus, il suffit que quélques producteurs se lancent

pour Iles saturer. Le ‘développement de ces activités est très étroitement
Ii& B l’organisation (spontanée ou induite) & fi.lières de commercialisation
.
sur Dekar ou& I’exportetion, et ceci devrait faire l’objet d’études prdcises ;
les pe3wpectives senblent plus favorables pour l’oignon, la poiwne de terre ou
le piment que pour les légwes fra;s:
. Pour ces ckréales autres que le riz, la situation est beaucoup moins favora-
ble que pour celui-ci : même si un marché local existe, aucune garantie
cl’6couIement des product ions n’est assurée ; celà pourrait limiter fortement
l’intérêt de ces cultures si de nouveaux débouchés ne se créent pas (riz de
maISI, transformation en aliment du b&aiI,...) ; pour le blé, une demande
existe, mais c-te-tenu des risques liés à cette culture, il faudrait des
prix très attractifs.
1.3. LES PROBLEMES LIES A LA GESTION COMMUNAUTAIRE DE L’EAU ET DU MATERIEL :
Si pour des producteurs privés indépendants l’autonomie est totale
en matière de choix des cultures et de degré d’intensification, il est loin d’en
être de même dans.les casiers paysans SAED, du fait de la mise en cormwm d’un
cet-taim na&re de facteurs de production ; celà risque de se répercuter sur- les
possibilités d’intensification et de diversification à deux-nÏ veaux :
- auniveau du choix des cycles et des esnèces à cultiver : il n’y a pas
de cllef de répartition des coûts d’irrigation ou de-travail du sol souple
lorsque I ‘on n’est plus dans un système “forfait SAED’ :Ofl ne fait que
r6partir les charges collectives au prorata de la surface ; ceci bloque le
plus souvent pour les paysans les possibilités de cultiver des plantes
différentes au sein d’un même groupement,ceIIes-ci ayant des ex gences en
matiére de préparation des sols et d’irrigation différentes,car
on ne sait
plius comment répart&Jes charges si tout le monde ne fait pius parei I ; la
diversification des espèces et des cycles risque donc de souffr r dans
l’avenir de cet état de fait si on ne trouve pas de systèmes de répart iti on
autorisant plus de souplesse
audan des techniques.susceptibles de favoriser la double-culture: unediver-
-
-
_--------II_
- - -
s,i;f I cdt’i on : &S &ho i x techn i ques,. enoart i CU I i er pour I a préparat i on des sol s nous
_. . _ __.
‘kemble~ri6CeSsaïré @5u+-lin71ter l e s gouCo6 d’ét&g~ëmë&‘-i
&;S CëÏ& ~ -
pose ,des problèmes lorsque le matériel est en gestion coimnunautaire,
c a r
on sait mal conwnent rkpartir les charges différentiellement si tout le monde
n’emploie pas les mêmes techniques : o n c o n s t a t e a i n s i q u ’ i l e s t p l u s f a c i l e

de faire du non-travaii du sol avec des paysans faisant appel au travail en régie
.1
qu’avec des groupemmts du type “CUMA” où un accord globa I est nécessaire. LA
$42,
aussi de nouvelles clés de rbpartition des chargeS sont B pa~nrv oir si on veut
favwiser une diversification + preques.
..
. :
_
. à l’inverse cependant, l’émergence d’agriculteurs privés autonomes n’est pas
toujours un gage d’intensification : ceux-ci ont d’une part un abject if
d’occupation foncière très net actuellement plus’qu’un objectif d’intensifi-
cation,et d’autre part ils disposent souvent de.geu de moyens pour aménager
les terres dont i I s d i sposent , ce qu i se traduit: par des eménagements
&ires,où le contrôle de l’eau n’est pas très bon. Parallèlement 23 la
distribution des terres devrait donc se mettre en place des circuits de fi-
nancefnent des aménagements et de l’équipement 4% ces agriculteurs.
:: , :,
1.3. 3:s PROBLEMES D’APPROVISIONNEMENT EN lNTRANTS<
Les observations récentes sur le désengagement de la SAED en la matière
sont assez i nqu iétantes sur I e terra in : il y a peu de choses en place pour se
substituer 3 l’approvisionnement SAED et au crédit que tel le-ci fourniksait
Fatuitement.
Les paysans qui se lancent dans des cultures de riz de saison sèche, ou
ceux qui veulent faire de la diversification se retrouvent un peu seuls actuel-
I emnt , il faudrait veiller à ce que cette situation s’améliore si on veut
pwmouvoir la double culture.
1.4: LES OBJECTIFS DES PAYSANS :
Ceux-ci sont assez variés; et ne correspondent pas forcément toujours
à l’objectif gouvernemental d’accroissement de la production céréalière.
.
-y
* Objectifs de production : la production vise à kmplir deux objectifs
winc:ipaux pour les paysans de la vallée du Fleuve :
* assurer l’autoconsonmation f a m i l i a l e : ‘+&i concerne essentiel lement
la production des c&is,les, base de l’alimentation familiale ; la
riziculture, de par les rendements élev+ obtenus a l’hectare, rempl it
-...
.-I.
-bieri-cette -fkmctk+et dewait .gat&r &tirô Le .p&dminant..d,ans...~ “,.__
.y;,
/
l’avenir ; mais celè n’exclut pas que,&putres céréales puissent être
(p: :...
I
. ,
cultivées, soit pour varier l’alimentatfon (goût marqué pour le ma75
ou l e sorgho dans certa i nes zones), sot;&. parcequ ’ i nt erfke un ob ject i f
6. :&,

la’CIiversification”
va-alors souvent dans le sens d’une extensification du
syst&ne de culture irrigué ; dans la partie amont de la vallée, les cultures
*redit iome I les reprbsentent un moyen moins. coûteux d’assurer çet &j,ect if, et
concurre.ncent danc les cultures.irrig$ps, les bonnes annkes; ces dernières
représenItent cependant’ une s&urité tr&s .inportante.
assurer des revenus monétaires : ccmmw on l’a vu p-lus haut,leriz présente I’é-
-m
norme avantage de ne poser aucun problème de comnercialisation, et cotrpte
tenu dles rendements élevés qui peuvent être obtenus, est donc une culture
intéressante, et sûre, pour remplir cet objectif. Cependant, d’autres acti-
vites peuvent également viser cet objectif :
*
les culture maraîchères et la tomate industrielle, surtout en aval ; les pro-
duits bruts élevés 21 l’hectare sont un gros atout pour ces cultures, mais
ellefréclament aussi des charges élevées, sur lesquelles les paysans Iltirent”
au maximum. ;
le peu d’encadrement de ces productions n”est pas fait pour
accdlérer l’intensification.
I ‘6: levage, pour I equel cependant les paysans ne sont pas prêts à assumer

des charges importantes : celui-ci .fonctionne surtout soit en extensif sur les
pâturages nature I s, so i t en Hrécupérateur”
de sous-produits agricoles gratuits
ou peu coûteux, avec des aléas très fort selon le climat de l’année.
les activités extra-agricoles, migratoires ou locales, sont souvent le moyen
priviiegié de remplir cet objectif monétaire si l’opportunité se présente.
L’inté:r&t;.des paysans pour l’intensification peut être alors très (imité
un~mne le montre l’exenple de Ndo&o-Thiago ou de nombreux P.I.V. de la zone
Matam-E3akeI où l’agriculture a surtout un objectif de sécurisation de I’au-
toconscnwnat i on.
c
II semble qu’i I ‘manqGZoujo&s à la région les “cult’ures de rentea qui lui
ont fa,it défaut parle passé et initié l’émigration ; un effort d’innovation
est à faire pour trouver des cultures pouvant fournir aux paysans des revenus
mon&a.ires inportants.
Peut-être faudrait-i I tester de anouvel les” plantes,
tebac, coton, fruits, oléagineux, etc...
. . .
. .
-.
_..__
-_
.
._
diljectifs de rkbction des charges : Avec l’augmentation du prix des intrants
et les difficultés d’accès au cr+dit,
les paysans visent souvent à diminuer les
charges, qu’ils jugent trop élevées, quitte 3 avoir des rendements plus faibles,
les deux termes charges et produits-brut n’étant pas forc&nent raisonnés
>

avek l ’ a u t r e , 8
lorsque ce ne sont pas directement
en lilai50fl
l’un
*
les produits de la culture qui s&ent B en financer les charges (revenus
, +ik&..
extra-agricoles,
revemus de la vqntc d’animaux,...). Cet objectif favorise
.+.z~ . .
dans certaines zones la divwsifi I.,, ion des cultures (maïs ou sorgho vus
Y
, I
wme plantes “moins chhres”), msi$ne va pas tel lement dans le sen,s du déve-
loppement de Ces cultures comme actgvités prodwckives et financièrement
rentab I es.
. objectif fonciers : Un objectif important pour tous les paysans de la vallée
estde contrôler le plus possible de terres aménagées, pour assurer l’avenir
de leur exploitation, ce I u i & I &rs enfants presents, et I ‘éventue I retour
des m i grant s .
cette “course àla terre” peut avoir comme corei laire une extensificat ion
des prat i ques, la main-d’oeuvre et les disponibilités monétaires n’étant pas
t’oujours suffisantes pour cultiver intensivement toutes les terres. La
gratuité de I ‘accès à la terre, les perspect i ves ouvertes à court terme par I es
barrages, ainsi que la conscience des I imitations fo.ncières qui intervien-
dront, jouent dans ce sens.
L’occupation d’une parcelle ne revêt encore pour l’instant qu’un
caractère souvent un +u provisoire : des réhab i I i tat ion aux extens ions, des
créations de nouveaux périmètres aux réorganisations des groupements, les
paysans se trouvent souvent à avoir changé de parcelle physique au bout d’une
*
dizaine d’année, ce qui n’encourage guère les a&I:iorations foncières sur
ces parcelles (planage, future organique, engrais de fond, plantation d’ar-
b r e s , . . . )
un objectif d’autonomisation se développe parallèlement
à cettecourseau foncier
.
-e
aménagé “SAW : là où de’fa,terre est disponible, et lorsqu’ils ont quelques
moyens pour l’aménager, les paysans cherchent à contrôler des parcelles tota-
lement privées, i ndépeedantes de i a SAED et des foyers, sur Sesque I les i I s
ont toute latitude pour mener les cultures qu’ils veulent. Ces parcelles
sont donc souvent exploitées assez intensivement, et de façon diversifiée,
même si l’absence de moyens suffisants pour investir dans un aménagement cor-
rect ou dans des intrants I imitent’ 3’intensif icat ion. L’objectif de produc-
tion de ces parcelles est en généraf monétaire
; la parcelle SAED de riz
a s s u r a n t l e v i v r i e r .
._.
_
.
.- ..-_. - -..
.-.
_
_

14
2 - !,ES AUTRES C CNPOMJTESDES SYSTEMES DE PRODUCTION :
Cm nous I ‘avons vu, un certain nombre de ces composantes inter-
ferent &tablemerrt avec la culturè irriguée en particulier au niveau des
objectifs assignés à celui-ci. Le déve loppement des systèmes de cu J ture
irri~guée, essentiel lement exogène, induit des modifications dans le fonc-
t i onnement des autres composantes,
et dans l’équilibre global entre les
activités :
. &s systèmes d’hlevage ont considérablement évolué dans la rone,sous I’in-
fluence de la sécheresse et du développeme nt de la culture rriguée ; au
vu de la situation des années un peu moins défavorables, il semble que ce
soit surtout à cause de la sécheresse que l’élevage utilise largement les
sous-produ i t s . Jks que les pâturages naturels sont disponib es, leur exploi-
tation est prioritaire. L’extension des endiguements limite progress i vement
les pâturage de décrue en saison sèche, I’uti Jisation des sous-produits à
cette saison devrait donc s’amplifier dans toute la vallée ; cette utili-
sation peut être extensive (pâturage libre dans les parcelles), localisée
au b&aiJ de case, ou rentrer dans le cadre d’une intensification plus
gllobale (achat de son, tourteaux, mélasse, etc...) ; le développement de
cu I tures fourragères paraît encore
incertain, et très I ié à J’évolution
des autres possibilités d’alimentation (pluviométrie, circuits des sous-
produits) ; les perspectivcsenmatière de traction animale sont encore
plus hypothétiques ; c’est plus à travers l’occu+tion de l’espace, les
disponibilités en sous-produits; et la génération de revenus à capitali-
_ ser que la culture irriguée interférera à court terme avec l’élevage.
L’utilisation des déjections ne paraît pas appellée à prendre beaucoup
d’anpleur sur les grands casiers irrigues, vu le caractère encore la’rge-
mrnt extensif de l’élevage ; les faibles disponibilités gagneraient à
-
-
être concentr6es sur les petites parcelles individuelles autonomes bien
a(oproprikes, où se pratique le maratchage.
On peut enfin noter qu’il n’est
pas rare que le petit élevage serve à fournir la trésorerie pour faire face
à certaines charges des cultures.
. Ja situation des cultures traditionnel les
est très variable dans le temps
,. - - .-- -..- . --_ -__ _.._ __I
- _-._. _ ._
et dans 1 ‘espace ; el les occupent actue I l ement une $‘a& dëbl G’ën 6 I us
f,aible, relativement, au sein des systèmes de production, surtout en aval
du fait de ta sécheresse et du développement de la culture.irriguée :

- kis cultures de waa lo sont trks c&endantes de la crue ; 8 J les
SOd
toujours pratiquées par les paysans dès qu’ils en ont l’opportunité, car
elles sont peu exigeantes en investissement, travail ou intrants. les
psrspect ives sont assez sc&res pour ces cultures, avec d’une part
l’endiguement progressif des cuue‘ttes pour la culture irriguée, d’autre
part la régularisation avec Manantali,
et l’incertitude sur sa gestion
(possibi ! itks et effets de la “décrue control&“dans laséquence sèche
actuel le ?).
-- &s cultures sur berges sont moins sensibles à l’ampleur des crues, et
connaissent une évolution notable vers le maraîchage, surtout dans le
Delta ; cette évolution risque cependant d’être un peu contrariée par
Diama, qui retiendra l’eau plus haut et plus Iongtenps, ne laissant les
“Tack” se découvrir qu’a une saison où le climat est moins favorable
(décallage vers la saison skche chaude) ; celé peut aussi concourir à
faire “sauter le pas” vers des parcelles irrigués à ces cultures.
-. les cultures pluviales sont pratiquées sur des terrains actuellement non
- - - -
ou très peu concernés par les aménagements (sauf les Fondé à Dakeil), et
abondants en surface ; elles se maintiennent tant que la pluviométrie le
permet, car et les sont très peu coûteuses ; I es “bonnes” années et surtout
en amont, elles peuvent concurrencer très sérieusement la culture irriguée,
tant au plan de la satisfaction des objectifs de production (vivrier surtout,
mais aussi revenus monétaires dans la zone de Bakel) que du calendrier de
travail (très set& vu l’étroitesse de la saison des pluies, donc priori-
taire). Dans la zone amont, où la pluviométrie o&ille entre 300 et 900 mn
selon les années (Bakel), I ‘irrigation a certe sa place pour sécuriser
- les systèmes de production, mais elle paraît peu à même de remplacer un
developpement des cultures pluviales, moins coûteux en investissement
(mais dont les potentialités restent à définir).
L
-- &s autres activZZ traditionnel les : la cueillette a pratiquement dis-
w-q, et la pêche a beaucoup regressé du fait de la s&beresse, elle n’a
pllus qu’un poids marginal, sauf localement ; elle prenddeplus en plus
I”aspect d’une activité saisonnière, et souvent migratoire.
les revenus extra-agr ico I es ont une’ importance très grande dans I e
II
.-.._ -. _ ._ .-. ._ ..-- _.-_-.. ._. - .-_ __.
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.
_ -. _
fond i on nement des unités de production agricole, et de “leur niveau
d+ndent souvent les .objectifs et les moyens Iergent, travai 11,
affecté à I ‘agriculture, encore peu capable de les concur rencer. Actuel-
lement ces revenus peuvent servir B payer certaines charges de la cullture
irriguke, mais i I est rare qu’ils ‘y soient réinv&tis ‘& façon inportante
.‘.

1 6
(aménagements, mater iels), la priorité étant plutôt à l’amklioration du
niveau de vie, et ce d’autant plus que les aides extérieures (via Sa SAEO
ou les 0NG)prennent en charge la réalisation des infrasctures et le matériel
pour l’irrigation.
.
L’iivolution peut se faire dans plusieurs directions : ces activités et
revenus peuvent constituer un frein 21 l’intensification et à la double
culture, mais ils pewent aussi servir à financer des intrants et de la
main-d’oeuvre voire du matériel ; les conditions d’accès à la terre, et les
revenus attendus & l’agriculture orienteront largement les choix.
Les perspect i ves d’évol ut ion des systèmes de product ion sont donc assez
larges, et beaucoup de facteurs interagissent avec le fonct ionnement du
système de culture irrigue ; proposer des “modèles” rigides serait dan-
gereux, voi re du temps et de l’énergie de perdu. L’évolution des systèmes
de producti on est avant tout l’affaire des paysans, mais on peut l’orien-
ter de mani ère assez souple par
- une politique foncière : condiit ions et coût d’accès à
la terre,
tai I le des attributions,. . .
Ce problème est central, pour le niveau d’exploitation
et la reproduct ion d’aménagements coûteux
- une aide à la gestion des groupements, de façon à ce que ce soit une
structure peu contraignante pour les paysans, laissant le plus possi-
ble à chacun le choix des techniques et des assolements qu’il
désire pratiquer
- une politique de crédit vers les groupements et les privés, pour
qu’ils s’équipent correctement et puissent se fournir en intrants.
- une incitation à la production par le biais du développement des
débouchés, l’organisation de filières,et la recherche de nouveaux
produits sCzGtibles de fournir aux paysans les revenus monétaires
qu’actuellement ils vont plutôt chercher dans les activités extra-
agricoles
- l’ouverture de nouveaux types d’aménagements comne les pivots aux
pay=ns ; les modal ités de cet accès et de la gestion de l’ensemble
. .- ” .-.-. _-
. - . -.
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.
re&a& à-&udler.
--.
.

- Les observations agronomiques menées en cours de cycle ont
port4 sur la levée, le taillage, la date d'épiaison, la hauteur des tiges et
sur I'estimation du rendement (grain paille) et de ses difrerentes
composantes (nombre d'épis, rendement ballage poids dé 1000 graines.
Enquêtes d'opinion :
Des visites sont organisées avec un certain nombre de paysans
au moment de l'épiaison et durant la phase maturation du grain . L'objectif
ici citant de recueillir l'avis des paysans sur le matériel amélioré par
rapport à leur propre variétés locales. En même ils exprimeraient leurs
criteres de choix d'une variété.
Interprétation
les tests de faisabilité',' en première année ne se
prêtaient pas à un traitement statistique compte tenu de leur nombre trés
limite.
L,'interprétation agronomique a été plutôt privillégié.
- La mise en place d'essai classique (dispositif avec répétition)
devrait aboutir à des conclusions statistiques permettant ainsi de
comp:Leter l'intenrprétation agronomique.
- Toutefois on doit bien prendre la précaution de limiter les
résultats abtenus dans leur domainen:de validité et éviter une extra -
pollution, hâtive. La forte héterogeneité du milieu et la diversite des
pratiques en champ paysan exigent la mise en place d'un grand nombre d'essars
avant de pouvoir aspirer à une extrapollution quelconque.
IIJI Discussion
donné
- Etant Vla bonne pluviométrie qui a marqué la période de l'étude
on a pas pu juger du comportement des variétés en condition de sécheresse.
- Cependant on a pu mettre en évidence
en sol argileux trés
dégradé, un effet variétal dans le système mil/arachide uniquement.Ici
la variété Souna III semble la moins adaptée alors que les deux variétés
IBV 13001 et GAM8203
(H766) mêmes si
elles y donnent des niveaux rende-
ments comparables au témoin local, comportent cependant un certain intérêt
du fait de leur précicoté. En effet leur mise en culture permettrait une
réco.Lte précoce du mil laissant aussi une plus grande latitude aux paysans
pour le sou.Levage de l'arachide ; car il importe de noter que dans ces
sols argileux de plateau une intervention tardive risque de compromettre
le soulevage de l'arachide compte tenu de la vitesse de dessechement de
ces sols qui prennent rapidement en masse.
- Aussi l'étude a permis de confirmer le potentiel de rendement
mi.1 grain p.Lus élevé en sol sableux qu'en sol argileux et de montrer
dans les premiers types de sol l'absence d'effet variétal.
- Enfin, il n'a pas été noté en cours de l'étude une interaction
varicité x engrais. A la limite l'apport extérieur d'engrais minéral a
tendance à stabiliser la production mil grain à un niveau comparable pour
L'ensemble des variétés.