REPUBLIQUE DU SENEGAL (Un peuple-Un but-Une foi)...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
(Un peuple-Un but-Une foi)
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Ministère de l’Agriculture
Institut Sénégalais
Centre Nord Bassin Arachidier
de Recherches Agricoles
URR4
1.S.R.A
Par
Mbène Dièye FAYE
FEVRIER 96
ISRA / CENTRE NORD BASSIN ARACHIDIER BAMBEY (CNBA)

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Les activités de recherches socio-économiques ont porté pour la campagne 1995/96
sur le suivi des techniques de stockage du niebe sec, de la commercialisation du
niébé de semences et de consommation et sur les études d’impact des variétés
améliorées de niébé et de mil qui sont vulgarisées en milieu paysan. L’accent a été
mis dans le cadre de ces études sur les taux de pénétration et sur les appréciations
paysannes dans les nouveaux sites d’introduction de ces variétés. Avant de livrer
les résultats des activités régulièrement menées, il s’avère nécessaire de rappeler
quelques données sur la production nationale du niébé au Sénégal.
1. DONNEES SUR LA PRODUCTION NATIONALE DE N IEBE
Suite à une production relativement importante qui se chiffrait à 58000 tonnes en
1993194, les superficies emblavées en niébé ont enregistré une baisse de plus de
22% durant la campagne 1994195. Celle,‘ci sont de 91000 ha seulement contre
118000 ha en 1993. C’est ainsi que la production a connu aussi une diminution de
50% en tombant à 29000 tonnes. Cette baisse de la production nationale de niébé
est expliquée par les paysans comme étant une conséquence des contraintes
rencontrées en 1993 pour écouler leur produit.
Ainsi, la rareté du niébé sur le marché, combinée à l’effet de la dévaluation du franc
cfa irntervenue en janvier 1994, a fait que les prix de vente ont monté
progressivement avec un plancher de 60 fcfa/kg.
Le besoin en matériel de stockage s’est donc fait moins sentir même dans le nord et
le centre nord du bassin arachidier principale zone de production de niébé au
Sénégal.
Pour la campagne 1995/96, on a noté une augmentation de 7% des superficies
emblavées; ce qui s’est traduit par un accroissement de la production de 45% par
rapport à 1994195. Selon les paysans interrogés, trois raisons fondamentales
expliquent cette augmentation des superficies:
- Les prix intéressants notés sur le marché ;
- Le manque de semences d’arachide qui fait que des parcelles initialement prévues
pour l’arachide sont emblavées en niébé ;
- Les problèmes que rencontrent certaines variétés d’arachide pour boucler leur
cycle particulièrement dans les régions de Louga et de Diourbel.

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II. SUIVI DES TECHNIQUES DE STOCKAGE UTILISEES
L’objectif du suivi est de recenser les différentes méthodes de conservation utilisées
en milieu paysan. Cela permet d’avoir une idée sur le niveau de connaissance et de
maîtrise par les paysans de ces nouvelles méthodes mises au point par la recherche
et diffusées en milieu paysan. II s’agit des méthodes suivantes :
- le traitement pré-stockage à l’énergie solaire qui consiste à étaler une toile noire
de 3 m x 3 m sur un matelas de paille dans un milieu ensoleillé pour y verser les
graines et les recouvrir ensuite d’une toile claire pendant au moins trois heures de
temps avant de stocker le niébé. Cette technique permet de tuer les bruches et les
oeufs ;
- l’utilisation de la cendre qui limite la propagation des bruches : La technique
consiste à mélanger des quantités égales de niébé et de cendre bien tamisée,
avant de verser ce mélange dans un canari et de compléter ce remplissage avec la
cendre,
- la méthode des trois sacs qui consiste à utiliser un triple ensachage pour
conserver une bonne qualité du niébé en empêchant le développement des
bruches,
- l’usage de fûts métalliques qui consiste à remplir complètement les fûts de niébé et
de les fermer hermétiquement avec une fréquence d’ouverture bien définie.
En plus des villages de Ndatt Fall et de Ndiallouye Marone, traditionnellement
suivis, ceux de Nékhédj et de Ngueune Sarr ont été retenus cette année pour y
recenser les techniques de stockage utilisées. Les villages ont été ciblés pour deux
raisons essentielles:
- la première raison est que ces deux villages sont respectivement dans les régions
de T’hiès et de Louga qui constituent les principales zones de production de niébé
au Sénégal;
- la seconde raison est que ces villages sont nouvellement impliqués dans la
conduite des essais Mini-kits et que les groupements n’ont pas bénéficié des fûts
métalliques qui étaient offerts gratuitement aux paysans par le programme de
recherche collaborative ISRAKRSP niébé.

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Toutes les méthodes de stockage ont été recensées au niveau de 10 carrés, soit 5
dans chaque village.
Les resultats des enquêtes ont montré que les paysans, aussi bien à Nékhédj qu’à
Ngueune Sarr, reconnaissent l’efficacité des fûts métalliques qu’ils utilisent déjà
comme moyens de stockage. Dans ces deux villages, 50 fûts ont été recensés (27 à
Nékhedj, 23 à Ngueune Sarr), soit une moyenne de 5 fûts par carré. Le tableau 1
montre comment les quantités de niébé stockées sont réparties entre les différentes
méthodes de stockage recensées.
Tableau 1.: Répartition des quantités stockées (%) selon les méthodes.
Fûts métalliques Sacs
Bidons
Autres
Ngueune Sarr
80
12
7
1
Nékhedj
75
13
9
3
Les fUts utilisés dans ces villages sont des emballages d’huile vides qui peuvent
conserver jusqu’à 160 kg de niébé sec. II a été constaté lors du suivi que les fûts
galvanisés d’une capacité de 45 kg dont le prix unitaire est passé de 7.500 à 12.500
fcfa après la dévaluation, ne sont utilisés que par des paysans qui les ont acquis
gratuitement par le biais du projet de Recherche Collaborative ISRAKRSP Niébé.
Pour les sacs, il s’agit de l’utilisation de sacs de récupération dans lesquels on
ajoute des comprimés phostoxin. La méthode des trois sacs, tout comme celle des
cendres n’est pas encore vulgarisée dans ces villages.
La rubrique “autres” est constituée des moyens de stockage tels que les bassines
en fer, les caisses vides de thé, les bols usés etc... Ces moyens sont surtout utilisés
par les femmes qui stockent le plus souvent de petites quantités destinées à la
consommation familiale.
Dans les villages suivis sur l’utilisation des nouvelles techniques de stockage, les
observations directes ont permis de constater que, le traitement à l’énergie solaire
est une pratique presque systématique en milieu paysan. Cependant, à la place des
toiles recommandées par la recherche, ils utilisent un dispositif conçu par eux même
avec des morceaux de toiles qu’ils rattachent à l’aide d’une aiguille.

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Tandis le suivi est en cours pour 1995/96, les résultats de 1994/95 n’ont révélé
aucune difficulté liée au stockage de la part des paysans, contrairement à 1993. La
production relativement faible et les prix intéressants sur le marché ont entraîné la
vente d’une bonne partie de la production par les paysans qui n’ont conservé que
des quantités nécessaires pour la consommation familiale.
Au niveau des villages de Ndatt Fall et de Ndiallouye Marone, les enquêtes n’ont
révélé aucun changement par rapport à la campagne 1993/94 en matière
d’acq’uisition de fûts métalliques par les paysans.
III. COMMERCIALISATION DU NIEBE SEC
II s’est agi de suivre l’évolution des prix du niébé sec de septembre 1994 à août
1995, en distinguant le niébé de consommation du niébé utilisé comme semences.
111.1. NIEBE DE CONSOMMATION
les enquêtes ont montré que 810 tonnes de niébé ont été exporté en février 1995
vers la Côte d’ivoire sur commande de la Communauté Economique Européenne.
Ces exportations ont été effectuées par l’Union Nationale des Coopératives
Agricoles du Sénégal (UNCAS). C’est là un résultat important dans la recherche de
débouchés qui reste parmi les contraintes majeures qui limitant la production du
niébé au Sénégal.
Sur le plan national, un suivi a été effectué au niveau des marchés locaux pour
apprécier les différents prix du niébé selon que la zone soit une zone de production
ou de consommation. Les résultats de ce suivi sont consignés dans le tableau 2.

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Tableau 2 : Prix du kg (en cfa) de niébé relevé: 1994/95
I
I
Dec Janv. Févr Mars
Juin Juillet Août
125 150 200 200
200 200
200
80
80 80 80
100 100
125
65
80 80 80
100 100
125
65
65 80
100
125 125
100
110 100 85
120
160 160
150
150 150 200 200
200 200
175
125 125 125 150
150 150
150
200 200 200 200
200 200
250
Le tableau 2 montre l’évolution mensuelle des prix notés dans différentes zones du
pays. Les prix les moins intéressants sont enregistrés entre le mois d’octobre et de
novernbre, période à laquelle, dans les zones de production (Sagatta, Thilmakha, et
Louga), les paysans n’ayant pas des moyens de stockage cèdent leur niébé
moyennant des prix relativement bas. Dans les zones dites de consommation, les
prix étaient assez élevés toute l’année: c’est le cas de Koumpentoum, Nioro et
Dakar. Les variations notées dans le temps au cours des campagnes 1993/94 et
1994195 sont illustrés par la figure 1. Les enquêtes sur les prix pour 1995/96 sont en
cours, mais les tendances sont toujours à la hausse et le prix minimal est égale de
80 fcfa/kg même dans la principale zone de production du niébé.

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Figure 1 : Evolution des prix du kg de niébé
Si on se réfère à la figure 1, on remarque entre les deux campagnes 1993/94 et
1994195, il y’a un accroissement important des prix de vente du niébé. La
comparaison des deux courbes montre clairement les écarts de prix entre les deux
campagnes. L’augmentation générale de ces prix pourrait s’expliquer par deux
phénomènes (dont l’un n’exclut pas l’autre):
- la production ayant baissé de moitié, la rareté du produit permettrait aux
producteurs d’imposer un niveau des prix plus élevé que d’habitude.
- la dévaluation du fcfa qui a provoqué une montée des prix des denrées de
première nécessité, aurait poussé les producteurs à augmenter le prnx de vente de
leurs produits pour compenser l’inflation qui a fortement diminue leur pouvoir
d’ac~hat.
111.2. LA COMMERCIALISATION DES SEMENCES DE NIEBE
Les :Semences ont été commercialisées en 1995 par des particuliers, des
Groupements d’intérêt Economique (GIE) et par certaines Organisations non
Gouvernementales (ONG) telles que la Vision Mondiale Sénégal. Elles ont été
livrées avant l’hivernage 1995, le plus souvent sous forme conditionnée.
Les prix des semences ont augmenté cette année par rapport à 1994, année
pendant laquelle les prix n’avait pas pas dépassé le seuil de 350 fcfa. Pour les
variétés améliorées et conditionnées, les prix variaient entre 375 et 500 fcfa contre
175 et 375 fcfa pour 1994. Pour les variétés locales, les prix s’élevait entre 150 et
200 fcfa (semences non conditionnées). C’est la Vision Mondiale qui avait fixé ses

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prix a 375 fcfa pour toutes variétés confondues, avec la particularité que I’ONG
devra récupérer auprès des paysans les quantités de semences équivalentes à
celles qui leur ont été octroyées. Pour la campagne 1995/96, les quantités de
semences distribuées par la Vision Mondiale se chiffrent comme indiqué dans le
tableau 3.
Les GIE intervenant dans la commercialisation des semences ont vendu les variétés
améliorées Mouride et Mélakh à 500 fcfa le kg que le Projet Autonome Semencier
avait pu Conditi#onner pour eux. La commercialisation par ces GIE s’est opérée par le
biais des paysans pilotes auprès desquels les semences ont été placées
Tableau 3 : Les quantités de semences commercialisées par la Vision Mondiale
I Variétés
IQ uantités vendues
I
Mélakh
3584
Mouride
2784
Total
6368
--I
I Ndiambour
1 160
Marne Fama
1848
TOTAL
2008
Source: Rapport Vision Mondiale 1995
II faut noter que sur 8376 kg de semences de niébé mis en place par la Vision
Mondiale, 76% sont constitués de variétés améliorées mises au point par la
recherche, ce qui explique le choix porté sur ces différentes variétés qui sont plus
précoces que les variétés locales.
Les groupements impliqués dans la conduite des essais ont vendu aussi leurs
semences au prix de 150 à 200 fcfa le kg, parce que non conditionnées. Comme
indiqué dans le tableau 4, 776,5 kg de variétés améliorées Mouride et Mélakh ont
été vendues par les groupements féminins, exceptés celui de Semelle et de
Thilmakha dont les membres se sont partagés la récolte pour les besoins de la
consommation familiale.

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Tableau 4. Quantité vendue par les groupements de femmes
Pour le suivi de la commercialisation du niébé vert, en plus des enquêtes qui ont été
menées sur l’axe Thiès Louga en 1994, une prospection dans certains villages du
Centre Nord du Bassin Arachidier a été effectuée. L’objectif de ces enquêtes était de
connaître la place des nouvelles variétés dans le circuit de commercialisation à un
niveau plus proche du producteur.
Les résultats des observations et des entretiens ont permis de noter que les variétés
Mouride et Mélakh étaient vendues au même moment que les variétés locales telles
que Marne Fama et Ndiaga Aw. Ainsi, ces variétés n’ont bénéficié d’aucun niveau
spécifique des prix sur l’axe routier Thiés - Louga. Par contre dans les villages on a
observé que durant la période des récoltes en vert, les variétés Mouride et Mélakh
jouent un rôle très important pour les paysans qui en possèdent. En plus de la
consommation de celles-ci, ces paysans vendent aussi d’importantes quantités de
niébé vert au niveau des marchés de leur localité. Pour mieux cerner la place des
Vari&és Mouride et Mélakh dans le circuit de la commercialisation du niébé vert et
leur impact sur le revenu des paysans, un suivi sera effectué au niveau des villages
de Thilmakha, Ndatt Fall et de Kaïp Dia ,pour mieux apprécier la place des nouvelles
variétés dans la consommation familiale et la commercialisation du niébé vert: ces
villages abritent déjà des essais de démonstration ou sont couverts par le
programme de distribution de semence initié par la Vision Mondiale.

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IV. ETUDES D’IMPACTS DES VARIETES TRANSFEREES
IV 1 MIEBE
L’objectif est d’une part d’évaluer les taux de pénétration des nouvelles variétés
mises au point par la recherche et transférées en milieu paysan, et d’autre part de
recueillir les différentes appréciations portées sur celles ci dans les milieux où elles
venaient d’être introduites.
Pour les essais Mini kit, aucun changement n’a été effectué sur les sites déjà choisis
en 1994. Pour l’hivernage 1995, 11 groupements de producteurs, dont 6 de femmes,
ont participé à la conduite des essais. Ces groupements sont répartis dans les
régions de St Louis (1) Louga ( 4) Thiès (3) Diourbel (2) et Fatick (1)
En plus de ces sites qui ont été choisis pour mettre en place des essais, des
paysans de Douba (Koumpentoum) et de Djiofior ( Fatick), regroupés au sein de
comité inter-villageois ainsi que beaucoup d’autres ONG se sont intéressés
davantage à la culture du niébé. Ces comités et ONG sont même venus jusqu’à
Bambey chercher des semences de niébé pour leurs membres. Cependant, faute de
semences en quantités suffisante, leur demande n’a été que partiellement satisfaite.
Du point de vue extension, les variétés Mouride et Mélakh ont beaucoup progressé;
les départements de Louga, Kébémer et Tivaouane étant presque saturés. Au
niveau des villages sites d’essais, le tableau 4 montre le rythme de progrssion des
nouvelles variétés. Le rythme timide observé à travers ce tableau est liées au fait
que, pour les paysans, en dehors des essais Mini-kit, leur objectif premier est de
pouvoir boucler la période de soudure avec les variétés améliorées. De ce fait, la
presque totalité de la production est consommée en vert et il se pose dès lors un
problème pour les paysans de conserver des semences.
Les villages de Ndatt Fall et de Gatt qui sont d’anciens sites d’essais ont été suivis
pour !Voir l’impact des variétés et des itinéraires techniques transférés sur la culture
du niébé. Pour l’hivernage 1995, les observations sur le terrain ont montré que les
paysans ont tendance à mélanger les variétés pour pouvoir échelonner les récoltes
sur une même parcelle. Comme pour les années précédentes, la précocité et la
haute productivité des variétés surtout pour la Mélakh ont été beaucoup appréciées
par les paysans. Dans les villages suivis, à part les Mini-kit, aucun paysan n’a
appliqué un traitement phytosanitaire dont ils jugent le coût trop élevé.
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Tableau 5. Evolution des superficies emblavées en Mouride et Mélakh (ha)
Villages
1994
1995
Semelle
1
1
=l
Ngueune Sarr
1
1,05
Sine Dieng
7
7,5
Keur Boumi
1,02
1,05
N’dangour
1,05
1,03
Nékhédj
1
2
Thilmakha N’doucoumane
2,5
2,25
Thilmakha Poleck
2
2
Keur Madieng
1
1
TOTAL
17,52
1 i 8,85
Les superficies emblavées mentionnées dans le tableau 5 concernent les Mini kit et
les extensions opérées par les paysans. Elles sont estimées sur la base des
quantités de semences utilisées sachant que la dose à l’hectare est de 40 kg. II a
été noté une évolution de ces superficies dans tous les villages, sauf à Semelle, à
Thilmakha Poleck et à Keur Madieng.
Dans les cas de Semelle et de Thilmakha Poleck, les paysans avait consommé toute
leur production, donc n’avait emblavé emblaver que les essais pour lesquels, les
semences leur ont été offertes par la recherche. Dans le troisième cas par contre, à
savoir celui de Keur Madieng, les paysans mélangent de petites quantités de niébé
difficiles à estimer avec leurs semences d’arachide au moment des semis. Ils ne
pratiquent pas la culture pure du niébé, et préfèrent la Mélakh qui a un cycle cour,
contrairement aux variétés locales qui leur posent beaucoup de difficultés au
moment de la récolte des arachides. Ils récoltent et déterrent la Mélakh bien avant la
maturité des arachides.
II faut noter que dans l’ensemble, la production des Mini-kits a baissé de 32% par
rapport à 1994 (tableau 6). Selon l’avis des paysans, cette baisse de la production
est urne conséquence de la mise en place tardive des intrants qui sont arrivés au
moment où leurs propres champs étaient au stade de floraison et de formation des
premières gousses. Ceci repose alors la problématique des recommandations en
matière de date de semis en milieu paysan.
Cette faible production risque de limiter les possibilités pour les paysans d’acquérir
des semences améliorées de niébé.
_-._ -__-. _.
-. -...
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Tableau 6. Les productions de Mouride et Mélakh (kg) enregistrées.
Villages
Production (kg)
1994
1995
Semelle
140,4
17
S
a
Nqueune r
r
224,5
273
Sine Dieng
298
485
Keur Boumi
213
87
N’danaour
136.2
62
Nékhédi
Thilmakha N’doucoumane
Thilmakha Poleck
Keur Madiena
TOTAL
2211,lO
II502
Dans le cadre du PNVA, Les variétés Mouride et Mélakh ont été introduites en
essais de démonstration dans 14 villages (5 dans la région de Diourbel et 9 dans la
région de Thiès). Partout, les préférences ont porté plus sur la Mélakh à cause de
son cycle court; pour les femmes, la cuisson n’est pas difficile et elle est très
appropriée pour la sauce de couscous.
Les superficies ont connu une expansion de manière générale et plusieurs relations
de collaborations ont été développées dans le cadre des transferst de nouvelles
variétés.
Les enquêtes menées en 1994/95 ont permis de constater que le problème lié au
stockage du niébé s’est posé avec moins d’acquitté cette année. les fûts métalliques
restent toujours la principale méthode utilisée par les paysans. Parmi les nouvelles
méthodes de stockage qui viennent d’être vulgarisées, il n’y a que le pré-traitement
à l’énergie solaire qui est pratiqué par les paysans qui confectionnent un dispositif
de séchage en fonction des moyens dont ils disposent. Des séances de
démonstration de ces nouvelles technologies sont prévues dans le cadre des
programmes collaboratifs.
En ce qui concerne la commercialisation, l’observation des résultats des deux
dernier-es campagnes montre que la tendance générale est à la hausse des prix du
kg de niébé.

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IV. 2 MIL
Le mil est la première culture pluviale pratiquée au Sénégal avec une moyenne de
70% des superficies emblavées par an. Principal aliment de base des populations
rurales, cette céréale reste très importante dans la production agricole des paysans.
Pour améliorer cette production, des variétés de mil ont été mises au point par
I’ISRA et transférées en milieu paysan. Ces variétés sont la souna 3, la IBV 8001 et
de la IBV 8004. Elles ont été vulgarisées il y’a plus d’une décennie. c’est pourquoi
en 1995, le programme de recherche socio-économique s’était fixé comme
objectifs:
- d’appréhender le degré de connaissance des nouvelles variétés par les paysans
- de connaitre les taux de pénétration de ces variétés améliorées de mil.
Pour cela, des enquêtes informelles ont été menées dans 13 villages répartis dans
les regions de Kaolack (3)’ Fatick (3)’ Thiès (3) Diourbel (2) et Louga (2). Ces
villages sont choisis sur la base de l’importance de leur production milicole. Dans
chaque village, des entretiens ont été organisés avec les paysans autour de thèmes
définis en fonction des objectifs que nous nous sommes fixés.
II est ressorti de ces enquêtes les résultats suivants:
S’agissant du degré de connaissance par les paysans des variétés améliorées
Souna 3, IBV 8004 et IBV 8001, le résultat a été que ces variétés sont bien connues
par les paysans et particulièrement dans les villages où des essais de
démalnstration sont menés par des chercheurs ou par les agents du PNVA et dans
ceux couverts par le programme de la Vision Mondiale.
Les paysans se rappellent souvent de manière très vague de certaines variétés
introcluites il y’a à peine une décennie par tel ou tel organisme et qui n’ont jamais été
renouvelées. La principale difficulté évoquée par les paysans était celle liée à
l’approvisionnement en semences améliorées: ce qui ralentit leur diffusion dans les
zones où elles sont recommandées par la recherche. Les paysans sont partout
conscients d’une nécessité de renouveler périodiquement ces genres de semences.
Pour assurer une plus large diffusion des variétés de mil, la Vision Mondiale a tenter
d’encourager la multiplication de ces semences par des paysans pilotes organisés
au sein de groupements. Les actions de ces groupements restent encore à parfaire,
car les quantités faibles de semences dont ils disposent sont mises en place de
maniere un peu tardive, les réseaux villageois de distribution de semences n’étant
__.___._
-...
- . . _
- - .
-
__I_
--13-uI--
--

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pas encore très fonctionnels. Pour l’hivernage 1995 par exemple, rien que dans la
zone de Thilmakha, une demande en semences de mil de 702 kg n’était pas
satisfaite, faute de disponibles. 85 % de la demande était constituée d,e IBV 8004 et
le reste de la Souna 3.
L’insuffisance des semences limite la pénétration des nouvelles variétés de mil.
Ainsi, les paysans utilisent toujours des variétés traditionnelles peu productives et
très sensibles aux variations climatiques.
A la sortie de cette campagne, les paysans qui avaient les variétés souna 3 et 8004
ont préféré beaucoup plus la Souna 3 que la IBV 8004 à cause de sa productivité et
de la taille de ses épis plus longs et plus faciles à manier. Ces appréciations
risquent de modifier la composition de la demande en semences pour l’hivernage
1996.
V. RECHERCHES COLLABORATIVES.
En plus des activités dont les résultats ont été présenté ci-haut, d’autres recherches
ont eté menées dans le cadre de programme financés par le NRBAR. Elles
concernaient les transferts de technologies dans le bassin arachidier. Beaucoup de
chercheurs étaient impliqués dans ces activités qui devaient être menées en étroite
collaboration avec les ONG suivantes Action Humanitaire et Développement Intégré
(AHDIS) basée à Bambey et RODALE Internationale basée à Thiès.
Avec AHDIS, la technologie transférée portait sur l’utilisation des résidus de
poissons comme fertilisant agricole par les paysans. Cette technologie a été
transférée dans 6 villages répartis dans les régions de Thiès(3), Fatick(2) et
Diourbel (1). Trois groupements et trois paysans pris individuellement ont participé à
ce transfert.
Les études de rentabilité effectuées à cet effet ont montré que la technologie est très
rentable dans les villages si on la compare à l’engrais minérale.
Cependant, les paysans ont émis des réserves quand à la faisabilité de la
technologie dont l’adoption risque d’être limitée par les difficultés liées à
l’approvisionnement en résidus de poissons.
Avec RODALE, les technologies transférées sont: les variétés de niébé, de mil et la
fumure organo minérale. Le transfert n’a concerné que le village de Ndof situé dans
la région de Fatick.

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A l’issu d’une évaluation par les paysans des technologies qui leur sont transférées,
la principale contrainte a été que les objectifs du programme n’ont pas été atteints
car les activités avaient démarré avec beaucoup de retard par rapport au début de
l’hivernage dans la zone. La recommandation générale a été la mise en place très
tôt des intrants afin de pouvoir se conformer au calendrier des paysans.
Aussi, 3 nouveaux villages ont été atteints dans le cadre des recherches
collaboratives avec le NRBAR et 14 autres avec le Programme National de
Vulgarisation Agricole (PNVA) dans les régions de Thiès et Diourbel pour mieux
confirmer les performances de la variété Mélakh en pré-vulgarisation
VI AUTRES ACTIVITES
Atelier de formation sur la Méthode Active de Recherche Participative (MARP). Mars
199% Kaolack
Application de la MARP au thème “Pratique de la jachère dans le bassin arachidier”:
Avril 1995
Application de la MARP au thème Fertilité dans la zone de Fatick. Mai 1995
Enquêtes sur “Prioritisation par les paysans des espèces ligneuses à usages
multiples dans le centre nord du bassin arachidier. Mai 1995
Les rapports concernant toutes ces activités sont disponibles à la documentation
CONCLUSION
Une connaissance de l’importance des fûts métalliques utilisés dans certains
villages (Nékhedj et Nguene Sarr) a été constatée. En effet, 50 fûts ont été
enregistrés dans ces 2 villages soit 5 fûts par carré. D’ailleurs 80% des quantités
stockées le sont dans des fûts métalliques. Cependant aucune information relative à
une acquisition nouvelle de fûts n’a été notée.
L’utilisation de l’énergie solaire comme méthode de pré traitement des graines de
niébé! et d’une pratique systématique courante chez les paysans même si le
dispositif utilisé n’est pas conforme à celui recommandé par la recherche.
II serait intéressant de les évaluer afin de connaître leur efficacité pour pouvoir les
améliorer.
Le suivi des techniques de stockage a montré que les quantités conservées ne
dépendent seulement des moyens disponibles mais aussi des prix notés sur le

16
marché. C’est ainsi qu’en 1994/95, les prix intéressants ont poussé les paysans à ne
conservé que de faibles quantités malgré la disponibilité de fûts.
Le suivi de la commercialisation effectué ces deux derniers années a montré une
évolution progressive des prix aussi bien pour le niébé de consommation que pour
les semences. Le seuil est passé de 60 à 80 fcfa / kg durant entre 1994 et 1995.
Cette hausse est liée en partie à la baise de la production observée en 1994 et à
l’effet de la dévaluation que les producteurs cherchent aussi à atténuer.
Pour les ventes en vert, aucune différence n’a été notée sur les prix entre variétés
locales et variétés améliorées.
Les enquêtes menées sur les taux de pénétration des variétés améliorées du mil ont
montré que ces dernières sont bien connues dans la zone ciblé et particulièrement
au niveau des villages ayant abrités des essais de démonstration.
Pour le niébé par contre, les régions de Louga et de Thiès sont presque saturées en
Mouride et Mélakh par le programme de vulgarisation initié par la Vision Mondiale et
qui couvre ces deux régions.

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Missions étrangères reçues:
Dr Tony Hall et Jeff Hellers Partenaires américains de l’université de Californie
Riverside. Septembre 1995
Dr Andrews professeur à l’université de Nebraska US consultant USAID dans le
cadre du programme NRBAR. Octobre 1995
Voyage à l’etranger pour mission:
Septembre 1995: Conférence mondiale sur le niébé à Accra au Ghana;
La principale difficulté rencontrée dans l’exécution de ce programme est le retard
dans le traitement et l’analyse des données collectées du fait d’un rnanque d’outil
inforrnatique. Le seul ordinateur qui est disponible est utilisé par plus de 5
personnes.