Progrès techniques et satisfaction des besoins légumiers dakarois : un regard sur l'horizon 2001
INSTITUT SEN
RECHERCHES
REFLEXIONS
ET PERSPECTIVES
PROGRES
TECHNIQUES
ET SATISFACTION
DES BESOINS
LEGUMIERS
DAKAROIS
.
UN REGARD
SUR L’HORIZON
2001
.
l
A SECK
isss
oXfo-mw
-j/OL 2
N 01
1991

ISRA
Institut S&kgslais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sénégal
m
212425/211913
Telex - 61117 SG
TLC 220375
Document rkalis6 par
la Direction des Recherches sur les SystBmes Agraires et I’Economie Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
m
340442
Pape Abdoulaye SECK,
Docteur sp6cialis6 en Analyse et politiques
6conomiques agricoles
Chercheur au Centre de Recherches
pour le D&eloppement de I’Horticulture
CambBrBne
0 c ISRA 1991
Cmceptia~
et r&lisatbn UNIVAL-ISRA

Isra
- Réflexion13
et Perspectives
- Vol. 2, ne 1 - 1991
PROGRES TECHNIQUES
ET SATISFACTION
DES BESOINS LEGUMIERS
DAKAROIS
UN REGARD SUR L’HORIZON
2001
I P. A. SECK
Chercheur de I’ISRA
Direction des Recherches sur les Systèmes Agraires et I’Economie Agricole
RESUME
Nourrir sa population sur une base essentiellement nationale est un pari difficile que tentent
de réaliser plusieurs pays en voie de développement. La recherche agricole est constamment inter-
pellee pour apporter sa contribution
face B cette préoccupation.
Dans cet article, nous évoquons un cas précis, celui des legumes et nous nous posons la question
suivante : grâce aux innovations technologiques mises au point par la recherche maraîchkre séné-
galaise, est-il possible d’assurer une modulation entre rythme de production et rythme de commer-
cialisation ?
L’univers d’observation de base est la région de Dakar ; celle-ci mobilise 40 % de la consom-
mation légumière nationale. En outre, elle est à la base des importations Blevées auxquelles fait
appel le Sénégal pour la couverture de ses besoins legumiers.
Le raisonnement mené permet de noter que le déficit légumier dakarois peut effectivement être
atténué si on arrive à assurer une large dif!ksion des acquis de la recherche maraîchère. Cependant,
dans l’état actuel des connaissances, il e;it illusoire de penser que l’autosuffisance
légumière est
réalisable. Les légumes qui poseront le plus de problèmes d’approvisionnement,
dans le temps, sont
le manioc, le navet, la pomme de terre, la carotte. “Le commerce international des fruits et légumes
obkit à une logique Nord-Sud suivant les habitudes et les climats”. Ce qui repose la nécessité de
‘~réhabilitation”
des recherches sur les légumes d’exportation
pour une prise en compte de la loi
des avantages comparatifs.

‘l,
INTRODUCTION
‘\\
‘.
<>
.>b
Dans cet article, il s’agit d’estimer les besoins de con%ktati&~en
@urnes de la
region de Dakar jusqu’à l’horizon 2001, en fonction d’un sc&&$r ekle tenter de ré-
pondre à la question suivante : la production maraîchère pourra-t-elle satis&ire le?+soins
II
estimés ?
\\ \\
Notre ambition n’est pas de mener une Ctude exhaustive sur la consommation en lé-
gumes à Dakar mais plutôt de nous appuyer sur ce qui existe, de l’améliorer en vue de
dégager des tendances.
L’étude réalisée par l’Institut Universitaire de Technologie de Dakar, intitukk “Budget-
consommation des ménages” et les travaux de J. DELVAQUE vont nous servir de cadre
pour mener une analyse critique qui devrait déboucher sur la determination des valeurs
plausibles de consommation légumière dans notre univers d’étude. Notre réflexion sera
poursuivie pour détecter les points de rupture entre production et besoins légumiers. Notre
analyse s’articule autour des points suivants :
Besoins de consommation légumière à Dakar;
l
Analyse des points de rupture entre besoins legumiers et production.
l
La production maraîchère rencontre au Sénégal des contraintes agronomiques et cli-
matiques qui jouent un rôle capital dans le choix des cultures à entreprendre ; c’est la
raison essentielle pour laquelle nous avons tenu à préciser :
d’une part, quelques aspects de bioclimatologie car les périodes de culture des
l
différentes espèces maraîchères dépendent des effets qu’exercent les facteurs
climatiques sur leur croissance et leur développement. Ces facteurs étant la tem-
pérature, le vent, la lumière, l’humidité de l’air, la pluie...
. et d’autre part, les facteurs agronomiques qui interviennent dans une opération
de production maraîchère.
Rappelons que l’interrogation initiale est celle-ci : les besoins de consommation en
légumes que nous allons estimer, pourront-ils rencontrer un niveau de production en mesure
de les satisfaire ?
Formul&e en ces termes, cette question ne tient compte que du volume de production ;
elle est donc réductrice car nous sommes en face des produits éminemment périssables.
La veritable question nous semble Ctre celle-ci : les besoins en légumes pourront-ils être
satisfaits en volume avec un étaleme% de la mise en marché?
L
La nuance à saisir est l’intégration du facteur temps dans nos propos. En outre, pour
la detection des points de rupture entre besoins et production légumiers, en fonction du
scénario que nous allons élaborer, notre réflexion sera gouvemee par trois hypothèses de
travail.

4
Hypothèse
1 : Pendant la pkiode de production nationale de légumes, le marché
est suffisamment bien approvisionné pour satisfaire les besoins de consom-
mation. Les ruptures d’approvisionnement proviennent surtout des périodes de
culture difficiles caracttkisées principalement par des températures élevées et
par l’existence de plusieurs ennemis des plantes maraîchères. Si des solutions
techniques sont trouvées face à ces cléments, il est probable que la production
nationale arrive à faire face aux besoins. Cette hypothèse sera utilisée par produit.
HypothBse 2 : On a une sérieuse raison de penser que les terres qui sont disponibles
dans la zone des Niayes et hors de celle-ci, permettent de produire en quantités
un légume donné si on arrive à maîtriser les facteurs limitants liés à sa produc-
tion. Donc, nous raisonnons dans ce cadre.
Hypothèse
3 : Cette raison (hypothbse 2) et la nécessite de limiter l’analyse dans
un cadre raisonnable nous conduisent à considérer que dans les structures de
productions actuelles, il existe des limites techniques qui pourraient être cor-
rigées par des progrès techniques mobilisables dans les structures actuelles.
L’évolution de la production induite par des changements structurels profonds
est donc, actuellement, en dehors de notre champ d’analyse (car on n’a pas
les moyens d’explorer cette question).
LES FACTEURS
LIMITANTS
DE LA PRODUCTION
MARAICHERE
Les facteurs limitants qui interviennent sur la production maraîchère sénégalaise peuvent
être scindes en deux rubriques : les facteurs climatiques et ceux agronomiques. L’étude
des facteurs climatiques sur la croissance et le développement des plantes est appelée
bioclimatologie.
BIOCLIMATOLOGIE
Parmi les facteurs climatiques, il y a lieu de noter la température, la lumière, les vents,
les pluies, l’humidité de l’air.
Température
Elle agit sur la croissance des légumes. En effet, pour chaque légume, il existe un
zéro de végétation qui peut être défini comme étant le seuil de température à partir
duquel la croissance est possible.
La plante croît d’autant plus vite que la temp&ature monte dans l’intervalle zéro (zéro
de végétation plafond). Le graphique 1 définit l’int~walle de quelques légumes. En mettant
en parallele celui-ci avec le tableau relatif aux températures moyennes mensuelles enre-
gistrées au Sénegal, (tableau l), on note que les légumes dits de type européen rencontrent
des conditions optimales de production pendant la saison sèche, c’est-à-dire de novembre
à mi-juin. Par contre, les légumes dits de type africain, du fait qu’ils préfèrent la chaleur,
ont une période de culture située de mi-juin à mi-octobre. En outre, les legumes dits de

5
type européen ont une croissance amCliorée lorsque la température nocturne est plus basse
que la température diurne (thermopkiodisme journalier), ce qui nous ramène encore B
la saison sèche sénégalaise. Le graphique 2 compare l’allongement en mm/jour de la tomate
mise dans deux conditions de températures différentes. D’après D. SOLTNER, cet effet
s’explique par une réduction des pertes par respiration nocturne si la temp&ature est plus
basse.
Il convient également de souligner que la température joue sur la vitesse de croissance
de la plante. Comme l’illustre le graphique 3, la température est un facteur qui influe
sur la prt5cocité de la plante.
GRAPHIQUE
1 Intervalles ‘de températures
permettant
une croissance
satisfaisante
pour
diverses espbces maraichbres
1Y 14’ IY’ 16O IP 18” 19a 2(P 21’ 22’ 23’ 24” 25’ 26O 2P Zoo 2F 300 31’ 32O 33’ 34
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
TABLEAU
1 Les températures
moyennes mensuelles
au Sénégal (TOC)
Laxlités
J
F
M
A
M
J
J
A
S
0
N
D
li
Dakar
21.2
20.8
21.3
21.9
222
26.0
27.3
27.4
27.5
27.2
25.8
23.0
Kaolack 24.8
26.5
28.5
29.6
30.3
30.0
28.7
27.6
28.1
28.8
27.8
25.2
Ziguinc. 24.0
25.7
2713
28.0
28.5
28.4
27.0
26.4
27.0
27.8
27.0
25.5
St-Louis 22.0
22.3
22.2
21.8
22.3
25.7
27.6
28.0
28.5
28.1
25.6
23.1
Source : Météorologie Nationale (Séntgal)

6
GRAPHIQUE
2 Effet de la tempbrature
sur l’allongement
de la tomate (‘)
GRAPHIQUE
3 Effet de la temperature
sur la vitesse de croissance
de la plante
30 Allongement en mm/jour
-4d----%
pour la tomate
er
,’
--
/
\\
/
\\ \\
Croissance avec temp&ature,/’
20 nocturne plus basse que la,’
temp&rature diurne
, Y
,
roissance avec température
identique jour et nuit
rf
Température diurm
II
I
I
I
I
n
4
in
1C
7n
3<
-an
Vent
Son action sur la croissance végétale peut être bénéfique ou maléfique. Elle est béné-
fique lorsque le vent est modéré car il permet une meilleure résistance de la plante aux
attaques des champignons parasites. L’action du vent devient maléfique dès qu’il atteint
une certaine force. Qu’en est-il des vents qui balaient le Stnégal ?
l
Les alizés, vent frais et humide soufflant de novembre à juin à une vitesse pouvant
aller jusqu’à 90 km/h, ont une action m&fique sur les cultures maraîchères de
brise-vents ;
l
L’harmattan, vent chaud et sec souvent chargé de poussière, soufflant pendant
la saison sèche, exige un surcroît d’irrigation pour les légumes ;
* D’après Went cité par Soltner D. “Les bases de la production
végbtale, tome II, le climat”,
Collections
Sciences
et Techniques
Agricoles.
Angers,
1981.

7
La mousson, quant à elle, souffle de juin a octobre et apporte les pluies ; elle
l
est donc bénéfique pour les cultures maraîchères pluviales.
Lumiére
L’influence de la longueur du jour sur le developpement des plantes definit le pho-
topkiodisme. On distingue trois categories de plantes :
. les plantes à jours courts : la tubkisation ou la floraison est favorisée par un
certain nombre de nuits plus longues qu’une durée donn6e ;
les plantes indifferentes ;
l
les plantes a jours longs.
l
La lumière agit egalement sur la croissance (phenombne de photosynthèse). Pour MES-
SIAN, au cours d’une joum6e tropicale, la photosynthèse commence au petit matin dès
que la lumière est suffisante (seuil photique) ; elle peut s’arrêter en cours de journée si
la radiation solaire dépasse un seuil (seuil hydrique) pour reprendre le jour. Ce qu’il
traduit par le graphique 4.
GRAPHIQUE
4 Effet de la lumihre sur la croissance d’une plante (photosynthbse)
(9)
journée tropicale
Il s’agit d’une courbe théorique car les seuils photique et hydrique varient selon les
espkes. Les plantes d’origine tropicale ne sont pas gênées par des températures élevées

8
et des rayonnements solaires intenses contrairement aux plantes qui proviennent de
climats froids.
Humidité
de l’air
L’air sec provoque le desskchement du feuillage de la plante maraîchère qui risque
de fl&rir jusqu’à ce qu’on l’arrose ou que s’installe la nuit. L’air humide est à La base
du développement de certaines maladies. Pour Cviter une sécheresse ou une humidité
excessive de l’air autour des plantes, on joue sur les écartements.
Pluie
Suivant son intensitt, elle peut provoquer des pertes de récoltes parfois importantes.
De même, les pépinières sont détruites lorsqu’elles sont en plein-air pendant l’hivernage.
LES FACTEURS AGRONOMIQUES
Fumures
Pour obtenir un rendement correct, une plante a besoin de carbone (C), d’oxygène
(0), d’hydrogène (H), d’azote (N), de potassium (K), de phosphore (P), de calcium (Ca),
de magnesium (Mg), de souffre (S), de sodium (Na) et d’oligo-éléments tels que le fer
(Fe), le chlore (Cl).
La plante trouve le carbone, l’oxygène et l’hydrogène dans l’air et dans l’eau du sol.
Par contre, les autres é16ments sont à rechercher dans le sol, d’où la nécessité d’utiliser
des engrais pour rendre celui-ci suffisamment riche en vue d’obtenir une bonne production.
C’est le cas du Sén6ga1, car les sols où sont pratiquées les spéculations horticoles sont
généralement pauvres. II y a donc nécessité d’utiliser des fumures minérales complétées
par des apports organiques. Ceux qui sont gédmlement utilisés par les maraîchers sérié-
galais sont : les dechets de poisson, la pouline, le fumier, la poudre d’arachide et le compost,
l’engrais chimique étant le 10-10-20. L’engrais pose des problèmes aux maraîchers sérié-
galais, car avec le désengagement progressif de I’Etat (Nouvelle Politique Agricole), il
revient de plus en plus cher,
Acidité
du sol
L’acidité du sol est un facteur important pour le choix des sptkulations maraîchères
à mettre en place.
Les plantes maraîchbres peuvent craindre l’aci$té, être tolérantes ou très tolérantes
comme le montre le tableau ci-dessous :
plantes craignant l’acidité : chou, chou-fleur, laitue, melon, poireau ;
l
plantes tolérantes : ail, aubergine, carotte, navet, haricot, radis, tomate ;
l
. plantes tres toldrantes : pastbque, échalotte, patate douce, pomme de terre.

Eau et irrigation
Pour entreprendre avec succès des cultures maraîchères, un préalable s’impose : dis-
poser d’eau en quantité suffisante et de bonne qualité. II faut un debit d’eau permanent
moyen de 80 m3 par jour et par hectare pendant toute la période culturale. L’irrigation
“traditionnelle” est faite par des ouvriers avec des arrosoirs, l’eau est puis& dans des
trous appelés “céanes”. Ceux-ci peuvent avoir une profondeur allant jusqu’à 6 mètres sans
risque d’écroulement, Ce type d’irrigation se fait généralement en une seule fois {le matin)
ou 2 fois (matin et soir). Parallèlement a celui-ci, il en existe d’autres :
irrigation à la raie : elle permet d’irriguer de grandes surfaces sans un capital
l
humain important mais exige des travaux d’aménagement (canalisation, nivel-
lement) ;
irrigation par aspersion : elle permet Cgalement d’irriguer de grandes surfaces.
l
Ce type d’irrigation demande des pompes, des tuyaux, des rampes, des as-
perseurs ;
irrigation goutte A goutte : la plante est approvisionnée de façon constante en
l
petites quantités.
Notons que pour certains types de sols appelés “bas fonds”, le maraîcher n’irrigue
pas ; on parle alors d’irrigation par capillarité naturelle du fait de la présence permanente
de la plante en milieu humide. Selon les estimations de la recherche agronomique, I’irri-
gation repr6sente environ 60% du temps consacré aux travaux culturaux, elle est donc
un facteur limitant pour l’extension des superficies. Par ailleurs, si l’eau n’est pas de
bonne qualité, les plantes maraîchères restent chétives, ont un mauvais rendement et
donnent de petits fruits. Quantité et qualité de l’eau sont donc nécessaires pour la
réussite d’une opération de production maraîchère.
Maladies
et pesticides
.
Par pesticide, il faut entendre “tout produit permettant de lutter contre les ennemis
des cultures et des produits stockes”. L’utilisation des pesticides est indispensable en cul-
tures maraîchères compte-tenu des nombreux parasites qui deteriorent celles-ci. Dans le
secteur dit moderne, les pesticides sont très utilisés car on a effectivement pris conscience
de leur nécessité pour satisfaire les goûts et les besoins des consommateurs et de la norma-
lisation qui I-égit les produits destinés à l’exportation. Par contre, dans le secteur dit nadi-
tionnel, deux problèmes majeurs se posent pour l’utilisation des pesticides :
la détermination des maladfes et des traitements appropriés ;
l
le coût onéreux des pestic&es.
l
Les pesticides utilises en maraîchage sont:
les insecticides qui permettent de lutter contre les chenilles, les mouches, les
l
sauterelles, les pucerons ;

10
les fongicides qui sont utilises pour la protection des cultures contre les attaques
l
des champignons qui provoquent des taches de pourriture sur toutes les parties
de la plante ;
. les némacides qui servent pour la lutte contre les petits vers invisibles à l’œil
nu (les nématodes) ;
. les herbicides qui permettent de lutter contre les mauvaises herbes.
Les pesticides se presentent sous forme de concentres liquides, de poudres sèches, de
granul6s ou d’appât. Les concentres liquides et les poudres mouillables sont utilises grâce
aux pulv&isateurs a dos à pression entretenue ou portatifs a pression prkdable.
Semences
Actuellement, presque toutes les spéculations maraîchères ont été améliorées, car on
vise l’obtention de plantes maraîchères resistantes au plus grand nombre de maladies en
vue d’une production capable de faire face aux exigences des consommateurs. Le Centre
pour le Développement de 1’Horticulture a mis au point des semences de variétés adaptées
au climat et a certaines zones ecologiques, mais le problème majeur est leur multipli-
cation. Les grainetiers de la place vendent leurs variétés aux “bana-bana”* qui à leur
tour les revendent ou les livrent aux maraîchers dans le cadre d’un contrat de culture,
ou traitent directement avec les producteurs.
En ce qui concerne les semences importées, pour certaines variétés la provenance est
soit les Etats-Unis soit le Japon. Ce qui implique de nombreux problbmes liés à la distance
ou aux modalités administratives et monétaires. Pour ces raisons, ces semences ne sont
pas disponibles chez les grainetiers locaux. Ce facteur de production pose des problèmes.
Main-d’oeuvre
Les activités maraîchères exigent un capital humain compétent et dévoué, s’adaptant
aux exigences des plantes en ce qui concerne l’irrigation, les traitements phytosanitaires,
la nkolte. Selon les estimations de la recherche agricole, il faut en moyenne 5 à 8 actifs
permanents à l’hectare en plus d’un certain nombre de saisonniers. La main-d’œuvre pour
le maraîchage sénegalais pose surtout problème pendant la saison chaude compte-tenu de
la concurrence maraîchage-cultures,
Le détour qui vient d’être fait montre qu’il existe des facteurs limitants de différents
ordres qui surgissent quand il s’agit de lutter contre la concentration de la production
maraîchère. Est-il possible d’y faire face en mobzlisant les innovations technologiques
disponibles par produit ? C’est l’objet de ce qui auit.
LES BESOINS DE LA CONSOMMATION LEGUMLEBE DE LA REGION DE DAKAR
“Les informations nécessaires d une analyse des MCA* * des pays en voie de dévelop-
pement font défaut. L’étude méthodique de l’économie agro-alimentaire
des PVD est à
* Marchand
ambulant
sénégalais
* * MCA = Modèle
de Consommation
Alimentaire

11
peine commencée. Force sera donc de nous limiter à quelques repères pouvanl jeter les
bases d’une analyse plus approfondie de la consommation dans ces pays” (6)
C’est par ces lignes que L. MALASSIS et M. PADILLA introduisaient leurs propos
sur les modèles de consommation alimentaire dans les pays en voie de développement.
Ces lignes illustrent parfaitement les difficullés de l’exercice engage : estimer les besoins
de consommation légumière de la région de Dakar.
L’intérêt d’un tel exercice trouve son fondement dans le fait que les difficultés d’écou-
lement des produits maraîchers sénégalais sont dues en partie à la concurrence qui se
développe entre produits locaux et produits importés pendant certaines périodes de l’année
durant lesquelles la production nationale peut satisfaire la demande. Ce fut le cas lors
de la campagne maraîchère 1983/84 ; les oignons locaux ont difficilement trouvé acque-
reurs car le marché fut inondé d’oignons importés. A notre sens, c’est, entre autres,
l’absence d’informations relatives à l’évolution de la consommation légumiere qui ex-
plique un tel état de fait.
Le schéma d’étude que nous avons retenu, est le suivant :
0 Evolution de la population de la région de Dakar ;
@ Revue bibliographique critique des études relatives à la consommation légu-
mière à Dakar et détermination des besoins légumiers jusqu’à l’horizon de l’an
2001.
EVOLUTION
DE LA POPULATION
DE LA REGION DE DAKAR
Quatre grandes investigations ont été faites par la recherche démographique série-
galaise :
l’enquête démographique par sondage de 1960-1961
l
l’enquête démographique nationale de 1970-1971
l
le recensement général de la population de 1976
l
l’enquête sénégalaise sur la fécondité de 1978.
l
Les taux officiels d’accroissement de la population sénégalaise et de celle de Dakar
sont les suivants :
pour l’ensemble du SCnégal 2,8%/an
l
pour la region de Dakar +2%/an.
l
En prenant ce taux, la population dakaroise évolue comme suit (tableau 2) :

12
TABLEAU No 2 Evolution
de la population
de la region de Dakar ’
Ann&
Nombre d’habitants
1976
984660
1980
1 152 799
1981
1 199 141
1982
1247 347
1983
1297 490
1984
1349 649
1985
1403 905
1986
1460 342
1987
1519 048
1988
1580114
1989
1643 634
1990
1709 709
2000
2 535 658
2001
2 637 592
La région de Dakar occupe 0,3% du territoire national et regroupe environ 21% de
la population sénégalaise ; ceci s’explique par la migration des populations rurales vers
les régions urbaines (phénoméne entraîné par les mauvaises performances de l’agriculture,
la recherche d’un emploi rémunéré, 1’Ccart des niveaux de vie entre la ville et la cam-
pagne, etc).
REVUE BlBLIOGRAPHIQUE
CRITIQUE
DES ETUDES RELATIVES
A LA
CONSOMMATION
LEGUMIERE
À DAKAR ET ESTIMATIONS DES BESOINS
LEGUMIERS
JCJSQU’ii L’HORIZON
DE L’AN 2001
Les études fiables portant sur la consommation constituent un point de faiblesse de
la littérature. C’est certainement le coût élevé de telles études qui explique que peu d’au:
teurs aient abord6 ce volet.
* P,= P,, (l+r)“‘W
où P, = population
à l’an t , P,, = Population
année 1976,
T = taux de croissance
= 4.02%

13
Sur le plan b&ique,
l’héritage de l’économie en ce qui concerne la consommation
comprend d’une part la théorie keynésienne et post-keynésienne et, d’autre part, ce que
L. MALASSIS et M. PADILLA appellent la “nouvelle théorie du consommaleur”.
Sur le plan pratique, les méthodes de mesure de la consommation alimentaire sont
entre autres : (6)
. les méthodes de l’interview : évaluation des quantités et des prix d’après les
d&&uations des ménagères ;
la méthode du carnet d’achat ;
l
la méthode des pesées directes des denrées consommées.
l
La difficulté de telles méthodes exige le choix d’un échantillon d’enquête à la fois
réduit et représentatif, ce qui n’est pas aise. En France, par exemple I’INSEE réalise deux
enquêtes, l’une portant sur les conditions de vie des ménages et touche différents postes
du budget, et l’autre sur la consommation alimentaire des ménages (méthode du carnet
d’achat sur un échantillon de 10 000 menages).
Pour ce qui est de notre étude, de 1964 à nos jours, on note trois publications sur
la consommation qui ont pratiquement servi de support à la plupart des analyses qui ont
été faites sur le secteur maraîcher sénégalais :
l’étude de la SCET - Coopération de 1964 ;
l
l’étude “budget - consommation des ménages” réalisée en 1976 par l’Institut
l
Universitaire de Technologie de Dakar ;
le document de J. DELVAQUE, intitulee “Etude pour une planification des
l
cultures maraîcheres au SénCgal”, publié en 1981,
Nous allons passer en revue ces études en consacrant un long développement à la plus
récente, car elle offre plus de possibilités pour faire des projections de consommation.
L’étude
de la SCET - Coopération
Les insuffisances de cette etude ont été notées par J. C. ARNAUD dans sa thèse de
doctorat intitulée “Economie maraîchère et fruitiere dans la région du Cap-Vert”.
Quels sont les résultats de la SCET - Coopération ?
La consommation en légumes a et& estimée à 50 Ooo t pour l’ensemble’du Senegal.
Trois groupes ont et4 distingues : 1
* zones rurales
10 000 t
population urbaine africaine
35 000 t
l
population non africaine
l
5000t

14
Le tableau de la consommation en legumes (en kg) par habitant et par an, était présenté
comme suit * :
choux verts
10.9
pomme de terre
7,2
oignon
6
aubergine
496
courges
2,4
manioc
22
patate douce
1,9
salade
197
carotte
133
tomate
193
navet
1
Ce qui représentait une consommation de 40,5 kg par habitant et par an.
Quelles remarques peut-on formuler au vu de ces principaux résultats ?
0 L’étude de la SCET - Coop&ation a estime à 100 kg/personne/an la quantite
consommée par les Européens vivant à Dakar. Pour J. C. MAUD,
ce chiffre
traduit certes le minimum necessaim pour un régime alimentaire équilibré, mais
il pense qu’on aurait dû considérer le fait que la consommation en légumes
durant cette période était en France de 123,5 kg/personne/an, à laquelle s’a-
joutent 112 kg de pomme de terre. Les Europeens vivant à Dakar pouvaient
bien atteindre ce niveau de consommation compte-tenu de leur statut. En inté-
grant cette remarque, J. C. ARNAUD a estimé la part absorbée par la population
non-africaine à 9 000 t au lieu de 4 000 t.
0 La SCET - Coop&ation a réparti les 35 000 t de légumes consommés par la
po-pulation africaine au prorata de la population des villes sans tenir compte
du fait qu’une ville comme Dakar, consommait certainement plus de légumes
que des villes comme Kaolack, Tambacounda, Ling&e,
Ziguinchor...
L’étude
de l’Institut
Universitaire-de
Technologie
de Dakar
A partir d’un pane1 de 555 ménages visites quotidiennement du 21 fevrier au 23 mars
1976, l’Institut Universitaire de Technologie de Dakar a réalisC son étude intitulée “Budjet-
consommation des ménages”. L’univers d’etude était constitué des quartiers suivants :
Médina, Fass, Colobane, Nimzatt, Grand Dakar, Sicap, H L M, Fann Point E.
* II s’agit de la consommation
en milieu africain.

15
es ménages visités ont été affectés d’un poids calcule comme suit :
homme âgé de plus de 15 ans : 1 unité de consommation
l
femme âgée de plus de 15 ans : 0,8 unité de consommation
l
homme ou femme âgé de moins de 15 ans : 0,5 unité de consommation.
l
La dépense mensuelle (en F/CFA) par unit6 de consommation a été Cvaluée comme
suit * :
oignon
90
piment
53
pomme de terre
84
chou
86
Carrote
58
aubergine
30
navet
34
tomate
100
manioc
74
patate douce
36
divers**
36
Ces résultats ont Cté utilisés par J. DELVAQUE pour estimer les besoins en légumes
des différentes régions du SCnégal. Pour ce qui est de la r&ion de Dakar, il fait impli-
citement l’hypothèse suivante : la consommation légumière pour l’année 1976 est liée
au revenu moyen et aux structures de commercialisation dans chacune des trois circons-
criptions, et à la saisonnabilité de la production maraîchère. Cette hypothèse est mise en
application comme suit :
0 pour passer de la d$ense moyenne mensuelle par unit& de consommation à
la quantité correspondante, il a estimé les prix moyens au kg pour chacun
des légumes ci& ci-dessus, soit oignon (75 F CFA), piment (700 F CFA),
pomme de terre (100 F CFA), chou (90 F CFA), carotte (120 F CFA), aubergine
(80 F CFA), navet (90 F CFA), tomate (100 F CFA), manioc (74 F CFA ),
patate douce (36 F CFA)&divers (125 F CFA).
Ce qui a permis d’obtenir les quantités (en kg) suivantes :
oignon
12
piment
0,075
pomme de terre
0,84
* IA consommation
est exprim6e en valeur car généralement
les achats des ménages se font au tas.
* * gombo, persil, “jaxatu”,
courgates.
concombre

16
chou
0,95
carotte
0,68
aubergine
0,375
navet
0,37
tomate
1904
manioc
0,945
patate douce
0,32
divers
0,288
0 Pour passer de la consommation moyenne mensuelle à la consommation an-
nuelle, l’auteur a attribué aux produits des coefficients basés sur leur p&xle
de consommation. Ainsi pour l’oignon, le piment, la patate douce, l’aubergine,
le manioc, la pomme dc terre, le cœfficient est de 12 ; pour les choux et les
navets, il est de 7, pour la carotte, 4. C’est à partir de ces coefficients qu’il
a déduit la consommation moyenne annuelle du résident de l’univers d’étude
(tableau 3).
TABLEAU
No 3 - Consommation
annuelle
en légume du résident’
de Grand Dakar
PRODUIT
CONSOMMATION
ANNUELLE
en kg
Oignon
14,4
Piment
039
Pomme de terre
10,08
Chou
6,65
carotte
1,92
Aubergine
4,5
Navet
2,59
Tomate
7,28
Manioc
Source
: J. Delvaque
11,l
Patate douce
3,84
Salade, poireau
4.4
Divers
398
Total
71,14
* en réalité. il s’agit de la consommation
d’une U.C.

17
Q S’appuyant sur le découpage administratif, l’auteur raisonne en circonscriptions
pour estimer les besoins de la region de Dakar. Selon lui, les estimations s’ap-
pliquent à la première circonscription urbaine. Celle-ci dispose du revenu
moyen annuel le plus élevé ct des plus grands marchés physiques en légumes.
Pour la deuxième circonscription urbaine un taux dc réduction * variant entre
80 et 90% est à faire, et pour la troisième un taux cntrc 60 et 75%. Ces taux
de réduction de consommation font pcnscr à L. MALASSIS (7) quand il Ecrit
“la population urbaine des PVD est loin d’être homogène et, du point de vue
alimentaire, trois modèles fondamentaux peuvent être distin-gués : le modèle
urbain des cutégories sociale.~ privilégiées, le modèle urbain des catégories
sociales à faible revenu, le modèle des populutions marginalisées” . Par analogie,
nous pouvons dire que le premier modele correspond à la prcmièrc circons-
cription dakaroise, le modèle urbain des catégories sociales à faible revenu à
la deuxième circonscription, le modèle des populations marginalisécs à la
troisième circonscription.
En conclusion, J. DELVAQUE a obtenu pour la région dc Dakar des besoins de con-
sommation de 58 900 t de légumes pour l’année 1976 et dc 69 300 t pour l’annEc 1980.
Quels sont les apports et les limites de l’étude citée ci-dessus ?
Apports
Cette étude a le mérite :
de traduire l’hétérogénéité de la consommation légumière dakaroise en fonction
l

du revenu moyen et des structures de commercialisation maraîchère par circons-
cription. Ceci est illustré par les taux de réduction de consommation appliqués ;
d’être l’une des rares études, sinon la seule, à indiquer la consommation par
L
l

spéculation maraîchere. Genéralement, les statistiques officielles donnent la con-
e
sommation en légumes sans indiquer de quel légume il s’agit et la quantité qui
revient à chacun ;
d’arriver à traduire en quantités la consommation, dans un univers où les achats
l

se font généralement au tas ct non au kg.
Limites
.
A côté de ces apports, il convient de relever que cette étude renferme une erreur. En
effet, pour calculer les besoins en léflmes, l’auteur a multiplié le nombre d’habitants de
chaque circonscription par les besoiw moyens annuels par unité de consommation et
appliqué ensuite des taux de réduction pour la deuxième et la troisième circonscription.
Il n’a donc pas tenu compte des coefficients de pondération de l’étude qu’il a utilisée.
* L’auteur entend par taux de réduction de consommation,
le pourcentage
par lequel il faut multiplier
lès
besoins en consommation
de la première circonscription
en vue d’obtenir
ceux d’une circonscription
donnée.

18
Ce qui surévalue les besoins de consommation. Il devait normalement faire une distri-
bution de la population de la région de Dakar en âge et en sexe avant de passer aux
besoins en légumes per capita. Cette remarque nous amène à reprendre les projections
obtenues grâce à son étude. En 1976, la structure de la population de la région de Dakar
en âge et en sexe se présentait comme suit : (*)
Hommes
I
Femmes
4s
1 ère
2 ème
3 éme
lère
2 ème
3 ème
circonscription
circonscription
< 15
114.741
59.687
40.587
111.860
58.189
39.568
> 15
145.217
75.541
51.368
153.636
79.920
54.346
A partir de cc tableau, nous pouvons déduire le nombre d’unités de consommation
de chaque circonscription ct calculer les besoins en consommation de la région de Dakar.
Le nombre d’unités de consommation était en 1979 de 621.111,8 (**), ce qui repré-
sentait une consommation dc 44.185,9 tonnes (*** ) soit une consommation per capita de
44,87 kg/an.
A ce stade, nous allons élaborer un scénario qui repose sur la variable démographique
et sur une hypothèse relative à un taux de croissance dc la consommation légumière pcr
capita à Dakar. Cc faisant, nous considérons que le “panier” du consommateur de notre
univers d’étude est composé du mEmc assortiment dc produits maraîchers. Ccpcndant, on
note au cours du temps une tcndancc à la hausse des quantités dc légumes de notre as-
sortimcnt du fait d’une mcillcurc corrélation entre production ct besoins de consom-
mation. Ce qui pcrmcttrait à Dakar d’atteindre à l’horizon de l’an 2001 une consom-
mation per capita 6galc à la quantité de légumes qu’il faut pour un regime alimentaire
équilibré (100 kg/an) (1, 4). Ce qui implique un taux de croissance annuel de 3,26% de
la consommation pcr capita. Cc taux est obtenu à partir de l’équation suivante :
*
Direction
dc la Statistique
du SCnCgal
**
Nombre d’unids
dc consommalion
par circonscription
: (nombre. d’hommes
âgCs dc plus de 1.5 ans) x l.UC. +
(nombre d’enfants
âges dc plus de 15 ans) x 0.5 UC. + (nombre dc fcmmcs
âgCcs de plus de 15 ans x 0,R UC).
Pour Ics dcuxiCmc
et troisitmc
circonscriptions.
nous avons appliqué
un taux de réduction
dc consom-
mation.
***
Consommation
~tnle en 1976 = (Nomhrc
d’unitk
dc consommation)
x (quantitf
çonsornm&c
par unit& dc
consommalion).

19
c(l+ r)” = A

C
= consommation per capita année de base
r
= taux de croissance de la consommation per capita
A = consommation per capita à l’an 2001
soit
44,87(1+r)z = 100 d’où
r = [= m-11
= 3,26%
L’utilisation de scénarios pour tenter de comprendre les problèmes que soulbvera la
satisfaction des besoins agricoles dans les pays en voie de développement a fait l’objet
d’une publication de la FAO qui s’intitule “Agriculture - Horizon 2000”. Dans cet ouvrage,
trois scénarios sont dégagés en fonction des projections et d’hypothèses relatives aux taux
de croissance économique en vue d’estimer les besoins agricoles des PVD. Pour le sujet
qui retient notre attention, cette publication aurait Cte d’une grande utilité si les résultats
avaient été présentés par pays.
En résumé, notre scénario repose sur les éléments suivants :
consommation per capita année de base: 44.87 Kg
l
population année de base : 984 660 habitants
l
9 taux de croissance de la population dakaroise : 4,02%/an
taux de croissance de la consommation per capita : 3,26%/an
l
L
Ce scénario conduit aux niveaux de consommation suivants: (tableaux 4 et 5)
.

20
TABLEAU
N” 4 Estimation
des besoins en lhgumes de la r6gion de Dakar jusqu’à
l’an
2001
Consommation
Besoins totaux
Année
per capita (en kg)
(en tonnes)
1976
44,87
44186
1977
46,33
47453
1980
51,Ol
58804
1981
52,67
63 159
1982
54,4
67856
1983
56,16
72867
1984
58,0
78280
1985
59,88
84066
1986
61,84
90307
1987
63,85
96 991
1988
65,93
104 177
1989
68,08
111899
1990
70,3
120 192
2OOil
96,9
245705
2001
100,o
263759

21
TABLEAU
No 5 Estimation
des besoins par produit de la région de Dakar Année
2001’
Produit
Besoins en tonnes
Oignon
53 389
Pimcnl
3 331
Pomme dc tcrrc
37 313
Chou
24 656
car011c
7 119
Aubcrginc
16 684
Navct
9 603
Tomate
.
26 991
Manioc
41 154
Patate douce
14 237
Salade, persil
16 313
Gombo, courges ct divers
14 089
Ces résultaLs appcllcnt quclqucs prcmicrs commcntaircs : la consommation en légumes
L
dc la rCgion dc Dakar rcp&cnte environ 40% dc la consommation nationale. Par cons.?
qucnt cn l’an 2001, il faudrait pour lc marche intérieur une production de l’ordre dc
659 398 tonnes. Ccpcndant, dans l’état actuel des choses, bien que l’augmentation
s’impose pour I’amClioration du rCgimc alimcntairc des populations, il convient de rap-
pclcr que les structures actucllcs dc commercialisation se sont plus ou moins avérées in-*
capables d’accueillir lc volume dc production que nous cnrcgistrons annucllcment. On peut
donc SC dcmandcr s’il est judicieux de bâtir, comme c’est le cas aujourd’hui, toute la
politique maraîchCre sur la seule stimÛlation de la production maraîchère. Nous pensons
qu’une production suffisante en quan:ité. nc règle pas automatiquement les problèmes de
consommation.
* Nous avons rtparti la consommation totale qui a étC calculCc, grâce à notre scénario, au prorata de la
consommation par produit.

22
Un autre aspect à mettre en relief est celui-ci : au cas où on arrive à obtenir les
niveaux de production préconisés pour l’an 2001, en plus des problèmes liés à l’accueil
de ceux-ci, il y aurait ceux relatifs à l’accessibilité aux revenus modestes car les légumes
coûtent chers. A titre d’exemple, nous avons représenté dans le tableau 6 le prix moyen
maximum du mil dans la région de Thiés et le prix moyen de la patate douce sur le
marché de Thiaroye.
TABLEAU
No 6. Evolution
du prix maximum du mil dans la region de Thies et du prix
moyen de la patate douce au marche de Thiaroye
Prix maximum du Prix moyen de la patate
mil en FCFA/kg*
douce en FCFA/kg **
Janv&
105
131
Février
105
131
Mars
110
159
Avril
115
125
Mai
78
132
Juin
78
187
Juillet
X
169
Août
X
178
Septembre
X
162
Octobre
78
166
Novembre
78
142
Décembre
X
157
Nous voyons qu’en comparant le’prix maximum du mil avec le prix moyen de la patate
douce au marché de Thiaroye où les prix sont relativement peu élevés par rapport à l’en-
semble des marchbs de Dakar, le mil coûte moi& cher.
En considérant nos projections relatives aux besoins par produit, nous notons égale-
ment que les légumes les plus importants dans notre univers d’étude sont dans l’ordre
dkoissant : l’oignon,
le manioc, la pomme de terre, la tomate, le chou, l’aubergine, la
I
-.--.-~-
-- - --...
* “Prix du mil dans Ic bassin arachidier”
janvier-novcmhrc
1985. ISKA, note d’informaion
85-4
** Auteur

23
salade et le poireau, la patate douce. 11 est donc autorisé de penser que l’alimentation
des habitants de la région dc Dakar est dominée par les legumes dits de type européen ;
un seul produit dit de type africain (le manioc) occupe une place de choix. En d’autres
termes, Dakar semble s’écarter de l’alimentation dite traditionnelle, elle “s’occidentalise”.
En effet, traditionnellement, l’alimentation des Séntgalais reposait sur deux repas à base
de mil : la bouillie et le couscous de mil. Actuellement, le riz au poisson s’est largement
substitué à la bouillie de mil pour le repas de midi. En enregistrant les légumes figurant
dans un plat de riz au poisson, nous avons noté :
. piment
carotte
l
chou vert
l
“jaxatu” (diakhatou)
l
= aubergine
9 tomate
navet
l
chou-fleur
l
oignon
l
manioc
l
gombo
l
oseille de Guinée.
l
La liste ci-dessus appelle une remarque évidente : le riz au poisson est un plat extrê-
mement riche en légumes.
.
Pour ce qui est de la composition du repas du soir, elle varie selon le revenu des
L
ménages et leur mode de vie. Les plats principaux sont le couscous avec viande ou poisson
et légumes, le riz au poisson, les plats à base de poisson ou de viande avec de la pomme
de terre et de la salade.
La plus grande prudence est donc à observer lorsqu’on Clabore un schéma de déve-
loppement des cultures maraîchères. Ce n’est pas parce qu’un légume est dit de type africain -
qu’il faut lui accorder la plus grande attention. Les enquêtes menées par C. JOLLY (5)
chez les consommateurs ruraux de Katiuntine (Basse Casamance) dégagent une moyenne
annuelle de la quantité de légumes achetes par habitant et par an : tomate : 17,08 kg,
oignon : 12,5 kg, manioc : 10,92 kg, patate douce : 0,28 kg. Ce qui a été constaté pour
la région de Dakar (prédominance des légumes de type européen) semble être confirmé
dans certaines zones rurales.
Après ces commentaires géneraux, nous allons à présent tenter de détecter les points
de rupture possibles face aux besoins estimés.

24
LES POSSIBILITES
DE SATISFACTION
DES BESOINS
CHOU
Le chou est un légume dit de type europeen. Son cycle végétatif est d’environ 100
jours, son rendement de l’ordre de 25 t/ha. Au Sénégal, sa période de semis se situe entre
septembre et avril, avec les variétes suivantes : “Marché de Copenhague”, “Acre d’or”,
“Sinjar”. Cette sptkulation maraîchère a certaines exigences : elle préfère les périodes
fraîches pour son développement et nécessite beaucoup d’eau et de lumière. Dans l’état
actuel de la production, le marché est en rupture de chou pendant les mois d’août, septembre,
octobre et novembre. Pour mettre fin à cela, ou tout au moins en parue, il convient d’une
part, de trouver des variétb résistantes aux hautes températures et, d’autre part, de pouvoir
lutter contre les ennemis culturaux qui se manifestent pendant l’hivernage.
Les variétés
rdsistantes
aux hautes
températures
Les tests agronomiques réalisés au Sénégal montrent qu’il existe des variétés résistantes
aux hautes températures de l’hivernage ; il s’agit de “Summer H-SO”, ‘KK Cross”.
Cependant, les rendements obtenus sont de l’ordre de 10 à 20 t/ha contre 25 tia en pleine
saison.
La lutte
phytosanitaire
Les dégâts dus à l’hivernage sont principalement :
= le mildiou : maladie qui attaque les feuilles et qui est favorisée par l’humidité.
Les moyens de lutte mis au point sont de deux sortes : chimique (zinèbe) et
techniques culturales (semi-espace),
pourriture du collet : ce dégât est atténué par un drainage et par des méthodes
l
chimiques (bénémyl, méthyl,...).
Par conséquent, les besoins en choux devraient pouvoir être satisfaits avec le calendrier
de culture suivant (3) :
variétés
I J
F
M
A
M
J
Jt
A
S
G
N
D
-
Green Expres H
X
X
X
X
Summer H 50
X
X
X
x
x
x
Pak Rite H
X
X
X
X
-X
X
Fabula
X
X
X
X
-X
x
x
x
x
X
Superette
X
X
X
Fama
X
x
x
x : mois de production

25
Ce calendrier pourrait être mis en œuvre dans l’ensemble du Sénégal. Cependant, il
est plus judicieux de reset-ver l’hivernage a la zone des Niayes, car celle-ci offre la grande
fraîcheur. Ce que nous traduisons ainsi :
Zone des J
F
M
A
M
J
Jt
A
S
0
N
D
Niayes
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Zones
J
F
M
A
M
J
Jt
A
S
0
N
D
hors
Niayes
x
x
x
x
x
-
-
-
-
x
x
x
x @iode de production possible
- période & éviter
CAROTTE
Au Sénégal, la période de semis de cette spéculation maraîchère se situe généralement
entre octobre et mars. Son cycle végétatif est d’environ 120 jours et son rendement de
l’ordre de 30 t,iba. Cette situation implique des ruptures d’approvisionnement du marche
d’août à mi-février, qui se traduisent par d’importants Ccarts de prix au détail. A titre
d’exemple, notons que le prix moyen mensuel au détail des sept marchés les importants
de la région de Dakar a varié de 153F CFA ?I 498 F CFA/kg au cours de l’ann& 1984
(2). A l’heure actuelle, les travaux de recherche les plus avancés offrent un calendrier
cultural qui va de mi-septembre à avril dans la zone des Niayes. Par conséquent, en cas
de matkialisation des acquis de recherche, le déficit en carotte serait attenué mais pas
supprime, car la p&iode d’approvisionnement irait de mi-janvier à août. Autrement dit,
de septembre à mi-février, le marché serait en rupture.
Les situations suivantes sont alors possibles :
situation
1 : les besoins en carotte sont de 7 119 tonnes à l’an 2001 et le calen-
drier cultural de production inchangé. Déficit (*) de 3 857 tonnes.
situation 2 : les besoins sont de 7.119 tonnes et le calendrier de production en
conformité
avec les rksultats
enregistrés
par la recherche
agronomique.
-
Déficit (*) de 2 670 tonnes.
* Le déficil
~OUI une spéculation
donnée est calculée
comme
suit : les besoins
mensucIs
x nombre
de mois
de NpIUrC.

26
Ces deux situations sont exprim&s dans les sch6ma.s ci-dessous :
Les pbriodes
de rupture et d’approvisionnement
du marchb
de la carotte en fonction
de deux situations
Situation
1
J
1 - F M A M J Jt A S 0 N D
-X
X
X
X
X
x
-
-
_
-
-
JMicit de 3 859 tonnes
Situation
2
J
F
M
A
M
J
Jt
A
S
0
N
D
X
X
X
X
X
X
X
x
-
-
-
-
Déficit
de 2 670 tonnes
x
approvisionnement
-
NptUlt.
PATATE
DOUCE
Les besoins estimés pour l’an 2001 sont de l’ordre de 14 238 tonnes.
Comme précise dans nos propos relatifs à la physionomie des marchés de gros de
_ la région de Dakar, ce legume est présent dans les marchés pendant pratiquement toute
l’annk En outre, il est possible de le produire dans toutes les zones de production maraî-
chére du Sénégal. Les problemes qui SC posent Fur l’approvisionnement des marchés
en patate douce trouvent leur origine dans le fait que les maraîchers entreprennent sa culture
pendant l’hivernage et rarement en saison skhc. Cela correspond à une stratégie com-
merciale des producteurs qui tirent un meilleur profit lorsque la patate arrive sur le marché
au moment où les legumes dits de type europ&n ont pratiquement disparu. Pourtant les
rendements les plus Clevés pour cette spéculation maraîchère sont notes pendant la saison
sèche comme le montre lc graphique 5.

27
GRAPHIQUE
5 Courbe de production
suivant la date de plantation
de la patate douce
TOI
t
80
70
60
50
40
,PNDARGU
: 110 JOURS
30
NDARGU
: 90 JOURS
WALO
: !3OJOURS
20
10
Jan.
FI%. Mars Avril
Mai
Juin Juil.
Adlt
Sept.
Oct. Nov.
Dec.
Jan.
Source
: CDH
.
L
Du fait que ce produit peut être transporté sans grand dommage et résiste aux hautes
temp6ratures, il devrait être plante en priorité dans les zones hors Niayes.
TOMATE
Le marché de la tomate est sous-approvisionné d’août à janvier car sa cuItme est *
généralement entreprise pendant la saison fraîche et sèche. Les 6llément.s qui affectent
négativement l’étalement de l’offre eneomate sont : les hautes tempkatures de l’hivernage,
les maladies existant durant cette ptkiode et la pourriture des fruits lorsque ceux-ci sont
en contact avec le sol humide. A l’heure actuelle, ces trois contraintes majeures sont plus
ou moins levées par les r6.sultat.s de la recherche agronomique grâce :
Zt l’existence de variétés r&&.antes aux
l
hautes temp&atures, telles que “Smul
fV"l “Hope no1 “, Tee1 navet”;

28
. aux moyens de lutte chimique ;
à la pratique du tuteurage.
l
Il est possible de lutter contre le déficit qu’on enregistre actuellement en hivernage
avec le dispositif de production suivant (tableau 7).
TABLEAU
7
Dispositif susceptible
de lutter contre le déficit en tomate
Saison chaude et humide
Saison sèche
(Hivernage)
Période de semis
Septembre à avril
Mai à août
Période de récol te
Janvier - août
Août à janvier
Zone de production
Tout le Sénégal
-Zone des Niayes (en priorité)
variétés
Duke - H, LJI-IN 52 H, Piersol
Hope n”1, Xeel u navet, Small fry
MANIOC
Le manioc est planté au Sénégal en début d’hivernage, dès juin-juillet après les premières
pluies ; la récolte s’étale de janvier à juin ; le rendement est de l’ordre de 20 t/ha.
Pour ce produit maraîcher, il existe des problèmes d’approvisionnement car son dé-
veloppement est meilleur pendant la saison chaude et pluvieuse et son cycle est relative-
ment long (de 7 à 12 mois ). Mettre fin aux situations de pénurie revient à trouver des
variétés susceptibles d’être plantées d’octobre à mars, l’état d’avancement des recherches
n’offrant pas de réponse. Par conséquent, en l’an 2001, pour des besoins de l’ordre de
41 152 tonnes, le déficit (*) prévisible serait de l’ordre de 20 576 tonnes.
(*) Déficit
= besoins mensuels
eshés
x nombre
de pois de rupture

29
Les périodes d’approvisionnement et de rupture du marche en manioc sont montr&s
dans le tableau ci-dessous :
Mois
Situation du marché
J
X
F
X
M
X
A
X
M
X
J
X
Jt
A
S
1
0
N
D
x
approvisionnement
-
rupture
PIMENT
Ce légume est cultivé au Sénégal pendant toute l’année dans pratiquement toutes les
zones de production maraîchère. Contrairement à la plupart des légumes, il offre de meil-
leurs rendements en hivernage et dans les zones où on note des tempkratures élevées car
le froid freine son développement. Par conséquent, les secteurs de production qui sont
hors de la zone des Niayes présentent de rQlles aptitudes pour la culture du piment. L
POMME DE TERRE - OIGNCW
Ces légumes representent environ 90% des importations legumières du Sénégal et im-
pliquent une sortie de devises de l’ordre d’un milliard de francs CFA par an.
pour la pomme de terre, la situation actuelle est marquée. par une concentration
l

de la production dans le temps et dans l’espace. Cependant, un étalement des
récoltes de mi-décembre à fin juin et une conservation à l’air libre pourraient
se faire en cas d’application des résultats de la recherche agronomique. Ce qui

30
se traduirait par un approvisionnement correct du marché local pendant environ
8 mois et demi et une rupture qui irait d’octobre à mi-décembre.
pour l’oignon, la part la plus importante de la production se situe entre février
l
et juin. La production d’oignon à partir de bulbilles en vue d’une récolte précoce
(janvier) et l’utilisation d’abris-séchoirs permettraient un étalement de l’offre de
ce produit maraîcher pour une période d’environ 11 mois (janvier à novembre).
A l’an 2001, quelles sont les situations possibles face aux besoins que nous avons
estimés pour ces deux spéculations maraîchères ? Les réponses proposées se trouvent
dans le tableau 8.
TABLEAU
No 8 Situations
possibles
pour l’approvisionnement
du marché
dakarois
en
oignon
et en pomme
de terre à l’an 2001
OIGNON
POMME DE TERRE
Besoins
Déficit
Besoins
Déficit
Non adoption par les maraî-
chers des résultats relatifs à 53 389 t
31 144 t
37 373 t
21 801 t
l’étalement de la production
Adoption des n%ultats rela-
tifs à l’étalement de la produc-
53 389 t
4450t
37 373 t
10960t
tion
CONCLUSION
Le déficit en légumes que nous connaissons actuellement et celui susceptible d’être
connu en l’an 2001 devraient pouvoir être atténués si les progrès enregistrés pour I’éta-
_ lement de la production maraîchère étaient mis en application. Ceci tient aux éléments
d’appréciation suivants :
pour les choux : on dispose actuellemenr de variétés résistantes aux hautes tem-
l
pératures et des moyens de lutte contre les ennemis des cultures pendant les
périodes difficiles ;
pour la tomate : la pratique du tuteurage et l’utilisation de variétés telles que
l
“‘Hope n”I” et” Xeel u navet”, constituent des réponses adéquates peur faire
face aux difficultés de production en hivernage qui expliquent la rupture du
marché d’août à janvier ;

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pour l’oignon : sa production précoce à partir de bulbilles et l’existence de variCtés
l
tardives, combinées à un stockage sous abri-séchoir autorisent un approvision-
nement correct des marchés pendant pratiquement toute l’année;
pour la patate douce : sa culture est possible toute l’année, les prix souvent
l
éleves constatés en hivernage sont dus à la rarete des légumes dits de type euro-
p&n durant cette période. Il en est de même pour l’aubergine et le piment local
(xani xegne).
Les difficultes d’approvisionnement qui risquent de persister dans le temps concernent
pour l’essentiel le manioc, le navet, la pomme de terre, la carotte. Une telle idée repose
sur les considérations suivantes :
pour la pomme de terre : l’étalement de sa production se heurte toujours à
l
l’inexistence de variétés capables de tubériser en hivernage ;
pour la carotte : l’état d’avancement des connaissances techniques permettrait
l
une réduction du déficit. Cependant, à ce jour, il n’est pas encore mis au point
des variétés capables de faire face aux difficiles conditions de production en
hivernage ;
a’
pour le manioc et le navet : il existe également des problémes d’ordre technique
l
pour un étalement de leur offre dans le temps.
Il convient surtout de retenir que l’augmentation de la production maraîchère n’est
pas une condition nécessaire et suffisante pour régler les problèmes de consommation.
En mettant en parallèle l’evolution de la production de 1975 2 1984 et celle des impor-
tations nous constatons que la production a régulierement augmente durant la p&iode
1957-1984 (tableau 9). La chute enregistrée en 1978 et 1979 s’explique en partie par la
disparition de BUD-Seriegal, sociCt.6 agro-industrielle ayant joué un rôle de tout premier
plan pour le développement du secteur maraîcher et par les problèmes d’écoulement enre-
-
gistres lorsqu’on a atteint le cap des 100 000 t au cours des années 1975, 1976, 1977.
-
A partir de 1980 on note une tendance à la hausse. Si les importations suivaient étroitement
le niveau de production, on aurait eu une baisse mais on remarque au vu du tableau 9
qu’elles ont au contraire augmente en valeur. Cela s’explique par le fait que les légumes
n’&ant pas des biens durables, le problème majeur qui se pose est leur mise en marché
planifiée en fonction des besoins. Autrement dit, l’augmentation de la production maraî-
chère n’aura un effet positif sur la balance commerciale du SénCgal que lorsqu’elle sera -
bien &.a& dans le temps.
Nous venons de montrer que la mobilisation des innovations technologiques disponibles
par produit permettrait certes de lutte? contre le déficit légumier, mais n’offrirait pas un
étalement de la production pour toutes les spéculations maraîchères. Ceci nous incite à

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TABLEAU
N” 9 Evolution
de la production
en tonnes et de la valeur des importations
IfSgumibres
Année
Production
Importations en
en milliers de t *
valeur(FCFA) **
1975
102,o
1413 406 890
1976
103,o
/
1977
102,o
1468 468 076
1978
85,O
1672546221
1979
84,9
2027550390
1980
91,3
2102890057
1981
99,0
2056809964
1982
99,0
2273311625
1983
100,o
3147345077
1984
118,675
3482923030
* Ministère
du Développement
Rural.
** Direction
de la Statistique
du Sénégal
penser qu’une question de taille interpelle le scctcur maraîcher sénégalais. Comment com-
penser totalement ou en partie, la valeur des importations légumières grâce à une politique
d’exportation plus dynamique ?
BIBLIOGRAPHIE
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