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4. INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
L
’ A G R I C O L E S (I,S,R,A,)
JOURNEES DE REFLEXION SUR LES NOUVELLES
POLITIQUES DU SECTEUR RURAL ET LEURS
IMPLICATIONS POUR 1’1 ,S,R,A,
NOTE SECTORIELLE SUR LES PRODUCTIONS
1’
VEGETALES
: ANALYSE DU SECTEUR ET
ORIENTATIONS NOUVELLES DES
RECHERCHES
SAINT-LOUIS DU SENEGAL
29 SEPTEMBRE - 4 OCTOBRE 1986

I N T R O D U C T I O N
Le document de mars - avril 1984 qui a défini la Nouvelle Politique
Agricole du Sénégal est la conséquence pour l’agriculture du Pbon de
Redreseement structure1 à moyen et long terme. II a privilégie la relance
de la production sur tous les autres asp.ects du développement agricole
oubliant par contre totalement la nécessité de la poursuite d’une activite
de recherche, pourtant considérée ailleurs comme un des moteurs de tout
développement.
De fait, la NPA est davantage une série d’énoncés d’inten-
tions. Le Gouvernement du Sénégal ne pouvait pas ignorer l’importance
de la recherche, car dès 1974, la création d’un Institut National de Recher-
che Agricole indiquait déjà le lien établi par les pouvoirs publics entre la
Recherche et le Développement.
Les quatre grands axes retenus dans le document de 1984 étaient les
suivants :
- Rendre.. possible le développement communautaire à la base par des struc-
tures villageoises économiquement viables, capables de gérer les intérêts
du producteur et de la collectivité rurale ; cette action ordonne la redyna-
misa tion du mouvement coopéra tif.
- Réadapter le mode d’encadrement et réorganiser les sociétes de développe-
ment rural.
- Organiser l’approvisionnement du monde rural en facteurs de production;
comme condition essentielle à l’accroissement de la production.
- Réduire les pertes dues aux déprédateurs des cultures et des récoltes
grâce à de grandes actions de lutte phytosanitaire.
. . . / ..*

c
-2
I - ANALYSE CRITIQUE DU DOCUMENT DE LA NPA
7.7 - Rôle de I’Etat
La NPA entend limiter le rôle de I’Etat à celui d’impulsion et de cataly-
seur du développement. Moins d’Etat et mieux I’Etat, tel est le nouveau,s@an
en matière de fonctionnement de I’Etat. II doit se traduire par une lib&qlisa-
tion du processus de production, de distribution, de commercialisation qu
profit des initiatives individuelles et colkctives. L’Etat entend assumer /e
strict minimum de service public.
Cet te nouvelle orientation se traduit pour le moment par des ruptures
et des déséquilibres risquant de compromettre davantage la situation ac#uelle
de la production. En effet, l’équipement du monde rural n’est plus asslré.
Les mécanismes d’approvisionnement ne fonctionnent pas correctement. La
disparition de I’ONCAD et de la SONAR a laissé un vide en milieu rural,
De même, l’allègement de l’encadrement livre les paysans à eux-mêmes.
52 % des agriculteurs disent que I’Etat ne les aide pas. Quelques 90 %
disent qu’ils ne voient pas I’encadremen t. La compression des effectifs
des sociétés de développement va aggraver ce sentiment d’abandon.
Le désengagement de I’Etat ne doit pas se faire brutalement, mais
doit s’opérer progressivement, par la mise en place de mécanismes apprq-
priés pour assurer les fonctions délaissées. II ne doit pas se faire de
façon mécanique, selon un calendrier précis, mais plutôt selon un évaluq-
tion périodique et en fonction d’acquis durables. L’Etat doit continuer à
in tervenir dans des secteurs stratégiques, tels que I’approvisionnemen t
du monde rural en intrants et l’organisation et l’assainissement des cir-
cuits de commercialisation. II doit amorcer et encadrer le développement,
avec le concours des producteurs.
Surtout, il doit y avoir une volonté politique effective de développe-
ment prioritaire du secteur rural, se traduisant par une part plus impoy-
tante de financement budgétaire et sur ressources propres.
. . . / .,.

- 3
7.2 - Réorganisation du monde rural
La NPA a structuré le monde rural en 4 472 sections coopératives
villageoises muitifonctionneiies et muitisectorieiies et en 337 coopératives
rurales et unions de sections. Les sections comprennent des commission?
ou regroupements de producteurs monosectoriels ou muitifonctionneis.

Les sections villageoises, comme les regroupements de produc teur$
sont dotés de l’autonomie financière et de la personnalité juridique. Ce
sont les relais et les cadres de l’action gouvernemen taie en milieu rural,
Les fonctions des sections sont ainsi définies :
. équipement en facteurs de production et en biensde consommation ;
. transport primaire des produits ;
. transformation primaire, s’il y a lieu ;
. épargne - crédit et mutualité ;
. élaboration et exécution de petits projets ;
. éducation, formation et gestion .
Selon la nouvelle philosophie, les organismes coopératifs devront pren-
dre en charge progressivement les fonctions de l’encadrement technique,
celui-ci devant se cantonner à des taches de conseil et de formation.
88 % des producteurs appartiennent à des organismes coopératifs mais
pensent en même temps que les coopératives ne sont d’aucune utilité. Ce
sont des cadres vides qui n’interviennent plus pour l’équipement et la
fourniture des intrants. Les coopératives sont formelles et théoriques,
surtout dans les régions périphériques et pour certains groupements sqcio-

professionnels (pêcheurs et éleveurs).
Les coopératives sont démunies de rressources financières et de mqyens
matériels. Les comités de gestion sont en place,’ mais leur fonctionnemeot
est aléatoire.
. . . /
. . .

- 4
Les coopératives ne pourront pas jouer leur raie dans le cadre de la
NPA si un certain nombre de mesures ne sont pas prises.
La responsabilisation et la participation des coopératives au processus
de production, distribution et commercialisation, la prise en charge par les
producteurs de leurs propres affaires supposent une formation appropriee,
en matière de gestion notamment, par le biais de l’alphabétisation fonctiun-
nelle. Tous les responsables des coopératives sont pratiquement analphabètes.
Les coopératives devront disposer de ressources financières pour
fonctionner normalement. Leur participation à la commercialisation et au
service public devra être rémunérée. Elles devront avoir des activités
capables de générer des ressources. Sans ressources, les attributions
des coopératives resteront théoriques. Elles ne bénéficient à l’heure actuelte
d’aucune subvention.
Le caractère multisectoriel de la coopérative marginalise les éleveurs,
les pêcheurs et les forestiers. Les éleveurs surtout, pensent que leurs
intérêts ne sont pas pris en charge. II faudrait s’orienter vers des coopé-
ratives monosectorielles et multifonctionnelles pour respecter la spécificité
des groupements socio-professionnels (éleveurs. agriculteurs, pêcheurs,
forestiers, marakhers, artisans ruraux, etc. . . 1, cè qui pose déjà le pro-
blème de l’intégration des secteurs,
L’appareil coopératif est organisé seulement à la base, c’est-à-dire au
niveau village, communauté rurale et arrondissement. Au niveau départe-
mental, régional et national, les anciennes structures coopératives conti-
nuent d’exister. Pour parachever la réforme et mettre en place le dispo;
sitif coopératif, il faut créer les unions départementales, régionales et
la fédération nationale des coopératives, qui seront les instruments de
la participation et de la responsabilisation du monde rural.
Pour les responsables des coopératives, la participation est encore
théorique, il faudrait donc la rendre efkctive afin *d’acquérir l’adhésion,
du monde rural à la réforme. Certes, les coopératives ont participé à lq
distribution des engrais et des semences. Mais, il faudrait généraliser
. . . / . . .

- 5
ces expériences et les associer étroitement à la politique agricole. La parti-
cipation est un état d’esprit. Elle suppose que les structures étatiques
(encadrement administratif et technique) soient préparées à cette nouvelle
philosophie et qu’elles acceptent et préparent le transfert de certaines de
leurs responsabilités aux organismes coopéra tifs.
La’ responsabilisation des producteurs doit se faire progressivement
en passant par l’apprentissage de l’autodéveloppement par le biais de la
cogestion avec ies structures étatiques. Par exemple : l’approvisionnement
en intrants, la gestion du matériel et la commercialisation des produits,
pourraient entrer dans cette sphère.
Un mouvement coopératif viable repose sur la démocratisation et le
volontariat. Or des non-professionnels continuent à s’infiltrer dans les
coopératives et b les orienter vers la satisfaction de leurs intérêts per-
sonnels. C’est le cas en particulier dans le secteur élevage ou des com-
merçants non éleveurs commercialisent les aliments du bétail, au déteimen t
des vrais éleveurs. Le secteur coopératèur devra être assaini pour ne
comprendre que de vrais producteurs, afin d’éviter qu’il ne soit l’objet
de spéculation et de déviations de ses véritables objzzctifs.
Une coopérative responsable doit reposer sur l’information. Les coopé-
ratives ignorent la NPA, se livrent à des spéculations sur les objectifs et
la politique agricole de I’Etat. La sensibilisation et l’animation devront 4tre
poursuivies par les agents de base de la coopérative (ABC) afin que les
réformes soient bien préparées, comprises, acceptées et appliquées. Or,
actuellement, il y a un ABC pour deux arrondissements et ce dernier man-
que de moyens logistiques pour effectuer son travail.
L’organkation coopérative doit aussi prendre en compte les intérêts
des petits producteurs, des femmes et des jeunes.
1.3 - La restructuration de I’encadremen t
Parallèlement à la restriction du raie de I’Etat et à la responsabilisation
des producteurs par le biais de leurs organismes coopératifs, la NPA canton-
ne l’encadrement dans des tâches de formation et de conseil à la demande des
producteurs.
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. . . . . .

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L’encadrement doit agir par le canal des organismes coopératifs et
dépérir dans cinq ans. Des contrats-plans ont été établis à cet effet.
Une adaptation de l’encadrement et une définition de tâches modulées
swr a& thèmes lourds de formation, de gestion sont souhaitables.
L’encadrement à la base doit être renforcé par des ingénieurs afin
de mieux superviser le travail d’équipe et de faire face aux tâches de
pdonifïcation,
de programmation, de suivi, d’élaboration et d’évaluation
des projets locaux.
L’encadrement doit aussi être doté de moyens logistiques surtout
pour pouvoir accomplir sa mission de participation au développement.
Un des problèmes les plus sérieux de l’encadrement est la coordination.
Celle-ci doit être assurée aux différents échelons administratifs (arrondisse-
ment, département, région et nation). Elle doit être assuree aussi entre ‘les
SRDR, les ONG, les services traditionnels.
la coordination doit exister entre les différents ministères intéresses
par le développement rural (Ministères du Développement l&ral, de la
Protection de la Nature et de l’Environnement, du Développement Social,
de I’Hydraulique, du Plan, Secrétariats d’Etut à la Réforme Administrative
et à la Décentralisation, aux Ressources animales).
les ONG doivent être intégrées dans la coordination et la planifica-
tion nationales afin d’éviter des ruptures et des déséquilibres préjudicia:
bles au monde rural.
Cette concertation et cette coordination permettront d’éviter la dupli-
cation des ressources humaines, matérielles et financières.
Les groupements de producteurs devront être associés à l’élaboration
des programmes.
L’encadrement devra aussi être motivé pour exercer avec dévouement
et abnégation ses tâches (promotion, conditions de travail et de vie, rémuné-
mtion, statut incitatifs, etc. . . 1.

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. . . . . .

- 7
1.4 - L’approvisionnement en facteurs de production
L ‘approvisionnement en in tran ts et matériel agricole conditionne I’qugmen-
tation de la productivité et de la production. La NPA préconise une libé!ralisa-
tion du systéme de distribution des facteurs de production et une intervention
éventuelle de la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA) pour financer
leur acquisition par les groupements de producteurs.
7.4.1 - Semences
II s’agit surtout des semences d’arachide. Leur acquisition .se fait :
- au comptant
- par retenue
- par crédit de la CNCA et à travers les groupements.
Dans l’immédiat, la gestion des semences est confiée aux huiliers, après
la disparition de la SONAR. A terme, ce sont les producteurs eux-mêmes qui
la prendront en charge quand les infrastructures seront en place, pour leur
stockage et leur gestion et conservation.
Les agriculteurs pensent qu’ils n’ont pas les moyens techniques et
financiers de conservation des semences et souhaitent l’intervention de ilEtat
dans un secteur aussi vital de la production.
II y a donc nécessité de mettre en place un mécanisme tripartite (gtat-
Coopératives-Huiliers) pour gérer les semences, afin que des semences #e
qualité soient disponibles à temps et en quantité suffisante.
Un planning rigoureux de distribution et de gestion des semences
doit être observé.
La distribution doit être réservée aux seuls producteurs.
La production de semences offre un terrain de coopération entre la
Recherche, la Vulgarisation et les Producteurs. Les fonctions devront &re
bien délimitées.
. . . /
. . .

- 8
L ‘Etat doit aussi assumer la promotion des autres semences, en dehors
des semences d’arachide, surtout pour les céréales et les cultures marpkhères.
1.4.2 - Engrais
Les engrais sont acquis dans les mêmes formes que les semences.
Tout en reconnaissant l’utilité de l’engrais et son rôle sur les cér$qies,
les agriculteurs disent qu’ils n’ont pas les moyens financiers pour achqter
l’engrais. Cette insolvabilité se traduit par une diminution de la consoqma-

tion d’engrais qui ne dépasse pas 3 000 T pour les besoins de quelques
200 000 T.
La non utitiisation de l’engrais a des répercussions graves sur la
productivité et la production. La NPA pense que le fonctionnement des,
ICS va améliorer la situation, par la baisse des coûts de production et
de détaxation de l’engrais.
La NPA préconise l’acquisition directe de l’engrais par les groupegents
coopératifs avprès des industriels.
La mise en place d’un mécanisme tripartite (Etat - Producteurs -
Industriels) pour l’organisation et la gestion des engrais et la reconduation
de la subvention dont la suppression devra se faire progressivement est
souhaitable. L’Etat doit comparer le montant de la subvention avec le mpnque

b gagner résultant de la baisse de la productivité et de la production.
La subvention peut être différentielle et orientée en priorité vers (es
petits agriculteurs et les cultures céréalières sur lesquelles se fondent la
politique d’autosuffisance alimentaire.
7.4.3 - Matériel aaricoie
Plus de 80 % du matériel agricole est concentré dans le Bassin araqhi-
dier. Le pourcentage est de 2,s pour les charrues. Ce matériel a plus 4e
quinze ans d’iîge moyen. Avec l’arrêt du programme agricole depuis 797c(,
la disparition de I’ONCAD (1980) et de la SONAR (7984), son renouveiiepent

n’est plus assuré.
/
. . . . . .

- 9
La NPA préconise l’achat direct du matériel par les organismes coopé-
ratifs bbnéficiant du concours de la CNCA.
Les producteurs reconnaissent l’utilité de l’équipement agricole mais
ne peuvent pas y accéder car leurs organismes coopératifs ne sont pas
solvables.
Tout en reconnaissant l’intérêt du Centre National de Machinisme
Agricole, la mise en place d’un mécanisme tripartite d’approvisionnement
et de gestion du matériel agricole comprenant des représentants de l’Et(St,
des industriels et des groupements coopératifs est souhaitable.
Les contrats d’exclusivité d’importation de matériels agricoles ne dqivent
pas être réservés à certains particuliers. Les groupements devront pouvoir
importer directement du matériel non fabriqués par les industries nationales.
r
La concurrence étrangère devra être favorisée dans ce secteur afin de pro-
voquer une baisse des prix et des cofits de production.
Ces axes arrêtés avec une nette orientation sur les productions vt?jgé-
tales ne prévoient pas de manière explicite la Contribution de la Recherche
à la rt!ali$ation de cette politique. Celle-ci a été dévolue par la loi 53-74
à l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles qui a vocation sur tous
les produits agricoles sans restriction. L’ISRA est l’instrument de I’Etat

sénégalais pour appliquer sa politique de recherches agricoles. A ce titre,
I’ISRA doit fournir au secteur rural l’ensemble des techniques, technolqgies
et produits nécessaires pour conduire la politique de développement agr!icole.
Les différents rapports sur l’étude du Secteur agricole adoptés par
la réunion des bailleurs de fonds des 17 et 18 juin 1986 ont réaffirmé le
rôle moteur que doit jouer la Recherche dans le développement du secteur
et ont même donné des indications assez précises sur ce que chaque fil(ère

attend du domaine de recherche concerné.
II revient donc à I’IS RA de soumettre à ses différents interlocuteurs
la compréhension de sa mission spécifique dans ce cadre, à charge pour
ces derniers de préciser leur attente pour chaque secteur lui permettant
ainsi de dégager une philosophie et une méthodologie pour remplir sa m[ssh.
..* /. . .

- 70
c
Le volet recherche de la politique agricole est partie intégrante de
cette politique. II n’en garde pas moins comme secteur d’activité propre A
ter taines pardiculari tes et spécificités :
- la recherche doit fournir des réponses aux questions d’aujourd’hui à
partir des actions de long terme entreprises hier et des actions ponctuelles
I
en cours .
- la recherche pour pouvoir répondre aux interrogations de demain doit
pouvoir devancer le développement par une recherche prospective anti-
cipatrice ;
- la recherche, pour être utile au développement, doit pouvoir dialoguer
avec celui-ci en sachant l’écouter, en sachant lui donner, mais aussi en
sachant recevoir de lui.
Ce sont ces caractéristiques qui rendent nécessaires que l’on précibât
le rôle propre de I’ISRA et de la recherche dans la NPA et que la politique
de recherche de la NPA soit bien cernée pour garder la cohérence d’ensem-
ble déjd dégagée par ailleurs.
II - IMPLICATION DE LA NPA POUR L’ISRA OU DEFINITION DE LA POLIT(QUE
I
DE RECHERCHE DE LA NPA
La Nouvelle Politique Agricole a nécessairement des implications sur
l’activité de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, même si celles-ci
n’ont pas été explicitées dans leur détail.
Dans le secteur des productions végétales, trois déterminants appay
raissent :
- la lutte phytosanitaire comme objectif majeur devant permettre de réduire
de manière significative les pertes sur culture et après récolte ;
- la stratégie de développement par filière produit qui doit permettre une
exploitation rationnelle et planifiée de nos ressources végétales.
. . ./ . . .

- 77
- l’option majeure pour l’autosuffisance alimentaire qui implique à la fois
l’intensification et la diversification de l’agriculture sénégalaise.
Ces trois déterminants recoupent déjà la philosophie imprimée aux
programmes de recherches et le cadre d’organisation arrêté avec la mise
en oeuvre du projet de Recherche agricole exécuté par I’ISRA.
2.1 - Connaissances et mal’trise des ressources : situation présente
des acquis techniques au niveau des productions végétales
Le niveau de connaissance et de maîtrise est toujours difficile à appré-
cier. Le seul constat de l’évolution de la production n’est pas un facteur
suffisant pour fonder un jugement valable. Mais il faut reconnaître que
c’est un critàre commode.
Le tableau suivant donne l’évolution de la production des deux prdnci-
pales cultures du pays, l’arachide (légumineuse) et les mils et sorghos
(céréales) au, cours des derniéres décennies.
1934
1940
1945
1950
1960
1965
lb79
Arachide
450
+
525
420
490
890
1 120
473
+ sorghos
260
350
265
325
390
550
520
I
On note que malgré une nette tendance à la croissance de la production,
celle-ci est très variable d’une année à l’autre, résultat évident de la préca-
rité des conditions écologiques marquées ces dernières années par une ‘lon-
gue sécheresse.
Durant (es quarante dernières années, la recherche agronomique a
mis à la disposition des agriculteurs du Sénégal plusieurs variétés nouvelles
et techniques améliorées qui ont contribué à coup sîw à l’augmentation .du
niveau de production. Ces variétés et ces techniques sont à la base de’
l’extension des surfaces emblavées et de la progression des rendements

des céréales.
.*. /
. . .

- 72
2.7.1 - Les légumineuses industrielles et à graines
2.1.7.7 - L’arachide
---------^
L’une des variétés améliorées les plus anciennces et qui a le plus con-
tribué à l’extension des surfaces cultivées en arachide au Sénégal est la
28 - 206, adaptée aux régions de la zone soudanienne et soudano-guinéenne
(pluviométrie comprise entre 650 et 1 000 mm par an). II est important ç;Ee
noter que cette variété a été largement utilisée dans les autres pays de la
zone : Mali, Gambie, Niger.
Parmi les obtentions
les plus récentes et les plus sophistiquées, on
d o i t a u s s i c i t e r l a v a r i é t é : 55-437 à cycle court (90 jours) créée pour
le Nord du Senégal mais qui est largement utilisée aujourd’hui dans le
centre du pays du fait de la sécheresse et 73-30 créée à une période ou
l’écologie de la région n’était pas aussi drastique, de même cycle que la
précédente, mais qui présen te I’avan tage d%tre dormante.
- La 73-33 variété plastique, au cycle de 705 jours ou la 69-107,
résistante à la rosette et bien adaptée au Sénégal méridional est à noter
parmi tant d’autres variétés d’arachides d’huilerie.
De nombreuses variétés d’arachide de bouche choisies pour leur qua-
lité technologique ont été mises à la disposition des paysans.
L’arachide est jusque là la plante qui a reçu la plus grande attention.
ce qui explique aisément la qualité et la quantité des résultats disponibles
déjà vulgarisés
ou en voie de l’être.
2.1.7.2 - Le niébé
- - - - - - - -
Très étudié au cours des années soixante pour son intérêt en alimenta-
tion humaine, le niébé est une plante traditionnellement cultivée au Séniégal.
Les travaux de recherches ont été pratiquement suspendus sur cette plante
de 1974 b 1979. Un nouveau programme a redémarré en utilisant du matériel
végétal dispànible dans les collections et du matériel exogène introduit &
l’extérieur. On peut citer parmi les variétés créées lors de la période de
. . . /
. . .

- 13
t
developpement des recherches sur cette plante, la 58-57, la 59-9, Bamboy 27,
la 58-787, Ndiambour, Mougne parmi les plus remarquables, sélectionnées
dans les populations locales améliorées pour la qualité de la graine, la préco-
cité (75 jours), la sensibilité ou la non sensibilité b la photopériode.
Ce travail a permis d’augmenter notablement les superficies et la pyoduc-
tion de niébé au Sénégal.
Dans le ,domaine de la protection de la culture, les résultats dispo, ibles
et a la portée des paysans permettent avec un ou deux traitements de
r i p l e r
ou quadrupler le rendement en champ paysan, le faisant passer de 400
450 kg
à 7 200 à 1 SP0 à l’hectare avec les variétés améliorées citées plus haut mais
en culture pure semée tôt, dès la première ou la deuxième pluie.
Le grand problème pour la production de niébé est longtemps resti e
la disponibilité de semences améliorées en quantités suffisantes ce qui G fl lait
molivé l’introduction en 7985 de semences de la variété américaine CB5
?3our-
tant bien connue pour sa sensibilité à la pourriture des gousses.
2. 1:3 - Les cultures céréalières
D’une manière générale, les travaux entrepris sur ces cultures surtout
pendant les dix dernières années ont permis de disposer de variétés à hauts
potentiels de rendement et adaptées aux différentes zones écologiques malgré
de multiples difficultés liées surtout à la biologie florale de ces espèces.
2.1.3.7 - Le mil
- - - - - -
Le Souna Ill, l’une des premières variétés synthétiques est sélectionné
à partir des populations locales de Souna. C’est un mil hâtif de 90 jours au
potentiel de (‘ordre de 2,5 tonneslha et qui est déjà diffusé en milieu rural
sénégalais. Elle se caractérise par sa tolérance b la sécheresse et aux prin-
cipales maladies : mildiou (Sclerospora), charbon ( Tolyposporium) et ergot
(Claviceps) .
Les obtentions issues du nouveau programme de 7 976 en sont au stade
prévulgarisatfon mais les rendements obtenus en milieu paysan autorisent
un optimisme raisonné. Parmi ces cultivars, on peut citer, IB V 8007,
. . . / . . .

- 14
IBV 8004, 5 C;AM 8201, 7 GAM 8205 ,
5 GAM 8301 et 5 GAM 8507 qui rendent
entre 2,s et 3 tonnes l’hectare.
L’évolution récente des conditions écologiques a provoqué des attaques
sévères de nombreuses espèces entomologiques qui jusqu’ici étaient cons[dé-
rées comme secondaires. L’une des espéces les plus remarquables dont Te
développement a particulièrement inquiété les agronomes a été la chenille
des chandelles (Raghuva albipunctella de Joannisl apparue seulement à par-
tire des années 1974.
Ce produit,compte tenu de son potentiel et de son adaptation à la
zone sahélienne, pourrait jouer un role de premier ordre dans le court
terme dans toute politique d’au tosu ffisance alimentaire.
2.7.2.2 - le
- - sorgho
- - -
Le développement du programme sorgho a permis la diffusion de moté-
rie1 amélioré tant pour la culture sous pluie que celle de décrue et qui
répond à certaines normes de qualité de la graine et de la plante. Compie
tenu de Sutilr’sation du sorgho en alimentation humaine au Sénégal, la
recherche agronomique s’est vite orientée vers la création de variétés à
grains blancs sans couche brune permettant d’oh tenir des farines blanches
pour le couscous.
Les caractéristiques propres à la plante n’ont pas été négligées :
taille moyenne, plan te non anthocyanée portant des épis qui présentent une
bonne exertion et pas trop compact pour éviter l’effet des moisissures
des graines. La variété SSV8 en cours de vulgarisation a un potentiel
de production de 4 tonneslha. Cette variété d’un cycle de 7 70 jours est
destinée au Sud du Sénégal mais il existe de nombreux autres cultivars*
ou variétés adaptés aux autres zones écologiques du pays :
- les variétés CE 90 et 51-69 (cycle de 100 jours) sont vulgarisées au
Sénégal et dans les pays voisins en culture pluviale.
- En culture de décrue, dans la vallée du Fleuve Sénégal, les R T 73 et
R T 50 sont diffusées en milieu paysan.
- Pour la culture irriguée, les hybrides CK 612 x 68-29 ou CK 612 x 68-29
ou CK 612 y 74-55 sont conseillés.

- 75
C’est dire qu’un important matériel végétal est proposé ou paysan
mois certains problèmes comme la résistance aux maladies demeurent des
préoccupations essentielles pour cette culture qui pourroit egalement jouer

un r&le importont en culture irrigude.
2.1.2.3 - Le maïs
- - - - - - -
C’est une culture traditionnelle dons le sud du Sénégal. Elle a aussi
fait l’objet d’un grand effort de recherche qui a abouti à lo création d’un
certain nombre de variétés. Parmi les plus célèbres, on notero la variété
ZM 70 et l’hybride B. D.S. Ill largement vulgarisés au Sénégal. Il faut
également signaler l’existence du Composite “Jaune Précoce 77” pour les
régions les plus sèches du pays et l’hybride HVBI destiné aux zones à
pluviométrie supérieure à 600 mm et qui pourrait
s’attendre Cz un avenir
prometteur. La culture du maïs est en effet appelée à un rapide développe-
ment ou Sénégal et doit jouer un raie important dans la politique d’autosuf-
fisance olimenb taire. Cependant, le volet le plus prometteur, celui du maïs
irrigué, n’a reçu que très peu d’efforts de recherche jusqu’à présent.
Cette lacune est en passe d’être comblée, ce qui ouvrirait une meilleure
perspective à ce produit au Sénégal.
2.7.2.4 - Le riz
- - - - -
Le riz est cultivé en Casamance, ou Sénégal méridional comme culture
traditionnelle et dons la Vallée du Fleuve Sénégal où la culture a été réqem-
ment introduite. L’important déficit du pays en cette céréale (plus de
300 000 tonnes importées par an) justifie a lui tout seul l’effort de recherche
consenti dans ce domaine depuis plus de vingt ans, effort concentré dans
les 2 pôles de production, et qui a abouti à la création ou a l’adaptation
de nombreuses variétés répondant parfaitement aux différentes conditions
de la riziculture dans le pays (culture pluviale stricte, culture de nappe,
aquatique ou ,irriguée).
- La 144 B9 est proposée pour la pluviale stricte et de nappe en
Cosomonce et ou -Sénégal Oriental.
/
. . . . . .

1,
.
- 16
- La DJ 684 D, IKP et DJ 17-570 sont pour la riziculture de nappe.
- L’IR 8 et L’IR 442 sont cultivées dans les rizières acides de Basse
Casamance.
- Les variétés KH 998, BG 902, Sri Malaysia, IRI 820 et IR 2823 sont
proposables pour les aménagements h ydro-agricoles.
Le premier impact du développement de ce produit sera sans doute
la suffisance ‘de sa production permettant d’arrêter l’importation de riz.
2.7.3 - Cultures maraîchères
Les recherches maraîchères au Sénégal ont démarré beaucoup plus
récemment que les autres recherches agronomiques. Elles sont encore orien-
t& vers les techniques culturales (semis, fumure, irrigation), la protection
phytosanitaire,
l’in traduction et la création de variétés adaptées. Un des
objectifs de recherche important est et demeure l’étalement de la production.
L ‘amélioration de l’oignon, de la pomme de terre et de la tomate d’hiver-
nage devrait assez rapidement permettre de combler le déficit noté dans,ce
secteur.
2.7.4 - Arboriculture fruitière
il s’agit ici d’un programme de recherche en élaboration. L’lSRA vit
encore des acquis de l’arboriculture coloniale. Les dispositions déjd prises
permettent de mettre à la disposition des divers utilisateurs du matériel
de qualité surtout manguiers et agrumes. Un effort certain est à faire
dans ce domaïne.
2.1.5 - Le cotonnier
Depuis l’introduction de la variété BJA jusqu’au développement de
la nouvelle varietés IRMA, le secteur de recherche sur le coton a montre
un réel dynamique qui a fort heureusement accompagné le développement
de la culture du cotonnier au Sénégal. Le nouveau programme établi avec
la SODEFITEX permet de beaucoup espérer de l’avenir de ce produit.

. . . /
. . .

77
2.7.6 - Conclusion
L’impact des recherches .agronomiques sur la production agricole au
Sénégal est le plus net à travers le nombre et la qualite des variétés mises
au point et djffusées en milieu paysan pour les différentes espèces cultivées.
Mois on doit noter que de nombreuses techniques ont accompagné la diffusion
de ces variétés :
- des formules de fumure légère ont été définies pour les différentes espèces
végétales et les différentes zones climatiques parmi lesquelles on peut
citer à titr$ d’exemples :
. pour l’arachide, la 6-20-10 et pour le mil, la 14-7-7 à 150 kglha dans
le Bassin arachidier,
. pour le miai... la 8-18-27 à 7 00 kglha + 100 kgiha d’urée
. pour le riz pluvial, la 8- 18-27 à 7 00 kglha + 50 kglha d’urée.
Des formules de fumure forte ont également été mises au point pour
un niveau supérieur d’intensification pour toutes les cultures, mais la
situation économique du pays ajoutée aux conditions écologiques difficilej,
limitent la diffusion de celles-ci.
+ La diffusion des variétés améliorées a révélé pour certaines une g+nde
sensibilité aux déprédateurs et aux maladies. Pour le niébé, le riz, l’arachide,
/es cultures maraîchéres, le cotonnier, des solutions sont disponibles’ et
même vulgarisées. Toutes font in tervenir des traitements pesticides qui,
s’ils sont rentables pour les cultures de rente ne le sont pas toujours
pour les cultures vivrières.
+ Dans l’ensemble, l’introduction de ces techniques et matériel a eu
un grand impact sur les méthodes et sur la production. Un des aspects
les plus remarquables est la généralisation du semis en ligne sur toutes
les cultures, imposée par l’utilisation de la traction animale sur la princi-
pale production du pays, l’arachide.
t L ‘évolutEon conséquente de la situation a posé très nettement le
problème de /a quantité et de la qualité des semences nécessaires pour
. . . / .,.

- 18
assurer la production. En effet, même si des variétés existent pour tel
ou tel produit, le paysan ne dispose pas toujours de la semence améiio-
rée en quantIté suffisante.
2.2 - Orientation des recherches sur les productions végétales
En fonction des objectifs quantitatifs définis pour les différentes
filières de production, des objectifs qualitatifs peuvent être définis et
un cadre d’organisation et d’exécution fixé.
L’objecti;f global des Recherches sur les Productions Végétales s’ins-
crit in tégraiemen t dans le cadre de i’objec tif prioritaire d’au tosu ffisance
et de sécurite alimentaire avec un taux de couverture de 80 % des besoins
céréaliers du Sénégal en l’an 2000. Ii est prévu dans ce cadre de déveiop-
per la culture pluviale et d’intensifier la culture irriguée.
Cet objectif pose le problème de l’amélioration de la productivité paur
lequel la recherche agronomique a le devoir de contribuer par la mise à
la disposition’ des producteurs des résultats déjà acquis : par l’élaboration
de nouvelles techniques et technologies à transférer.
Les recherches sur les Productions végétales vont s’orienter vers
les aspects directement liés à la plante (sélection, amélioration et ph ysio-
logie, défense des cultures et des récoltes, techniques culturales) étant
en tendu que ies questions plus directement liées au sol et à l’eau seront
étudiées dans le cadre des Recherches d’Appuis aux Productions végétales.
Les stratégies de déveioppemen t des différentes filières produits font
ressortir pour les programmes pluridisciplinaires mis au point, des objec-
tifs d’ordre disciplinaire (créer un matériel plus performant et plus résis-
tant aux aléas et aux divers nuisibles), des objectifs liés au produit
(créer un matériel végétai permettant d’exploiter tout le potentiel de tel
ou tel produit) et des objectifs liés 0 la région écologique.
. . . / ,..

- 79
2.2. 7 - Objectifs d’ordre disciplinaire
La coordination du travail de l’équipe pluridisciplinaire et I’interpéné-
tration de la con tribution de chacun n’empêchent pas I’interven tion de
chaque spécialiste, et pour être efficaces &ivent se faire à partir d’une base
disciplinaire solide utilisant des moyens propres et aptes à fournir les
solutions particulières attendues. Le fondement de la pluridisciplinarité
réside dans une parfaite maîtrise disciplinaire, car l’objectif global fixé
0 chacun des programmes se décompose en plusieurs sous-objectifs, de
caractère spékifique dont la réalisation intégrale concourt au but d’ensemble.
2.2. 1. 1 - Les objectifs et orientations de l’amélioration
_----- w-m -L-------------------------------
varié tale
- - - - - - - -
Ces objectifs qui sont toujours fixés par rapport à des contraintes,
visent à augmenter etlou à s tabiliîer la productivité des différentes
variétés des différentes cultures.
Pour un programme produit, l’amélioration variétale en général sera
l’épine dorsale et la discipline à la fois initiatrice et de synthèse. L’opé-
ration de recherche constituee autour de cette discipline doit être le moy
teur du programme parce que productrice à l’origine du premier résultat
attendu : la hou velle varié té.
La démarche variera pour chacun des produits en fonction de I’éche-
lonnemen t dans l’objectif disciplinaire. Pour tel produit, l’accent sera mis
dans un premier temps, sur l’utilisation du matériel local traditionnel qu’il
faudra améliorer pour le rendre plus performant,
pour tel autre,il faudra
exploiter en premier lieu du matériel introduit en l’adaptant aux conditions
du milieu, pour tel autre enfin, il faudra créer, à partir du matériel dispo-
nible [quelle que soit son originel, des nouveautés mieux adaptées et ~JUS
performantes.

La contrainte climatique est à l’heure actuelle bien connue. L’agrosys-
tème du Séné& est marqué par une irrégularité et un déficit hydrique
caractéristique. L ‘utilisation des probabilités statistiques a permis de carac-
tériser des tybes d’hivernages auxquels il faut adapter les plantes compte
tenu de leur besoin en eau. L ‘amélioration variétale en intégrant cette

- 20
contrainte des le début du processus de sélection, doit proposer des varié-
tés de cycles adaptés aux différentes zones agro-climatiques. La particula-
rité de cette, contrainte climatique oblige, ici au Sénégal, d’orienter la
création varkale vers du matériel qui, tout en s’adaptant parfaitement
du point de vue du cycle, tolère tout aussi bien certaines pointes de cha-

leur en cours de saison. A ce niveau, le problème revêt un aspect parfi-
culier en ce ‘qui concerne les zones irriguées où l’eau est maîtrisée.
La con trainte agronomique fait avant tout apparaftre la nécessité pour
/
la nouvelle variété de s’intégrer harmonieusement dans l’exploitation du4
paysan. La wariété nouvelle ne peut plus dès lors être proposée comme
dans un système de culture pure. L’intégration du produit dans le plan-
ning général; le rôle spécifique du produit pour l’usage au niveau de la
ferme (produit commercial, fourrage, grain) sont à considérer.
Les contraintes dues aux nuisibles sont souvent à la charnière entre
1
celle due au climat et celle d’ordre agronomique. En effet, le dévelopqe-
ment d’une nhaladie ou d’un ravageur donné dépend à la fois du climat
et des techniques agronomiques adoptées sur l’exploitation (rotation asso-
ciation d’esp!ces ou de variétés favorisant le parasite). Deux exemples
remarquables peuvent ici être cités : la pyriculariose du riz est favorisée
par des péribdes de sécheresse (tallage) ou de forte pluviosité (épiaisok)
suivant Ilâge de la plante, ainsi que par une forte fumure azotée ; la
cécidomyie db sorgho ravage plus particulièrement cette espèce dans les
zones où des sorghos de cycle court ont permis le développement des #O~U-
lotions de I’ibsec te.
La prise en compte de cette con train te doit souvent orien ter le sédec-
tionneur vers la création de matériel tolérant ou résis tant à ces nuisibles.
Les réercussions de l’environnement di@ren&nt les variétés sensi-
bles à la photopériode, à la chaleur, au froid, à la sécheresse de celles
qui ne le sont pas. Comme discipline d’appui à la création variétale, la,
physiologie est parmi celles sans doute dont l’intervention la plus précoce
et la plus selective par rapport à l’objectif global est nécessaire, Elle
devmit être ‘l’alliée privilégiée de la génétique dans le processus de

création.
I
/
. . . . . .

- 27
ies con traintes socio-économiques et technologiques peuvent imposer
1
ou sélectionnqur un cycle (main d’oeuvre disponible), un type et une qwa-
lïté de grain (consommation humaine pour le sorgho et le maïs) et limite+
oünsi les possfbilités de choix du sélectionneur pour répondre aux autre!
ciontmin tes. Elles peuvent compromettre la diffusion d’une variété si elles
ne soBt pas prises en compte ou modifiées.
2.2.1.2 - Les objectifs des disciplines d’a,op-Ei
---e-e ----_____----- - - - - - - - - -
Par son Icaractère de discipline initiale et de synthèse, l’amélioration
peut être conlidérée comme le moteur du travail pluridisciplinaire. A con-
tsorio, les Ou[tres disciplines de l’équipe peuvent être considérées commd
des discipline+ d’appui intervenant à un niveau plus ou moins précoce
cw plus ou mqins tardif du processus de création.
_
L’en tomalogie,
la ph ytopathologie, la malherbologie, la physiologie
et la pédologqe auront en commun la charge de donner à la sélection les
critères de choix en tant qu#e préalable à toute sélection de matériel pour
fo résistance iaux insectes, aux maladies, à la sécheresse ou à la chaleur,
ceux adventic$s ou aux facteurs adverses du sol.
Ce tmvail difciplinaire tout à fait spécifique est le fondement même de
[o pluridiscip/inarité du programme organisé autour du produit. De la
valeur des iniformations obtenues à ce niveau dépend en grande partie
le succès du ;pmgramme.
La deuxfème direction d’investigation de ce groupe de disciplines
est la mise au point de techniques appropriées de défense contre les
fléaux à un niveau d’intégration le plus avancé possible. Les techniques
de lutte contke les insectes, contre les maladies, contre la sécheresse
et la chaleur ’ entrent ici en jeu tout en se complétant.
L ‘agroncjmie, au sens large, prédétermine et confirme à la fois le
type de matébiel. C’est une discipline associée ici mais dont l’ambition
et les objectiks doivent être réalistes en fonction du produit. Par exem-
ple, si définir une arachide semée en ligne a été un objectif assez pra-
tique dans n&tre écologie, produire un mil autodémarian t s’est révélé
quelque peu brréaliste dans les mêmes conditions.
. . . / . . .

- 22
2.2.7.3 - kond commun des ressources génétiques
~------------------c------- - - - - - -__
I
Toutes les questions qui nécessiteront une solution durable propre
& la variété femn t appel aux ressources phytogénétiques quel que soit
le type de contrainte ciblé. Chaque programme constituera et surveillera
ses ressourcek génétiques propres qui seront analysées en priorité pour
es besoins du programme. Le gardien en est le service de génétique et
d’amélioration r mais tous les autres spécialistes sont intéressés. Et l’on
pourmit dire que l’exploitation et l’utilisation du matériel génétique sont
bien le point ‘de rencontre privilégiée des différentes disciplines d’un
produit. C’esi le centre commun de la recherche pluridisciplinaire orga-
nisée autour /l’un produit.
2.2.2 - Les objectifs propres aux produits
Les objettifs spécifiques propres à chacun des produits varient
selon le produit mais recoupent largement ou s’identifient totalement aux
objectifs disc{plinaires du programme. L’objectif global de tout programme
produit étant de fournir du (matériel végétal meilleur tant sur le plan qua-
litatif que sur le plan de la productivité, seules les possibilités écologiques
et les limites igénétiques propres de chaque produit peuvent entraîner des
différences de niveau.
,2.2.2. 7 - Le mil
-----._
1 e mil est un des produits le plus largement cultivé et qui joue en
même temps I..& rôle fondamental dans toute politique d’autosuffisance ali-
mentaire à moyen terme. A ussi, I’orien tation fixée depuis 7 976 doit être
maintenue dans le sens de la mise au point et de la diffusion d’un maté-
riel relativement plastique, assurant une bonne stabilité du rendement
malgré des conditions écologiques qui se dégradent d’année en année.
Ce matériel doit être résistant ou tolérant à la sécheresse, à
Raqhuva albiRunctella et à Sclerospora graminicola en particulier. Sa
-
gamme de cycle doit lui permettre de parfaitement s’intégrer dans
I’agmsys tème i sénégalais en général et en particulier dans celui du
bassin arachikier, sa zone de prédilection.
. . . /
. . .

- 23
Le nive* de réalisation des objectifs de ce programme permet aujqur-
d’hui, tout en poursuivant la confirmation des acquis, de s’orienter de
plus en plus i vers une diffusion systématique des nouvelles variétés qui
semblent beabcoup intéresse.r les paysans.
2.2.2.2 - Le sor(Lho
-_----
Bien que plan te largement cultivée, le sorgho est de loin beaucoup
moins importgnt que le mil tant en production qu’en superficies emblavles.
Cependant. Iii devrait jouer un rôle non négligeable dans la Vallée du Fleuve
Sénégal, au bénégal Orien ta/, ,en Casamance et au Sud du Sine-Saloum.
1
En pour$uivant les études sur la confirmation du matériel végétal
légué par les’ anciennes équipes, il s’agit encore maintenant de confirmer
la valeur technique de toute la série des SSV et de toutes les variétés
au niveau de: tests avancés ou de prévulgarisation.
La pIoc@ du sorgho danis le système cultural au niveau des différqtes
régions,
la qbestion des mokissures des graines de sorgho, l’impact écono-
mique des C&idomyies sont des questions à résoudre maintenant.
2.2.2.3 - Le maïs
-e--,--e
Une grahde priorité théorique vient d’être accordée à ce produit au
niveau nationpI. Le maïs devrait pouvoir jouer un grand rôle dans la coiuver-
turc du besoin vivrier pour le long terme, surtout si la culture en condition
irriguée dans la vallée du Fleuve s’avérait opérationnelle avec la mise eg
eau des barrbges.
L’effort de recherches jusqu’ici concentré sur la culture
en condition bluviale devrait être rééquilibré. De même que l’équilibre i@rne
des programnjes devrait être revu au profit d’une pluridisciplinarité effgctive
et d’un effort plus conséquent en matière de création variétale et de sélec-
tion. Les problèmes potentiels comme l’évolution prévisible des divers nuisi-
bles du maïs /qui accompagneraient l’extension de la culture vont de maqière
prospective aftirer l’attention.
De fait, ce programme aura besoin d’un renforcement à la fois quaqti-
tatif et qualitbtif pour être b la hauteur des tâches qui lui sont assignéls.
Et en particulier les recherches sur l’agronomie de ce produit et la sélection
de variétés p i Ius performantes et mieux adaptées seront développées.

- 24
2.2.2.4 - Les riz
--m-v.--
1 ‘organ i ,ation des deux programmes, riz irrigue pour la Vallée du
Fleuve et pi& lia1 et submergé pour la zone méridionale du Sénégal tient
déjà Largemer t compte des particularités écologiques de ces deux zones
où la pratiqu ? de la rizicuiture est possible dans notre pays. Les acquis
fechniques s( nt déjà très appréciables dans les deux écologies, mais le
,progmmme r i I irrigué intégré dans les préoccupations de l’équipe A DRAO,
n’a pas encol e un caractère spécifiquement national. En fonction des
objectifs pro, res fixés à cette culture par le Sénégal, le volet national
sénégalais de Irait être plus nettement perceptible.
Le Pw4 l mme riz pluvial et submergé est déjà bien constitué, bien
orienté au tooL 0 de l’objectif de trouver pour chaque type de rizicuiture
fS au total). rn paquet technologique approprié (variétés tolérantes à la
pression des maladies, des insectes, des périodes de sécheresse, à la
ioxicité ferrt Ise ou à la salinité ; méthodes adaptées de lutte contre les
adventices ; techniques adéquates de fertilisation). Ii devra continuer
ti aller encor ! plus loin sur le terrain, en poussant son matériel. ii a
besoin d’un
Gpondan t plus (déterminé et plus volontaire en agronomie
génémle e t : urtout un appui dans le domaine particulier de la fertilisa-’
lion. U n e rec herche intégrée de toutes les disciplines sera poussée dank
l e très court terme au niveau de toutes les zones de barrages (avec la
SOMI VAC, 10 SODAGRI et la SODEFITEX).
2.2.2.5 - Le niébé
----.----
Le mode de consommation de ce produit par les Sénégalais est un
de ses princ, 3aux handicaps. Cependant, depuis le redémarrage de ce
progmmme e
7980, un long chemin a été parcouru en terme d’orienta-
tion de politr Tue de déveioppemen t. Le niébé est devenu une priorité en
7985 et des 1 Noyens importants ont été investis faisant passer la produc-
tion de moin: de 7 6 000 tonnes en 1984 à plus de 80 000 tonnes en 7985,
modifiant tot lement le statut de ce produit de culture d’appoint à celui
de culture p incipale dans le nord du pays.
Le prog *amme niébé a des acquis variétaux appréciables mais la
rupture de 7 J85 oblige 0 remettre l’accent pour le moyen terme sur :

- 25
- en matière #lamelioration variétale, l’adaptation de tout matériel de cy(le
court dispoiible et I’amelioration des anciennes variétes pour certains
caractères apparus non désirables en 1985 : sensibilité aux maladies,
aux insectes, etc.. .
- en matière a’ogronomie,
I’expérimen tation en tests multilocaux des cultjvars
disponibles ,en vue d’établir une carte variétale du niébé au Sénégal avec
comme zones prioritaires Louga (zone 7) et Thiès - Diourbel (zone 2) et
la définition de l’importance du phosphore dans la fertilisation du niébé
- en matière be protection de la culture, la mise au point de méthodes et
de techniq* permettant une meilleure rentabilité de la culture du niebé
- en matière Fe conservation de la récolte, la mise au point de méthodes
adéquates ae stockage du niébé, produit trés sensible aux bruches.
8 2.2.2.6 - L’arachide
----me-----
Surtout ktilisée comme culture industrielle, l’arachide est aussi une
culture alimejtaire qui peut jouer un role important dans une politique
d’autosuffisance alimentaire autocentrée. Du reste, le producteur rural
s’en sert dé@ très largement (plus de 100 000 tonnes autoconsommées)
comme aliment .
Dans le? préoccupations actuelles du programme, la production de
variétés d’hu/lerie prédomine largement.
Les objf#3ifs du programme sont à considérer en tenant parfaitement
compte des objectifs nationaux pour cette culture qui sont aujourd’hui :
produire assez de graines d’huilerie pour couvrir les besoins des unités

industrielles /existantes (environ 800 000 tonnes). Les modifications des
conditions écologiques obligent à s’orienter vers du matériel de cycle rela-
tivement plus court que celui diffusé jusqu’ici.
A ce niteau, un cycle (entier de sélection sera nécessaire car, malgré
le nombre dei variétés déjà aVffusées, un besoin réel de nouveau materiel
mieux adap té j s’impose. Les recherches pour la protection de l’arachide
contre les iu/es et les autres nuisibles ainsi que l’établissement d’une
. . . / . . .

- 26
nouvelle carte variétale sont parmi les priorités. Parallèlement, seront
développées 1; s
L
recherches sur l’utilisation des sous-produits et la
minitnisation bes ravages de I’Aspergilus flavus.
Ce produit considéré comme convenant par excellence à l’écologie
du Sénégal nio pas fait depuis un certain temps l’objet d’études appro-
fondies en mjtière d’agronomie. Sa production actuelle est basée sur des
résultats ancdens qu’il convient de renouveler par un matériel mieux
t
adapté aux nouvelles conditions écologiques. Cette meilleure adaptation
amènera ce phogramme à descendre davantage vers le sud plus favorable
pr&en temen t ! Mais globalement, ce travail devrait mieux éclairer la voie
pour la dé finjtion d’une politique d’ensemble plus favorable pour ce pro-

duit encore sitratégique pour notre pays.
1 2.2.2.7 - Les cultures maraîchéres
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
II s’agit’ ici d’un groupe important de produits pour lequel le pays
est déficitaire malgré de réelles possibilités en matière de production.
Les résultats ‘accumulés depuis 1972 permettent d’offrir pour chacun des
/
produits,
Un$ large gamme de variétés déjd éprouvée, mais un intérêt
tout particulier doit encore i!tre accordé à l’étalement de la production.
Ces résultats acquis sur la base d’un projet ont donné une bonne
assise au probramme qui est pris en charge par une jeune équipe natio-
nale. Si la qjes tion de la quantité est momentanément réglée, la question
de la qualité )?st à l’ordre du jour ou se profile en perspective.
Les obje)tifs ponctuels pour chacun des produits, pour le moyen
et long terme1 se précisent.
Pour le bourt et moyen terme, il s’agit :
- de fournir PS variétés de manioc tolérantes à la Cochenille et aux
et dlouces tant pour la Casamance que pour les
- de fournir &es semences d’oignon en quantité suffisante, de variétés
résistantes [ou tolérantes aux racines roses. Le “violet de Galmi”
amélioré auj CDH est déjà disponible ;
/

- 27
- de reprendre énergiquement un programme pomme de terre pour pousser
toutes les
amilles C. 1. P. disponibles et être en mesure de proposer du
9
mazériel COif pétitif ;
- de conserver et exploiter toutes les autres plantes maraîchères locales
ou introdui es
1
: gombo, bissap, jaxatu, choux, navet, carotte, piment,
parote douc/e et aborder les problèmes spécifiques de chacune de ces
cuI:ures ; I
- d’é:endre
diffusion d’une tomate d’hivernage ;
- de sortir Id culture maraîchère du Cap-Vert pour répondre à la demande
de l’intérieur du Sénégal.
i
En agro i in omie des cultures maraîchères, il s’agira d’approfondir les
scqujs déjà d”sponibles et de les étendre à tous les produits étudiés par
l
ie programme1 dans le domaine des dates de plantation, de la fertilisation,
de S&arteme~t et de la rotation des cultures et de l’irrigation.
Les disckplines de protection des végétaux, tout en assistant les pro-
/
grammes de qélection, poursuivront la mise au point de techniques appro-
wriées pour ysoudre les problèmes spécifiques des différents produits.
! 2.2.2.8 - Les arbres fruitiers
___--.---------------
L’arboriculture fruitière est encore un programme en cours de créa-
iion oour leq; el il conviendra de dégager un plan national après de larges
1
discussions ai/ec tous les intéressés.
Dans unj premier temps, l’orientation de ce programme sera une
recherche d’ pplication a court et moyen termes permettant de réhabiliter
4
tout le mater el végétal introduit et conservé dans les anciens jardins de
3
la Direction de l’Agriculture (Jardin d’essais de Sor, km 75, Mboro et
Djibélor) . II /‘agira pendant cette période de reprendre les in frastruc-
tures léguées: à I’ISRA (km 7’5 et Jardin d’essais de Sor), de développer
des pépinièresk pour répondre à une demande sans cesse croissante, et
d’établir les ’ ergers grainiers, parcs à bois et les vergers de recherches

7
et enfin, de constituer une équipe nationale capable d’assurer la relève
des divers p ojets en cours d’exécution.
ri
. . . / . . .

- 28
En ce qu’ concerne les espèces, la priorité sera accordée au manguier,
a1wx agrumes
t à la banane. L ‘attention sera tenue par l’ananas, I’avoca-
~
ticr, Je cocotier, le papayer, le goyavier,,
le sapotillier et la corossolier.
I
L’anacarjier fait déjà l’objet d’un important projet qui sera suivi.
/
D’autres ‘espèces fruitières seront tenues en considération et une
prospection d s
l
fruitiers locaux devrait se faire dans cette première phase
en vue de CO ‘stituer notre banque de gènes en arboriculture fruitiére.
7
12.2.2.9 - Le coton
----.----
1
C’est Ilun des rares produits qu’on pourrait considérer comme une
culture indus rielle à 100 “a encore que l’utilisation de certaines variétés
t
peut entraîne1 une bonne retombée sur le plan alimentaire car Shuile issue
/
des variétés glandless peut Cltre utilisée en consommation humaine.
/
C’est uni programme qui a des acquis solides à son actif et qui est
awintenant ddté d’une jeune équipe ambitieuse.
II poursi ivra dans la periode à venir la confirmation du matériel
vêgétal i n t r o uit ou créé, la mise au point des techniques de protection
!
et l’étude de
voies d’une meilleure intégration du coton au système de
la zone de culture (Sénégal Oriental, Haute Casamance)
2.2.3 -! L ‘orientation des proqrammes horizon taux
l
Ces pro rammes de caractère transproduit et transdisciplinaire doi-
i
vent généralement fournir soit une production (semences, Mircen), soit
une technolo ie d’appui (stockage, ph y topharmacie, Mircen).
/ 2.2.3.1 - Les recherches microbioloqiques
______------------------ - - - -
l
Le rôle /des Centres de Recherche microbiologique (Mircen) en général
est de collet er, de préserver et de mettre les souches microbiennes au
service du d veloppement national et de la coopération internationale. Les
e
Alircens mett nt particulièrement l’accent sur la conservation de I’environ-
4
nemen t et le Idéveloppemen t de technologies économiques.
. . . / . . .

- 29
1
r
t
les doma r-tes d’activité du Mircen de l’Afrique de l’Ouest, parties
1
essentielles dei ces recherches:, concernent à la fois le plan régional Ouest
A fricain et le /plan national sClnégalais.
1
Dans le 4omaine de la fixation biologique de I’ azote, la production
d ‘inmulum de / Rhizobium sera destinée aux légumineuses à graines pour
I-quelles l’in culation a un effet certain : le soia, le haricot, le sesbania
4
ez à un degré: moindre, l’arachide. Pour les autres légumineuses à graines
/
cw/tiv&s a u Spnégal (Niébé, Voandzou), les recherches doivent se pour-
sJivre pour dkterminer la meilleure association cultivar x souche de

Rhizabium.
/
/

La proddction d’inoculum de Rhizobium pourra également être desti-
n & a u x arbr $s fixateurs d’azote tels que Acacia, Albizia, Prosopis.. .
l
I! y a I’aujre volet des recherches microbiologiques : la biofermen tation ,
Lo bioconversi’ n de la biomasse a déjà fait l’objet d’importantes études
P
au nireau de [‘ISRA pour la production de biogaz et de compost. L’ORSTOM
à Dakar s’occbpe depuis plusieurs années de la fixation biologique de
/
Sozote.
:
la microbiologie alimentaire est un volet d’activité non négligeable du
ressort de 1’1 FA, le Mircen peut jouer un rôle de coordination des activités
de recherche ien microbiologie, un rôle dans la formation des techniciens,
et enfin un r le de conservateur des ressources microbiologiques. L’impact
de ces
:
recher hes n’est pas #négligeable dans la prospective.
12.2.3.2 - Le stocka25
- - - - - - - - -
l
Le stockbge de la production est également une activité primordiale
pour tous les! produits. Et plus la production est importante, plus son
temps d’écouli ment sera long et plus par conséquent le besoin de
B
conser-
votion et de
rotection contre les nuisibles sera important.
il
Dans la pituation actuelle,
la plus forte demande semble se trouver
OU niveau du iniébé, denrée bien connue pour sa sensibilité aux bruches
pendant le s t ckage, mais un besoin tout aussi important existe au niveau
1
du maïs, du
il, de l’arachide, du sorgho et du riz. Et ce besoin ira
croissant ave
I’augmen tation de la production.
/
. . . . . .

- 30
lieu de distinguer le niveau et la forme du stockage
du stockage traditionnel au niveau de la ferme ou du
les structures modernes.
l’accent sera mis sur la protection contre les insectes
plus favorable aux dégâts d’insectes qu’à ceux
II y a a !ssi à délimiter le niveau d’intervention de I’ISRA et celui de
I’l TA qui, toY s deux, travaillent dans le domaine du stockage. L ‘ISRA
Y se limitera au niveau du paysan et de toutes recherches sur
qu’aucune transformation soit entreprise. L’I TA devrait
à partir de ce niveau.
/ 2.2.3.3 - Les semences de prébase
____------------- ----a-
La réor ‘anisation de la filière semencière a conduit à limiter la respon-
sabilité de
95
l’l[ RA à la production de semences de prébase à livrer intégrale-
ment à la Dir!ection de la Production et du Contrôle des Semences (DPCS).
I
Compte
enu de l’importance de la question semencière dans le proces-
sus de production, le Service semencier de I’ISRA a été érigé en programme

de recherche1 pour qu’il puisse mieux remplir son rôle.
Ce prog amme a vocation sur tous les produits. Sa mise en oeuvre
1
requiert une iparfaite collaboration avec les programmes de sélection et de
géraétique, dt/ten teurs des noyaux génétiques et des pieds de cuve de tout
le matériel v” gétal à multipliNer.

I
Le rôle i u programme semences de prébase est un rôle d’appui et de
P
coordination, I de gestion du matériel 0 un niveau plus avancé, de contrôle
interne de lai qualité.
II devrai établir toutes les collaborations qui devront permettre de
monter des é udes de qualité sur la biologie des semences et sur le meil-
leur conditio[i nemen t et la meilleure forme de conservation. La réussite de
ce premier é helon conditionne toute la suite de la filière.

/ . . .

- 37
l
/2.2.2.4 - La J!~~o~harmacie
- - - -.
- - - - - - - -
C’est un !Secteur de recherche ou interfèrent de nombreuses struc-
ture5 : Facult * de Pharmacie, DPV, Laboratoire de répression des fraudes,
1
ITA.
I
Avec le
èglement du problème du Laboratoire national de Toxicologie,
le Sknégal po3r r a i t disposer d’un outil de choix pour aborder ces problèmes
et placer toutqs les structures intéressées sur une base de référence commune.
Le progr’mme de phytopharmacie de I’ISRA devrait tout d’abord assurer
P
l’actualisation ide l’index phytosanitaire des spécialités agropharmaceutiques
très nombreus s utilisées au .Sénégal.
II devrait surtout périodiquement
publier la ver ion mise à jour de ce document qui a une valeur pratique
I
certaine.
/
Pour I’he re, compte tenu de la situation, c’est le rôle qui lui est
assigné.
Cepe dont, l’ambition de ce programme est autrement plus impor-
r:
tante. L ‘analy e toxicologique de toutes les matières actives diffusées au
niveau nation %I et le rôle de conseil en matière de toxicologie d’une manière
générale cons {ituent un objectif de plus grande portée pour ce programme.

L’activité ici, jdevrait avoir un caractère disciplinaire et général à la fois.
est un élément important dans la politique de coopéra-
tion en matièr
de protection des végétaux.
2.2.4 - IObjectifs déterminés par I’écoloqie du terroir
i
L ‘ins tabil’té écologique de I’écas ys tème sahélien caractérisée ces quinze
I
dernières ann es par des conditions pluviométriques particulièrement irrégu-
lières et défit taires a placé la recherche en productions végétales sur les
plantes annue les sous un autre éclairage.
i
Brutalem$n t, certaines nations agronomiques comme “première pluie
utile’,
“deuxi me pluie utile”., “dernière pluie utile”, “durée de l’hivernage
a
utile’ ainsi
e les notions de temps de travaux ont eu une importance
particulière
agriculture pluviale dans la zone.
. . . / . . .

- 32
/
Ces notiojrls importantes sont précisées ci-après :
/
Première pl~AJ~i_u~iii
: pluie permettant au semisde lever et d’attendre sans
-w-e---
domJuges l e s pluies SUiVCJtJteS.
Dates obtenues par la plus grande frdquence
!
observée.
:
début des pluies régulières à partir desquelles les
besoins en eu
sont satisfaits.
Demiere pluiè utile :
_-_I--- - - - - - a - -
pluie a,près laquelle le sol garde une humidité suffisante
pour &re tra aillé durant au moins 7 0 jours.
i
Elles son étroitement liées à la contrainte climatique ci-avant analysée.
if
Elles permett# ht à l’agronome de faire “caler” dans la zone écologique les
varîétés les 1 /eux adaptées. Elles obligent le sélectionneur à cibler de
manière ségrc gative les différentes sous-zones et de proposer un produit
parfaitement
convenable.
Une ana yse de l’évolution écologique du milieu sahélien avait amené
MAUBOUSSIh
(1973) à proposer pour les principales zones du Sénégal,
les cycles thc wiques admissibles en agriculture pluviale (tableau nOl).
Cette propos .ion es t-elle encore d’actualité ?
i l f a u t c ?Pendant dire que dans les années 1970, la recherche agrono-
mique sénéga aise était fortement marquée par l’idée d’intensification comme
solution uniq le pour l’augmentation de la productivité.
Cet objc Yif est toujours d’actualité mois est-il encore réaliste et quel
sens lui donr ?r ?
II est é\\ ident par contre que la stabilité du rendement pour chaque
produit dans les différentes zones écologiques est tout de suite un objectif
de produc tiof dans une écologie comme la nôtre. Cette notion fait nécessaire-
ment in terve! ir de manière synthétique, la con train te nuisible (pathologie,

entomologie e malherbologie), la con train te agronomique (techniques cultu-
rales) et la c In train te socio-konomique (calendrier de travail, temps dispo-
nible.. . ) qui i<sont toutes aussi déterminantes du point de vue écologique.
l
r
/
. . . . . .

TABLEAU N” -1 ; Cycles adkissibles
L
y-%-H+-
^~. .<.
_. ._ .__.. -.,- ZL- i!%u.ic- .- .-.--- -- -.- .--1. --.-...“. ..- ?L...!f!!t!” -... ~--.- . . . . _ _
-_ __
_
,-_
utiltz
utile
gij
qc]
l-4
Enfouissement
15 jours
!
I
MIL - SORGHO
75 Joms
.-
l
I

- 34
l a perstective de la mise en eau des deux barrages de Diama et de
Monantali et ’ e la construction du canai du Cayor pose une autre problé-
P
rmotiqw ~OUF[ les cultures irrigables, maïs, sorgho, riz, cultures marai”
c,hères, etc. .i.
/ri la questi+ d’intensification pose un problème de rentabilité, de varié-
tks adaptées [et productrices de double voire triple culture.

T a b l e a u I l ” 2 : Synthbe des grandes orientations par produit et programme
._”
électionlvariétés
+++
++
+++
++
+++
+++
++
+
++
rotection phyto-
anitalre
++
+++
+
+++
i-i
++
+++
++
+++
gronomie/Techniques ) +i+
I
I
I
I
I
i i i
ulturales phyto-
' ii+
' +++
' +++
' ++
'
+++
++
++
ethnie
roduction :
zmences - p l a n t s
+++
++
+++
+++
ii+
+++
+++
++
++
riorités générales
+++
++
+++
+++
+++
++
ii+
+
++
+++
++
++
+++
1
/
I
PRIORITES : 1 - priorité no 1 +++
2
2- priorité no 2
++
3- priorité no 3
+

- 36
Il1 - FORMULA rIO+/ DE LA POLITIQUE DE RECHERCHE : ORIENTATION
SCIEN TIFIQU
ET PROGRAMMA TION
I
/

La politi ue de recherche sur les productions végétales s’exprime
P
C travers les ‘priorités définies pour chacun des produits considérés.
Ces priorités ~dé~oulen t directement
de Soption fondamentale d’autosuffi-
sance alimentqire
qui présup,pose produire mieux et plus pour toutes les
ragraphe 7.2 ci-dessus traite déjà largement des orienta-
ues définies pour chacun de ces produits et du poids res-
rentes disciplines.
La form ‘lotion de cette politique sous une forme pratique en pro-
ir
grammes,se fa[t par la programmation des activités. Celle-ci a été définie
d’une manièr ’ générale pour l’Institut à travers une approche régionale
çkbalisée, tr nsdisciplinaire,

transproduit. Cette approche, selon nars,ne
?J use les principes d’organisation déjà retenus pour les
e recherche en équipes multidisciplinaires autour des pro-
duits et en
ipe système de production mais facilite la collaboration
entre Direct
de recherche en obligeant les différentes équipes 0
ble et de manière plus coordonnée.
Du proc ssus engagé de programmation régionale, devrait sortir
des program es régionaux ou toutes les directions se retrouveraient.
Le tableau
i
n !2 : synthèse des grandes orientations par produit et
programme. 1
I Y - EXECUTION ;
Une fois1 la politique de recherche clairement définie de manière à
tenir compte bes préoccupations du développement, il revient à chacun
des programjes de recherche comme structure scientifique d’exécution

des activités let à chaque chercheur en particulier de la mettre à exécu-
tion. Cette a’tivité doit déboucher sur des résultats mesurables et
appréciables
n fonction des objectifs initialement fixés. Le résultat
é
attendu est une réponse aux problèmes des utilisateurs en terme de
l
produits nou eaux ou techniques nouvelles à proposer ou la définition
du pourquoi

e la non réponse et comment poser la nouvelle probléma-
t
tique.
/

- 37
*
Y - CONCLUSION j
1
i
Par les
iffërents repéres ci-avant pris, on a tenté de préciser ce
que devrait 8 re l’orientation des recherches sur les différents produits
4
végétaux sel0 ’ les objectifs fixés par /‘Etat dans le cadre de la Nouvelle
T
Politique Agrifole.
L’ISRA, Institut de recherche, se doit de définir une
Perspective d
court terme et une perspective de plus long terme. En
é
tant qu’Institut de recherche appliqué, il doit affronter les problèmes
immédiats mai’ doit laisser une large part à la prospective.
$
Il doit
réoccupations des utilisateurs, mais doit constamment
pour aborder par anticipation les problèmes prévisibles.