REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTERE DE L’AGRICULTURE ...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’AGRICULTURE
Institut Sénégalais
De Recherches Agricoles
Unité Centre Nord Bassin Arachidier
11
- C.N.B.A
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-.

Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 PROBLEMATIQUE
3
CHAPITRE 2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
6
2.1. Les caractéristiques physiques
6
2.2, Les caractéristiques socio-économiques
6
CHAPITRE 3. METHODOLOGIE
9
3.1. La recherche documentaire
9
3.2. Les enquêtes
9
3.2.1. Le questionnaire :
9
3.2.2. Les entretiens
10
3.3. Taille de l’échantillon
10
3.4. Les observations directes
11
3.5. Le traitement et l’analyse des données
11
CHAPITRE 4. RESULTATS ET DISCUSSIONS
‘14
4.1. Les technologies générées
14
4.1.1. Les variétés améliorées
14
4.1.2 Les pratiques culturales
17
4.1.2.1. La préparation du sol
17
4.1.2.2. Le semis
17
4.1.2.3. La fertilisation minérale
17
4.1.2.4. La protection du nikbé contre les ennemis des cultures
18
4.1.3. Techniques de conservation de la qualité des graines de niébé
20
4 1.3.1. La protection chimique
20
4.1.3.2. Les méthodes alternatives
20
4.2. Analyse de rentabilité des technologies générées
21
4.2.1. Les pratiques cultnrales
21
4.2.2. La protection phytosanitaire
22
4.23. Les techniques de stockage
2s
4.3. Technologies vulgarisées et niveau d’adoption
27
4.3.1. Les variétés
31
4.3.2 Les pratiques culturales
37
4.3.3. La protection phytosanitaire
38
4.3 .-t Les techniques de stockage
39
40
4.4. Relatian entre taux d’adoption et rentabilité
42

CONCLUSION ET PERSPECrïVE$
46
BIBLIOGRAPHIE
48
ANNEXES
51

REMERCIEMENTS
J’ai apprécié au long de ce travail l’esprit critique et scientifique de Monsieur
Moustapha Kébé, chef de l’Unité de Recherches d’Appui Politique Agricole et Socio-
Économie, qui n’a ménagé aucun effort pour améliorer la qualité de ce travail. Qu’il
trouve ici l’expression de mes remerciements les plus sincères.
Je remercie très sincèrement Dr Dogo Seck chef de l’Unité Régionale de
Recherches Centre Nord Bassin Arachidier pour son soutien constant et ses
conseils lors de la rédaction de ce rapport.
Je remercie I’USAID pour avoir financé cette étude par le biamis du CRSP/niébé
Je remercie également
Les chercheurs Mamadou Baldé, Mamadou Ndiaye et Ousmane Ndoye pour avoir
lu et corrigé ce document
Monsieur Ibrahima Ndiaye enquêteur pour sa disponibilité ainsi que I’e:nsemble des
techniciens qui interviennent dans le programme de recherche sur le niébé.
Les membres du jury pour avoir accepté d’examiner ce rapport
Toutes les personnes qui de près ou de loin ont positivement contribué à la
finalisation de ce rapport.

LISTE DES FIGURES
Figure 1. La zone d’étude
Page 8
Figure 2. Evolution des superficies emblavées en niébé
Page 9
Figure 3. Evolution de la production de niébé
Page 8
Figure 4. Taux d’adoption des principaux types de
Page 29
technologies améliorées.
Figure 5Taux d’adoption des technologies par types de villages
Page 30
Figure 6. Taux d’adoption des variétés de niébé
par type de villages
Page 34
Figure 7. Comparaison entre superficies emblavées et nombre de
producteurs qui sèment les variétés améliorées.
Page 37
Figure 8. Taux d’adoption des techniques de stockage
Page 40

LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Principaux éléments nutritifs contenus
dans IQOg de niébé
Page 2
Tableau 2. Liste et caractéristiques des principales variétés
améliorées1 cultivées dans le Centre Nord du Bassin Arachidier
Page 17
Tableau 3. Bénéfice net réalisé en appliquant les pratiques culturales
dans les régions de Louga, Diourbel et Thiès
Page 23
Tableau 4. Bénéfice net réalisé en appliquant le traitement
phytosanitaire dans la région de Louga
Page 24
Tableau 5. Bénéfice net réalisé en appliquant le traitement
phytosanitaire dans la région de Diouf-bel
Page 24
Tableau 6. Bénéfice net réalisé en appliquant le traitement
phytosanitaire dans la région de Thiès
Page 25
Tableau 7. Taux marginal de rentabilité du traitement
phytosanitaire
Page 26
Tableau 8. Bénéfice net réalisé en utilisant les fûts métalliques
Page 27
Tableau 9. Bénéfice net réalisé en utilisant la méthodes
des trois sacs
Page 27
Tableau 10. Bénéfice net réalisé en utilisant la méthode
des cendres
Page 28
Tableau II. Taux marginal de rentabilité des différentes
techniques de stockage
Page 28
Tableau 12. Taux d’adoption des différentes technologies
Page 31

Tableau 13. Taux d’adoption des variétés par référence aux
superficies emblavées
Page 33
Tableau 14. Taux d’adoption des variétés par référence aux
nombre de producteurs qui sèment les variétés améliorées
Page 35
Tableau 15. Critères d’adoption des variétés
Page 38
Tableau 16. Taux d’adoption des différentes méthodes de stockage
Page 42
Tableau 17. Calcul du coefficient de corrélation entre TMR et
taux d’adoption de la méthode des trois sacs
Page 44
Tableau 18. Calcul du coefficient de corrélation entre TMR et
taux d’adoption de la méthode des cendres
Page 45
Tableau 19. Calcul du coefficient de corrélation entre TMR et
taux d’adoption de la méthode des fûts métalliques
Page 46

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
CILSS
Comité Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse au Sahel
CNBA
Centre Nord Bassin Arachidier
CRSP
Collaborative Research Support Programm
IITA
International Institute Of Tropical Agriculture
ISRA
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
ONG
Organisation Non Gouvernementale
PNVA
Programme National de Vulgarisation Agricole
RGPH
Recensement Général de la Population et de I’Habitat
SAFGRAD
Semi Arid Food Grain Research and Development
SODEVA
Société de Développement et de Vulgarisation Agricole
URR
Unité Régionale de RecRerche
USA
United States of America
V M K
Villages Mini-kit
VNE
Villages Non Encadrés
W M
Villages Vision Mondiale

Depuis quelques années, la recherche a mis au point un certain nombre de
technologies visant à lever les contraintes rencontrées par les producteurs de niébé..
Ces technologies concernent les variétés améliorées, les pratiques culturales, les
méthodes de lutte contre les ennemis des cultures et les techniques de stockage.
La rentabilité de ces technologies n’est pas toujours vérifiée comparée aux pratiques
paysannes. En effet, exceptés les fûts métalliques et les pratiques culturales, les
taux d’adoption sont dans l’ensemble faibles (7% pour les variétés et sont presque
nuls pour les traitements phytosanitaires et la fertilisation minérale). Le niveau
d’adoption est cependant très variable en fonction du type de technologie et selon le
village considéré : villages à essais Mini-kit, villages encadrés par Vision Mondiale
et villages sans encadrement. L’analyse statistique des résultats montre une
corrélation négative entre les taux d’adoption et la rentabilité des technologies.
Cependant, si on se réfère à leur valeur théorique, les coefficients de corrélation
calculés ne sont pas significatifs au seuil de 5%. Ce qui signifie qu’il n’ya aucune
relation entre la rentabilité des technologies et leur taux d’adoption. En effet,
certaines technologies à forte rentabilité comme la méthode des cendres sont
faiblement adoptées.

INTRODUCTION
Le niébé (Vigna unguiculata L. Walp) occupe une place importante dans l’agriculture
africaine, particulièrement dans la zone soudano - sahélienne. Nombreux sont les
pays qui connaissent cette légumineuse mais qui l’ont pendant longtemps considéré
comme un produit à rôle secondaire dans l’alimentation. Et pourtant, un kg de niébé
contient 3400 calories et 230 g de protéines, soit deux fois plus que le mil et le
sorgho (Ndiaye, 1992). En plus de ses qualités nutritionnelles multiples
(tableau
1), le niébé est peu exigeant en engrais. II possède également des pouvoirs
fertilisants des sols du fait de sa capacité à fixer l’azote atmosphérique. Il tolère la
sécheresse et peut donc être produit dans des conditions ctimatiques relativement
défavorables.
Ces dernières années, le Sénégal a connu un déficit pluviométrique important
particulièrement dans le nord et le centre nord du bassin arachidier. Dans cette
partie du pays, la moyenne des relevés pluviométriques, effectués par le service
agro climatologie de la station de Bambey, est passée de 527 mm pour la période
1938 - 1968 à 383 mm pour la période 1993 - 1996. Ces conditions ont rendu
aléatoire la pratique de certaines cultures autres que le niébé dans cette zone.
Devant cette baisse progressive de la pluviométrie, les stratégies adoptées par les
producteurs et les autorités sénégalaises ont consisté à promouvoir la culture du
niébé dans le Nord et le Centre Nord du Bassin Arachidier. Plusieurs raisons
justifient davantage le choix porté sur la culture du niébé dans cette partie du pays.
Parmi celles ci, on peut citer les possibilités d’une meilleure couverture des besoins
alimentaires et une diversification des sources de revenus pour les populations.
Pour cela, ISRA, en collaboration avec ses partenaires au niveau régional
(SAFGRAD, CILSS) et international (Université de Californie Riverside et IITA) a mis
en place depuis les années 50, le programme de recherche exclusivement centré
sur le niébé à la station de Bambey. Dans ce cadre, la recherche a mis l’accent sur
l’amélioration variétale avec comme toile de fond la réduction du cycle végétatif et la
tolérance aux différents déprédateurs du niébé. Ces travaux ont abouti à la mise au
point de technologies et à leur vulgarisation auprès des producteurs, renforçant
ainsi les acquis des premiers programmes de recherches sur le niébé.
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2
Tableau 1. Principaux éléments nutritifs contenus dans 100 g de niébé.
--
Eléments nutritifs
Quantités
-
-
Eléments minéraux
-
Calcium (mg)
110
Fer (mg)
8,27
Magnésium (mg)
184
Phosphore (mg)
424
Zinc (mg)
1112
Sodium (mg)
16
Vitamines
-
-
Vitamine Bg (mg)
0,357
Vitamine A (UI)
50
-
-
Lipides
Acides gras (g)
0,33
Source : Singh, 1990
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CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE
Au Sénégal, plus de 70% de la population active sont des agriculteurs. Mais le
secteur primaire n’apporte que 11% du produit intérieur brut. Face à ce paradoxe, la
redéfinition de la politique agricole devient quasi impérative (Gaye, 1994). D’aucuns
pensent qu’il faudrait mettre l’accent sur la recherche et la vulgarisation de
technologies modernes. Les efforts de recherche se sont alors orientés vers la mise
au point et la diffusion de technologies susceptibles d’accroître la praductivité et
d’améliorer le bien être des populations.
Au moment où les recherches mobilisent d’importants moyens physiques et
financiers, on se rend compte que les effets positifs attendus de ces technologies ne
sont pas toujours identiques à ceux qui sont observés après leur transfert.
Ce faisant, sans pouvoir situer clairement les responsabilités, la vulgarisation est
parfois incriminée, les producteurs qualifiés de paresseux voire même de personnes
de mauvaise foi refusant d’adopter les nouvelles technologies. Par ailleurs, on peut
se demander si la recherche a tenu compte de l’ensemble des contraintes liées à
l’adoption des technologies.
Les interrogations sur ce phénomène contradictoire entre la vulgarisation de
technologies performantes et les résultats observés sur le terrain sont revenues lors
des réunions de programmation et de l’élaboration du plan stratégique de l’Unité
Régionale de Recherche (URR) Centre Nord Bassin Arachidier (CNBA). Une étude
sur les niveaux d’adoption et les contraintes liées à la diffusion des technologies afin
d’édifier davantage la recherche sur le devenir des innovations dont elle est auteur
devient alors une nécessité. Ce besoin d’informations sur le devenir des
technologies justifie le choix du thème de cette étude orientée vers les technologies
améliorées relatives à la production du niébé et ceci pour plusieurs raisons:
Q Depuis les années 60, des technologies relatives à la production du niébé sont
mises au point et vulgarisées sans faire l’objet d’une évaluation socio-économique ni
avant, ni après leur transfert. II existe seulement deux études socio-économiques
spécifiquement axées sur le niébé (Bingen et al, 1988 ; Tall, 1991). Le premier
travail était relatif à l’évaluation de l’impact économique de la CB5, variété

4
sëlectionnëe en Californie (USA) et introduite au Sénégal (Bingen et al.,1988).
L’autre s’est appesanti sur l’analyse de la méthode utilisée pour transférer ces
technologies en milieu paysan en mettant l’accent sur le choix des partenaires pour
les essais de démonstration (Tall, 1991). II s’agissait donc d’une évaluation des
essais menés en milieu paysan, en collaboration avec les producteurs pour valider
les nouvelles technologies sur le niëbë. La principale conclusion de cette dernière
étude était que les femmes devraient être impliquées davantage à la gestion et à la
conduit’e des parcelles de démonstration, du simple fait que la culture du niëbë fut
pendant longtemps une activité féminine.
Q Vu les conditions climatiques parfois aléatoires pour la culture de l’arachide et
suite à la dévaluation du Franc cfa intervenue en 1994, le niébé est passé
progressivement d’une culture vivrière à une culture de rente. Ainsi, pour diversifier
les sources de revenus, les producteurs se sont tournés vers cette culture pour
satisfaire leurs besoins aussi bien alimentaires que financiers.
Q En termes de superficies, d’après les statistiques de la Direction de l’Agriculture,
de 1987 à 1998, le niébé est la troisième spéculation dans le Centre Nord du Bassin
Arachidier après le mil et l’arachide.
La presente étude se propose donc de faire l’évaluation économique des
technologies relatives à la production du niébë dans le Centre Nord du Bassin
Arachidier. II s’agit aussi bien des technologies générées par les programmes
nationaux de recherche que de celles empruntées et introduites.
Les objectifs fixés dans le cadre de cette étude sont :
* Inventorier les technologies générées par la recherche,
W+ Analyser la rentabilité des technologies inventoriées,
w Evaluer les niveaux d’adoption des différentes technologies vulgarisées.
*,--cc--
-
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i -. . _.______.
---*

Pour cela, l’hypothèse de travail suivante a été définie
Des technologies relatives à la production du niébé éprouvées sur le plan
agronomique sont vulgarisées en milieu paysan. Cependant, elles enregistrent de
faibles taux d’adoption du fait de la non prise en compte des contraintes d’ordre
techniques (faisabilité), économiques (rentabilité) et sociales (acceptabilité).
Ce mémoire comporte quatre chapitres. Le premier porte sur la problématique, le
deuxième sur la présentation de la zone d’étude, le troisième est relatif à la
Méthodologie et le quatrième est consacré aux résultats et discussions.

CHAPITRE 2. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. Les caractéristiques physiques
La zone d’étude couvre les régions de Diourbel, Thiès et Louga. Elle s’étend sur
31358 km’. Elle est limitée au nord par l’Océan Atlantique au sud par les régions de
Fatick et Kaolack à l’est par la région de Saint Louis et à l’ouest par la région de
Dakar (Figure1 .).
A l’instar du pays, cette zone connaît deux saisons dans l’année : une saison sèche
et une saison des pluies. La première va de novembre à juin. Elle est favorable aux
cultures fruitières, au maraîchage et aux productions animales. La saison des pluies
débute généralement en juin. Elle atteint son maximum en août et se termine
généralement en octobre. Au cours de ces 30 dernières années, la pluviométrie
moyenne annuelle connaît de fortes variations et on observe une tendance à la
baisse. Elle varie entre 250 et 500 mm par an.
Les sols sont essentiellement sableux à sablo-argileux à certains endroits (bas
fonds). Communément appelés sols Dior, ils sont pauvres en matières organiques et
possèdent un pH bas ainsi qu’une faible teneur en phosphore.
La végetation naturelle y est complètement transformée par les activités agricoles. II
en résulte la disparition de plusieurs espèces. Acacia albida reste l’espèce la plus
protégée dans la zone du fait de ses multiples usages dans l’exploitation
(fertilisation, fourrage, bois de chauffe et de service, . ..).
L.a zone a une façade maritime de 75 km de long. Au niveau des dépressions, on
rencontre aussi des mares temporaires qui s’assèchent pendent la saison sèche.
2.2. Les caracttkistiques socio-économiques
La zone compte 2 043 000 habitants (RGPH, 1988) dont 52% de femmes. Cette
population est essentiellement constituée de Ouolofs (72%), de Peuls (25%), de
Sérères (2%), de Maures et de Bambara (1%).
L’agriculture est l’activité dominante et occupe 89% de la population de la zone
(ISRA/CNBA, 1996). Puis viennent le commerce et l’élevage, ce dernier intéressant
aussi bien les Peuls que les Sèrères.
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---
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7
Si on considère les superficies emblavées, les principales spéculations cultivées
sont dans l’ordre décroissant : le mil, l’arachide, le niébé, le sorgho, le manioc, les
pastèques et le bissap.


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9
Comme indiqué par les figures 2 et 3, les régions considérées dans cette étude
couvrent 82% des superficies emblavées et fournissent en moyenne 81% de la
production totale de niébé au Sénégal (annexes 1 et 2). Le niébé y est cultivé
traditionnellement en association, mais, il est aujourd’hui pratiqué de plus en plus en
culture pure. Malheureusement, sa production est handicapée par sa forte sensibilité
au parasitisme aux champs et au stockage ainsi que par l’absence de débouchés
pour la commercialisation des récoltes.
Figure 2 : Evolution des superficies emblavées en niébé
20000
00000
80000
60000
40000
20000
0
---- . .._ -...---.--.--- ..--.. ..- ---.
- S é n é g a l 9 - Zone d’étude]
[_-.~-._ ._ __~- _.~. ..--.._--. ------.
S o u r c e : D o n n é e s D i r e c t i o n d e l ’ A g r i c u l t u r e
Figure 3. Evolution de la production de niébé
60000 -
$i‘ 50000 --
2 40000 --
Années
, - S é n é g a l - = -Zone d’étude
S o u r c e : D o n n é e s D i r e c t i o n d e l ’ A g r i c u l t u r e
.-
_ . ..-
_--._-
-l-e-.“---
---

CHAPITRE 3. METHODOLOGIE
L’approche adoptée consiste à combiner la recherche documentaire, les enquêtes
auprès des chercheurs, des vulgarisateurs et des producteurs et les observations
directes.
3.1. La recherche documentaire
La recherche documentaire a été essentiellement effectuée dans les centres de
documentation du CNBA, à la Direction de la Statistique, à la bibliothèque centrale
de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et à la Division des statistiques agricoles
de la Direction de l’Agriculture. L’objectif de la recherche documentaire était de faire
le point sur les travaux relatifs au thème d’étude, de faire l’inventaire des
technologies générées par la recherche et de collecter des informations permettant
une meilleure caractérisation de la zone d’étude.
3.2. Les enquêtes
Le questionnaire élaboré pour la collecte des informations a été complété par des
entretiens. II a été procédé aussi à des observations directes lors de ces enquêtes.
3.2.1. Le questionnaire :
Le questionnaire a été utilisé pour collecter entre autres, des données quantitatives
nécessaires pour calculer les taux d’adoption. II s’agit essentiellement :
+ des superficies totales emblavées en niébé
a du nombre de concessions qui cultivent le niébé
a des superficies emblavées en variétés améliorées,
a du nombre de concessions qui sèment les nouvelles variétés,
?
du nombre de concessions qui utilisent les disques de 8 trous
* des quantités de semences améliorées utilisées,
eZ des superficies traitées contre les insectes,

o des quantités de niébé stocké
e des quantités de graines de niébé stockées en utilisant les méthodes améliorées
de stockage.
Le questionnaire détaillé est mis en annexe 3
3,2.2. Les entretiens
Des entretiens de groupe et des entretiens individuels ont été organisés. Pour les
premiers comme pour les deuxièmes, les discussions ont porté sur l’inventaire des
technologies générées et des technologies vulgarisées, sur leur caractérisation
(faisabilité,
accessibilité, efficacité, rentabilité,...), et leur niveau et critères
d’adoption.
Les entretiens individuels ont intéressé aussi bien les producteurs que les
chercheurs et les agents de vulgarisation.
3.3. Taille de l’échantillon
L.es enquêtes ont été menées dans tous les départements des régions de Louga,
Diourbel et Thiès exceptés ceux de Linguere, de Thiès et de Mbour dans lesquels la
culture du niébé n’est pas très développée.
Compte tenu des moyens financiers et. humains disponibles, 15 villages (liste
annexe 4) ont été choisis dans la partie de notre zone d’étude située à l’est de la
route nationale Thiès - Saint Louis, la partie ouest étant constituée par les Niayes,
zone dominée par les cultures maraîchères. Trois groupes de villages ont été
constitlué en tenant compte de trois principaux éléments:
Q Les essais Mini-kit (VMK) implantés en milieu paysan et qui ont pour objectifs :
* de tester les meilleures variétés de niébé en provenance des programmes
nationaux et internationaux de recherche dans des conditions écologiques
différentes,
0
d’initier les producteurs à évaluer les nouvelles pratiques culturales, les
traitements phytosanitaires et les méthodes de stockage,

12
?? d’évaluer les effets des nouvelles technologies sur la vie des producteurs ainsi
que les facteurs limitant la production et l’expansion de la culture du niébé.
0 L’intervention de I’ONG Vision Mondiale (WM) effective depuis 1985 dans le but
d’appuyer les producteurs en leur facilitant l’accès aux nouvelles technologies.
8 L’absence de tout encadrement portant sur la culture du niébé (VNE).
Sur cette base, et en tenant compte de l’importance numérique de chaque type de
villages, la sélection a porté sur 4 villages du premier groupe (VMK), 5 villages
appuyés par Vision Mondiale (WM) et 6 villages du troisième groupe (VNE).
Pour constituer le premier et le deuxième lots de villages, ces derniers ont été listés
et tirés au hasard. Quand au troisième, il a été constitué en utilisant les résultats
d’une prospection menée en mai 1997 (dans le cadre la préparation de l’enquête
diagnostique dans le CNBA) en collaboration avec les Inspections de l’Agriculture et
les Centres d’Expansion Rurale Polyvalents.
Pour des raisons de calendrier des producteurs, au total, 128 personnes ont été
individuellement interrogées sur la base du questionnaire au lieu de 150 comme
prévu au départ (10 dans chaque village). Ces producteurs ont été choisis avec
l’aide du chef du village ou de son représentant.
Dans tous les villages, des entretiens ont pu être organisés avec des groupes pour
recueilllir des informations générates sur le niveau de connaissance, les critères et
1w contraintes qui limitent l’adoption des technologies. La taille de ces groupes a
varié entre 7 et 22 personnes.
3.4. Les observations directes
Les observations directes ont principalement porté sur les méthodes de stockage
utilisées et les variétés cultivées.
3.5. Le traitement et l’analyse des données
o Deux logiciels ont été principalement utilisés à savoir Excel 7 pour les analyses
statistiques et Word 7 pour le traitement de texte. Les analyses statistiques ont

13
été effectuées de manière à disposer d’éléments nous permettant de mieux
caractériser les données collectées et d’identifier d’éventuelles relations entre les
taux d’adoption et la rentabilité des technologies étudiées. II s’agit des calculs de
moyenne, de covariance, d’écart type et: de coefficient de corrélation.
?? L’analyse économique des technologies est basée sur la méthode des budgets
parCels et l’approche marginale ; elle est faite à deux niveaux. Le premier niveau
porte sur l’analyse de la rentabilité des technologies sans référence à la pratique
paysanne et le deuxième sur la comparaison de la rentabilité entre technologies
adoptées et pratiques paysannes. Les résultats nets et les taux marginaux de
rentabilité sont calculés à chaque fois que les informations étaient disponibles.
Les données utilisées sont : les rendements réels à l’hectare, les prix de vente
moyens du kg de niébé et les coûts des traitements calculés sur la base des
doses recommandées et du prix des produits à utiliser.
?? Le résultat net est égal au chiffre d’affaires diminué des coûts variables de
production.
(I Le taux marginal de rentabilité (TMR) est égal au rapport bénéfice marginal sur
coûts variables marginaux.
L.e bénéfice marginal est la différence entre le bénéfice net réalisé en utilisant les
technologies améliorées et celui obtenu sur les témoins
L.es coûts variables marginaux sont la différence entre les coûts variables
occasionnés par l’utilisation des technologies améliorées et les coûts variables
enregistrés sur le témoin.
e8 Les taux d’adoption ont été calculés comme suit :
* Pour les variétés : superficies emblavées en variétés améliorées divisées par les
superficies totales emblavées en niébé. Le rapport nombre de concessions qui
sèment les variétés améliorées sur nombre total de concessions qui cultivent le
niébé est aussi utilisé.
:- Pour les pratiques culturales : Nombre de concessions qui utilisent la pratique
divisé par le nombre total de concessions qui cultivent le niébé.

*. Pour iles traitements phytosanitaires : Superficies traitées divisées par
superficies totales emblavées en niébé.
*- Pour le stockage : Quantités de semences conservées en utilisant l’es
techniques améliorées divisées par les quantités totales de semences de niébé
conservées
a Le coefficient de corrélation entre les deux variables rentabilité et taux d’adoption
des technologies est égal au rapport covariance des deux variables sur le produit
de leur écart type.

15
CHAPITRE 4. RESULTATS ET DISCUSSIONS
4.7. Les technologies générées
Dans une optique de sécurité alimentaire et de diversification des cultures, il est
d’une réelle importance de promouvoir la culture du niébé dans des conditions
écologiques peu favorables aux autres spéculations.
Pour ces raisons, les recherches sur te niébé ont débuté au Sénégal en 1953 au
Centre de Recherches Agronomiques de Bambey (Sène, 1987). Elles ont commencé
par une prospection au Sénégal et dans la sous région qui avait permis de
constituer une importante collection de germplasm. A partir de 1961, des
croisements entre différentes variétés sont entrepris en vue d’obtenir des variétés
précoces, à grosses graines et à haut rendement. Avec l’évolution des programmes,
c’autres critères de sélection tels que la couleur de l’oeil, le port de la plante et la
r&istamce aux déprédateurs ont été pris en compte.
L.es recherches sur le niébé ont été menées dans le cadre du programme national et
cl’essais régionaux avec les partenaires (CII-SS, SAFGRAD, IITA). Depuis 1980,
l’essentiel des travaux sur le niébé est mené dans le cadre du projet CRSPlniébé en
collaboration avec l’Université américaine de Californie Riverside.
Plusieurs technologies ont été générées et proposées à la vulgarisation dans le
cadre de ces différents programmes. Ces technologies peuvent être réparties en
trois catégories: les variétés améliorées, les pratiques culturales, et les méthodes de
stockage des récoltes de niébé.
4.1 .l . Les variét& am6liorées
Des V<ariétés de niébé adaptées aux différentes conditions agro-écologiques du
!%négal ont été mises au point par la recherche (tableau 2).
Entre 1953 et 1960, après plusieurs années de tests, la variété 58-57 a été
proposée à la vulgarisation au nord et centre nord du Sénégal. En 1970, ce fut la
y/ariéte Ndiambour puis en 1973, les variétés Mougne et Bambey 21.

16
En 1985, a la suite une série d’années de sécheresse et de réduction de l’hivernage,
le gouvernement sénégalais importe 600 tonnes de la variété CB5 destinée à
satisfaire les besoins en semences des producteurs dans le nord et le centre nord
du Sénégal (Sène, 1987). En effet, toutes les cultures en dehors du niébé étaient
très aléatoires dans la partie nord du Bassin arachidier.
L’arrêt Ides travaux d’amélioration du niébe entre 1973 et 1979 faute de financement
explique l’écart important constaté dans la mise au point des première et deuxième
séries de variétés.
Au début des années 1990, les variétés B89-275 (Mouride) et B89-504 (Mélakh) ont
été créees dans le cadre de l’actuel projet ISR/V CRSPIniébé.

17
Tableau 2. Liste et caractéristiques des principales variétés améliorées cultivées dans le Centre Nord du Bassin Arachidier
Variétés
50%
Rendement moyen( kg/ha)
Couleur de la graine
Port
Autres
floraison
caractéristiques
Grains
Fanes
(JAL)
58-57
44
2000
1800
Crème avec oeil
Rampant Résistante au
marron
Chancre bactérien
Mougne 47
1100
1900
Fond blanc, taches
Intermédi Résistante au
noires
aire
Chancre bactérien
Ndiambour 44
1000
2000
Crème à oeil beige
Rampant Résistance
modérée au
Chancre bactérien
Bambey 21 41
950
1300
Crème
Erigé
Résistante au
CAbMV
C&
38
880
1200
Blanche à oeil noir
Erigé
Résistante au
CAbMV
B89-275 4
0
1300
1500
Crème à oeil beige
Semi
Résistant au
(Mouride)
érigé
Chancre
bactérien, CAbMV
et au Striga
B89-504 4
0
1200
Blanche à oeil marron Rampant Résistante au
(Mélakh)
clair
CAbMV et aux
pucerons
Source: Ndiaye, 1987 ; enquêtes
*JAL= Jour Après Levée.

1 8
4.1.2. Les pratiques culturales
Les principales recommandations en matière de pratiques culturales pour
l’ensemble des variétés mises au point portent sur la préparation du sol, le semis, la
fwtilisation et les méthodes de protection des cultures contre leurs ennemis
(insectes, maladies et mauvaises herbes).
4.1.2.1. La préparation du sol
Un labour profond de 15 à 20 cm en début d’hivernage suivi d’un passage croisé à
la herse doit précéder le semis du niébé. Cette pratique assure des conditions
optimales de levée et de croissance des plantes (Ndiaye, 1986; Cissé, 1996).
4.1.2.2. Le semis
Le semis du niébé en humide est recommandé après une pluie d’au moins 15 mm. II
peut se faire à la main à raison de 2 à 3 graines par poquet ou au semoir avec un
clisque à 8 trous. Les écartements preconisés sont 50 cm x 50 cm respectivement
entre les lignes et les poquets pour les variétés rampantes et 50 cm x 25 cm pour les
variétés érigées. La quantité nécessaire pour emblaver un hectare de niébé varie
entre 16 et 20 kg suivant la grosseur des graines (Ndiaye, 1986 ; Cissé et al. 1996).
4.1.2.3,, La fertilisation minérale
Les travaux récents sur la fertilisation du niébé ne sont pas nombreux. Les essais de
fertilisation réalisés en 1964, 1965 et 1966 au Centre de Recherches Agronomiques
de Bambey ont abouti à la recommandation des formules 4-16-21 à la dose de 250
kg/ha et 6-I O-20 à la dose de 150kglha. A noter que cette dernière a été mise au
point pour l’arachide (Sène,1987). En 1972, les formules (NPK) 6-l O-20 pour la
zone cle Bambey et 6-20-I 0 pour la zone de Louga ont été recommandées à la dose
de 150 kg/ha.
Ces formules qui tiennent compte de l’état de pauvreté des sols dans ces différentes
looalites constituent une fertilisation de fond. Pour permettre un bon démarrage des
plantes, elles doivent être incorporées à la herse à une profondeur de 15 à 20 cm.

1 9
Par la suite, une nouvelle formule, la 8,-18-27, est proposée par Piéri et Nicou
(Ndiaye, document non publié) en remplacement de la formule 6-20-10 pour le
niébé. Actuellement, les recommandations en matière de fumure forte sont de
150kglha de 8-l 8-27 pour les zones de Bambey et de Louga.
4.1.2.4. La protection du uiébé contre les ennemis des cultures
La protection commence déjà au semis avec le traitement des semences au granox
à la dose de 4 g pour 1 kg de semences (Cissé et al., 1996).
Aux champs, les principaux ennemis du niébé sont les insectes, les maladies et les
mauvaises herbes. Pour atténuer les effets négatifs de ces déprédateurs sur tes
cultures, certaines techniques ont été développées par la recherche.
@ Lutte contre les maladies
l.es recherches sur la phytopathologie du niébé ont porté sur le contrôle des
maladies inventoriées au Sénégal (Ndiaye, 1991) : Ces maladies sont
essentiellement :
Q Le Cowpea Aphid Born Mosaïc Virus (C.ABMV) qui se manifeste par :
I un enrôlement et un jaunissement des feuilles,
* des mosaïques sur les feuilles
o un nanisme de la plante
0 Le Chancre bactérien dont les principaux symptômes sont :
* des taches jaunes qui se développent progressivement sur les feuilles qui
deviiennent nécrosées.
0 des fissures noirâtres sur les tiges (ce qui confère à la maladie son nom de
chamcre bactérien)
0 Le Macrophomina dont les principales rnanifestations sont
u des Pl%ages vertes claires, puis un dessèchement des feuilles qui restent
attachées à la tige.
* une coloration cendrée des tiges qui deviennent brunes.
Ces maladies ont des incidences très négatives sur la production car, elles peuvent
provoquer des pertes de rendements allant jusqu’à 60% (Ndiaye, 1995).
--
---
_-.-.
_-___
.._
~~-
---“..

20
La seule méthode disponible pour lutter contre ces maladies reste l’utilisation de
variét& tolérantes ou résistantes. Contre le Macrophomina, aucune solution n’est
encore disponible.
@ Lutte contre les mauvaises herbes
La principale herbe parasite du niébé est le Sftiga gesneroi’des, une scrophulariacée
annuelle qui apparaît 30 à 45 jours après semis de la plante-hôte. Ses effets
négatifs se manifestent par l’apparition de chlorose ou jaunissement des feuilles qui
tombent par la suite et la plante meurt.
Les méthodes de lutte disponibles pour le moment sont la lutte physique par
I’arraclhage manuel des plants de Str-iga émergés et l’utilisation de variétés
résistantes comme B-301, lT82D-849, 18-275.
Des tests d’herbicide de pré-levée sont en cours en vue de développer la lutte
chimique contre ce parasite (Wade, communication personnelle).
r0 Lutte contre les insectes
,9u Sénégal, les principaux insectes ravageurs du niébé au champ sont :
0 La chenille poilue (Amsacfa moloneyi) qui s’est vite retrouvée au rang de ravageur
ie plus important du niébé pendant le développement végétatif dans les zones les
moins arrosées (nord et centre nord). Les adultes apparaissent une semaine après
la première pluie utile correspondant souvent à la levée du niébé. Ils mangent les
,;leunes feuilles et ne laissant parfois que la tige principale. La principale méthode de
lutte préconisée consiste à utiliser de I’endosulfan à la dose de 800 g m.a /ha avant
que les larves n’atteignent leur 5” stade de développement. Ce ravageur apparaît de
manière sporadique et surtout quand il y’a une poche de sécheresse (Baldé, 1998).
Q Les pucerons (Aphis craccivora) qui attaquent particulièrement le niébé au
moment de la formation des fleurs et des gousses. Par leurs piqûres, ils provoquent
des déformations foliaires qui entraînent une diminution du pouvoir
photosynthétique. Ces perturbations provoquent des baisses de rendement. La
méthode de lutte recommandée reste, l’usage de la déltaméthrine (Décis) à la dose
de 15 g.m.a. par ha.
, ne”-.....* “-“---I--
-Y-
#,

21
Cs Les Thrips (Mégalurotri~s sjosfec#) dont les dégâts se manifestent par un
avortement, puis une chute des fleurs et des boutons floraux. Pour contrôler ces
insectes, trois traitements (un au Thimul 35 et deux au Décis) sont recommandés
(Baldé., 1995).
4.1.3. ‘I’echniques de conservation de la qualité des graines de niébé
f
Les problemes de stockage sont parmi les principales contraintes qui limitent la
production. En effet, les pertes occasionnees par les bruches peuvent atteindre 90%
des stocks après 6 mois de stockage (Seck, 1992).
Les priincipales technologies génerées, pour conserver la bonne qualité des graines
cle niébé sont de deux types: la protection chimique et les méthodes alternatives.
4.1.3.1.. La protection chimique
1-e principal produit chimique recommandé pour la conservation des graines est la
délthamétrine (K-Othrine PP2) à la dose de 50 g/lOO kg de semences (Seck, 1991).
k1.3.2,, Les méthodes alternatives
i-es méthodes alternatives regroupent l’utilisation des fûts métalliques, du triple
ensachage ou méthode des trois sacs, des cendres et des plantes à effets
insecticides.
(3 l’utilisation des fûts métalliques Co:nsiste à remplir des fûts avec les graines de
niébé et de les maintenir fermés sans fumigation au moins pendant deux mois avant
leur première ouverture (temps nécessaire pour tuer les bruches et les oeufs par
asphyxie). Les fûts recommandés sont ceux d’une capacité de 200 ou 50 litres qui
ont de petites ouvertures complètement etanches qui ne laissent pas du tout passer
:‘air.
13 Le triple ensachage consiste à garder le niébé en utilisant trois sacs d’une
contenance de 50 kg de semences enfoncés l’un dans l’autre. Le contenant ainsi
réalisé sert de récipient étanche à l’air donc freine ou limite considérablement le
développent des bruches (Kitch, 1992).

22
0 La méthode des cendres consiste
mélanger à quantités égales les cendres et
les graines à conserver. Ce mélang
est ensuite versé dans un canari que l’on
referme avec une couche de tend
pour créer des conditions d’anaérobiose
défavo’rable au développement des br
hes (Kitch, 1992).
Le triple ensachage et la méthode de!
,endres tout comme celle du séchage solaire
ont éte développées par l’Institut d
Recherches Agronomiques de Maroua au
Cameroun. Le séchage solaire étant I ? méthode de pré-stokage qui permettrait de
tiJer les larves et les adultes de bn
ies avant le stockage. II doit être pratiqué
quelque soit la méthode de stockas
à utiliser pour rendre cette dernière plus
efficace. Cette méthode consiste à
sler une feuille de plastique noire sur un
rnatelas en paille, à y étendre le niébé
t ;ii couvrir la couche de graines par une toile
transparente. Le dispositif doit etre
lacé dans un endroit ensoleillé au moins
pendant 2 heures.
Ces technologies ont été introduites
I 1993 et vulgarisées en milieu paysan par
I’ISRA et ses partenaires. Les différen
; etapes de ces méthodes sont illustrées par
les annexes 5, 6 et 7.
Q Les plantes à effets insecticides.
3s plantes sur lesquelles sont menés des
travau,x sont le Boscia senegalensis (
Azadirachta Mica. Les doses et méthodes
d’application en milieu paysan sont en w-s de test.
4.2. Analyse de rentabilité des techr
Iogies générées
l-‘analyse de la rentabilité des technoll
ies a porté sur trois cas de figures que
rsont : les pratiques culturales, le traite
?nt phytosanitaire et les méthodes de
stockage.
4.2.1. !Les pratiques culturales
Les rendements qui ont servi de ba! p pour l’analyse économique sont ceux des
essais Mini-kit menés en 1995 dans
; régions de Louga, Thiès et Diourbel. Les
données utilisées sont celles obtenu(es à partir de la variété améliorée B89-275
(Mouride) sur laquelle on a appliqué I le paquet technologique recommandé par la
recherche.

23
Tableau 3. Résultat net réalisé en appliquant les pratiques culturales dans les
nsgions de Louga, Diourbel et Thiès
~
--
Rubriques
Louga
Diourbel
Thiès
Rendement (kg/ha)
563
380
257
-
-
Prix de vente moyen du kg (fcfa)
~
150
200
200
Chiffre d’affaires (fcfa)
84450
76000
51400
-
-
Semences (fcfa)
8000
8000
8000
I
I
--
Engrais (fcfa)
30000
30000
30000
1
I
--
-
Traitement phytosanitaire (fcfa)
39250
39250
39250
--
Coûts de production (fcfa)
7
77250
77250
77250
-~
I
I
-
Résultat net (fcfa)
7200
1 -12500 1 -25950
L’examen du tableau 3 montre que c’dst seulement dans la région de Louga que le
résultat net issu de l’application des pbatiques culturales est positif. Ainsi, pour une
dépense de 77250 fcfa, le bénéfice net réalisé est de 7200 fcfa.
Dans les régions de Diourbel et de Thiès, l’application du paquet technologique
entraîne respectivement une perte de 12500 et de 25950 fcfa.
Mais puisque les données portent sur une année d’essai, il serait nécessaire de
poursuivre la collecte des données pt de répéter l’analyse économique afin de
confirmer ou d’infirmer les conclusions~ tirées de cet exemple.
II n’a pas été possible de procéder à Jla comparaison entre la rentabilité du paquet
Droposé et la pratique paysanne en raison de l’absence de données sur cette
3erniGre. II s’avère donc nécessaire ~d’introduire, dans le dispositif des essais de
validation, un témoin sur la pratique paysanne qui pourrait servir de référence pour
une analyse comparative des technologies. Dans le cadre des essais Mini-kit sur
niébé par exemple, jusqu’en 1996, seules les performances des technologies
améliorées ont été comparées entre elles,
4.2.2. La protection phytosanitaire
~
Dans les régions de Louga et Thiès, (les parcelles non traitées ont eu un bénéfice
net plus élevé que les parcelles traitées (tableaux 4 ; 5 ; 6). Par contre dans la

24
nitgion de Diourbel, on observe un béniéfice net plus élevé dans les parcelles
traitées que sur les témoins non traités (Tableau. 5). Cette situation devait pousser
davantage à réfléchir sur le nombre de traitements minimum à pratiquer suivant les
zones au lieu des traitements systémat/ques qui sont recommandés.
Tableau 4 : Résultat net réalisé en appliquant le traitement phytosanitaire dans la
région de Louga
-7
Rubriques
Parcelle traitée
Témoin
-
-
Rendement en graines (kg/ha)
I
412
307
-
-
Prix de vente moyen du kg de niébé (fg@
120
120
-
-
Chiffre d’affaire (fcfa)
49440
36840
-
-
l’himul 35
21250
0
-
-
Décis
18000
0
-
-
(;oûts variables de production (fcfa).
)
28450
-
-
-
A
Résultat net (fa)
l
20990
36840
-
-
Tableau 5 : Résultat net réalisé en appliquant le traitement phytosanitaire dans la
région de Diourbel
.-
_i_
Rubriques
Parcelle traitée
Témoin
.-
Rendement en graines (kg/ha)
7
1578
1038
.-
Prix de vente moyen du kg de niébé (fpa)
140
140
.-
Chiffre d’affaire (fcfa)
220920
145320
.-
-
Thimul 35
21250 fcfa
0
Décis
18000 fcfa
0
Coûts variables de production (fcfa). I
28450 fcfa
0
Résultat net (fcfa)
I
192470
145320
l

25
Tableau 6 : Résultat net réalisé en appliquant le traitement phytosanitaire dans la
région de Thiès
-
-
-
Rubriques
Parcelle traitée
Témoin
-
-
---+---.
Rendement en graines (kg/ha)
l
371 kg/ha
291
-
-
-
Prix de vente moyen du kg de niébé (fcjfa)
14Ofcfa
140 fcfa
-
-
Chiffre d’affaire (fcfa)
51940 fcfa
40740 fcfa
-
-
Thimul 35
21250 fcfa
0
-
-
--+----
Décis
18000 fcfa
0
-
-
Coûts variables de production (fcfa). I
28450 fcfa
0
-
-
Résultat net
23490 fcfa
40740 fcfa
-
-
--i-i
Pour mieux apprécier les avantages economiques des traitements phytosanitaires,
les taux marginaux de rentabilité (TM ) sont calculés (Tableau 7).

26
Tableau 7. Taux marginal de rentabilité du traitement phytosanitaire
Régions
Louga
Diourbel
Thiès
-
-
Ejénéfice marginal (fcfa)
47150
Coûts variables marginaux (fcfa)
28450
28450
28450
Taux marginal de rentabilité (%)
165
:
I-e taux marginal de rentabilité de 165% obtenu dans la région de Diourbel est
satisfaisant si on se réfère au seuil de rentabilité qui est fixé à 100% pour les
technologies agricoles au Sénégal (Crawford et Kamuanga, 1991). Le traitement
phytosanitaire a un impact positif sur le revenu du paysan. Les taux marginaux ne
sont pas calculés pour les régions de Louga et de Thiès ; puisque des pertes de
.15850 fcfa ( Louga) et de 17250 fcfa (Thiès) sont enregistrées.
4.2.3. Les techniques de stockage
les analyses de rentabilité portent sur l’utilisation des fûts métalliques de 200 litres
(qui peuvent conserver 160 kg de semences de niébé ; du triple ensachage et des
(zendres. Les fûts coûtent 5000 fcfa, les sacs recommandés 300 fcfa l’unité tandis
que pour la méthode des cendres, seul le canari est à acquérir pour une valeur de
1500 fcfa.
Les pratiques paysannes consistent à utiliser des sacs de récupération que les
producteurs achètent à 100 fcfa l’unit& Ces sacs peuvent contenir 40 kg de
semences.
Les résultats sur l’analyse de la rentabilité des méthodes de stockage sont indiqués
dans les tableaux 8, 9, 10 et 11.
Le résultat net calculé est positif aussi bien dans le cas des techniques améliorées
que pour les pratiques paysannes. L’utilisation des fûts métalliques génère un
bénéfice net de 27000 fcfa contre 15600 fcfa pour le témoin. Ce bénéfice est de
9100 fcfa et 4800 fcfa respectivement! pour la méthode des trois sacs et le témoin. II
est de 6500 fcfa pour la méthode $es cendres et de 3900 fcfa pour le témoin.
Seulement, avec les méthodes traditionnelles même si un bénéfice est réalisé aussi,

27
au delà de 6 mois, les pertes de stockage peuvent atteindre 90% (Seck et Sidibé,
1992); ce qui n’est pas le cas avec les méthodes améliorées.
Ein pouirsuivant l’analyse jusqu’aux taux marginaux de rentabilité (Tableau 14), on se
rênd compte que l’utilisation des méthodes améliorées pour le stockage du niébé
reste rentable pour les producteurs. Les TMR sont positifs et restent supérieurs au
taux cible quelque soit la méthode utilisée. II est respectivement de 248, 614 et
186% pour les fûts métalliques, le triple ensachage et la méthode des cendres.
Tableau 8. Résultat net réalisé en utilisant les fûts métalliques
-l
Rubriques
Fûts métalliques
Pratique paysanne
160
160
-
-
200
100
32000
16000
5000
400
27000
15600
Tableau 9: Résultat net réalisé en utilisant la méthode des trois sacs
Rubriques
Trois sacs
Pratique
paysanne
Quantité stockée (kg)
50 kg
50
Prix de vente moyen du kg de niébé (fcfa)
200 fcfa
100
Chiffre d’affaire (fcfa)
10000 fcfa
5000
Total coûts variables de production (fcfa)
900 fcfa
200
~-
I
I
Résultat net (fcfa)
9100 fcfa
4800
t

28
Tableau 10. Résultat net réalisé en util,isant la méthode des cendres
--
Rubriques
Cendres
Pratique paysanne
?>uanti,té stockée (kg)
40
40
Prix du kg de niébé (fcfa)
200
100
?;hiffre d’affaires (fcfa)
8000
4000
-
-
Total coûts variables de production. (fa)
1500
100
-Y
Résultat net (fcfa)
6500
3900
-~
‘Tableau 11. Taux marginal de rentabilité des méthodes de stockage
rrechnologies
Fûts
1 Trois sacs 1
Cendres
-
métalliques
tHénéfi~marginal (fcfa)
11400
4300
2600
4.3. Technologies vulgarisées et niyeau d’adoption
Avec l’appui de partenaires tels que les ONG, la SODEVA et le PNVA, les
principales technologies générées par la recherche et relatives à la culture du niébé
sont vulgarisées. L’étude sur les taux d’adoption porte sur les variétés améliorées,
les pratiques culturales, les méthodes de lutte phytosanitaire et les méthodes de
stockage des récoltes.
Comme indiqué par la figure 4, les taux d’adoption des technologies ciblées sont en
moyenne de 31% pour les pratiques oulturales, 27% pour le stockage, 8% pour les
traitements phytosanitaires et 7% pour les variétés améliorées.
“=----œ-II-
-+---
---“-w--e.

I
29
Figure 4. Taux d’adoption des principaux types de technologies améliorées
Pratiques
T r a i t e m e n t
V a r i é t é s
cufturales
p h y t o s a n i t a i r e
de technologies
L’observation de la figure 5 permet dle constater que les taux d’adoption les plus
tilevés sont enregistrés dans les villa es où intervient Vision Mondiale. Selon les
b
producteurs, ce résultat est lié à I’app oche particulière de I’ONG qui consiste à les
doter de 4 kg de semences et de 2 lit es de produits phytosanitaires moyennant un
apport personnel de 1500 fcfa par aI. En fin de campagne, seules les semences
:Sont remboursées en nature, pour p rmettre à I’ONG de constituer un stock de
:jemences pour de futurs bénéficiaire I.Des sacs et des fûts sont parfois octroyés à
crédit aux paysans partenaires de
ONG pour faciliter la conservation de leur
-écolte de niébé. Néanmoins, les taux ‘adoption restent faibles.
.4u vu des écarts entre le démarrage es recherches sur le niébé (début des années
50) et l’intégration d’un volet
dans ce programme (1993) on
peut noter que l’absence de cette co posante dans la validation des technologies a
limité les critères devant être retenu pc~ur le choix des technologies à vulgariser.
Par exemple, certaines parmi
moins adoptées telles que la
variété CB5, la méthode des
sont importées et sont
directement vulgarisées
auraient permis leur

évaluation dans les conditions socio éponomiques du Sénégal. De ce fait, les taux
a’adoption des technologies sont res{és généralement bas à cause de leur coût
E!levé, (engrais et produits phytosanitar,resN),
.i
de leur difficulté d’exécution (l’utilisation
des wndres pour le stockage par exemple).
Figure 5. Taux d’adoption dis technologies par types de village
WM
VNE
_ __-_-----.------- - 1 .._ -. __.__ ~--
-1
- - - - - - -.-~~-
LIZI Variétés RI Pratiqu$s culturales El Traitement II[I Stockage 1
__I__--.-- -_-. &--.--.-- -.__ -- .._-_- _--..----- -.
Le tableau 12 montre que les taux d’qdoption varient en fonction de la nature de la
technologie, du type de village considhré et même d’un village à un autre.

31
Tableau 1.2. Taux d’adoption des différentes technologies
Villages
Variétés*
Pra’ iques
Traitement
Stockage**
f
culturales
Phytosanitaire
Villages encadrés par 19 Vision Mondiale (WM)
17
(32
22
29
-
14
34
18
30
Santhiou Diaraf
8
~38
2 1
32
7
--)iF
19
29,44
13
--$
22
3 1
!
1 2
~33
20
30
Villages à essaIs Mini-kit (VMK)
5
--$i
0
29
10
~34
5
30
7
‘30
5
29
6
128
1
20
7
j-56
3
27
Villages Non qncadrés (VNE)
l
4
!34
5
28
4
-y5
3
26
2
)
24,
2
19
Santhiou Pire
2
-
~

30
0
26
)
2
~30
0
18
1
~
29
0
23
l
2
-
--y
2
23
Source : Enquête
~
l
* Référence = Superficies emblavées. (l
“Réference = Quantité de semences 1tockées.
Les taux d’adoption des technologi~es étudiées font l’objet d’une analyse plus
approfondie en fonction de leur nature dans les paragraphes suivants.

32
43.1. Les variétés
Dans l’échantillon enquêté, les variétes améliorées occupent en moyenne 7% des
superficies totales emblavées en niébé. Le tableau 13 montre la variation de ces
t<sux à travers les trois catégories de villages ciblées. Ce taux est de 12% dans les
villages encadrés par Vision Mondiale, de 7% pour les villages où sont implantés
cles essais Mini-kit et de 2,5% pouir les villages qui ne bénéficient pas d’un
encadrement spécifique.
Les raisons qui justifient l’importance relative du taux d’adoption noté dans les
l
willages encadrés par Vision Mondiale sont déjà évoquées dans les paragraphes
précédents. Par contre, dans les villagies qui abritent les essais Mini-kit, les variétés
améliorées enregistrent de faibles taux d’adoption du fait de l’abandon progressif de
certaines variétés et du nombre réduit de paysans impliqués au départ dans les
essais de démonstration.
10-r remarque d’autre part à travers le tableau 13 que les taux d’adoption les plus
‘Faibles sauf pour la variété 58-57 sontienregistrés dans les villages non encadrés et
parfois dans des sites non loin du centre de recherche de Bambey. C’est le cas de
Thiakhar (1,85), Santhiou Pire (1,521 et Ndièyène Thiallaw (1,27) où les variétés
sont ài peine connues par les producteurs. Et pourtant, lors du diagnostic participatif
mené dans la zone en mai 1996, cn s’est rendu compte de l’intérêt que ces
populations portaient à la culture du niébé. Ceci repose le choix des sites de
démonstration et des zones de vulgar[sat,ion qui, davantage, doivent tenir compte de
l’importance des besoins exprimés par les producteurs.

3 3
Tableau 13. Taux d’adoption des variéiés améliorées par références aux superficies
I
C:atégorie de
VARIETES
r
I
Ndiompi
49
1 8
( 1 7
1 5
Kandala
37
21
I 1:2
14
Santhiou Diaraf
21
13
~ 1 2
7
Ngandiouf
20
11
~ 9
6
Darou Sam
39
1 7
( 11
13
l
Moyenne
33,2
16
(12:,2
11
‘JMK
~
l
Poleck
7
475
’ 10
4
Sine Dieng
2 1
1 5
II 1 2
8
Thilmakha
t
I Moyenne Gatt 14,75 1410,63 9 ) ~!5 9,13 5,25 7
Daroui Ndiaye
Keur Matar D~op
Santhiou Pire
Moyenne
1 0,83 j 0 1 ) 8.,08 ) 1,16
7,33
0
0,5
2,56

34
En se référant au nombre de concessions (Tableau 14), on constate que sur 100
wncessions, 23 sèment les variétés 4mBliorées. Ce rapport est de 36% pour les
villages encadrés par Vision Mondial$ contre 23 et 10% respectivement pour les
villages Mini-kit et les villages non encadrés. On note toutefois, une forte variation
des taux en fonction de la variété et du ivillage considéré (Figure 6.).
Les semences améliorées recensées du cours de l’enquête représentent seulement
8% des semences totales utilisées en 1995, le reste étant constitué de variétés
locales (liste en annexe 9 ). Les semebces améliorées proviennent essentiellement
de I’ONG Vision Mondiale et de I’IS+. D’autres sources d’approvisionnement en
semences telles que le PNVA, la $ODEVA et certains Groupements d’intérêt
Eiconomique basés dans les départelents de Tivaouane et de Kébémer ont été
,
citées.
Figure 6. Taux d’adoption des variéfés améliorées de niébé par type de village
25-
Mouride

35
Tableau 14. Taux d’adoption des variété! par références au nombre de concessions

36
La figure 7 met en évidence les écartq entre les superficies réservées aux variétéS
améliorées et le nombre assez important de concessions (31%) qui les cultivent ces
variétés. Lors des enquêtes, les producteurs ont apporté des réponses à cette
contradiction apparente entre l’importance relative du nombre de concessions et les
superficies réduites emblavées en varietés améliorées. L’analyse des raisons du fort
,
l
taux d’utilisation des variétés par tes producteurs montre que leur succès résulte de
leur précocité par rapport aux variéték locales, donc leur aptitude à produire des
gousses vertes durant la période de soudure (septembre). Pendant cette période la
vente )des gousses vertes de niébé ekt aussi très rentable et mobilise une bonne
l
partie des femmes. Les résultats des nquêtes menées en 1995 et 1996 le long de
k
l’axe Ndande - Louga (Faye, 1995) opt montré que durant cette période le kg de
niébé vert est vendu en moyenne à lq0 fcfa. Si on sait qu’il faut 2 kg de niébé vert
pour avoir un kg de niébé sec, on voit l’intérêt économique que représentent les
!/ariétés précoces pour les producteurs. Par exemple pour la campagne 1996, au
l:otal, 8237 kg de niébé vert de 11 varietés différentes ont été commercialisés le long
de l’axe Ndande-Louga au niveau de 22 points de vente. Les principales variétés qui
‘ont enregistré les meilleurs prix sont la B!38-504, la B89-275. Le chiffre d’affaire total
réalisé est estimé à 558 375 fcfa. Durant la période du suivi, la vente du niébé vert
avait rnobilisé en moyenne 630 personnes essentiellement composées de femmes et
d’enfants. Compte tenu de tous ces1 facteurs, il faut semer ces variétés dès la
première pluie utile pour pouvoir le1 récolter tôt. Maintenant, si les superficies
dépassent les besoins d’une producti n en vert, il faut récolter, sécher et conserver

les gousses à l’abri de la pluie pour fviter la pourriture des graines. La culture de
ces variétés sans équipements
infrastructures adéquats pour leur bonne
conservation pendant l’hivernage ex ose à des risques que les paysans préfèrent
éviter en limitant les parcelles
en variétés précoces.

37
Figure 7. Comparaison entre superfic s emblavées et nombre de concessions qui
sèment les variétés améliorées
Nombre de concessions
-1------ -___ 1- .-_ __--
Melakh
Mouride
Ndiambour
--.- T- ---... __
Mougne
5
B a m b a y 2 1
CB5
! concessions (
Afin d’accroître les superficies, la sol1
on proposée par la recherche pour résoudre
le problème des récoltes en hivernagl est de retarder les dates de semis. Dans ce
cas, non seulement les variétés ne vo
plus jouer leur rôle de variéfés secours mais
la contrainte majeure resterait les pas
bilités d’écouler le surplus de production. En
effet, en dehors de la consommation I de la commercialisation en vert, le minimum
de graines sèches récoltées servenI de semences puisque les variétés locales à
meilleur goût sont préférées par les paysans pour la consommation sous forme de
graines sèches. En plus, les graines sèches de la B89-275 (Mouride) sont difficiles à
commercialiser à cause de leur petite1 taille.
Les critères généralement évoqués p’Iour le choix d’une variété sont: la précocité, le
goût, le rendement, la cuisson facile., la couleur et la grosseur de la graine
(Tableau 15).

l
38
E.n plus de la précocité, les producteu s qui sèment la IS504 ont affirmé que cette
variété est moins attaquée par les ins ctes aux champs et que la lS275 est facile à
e
conserver car elle présente une certain’ tolérance contre bruches.
r
Par contre, certaines variétés telles ) que B2, et CB5 avec des taux d’adoption
respectifs de 0,80 et de 0,56% sont (presque abandonnées par les producteurs,
malgré leur précocité, leur bon goût et leurs grosses graines. L’abandon de la BZ1
est justifié par la déhiscence des gous 6 es qui occasionne des pertes importantes de
rendements. En ce qui concerne CB J,, elle est très sensible aux maladies et aux
insectes aussi bien aux champs que pendant le stockage.
Quand aux autres variétés Ndiambo ’ r et Mougne, elles ont des taux d’adoption
i
assez homogènes dans les trois types (de villages.
Tableau 15. Critères d’adoption des vhriétés améliorées
Critères
Précocité
Rendement
Goût
Couleur graine
Grosseur de la graine
Cuisson facile
4.3.2. Les pratiques culturales
l
Les taux d’adoption étudiés
sur le labour, le semis mécanique et la
fertilisation minérale.
variétés résistantes contre les ennemis des
cultures est déjà prise en compte d ns l’analyse des taux d’adoption des variétés
améliorées et le
ire fait l’objet d’un paragraphe spécifique.
Ces taux sont de 31% pour
de l’échantillon, 33% pour les villages Vision
Mondiale et 30% pour les village
Mini-kit et les villages non encadrés. Les
pratiques culturales sont plus adoptées que les autres technologies. Cela est lié à

39
l’ampleur de l’utilisation du disque de 8 trous pour le semis du niébé. En effet, la
mécanisation a permis de généraliser utilisation du semoir dans le Centre Nord du
ESassin Arachidier où son taux d’u lisation est presque 100%. Ce fort taux
d’adoption, en plus de la rapidité dan. le travail, s’explique par la disponibilité des
disques auprès des forgerons moyen ant 700 fcfa l’unité. Des disques industriels
sont aussi remis gratuitement aux proc Jcteurs dans les villages où des essais Mini-
kit sont installés.
L’importance du labour en début d’t vernage est reconnue par les producteurs
interrogés. Cependant, il n’est pas [ -atiqué du fait de la coïncidence de cette
opération avec le semis de I’aracl de qui mobilise la main d’oeuvre et les
l
riquipements.
l
I-es écartements de 50 cm x 25 cm preconisés par la recherche ne sont pas toujours
appliqués par les producteurs car il
ne permettent pas un entretien facile des
8
champs.
l
Les résultats des enquêtes ne mont ent nulle part l’utilisation de l’engrais sur le
‘i
niébé. Les raisons évoquées pour e pliquer cette attitude sont le coût élevé de
x
l’engrais et au cas où il serait disponiible, à la priorité accordée à la culture du mil;
qui constitue la nourriture de base de$ familles.
4.3.3. ta protection phytosanitaire
I
Au total, 8% des superficies totales1 emblavées en niébé sont traités contre les
insectes aux champs. Les résultats nt montré que ce taux est de 20% dans les
0
villages encadrés par Vision Mondial, contre 3 % pour les villages où des essais
Mini-kit sont menés et 2% pour les rillages sans encadrement. Le fort niveau de
!, ~
traiternent phytosanitaire des champ: dans les villages où Vision Mondiale intervient
‘I
relève de l’approche particulière de! II’OING. Cette approche est décrite dans les
paragraphes précédents.
Dans les villages où la recherche intl rvient, des produits phytosanitaires sont aussi
offerts gratuitement. Cependant, 1’01 ération ne concerne que 5 producteurs par
village.
t

40
6.3.4. Les techniques de stockage
Le taux d’adoption moyen des techniques de stockage est de 27%. Les enquêtes ont
montre que la technologie la plus utilis be est celle des fûts métalliques (Fig. 8).
Figure 8 Taux d’adoption des techr iques de stockage
-
1 0
,/’
0 1
d
F û t s m é t a l
rois sacs
Cendres
Méthode i de stockage
L’examen du tableau 13 montre qL 3 dans les villages encadrés par la Vision
Mondiale, 87% des récoltes sont con ;ervées dans des fûts métalliques contre 81%
dans les villages Mini-kit et 70% pou r le reste de l’échantillon. II est ressorti des
résultats d’enquête un taux d’adoy tion de 0,86% pour la méthode du triple
ensachage et de 0,33% pour celle de: cendres.
Plusieurs facteurs expliquent les for ‘s taux d’adoption enregistrés par la méthode
des fûts métalliques :
0 Les fûts les plus utilisés sont ce1 x de 200 litres qui peuvent conserver jusqu’à
160 k.g de graine de niébé. Ce sont les’ fûts de récupération qu’on peut trouver au
niveau des marchés hebdomadaires 1t des centres urbains non loin des villages.
0 Les fûts ont une durée de vie assE I longue (10 ans).
0 On n’enregistre quasiment pas de perte de stockage en utilisant les fûts
métalliques.

I
41
Les entretiens individuels et les observations effectuées sur le terrain ont permis de
constater que les femmes utilisent
les fûts métalliques à grandes
ouvertures permettant de faire des
réguliers pour faire face aux
besoins de consommation familiale.
e niébé conservé dans ces conditions est
souvent mélangé avec du sable
Les graines conservées
caris ces genres de fûts n’ont pas été evaluées lors des calculs des taux d’adoption.
Concernant la méthode des trois sacs,1 les producteurs soutiennent qu’elle présente
beaucoup plus de risques que les fût 8 métalliques. Les sacs peuvent se percer à
tout moment (rongeurs, soleil, etc.) et ne peuvent contenir que 50 kg si on respecte
les recommandations de la recherche. E t, puisque les sacs sont vendus à 300 fcfa la
pièce, les producteurs trouvent que c’est plus avantageux d’acheter un fût à 5000
fcfa et de le garder pendant 10 ans
ue de dépenser 900 fcfa pour ne conserver
50kg de semences pour une durée
e moins d’un an. Quant à la méthode des
%
cendres, elle est difficilement faisa le, faute de matière première en quantité
7
suffisante. En plus, l’opération est trè fastidieuse à réaliser car il faut tamiser les
B
cendres pour enlever les impuretés, ~mesurer et mélanger ces cendres avec les
semences, et l’opération de tamisage Qoit être répétée au moment du destockage.
L’examen du tableau 16 montre qu’en dehors des villages encadrés par Vision
l
Mondiale, la méthode du triple
et celle des cendres ne sont pas utilisées
I3ar les paysans qui ne
s encore ces techniques . Leur utilisation par
les producteurs dans
villages relève du fait que c’est dans ces
derniers que les
initiés à l’utilisation de ces méthodes
mportées du
reçu le matériel de base pour
vulgariser la technologie.

-.,z.
0
l=-
a-....- -
-
---.wnIu-
mm-ms--..
T h i a k h a r -Ta- 55,32 “il-- 0
1
0
.,.~,.~.,....~,,..~,,,~..,,~~- -~.~Y...v->-...~~~-.....v
rxrrmnrrmr
*
Ndièyène Thiallaw
67,516
-l-
0
-T
0
l---

43
41.4. Relation entre taux d’adoption e rentabilité
L.‘identification d’une éventuelle relati n entre les deux variables que sont le taux
0
d’adoption et la rentabilité est basée s r le calcul des coefficients de corrélation.
Toutes les données nécessaires po r le calcul de ce coefficient ne sont pas
clisponibles sur l’ensemble des techn logies étudiées. A cet effet, nous procédons
clans cette partie à trois études de ca qui portent sur les techniques de stockage
i
pour lesquelles des informations complètes ont été collectées.
L-es coefficients de corrélation calculés (tableaux 17 ;18 ;et 19) sont de -0,39 pour la
méthode des fûts métalliques, de -0, 4 pour celle du triple ensachage et de -0,28
pour l’a méthode des cendres. Ces résultats semblent indiquer une corrélation
9
négative entre la rentabilité des mé hodes de stockage et leur taux d’adoption.
1
Cependant, au seuil de 5%, le coeffici nt théorique significatif est de 0,514 (Gomez
et al., 1983), ce qui permet de
sur l’absence d’une relation entre la
rentabilité et les taux d’adoption
Ces résultats confirmeraient en
{larties les résultats portant
qui malgré leur forte
rentabilité sont faiblement adoptées
néthodes de stockage par les cendres ou par
les trois sacs par exemple). En effet, i on considère la méthode de stockage par les
cendres, avec un TMR de 186%, c e enregistre un taux d’adoption très bas de
13,33% à cause de l’indisponibilité
e matière première et de la complexité de
l’opération. II en est de même ~OUI la méthode du triple ensachage qui, comme
décrit précédemment, présente aL si beaucoup des risques qui limitent son
adoption.
Dès lors, on peut noter qu’en plus
? la rentabilité économique, il existe d’autres
facteurs qui peuvent expliquer l’adot on ou le rejet des technologies proposées et
qui nécessitent d’être pris en compte u cours de leur élaboration.
“ a - - - - -

Tableau 17. Calcul du coeffitient de corrélation entre TMR et taux d’adoration de la méthode des fûts métalliaues
1 FUTS METALLIQUES 1
~METHODES TI~DITIONNELLE 1
Villages
Revenu Charges v BN
Revenu
Charges BN
TMR(x)
Taux
XY
d’adoption(y)
Ndiompi
30400
5000
25400
15200
400
14800
230,43
87
20047,83
Kandala
27200
5000
22200
14400
400
14000
178,26
88
15686,96
Santhiou Diaraf
32000
5000
27000
14400
400
14000
282,61
90,8
25660,87
INaandiouf
4001
172001
821
8913,041
20600
i4000
20600
15600
27000
14000
IThilmakha
4001
386,961
881
34052,171
Gatt
44800
5000
39800
19200
400
18800
456,52
59,2
27026,09
Niomré
30400
5000
25400
14400
400
14000
247,83
85,3
2113957
Darou Ndiaye
28800
5000
23800
16000
400
15600
178,26
79
14082,61
Keur Matar Diop
30400
5000
25400
?4400
400
?4000
247,83
57;3
14200,43
~2oQ~16800~~ 4(-J-J
16400
300,oo
78?2m
23460,OO
Thiakhar
38400
5000
33400
17600
400
17200
352,17
55,32
19482,26
INdièyène
32000/
5OOOi
27000/
400)
172001
67,561
14393,221
Thiallaw
Movenne
247.83
78.74
19023,99
ICOV(X~Y)
I
-4901
Ecartype(x)
100
EcaQw (Y)
13
Ecartvpe(x)EcartvDe (~1
1254.664896
ICoefficiënt d e
c&r&lati& 1
I
-0,391

Tableau 18. Calcul du coeffi(
-_.. zient de corrélation entre TMR et taux d’adoption de la méthode du triple ensachage
METHODES DES TROIS
METHODES
SACS
TRADITIONNELLES
Villages
Revenu Charges v BN
Revenu
Charges BN
TMR(X)
Taux
XY
d’adorAion(v)
INdiompi
45501
578.571
0,71
Kandala
8500
900
7600
4500
200
4300
471,43
03
235,71
Santhiou Diaraf
10000
900
9100
4500
200
4300
685.71
4
2742,86
Ngandiouf
8500
900
7600
5500
200
5300
328,57
3,~
1051,43
Darou Sam
8000
900
7100
4500
200
4300
400,oo
4,5
1800,OO
IPoleck
48001
328.571
OI
OI
bine Diena
43001
685.711
OI
OI
IThilmakha
9001
116001
53001
900,001
OI
IGatt
58001 1042.861
OI
OI
INiomré
43001
614.291
OI
OI
7r-lQ
4300
614,79
0
0
200
5050
721,43
0
0
2 0 0
5300
828,57
0
0
200
5300
542,86
0
0
1
614,29
0,86
415,67
-112,62
205.16
IEcartvDeW
Ecartype(x)Ecartype(y)
329,61
Coefficient de corrélation
-0,34

Tableau 19. Calcul du coefficient de corrélation entre TMR et taux d’adoption de la méthode des cendres
METHODES DES
METHODES
CENDRES
TRADITIONNELLES
Villages
R e v e n u C h a r g e s v BN
Revenu
Charges BN
TMR(x)
Taux
XY
d’adoption(y)
Ndiompi
7600
1500
6100
3800
100
3700
171,43
0
0
Kandala
6800
1500
5300
3600
100
3500
128,57
0
0
Santhiou Diaraf
8000
1500
6500
3600
100
3500
214,29
2
428.57
INaandiouf
Darou Sam
6400
1500
4900
3600
100
3500
100,00
116
160,OO
Poleck
6400
1500
4900
4000
100
3900
71,43
0
0
Sine Dieng
8000
1500
6500
3600
100
3500
214,29
0
0
Thilmakha
10000
1500
8500
4400
100
4300
300,oo
0
0
Gatt
11200
1500
9700
4800
100
4700
357,14
0
0
Niomré
7600
1500
6100
3600
100
3500
185,71
0
0
Darou Ndiaye
7200
1500
5700
4000
100
3900
128,57
0
0
7600
1500
6100
3600
100
3 5 0 0
ia5,7i
0
0
Santhiou Pire
8800
1500
7300
4200
100
4100
228,57
0
0
Thiakhar
9600
Î50û
8100
44c!o
100
4300
272,43
0
0
Ndièyène
8000
1500
6500
4400
100
4300
157,14
0
0
Thiallaw
Moyenne
185,71
0,33
45,90
ICWXY)
I
I
I
I
I
-16.001
Ecartype(x)
82,07
Ecartype(y)
0,70
Ecartype(x)Ecartype(y)
57,42
1
ICoefficient de corrélation

-0,281

47
CONCLUSION ET PERS/PECTIVES DE RECHERCHES
La recherche documentaire effectuée a permis de faire l’inventaire des principales
technologies générées par la reche che et relatives à la production du niébé.
I
Certaines de ces technologies ont été vulgarisées en milieu paysan avec l’appui des
partenaires tels que la Vision Mondi le, le PNVA et la SODEVA. Cependant, à
l’exception des pratiques culturales et % es méthodes de stockage, ces technologies,
s’avèrent faiblement adoptées matgré I s performances enregistrées en station et au
k
cours des essais de démonstration.
Les superficies emblavées en variétés améliorées représentent en moyenne 7% des
superficies totales.
Pour des
rai ons de coûts ou de contraintes dans
1
l’approvisionnement, l’utilisation de I engrais et des produits phytosanitaires est
presque nulle.
A la lumière des analyses économiq
es menées sur la base du taux marginal de
:
1.entabilité, il apparaît clairement que ces technologies ne sont pas toujours plus
l’entables que les pratiques paysanne .
L’étude de la relation entre le taux d’adoption et la rentabilité basée sur le calcul des
Nzoefficients de corrélation montre qu II
,.( n y a aucune relation significative entre ces
‘I
deux paramètres.
II faut signaler que l’absence de
nnées sur les pratiques paysannes n’a pas
permis d’étendre les analyses écono iques à toutes les technologies inventoriées.
La principale recommandation qu’on )eut formuler à travers cette étude est la prise
en compte des aspects sociaux ?t économiques dans les programmes de
recherches agronomiques. Cette 1 -ise en compte doit être effective depuis
l’identification des besoins de recher :hes jusqu’à la validation des technologies en
milieu paysan. Une telle démarct s permettrait en plus des préoccupations
agronomiques, d’intégrer d’autres fac :eurs dans le choix des technologies à mettre
au point.
--

I
48
Sur la base des résultats obtenus et e la nécessité d’approfondir la base de leur
analyse, les perspectives de recherch s suivantes peuvent être dégagées :
0 Inventaire et étude des taux
Ii
d’ado tion
IJne étude complémentaire sera men ‘e sur l’inventaire des technologies locales et
“i
de celles qui sont vulgarisées et mo ifiées par les producteurs. L’inventaire sera
complété par une identification des CO1traintes d’ordre sociale et économique liées à
l’adoption des technologies. Cette é ude qui permettra de mieux caractériser la
/
demande de recherche sur le niébé et de connaître les modes de transfert des
technologies, sera étendue aux autres spéculations du CNBA.
@ Etude de rentabilité
Des études de rentabilité des technol gies en axant les recherches sur la collecte
de données agronomiques qui perme ront de procéder à une analyse économique
plus complète des technologies. Pour ela des essais Mini-kit intégrant un traitement
supplémentaire « les pratiques paysa nes » seront implantés dans des villages déjà
citudiés.
:
Ces essais seront conduits en collaboration avec les agronomes, les
défenseurs des cultures et les entomologistes des denrées stockées pour une
I
meilleure évaluation socio économiq e des technologies proposées. Cette étude
sera étendue aux autres spéculations tultivées dans le CNBA et à l’actualisation des
budgets de culture.
0 Etude filière
L’une des principales contraintes à I diffusion des variétés améliorées de niébé
reste le problème de débouchés pouJécouler le surplus de production. A cet effet,
une 6tude de la filière niébé sera
enée pour une meilleure évaluation de la
m
demande et de l’offre interne et externe. Ceci permettra de mieux connaître non
seulement l’organisation actuelle
la filière mais aussi de fournir aux
sélectionneurs des critères
prenant en compte les caractéristiques
souhaitées par les utilisateurs.
Ces axes de recherches entrent dan le cadre d’une des études de l’impact de la
recherche et de la vulgarisation sur le
économique.

49
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52
l
ANNEXES

Annexe 1. Superficies emblavées en niébé de 1984 à 1996
‘1
Superficies
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
Louga
35114
29067
13102
13646
16862
35359
45681
34261
32254
38684
Diourbel
15027
15826
20400
16193
18264
11944
22000
15839
18726
14544
Thiès
11969
16030
18127
4388
6474
15409
32286
18176
32171
14786
Total zone
47083
60923
51629
34227
41600
62712
99967
68276
74151
68014
Sénégal
71480
69121
64808
45334
50744
73653
118423
91504
97479
88623
1% Sénégal
65,86
88,13
79,66
75,49
81,98
85,14
84,4
74,61
76,06
0,7674531
Sources : Direction de l'Agriculture

8
2
A
g
2
w 0
a w (fz
w w
--
--
8 a;
-
ap. 00
T
ti . iT
2f
2
4 --L
-

Annexe 3.
tionnaire
Région
Wpartement
Arrondissement
C:ommunauté rurale
Nom du village
Nombre de concessions
E:ffectif du groupe interrogé
1) Quel est le nombre de concessions
ii cultivent le niébé dans le village ?
2) En fonction des superficies emblavi
5, citez les principales spéculations
cultivées par ordre d’importance décrc
jant
-

311 Quelles sont les variétés de niébé que vous cultivez dans le village : (Demander
des échantillons pour identification avant de quitter le village)
-
-
NlDms des variétés
Nombre de concessions qui
Origine des variétés
sèment les vanétés
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
411 Quelle est la part des superficies rés$rvées aux différentes variétés améliorées

5’1 Citez vos critères de choix d’une vari ‘té de niébé et classer les par ordre de *
e
préférence
-
-
Critères
Rang
Commentaires
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-~
-
-
61 Quel mode de semis pratiquez vous
:-
Mécanique (si oui ampleur et aites pourquoi)
Manuel (si oui ampleur et dites pourquoi)
7) Vos champs de niébé sont - ils été tr
contre les insectes ?
Si oui donnez les proportions de uperficies traitées
Si non dites pourquoi
8) Vos champs de niébé, bénéficient -
d’un apport de fertilisants

Si oui donnez la proportion de SIuberficie fertilisée
Si non dites pourquoi
911 Quelles sont les quantités de semer !s utilisées pour chaque variété améliorée
que vous semez?
113) Quelle est la quantité de niébé que
NS produisez en moyenne par an ?
1 1) Quelle utilisation faites vous de cei
production
12) Si vous devez conserver vos récolt
, quelles technologies utilisez vous ‘1 il
1:3) Donnez la part de vos récoltes con
rvée en utilisant par
les fûts métalliques
le triple ensachage
les cendres
14) Donnez les prix unitaires et la cap:

des fûts que vous utilisez
des sacs
des récipients utilisés pour cons
ver avec les cendres
+ --
*

1!5) Quel est le prix de vente du kg de n ébé conservé par la méthode
des fûts
du triple ensachage
des cendres
traditionnelle
16) Quel est le prix de vente du kg de n ébé bruché

Annexe 4. Liste des villages et localisation
r Villages
Régions
Départements
Arrondissements
Thiès
Tivaouane
Niakhène
I
Ndiompi
Kandala
Louga
Kébémer
Sagatta
t
Santhiou Diaraf
Louga
Louga
Mbédiène
Ngandiouf
Thiès
Tivaouane
Niakhène
t
I Darou Sam
Thiès
Tivaouane
Mérina Dakhar
Poleck
Diourbel
Bam bey
Lambaye
l

I
I
Sine Dieng
Louga
Louga
Mbédiène
t
l
1
Thilmakha
Thiès
Tivaouane
Niakhène
l

I
I
t
Gatt
Diourbel
Bambey
NIoYe
Niomré
Louga
Louga
Mbédiène
Darou Ndiaye
Louga
Louga
Mbédiène
Keur Matar Diop
Louga
Kébémer
Sagatta
Santhiou Pire
Thiès
Tivaouane
Pambal
I
l

I
I
Thiakhar
Diourbel
Bambey
Mme
t
I
I
I
Ndièyène Thiallaw 1
Diourbel
Bambey
Baba Garage
t

Annexe 5. Illustration de la méthode du triple ensachage
Après avoir bien mis le niébé en place, presser le sac conter&&,
~$$~c$er e nse~~dde et fermement le bout tortillé et courbé ci,
les semences pour chasser l’air de l’intérieur, et ensuite
‘;j‘,
y$yx*
attacher le cou serré à l’aide d’une corde ou d’un fil.
i.! ,.
r’

Annexe 6. kM-ation de la méthode des cendres

Annexe 7. illustration de la methode de traitement pré stockage à l’énergie solaire
(2,

A.nnexe 8. Liste des principales variété4 locales de niébé cultivées.
Variétés
Couleur de 1:~ graines
Ndiaga Aw
Rouge
Marne Fama
Blanche
Baye Ngagne
Noire
Y olète
Rouge tache:ée
Bara Faye
Noire
Ndiassiw
Noire

Annexe 9. prix du kg de niébé relevé I$s des enquêtes
Villages
Non b-uché
bruché
Ndiompi
ICO
95
Kandala
170
90
Santhiou Diaraf
200
90
Mgandiouf
170
110
Dar-ou Sam
Poleck
Sine Dieng
Thilmakha
Gatt
-
-
-
hl iomré
-~-
C arou Ndiaye
K.eur Matar Diop
Santhiou Pire
105
Thiakhar
110
Ndièyène Thiallaw
110

_-.--
---
r-
m-----v
~--t-------
Résumé ~
Depuis quelques années, la recherche a m/s au point un certain nombre de
technologies visant à lever les contraintes rencontrées par les producteurs de niiébé.
Ces technologies concernent les variétés ameliorées, les pratiques culturales, les
méthodes de lutte contre les ennemis des cultures et les techniques de stock.age.
La rentabilité de ces technologies n’est pas toujours vérifiée comparée aux pratiques
paysannes. En effet, exceptés les fûts métalliques et les pratiques culturales, les
taux d’adoption sont dans l’ensemble faibles (7% pour les variétés et sont presque
nuls pour les traitements phytosanitaires et ta fertilisation minérale). Le niveau
d’adoption est cependant très variable en fonction du type de technologie et selon le
village considéré : villages à essais Mini-kit, Vil~lages encadrés par Vision Mondiale
et villages sans encadrement. L’analyse statistique des résultats montre une
corrélation négative entre les taux d’adoption~ et la rentabilité des technologies.
Cependant, si on se réfère à leur valeur théorique, les coefficients de corrélation
calculés ne sont pas significatifs au seuil de 5%. Ce qui signifie qu’il n’ya aucune
relation entre la rentabilité des technologies et leur taux d’adoption. En effet,
certaines technologies à forte rentabilité comme la méthode des cendres sont
l
faiblement adoptées.
~