INSTITUT SÉNÉGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES ...
INSTITUT SÉNÉGALAIS
DE

RECHERCHES AGRICOLES
D E P A R T M E
ETUDES ET DOCUMENTS
.,
L’ANALYSE
ECONOMIQUE
DES ESSAIS

ZOOTECHNIQUES
Eric Crawford
ISSN 0850-8933
Vol 4 N” 8 1991

ISRA
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sénégal
FJ
212425/211913
Telex - 61117 SG

TLC (221) 22 34 13
Document réalisé par
la Direction des Recherches sur les Systbmes Agraires et I’Economie Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
‘L-p 3 2 0 4 4 2
Eric Crawford, Chercheur au Sénégal de novembre 1983
à mai 1986 - Ph. D. en Economie Agricole, spécialiste
en production et gestion des exploitations agricoles
-
Professeur, Michigan State University, East Lansing,
Ml. 48824-l 039, USA
0c ISRA 1991
Conception et réalisation UNIVAL-ISM

Ce document a été publie dans un premier temps sous forme de rapport par l’Institut
Sbnegalais de Recherches Agricoles (RIRA). Il a et6 r&mprimé ensuite dans la série
conjointe JSRA / MSU (Michigan State University) des publications sur le dtveloppement
international avec le soutien financier du Projet de Recherche et Planification Agricole
(contrat USAID / MSU N” 685-0223) et du Projet de Recherche Agricole II au S&tegal
(contrat USAID / MSU No 685-0957).
La skie des presentes publications ISRA /MSU est financ& dans le cadre du
Projet de Recherche Agricole II au Senegal.
Les opinions exprimees dans ce document par les auteurs de I’USAID ne reflbtent
pas rkcessairement le point de vue de I’USAID / Senegal.

%MAIRE
PAGE
INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1
METHODE GENERALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3
CONCEPTS DE L'ANALYSE ET CRITERES DE CHOIX . . . . . . . . . . . .
4
DONNEES NECESSAIRES POUR L’ANALYSE . . . . . . . . . . . . . . . .
6
EVALUATION DES COUTS ET DES REVENUS . . . . . . . . . . . . . . .
6
'(ES ETAPES DE L'ANALYSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
8
.’
..
L'Elaboration du Budget Partiel . . . . . . . . . . . . . . .
8
Identification des Traitements Dominés
. . . . . . . . . . .
13
Analyse de la Rentabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13
Calcul du taux marginal de rentabilité
. . . . . . . . .
13
Le Choix du taux-cible
. . . . . . . . . . . . . . . . .
14
Le Choix du traitement préféré
. . . . . . . . . . . . .
15
Analyses de Variabilité et de Risques . . . . . . . . . . . .
15
Analyses de Sensibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
17
Choix Final du Traitement Préféré . . . . . . . . . . . . . .
17
EXEMPLES D'ANALYSE D'AUTRES TYPES D'ESSAIS . . . . . . . . . . . .
18
Les Essais d'Embouche Intensive . . . . . . . . 1 . . . . . .
18
Les Essais au Niveau du Troupeau
. . . . . . . . . . . . . .
21
Comparaison des deux stratégies . . . . . . . . . . . . .
22
Evaluation des pertes dues à la trypanosomose
. . . . . .
26
REMARQUE SUR LA SIGNIFICATION STATISTIQUE . . . . . . . . . . . .
28
UTILISATION DE L’OUTIL INFORMATIQUE . . . . . . . . . . . . . . .
29
CONCLUSIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
30
vi

PAGE
BIBLIOGRAPHIE . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 1
REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . .
3 2
vii

L'ANALYSE ECONOMIQUE DES ESSAIS ZOOTECHNIQUES ("1
INTRODUCTION
La réorientation des programmes de recherche à 1'ISRA et l'accent mis
actuellement sur la recherche appliquée renforcent le rôle et l'importance
des essais en milieu paysan.

Ces essais, gérés soit par les paysans, soit
par les chercheurs, sont tous conduits avec l'objectif d'aboutir à une
technologie ou à des pratiques plus performantes.

L'objet de ce document est de présenter des méthodes pour l'analyse
économique des essais zootechniques.
Il existe moins de littérature sur
ce sujet que sur l'analyse économique des essais agronomiques (voir par
exemple PERRIN et al.).

Il existe certaines différences importantes entre
les essais zootechniques et les essais agronomiques, et l'application des
techniques d'analyse économique doit être modifiée pour en tenir compte.

Selon LANDAIS (1986a), les essais zootechniques se regroupent en
plusieurs catégories:
1) les essais d'orientation ou de diagnostic;
2) les essais de mise au point d'itinéraires techniques amél
orés;
3) les essais d'adaptation d'itinéraires techniques améliorés ;
4) les essais de démonstration (au stade de prévulgarisation);

En ce qui concerne les thèmes de ces essais, il s'agit le plus souvent
d'essais portant sur l'alimentation, sur la conduite des animaux, et sur
les interventions vetérinaires thérapeutiques ou préventives.
Par rapport aux essais agronomiques, les essais zootechniques pré-
sentent des caractéristiques spécifiques qui ont des incidences sur la
méthode à adopter pour l'analyse économique.
Parmi les caractéristiques
citées dans la littérature (LANDAIS,. 1986a; BERNSTEN, FITZHUGH, et
KNIPSCHEER; GRYSEELS et ANDERSON), il convient de noter les points
suivants:

---------------
(*)Certains développements de cette communication sont repris de
CRAWFORD et KAMUANGA (1986).

-2-
1.
En raison de la durée des cycles biologiques des animaux, il faut
observer l'effet des traitements sur une période relativement longue.
Ceci est vrai surtout pour les grandes espèces en général, et pour
l'impact sur les performances de reproduction en particulier. Signalons
deux conséquences de cette contrainte:

a.
Elle augmente la période et donc le coût des essais, ainsi
que la probabilité de perdre une partie du lot expérimental, suite aux
morts ou aux ventes.
Par conséquent, il est difficile d'obtenir in fine
un dispositif équilibré ayant un nombre suffisant d'animaux dans chaque
case.
Vu la complexité de l'analyse des dispositifs multifactoriels
déséquilibrés, on se limite souvent en pratique aux essais à un seul
facteur de variation.
b. Une analyse pluriannuelle est souvent indiquée, ce qui
demande une méthodologie plus compliquée.
2.
Il est peu fréquent, dans les essais zootechniques, que l'on
teste des niveaux croissants du traitement.
Le plus souvent on compare un
seul niveau du traitement avec le témoin.
L'analyse économique dite
"marginale" est donc moins pertinente que la méthode des budgets partiels
où l'on compare deux options (en général, la pratique actuelle et une
option améliorée).
L'exception concerne les essais d'alimentation et les
essais thérapeutiques, où il s'agit effectivement de doses ou de périodes
de traitement croissantes.
3.
L'animal en tant qu'individu constitue souvent la répétition
expérimentale, mais il est difficile de constituer des lots homogènes.
Les animaux sont génétiquement plus hétérogènes que les plantes. L'âge et
le stade de développement physiologique varient aussi selon l'animal. La

mobilité des animaux rend difficile le suivi et/ou le contrôle des
facteurs non-expérimentaux liés à l'environnement physique. L'ensemble de
ces facteurs augmentent la variante résiduelle de l'essai, et réduit la
possibilité d'obtenir des résultats statistiques significatifs.
4.
L'analyse est également rendue plus complexe dans le cas des
essais où c'est le troupeau (ou le lot expérimental) et non pas l'animal
qui représente la répétition.

La détermination des effets du traitement
expérimental demande un suivi détaillé et soigneux, afin de saisir l'évolu-
tion des interactions complexes entre les différents facteurs de variation
de la productivité du troupeau (conduite, alimentation, état sanitaire,


-3-
etc.).
On fait parfois appel aux modèles de simulation pour estimer
l'impact d'un traitement, dont l'évaluation directe n'est pas possible.
5.
Le ri3le des fntrants et des extrants non commercialisés est plus
important pour les systémes d'élevage que pour les systémes de culture.
Pour les fntrants, on peut citer le pâturage, la main-d'oeuvre (y compris
les enfants), et les sous-produits agricoles; pour les extrants, le
fumier, les cuirs et peaux, le travail animal, etc. L'évaluation

mon&aire,de ces facteurs est complexe, mais nécessaire pour l'analyse
économique.
La prise en compte de la valeur sociale des animaux est
encore moins évidente.(*)
L'objectif général de l'analyse économique des essais zootechniques
est de déterminer la rentabilite économiaue et la faisabilité d'un
traitement, du point de vue du producteur, afin de contribuer a la

formulation des recommandations qu'il peut adopter. Puisque l'on tient
compte des Co(lts aussi bien que des bénéfices, le "meilleur" traitement
sur le plan économique n'est pas forcément celui qui a l'effet physique le
plus élevé.

L'analyse permet aussi d'identifier la combinaison optimale
des elements du "paquet" technique, et/ou le meilleur niveau d'utilisation
du traitement concerné.
Puisque l'objectif est de. formuler des recommandations, on évaluera
la rentabilité du point de vue du producteur (rentabilité financier-e), ce
qui implique l'utilisation des prix courants, taxes ou subventions

incluses.
Il ne s'agit donc pas d'une analyse au niveau de l'économie
nationale (rentabilité économique), qui exigerait plutôt l'utilisation des
prix qui prévalent sur le marché international, nets de taxes et subven-
tions. (Ce genre d'analyse garde cependant tout son intérêt, selon les
objectifs que l'on poursuit.)

L'analyse ou l'interprétation economique des essais zootechniques
peut se faire a l'aide de plusieurs méthodes. Dans ce document nous
présentons une mtithode souvent utilisée, sans prétendre qu'elle soit
parfaitement adaptée a toutes les variantes de l'analyse économique.

(Pour une presentatfon plus détaillée de cette méthode appliquée aux
essais agronomiques, voir le document du CIMMYT par PERRIN et al.)
HETHODE GENERALE
En résumé, la methode comprend les etapes suivantes:
mm-____-__-_-__
(*)Sur ces points, voir la communication de Ch. LY.

-4-
1.
L'élaboration d'un budget partiel pour chaque traitement. Ceci
comprend les sous-étapes suivantes:
a.
Le calcul du bénéfice économique (produit brut) correspondant
aux différents traitements incorporés dans l'essai.
Pour les inter-
ventions vetérinaires, le principal bénéfice économique consiste en la
réduction de la valeur des pertes entraînée par l'intervention
thérapeutique.

b.
L'énumération des différents intrants utilisés et
l'estimation de leur valeur.
Ceci permet d'estimer les charges variables.
C.
Le calcul du bénéfice net (égal au produit brut diminué de la
valeur des intrants utilisés, sauf le capital) pour chaque traitement.
2.
La détermination de.s traitements "dominés" qui n'ont aucun
intérêt économique.
3.
Le calcul, pour chaque traitement "non dominé," du taux marginal
de rentabilité (TMR), c'est-à-dire du rapport (en pourcentage) du bénéfice
net additionnel aux coûts additionnels entrainés par l'adcption de niveaux
croissants de l'intrant.

Autrement dit, une mesure de ce que gagne
l'éleveur en termes de revenu net quand il dépense des sommes de plus en
plus importantes pour produire.

4.
La détermination, parmi les traitements qui ont été jugés
suffisamment rentables, de celui qui paraît le plus intéressant compte
tenu des moyens dont dispose le producteur, et de ses objectifs non encore
pris en compte dans l'analyse.

En principe, c'est ce traitement que l'on
proposera aux producteurs par l'intermédiaire de l'organisme de développe-
ment compétent, et qui fera l'objet d'autres. essais et de tests de prévul-
garisation.

CONCEPTS DE L'ANALYSE ET CRITERES DE CHOIX
Il y a deux concepts-clés pour l'analyse présentée ici, à savoir:
1.

L'approche par budgets partiels. Dans les budgets partiels, on
évalue le gain net du changement en allant des pratiques actuelles aux
pratiques préconisées.

Les éléments qui restent fixes ne figurent pas
dans l'analyse.
Le schéma classique du budget partiel est le suivant:
Bénéfices additionnels
. valeur additionnelle de la production
. diminution des coûts


-5-
Coûts additionnels
. coûts additionnels
. diminution de la valeur de la production

Gain net = bénéfices additionnels - coûts additionnels
Par exemple, on pourrait comparer le gain de poids des animaux dû à
différents aliments complémentaires achetes par rapport à la pratique
traditionnelle de pâturage.
Dans ce cas simple, les rubriques "diminution
des coûts" et "diminution de la valeur de la production" ne rentrent
probablement pas en jeu.

2.
L'analyse marginale.
Dans des essais comprenant plusieurs
traitements à différents niveaux d'intrants (et donc de coût), on étudie
l'accroissement du coût et du revenu obtenu en passant d'une combinaison à
une autre.

Cela permet d'identifier le point où un accroissement donné
des coûts de production cesse d'apporter une augmentation égale ou
supérieure des revenus. (Les grands investissements ou changements
radicaux du système de production sont mieux analysés à l'aide de méthodes
autres que celle qui est décrite ici.

Néanmoins, le principe d'analyse
marginale est fondamental en économie.)
En général, les traitements incorporés dans l'essai sont évalués par
rapport aux critères suivants:
La rentabilité.
Il s'agit de comparer les revenus nets aux fonds
engagés.
Le taux de rentabilité est comparé soit à un taux-cible qui est
suppose acceptable pour le producteur, soit aux taux observés dans des
études empiriques sur les activités économiques des producteurs.

Les risques.
En plus du niveau de rentabilité d'une nouvelle
technique, on s'intéresse a sa sensibilité aux aléas provenant de
l'environnement.

Ceci revient à prendre en compte des facteurs tels que
la stabilité de l'impact du traitement, l'impact obtenu dans des années
défavorables, etc...

La faisabilité.
Fondamentalement, il faut savoir si la nouvelle
technique est compatible ou non avec le système de production actuel du
producteur.

Dans quelle mesure l'adoption d'une technologie (même très
rentable) est-elle limitée par les moyens dont dispose le producteur,
comme par exemple les fonds mobilisables pour l'investissement, le manque
de liquidités, la main-d'oeuvre familiale, la disponibilité de l'eau et du
pâturage, etc . ..? On ne peut pas toujours supposer qu'il existe un moyen


-6-
de surmonter les obstacles dûs aux ressources limitées dont dispose le
producteur.

DONNEES NECESSAIRES POUR L’ANALYSE
1.
Chaque essai pour lequel l'analyse économique est prévue doit
inclure un témoin (traitement zéro et/ou pratiques actuelles des
producteurs).
Sinon, on ne pourra pas déterminer l'intérêt de l'adoption
de la nouvelle option pour le producteur.
2.
La quantite et le prix de tous les intrants utilisés qui varient
d'un traitement a un autre doivent être connus, qu'ils soient fournis par
le producteur sur ses propres stocks, achetés sur le marché, ou obtenus à
crédit.

Dans cette catégorie, entrent des intrants tels que les
médicaments, les services vétérinaires, les fourrages, sous-produits
agricoles, ou aliments concentrés achetés, la quantité de main-d'oeuvre
(familiale et extérieure), ainsi que les frais d'utilisation du matériel
agricole.
3. Doivent être chiffrés également la quantité et le prix de tous
les produits, quelle que soit leur utilisation (vente, stockage,
consommation).

Les sous-produits (fumier, cuirs et peaux, etc.) devraient
eux aussi être pris en compte dans bien des cas.
4.
Il en va de même du taux-cible de rentabilité, défini comme le
taux de rentabilité minimum jugé nécessaire pour l'adoption d'une
technologie quelconque par les producteurs.

EVALUATION DES COUTS ET DES REVENUS
Des problèmes d'estimation des quantités ou des prix se posent dans
certains cas.
Il convient de rappeler quelques principes, à savoir:
1.
Les prix des produits.
Pour les produits qui sont usuellement
commercialisés, on recherche le prix de vente au niveau du producteur, qui
est le prix officiel ou le prix pratiqué sur le marché local, diminué des
coûts de transport et des frais de commercialisation supportés par le
producteur.

Pour les produits destinés a la consommation familiale, on
recherche le prix d'achat, y compris le coût de transport et les autres
frais nécessaires pour amener le produit chez le producteur. L'utilisa-

tion du prix officiel au producteur n'est indiquée que si (a) celui-ci est
le prix effectivement reçu par le producteur, (b) l'on veut se faire une

-7-
idée de ce que le prix officiel implique comme revenu net, ou (c) aucune
autre estimation valable du prix réel n'existe.
2.
Des questions identiques se posent pour l'évaluation du coût
des intrants, surtout quand il s'agit des intrants non achetés. Il est
également important ici d'appliquer des prix qui tiennent compte des frais
d'achat et des frais de transport entre le point d'achat et le lieu
d'utilisation, surtout pour les produits volumineux (paille, mélasse,
etc.).

Pour les intrants non achetés (fourrages, sous-produits agricoles),
'le principe général est d'évaluer chaque facteur en termes de "coût
d'opportunité,"
c'est-à-dire le prix que le producteur aurait payé s'il
avait acheté le facteur.
Cela suppose une bonne connaissance des prix
dans les marchés locaux.
3.
La main-d'oeuvre.
La main-d'oeuvre représente souvent une part
très importante des coûts de production, et constitue donc un facteur
essentiel pour l'analyse.

La quantité de main-d'oeuvre est cependant
souvent difficile à estimer sur la base des essais zootechniques, compte
tenu de leur petite taille et des exigences particulières de conduite et
de contrôle des essais.

Plus difficile encore est l'estimation de la valeur de la main-
d'oeuvre familiale.
L'approche classique consiste à évaluer son "coût
d'opportunité,"
c'est-à-dire "le salaire qui serait perçu pour un travail
à l'extérieur de l'exploitation, ou bien la valeur estimée du temps
consacré à une activité sur l'exploitation, ou la valeur affectée au
loisir" (PERRIN et al., p. 8).

Cette approche n'est pas facile a appliquer sur le plan pratique.'
On se base parfois sur le salaire payé à la main-d'oeuvre extérieure.
---------------
lD'abord, la valeur du loisir est pratiquement impossible à évaluer
(question subjective).
Ensuite, la première option mentionnée pose (entre
autres) trois problèmes, a savoir:
(a) en principe, le salaire varie
selon la tâche, la saison, et le statut de l'ouvrier; or les données
empiriques sur ces variations sont rarement disponibles; (b) si peu de
gens dans une région travaillent à l'extérieur de l'exploitation, il n'est
pas logique de supposer que cela représente une option disponible pour
tout le monde; et (c) même si le travail hors-exploitation est envisage-
able, en général le producteur accepte de travailler sur son exploitation
à un taux de remunération inférieur au salaire payé pour le travail
extérieur.
Tout cela veut dire que souvent le salaire payé a la main-
d'oeuvre extérieure est une surestimation du coût d'opportunité de la
main-d'oeuvre familiale.
On est donc conduit à diminuer le salaire
observe par un facteur plus ou moins arbitraire.

-a-
Une autre solution consiste à ne pas déduire les coûts d'opportunité de la
main-d'oeuvre familiale, mais plutôt à calculer le revenu net par unité de
travail familial.

On peut enfin évaluer la main-d'oeuvre familiale en
utilisant la rémunération moyenne obtenue par le producteur dans
l'ensemble de ses activités agricoles, en supposant que si celui-ci ne se
consacrait pas à la spéculation en question, il affecterait son temps à
une autre activité agricole (plutôt qu'à une activité extra-agricole).
Ceci est l'approche adoptée par l'équipe de recherches sur les systèmes de
production
(I.S.R.A.) de Djibélor qui, sur la base des enquêtes, a estimé
la rémunération moyenne dans l'agriculture à 500 FCFA par journée de
travail.

4. Enfin, le taux-cible de rentabilité n'est pas facile a esti-
mer.
Nous en parlerons plus loin.
LES ETAPES DE L'ANALYSE
Pour illustrer les étapes essentielles, nous utiliserons un essai de
traitement des affections respiratoires des petits ruminants du Sine-
Saloum (FAUGERE et al.).

Deux autres essais seront présentés à titre
d'exemple:
1) un essai relatif à la trypanosomose bovine en Côte d'ivoire
(LANDAIS, 1986b), et 2) des résultats extraits d'essais relatifs à l'em-
bouche ovine au Sénégal (DIALLO, CALVET, DENIS).
L'ELABORATION DU BUDGET PARTIEL
Dans l'essai de traitement des petits ruminants, on a identifié deux
catégories d'affections respiratoires:
-- le "syndrome pestique" qui recouvre "tous les cas pathologiques
où les symptômes respiratoires s'associent à des symptômes
digestifs (diarrhée)" (FAUGERE et al., p. 1).
- -
"l'affection respiratoire sensu-stricto" où seuls les signes
respiratoires sont identifiés.

L'essai s'est fait sur un échantillon de troupeaux atteints
d'affections respiratoires dans '(1) la,communauté rurale de Kaymor, et (2)
la zone du projet PRODELOV (Départements de Kaolack et Gossas). Pour
chaque animal jugé malade, un agent a relevé les symptômes observés. Le
traitement consistait en une injection d'oxytetracycline (Terramycine


-9-
Longue Action ND-PFIZER, 1 ml/10 kg de poids vif) le jour où l'agent
venait de constater la maladie, injection répétée ensuite tous les trois
jours jusqu'a la guérison ou la mort de l'animal. Pour le lot expéri-
mental à Kaymor, l'intervention est considérée comme précoce (moins de 7

jours entre l'apparition du premier cas pathologique dans le troupeau et
la première intervention thérapeutique); pour le lot au PRODELOV, l'inter-
vention est considérée tardive (12-15 jours en moyenne entre apparition

et première intervention).
Le témoin était représente par différents
troupeaux de la C.R. de Kaymor atteints d'affections respiratoires, mais
dans lesquels les animaux n'ont reçu aucun traitement. L'analyse
économique consiste donc a évaluer trois stratégies de traitement:
-- stratégie 0 = pas de traitement
-- strategie
1 = intervention précoce
-- stratégie 2 - intervention tardive
L'impact de ces stratégies a été observé dans trois situations: (a)

syndrome pestique chez les caprins; (b) affections respiratoires
sensu-stricto chez les caprins; et (c) affections respiratoires
sensu-stricto chez les ovins.

Les résultats techniques de l'essai sont présentés dans le tableau 1,
et les résultats économiques dans le tableau 2.
1 .
Le calcul du produit brut par traitement. Pour cet essai, le
produit brut (PB,), appelé "gain en produit brut" par FAUGERE et al.,
est obtenu par l'équation suivante (FAUGERE et al., p.
10):2
PBS = P, x 10 x (Mo - MS)
(pour la stratégie s)
où P, = 6.000 FCFA, prix de vente moyen d'un animal
10 = effectif du troupeau-type
MO = taux de mortalité dans le lot témoin
= taux de mortalité dans le lot traité pour la stratégie s
MS
Bien que l'impact des traitements ait été jugé par deux paramétres
(taux de morbidité, taux de mortalité), seule la valeur économique de la
baisse du taux de mortalité est incorporée dans le calcul du PB,.
'L'équivalence entre la terminologie employée par FAUGERE et al. et
la nôtre est la suivante:
FAUGERE et al.:
Nous.
gain en produit brut
produit brut
variation de marge
benéfice net additionnel

-1o-
oc0
U-BP-
F-20
^
^
.
.
o--G-
0-4.X
rnrnh
Co(u0
.
^
.
^
^
^
m-0
LDNN

Tableau 2.
Taux de rentabilité des fonds engagés dans trois stratégies thérapeutiques
utilisant la Terramycine longue Action (ND PFIZER) pour la lutte
contre les affections respiratoires de petits ruainants.
__-----------------------------------------------------------------
__________,---------_-----‘r-----
- - - - -
Bénéfice
Taux Margi-
Stratégie
Produit
Bénéfice
Dominé? Net
Charges
na1 de Renta-
Cas
a/
Brut b/
Charges
Net c/
d/
Add'l e/
Add'l
bilité (%) f/
----------------------------------------------------------------------
____________________---------------
Caprins
1
6.720
753
5.967
non
5.967
753
792
Syndrome
0
0
0
non
Pestique
2
1.200
2.10:
-904
oui
(-904)
'--
(2.104)
(-ii)
________________________________________-----------------------------------------------------------------
Caprins
2
1.860
605
1.255
non
172
188
A.R.S. g/
1.500
417
1.083
non
1.083
417
2::
i
0
0
0
- -
- -
- -
- -
----.------------_--_----------------------------------------------------------------------------
_____----
Ovins
1
8.160
526
7.634
non
7.634
526
1.451
A.R.S.
8.280
1.374
6.906
oui
(6.906)
(1.374)
(503)
I
fi
0
0
0
- -
- -
- -
- -
s
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
____________________---------------
I
Source:
adapté de FAUGERE et al.
a/ Stratégie 0 = pas d'intervention; Stratégie 1 = intervention précoce; Stratégie 2 = intervention
tardive.
Les stratégies sont rangées en ordre décroissant de bénéfice net.
b/ Appel4 "gain en produit brut" par FAUGERE et al.
Egal à la valeur (en FCFA) de la baisse du taux de
mortalité entraîné par la stratégie s par rapport au témoin.
c/ Bénéfice net = produit brut - charges,' en FCFA.
d/ Un traitement est dit "dominé" quand il existe au moins une option offrant un bénéfice net supérieur
pour des charges inférieures ou égales.
e/ Le bénéfice net additionnel pour une stratégie non dominée est calculé par rapport au bénéfice net
de la stratégie non dominée qui la suit dans la liste des stratégies rangées en ordre décroissant de
bénéfice net.
Le calcul des charges additionnelles se fait du même manière.
f/ TMR.= (bénéfice net additionnel)/(charges additionnelles), en pourcentage.
g/ A.R.S. = affections respiratoires sensu-stricto.

-12-
Le bénéfice consiste en la diminution des pertes, situation classique de
toute intervention sanitaire.

2.
Il faut noter que le calcul du produit brut décrit ci-dessus
comprend et le calcul de l'impact physique du traitement (baisse de
mortalité) et le calcul de la valeur de cet impact en termes monétaires.

En général, et contrairement à ce qui a été fait dans notre exemple,
le calcul du prix à la production (au niveau du producteur) se fait en
soustrayant au prix reçu par le producteur (par exemple, sur le marché
local, compte tenu de la période et de la forme de vente) tous les frais
supportés par le producteur pour la transformation (p.e. de lait en
beurre), le transport, le stockage, et la commercialisation. S'il s'agit
d'évaluer un produit couramment auto-consommé (p.e. le lait ou la viande
dans un système pastoral traditionnel), on utilise non pas le prix de
vente mais lé prix d'achat pour le type de produit concerné.

3.
Le calcul des charges associées au traitement. Ce calcul
demande que (a) l'on fasse la liste des catégories de charges variables,
(b) on chiffre les quantités de facteurs utilisés dans chaque catégorie,
et (c) on fixe le prix (ou coût d'opportunité) associé à chaque facteur.
Pour cet essai il s'agit uniquement du coût du produit. Les charges pour
chaque traitement sont obtenues par l'équation suivante (FALIGERE et al.,
p. 10):

= C x 10 x MB, x D x 1,
C”S
où c

= 80 FCFA, prix du millilitre de l'antibiotique utilisé
10 = effectif du troupeau-type
= taux de morbidité dans le lot traité pour la stratégie s
MB,
cl

= 2,5 : nombre moyen de millilitres de l'antibiotique
utilisé par injection
= nombre moyen d'injections par animal malade
1,
Pour le cas du syndrome pestique des caprins, en utilisant les chiffres du
tableau 1, le coût de la stratégie 1 est calculé comme suit:

C”l = 80 x 10 x 0,231 x 2,5 x 1,63 = 753 FCFA.
(tableau 2)
Aucun travail supplémentaire n'est demandé de l'éleveur; les frais de dé-
placement des agents et les autres coûts de la structure d'encadrement ne
sont pas incorporés, puisqu'ils ne sont pas supportés par les éleveurs.
3
--------m-m-m--
311 faudrait en revanche incorporer ces coûts dans une analyse de la
valeur économique d'un projet dont l'objet est de lancer un programme
d'interventions contre les affections respiratoires des petits ruminants.

-13-
4.
Le calcul du bénéfice net, qui est le pruduit brut diminué de
la valeur de toutes les charges variables (monétaires et non-monétaires).
Nous avons déjà signalé que le traitement ayant le bénéfice net le plus
élevé n'est pas forcément celui qui présente l'impact physique le plus
él evé.

Dans le tableau 2, pour le cas A.R.S. ovins, le produit brut de la
stratégie 2 est plus éleve que celui de la strategie 1, mais son bénefice
net est inférieur.

De plus, on verra plus loin que le "meilleur" traite-
ment (du point de vue économique) n'est pas forcément celui dont le béné-
fice net est le plus élevé.
IDENTIFICATION DES TRAITEMENTS DOMINES
Selon la terminologie du CIMMYT, un traitement est dit "domine" quand
il existe au moins une option offrant un bénéfice net supérieur pour des
charges inférieures ou égales.
Un traitement est donc "non dominé" quand
il n'existe pas d'autre option offrant un bénéfice net supérieur pour des
charges inférieurs ou égales.
Nous avons utilisé plus haut les termes de
"supérieur" et "inférieur" pour "non domine" et "dominé."
Les traitements
dominés peuvent être identifies a l'aide de l'analyse graphique ou
numérique.

Pour notre essai illustratif, on peut déterminer les
traitements supérieurs et inférieurs à la lecture du tableau 2, où pour
chaque cas les traitements sont classés en ordre décroissant selon le
bénéfice net correspondant à chaque traitement. Les traitements dominés
ont des charges variables plus élevees que ceux des traitements de plus
haut rang sur le plan du bénéfice net.

Par exemple, pour le cas A.R.S.
ovins, la stratégie 2 est rentable par rapport à la stratégie 0, mais elle
est nettement inférieure à la stratégie 1, car elle entraîne à la fois un
bénéfice net plus bas et des charges plus élevées.

ANALYSE DE LA RENTABILITE
Calcul du Taux Marginal de Rentabilité
Il s'agit d'abord de calculer les taux marginaux de rentabilité
(TMR) pour tous les traitements non dominés (ou superieurs), puis de les
comparer avec le taux-cible afin d'identifier les traitements satis-
faisants. (L'analyse des traitements d.ominés ou inférieurs est abandonnée
à ce stade, car ils n'ont pas d'intérêt économique.) Le TMR est calculé
comme indiqué dans le tableau 2:

on compare l'augmentation des charges

-14-
variables qu'entraîne le passage d'une option a une autre plus coûteuse à
l'augmentation correspondante du bénéfice net. Le TMR est donc le rapport
du bénéfice net additionnel sur les charges variables additionnelles,
exprimé en pourcentage.

Four le cas A.R.S. caprins, on voit que le TMR
obtenu en allant du traitement 0 jusqu'au traitement 1 est plus élevé que
celui obtenu en allant de 1 jusqu'à 2, et que ce n'est pas le traitement
ayant le bénéfice net le plus élevé (stratégie 2) qui donne le TMR le plus
élevé, mais plutôt le traitement 1.

Il convient de noter ici l'avantage de l'analyse marginale. Prenons
le cas A.R.S caprins.
Si l'on calcule le taux moyen de rentabilité du
traitement 2 par rapport au traitement 0, on obtient comme résultat
(1.255 - 0),'(605) = 207%.
Mais cela cache le fait que le taux de rémuné-
ration des premières dépenses de 417 FCFA (correspondant à l'application
de la stratégie 1) est de 26049, alors que le taux de rémunération des
dépenses additionnelles de 188 FCFA (correspondant à l'application de la

stratégie tardive (2)) n'est que de 91%. Donc une dépense qui paraît
intéressante sur la base d'une analyse moyenne ou globale se révèle
nettement moins intéressante sur la base de l'analyse marginale.

Pour les essais qui ne comparent qu'un seul traitement au témoin,
l'analyse marginale n'est pas applicable. Dans ce cas, il suffit
d'utiliser la méthode des budgets partiels, où l'on compare simplement
deux options.

Le Choix du Taux-Cible
Duel taux-cible de rentabilité faut-il retenir? En principe, le
producteur, en évaluant une nouvelle option d'investissement (ou d'achat
d'intrants), souhaite recevoir une rémunération égale ou supérieure au
gain qu'il réaliserait en plaçant son capital dans d'autres investisse-
ments. 4 On pourrait donc estimer le taux-cible en se reférant aux taux

observés pour les autres activités du producteur.
Comme de telles données
ne sont pas toujours disponibles, on utilise souvent une méthode
411 est important d'incorporer le coût du capital, vu la disponi-
bilité trés limitée de cette ressource.
Il y a deux moyens de prendre en
compte le coût du capital:
(1) on ajoute le coût du capital aux coûts des
autres facteurs, pour le déduire ensuite du produit brut; ou (2) on
n'impute pas le coût du capital aux coûts des autres facteurs mais on
compare le taux de rentabilité "brut" estimé au taux d'opportunité de
rentabilité, représenté par le taux-cible.

-15-
alternative d'estimation basée sur le coût du capital, c'est-à-dire le
taux d'intérêt.

On pourrait aussi ajouter un certain pourcentage qui
représente la "prime de risque."
Dans le contexte du Sénégal, 50% représenterait le seuil minimum. En
fait, un taux-cible de 100% semblerait plus raisonnable si l'on tient
compte des taux d'intérêt payés sur l'argent emprunté pour l'achat des
vivres en période de soudure, qui correspond souvent au moment où
s'expriment les besoi,ns des producteurs en intrants agricoles.

Le Choix du Traitement Préféré
Tous les traitements ayant des TMR égaux ou supérieurs au
taux-cible sont satisfaisants (il s'agit toujours des traitements non
dominés).

Parmi les traitements satisfaisants, le choix final du
traitement à recommander se fera en considérant un certain nombre de
facteurs.

Il convient bien souvent de recommander celui des traitements
jugés "faisables" qui procure le bénéfice net le plus élevé, sauf dans le
cas où les ressources financières du producteur ne lui permettent pas de

faire la dépense nécessaire.
Ainsi, pour un taux-cible de lOO%, notre
essai illustratif aboutirait au choix du traitement 1 dans tous les cas.
ANALYSES DE VARIABILITE ET DE RISQUES
Jusqu'ici, le facteur risque n'a pas été considéré d'une façon
explicite, a part l'inclusion de la "prime de risque" dans le taux-cible
de rentabilité.

Pourtant il est essentiel de considérer non seulement le
niveau du bénéfice attendu mais aussi sa variabilité dans le temps et
l'espace.
Cela représente un facteur-clé, surtout pour les producteurs
qui ne veulent pas ou ne peuvent pas supporter de déficits.
Pour les essais qui comprennent plusieurs répétitions de chaque
traitement, plusieurs calculs simples permettent cette analyse des
risques.

Nous en citons quelques-uns ici (pour des illustrations de ces
calculs, voir CRAWFORD et KAMUANGA):
1.
L'écart-type du bénéfice net pour chaque traitement, calculé sur
toutes les répétitions.
2.
"L'indice de variabilité," défini comme le rapport de l'écart-
type au bénéfice net moyen;exprimé en pourcentage.
3.
L'évaluation du bénéfice net minimum, qui reflète la performance
du traitement dans de mauvaises conditions.

-16-
4.
Afin de tenir compte de l'occurrence de situations défavorables,
on peut aussi calculer la moyenne du benéfice net obtenu par un traitement
sur les 25% des repetitions qui ont obtenu les résultats les plus faibles.

Malheureusement, les essais zootechniques se caractérisent par le
faible nombre des repétitions de chaque traitement. L'analyse des risques
doit se faire sous d'autres formes, selon les objectifs de l'essai.

Dans notre essai illustratif, on a fait une analyse de décision du
point de vue du producteur. quand le producteur voit apparaître des
symptômes respiratoires dans son troupeau, le problème est de savoir "si
l'on se trouve en face d'un syndrome pestique, dont le pronostic est grave

(mortalité: 17,8 p. lOO), ou en face d'affections respiratoires sensu-
stricto, au pronostic plus bénin (mortalité: 3,8 p. 100)" (FAUGERE et al.,
p. 17).

L'interêt Economique de soigner les animaux est donc incertain.
Dans ce cas, on peut calculer l'espérance des valeurs Economiques,
c'est-a-dire
des valeurs moyennes ponderées par les probabilités des deux
syndromes (caprins: 0,6 pour le syndrome pestique, et 0,4 pour les
affections respiratoires sensu-stricto). Les résultats de ce calcul se
trouvent dans le tableau 3; ils renforcent l'intérêt de la stratégie
prtkoce.

L'espérance de bénéfice net est négative pour la stratégie
tardive, ce qui est explique par le fait que cette stratégie donne de trés
mauvais résultats dans le cas du syndrome pestique, qui est plus souvent
rencontre que le cas A.R.S.
Tableau 3.
Esptkance de valeurs économiques pour deux strategies
thbrapeutiques contre les affections respiratoires
des caprins.
--------------------------------------------------------------------------
! --- Stratégie Précoce ---!
!--- Stratégie Tardive ----!
Affections
Affections
Syndrome
Resp. Sensu-
Syndrome
Resp. Sensu-
Rubrique
Pestique
Stricto
Pestique
Stricto
--------------------------------------------------------------------------
Produit brut

6.720
1.500
1.200
1.860
Probabilite
096
094
096
094
Esperance de
produit brut
----- 4.632 ______
_______ 1.464 ________
Charges
753
417
2.104
605
Espérance de
charges
_______ 619 ----:-
------- 1.504 --------
Espérance de
benéfice net
----- 4.013 -a_-__
___-__-_
-40 --------
Espérance de
TMR (SO)
-----
648 ______
------ négative w-____
--------------------__c_________________----------------------------------
Source:
Adapté de FAUGERE et al., pp. 16-18.

-17-
ANALYSES DE SENSIBILITE
Les analyses présentées ci-dessus sont basées sur un ensemble de
données empiriques et de paramètres estimés. Il faut se demander dans
quelle mesure les résultats seraient différents en prenant d'autres
chiffres.

Le choix du traitement préféré serait-il différent si, par
exemple, on modifiait le prix à la production ou les charges variables?
Dans une des variantes de l'analyse de sensibilité, on recherche le
prix ou le coût "d'intérêt", c'est-à-dire que l'on calcule le seuil (en
termes de prix ou de coût) en-dessous duquel le traitement devient
inacceptable.

Par exemple, FAUGERE et al. ont recherché le prix d'intérêt
de l'antibiotique utilisé (le seul élément de coût). Ce prix Cs* est
celui qui annule le bénéfice net; il est obtenu en résolvant l'équation
suivante:

Produit brut = charges
P, x 10 x (Mo - MS) = C,* x 10 x MB, x D x 1,

cS* = (Pm x (MO - Ms))/(MBs X D X 1s)
La valeur de C* a été calculée pour l'intervention précoce dans le cas
de chacune des affections étudiées.

Les résultats se trouvent dans la
figure 1.
En admettant un prix moyen par animal de 6.000 FCFA, les
valeurs de C* (en FCFA/ml) sont 1.241 (A.R.S. ovins), 714 (syndrome
pestique caprins), et 288 (A.R.S. caprins). Pour le traitement tardif,
les valeurs sont 482 (A.R.S. ovins), 246 (A.R.S. caprins), et 46 (syndrome

pestique caprins).
Sauf pour le cas traitement tardif x syndrome pestique
caprins, ces valeurs sont nettement supérieures au prix payé par l'éleveur
(80 FCFA/ml).
Tant que le coût de l'antibiotique est inférieur à son coût
d'intérêt, la stratégie s sera rentable.
Le graphe permet aussi d'évaluer
l'effet des variations des prix des animaux sur la rentabilité des
traitements.

CHOIX FINAL DU TRAITEMENT PREFERE
Les étapes suivantes ont déjà été accomplies: on a évalué d'abord la
rentabilité de tous les traitements, en termes de bénéfice net et de taux
marginal de rentabilité.
La comparaison de ces TMR au taux-cible permet
de selectionner les traitements satisfaisants, en tenant compte du coût de
capital et du facteur risque.

On a ensuite examiné l'espérance de
bénéfice de chaque traitement en tenant combte de l'incertitude de son

Figure 1.
Etude de la Sensibilité du Prix d’intérêt du Traitement,
Vis ZI Vis des Variations de la Valeur Moyenne d'un Animal.
(TRAITEMENT 1)
Affections respiratoires
/ sensu-stricto, ovins
1.241
/ Syndrome pestique, caprins
714
Affections respiratoires
, sensu-stricto, caprins
288
0
3.000
6.000
pnl
C* = prix d'intérêt du produit (FCFA)
pin = valeur moyenne d'un animal (FCFA)

-18-
impact.
Enfin on a fajt un criblage selon les résultats des analyses de
sensibilité, dont l'objectif etait d'évaluer la performance relative des
traitements satisfaisants sous des conditions de prix et de coût
différentes.

Pour reprendre l'essai décrit par FAUGERE et al., il s'est avéré que
le traitement précoce restait le meilleur quelque soit le critère
utilisé.

Evidemment, d'autres essais pourraient donner des résultats
moins nets.
Il reviendrait alors à l'équipe de recherche de choisir le
traitement à retenir sur la base des résultats de ces analyses, et égale-
ment de sa connaissance de la situation des producteurs dans la zone
étudiée.

La décision pertinente sera quelquefois de programmer d'autres
essais zootechniques avant de faire des recommandations définitives.
Dans
ce cas-là, l'analyse Bconomique aura servi à mieux orienter les essais
ultérieurs.

EXEMPLES D'ANALYSE D'AUTRES TYPES D'ESSAIS
Les Essais d'Embouche Intensive

Les essais d'embouche intensive peuvent se prêter mieux à l'analyse
marginale dans le mesure où il y a plusieurs traitements aux coûts
croissants, comme c'est le cas des essais sur différentes régimes

alimentaires.
A titre d'exemple, prenons le cas des essais d'embouche
ovine conduits au Laboratoire National d'Elevage et de Recherches
Vetérinaires (LNERV) à Dakar, en utilisant des résultats extraits de
DIALLO, CALVET, et DENIS.
Il s'agit d'essais de divers régimes alimen-
taires à base de fane ou de coque d'arachide, et incluant divers concen-
trés.
Le témoin est représenté par le pâturage naturel non complémenté.
Après une période de 10 semaines d'embouche, les animaux ont été vendus à
la cheville à Dakar.
Les résultats techniques se trouvent dans le
tableau 4, et les résultats de l'analyse économique dans le tableau 5. La
figure 2 montre l'évolution des valeurs de bénéfice net et de charges
totales pour chaque traitement.
Ces résultats appellent quelques observations, à savoir:
1. ,Nous avons pris en compte l'ensemble des coûts ainsi que la
valeur totale de la carcasse.
Cette approche a été employée afin
d'incorporer dans les coûts le capital investi pour acquérir des animaux
pour l'embouche.

L'approche alternative, qui compare la valeur du gain de

Tableau 4.
Résultats des essais d’embouche ovine, LNERV (Sénégal), 1973-1976.
________________________________________-------------------------------------------------------------
!---------------------------
Traitement
-----------------------!
Rubrique
TO
Tl
T2
T3
T4
T5
~ T6
T7
________________________________________-------------------------------------------------------------
1. Régime à base de:

Pâturage
F
F
C
C
C
C
C
(Fane ou coque d'arachide)
Naturel
2. Mad/UF a/
--
100
100
110
110
120
125
150
3. Indice de consommation (UF/kg gain)
--
11,2
9,0
7,8
934
7,8
894
898
4. Poids vif initial (kg)
25,5
26,6
27,4
26,0
28,6
29,4
36,l
29,l
5. Gain de poids en 10 semaines (kg)
197
4,l
4,7
9,4
10,5
920
g,o
730
6. Poids de carcasse final (kg)
13,3
16,5
17,3
19,l
20,3
19,9
24,3
18,7
7. Prix d'achat (F) = 4 x 215 F/kg
5483
5719
5891
5590
6149
6321
7762
6257
8. Coûts alimentaires totaux (F)
0
1624
1518
1795
1922
1593
3177
1428
9. Charges totales (F) = 7 t 8
5483
7343
7409
7385
8071
7914
10939
7685
10. Produit brut (vente à la che-
8645
10725
11245
12415
13195
12935
15795
12155
ville: 6 x 650 F/kg)
11. Bénéfice net (F) = 10 - 9
3162
3382
3836
5030
5124
5021
4856
4470
-----__--____----_______________________-------------------------------------------------------------
Source:
Extraits de DIALLO, CALVET, et DENIS.
a/ Mad/UF = matières azotées digestibles (g)/unités fourragères.

Figure 2.
Courbe du Bénéfice Net par Rapport aux Charges.
Essais d'Embouche Ovine, LNERV, 1973-76.

Bénéfice Net
5.250 -t
5.000 -
T 3
l T5
l T6
4.750 -
4.500 -
.T7
4.250 -
4.000 --
,T2
3.75cl -
3.500 -
Tl
3.250
Y
0
VA
*
5.000
5.500
6.000
6.500
7.000
7.500
8.000
8.500
9.000
10.000
10.500
11.000
Charges (FCFA)
Source:
Tiré du Tableau 5.

Tableau 5.
Analyse de rentabilité pour des essais d’embouche ovine conduits au Sénégal, 1973-76.
-----___________________________________---------------------------------------------------------
Bénéfice
Taux Marginal
Produit
Bénéfice
Dominé?
Net
Charges
de Renta-
Traitement
Brut a/
Charges b/ Net
C/
Add'l d/ Add'l
bilité e/
----____________________________________---------------------------------------------------------
!------- _-- ___ FCFA -w-----------!
!---e-w Fi-FA ----em!
%
13195
8071
5124
non
9 4
686
14
12415
7385
5030
non
1648
42
3924
12935
7914
5021
oui
15795
10939
4856
oui
12155
7685
4470
oui
11245
7409
3836
oui
10725
7343
3382
non
220
1860
12
8645
5483
3162
non
__
__
-_
___ ________________________________________---------------------------------
Source:
dérivé du tableau 4.
a/ Valeur totale de la carcasse vendue à la cheville à 650 F/kg.
b/ Prix d'achat de l'animal vif, plus les coûts alimentaires.
c/ Un traitement est dit "dominé" quand il existe au moins une option offrant un bénéfice net
supérieur pour des charges inférieures ou égales.
d/ Le bénéfice net additionnel pour un traitement non dominé est calculé par rapport au bénéfice
net du traitement non dominé qui le suit dans la liste des traitements rangés en ordre décroissant
de bénéfice net.
Le calcul des charges additionnelles se fait de la même manière.
e/ TMR = (bénéfice net additionnel)/(charges additionnelles), exprimé en pourcentage.

-21-
poids aux seuls coûts alimentaires, ne fait pas figurer la totalité du
capital investi, ce qui conduit à une surestimation du TMR.

2.
Plusieurs traitements sont dominés, à cause de leurs coûts plus
élevés que ceux du traitement T3, dont le bénéfice net est plus élevé.
3: Comme l'illustre la figure 2, sauf pour TO et T6, tous les
traitements ont des coûts voisins.
Les régimes à base de fane d'arachide
donnent des bénéfices nets sensiblement inférieurs à ceux des régimes a
base de coque d'arachide.

Les résultats techniques montrent un indice de
consommation relativement élevé et des gains de poids nettement inférieurs
pour les régimes a base de fane, par rapport aux régimes à base de coque

d'arachide.
4.
On choisirait le traitement T3 en raison de son TMR élevé, et
de son bénéfice net qui n'est que légèrement inférieur à celui du
traitement T4 (rappellons que ce bénéfice est obtenu sur une période de
10 semaines).

5.
En pensant des recommandations éventuelles aux producteurs, il
faudrait se demander s'il n'existait pas d'autres coûts associés à
l'embouche.

L'hypothèse serait que quelques coûts (p.e. médicaments) sont
les mêmes pour tous les traitements.
Par contre, d'autres coûts (main-
d'oeuvre, structures, approvisionnement en intrants, et peut-être
transformation et commercialisation), seraient probablement plus élevés
pour l'embouche intensive que pour le témoin (utilisation du pâturage
naturel).

Incorporer de tels coûts réduirait l'avantage de l'embouche par
rapport au pâturage, dans une mesure qu'il n'est pas possible de préciser
avec les données disponibles.

Les Essais au Niveau du Troupeau
Pour tenir compte des effets d'une intervention sur le troupeau, il
faut suivre ou estimer son impact sur une période de longue durée afin de
constater les effets sur la productivité et la reproduction des animaux.
Pour l'analyse de ce genre d'essai, il est nécessaire de faire appel à un
modèle démographique, sauf dans le cas où un suivi pluriannuel a fourni
directement les données necessaires sur l'impact de l'intervention.

Nous illustrerons ce problème à l'aide d'un essai relatif à la
trypanosomose bovine conduit dans le région de Korhogo en Côte d'ivoire.
L'essai a duré près de deux années et a compris un suivi individuel de

-22-
plus de 3.000 bovins.
Les détails de cet essai sont fournis par LANDAIS
(1986b).
Deux traitements ont été utilisés: 1) un produit curatif
(traitement 1); et 2) un trypanopréventif (traitement 2). Ces traitements
sont comparés au témoin, à qui l'on a administré un placebo.
Les traitements ont été appliqués pendant une année. Le suivi a
continué encore neuf mois afin de saisir les effets sur la fécondité des
vaches.

On a noté les effets des traitements sur la mortalité, sur
l'évolution pondérale des animaux, et sur la fécondité des femelles.
Afin
de cerner l'ensemble de ces effets, on a fait une projection démographique
correspondant à chaque traitement, en incluant les paramètres observés

dans l'essai.
En plus d'une série de données sur une période de 15
années, la projection a aussi fourni pour chaque traitement les
caractéristiques des troupeaux à l'équilibre (à la fin de la période).
Ceci permet de traiter les deux objectifs de l'essai: 1) comparer les
deux stratégies de lutte contre la trypanosomose bovine; et 2) évaluer les
pertes dues à la trypanosomose.

Notre objet ici est de présenter des analyses économiques qui
contribuent à atteindre ces objectifs.
Les deux sous-sections suivantes
traitent ces objectifs séparément.
Comparaison des deux stratégies
L'analyse du type "étude de projet" semble la plus pertinente
pour la comparaison des deux stratégies.
La question fondamentale est de
savoir si la mise en place d'un programme d'interventions vetérinaires
contre la trypanosomose bovine serait rentable du point de vue du
producteur et de 1'Etat.

Répondre à cette question nous oblige à employer une méthode capable
de cerner l'évolution dans le temps des coûts et des revenus entraînés par
les deux stratégies.
D'où le choix de l'approche "étude de projet," qui
met d'ailleurs en application des concepts et des techniques d'analyse qui
ressemblent beaucoup à ceux qui ont été présentés ci-dessus.
Les résultats de la projection sur 15 années constituent la base de
l'analyse économique, qui est présentée dans le tableau 6. La procédure
utilisée pour arriver à ces chiffres est la suivante:

1.
Produit brut.
Le modèle démographique a donné le nombre
d'animaux exploités année après année dans chaque classe d'âge x sexe.
Les taux d'exploitation correspondent à ceux qui ont eté observés pour
chaque classe; on a utilisé les mêmes taux pour tous les traitements.

Tableau 6.
Aoalyse économique d'un essai relatif A la trypanosnmnse bovine (*ion de Korhogo. Cote d'ivoire).
-_-----_________________________________------------- _-_-mm-m.- ____-___________________________________.----------------.------
l----------------.------------------------------- An,,& -----------------------------------------------!
Rubrique
1
2
3
4
5
6 7
a
9
10
11
12
13
14
15
________________________________________---------------------------------------------------------------------------------------
Traitement 0

(Valeurq4;;
'O~II~;CFA)
Produit brut
3430
3593
3755
3924
4100
4285
4890
5110
5340
5580
5831
6093
27751
= Bénéfice net (coûts = 0)
________________________________________---------------------------------------------------------------------------------------
Traitement 1
Produit brut
3581
3984
4460
4937
5348
5780 6 2 2 2
6721 7262
7822
8443
9137
9910
10667
72490
Coûts producteur 1
222
248
277
305
335
365 395
428 465
502
543
587
634
684
735
Coûts Etat 11
1110
1240
1385
1525
1675
1825 1975’
2140 2325
2510
2715
2935
3170
3420
3675
Bhbfice net 1
3359
3136
4183
4632
5013
5415 5827
6293 6797
7320
7900
8550
9276
9983
71755
Bén. net add'l 1
-79
143
428
708
913
1130 1349
1614 1907
2210
2560
2970
3445
3890
44044
Bénbfice net II
2471
2744
3075
3412
3673
3955 4241
4581 4931
5312
5728
6202
6740
7247
4;;;:
Bén. net add'l 11
-967
-849
-680
-512
-427
-330 -231
-98 47
202
388
622
909
1154
________________________________________-------------------------------------------~-------------------------------- __________-
Traitement 2
Produit brut
3709
4271
5160
6100
6750
7459
8258
9158 10182
11341
12735
14181
15940
17832 146551
Coûts producteur 1
281
333
388
441
493
553
622
700
791
890
1003
1129
1265
1414
1579
Coûts Etat 11
1265
1499
1746
1985
2219
2489
2799
3150
3560
4005
4514
5081
5693
6363
7106
Bénbfice net 1
3428
3944
4172
5659
6257
6906
7636
8458
9391 10451
11732
13052
14675 16418 144972
Bén. net add'l 1
-10
351
1017
1735
2157
2621
3158
3779
4501
5341
6392
7472
8844
10325 117221
Bhkfice net II
2445
2779
3414
4116
4532
4971
5459
6008
6623
7336
8222
9101
10248 11469 139445
Bén. net add'l II
-994
-815
-341
192
432
686
981
1329
1733
2226
2882
3521
4417
5376 111694
---------------------------------------------------------------------~---------------------------------------------------------
Source:
établi a partir des données fournies par LANDAIS (1986b).
Notes:
a/ La valeur en annbe 15 comprend la valeur additionnelle du troupeau: 44.245 - 22.862 = 21.383 (Traitement 0),
83.511 - 22.862 - 60.649 (Traitement l), et 149.568 - 22.862 = 126.706 (Traitement 2).
b/ Traitement 0 - traitement nul; traitement 1 - curatif (BERENIL ND); traitement 2 - préventif (TRYPAMIDIUM ND).
c/ Les valeurs économiques sont définies comme suit:
Produit brut - valeur des animaux exploités, selon le poids et le prix
par classe d'âge x sexe. Coûts producteur 1 - coût financier du produit de traitement.
Coûts Etat II a coûts producteur 1
multiplié par 5 (traitement 1) et par 4,5 (traitement II). Bénéfice net 1
- produit brut - coûts producteur 1. Bénéfice net
additionnel 1 I bénéfice net 1 du traitement 1 ou 2 - bénéfice net du traitement 0. Bénbfice net II = produit brut - coûts
Etat II.

Bénéfice net additionnel 11 - bénéfice net Il du traitement 1 ou 2 - bénbfice net du traitement 0.

-24-
Le nombre d'animaux exploités a été ensuite multiplié par le poids moyen
observé pour les animaux exploités dans chaque classe.

Pour obtenir le
produit brut, on a enfin multiplié cette valeur par les prix au kg
observés, à savoir:

mâles: 150 F/kg; femelles 1 à 4 ans: 175 F/kg, 5 à 7
ans: 150 F/kg, 8 ans: 135 F/kg, et 9 ans et plus: 120 F/kg. Cela suppose
que tout le produit soit vendu, alors qu'en réalité la moitié en est
auto-consommée.

Pour raffiner le calcul, on aurait pu évaluer le produit
auto-consommé à un prix correspondant à l'équivalent du prix d'achat au
lieu du prix de vente.

La valeur du lait produit n'a pas été estimée. On suppose que le
lait couvre les frais de gardiennage du troupeau. On n'a pas estimé la
valeur du fumier, qui n'est pas commercialisé.

Les animaux du troupeau ne
travaillent pas, donc il n'y a pas de valeur estimée pour cette rubrique.
Signalons que.nous avons incorporé dans le produit brut de l'année 15
la valeur additionnelle du troupeau par rapport à sa valeur dans
l'année 1.

Ceci représente la valeur résiduelle additionnelle du
troupeau, autrement dit "la formation brute de capital fixe".
2.
Coûts producteur 1.
Seul le coût financier du produit de
traitement a été inclus, à savoir:
a.
Traitement 1 = BERENIL ND, 3 injections/an chacune à raison
de 3,5 mg/kg, ce qui donne un coût de 143F/an/lOO kg vif.
b.
Traitement 2 = TRYPAMIDIUM ND, 3 injections/an chacune à
raison de 0,5 mg/kg, ce qui donne un coût de 180 F/an/100 kg vif.
Le coût de gardiennage a été supposé égal à la valeur du lait
produit.
Les coûts de construction et d'entretien des parcs n'ont pas été
estimés.
Comme les animaux sont alimentés sur pâturage naturel exclusive-
ment, le coût d'alimentation est supposé nul. Les frais vetérinaires sont
également supposés nuls puisque les vaccinations sont assurées
gratuitement par le service de l'élevage.

3.
Coûts Etat II.
Pour tenir compte aussi des frais de fonctionne-
ment de l'infrastructure nécessaire pour effectuer un tel programme de
traitement contre la trypanosomose bovine, on a multiplié les coûts
producteur par 5, selon. une estimation subjective. Pour le traitement 2,
le facteur de multiplication était 4,5 , ce qui donne approximativement la

même proportion de coûts que celle du traitement 1 (on suppose que les
frais de l'infrastructure restent constants même pour un produit plus
coûteux).


-25-
4.
Bénéfice net 1 et II.
Le bénéfice net 1 de chaque traitement
est la différence entre le produit brut et les coûts producteur 1. Le
bénéfice net
II est basé sur les coûts Etat II.
5. Bénéfice net additionnel 1 et II. C'est le bénéfice net 1 et
II pour les traitements 1 et 2, diminué du bénéfice net du traitement 0
(qui est égal dans ce cas au produit brut, puisque les coûts sont nuls).
Ceci donne la valeur nette additionnelle de chaque traitement par rapport
au témoin.

La figure 3 montre l'évolution du bénéfice net additionnel
dans le temps pour les différents traitements.
6.
Valeur présente nette 1 et II. C'est la somme des valeurs
annuelles du bénéfice net additionnel chacune multipliée par le
coefficient annuel d'actualisation Ct:

Ct = l/(ltr)t
où: r = taux d'actualisation
t = année (t = 1, 2, . . . , 15)
Ceci représente la valeur economique totale du traitement, tenant compte
de l'évolution des bénéfices et des coûts dans le temps. En principe, le
taux d'actualisation utilisé doit représenter le coût d'opportunité du
capital, autrement dit le taux de rentabilité moyen d'un investissement
alternatif.

7.
Taux de rentabilité interne.
Ce taux est défini comme le taux
d'actualisation qui annule la valeur présente nette. Il est calculé par
un processus itératif.

Le taux de rentabilité interne représente le taux
annuel moyen de rémunération de l'investissement, en tenant compte de
l'évolution des bénéfices et des coûts dans le temps.
Les valeurs présentes nettes et les taux de rentabilité internes pour
cet essai se trouvent dans le tableau 7.
Un exemple illustratif de la
méthode de calcul de ces valeurs se trouve dans le tableau annexe 1.
Les taux de rentabilité internes pour la variante 1 (coûts au pro-
ducteur) sont très élevés, ce qui est dû au fait que les bénéfices nets
additionnels négatifs sont négligeables et qu'ils sont enrégistrés
uniquement en année
1.
"L'investissement" qu'il faut valoriser est
minime, et le producteur ne doit pas avoir un problème de trésorerie.
Les taux pour la variante II (coûts Etat) sont satisfaisants selon
les normes d'usage pour l'analyse des projets. De tous les points de vue,
on conclut qu'une intervention systematique contre la trypanosomose bovine

serait rentable, surtout avec le traitement préventif.
Il semble que le

Figure 3.
Evolution du Bénéfice Net Additionnel. Essai Trypanosomiase Bovine,
Korhogo, Côte d'ivoire.
Bénéfice Net
7.500 -
Additionnel
7.000 -
('000 FCFA)
6.500 -
6.000 -
,
/
/
5.500 -
/
/
5.000 -
1’
T2 ,'
Au pro-
4.500 -
ducteur
4.000 -
_______Au niveau 3.500 -
de 1'Etat
3.000 -
Tl=Traitement
1
2.500 -
TP=Traitement
2
2.000 -
1.500 -
1.000 -
500
0
-500
-1.000
0
1 2 3 4 5 6
8 9
10
11
12
13
14 15
Années

TAOLEAU UIMEYE 1.
CAl.CUL DE LA "ILEU PIESEYTE NETTE ET 00 TAUX DE REYTABILITE I"TER"E: EXEMPLE ,LL,,I,RAT,F.
,.....-.--...-.......-........................____
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A""EE
..~................................-.-.
"ALEM
1 2
3 4 5 12 13
6
7 a 9 10 11

lk 15
PIESEWTE
,UITEMEII 1:
,...............................____..._____..._.____.__._______.____...______...........................
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ."E,TE
OEYEFlCE "ET AOO'L II
-967
-a49
-660
.512
.427 -330
.231 -9a
47 202
3ao 622 W
115‘
4,064
mrr. o~AcTwi.IsArlol
A 20x
o.a 0.6%4‘& 0.570703 0.462253 0.401177 0.334897 0.27906, 0.232560 0.1345a7
0.195806 0.161505
0.112156 0.093463 0.07,= 0.06bpo5
VALEU PIESEY,E * 20%
405.a
.5a9.6 -393.5 -246.9 -171.6 -110.5 -64.5 69.0 as.0 a9.9 2665.3
.22..5 9.1 32.6 52.2
SM.6
mrr. D'Ac*UILLsATlw
A 25%
0.8 0.64 0.512 0.4096
0.3276a 0.2621‘4 0.209715 0.060719 0.054975 0.043900 0.035164
0.167772 0.134217
0.,07574 0.05899
"ALElM PIEsE"TO A 25%
wrn.6
-5‘3.4 -34a.2 -209.7
.139.9
AM.5
-40.4
-16.6 6.3 33.3 42.7 50.0
21.7 .

50.0
tW.8
.516.5
CQFF. O'AC,UL‘,SAT,W
A 23X
0.813008 O.MDp(u 0.5375a3 0.43&397 0.355201 0.2687a, 0.23‘78, O.,wII79 0.155166 0.126167 0.102575 O.o(uIP( 0.067600 0.055122 0.044ai~
"ALEUR POESEYTE A 23x
.72&2 -561.2
.365.4 -223.7 -151.7 -95.3 -54.2
-la.7 39.a 51.9 61.6 63.6 16k0.5
7.3 25.5
.166.4
.._.._.................................
(VAL. PRES. YETTE Au TAUX PLUS OAS>
T”, = TAloi O’AC,l!AL,sATIOI + 0IFFEIEnL-E E”TRE
x
. . . . . . . . . . . . . . . . .._______________.._
PLW OAS
LES MUX Tan
(OIFFERWCE
ABSOLUE EYTIE LES DEUX "PY,
f
..""".."".'..'.'."..‘.'.."..""..-'.".'..'.'~'"'~"-."-".“................~......~................,
(
598.6,
I
TRI WA-II, = .a + +M x . . . . . . . . . . . .
l
( 596.6 l 516.5 ,
I
I

= .20+ .05x .53da
= .22M = 23%

I
""'~"".""."'.'~..‘...."'..'.'.."".'."'.“..‘"""'..'"."'...................~....................,
"OTER L'EFFET OE L'IYTEIPOLATIOI
PLUS FINE:
l
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .._.................
I
TII, (*NA-II, - .20 + .03 X ( 5W.6 >
I
. . . . . . . . . . . .
1'
( 51.6+ 166.4,
I
I

=..PO l .03 Il .7a25
* .2235 = 22!‘

I
___..._.______.__._.._..___.........-.....-~.-.......~...........~........_._._...~.~..________________________,

-26-
Tableau 7.
Valeurs présentes nettes et taux de rentabilité internes
pour l'essai relatif à la trypanosomose bovine.
----------______________________________----------------------------------
!----- Valeur Présente Nette -----!
Taux de
en '000 FCFA aux taux de
Rentabilité
Rubrique
20%
25%
30%
45%
Interne (%)
--------------__________________________----------------------------------
Traitement
1
Bén. Net Add'l 1
7.008
4.514
3.043
1.175
plus de;300
Bén. Net Add'l II
599
-517
-1.038
-1.344
22
Traitement 2
Bén. Net Add'l 1
17.838
11.443
7.694
2.988
plus de 500
Bén. Net Add'l II
9.046
4.708
2.344
-166
43
------__________________________________--------------------------.-------
Source:
dérivé du tableau 6.
problème de déficits financiers ne se pose pas non plus. Pendant les
années initiales, les traitements 1 et 2 donnent des bénéfices nets
inférieurs à celui du témoin, mais qui sont néanmoins positifs en tant que

tels.
Par contre, dans une situation où l'infrastructure n'existe pas, il
faudrait faire des investissements importants dans les premières années du
projet.

Dans ce cas, des crédits seraient vraisemblablement nécessaires
pour couvrir les déficits éventuels.
Evaluation des pertes dues à la trypanosomose
On suppose que le traitement préventif (TRYPAMIDIUM ND) protège
complètement contre la maladie, donc que les valeurs associées au
traitement 2 représentent la situation sans trypanosomose. Les valeurs
associées au traitement 0 représentent la situation avec trypanosomose.
L'évaluation des pertes revient donc à une comparaison du traitement 0 au
traitement 2.

Il est jugé approprié d'effectuer l'évaluation sur la base
des chiffres relatifs à l'équilibre atteint 15 ans après l'initiation du
traitement préventif.
On compare ainsi deux états stables.
Les résultats techniques et économiques de cette évaluation se
trouvent dans le tableau 8.
Il convient de faire quelques observations
sur les variables principales:
1.
L'évaluation se base sur un troupeau-type de 1.000 bovins dans
chaque cas.
2 . La valeur du capital de départ est plus élevée dans le cas "sans
trypanosomose" que dans le cas opposé, l'hypothèse étant qu'un troupeau
non affecté par la trypanosomose se caractérise par un poids moyen plus

-27-
Tableau 8.
Evaluation des pertes dues à la trypanosomose bovine.
____________________-------------
______________-_-___--------------
____---
Avec trypano. Sans trypano.
Rubrique
Traitement 0 Traitement 2
____________________------------------------------------------------------
1. Effectif initial

1.000
1.000
2. Effectif final
1.046
1.112
3. Valeur du capital de départ ('000 FCFA) a/ 22.860
30.200
4. Valeur du capital final ('000 FCFA) b/
23.912
33.582
5. Valeur du capital additionnel (4 - 3)
1.052
3.382
6. Effectif exploité c/
’ 139
137
7. Valeur par tête (FCFA) d/
24.740
32.640
8. Valeur totale de l'exploitation
3.439
4.472
('000 FCFA) e/
9. Produit brut (5 + 8)
4.491
7.854
10. Produit brut additionnel pour T2
--
3.363
('000 FCFA) f/
11. Indice: TO = 100
100
175
------__________________________________----------------------------------
Source:
établi à partir des données fournies par LANDAIS (1986b).
a/ La valeur est plus élevée pour T2 à cause du poids moyen plus
élevé associé au meilleur état sanitaire des animaux.
b/ Effectif final multiplié par le prix unitaire des animaux, par
classe d'âge x sexe.
c/ Les coefficients d'exploitation sont identiques dans les deux cas.
d/ Les prix unitaires sont directement fonction du poids moyen des
animaux.
e/ Effectif exploité multiplié par le prix unitaire, par classe
d'âge x sexe.
f/ Le produit brut additionnel représente l'évaluation des pertes dues
à la maladie.

-28-
élevé, du fait du meilleur état sanitaire des animaux et de la structure
différente des troupeaux (la valeur par tête est fonction du poids moyen
des animaux).

3.
La valeur du capital final est obtenue en multipliant l'effectif
final par le prix unitaire des animaux, par classe d'âge x sexe.
4.
Les coefficients d'exploitation sont identiques dans les deux
cas.
5.
La valeur totale de l'exploitation est obtenue en multipliant
l'effectif exploité par le prix unitaire, par classe d'âge x sexe.
6.
Le produit brut est la somme de la valeur totale de
l'exploitation et la valeur additionnelle du capital (final - initial).
Les résultats montrent des' pertes économiques considérables dues à la
trypanosomose:
3.363.000 FCFA sur un an, soit 3.363 FCFA par tête pour le
troupeau-type.
La valeur de la production est 1,75 fois supérieure dans
le troupeau indemne.
REMARQUE SUR LA SIGNIFICATION STATISTIQUE
En général, l'analyse économique se fait pour les essais où la
différence d'impact entre les traitements est jugée significative sur le
plan statistique.

Cependant, il peut arriver que l'effet d'aucun
traitement ne soit significatif, ou que seul l'impact d'un facteur (et non
des autres) soit significatif.

L'approche à utiliser dans une telle
situation n'est pas tout à fait évidente, mais quelques éléments méritent
d'être considérés:
1.
D'abord, la puissance des tests statistiques est faible (surtout
pour les essais zootechniques).
Dans le cas d'un essai pour lequel les
traitements ne sont pas jugés significatifs, le chercheur doit néanmoins
regarder les résultats en détail.

S'il constate des tendances qui
semblent intéressantes, l'essai mérite d'être repris.
Ceci pourrait
éventuellement intéresser sufisamment l'éleveur pour qu'il teste lui-même
le traitement sous ses propres conditions, pourvu que les risques
entraînés ne soient pas trop élevés.

(Voir PERRIN et a1 .; SMAIL et al.)
2.
Si aucune différence statistique significative n'a pu être mise
en évidence entre les traitements, le traitement préféré sur le plan
économique est le traitement ayant le moindre coût.

Par exemple, une
nouvelle pratique culturale pourrait réduire les coûts de production sans

-29-
changer le rendement.
Toutes choses égales par ailleurs, cette pratique
doit intéresser le producteur.
3.
Si, dans un essai à plusieurs facteurs, seul un facteur est
significatif sur le plan statistique, on pourrait calculer les valeurs
économiques a partir des valeurs moyennes pour ce facteur en regroupant
les résultats pour les autres facteurs.

Par exemple, pour un essai dont
le dispositif comprend trois niveaux de concentré dans le ration, et trois
races ovines, si l'on trouve que le gain de poids ne varie pas significa-
tivement selon la race, on pourrait calculer le gain moyen pour chaque
niveau ,de concentré, toutes races confondues.

(Evidemment, cette pro-
cédure est moins pertinente pour les essais zootechniques que pour les
essais agronomiques, dans la mesure où ils ne comprennent le plus souvent
qu'un facteur de traitement.)

4.
En fin de compte, comme on l'a dit plus haut, si les résultats de
l'essai ne sont pas décisifs, l'attitude correcte sera de programmer
d'autres essais pour confirmer l'impact des traitements, avant de faire
des recommandations définitives.

UTILISATION DE L’OUTIL INFORMATIQUE
Les analyses discutées dans ce document sont. évidemment faisables
manuellement.
Toutefois, l'utilisation de l'ordinateur peut faciliter le
.
travail s'il y a beaucoup d'essais à traiter ou beaucoup d'analyses de
sensibilité à faire.

Pour le traitement à l'ordinateur, deux options sont
actuellement ouvertes à l'I.S.R.A.:
1.
Le progiciel MSTAT comprend un sous-programme "ECON" avec lequel
on peut faire toutes les analyses présentées dans ce document.
ECON peut
travailler sur le fichier de données créé en utilisant le logiciel MSTAT
dans le cadre d'autres analyses statistiques. MSTAT tourne soit sur
IBM
PC soit sur Apple II (en CP/M), et il est à la disposition de tous les
chercheurs de
1’ISRA.
Le manuel d'utilisation de MSTAT comprend une
section qui explique comment se servir de ECON, et.qui présente les
tableaux de sortie.
2.
Le logiciel LOTUS l-2-3, qui représente une "feuille de travail
électronique" avec la possibilité de manipuler des bases de données et de
faire des graphiques, permet à l'utilisateur de créer son propre cadre
d'analyse économique. En principe,

il serait possible d'élaborer un cadre
général applicable à n'importe quel type d'essai, mais en pratique il

-3o-
vaudrait mieux creer.un cadre d'analyse spécifique pour chaque type
d'essai.
Cette derniere option constitue un avantage mais aussi un
inconvénient par rapport a MSTAT/ECON, qui peut traiter plusieurs types
d'essais.
Il est prevu d'installer LOTUS l-2-3 dans les différents
centres I.S.R.A. qui seront équipés d'I3M PC-XT. Un exemple illustratif
de l'utilisation de LOTUS l-2-3 pour l'analyse économique des essais
agronomiques est disponible aupres de l'auteur (Département Systémes,

I.S.R.A., Dakar).
CONCLUSIONS
Nous avons presenté dans ce document diverses méthodes d'analyse
économiques simples qui s'appliquent aux essais mis en place pour formuler
des recommandations destinées a un groupe-cible de producteurs. Nous

insisterons sur deux aspects importants:
la place de l'analyse économique
dans le processus qui aboutit a l'élaboration des recommandat ons, et le
raie crucial de l'identification et de l'évaluation des coûts et des
benefices.

Pour differents types d'essai examinés dans ce document, l'analyse
economique intervient des la conclusion du traitement statist i que des
resultats experimentaux, dans l'objectif d'identifier le meilleur
traitement du point de vue du producteur. Mais l'analyse économique
pourrait aussi contribuer à l'élaboration ou h la réorientation du
dispositif des essais.

Ceci, sur la base des résultats des enquêtes sur
le fonctionnement et les contraintes des systèmes de production, ou a la
suite de l'interprétation des données experimentales antérieures. Il
s'agit d'une reorientation qui va dans le sens d'une maîtrise plus grande

des coilts et du risque, tels qu'ils sont perçus par le producteur.
Nous avons presentés certains principes et méthodes pour l'évaluation
des coûts et des revenus.
Toutefois il est évident que les essais
présentes dans ce document n'illustrent guère l'application de ces
techniques.

Le lecteur a.du remarquer, par exemple, le faible nombre de
catégories de collts pris en compte dans l'analyse. C'est tout simplement
parce que ces éléments ne figurent pas dans les documents qui présentent
les résultats, ou parce que le dispositif ou la procédure de suivi de
l'essai n'a pas permis l'enregistrement de ces informations. Tout en

connaissant les contraintes qui pèsent sur la recherche zootechnique, il
convient neanmoins de souligner l'importance de bien cerner les différents
touts pertinents pour le decideur, quel qu'il soit.


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REMERCIEMENTS
Nous tenons a exprimer nos remerciements au Docteur E. LANDAIS, qui
nous a fourni les références et les données sur lesquelles s'appuie ce
document, et qui a bien voulu nous donner ses observations sur le fond et
la forme de ce document.