!. * MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL Il ...
!.
*
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
Il
I N S T I T U T S E N E G A L A I S _,~. .~
DE RECHERCHES AGRICOLE$
7
,$A
Jfyy
-
ISRA
-
t4+!+tip
/’
c,
w-a
‘- -..-... _- rrrrc---
@
ISBA - FLEsj/E
BIBLIOTHEQUE
/
I DOC. No .*.*.** . . . . . ~,‘., I
/qlN5Y
+ROJET GCP/SEN/032/NET
“PROGRAMME NATIONAL DE TECHNOLOGtE
RIZKOLE APRES RECOLTE”
/Ï- ONTEXTE SOC10 - ECONOMIQUE
DES TECHNOLOGIES RIZICOLES APRES RECOLTE
DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
P A R D . TANDIA

INTRODUCTION
Le Sénégal (fig. 1) est l’un des pays sahéliens le plus inté-
gré à l’économie de marché. Spécialise dans la production arachidière, le
pays a été confronté très tôt à un déficit vivrier croissant, céréalier
surtout et particul:i&rement en mil et riz. Pour y faire face, il exportait
des arachides pour importer du riz et du blé. Actuellement les besoins
céréaliers ne sont couverts par la production nationale qu’à raison de
35 à 50 % selon les années ; le reste est fourni par les importations com-
merciales (40 % environ) et les aides alimentaires (5 à 25 %) . Dans la
capitale, les importations principalement en riz et blé couvrent envi’ron
90 % des besoins, transformant les céréales locales en produits marginaux
(CILSS 1987).
Les importations de riz en particulier qui s’élévent & pres de
340 000 T, pésent lourdement sur la balance commerciale. Cette stratégie
de développement basée sur les avantages comparatifs à atteint ses limites
à cause de la conjugaison de facteurs défavorables : détorioration des
termes de l’échange, sécheresse persistante, faiblesse de la productivité
de l’agriculture etc.. .
C’est pour renverser cette tendance que les Autorités $éné-
galaises ont pris l’option de développer le secteur agricole, la céréali-
culture en particulier notamment par :
- l’option pour la culture irriguée dans les régions présen-
tant des potentialités (la Casamance et la Vallée du Fleuve
Sénégal).
- la définition d’une nouvelle politique agricole.
Dans cette perspective de gros efforts ont été consentis pour
la réalisation des barrages de Diama et de Manantali qui vont permettre
l’exploitation de 250 000 hectares par irrigation sur la rive gauche.
. . /. .,.

E
?
31
-
17"
16'
Fiqurc 1 : Situation géographique du Sénégal
_..

Actuellement près de 29 000 ha essentiellement destinés à la
riziculture ont été aménagés dans le Delta et la Vallée du Fleuve Sénégal
(SAED, 1988): des variétés à haut rendement ont été introduites et les
techniques culturales s’améliorent.
Cependant une attention insuffisante a été jusqu’à présent
accordée à la qualité du riz produit et les pertes après récolte générale-
ment estimées à 30 % sont importantes eu
égard aux efforts consentis
pour la production.
Aussi, toutes les recherches tendent-elles à l’obtention d’un
rendement en paddy/ha élevé alors que la finalité est bien le rendement
en riz usiné.
Les efforts d’agronomes sélectionneurs doivent donc êtIre
valorisés par la recherche de l’augmentation du rendement àl’usinage, et
celle-ci passe par l’amélioration des méthodes de récolte, de séchaga et’
de battage.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet dont l’objet est de
contribuer à la réalisations des objectifs du Gouvernement Sénégalais vi-
sant à l’accroissement de la production rizicole et à l’amélioration des con-
ditions de vie des populations rurales par l’augmentation de l’efficacité
des opérations de récolte et post-récolte et à la réduction des pertes y
afférentes.
* On estime à 3 000 ha les superficies aménagées
par les privés.
. . ./ . . .

I - ZONE ETUDIEE
1 - SITUATION GEOGRAPHIQUE
La partie Nord du Sénégal est arrosée par le Fleuve Sénégal
long de 1800 km, depuis la source de sa branche-mère, le Bafing, jusqu’-
à l’Atlantique, à Saint-Louis, il s’étend sur 800 km et sa vallée alluviale
couvre près d’un million d’hectares (Badiane, 1983 : 46 - LERICOLLAIS,
1979 : 266). La crue du Fleuve, formée sur les versants du haut bassin,
se répand à partir de Juillet sur les terres basses, à pente infime, de
la vallée en aval de Bakel. Les cultures de décrue couvrent 100 008 à
120 000 ha en année de crue moyenne : cette culture de saison séche
mobilise une population estimée en 1979 par LERICOLLAIS (1979 : 226)
à 500 000 habitants.
La grande partie du bassin versant (fig. 2) dont la super-
ficie couvre approximativement 275 000 km* (OMVS, 1980 : A. I .2) est
située dans les territoires du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. Les
trois Etats se sont regroupés en 1972 au sein de l’organisation pour la
mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) pour assurer la promotioin et
la coordination des études et des travaux de mise en valeur des reissour-
ces du bassin du Fleuve Sénégal (article 1 de la convention fondan’t
I’OMVS). Les barrages de Diama et de Manantali,, étudiés puis réalisés sous
l’égide de I’OMVS devraient permettre l’irrigation mai’trisée de 375 000 ha
sur les deux rives du Fleuve Sénégal (250 000 ha pour la partie Senéga-
laise).
2- CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA VALLEE
La Vallée du Fleuve, de part ses conditions pédoclimatiques
et son environnement socio-économique doit jouer un rôle important dans
la réalisation des objectifs nationaux :
- 81 000 ha à aménager d’ici l’an 2000.
. . . l . . .

hi
ccl
.8 -. - -. -. .__ -- -.-.__
- m -

ti
-
- double culture (hivernage et contre saison) permettaint
une intensité culturale de 1,8 avec un système cultural
basé sur le riz d’hivernage et des cultures de contre
saison (maïs, sorgho, tomate).
Le rythme actuel des aménagements est assez bas : 15,370 ha
en 1980, 29 083 ha en 1988 ; d’autre part le coût à Phectare aménagé est
très élevé (environ 1 à 4,5 millions selon les types).
Le riz est la culture dominante avec 80 % des superficies de
1965 à nos jours ; les maïs et sorgho pour des problèmes de rentabilité
en culture irriguée connaissent un moindre essor (14 % des superficies).
Quant à la tomate industrielle qui est une denrée périssable,
la demande des usines de transformation limite son expansion ,( 6 $ envi-
ron des superficies).

C’est la SAED qui assure l’encadrement au niveau de toute
la région géographique du Fleuve (fig. 3 : zone d’intervention) qui est
divisée en trois grandes secteurs : le Delta, de l’embouchure à Richard-
7011, la moyenne vallée de Richard-TOI1 à Bakel, et la haute vallée en
amont de Bakel (fig. 4). La région administrative du Fleuve (devenue
depuis 1984 région .de Saint-Louis, sans modification de ses limites) s’étend
jusque peu en aval de Bakel et comprend les départements de Dagana,
Podor et Matam.
La SAED a entrepris durant les deux dernières décennies,
un important programme de mise en valeur hydro-agricole, en introduisant
des systèmes culturaux irrigués dans les systèmes de production traditionnels.
. . ./ . . .

Après les premiers périmètres aménagés à partir des années
1960 sous forme de grands casiers irriguk, il s’est développé récemment
une nouvelle conception de mise en valeur, dans la moyenne et la haute
vallée, basée sur la petite hydraulique.
Les grands périmètres du Delta, consistent en l’aménagement
d’un seul bloc de centaines ou milliers d’hectares de cuvettes comprenant
un réseau complexe de canaux d’irrigation et de drainage dominés par
des grandes stations de pompage et un équipement hydraulique sophis-
tiqué. La conception et la réalisation de ces aménagements nécessitent
la mobilisation d’importants capitaux et l’utilisation d’un materiel lourd.
A l’opposé de ce système, sont réalises dans la moyenne
vallée depuis 1974, des aménagements de petites dimensions appelé$ péri-
mètres irrigués villageois (PIV) .
L’unité d’aménagement se situe entre 20 et 40 hectares ins-
tallés à proximité des villages sur les bourrelets de berge.
En 1974, les PIV représentaient 20 ha aménagés, 200 ha en
1975 et 15 000 ha environ en 1987 - 1988 soit plus que la moitié de la
superficie totale aménagée par la SAED estimée cette année à 27 456 ha.
Le systéme PIV a permis de créer des appareils de production
décentralisés conçus à la dimension des vlllageois faisant largement appel
à la main d’oeuvre familiale.
. . . / . . .

91
-
“,...
,,.“’ ““’ .‘.’
.-. ..,. _< ,,.. 2’
icpr--3
F
: Ri.we gauche du fleuve et zone SAEO

SAINT-Luurs
. \\
/
ic \\_
Figure 4 : Secteurs géographiques de la vallée et du bassin.
(adapté de OPIVS 1985)
0
SO
1aJkln
I
*
1

lll
-
En 1984,. la SAED touchait une population totale estimée à
266 234 habitants dont plus que la moitié dans les petits périmétres vil-
lageois (93 024 habitants dans le seul département de Matam) comme I’in-
dique le tableau ci-dessous :
(
!
!
!
!
1
(
[ Département

! Population ! Superficie ! Superficie ! Nombre de )
! touchée ! aménagée ! exploitée ! -1)

(
I.
!
!
,
Rurale
.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -------e-e-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
(
I.
!
!
!
1
(
Dagana
!
72 052
, .
13,036
!
11 162
,
6
1
(
Podor
!
73 770
,
5518,86
!
3 682
;
10
1
(
Matam
!
93 024
;
3000
!
2 110
,
11
1
Bakel
(
!
27 388
;
770
!
723
; .
2
1
(
Total
!
266 234
;
!
;
1
17 677
29
(
!
22324,86
!
1
La rapide généralisation des PIV dans la vallée a été possible
grâce à la participation des populations dans la réalisation des aménage-
ments et au faible coût d’investissement (300 000 à 1 000 000 F/ha).
Ces PIV se démarquent également du gigantisme et de
des modèles de développement classiques qui privilégient la techno-
logie de haute portée et se soucient peu de l’articulation de celle-ci avec
la force de travail et les réalités socio-culturelles.
Cependant les PIV n’ont pas que des aspects positifs. L’ex-
périence montre qu’il existe des difficultés et des défaillances sur les
plans économique et’ technique.
En effet sur la base des données de 1987 - 1988, le compte
d’exploitation paysan/ha est le suivant :
. . . I . . .

121
-
- Coût engrais et semences (1)
14 652 F
- Carburant et lubrifiants
33 500 F
- Pompiste
3 670 F
- Coût total (2)
51 882 F
- Produit brut
467 400 F
- Revenu agricole
415 518 F
Soit par attributaire de 0,35 ha :
145 431 F
En 1988 - 1989, le revenu agricole moyen dela délégation
de Matam est de 153 269 F.
La faiblesse des revenus ne permet pas de faire face à
l’amortissement des groupes moto-pompes (CMP) dont le prix d’acquisi-
tion s’élève 4 500 000 F (HTD) avec une durée de vie prevue à 5 ans
puisqu’il faut retirer environ 20 000 F/an’ pour chaque attributaire (3)

Pour les premiers PIV, c’est la SAED qui procéde au renou-
vellement des CMP à défaut de disponibilités financiers au niveau des
groupements villageois.
Le système PIV, en dépit de son dynamisme présente des
limites qui I’empéchent d’assurer sa propre reproduction dans les condi-
tions économiques d’aujourd’hui.
L’argent injecté par l’émigration, a dans la plupart des cas,
servi à stabiliser le système.
(1) Une partie des semences provient de l’autoproduction
(2) ne comprend pas les frais de récolte et de battage. Ces copération sont
réalisées par les paysans, contrairement à ceux du Delta et de la
Délégation de Podor
(3) 66 attributaires se partagent un aménagement de 20 ha équipés d’un CMP.

13/
-
Le paradoxe des PIV est donc que la forme d’agriculture qui
concerne le plus grand nombre de paysans et qui a connu une extension
relativement rapide est économiquement non viable sans un soutien finan-
cier et technique très important de la part de I’Etat et de l’aide extérieur.
Lasécurité alimentaire ainsi réalisée par les paysans entraine donc en
contre partie une dépendance considérable de ces mêmes paysans à l’égard
de IlEtat et de I’Etat ‘a l’égard de I’exterieur.
A partir de 1982 - 1984, avec l’avènement de la nouvelle poli-
tique agricole, et le relèvement progressif de certains coûts (prix des
engrais notamment), on assiste à un début de renversement des rapports
de force qui sous-tendent l’articulation entre PIV, logique traditionnelle
et logique d’économie marchande. Alors que les PIV étaient au départ
entièrement intégres dans la logique sociale et de production traditionnelle,
c’est maintenant cette logique sociale et la production des PIV qui se
trouvent de façon croissante soumis aux contraintes et incitations de
l’économie marchande : “vérité des prix” des facteurs de production de
moins en moins subventionnés,augmentation du prix au productkur de
paddy , etc.
Avec cette augmentation des charges monétaires de produc-
tion - encore accentuée notamment par l’extension des aménagements qui
intégrent un nombre croissant d’exploitants - il n’est possible de couvrir
ces charges monétaires que d’un nombre limité de façons :
a- Utiliser les revenus de l’émigration, mais ceux-ci sont
finalement limités à l’échelle globale de la vallée, et
toutes les populations n’en disposent pas également (en
particulier d’éventuels “nouveaux arrivants” dans la

vallée1 .
b- Diminuer les consommations intermédiaires qui peuvent
l’être à court terme (ce qui s’observe déjà pour les
. . /. .*.

engrais sur les PIV, mais avec des risquesà:moyen et
long terme pour la aproductivité des terres).
C-
Diversifier les productions pour obtenir des revenus
monétaires, par exemple par la vente de légumes culti-
vés en contre saison : ceci peut équilibrer les comptes
dans de bonnes conditions d’exploitation et de commer-
cialisation, mais cette voie est limitée à l’échelle globale
de la vallée par le volume de la demande solvable proche
et par la capacité d’atteindre de façon rentable des mar-
chés lointains.
d- Dans la mesure où les solutions qui précédent rencon-
treront leurs limites, une solution alternative qui pourra
s’imposer dans la ligne de la NPA sera la vente de la
force de travail locale, non plus à l’étranger (émigration)
mais dans la vallée même. Ceci sera possible pour autant
que des entreprises privées locales (essentiellement mais
pas seulement dans le secteur agricole) se développent
et emploient de la main d’oeuvre salariée. Dans la mesure
où les trois premières “solutions” citées rencontrent assez
vite leurs limites, l’extension des aménagements encadrés

par la SAED avec une vérité des coûts croissants pourrait
être envisagé parallèlement au développement d’un secteur
privé qui distribuerait des revenus salariés.
Tirant les leçons des limites techniques et économiques des
PIV, la quatrième phase du programme d’aménagement hydro-agricole de
Matam envisage de réaliser 2 017 ha de casiers endigués. Le modèle d’at-
tribution retenu est celui des UAI (Unité Autonome d’lrrigation) assimilable
à un périmètre irrigué, amélioré.

II est prévu de passer d’une parcellaire de 0,4 ha (moyenne
délégation en 1988) à 0,8 ha et d’envisager la double culture. II est

i
,
151
-
également prévu de passer d’une parcellaire de 1 à 2 ha (comparable à
celle du Delta) dans le cadre d’un programme d’endiguement de 11 000 ha
(5 000 ha déjà réalisés) sur financement Italien. Dans ces conditions la
mécanisation des opérations de récolte et de battage doit être apportu-
nément envisagée, d’autant plus que le département de Matam connait
une forte émigration (en direction des grandes villes et de la France
notamment). Au niveau des délégations de Dagana et de Podor le manque
de main d’oeuvre pour le battage est aggravé par l’extension des super-
ficies (1) et l’inexpérience des paysans pour ce travail surtout confié
aux “batteurs” originaires du bassin arachidier (régions de Diourbel et
de Louga notamment) .
Cependant avec les tarifs pratiqués actuellement (10 % pour
le battage, 20 % pour récolte/battage), le coût de ces opérations gréve
lourdement le revenu agricole amenant dans tous les cas le rapport char-
ges/produit au délà du seuil de découragement, généralement placé aux
environs de 35 %. Ce seuil est souvent dé’passé dans le Delta comme Vin-
dique le compte d’exploitation qui suit :
(1) Actuellement des privés exploitent des dizaines voire
des centaines dlhectares. Même certains attributaires
de parcelles de la SAED réalisent leurs propres aménagements.
. . . / . . .

CHARGES D’EXPLOITATION .D’UN HA
D E R I Z A B O U N D O U M *
. Préparation
du’ soi
:’
1 7 000
F
. Semences : 105 F x 130 kg :
1 3 650
F
. Engrais :
,
- Urée
:
9 0 F x 150 kg h 1 3 500
F
- 18.46.0 : 100 F x 100. k g = 10 000 F
. Herbicide : 3 300 F x 3 I
=
9 900
F
. Irrigation
= 41 000 F
. Récol te
= 15 000 F
. Battage
= 20 000 F
. Total charges
= 140 050. F
. Produit 82 F x 4000
= 328 000 F
. Retenu net
=187950 F
. Rapport charges sur produit =
42 %
* D’après Aldiouma Dl EYE. Ces données sont confirmees
par plusieurs exploitants dans le Delta. Toutefois le
rendement à l’hectare peut être plus elevé.
. . . / . . .

171
-
En ce qui concerne la transformation, des décortiqueuses
villageoises ont été introduites dans le Delta et la Vallée. De 13 Uni:tés
en 1979 (TULUY, 1979 : 273), on en dénombre 142 dont 122 opératilonnel-
les en 1985 (M.L MORRIS, 1985). Avec la baisse du prix du riz bla:nc
de 160 2 130 F en 1988, elles sont surtout utilisées pour alléger les tra-
vaux de la femme l . L’opération de battage peut cependant être rentable
pour les commerdçants qui achètent le paddy à 65 F/kg (au lieu de 85 F/
kg, prix officiel) pour revendre le riz blanc à 125 - 130 F/kg.

Pour mieux appréhender la problématique des technologSes de
post-production, le pmjet a conjointement mène avec I’ISRA, des enquQtes
sur le matériel de récolte/battage dans la Vallée et sur les décortiqweuses

villageoises dans le département de Podor.
II - RESULTATS DES ENQUETES
l- LES MACHINES DE RECOLTE ET DE BATTAGE DU PADDY
DANS LA VALLEE DU FLEUVE SENEGAL
L’enquête menée en Mai 1989 a ,permis de dénombrer 9 mois-
sonneuses batteuses et 60 batteuses opérationnelles permettant le mois-
sonnage et le battage de près de 15 % de la superficie rizicole des délé-
gations de Dagana et de Podor.
Comme souligné plus haut, ces opérations s’effectuent manuel-
lement dans les PIV. L’enquête indique également qu’en dépit des conseils
de l’encadrement, l’équipement s’oriente ces dernières années, dans le

Delta, vers les moissonneuses batteuses et que 76 % des batteuses achetées,
neuves ont comme origine un projet. Par conséquent, les bénéficiaires qui
en ont peu supporté les frais d’investissement, prennent rarement en car@e
l’amortissement et font souvent confusion entre chiffre d’affaire et bénéfice.
. . . / . . .

d
Face à l’augmentation des activités gérées par les organlsa-
tions paysannes et au constat de la faiblesse de leur niveau de connais-
sance, il serait donc intéressant d’appuyer et de suivre quelques organi-
sations équipées de matériels de récolte et de battage dans la gestion de

leur activité.
2- LES DECORTIQUEUSES VILLAGEOI$ES DANS LE DEPARTE-
MENT DE PODOR
35 décortiqueuses de type Engelberg dont 22 fonctionnelles
ont été recensées. Les dons représentent 50 % de ce parc. Dans les con-
ditions actuelles d’exploitations (sous utilisation des machines, baisse du
prix du riz blanc, manque de formation du personnel) la rentabilité! écono-

/
mique de ces décortiqueuses pour les propriétaires n’est pas assur&. Ces
machines répondent d’abord à des besoins domestiques.

CONCLUSION S
Le développement de la riziculture dans le contexte socio-
économque actuel de la Vallée : extension’ des superficies, augmentation
de l’intensité culturale par la généralisation de la double culture, manque

de main @oeuvre, pose avec acuité la mecanisation des .-opérations de récolte
et de battage.
Plus généralement, la promotion de la filiére riz nécessite au
niveau national, l’adoption d’une politique des prix qui encourage la trans-
formation et la commercialisation du riz par les petits commerçants, relais

indispensables pour la circulation des produits vivriers.
Parallèl.ement .wn effort soutenu doit être entrepris pour donner
une formation technique et manageriale appropriée à toutes les catégories
d’intervenants dans le domaine des technologies

post-récolte.

BIBLIOGRAPHIE
MOR DIOP
Aménagement de la Vallée du Fleuve Sénégal -
Formation paysanne et processus de responsa-
bilisation.
Thème de Doctorat du 3e Cycle - 1988
DEMBA TANDIA
La politique cérealiére au Sénégal
FAO/CI LSS (PRE CRESAL) - Ouagadougou 1987
ENDAI Ministère de la Coopération Française :
Enjeux de l’après barrage - 1987
PAUL MATHIEU
Agriculture - Réforme foncière et stratégies
paysannes dans la Vallée du Fleuve Sénégal
Une analyse des effets de la modernisation
agricole sur la transformation des espaces
ruraux
FUL - Arlon ( Belgique) 1987