Par Mata2 GAYE ,1.* I-II. ...
Par
Mata2 GAYE
,1.*
I-II.
JIl&cembre 1994
-.
-
-
-
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-
m--p --.-<-- .- .

1.
INTRODUCTION
Au cours des dix dernières années,~l’évolution de l’agriculture Sénégalaise est marquée par un
fléchissement des superficies totales cultivées avec le recul de l’ardchide alors que les cérkrles
gagnent du terrain. Le phénomène a été différemment interpréte par les analys.tes. Pour les
uns, il s’agit d’une situation conjoncturelle qui résulte surtout des contraintes d’accès aux
semences d’arachide suite à la restriction des facilites de crédit. Pour d’autres, le changement
est pluôt de nature structurelle et traduit une option stratkgique delil~ree en faveur de
l’autosuffisance alimentaire. .La dégradation des sols qui incite au ,getour de la jachère et
l’exode rurale qui dépeuple les campagnes sont les principales hypotekes d’explication de la
baisse des superficies totales cultivées. Quant aux combinaisons culturales, elles subissenent
l’influence de nombreux facteurs dont la contrainte des assolement., la gestion ou risque bio-
climatique et les prix relatifs pour ne citer que cela.
Même si l’effet des politiques agricoles est souvent mesuré en terme de production, leur
incidence directe s’exerce notamment sur la variable “superficie”. En fait, c’est par le biais des
superficies cultivées et des combinaisons culturales que les producteurs réagissent aux diverses
contraintes et motivations auxquelles ils font face. Ainsi, une politique agricole cohérente
nécessite d’apprehender d’une manière assez fine les mobiles qui déterminent l’allocation des
terres. Telle est la problématiqtie centrale abordee dans cette étude qui se fLyalise sur
l’arachide et les céréales. Il s’y ajoute la question subsidiaire de la spécialisation des
producteurs en rapport avec les théories sur la rationnalité économique dans l’allocation des
ressources productives _
Les données proviemlent d’enquêtes r&liées en Octobre-Novembre 1994 au niveau de 26
ménages ruraux du bassin arachidier. Dans chaque cas où la possibilité s’offrait, un homme
dépendant et une femme ont été interrogés en plus du chef de ménage. Au total, 37 individus
dont 16 chefs de ménage, 13 femmes et 8 hommes dependants ont répondu aux questionnaires.
Les zones concernées sont celles de: Niakhar, Colobane, Passy et Dioly. Le principe etait de
retenir dans, chaque village d’enquête le premier ménage de i’ancien échantillon du projet
ISRA/IFPRI qui n’était pas visé par les questionnaires sur les densites de semis et le foncier
qui devaient être administéc; en même temps.
2.
EVOLUTION RECENTE DES SUI’ERFKIES CULTIVEES
A la question de savoir comment les superficies totales cultivees par chaque indivislu interrogé
ont évolué au cours des dix denneres années, les réponses obtenues sont ainsi réparties :
9
Diminution
57 ploo
4
Stabilité
2 4 p10Q
0
Croissance
19 ploo
__---..
--m
m---

3
La diminution des superficies concerne particulièrement les zones de Colobane et Dioly, la
stabilité celle de Niakhar tandis que la croissance s’obsewe au niveau de Passy. LRS principaux
facteurs qui expliquent ces trois situations respectives sont le manque de semences d’arachide,
la contrainfe des disponibilités foncières et l’accroissement des capacités productives
(l’acquisition de mat&iel, les enfants qui ont grandi, l’octroi de terres par le Conseil rural, le
mariage qui permet aux femmes de Ipouvoir cultiver plus avec l’aide du mari etc).
Dans l’ordre, les cultures ayant perdu du terrain sont l’arachide surtout 5 Colobane et Dioly, le
mil et le sorgho surtout à Colobane. Les principales causes sont le manque de semences,
d’équipements et de main d’oeuvre.
Dans les cas de progression, le mil vient en tête avec 59 ~100 des réponses, suivi de l’amchide
(23 plOO), du sorgho (1s ~100) et du ni&& (3 p1OO). PR mil gagne du terrain surtout à Passy
et Dioly, l’arachide à Passy avec l’expansion de la culture des grains de bouche, le sorgho à
Dioly et le niébé à Colobane.
En faisant la synthèse, on note que les deux pricipales cultures que sont l’arachide et le mil
progressenent simultanément à Passy et reculent simultanément à Colobane. Les situations
intermédiaires sont celle de Niakhar relativement statique et celle de Dioly où le phénomène de
substitution des céréales à l’arachide est plus marqué Inais le recul de cette dernière n’y semble
pas totalement compensé.
3.
SITATION DES DIFFERENTES CULTURES EN 1994
_-~
Pour l’hivernage 1994, les r&lisations et objectifs des producteurs interrogés sont présentés
dans le tableau 1 dont les chiffres correspondent aux quantités semées.
Tableau 1 :
Objectifs de semis et Galisations pour les différentes cultures en 1994
Cultures
Réalisations
Objectifs
% réalisé
Arachide
. .,I
,:,4105 kg
6920 kg
59%
Mil
j 222 kg
284 kg
78%
Sorgho
@kg
88 kg
68%
Maïs

15kg
34 kg
44%
Nie’hé
33 kg
65 kg
51%
_I____.-
-.--
---
--
“P

4
La non correspondance entre les quantites semées et :es objectifs mais surtout les disparites
dans les niveaux de réalisation des souhaits peuvent signifier que l’allocation effective des
terres n’est pas une situation voulue. Au regard de ces disparités, toute évolution vers
l’équilibre souhaité modifierait les rapports de superficies en faveur de l’arachide comparé au
mil. Cependant, l’effet des contraintes refféte par les ecarts entre objectifs et realisations est
plus marque au ntveau du mais suivi du niébe’, de l’arachide, du sorgho et du mil. Cette
dernière culture est la seule pour laquelle des producteurs ( 4 au total) ont déclaré avoir depassé
leurs objectifs de superficies à cause d’un manque de semences d’arachide.
Pour cette dernière culture, les objectifs n’ont pu être atteints que dans 5 cas sur 37. Tous les
4 sont dans la zone de Passy où il y’a relativement plus d’opportunités pour les semences à
cause des contrats d’arachide de bouche.
Dans tous les cas où il existe .un écart entre souhaits et réalisations, il a éte demandé à
l’interlocuteur de citer dans l’ordre,~es facteurs explicatifs. Pour chaque facteur, un score “S” a
été calculé en multipliant les fréquences absolues en premier, deuxieme et troisième rang
respectivement par 3, 2, 1 et en faisant la somme des produits. Cette méthode donne la
hiérarchie présentée au tableau suivant dont les chiffres correspodent aux scores.
Tableau 2 :
Classification des causes d’écarts entre souhaits et réalisations pour les
différentes cultures au cours de l’hivernage 1994
Causes des écarts
Arachide
Mil
Sorgho
Maïs
Niébe
Total
Manque de semences arachide
93
12
3
0
0
108
Manque équipements
2 0
2 0
12
3
0
55
Manque main-d’oeuvre
9
15
15
6
0
4
5
Quantité terre insuffisante
13
14
0
5
0
32
Manque engrais
7
2
0
0
0
9
Qualité terre inappropriée
0
6
3
0
0
9
Baisse pluviométrie
0
0
3
0
0
3
Autres
2
0
0
0
0
2
Les semences d’arachide, les équipements, la main d’oeuvre et les superficies disponibles
constituent dans l’ordre général les plus importantes causes de non rkdisation des ob.jedifs en
matikre de superficies cultivées. La qualité inappropriée des terres est relative au prkxklent
cultural et au type de sol.
Cette situation globale cache une grande diversité selon le statut du producteur.

5
4.
INFLUENCE DU STATUT TtAMTLIAL
L’influence du statut familial dans l’allocation des terres peut être percue à travers la répartion
des cultures entre les différentes catkgories de producteurs au sein de l’unit6 familiale.
Tableau 3 :
Répartition des quantiés semées par statut de producteurs
Cultures
Chefs ménage
Autres hommes
Femmes
Arachide
67%
19%
14%
Mil
89%
7 %
4 %
Sorgho
95%
5 %
0 %
Màis
100%
0%
0 %
Niébt!
73%
0 %
27%
En dehors de la place pr+ondérante des chefs de menage dans le contrôle de toutes les
cutures, on note que chaque catkgogorie de producteur n’est pas concernee par chaque type de
culture. A ce sujet, on a les proportions suivantes :
:Tableau 4 :
Proportions des producteurs impliqués en 1994 dans chaque culture
selon le satatut familial
Cultures
C.hefs de menage
Autres hommes
femmes
Arachide
81%
100%
92%
Mil
100%
62%
31%
Sorgho
75%
25%
0 %
Maïs
25%
0 %
0 %
Nie%
25%
0 %
62%

6
Le cas du maïs qui revient totalement au chef famille est le plus frappant. Cette culture exige
des terres fertiles qui ne sont pas à la portée des producteurs dépendants. En terme relatif, les
femmes obtiennent leur plus grande part avec le nie’oé. kur obligation d’apporter des
condiments à .la cuisine est sans doute le principal Iàcteur explicatif et la même réalité
s’applique au mil chez les chefs de ménage. Ces derniers sont impliqués dans tous les types de
cultures tandis que les hommes dépendants s’intiressent surtout à l’arachide qui est
pratiquement leur domaine de spécialisation.
Tous ces constats permetknt de penser que si l’on raisonne à l’échelle de l’unité familiale,
l’allocation des terres dependra dans une certaine mesure de la composition démographique du
ménage c’est-à-dire de l’importance relative des différen+es categories de producteurs qui le
compose. La taille démographiqGe‘q,ui est surtout déterrninée par l’effectif des dépendants ne
sera donc logiquememt pas un factkw sans effet. Cependant, il est permis de penser que si
l’importance numérique des hommes dépendants est favorable à l’arachide, cela peut awi
inciter le chef de famille à cultiver plus de céréales pour les nourrir.
Les argumemts jusqu’ici avan& ne sont que des hypothèses résultant de déductions qui
semblent logiques. Dans la r&lité, 1”allocation des terres à l’échelle du ménage découle de ce
que font les membres individuels (qui ont des motivations généralement spéciques et des
contraintes souvent partagées à un certain degré.
5.
_hOTIVATIONS INDIVIDUELLES CONCERNANT L’ALLOCATION
-
DES TERRES
Les motivations sont toujours complexes et ne peuvent être ce.mées qu’à travers une séries de
questions orientees. La première était de savoir ce que chaque interlocuteur souhaiterait avoir
comme rapport de superficies entre l’arachide et les céréales qui sont de loin les deux
principaux types de cultures pour toutes les zones et toutes les catégories de producteurs
concernées dans cette éhlde. La formulation imagée en terme de partage de 10 biscuits entre 2
personnes représentant respectivement ces 2 cultures a l’avan.tage d’être très compréhensible
pour tous.
La part de l’arachide est supérieure à celle des c&&ales dans 65 ~100 des réponses wtenues.
Celles qui donnent aux cérkles une part plus grande représentent 16 ~100. Ces deux situations
wpectives sont qualifks de pro-arachide et pro-&réale dans la suite du texte.
Des dispatités non négligeables sc/nt mot&s en fonction du statut familial mais aussi de la zone.
Les rksultats désagrégés se préser@nt comme suit:
--.__
__. ._
v--m-
---
m-

En fonction du statut :
Chef ménage
Hommes dépendants . Femmes
4 Part de l’arachide
51%
7 1 %
85%
4 Part des céréales
49%
19%
15%
0 Réponses pro-arachide
31%
88%
92%
0 Repenses pro-cén5ales
31%
1.2%
0%
0 Parts égales
38%
0%
8%
W
En fonction de la ione :
Niakhar
Cotobane
Passy
Dioly
+ Part de l’arachide
64%
79%
60%
66%
4 Part des céréales
36%
2 1 %
40%
34%
0 Réponses pro-arachide
38%
100%
44%
73%
0 Réponses pro-cérkales
25%
0%
22%
18%
0 Parts égales
37%
0 %
34%
9 %
Pour les chefs de ménage, le rc
A: optimal de superficies entre ceréales et arachide est voisin
de l’unité. Le déséquilibre cc
até en faveur des cultures de rente chez les producteurs
dépendants ne fait que se confi
r ici. S’agissant de l’importance plus accentuée de l’arachide
dans la zone de Colobane, cela
A résulter du fait que le milieu soit moins propice à d’autres
cultures comme le maïs et li
brgho. Les opportunil& et contraintes de l’environnement
naturel ne peuvent manquer d’:
r Ides incidences sur l’allocation des terres.
Les arL%ments avancés par le
roducteurs pour justifier la répartition jugée optimale des
superficies entre céréales et a
ride sont assez diversif-5s. Les principaux facteurs classés
selon les frequences relatives p;
apport au nombre de réponses obtenues donnent la hiérarchie
suivante:
8 Meilleure rentabilité
l’arachide :
28 p100
$ Besoins d’argent :
2 1 p100
+ Contrainte de la rota
.
1 7 p100
4 Sécurité alimentaire
9 ploo
V Arachide plus facile
availler :
6 p100
4 Importance accordee
afane:
6 plu9
9 Importance culinaire
l’arachide :
4 ploo
_-
____
_II_-------

La rentabilité qui représente le facteur dominant est évoquee dans les zones de Colobane et
Dioly. Certaines réponses font d~irectement référence aux prix de l’arachide jugés intfkessant5.
Ceux qui optent pour un partage égal des superficies entre mii et arachide évoquent
genéralement la contrainte des rotations. La sécurité alimentaire est l’argrument de ceux qui
attribuent une plus grande part au mil. Son classement assez bas permet de dire que ce concept
n’est genéralement pas perçu comme signifiant autosuffisance. La facilité du travail et
l’importance culinaire de l’arachide sont des réponses venant des femmes qui pensent
certainement a la corvée du battage manuel des céréaLes. L’importance accordée a la fane
transparaît de manière implicite dans les plus frkquenées réponses qui sont relatives a la
rentabilité et aux besoins d’argent. ‘Tous ceux qui ont directement exprimé leur préoccupation
pour la fane se trouvent dans la zone de Colobane. Elle est plus touchée par la degradation du
couvert végétal et l’embouche y constitue une importante a&ivité de diversification.
LB autres facteurs ressortis ont ~trait à la gestion du risque qui pousse 3 la diversification, au
fait que l’arachide est moins sensible à la faible fertilité des sols et enfin au caract&re familial
de la culture c&éalière. C’est lce caractère qui permet aux producteurs tEpendants de se
focaliser sur l’arachide et qui rend socialement difficile la spécialisation dans les céréales
comme cultures de rente. (LJne,ifemme a souligne que si elle cultive le mil, son mari ne la
laisserait pas vendre la récolte et cetserait même immoral lorsque le ménage est déficitaire).
La disponibilité de l’engrais en ,quatntité suffkante aurait légérement modifie’ l’allocation des
terres au profit de l’arachide. Sept répondants augmenteraient la part de cette culture et trois
celle des céréales. Cela est conforme aux résultats indiqués dans le tableau 2 qui montrent que
la contrainte de L’engrais a un score (de 7 pour l’arachide contre 2 pour le mil.
6.
!MPACT POTENTIEL DE LIpc DEVALXATiON
Selon 70 p. 100 des opinions ex$-imées, la dévaluation va pousser les producteurs à accorder
plus d’importance à l’arachide Rar comparaison au mil. Même si L’on exclut les producteurs
dépendants qui n’ont pas la charge de nourrir une famille et qui ont donc moins d’intér& pour
les cultures céréalières, la même opinion est avancée par 6 chefs de menage sur 10. L’idke
selon laquelle la dévaluation favorise simultanément les cultures cérkalières et celles de rente
n’est partagée que par 8 p. 100 des r~5pondants.
Dans les cas où l’expansion ebt anticipée, que ce soit pour l’arachide seulement ou en
simuhane’it6 avec le mil, les argu~ments se réferent non pas à un contexte plus favOmbk dont il
faut profiter mais à des contraintes plus cruciales auxquelles il faut faire face. Ces contraintes
se résument pour l’essentiel à 1 necessite de retablir le pouvoir d’achat profondément érodé
ai
par la hausse des prix. Certains yont jusqu’à dire que pour satisfaire les mêmes besoins sur le
marché, il faut au moins de
fois plus d’argent. Les orientations envisagées consistent
notamment à accroître les
monétaires par l’amchide et 2 éviter de vendre les céreales.
En plus de ce&e stratégie de sécu ite alimentaire, seuls 19 p. 100 des chefs de ménage estiment
devoir fournir plus
accroître leur production cérealière. ‘Toutefois, ils ne posent
pas le problème en terme de subs itution du mil a l’arachide.

Pour la campagne agricole .19B4-95 qui est la toute première après la dévaluation, les
superficies arachidières ont pro$es:;k de 30,47 ~100 tandis que celles consacrées au mil ont
baissé de 9,43 pIO0 selon les es%imalions de la SODEVA sur l’ensemble du Bassin Arachidier.
Pour le ma%, la régression a &é (cle l9,6 p100.
~
*,y
7.
SYSTEME DE ROTATIQN ~
-
Si l’on retient la pratique domi@&e de chaque producteur, la rotation mil-arachide prévaut
sauf dans 7 cas où la jachère est introduite dans le système (6 cas à Colobane et 1 à Dioly). Sur
l’ensemble des personnes interro ées, 4 déclarent que la disponihilit6 de fertilisants en quantité
suffisante les conduirait à
$
modi ïer leur systkme de rotation. Il s’agit surtout de réduire les
supzrfkies en intensifiant,. ce ~qti permettrai+L de laisser des parcelles en jachkre pour
reconstituer leur fertilité naturell6L
Les meilleurs rendements de l’@achide compar& à ceux du mil peuvent s’expliquer entre
autres par le fait que l’arachide profite des résidus post-récolte du mil qui le précède (feuiltes,
tiges, racines) alors qu’elle ne ldsse: rien au mil qui le suit. Malgré cela, tous les producteurs
inter-ogés sont d’avis que le m#ilk:ur précédent cultural pour le mil, c’est l’arachide. Pour
cette dernière, 51 ~100 pensent que le meilleur précédent est le mil et les 49 ~100 indiquent la
jachère.
Selon 97 pIO0 des répondants, 14 plus mauvais précédent cuttural de l’ardchide c’est l’arachide
elle-mkme et les 3 pl 00 qui restent avancent que c’est le sorgho. Four le mil, les réponses
obtenues sont : sorgho: 38 p1OO;~mili: 31 ~100; jachkre: 24 ~100; neünt: 7 pl@J.
S’il est exclu de semer du mil $ur jachère tout en considérant que son meilleur cultural est
l’arachide qui ne fGt pas de resti&tion organique à la tcrre, cela peut signifier que la compacité
du sol est un facteur décisif pow l’implantation du mil. Le précédent arachide donne une terre
meuble (effet du soulevage) juge plus propice au mil tandis que la jachère durcit te sol.
Compte t.enu de toutes ces cons&rations, on peut déduire que :
9 l’arachide est un peu lus fexible que le mil en ce qui concerne le précédent
f
cultural,
Q la culture du sorgho qjui ne peut précéder ni le mil, ni l’arachide, ni lui même
ktroduit plus de cent’ aintes dans l’assolement,
+ la spécialisation en ar chide ne peut s’envisager sans la jachère,
9 le mil trouve sa ,meill Eure place dans un système de rotation avec l’arachide.

l
10
Le non respect du meilleur pr cédent cultural est exceptionnel pour le mil mais pas pour
l’arachichide notamment chez
producteurs dkpendants. La pratique du plus nuuvais
précédent reste marginale et ne
que l’arachide.
Pour l’hivernage de 1994, 38
des ménages n’ont rien laissé en jachère. Les superficies
totales au repos sont estimées k 3 h.ectares dont 83 pIO0 dans la zone de Colobane et 15 ~100
dans celle de Dioly. Cette
est en parfaite cohkrence avec celle décrite à la sec$ion 2
sur 1’évo:ution récente des
cultivées et differences entre zones. La mise en jachkre
se justifie dans 63 ~100 des cas ar manque de moyens.
Les estimations de la SGDE\\7~ indiquent que pour la campagne agricole 1994-95, les
emblavures dans le
ier repksentent environ 79 p. 100 des superficies cultivables,
ce qui équivaut ti 21 plc0
Le recul de la jachère est surtout attribué à la croissance
démographique, a la
la culture attelée, SI la diversifïcation des cultures et aux
faibles rendements que certains
ont tendence à compenser par l’augmentation des
superficies.
Environ 8 personnes sur 10 p&wnt que la disparition de la jachère est un phénomène
irréversible. Ceux qui expriment/ un avis contraire fondent leurs arguments sur l’exode rurale
trks marquée à Colobane, les
d’intensification au cas où l’engrais semit disponible
et le manque de semences d’arac
a.
PROBLEMATIQUE DE LA S ECIALISATION
-----P-
La lecture du tableau 4 montre due les producteurs dépendants ont un systeme cultural moins
diversifié et donc plus spécialisé ar comparaison aux chefs de famille. A la question de savoir
t
quel serait le meilleur choix s’i fallait se spécialiser dans une seule culture, 65 ~100 des
rtjponses indiquent l’arachide et 35 ~100 le mil. Chez les chefs de famille, les proportions
respectives sont de 31 pIcI0 et 69 ~100. La comparakon de ces résultats avec ceux de la
section 4. a/ montre que
la préférence des chefs de ménage varie selon que
l’arachide et les céréales
simultanément ou non. Dans le premier cas,
c’est l’arachide qui
dis; que dans le second, les céréales ont la priorité sans doute
pour des raisons de
On note que tous les producteurs ldépendants à l’exception de deux hommes (mariés) opteraient
pour l’arachide comme domaine de spéciaiisation.
Dans la zone de Colobaee,
la totalité réponses indiquent l’arachide toutes catigories de
producteurs confondues et au niveicu de Dioly la proportion est de 73 ~100.

Niakhar est la seule zone où les choix sont relativement plus fàvorables au mil avec 5 cas sur
1
8 tandis qu’à Passy la situation et plus ou moins &p.rilibrée.
‘Tous ceux qui opteraient pour 1 mil avancent l’argument de la sécurité alimentaire alors que
pour l’arachide les raisons sont ssez diversifiées. Le prix au producteur comme déterminant
de la rentabilité vient en tête, uivi de la fane, le tout étant en rapport avec le besoin de
numéraire qui est une
de premier ordre.
Pour les chefs de ménage qui s seraient spécialisés dans la culture arachidere, la principale
condition requise est d’avoir tou les facteurs de production qu’il faut alors que dans la cas du
mil, seul le manque total de se ences d’arachide pourrait conduire à la spécialisation. Ainsi,
l’option ckréalière exclusive n’e, t envisagee que dans une situation de contrainte sévere tandis
que la spécialisation en ara,chide correspondrait plutôt à l’inexistence de contraintes au niveau
de l’appareil productif.
/
Si la terre est un facteur- Emit t, 56 p. 100 des personnes interogées estiment préf’&ahle de
cuhiver l’arachide contre 3:2 pl
qui opteraient pour le mil, 3 ~100 pour le maïs et 9 ~100
pour d’autres cultures (manioc,
pastkque).
Si la main d’ouvre est le factel
limitant, les chiffre:; respectifs sont de 44 pIO& 47 ~100 3
~100 et 6 plot). Cela suppose q dans l’ensemble, l’arachide valorise mieux la terre et que la
Y,
productivité du travail est ~!US élevée avec le mil dans l’opinion des paysans même si les
jugements ne sont pas aussi tranchés.
Niakbar est la seule zone où le I il tient tête à l’arachide de facon assez nette, ce qui découle
d’une solide tradition chez les t
sétères représentant l’ethnie majoritaire.
A l’intkieur d’une même zone la distribution des repenses concernant la culture la plus
profitable en fonction du facteur
reste relativement stable sauf à Passy. Si la terre est le
facteur limitant, l’arachide y est rioritaire mais elle céde la place aux céréales lorsque la main
d’cuvre est le facteur limitant.
Quelle que soit la contrainte
les jugements des chefs de ménage sont majori~airement
favorables aux céréales tandis
les producteurs dependants mettent l’arachide au. premier
rang.
-.---- .____-
-_+-
-__..--
------

l
12
L’évolution des suI&icies culti ées et des combinaisons culturales n’est pas uniforme d’une
zone à l’autre. En règle général , le recul de l’arachide et l’avancée des ceréales ne résultent
pas d’options strategiyues deiib ‘rees chez les productwrs mais de contraintes dont la plus
de’cisive est celle des semences. A.insi, la politique semencière se présente comme étant le
principal levier par lequel les po:rvoirs publics peuvent jouer sur l’allocation des terres.
Par ailleurs, une prise en co
es opinions paysannes concernant les précédents culturaux
pose Ea question de savoir si le
cul de l’arachide peut dura.blement aller de paire avec une
progression des céréales,
oins quand il s’agit du m:il. La tendence s’est en tous cas
inversée en 1994 qui marqu
un nouveau tournant. L’attachement à l’arachide est
paradoxalement plus acte
les zones où cette culture a perdu du terrain et tout laisse
croire qu’il se renforce
dévaluation. Les préfaences individuelles en m.atière de
culture semblent se fonder
s sur le calcul économique de rentabilité que: sur les
préoccupations socio-éc
des uns et des autres. Il s’agit de la sécurité alimentaire chez
les chefs de ménage et du
enu monétaire chez les producteurs dépendants. Ainsi,
idépendamment des consid&ati
techniques, la spécialisation qui peut s’envisager au niveau
de l’individu devient plus diffic
lorsqu’on raisonne à l’échelle de l’exploitation familiale dans
son ensemble.
- - - .
- - .

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