République du Sénégal Ministère de...
République du Sénégal
Ministère de l’Agriculture
m-m
- - -
INSTITUT SÉNÉGALAIS DE ~RECHERCHES AGRIC:OLES (1.S.R.A)
Décembre 1994
ISRA -CENTRE DE RECHERCHES AGRICO ES - BP.199 - P (221).41.2’9.16 - KAOLACK (SENEGAL)

1. INTRODUCTION
Au cours des dix dernières années, l’évolution d
superficies totales cultivées
sont les principales hypotèses d’explication de
culturales, elles subissenent l’influence de
risque bio-climatique et les prix relatifs pour ne
Même si l’effet des politiques agricoles est
notamment sur la variable “superficie”. En
culturales que les producteurs réagissent
et motivations auxquelles ils font face. Ainsi,
une politique agricole cohérente nécessite d’ap
assez fine les mobiles qui déterminent
Mlocation des terres. Telle est la
ntrale abordée dans cette étude qui se focalise sur l’arachide et
e la spécialisation des producteurs en rapport avec les théories
L.es données proviennent d’enquêtes réaliées e Octobre-Novembre 1994 au niiveau de 16 ménages ruraux du
bassin arachidier. Dans chaque cas où la po ibilité s’offrait, un homme dépendant et une femme ont été
interrogés en plus du chef de ménage. Au total,
individus dont 16 chefs de mlénage, 13 femmes et 8 hommes
&Pendants ont répondu aux questionnaires.
L.es zones concernées sont celles de
Passy et Dioly. Le principe était de retenir dans chaque
village d’enquête le premier ménage de
échantillon du projet ISRAIIFPRI qui n’était pas visé par les
questionnaires sur les densités de semis et
ier qui devaient être administés en même temps.
i!. EVOLUTION RECENTE DES SUPERFICjIES CULTIVEES
A la question de savoir comment les superficies t tales cultivées par chaque individu interrogé ont évolué au cours
0
des dix dernières années, les réponses obtenues sont ainsi réparties :
J Diminution
57 PI00
J Stabilité
24 pIO0
J Croissance
19 PI00
L.a diminution des superficies concerne
les zones de Colobane et Dioly, la stabilité celle de
Niakhar tandis que la croissance s’observe au
de Passy. Les principaux facteurs qui expliquent ces trois
situations respectives sont le manque de se ences d’arachide, la contrainte des disponibilités foncières et
l’accroissement des capacités productives
de matériel, les enfants qui ont grandi, l’octroi de terres par
le Conseil rural, le mariage qui permet
s de pouvoir cultiver plus avec Il’aide du mari etc).
Dans l’ordre, les cultures ayant perdu du terrain sont l’arachide surtout à Colob’ane et Dioly, le mil et le sorgho
surtout à Colobane. Les principales causes sont I e manque de semences, d’équipements et de main d’oeuvre.
Dans les cas de progression, le mil vient en
avec 59 pIO0 des réponses, suivi de l’arachide (23 ~100) du
s’orgho (15 plO0) et du niébé (3 ~100). Le mil
du terrain surtout à Passy et Dioly, l’arachide à Passy avec
l’expansion de la culture des grains de
à Dioly et le niébé à Colobane.
fin faisant la synthèse, on note que les deux
simultanément à Passy et reculent simultanéme
relativement statique et celle de Dioly où le phé
mais le recul de cette dernière n’y semble pas
l

2

3. SITATION DES DIFFERENTES CULTURkS EN 1994
Pour l’hivernage 1994, les réalisations et objectifs des producteurs interrogés sont présentés dans le tableau 1 dont
les chiffres correspondent aux quantités semées.
Tableau 1 : Objectifs .de semis et réalisat ons pour les différentes cultures en 1994
i
Cultures
Réalisations
Objectifs
% réalisé
-
Arachide
4105 kg
6920 kg
59%
_ -
Mil
222 kg
284 kg
78%
Sorgho
60 kg
88 kg
68%
_-
Maïs
15 kg
34 kg
44%
_ -
Niébé
33 kg
65 kg
51%
-
La non correspondance entre les quantités
s et les objectifs mais surtout les disparités dans les niveaux de
nialisation des souhaits peuvent signifier que
effective des terres n’est pas une situation voulue. Au
regard de ces disparités, toute évolution
modifierait les rapports de superficies en faveur
dle l’arachide compare au mil. Cependant,
par les écarts entre objectifs et réalisations
est plus marqué au niveau du maïs suivi
et du mil. Cette dernière culture est la
seule pour laquelle des producteurs (4
leurs objectifs de superficies a cause
d’un manque de semences d’arachide.
Pour cette dernière culture, les objectifs n’ont pu être atteints que dans 5 cas sur 37. Tous les 4 sont dans la zone
de Passy oil il y’a relativement plus d’opportunité1 pour les semences à cause des contrats d’arachide de bouche.
Dans tous les cas où il existe un
its et réalisations, il a été demandé à l’interlocuteur de citer dans
l’ordre les facteurs explicatifs. Pour chaque fa
un score “s” a été calculé en multipliant les fréquences
absolues en premier, deuxième et troisième ran
par 3, 2, 1 et en faisant la somme des produits.
Cette méthode donne la hiérarchie
suivant dont les chiffres correspodent aux scores.
Tableau 2 :
;ations pour les différentes
Maïs
Niébé
Total
0
0 108
3
0 55
6
0 45
5
0 32
0
0 9
0
0 9
0
0 3
0
0 2
Les semences d’arachide, les équipements, la
in d’oeuvre et les superficies disponibles constituent dans l’ordre
général les plus importantes causes de non réali
des objectifs en matière de superficies cultivées. La qualité
inappropriée des terres est relative au précédent
al et au type de sol.
Cette situation globale cache une grande divers@ selon le statut du producteur.
l

3

4. INFLUENCE DU STATUT FAMILIAL
1
la répartion des cultures entre
ommes
Femmes
14%
3
4 %
i
0%
i
0%
3
27%
E:n dehors de la place prépondérante des che
e ménage dans le contrôle de toutes les cutures, on note que
chaque catkgogorie de producteur n’est pas con
mée par chaque type de culture. A ce sujet, on a les proportions
suivantes :
Tableau 4 : Proportions des producteurs impliqués en 1994 dans chaque culture selon le satatut familial
Cultures
Chefs de menage
Autres hommes
femmes
Arachide
81%
100%
92%
Mil
100%
62%’
31%
Sorgho
75%
25%’
0%
Maïs
25%
0%
0%
Niébé
25%
0%
62%
L.e cas du maïs qui revient totalement au chef
est le plus frappant. Cette C[ulture exige des terres fertiles qui
ne sont pas à la portée des producteurs
En terme relatif, les femmes obtiennent leur plus grande part
avec le niébé. Leur obligation d’apporter des
ents à la cuisine est sans doute le principal facteur explicatif et
la même réalité s’applique au mil chez les c
ménage. Ces derniers sont impliqués dans tous les types de
cultures tandis que les hommes dépendants S’I
ssent surtout à l’arachide qui est pratiquement leur domaine de
spécialisation.
Tous ces constats permettent de penser que si
n raisonne à l’échelle de I’unitt5 familiale, l’allocation des terres
dépendra dans une certaine mesure de la
sition démographique du ménage c’est-à-dire de l’importance
relative des différentes catégories de
ui le compose. La taille démographique qui est surtout
déterminée par l’effectif des dépendants
logiquememt pas un facteur sans effet. Cependant, il est
permis de penser que si l’importance nu
hommes dépendants est ,favorable à l’arachide, cela peut
aussi inciter le chef de famille à cultiver plus de
reales pour les nourrir.
Les argumemts jusqu’ici avancés ne sont que d
othèses résultant de déductions qui semblent logiques. Dans
la réalité, l’allocation des terres à l’échelle du m
découle de ce que font les membres individuels qui ont des
motivations généralement spéciques et
souvent partagées à un certain degré.
l

4

51,. MOTIVATIONS INDIVIDUELLES CONCE/RNANT L’ALLOCATION DE!S TERRES
Les motivations sont toujours complexes et n peuvent être cernées qu’à travers une séries de questions
orientées. La première était de savoir ce que cha ue interlocuteur souhaiterait avloir comme rapport de superficies
entre l’arachide et les céréales qui sont de loin le deux principaux types de cultures pour toutes les zones et toutes
les catégories de producteurs concernées dans cette étude. La formulation imagée en terme de partage de 10
tliscuits entre 2 personnes représentant respectiv ment ces 2 cultures a l’avantage d’être très compréhensible pour
tous.
i
La part de l’arachide est supérieure à celle des
réales dans 65 pIO0 des réponses obtenues. Celles qui donnent
alux céréales une part plus grande
~100. Ces deux situations respectives sont qualifées de pro-
arachide et pro-céréale dans la suite du texte.
Des disparités non négligeables sont notées en fonction du statut familial mais aussi de la zone. Les résultats
désagrégés se présentent comme suit :
a) en fonction du statut :
131%
88%
9 2 % -/
-
131%
-
---pi
0%
8%
~-
b) en fonction de la zone :
Niak(har
Colobane
Passy
Dioly
64%
79%
60%
66%-
36%
21%
40%
34%-
38%
100%
44%
73%
25%
0%
22%
18%
37%
0%
34%
9%-
Pour les chefs de ménage, le rapport optimal
superficies entre céréales et arachide est voisin de l’unité. Le
déséquilibre constaté en faveur des cultures de
nte chez les producteurs dépendants ne fait que se confirmer ici.
S’agissant de l’importance plus accentuée de
chide dans la zone de Colobane, cela peut résulter du fait que le
milieu soit moins propice a d’autres culture
m m e le maïs et le sorgho. Les opportunités et contraintes de
I’environnement naturel ne peuvent manquer
oir des incidences sur l’allocation des terres.
L.es arguments avancés par les producteurs
ur justifier la répartition jugée optimale des superficies entre
c8réales et arachide sont assez diversifiés.
principaux facteurs classés selon les fréquences relatives par
rapport au nombre de réponses obtenues
la hiérarchie suivante:
J
Meilleure rentabilité de l’arachide
28 pIO0
J Besoins d’argent
21 pi00
J
Contrainte de la rotation
17 pi00
J Sécurité alimentaire
09 PI00
J Arachide plus facile à travailler
06 PI00
J
Importance accordée à la fane
06 pIO0
J
Importance culinaire de l’arachide
04 PI00
5
--- -
t

La rentabilité qui représente le facteur dominant est évoquée dans les zones de Colobane et Dioly. Certaines
réponses font directement référence aux prix d l’arachide jugés intéressants. Ceux qui optent pour un partage
étgaI des superficies entre mil et arachide é oquent généralement la contrainte des rotations. La sécwité
alimentaire est l’argument de ceux qui attribuent une plus grande part au mil. Son classement assez bas permet
oe dire que ce concept n’est généralement pa perçu comme signifiant autosuffisance. La facilité du travail et
l’importance culinaire de l’arachide sont des répo ses venant des femmes qui perrsent certainement à la corvée du
battage manuel des céréales. L’importance ac r d é e à la fane transparaît de manière implicite dans les plus
fil-équentes réponses qui sont relatives à la ren abilité et aux besoins d’argent. Tous ceux qui ont directement
exprimé leur préoccupation pour la fane se tr uvent dans la zone de Colobane. Elle est plus touchée par la
citégradation du couvert végétal et l’embouche y 1:nstitue une importante activité de diversification.
L.es autres facteurs ressortis ont trait à la gestion du risque qui pousse à la diversification, au fait que l’arachide est
moins sensible à la faible fertilité des sols et enfi
au caractère familial de la culture céréalière. C’est ce caractère
qui permet aux producteurs dépendants de e focaliser sur l’arachide et qjui rend socialement difficile la
spécialisation dans les céréales comme culture de rente. (Une femme a souliginé que si elle cultive le mil, son
s
mari ne la laisserait pas vendre la récolte et ce s rait même immoral lorsque le ménage est déficitaire).
L.a disponibilité de l’engrais en quantité suffisa
aurait Iégérement modifié l’allocation des terres au profit de
l’arachide. Sept répondants augmenteraient la
de cette culture et trois celle des ckéales. Cela est conforme
aux résultats indiqués dans le tableau 2 qui
que la contrainte de l’engrais a un score de 7 pour l’arachide
contre 2 pour le mil.
fi. IMPACT POTENTIEL DE LA DEVALUAjION
Selon 70 p.100 des opinions exprimées, la
va pousser les producteurs à accorder plus d’importance à
larachide par comparaison au mil. Même si 1’0
exclut les producteurs dépendants qui n’ont pas la charge de
nourrir une famille et qui ont donc moins
cultures céréalières, la même opinion est avancée par 6
chefs de ménage sur 10. L’idée selon
favorise simultanément les cultures céréalières et
celles de rente n’est partagée que par 8 p.100 de
Dans les cas où l’expansion est anticipée, que
soit pour l’arachide seulement O~U en simultanéité avec le mil, les
arguments se réfèrent non pas à un contexte plus favorable dont il faut profilter mais à des contraintes plus
cruciales auxquelles il faut faire face. Ces cent aintes se résument pour l’essentiel à la nécessité de rétablir le
pouvoir d’achat profondément érodé par la ha sse des prix. Certains vont jusqu’à dire que pour satisfaire les
rnêmes besoins sur le marché, il faut au moin deux fois plus d’argent. Les orientations envisagées consistent
notamment à accroître les revenus monétaires ar l’arachide et à éviter de vendlre les céréales. En plus de cette
stratégie de sécurité alimentaire, seuls 19 p.100 des chefs de ménage estiment devoir fournir plus d’efforts pour
accroître leur production céréalière. Toutefois, i s ne posent pas le problème em terme de substitution du mil à
l’arachide.
:
Pour la campagne agricole 1994-95 qui est la to
première après la dévaluation, les superficies arachidières ont
progressé d;e 30,47 pIO0 tandis que celles cons
au mil ont baissé de 9,43 pIO0 selon les estimations de la
SODEVA sur l’ensemble du Bassin Arachidier.
la régression a été dle 19,6 ~100.
7’. SYSTEME DE ROTATION
l
Si l’on retient la pratique dominante de chaque
jachère est introduite dans le système (6 cas à
4. déclarent que la disponibilite de fertilisants
s en intensifiant, ce qui permettrait de laisser des parcelles en
jachère pour reconstituer leur fertilité naturelle.
l
__--

Les meilleurs rendements de l’arachide
à ceux du mil peuvent s’expliquer entre autres par le fait que
l’arachide profite des résidus post-récolte du mil ui le précède (feuilles, tiges, racines) alors qu’elle ne laisse rien
au mil qui le suit. Malgré cela, tous
interrogés sont d’avis que le meilleur précédent cultural pour le
mil c’est l’arachide. Pour cette dernière, 51
0 pensent que le meilleur précédent est le mil et les 49 ~100
indiquent la jachère.
Selon 97 pIO0 des répondants, le plus mauvais
p100 qui restent avancent que c’est le
p100; jachère: 24 ~100; néant: 7 ~100.
S’il est exclu de semer du mil sur jachère tout en onsidérant que son meilleur cultural est l’arachide qui ne fait pas
de restitution1 organique à la terre, cela
que la compacité du sol est un facteur décisif pour
l’implantation du mil. Le précédent
meuble (effet du soullevage) jugée plus propice au mil
tendis que la jachère durcit le sol.
(Compte tenu de toutes ces considérations, on peut déduire que :
J l’arachide est un peu plus fexible qJe le mil en ce qui concerne le précédent cultural,
J la culture du sorgho qui ne peut prtkéder ni le mil, ni l’arachide, ni lui même introduit plus de
contraintes dans l’assolement,
J la spécialisation en arachide ne peut s’envisager sans la jachère,
J le mil trouve sa meilleure place da 1s un système de rotation avec l’arachide.
Le non respect du meilleur précédent cultuiral es’: exceptionnel pour le mil mais pas pour I’arachichide notamment
chez les producteurs dépendants. La pratique CU plus mauvais précédent reste marginale et ne concerne que
l’arachide.
Pour l’hivernage de 1994, 38 pIO0 des ménage n’ont rien laissé en jachère. Les superficies totales au repos sont
estimées à 63 hectares dont 83 pIO0 dans la zo e de Colobane et 15 pIO0 dans celle de Dioly. Cette situation est
en parfaite cohérence avec celle décrite à la section 2 sur l’évolution récente des superficies cultivées et
2
différences entre zones. La mise en jachère se j stifie dans 63 pIO0 des cas par rnanque de moyens.
Les estimations de la SODEVA indiquent que
la campagne agricole 1994-95, les emblavures dans le bassin
arachidier représentent environ 79 p.100 des
pertkies cultivables, ce qui équivaut à 21 pIO0 de jachère. Le
recul de la jachère est surtout attribué à la
nce démographique, à la généralisation de la culture attelée, à la
diversification des cultures et aux faibles
que certains producteurs, ont tendence à compenser par
l’augmentation des superficies.
Environ 8 personnes sur 10 pensent que la
de la jachère est un phénomène irréversible. Ceux qui
expriment un avis contraire fondent leurs argu ents sur l’exode rurale très marquée à Colobane, les possibilités
d’intensification au cas où l’engrais serait
le et le manque de semences d’arachide.
8. PROBLEMATIQUE DE LA SPECIALISAtION
dépendants ont un systéme cultural moins diversifié et donc
ille. A la question de savoir quel serait le meilleur choix s’il fallait
indiquent l’arachide (et 35 pIO0 le mil. Chez les chefs
~100. La comparaislon de ces résultats avec ceux de
chefs de ménage ,vat-ie selon que l’arachide et les
le premier cas, c’est l’arachide qui prédomine tandis
des raisons de sécurité alimentaire.
On note que tous les producteurs dépendants à l’exception de deux hommes (rnariés) opteraient pour l’arachide
comme domaine de spécialisation.
Dans la zone de Colobane, la totalité réponses in iquent l’arachide toutes categories de producteurs confondues et
au niveau de Dioly la proportion est de 73 ~100.
d
l

7

Niakhar est la seule zone où les choix sont relativement plus favorables au mil avec 5 cas sur 8 tandis qu’à Passy
la situation est plus ou moins équilibrée.
Tous ceux qui opteraient pour le mil avancent l’argument de la sécurité alimentaire alors que pour l’arachide les
raisons sont assez diversifiées. Le prix au producteur comme déterminant de la rentabilité vient en tête, suivi de la
f,,ane, le tout étant en rapport avec le besoin de numéraire qui est une préoccupation de premier ordre.
Pour les chefs de ménage qui se seraient spécia isés dans la culture arachidère, Ila principale condition requise est
d’avoir tous les facteurs de production qu’il faut ~ilors que dans la cas du mil, seul le manque total de semences
d’arachide pourrait conduire à la spécialisation. L\\insi, l’option céréalière exclusive n’est envisagée que dans une
situation de contrainte sévère tandis que la sdécialisation en arachide correspondrait plutôt à l’inexistence de
contraintes au niveau de l’appareil productif.
Si la terre est un facteur limitant, 56 p.100 des personnes interogées estiment préférable de cultiver l’arachide
contre 32 ~100 qui opteraient pour le mil, 3 plOC pour le maïs et 9 pIO0 pour d’alutres cultures (manioc, légumes,
pasteque).
Si la main d’ouvre est le facteur limitant, les chi fres respectifs sont de 44 ~100, 47 pIO0 3 pIO0 et 6 ~100. Cela
suppose que dans l’ensemble, l’arachide valoris mieux la terre et que la productivité du travail est plus élevée
t
avec le mil dans l’opinion des paysans même si I s jugements ne sont pas aussi tranchés.
Niakhar est la seule zone où le mil tient tête à l’a achide de façon assez nette, ce qui découle d’une solide tradition
chez les sérères représentant l’ethnie majoritaire. r
A l’intérieur d’une même zone, la distribution de réponses concernant la culture la plus profitable en fonction du
facteur limitant reste relativement stable sauf à assy. Si la terre est le facteur limitant, l’arachide y est prioritaire
mais elle &de la place aux céréales lorsque la :ain d’euvre est le facteur limitant.
Quelle que soit la contrainte retenue, les juge ents des chefs de ménage sont majoritairement favorables aux
B
céréales tandis que les producteurs dépendants ettent l’arachide au premier rang.
9. CONCLUSION
l
L’évolution des superficies cultivées et des co binaisons culturales n’est pas uniforme d’une zone à l’autre. En
règle générale, le recul de l’arachide et l’avancé des céréales ne résultent pas d’options stratégiques délibérées
chez les producteurs mais de contraintes do t la plus décisive est celle des semences. Ainsi, la politique
semencière se présente comme étant le prin ipal levier par lequel les pourvoit-s publics peuvent jouer sur
l’allocation des terres.
;’
concernant les précédents culturaux pose la question de
paire avec une progression des céréales, tout au moins
quand il s’agit du mil. La
inversée en 1994 quii maque un nouveau tournant.
L’attachement à l’arachide est paradoxalement
où cette culture a perdu du terrain et
tout laisse croire qu’il se
Les préférences individuelles en matière de culture
semblent se fonder moins
que sur les préoccupations socio-économiques
chefs de ménage et du revenu monétaire chez
ent des considérations techniiques, la spécialisation qui peut
à l’échelle de l’exploitation familiale dans
son ensemble.