c; ’-\ f&.5. . ”1.j ii “- ...
c; ’-\\ f&.5. . ”1.j
ii “-

Unecarac-téristiyue
constante dupastoralisme
sénégalais est
l'instabilité du système induite par la cyclicité climatique.
Après chaque pet-iode de sécheresse, déficit fourrager et hydrique
causent de mul.tiples pertes aux pasteurs et un manque à consommer
aux populations.
Certains préconisent, pour lutter contre ces pertes, la
commercialisation des animaux susceptibles de ne pas pouvoir
effectuer "la traversSe du désert", Les prix offerts suivant la
loi de l'offre et de la demande découragent ce qui veulent
adopter cette proposition.
Ceci. est d ' autant plus vrai , qu'en periode de séchéresse,
les revenus ruraux baissent entrainant une stagnation de la
demande en bétail et en viande ou sa baisse. Pendant cette marne
période, on note une augmentation importante de l'offre en bétail
se traduisant par une tendance généralisée à la baisse des prix
aux producteurs.
I,es pasteurs se trouvent ainsi "coincés entre le marteau et
l'enclume". Sans complémentation une partie du troupeau sera
perdue;
les
revenus
potentiels
tirés
des
ventes
sont si
derjsoires qu'ils n'incitent pas à la vente. En fin de saison
sèche les pertes en bétail rapportées sont importantes.
Ces
pertes subies par les pasteurs doivent être analysées sous un
angle plus général et moins zonal.
Elles intéressent autant le
monde pastoral que la socièté sénégalaise toute entière.
D’O?1
l'intérêt de
mettre en
place
u n
système de
commercialisation
ayant
pour
objectif de
sécuriser le
pastoralisme en
accroissant ses capacités de survie. Comment
organiser un tel système de commercialisation est une question
capitale pour 1.e pastoral isme permettant en plus de trouver une
solution au destockage?
Comment restructurer le présent dispositif du sous-secteur
élevage pour atteindre cet objectif, constitue la réflexion que
veut susciter ce document de travail?

Avant de se pelucher sur l'organisation d'un nouveau système
de commercialisation à vocation spécifique, il y a des réformes
& faire du côte de la production afin d'harmoniser les approches,
Comment une fois ces dispositifs rGaménag&s,
amener le
système de
commercialisation -a
faire
une
contribution
satisfaisante à. la sécurisation du pastoralisme?
Pour aborder cette question, un rappel de l'organisation de la
filière bGtail/viande est utile.
1. L'organisation de la filière traditihmelle
Il existe un système traditionnel de commercialisation du
bBt.ni1. et de la viande. A côte
de ce dispositif traditionnel,
1 'état & créft une filière "moderne" pour remplir une mission de
promotion de l'elevage (SODESP / SERAS).
Comme 1 ' ind i que le diagramme , la filière traditionnelle part
des points de collecte primaire pour se terminer au niveau des
zones
de consommation.
On a l'habitude de la décomposer en
maillons pour la comparer à une chaîne.
Les points de collecte primaires sont, dans le cas de
la moitié nord du Sénégal, les points d'eau de la
Zone sylvo-pastorale, Ils sont caractérisés par leur
dispersion ralentissant la vitesse de collecte et le
cycle
des
1iquiditRs.
Les
participants R la
commercialisation qui fréquentent ces zones sont les
dioula de brousse qlii. sont souvent de la zone. La
procuration ou l'acquisition du bétail se fait le plus
sou k;erl.t à crédit avec une avance variable.
1;::s animaux ainsi achet,és et rassemblés sont acheminés
vers les foirails de rassemblement dont les deux
principaux sont Dahra et Mbar. Ces foirails sont le
point de rencontre entre dioula de brousse
2

Figure
: Organigramme de la Filière EHail-Viande
(axe Dahra-Dakar)
Cal l&t&u~&
fDiwla& de bnauase)
Cantimmatewrs
(Rievenu bat 0t mcb*n8)
IFbeuenu& éltis)

et ceux venant des villes. Cette rencontre
s'organise
sous
l'oeil vigilant du tefanke.
Pour
acqukrir Je betail,
autant la vente à credit qu'au
compta.nt est
pratiquee,
Des embaucheurs du Bassin
arachidier
viennent
s'approvisionner
e n
betail
maigre dans ces foirails.
Après
viennent
les
foirails d e
transit et
d ' approvisionnement en bétail destine à l'abattage.
C'est Je cas des foiraiJ.s de Mbacké, Diourbel, Bambey
et de T'oubatoul.
De manière saisonnière, ces foirails
sont aussi le lieu de vente des bovins engraissés. La
consommation de viande dans ces villes secondaires est
relativement faibles ( moins de 5 carcasses par jour)
L'activité importante d'embouche qui s'y mène, confere à la
filière traditionnelle une pseudo-stratification et un potentiel
appri?ciabl.e en terme de stabilisation des prix du bktail. Ceci
est important pour notre approche, nous y reviendront plus tard.
Les zones de consommation ferment la boucle; La ville
la ~JUS représentative se trouve être Dakar avec sa
demande en viande bien segmentée (consommateurs aisés
ou pauvres), C'est le terrain de prédilection de la
vente 8 crédit et des litiges qui lui sont attachés.
Dans leur quasi totalité les politiques sont élaborées
pour résoudre les problèmes d'approvisionnement des
grandes villes. En terme de participants, on rencontre
les dioula de ville,
les
tefanke locaux et les
chevillards.
Cette filière comporte une sphère réelle que nous
venons de décrire et des services jouant des fonction
de fac i 1. i tat ion . C'est le cas des abattoirs et des
inspections régionales chargées de protéger la santé
humaine.

2. L'orpanisati~~ de lafilière moderne
Le modele le plus achevé de cette filière est representé par
la Sodesp. Cette filière a le même point de départ, à savoir les
points de collecte primaire appelés zones de naissage. La Sodesp
y organise la production,
y fournit le credit et achète la
production de ses éleveurs encadrés.
Le modèle est basé sur la stratification de la production
de viande avec ses zones de naissage (zone sylvo-pastorale), de
réelevage [Dali) et d'embouche (Keur Massar). Le tout est
complété par un atelier de la distribution. Dans les zones de
naissage,
l'innovation consiste a transformer la structure du
troupeau traditionnel en une structure de type naisseur. Les
animaux dits improductifs sont réformés et destockés vers les
zones de reélevage OU ils continuent leur croissance jusqu'a
l'age de trois ans pour alors subir une embouche de type
industriel.
Il s'est; créé dans ces zones un marché du veau
relativement critiqué (DERAMON et al.; 1984).
C'est l'état sénégalais qui a mis en place un tel modèle
pour tenter de se substituer à la filière traditionnelle qui, à
l'époque, était considérée comme incapable de répondre aux
signaux
d e
marché. Ce
n'est
pas
exagérer de
considerer
l'expérience Sodesp comme n'ayant pas atteint ses objectifs.
La finesse conceptuelle est sans commune mesure avec les
résultats
qui
ont
été décevants si on considère
le peu
d'efficacité à se substituer à la filière traditionnelle (moins
de 5% de l'offre globale de viande h Dakar). Le modèle végète à
l'heure actuelle parce que, entre autres, il ne prend pas en
compte les aspirations des pasteurs qui n'ont pas eu
leur mot
a dire et il a des charges de structures élevées.
4

I<aypelons que dans le modèle de départ, la Sodesp prévoyait
de collaborer avec
l.es embaucheurs du Bassin arachidier. Ce
partenariat n'eut jamais lieu pour des raisons non explicitées.
3. Les-<-n_t~_aj,nt;es de la commerc.k&sation du
----_ bé-tail et de la
viande
Le plus souvent, I.es contraintes identifiées au niveau de
la commercialisation se répercutent en zones de production pour
y limiter l.es performances et les possibilités. C'est le cas de
l'intensification tant souhaitée et qui tarde à se faire pour des
raisons liées à l.a commerc:ial.isation.
Ces contraintes ont pour
nom:
- le pouvoir d'achat faible des populations urbaines et
rural.es qui.
rend 3.a demande instable et saisonni.Gre.
Cette
situation limite les possiblités d'intensification tout en
maintenant un prix peu incitatif pour faire de 1.a viande de
qua]. ité .
En effet, le marchg de la viande de qualité risque
d ' être
vite
saturé
par
une
intensification
massive
non
accompagnee d'une baisse des coûts de production ;
- les liquidités insuffisantes au sein de la filière qui se
traduisent par un recours à l'achat à crédit. La vitesse de
rotation de l'argent à l'intérieur de la filière est réduite
entrainant ainsi la baisse des bénéfices potentiels. Si les
benefices anticipés restent non revisés,
la compensation ne peut
se faire que s'il y a augmentation du loyer de l'argent donc des
taux d'intérGt
élevés.
Ceci
SC2
traduit par des prix au
consomma.teur
plus élevés et insupportabl.es
pour ces derniers.
- Les defauts et
retards de
paiement
assez
courants
constituent
une
ht5morra.gj.e
temporaire
O U
permanente de
liquidit6s.
Ils favorisent la vente ;4 crédit qui s'accompagne de
taux d'i.ntérGt élevés et d'inséc'lrité
dans les placements.

- .l'absence d'un cadre adéquat pour gérer, prévenir et
solutionner les retards et défauts de paiement. L'unique mode de
gestion est représenté par Ie tefa,nke qui ne semble pas doté de
pouvoir juridique pour exercer efficacement sa tâche.
- L'absence de mécanismes performants de stabilisation de
prix qui se traduisent en période de détresse en une situation
précaire des producteurs et surtout des pasteurs, L'essentiel. de
1.a valeur ajoutée est capté par les participants autres que les
producteurs,
Malgré les résultats mi.tiges de l'intervention de l'État,
2.e pas tornli sme a besoin de plus d' État
pour
assurer sa
seciirisation.
Une intervention mieux organisée de l'état et de
ba.iII.eurs de fonds est indispensable pour mat&rialiser les
reorieritations
nécessaire:;, Car d'un point de vue conceptuel,
d'é11ormes r:~~ogrès ont été réalisées dans le cadre d'approches
pluz,idis(:iplinaires
et participatives.
Pour ains.i dire, nous
sommes aujourd'hui mieux armés pour conduire une politique de
promotion du pastoralisme.
L'utilisation complémentaire des potentialités de chacune
des filières pourrait être & l'origine de solutions
partielles à
la sécurisation du pastoralisme.
Le contexte
economique de la filière est à évaluer pour s'assurer que la
différence des prix dues à la saisonnalité et à la qualité
peuvent soutenir la nouvelle stratégie.
4. la tendance des prix au-c-ours de l'année
IJne caractéristique constante du marché de la viande est
representée par les variationss saisonniere des prix(figurc# 1).
011
remarqrie
11ne
augmentation
marquée des prix de
juin A
septembre, suivie d'une baisse modulée entre septembre à mars.
Entre ces deux périodes contrastées, des variations de faibles
amplitudes sont notGes.

Entre mars et .juillet , l.es prix ont augmenté de 11% par mois
ct1
1986.
En 1983’,
nnrri!e (~(1 les prix
de la viande ont Gté les
].>l.us él evés,
cette augmentation n'a été que de 4% par mois pour
1.n mGme periode. Ceci montre que la saisonrialité
est plus marquée
en p&r i.ocie de 8Ccheresse
5 cause de la baisse accentuée des prix
entre octobre et mai..
L,'explication
la
plus
acceptge
p011r
ces
variations
saisonnières est la baisse importante de l'offre liée au fait que
.les animaux amaigris deviennent incapables de faire le trajet de
comnlercialisati011.
Pendant ce
temps
les
bovins
issus de
l'embouche paysanne sont présentc?s sur le marché de la viande de
qua 1. il,&. Pour ne pas perdre leur marchg les chevillards SOI~~;
disposés à payer des prix élevés.
On note une
tendance à La hausse des prix des animaux
capables de parvenir aux centres de consommation 8 cette hausse
s'a,joul,e La prime payée pour la qualité de la viande provenant
d'embouche, rendant ainsi la moyenne des prix enregistrés plus
&levée que
d' liabitude ,
FIGURE J-
tendance des prix de la viande bovinzz
s a i s o n n a l i t o d e s p r i x d e g r o s
an-P ‘Ieee , ,983 i ,986
1 1983 a &té pr&c&dée d'un excellent hivernage alors que
1986 etait une année très sèche.
7

Après cette période,
les évènements religieux expliquent
1'auqmer~tation
de la demande qui entraine une hausse légère et
fugace des prix,
FIGURE
---_-_ .._. 2
-.!.
Evolution des prix en gros de Pa viande en francs constants.
..-
1.1 -
1-
0.9 -
0.8 -
0.7 -
cl.8 -
FIGURE 2
Evolution des prix au détail en francs constants.
8

La prime I)ayée à. la production de meilleure qualité explique
l'écart entre les prix des avants et des arrières de boeuf
(figure 3).
E:lle explique aussi les differences importantes de
pris entre les mois de l'année plus marquées encore en période
de sécheresse.
La forte saisonnalité de l'offre et la prime payée pour la
qualité semblent pouvoir servir de soubassement économique a un
ysteme de commercialisation ayant pour ob.jectif de sécuriser le
pastoralisme.
5. I,a Dseudo-stratiPicnt;ion d a n s 1.a fili&re t r a d i t i o n n e l l e
La
SODESP
a
toujours
voulu
utiliser
u n
modèle de
developpement;
de l'élevage s'appuyant sur la stratification des
pi*odt~ct;ions animales. Le Senégal fut alors découpé en zones de
ïr;ii.ssa~e , de réélevage et d'embouche selon les vocation et les
dotations en ressources des zones identifiees.
La zone sylvo-pastorale represente la zone de naissage, bien
que peu différent d'un point de vue de la dotation en ressources
et du systeme de production, I>oli fut érigé en zone de réélevage.
Le Cap-Ver-t , actuellement région de dakar, obtient la vocation
d'embo~tche parce que plus proche des centres de consommation.
A C:e decollpage artificielle clans la filière moderne, se
superpose
une subdivision
da.ris la filiere traditionnelle en
syttime
pastoral
et
agro-pastoral
reflétant
une
réali-te
strutégiyue,
1, a I one <
pastorale
s'adonne
a u naissage e t
au
réelevage en exploitant ses vastes etendues mieux valorisées par
l.'él.ev~~ge
extensif.
La zone agro-pastorale
pratique l'embouche pour valoriser
ses sous-produits agricoles, ses revenus agricoles et sa main
sous utilisée en période de saison s&che.
Les embaucheurs de
9

cette zone reprennent les bovins maigres des zones pastorales
pour en faire après embouche des bovins gras très prises sur le
marché de Dakar.
Comparé au
mod&le
SODESP,
0.n
note
bien une pseudo-
.
straI;ification2de
la production de viande. Cependant, ce modèle
traditionnel possède une superiorité Economique sur celui de le
SODESP, parce qu'elle a peu de charges de structure.
Le modèle traditionnel tire son
réalisme du fait qu'il
cherche ?X exploiter le différentiel de prix dû à la saisonnalité.
Par ce biais, il est plus stabilisant des prix que ne l'est le
modèle SO.DESP. En effet les embaucheurs achètent au moment ou les
prix tendent à baisser et soustrait temporairement de l'offre les
animaux achetés pour vendre au moment OU les prix tendent à
g r i m p e r .
avec des quantitks produites suffisantes ce modèle
permet de stabiliser les prix au producteur et au consommateur.
Bal;ir un modèle à. l'image de la filière traditionnelle offre
plus de s&curité car il a d&.jà été &Prouvé,
Mais en plus il
,
procure cette avantageuse
situation de pouvoir réduire les
charges de structure, Ce modèle crée des emplois non salariés et
en affermit les stratégies endogknes (NDIoNE,
1990) comme le
révèle l'étude de l'embouche paysanne.
6. RESTRUCTURATION DU DISPOSITIF GLOBAL
Le modèle traditionnel, pris ici comme une référence, pèche
par son déficit financier qui peut être, en partie, comblé en
restructurant le dispositif étatique et non gouvernemental
d'intervention dans le sous-secteur de l'élevage. Pourquoi
réformer un pareil dispositif?
2 Nous parlons abusivement de pseudo-stratification par
rcomparaison au modèle SODESP mettant plus l'accent sur un marché
du veau en zone de naissage.
10

Le constat géngral est que la majeure partie des fonds
alloués
aux projets n'atteint
pas les cibles pourtant bien
ident.ifi 6e.s.
Les opinions convergent pour dénoncer les charges
de skructures très importantes des ,projets.
Une évaluation globale des projets (ayant pour objectif la
promotion du développement
rural)
ré.vèlerait un
manque de
coordination flagrant. Le deuxième constat serait la mise en
Evidence d'objectifs souvent communs ou complémentaires qui
aurziient dû jusI;ifier I.a cr6ation d'un cadre de concertation qui,
hélas,
n ’ e x i s t e
p a s . I l
est
aujourd'hui
reconnu
que le
.-
pas to rai isme ---S-_desoin
-_-.---
8
d ' un
cadre de
concertation et
de
I --_.- "___ ._ ..----.4. .-. . . ..__
_
_
-
- . _ _,_ _ _-___ w..-.._-_ _
coordination pour pouvoir profiter des ressources qui lui sont
ailouees de' fapon optimale. -
..__ __- .___ -- -,- --
L!e dispositif d'intervention restructuré doit avoir les
caratéristiques
suivantes ; c'est q.u'il doit être :
- flexible et léger,
- rapproché, coordonné et concerté,
- harmonisé en recherchant la complémentarité à la place de
la concurrence,
- composé de mail ions spécialisés dans des fonct ions bien
définies,
- économique, sûr (moindre risque), transparent (sûr) et non
partisan.
Pour réduire les charges de structure, le nouveau dispositif
doit s'appuyer sur le modèle traditionnel auquel il apportera le
financement sous forme de crédit de production et le support
organisationnel et relationnel.
1 1

7. ~@'I?JIALISATION ET COMPLEMENTARITE DES APPROCHES
I,C?S
interventions en milieu pastoral
sont,
de manière
évidente, multiples et multiformes. Dire qu'il y a un déficit de
coordination n'est pas une exagération ni une observation non
fondee. Ces
critiques exigent
comme
correctif
une prise de
mesures
allant dans le sens d'une harmonisation et d'une
sp&cialisation par fonction. Deux grandes fonctions viennent à
l'esprit a côté de la gestion de l'espace pastorale :
la s6curisation du pastoralisme et
l'incitation
a l'entrepreunariat pastoral.
La sécurisation du pastoralisme passe :
par une augmentation de la flexibilité du système en
favorisant
et
organisant la
mobilité.
Cette
organisation peut s'appuyer sur le création de zones-
refuges et leur aménagement en vue d'accueillir les
troupeaux
excédentaires
des
zones déficitaires. De
nombreux pasteurs mettent plus, sous le compte de la
soif que de l'inanition les pertes importantes en
bétail. Ceci indique que la sécurité dans l'accès à
l'eau est une priorité ;
par la protection des ressources disponibles grâce a
une lutte plus efficace contre les feux de brousse
parce
we
plus
basee
sur la
prévention et la
mobilisation des entités socio-economiques ;
par la mise en place d'un système de commercialisation
efficace
qui
participe, a
côté
d u
système
traditionnel, en tant que acheteur de dernier ressort,
pour stabil.:i.ser les prix en période de ventes forcées;
12

par la mise place d'une structure Charg&e de gérer les
animaux
destockés
dans le
cadre
d'un
processus
d'embouche,
si besoin est,
en partenariat avec les
agro-pasteurs du Bassin arachidier ;
par la
recherche
de
debouchés
pour le
nouveau
système de commercialisation.
1, ’ incitation à l'entreprenariat pastoral peut s'appuyer:
sur la jeunesse pastorale pour mener à terme des
projets de production associ&s à une stratégie de
gestion et de conservation des ressources naturelles.
sur la formation par l'action dans les -centres dotés
en infrastructures. C'est la reprise
de l'idée de
création de vitrines au sein des centres de recherches
zootechniques.
sur l'implication de néo-pasteurs qui vont s'insérer,
a u sein
du monde pastoral,
dans des créneaux peu
exploités mais intéressants (embouche herbagère cf.
NDIONE; à paraître).
Pour y arriver, il faut des démarches harmonisées assignant
aux différents intervenants une spécialisation précise dans les
différentes fonctions recensees comme prioritaires.
Comment
procéder pour arriver à cette fin?
recenser les différents intervenants auxquels il est
assigné une mission de promotion du pastoralisme de
manière directe ou indirecte ;
faire une matrice des fonctions remplies par les
intervenants ;
13

identifier les fonctions qui se recoupent,
évaluer les capacités individuelles des intervenants
à mener à terme
cette mission ou à remplir
ces
fonctions ;
spécialiser les intervenants dans la mission où ils
ont accumulé le plus d'expérience ;
transférer les fonctions secondaires a l'intervenant
apte à les mener à terme ;
restructuration des intervenants pour limiter leur
"staff"
administratif et de gestion afin de diminuer
les charges de structures.
Ceci a pour but d'éviter
d'utiliser le prétexte du pastoralisme pour créer des
emplois non pastoraux.
Prenons un exemple concret :
Le PSA ou projet Sénégalo-allemand, la SODESP (Socièté de
développement
de
l'élevage en zone sylvo-pastorale)
et le
P.AP.EL.(projetd'nppuià l'élevage) interviennent en zone sylvo-
pastorale. Si le principe de spécialisation et de transfert de
rnissi.ons est accepté, des possibilités s'offrent pour une plus
grande opérationnalité des interventions.
Le PSA a acquis une bonne expérience en matière de gestion
et
d e
restauration des
écosystèmes pastoraux,
Ce projet 8
aujourd'hui abandonné la notion limitative de charges fixes pour
explorer d'autres voies. Ce projet regroupe des compétences en
matière d'élevage, de
foresterie,
d'alphabétisation
et de
sociologie pastorale. 11 est, cependant,
limité en compétences
em matiGre d'organisation de la commercialisation et d'entités
socio-économiques.
14

-
itfent,ifier
les f o n c t i o n s q u i s e r e c o u p e n t ,
Gval u e r 1.e:~ c a p a c i t é s i n d i v i d u e l l e s d e s intervenants
ii
m e n e r à
terme
c e t t e
m i s s i o n o u à
rempl i r
CPS
f‘ 0 n c t i 0 n s ;
-
specialiser
l e s i n t e r v e n a n t s d a n s l a m i s s i o n o<i ils
o n t a c c u m u l é l e p l u s d ’ e x p é r i e n c e ;
transférer l e s f o n c t i o n s s e c o n d a i r e s h 1 ’ int,ervennr~t
Fipt.e à les mener à terme ;
r~est,ruct~irat,ion
des
i.nt;ervenant,s p o u r 1 i mi-ter l e u r
"staff" administratif et de gestion afin de diminuer
l.es charges de slructur:es, Cet i a pour but d’6viter
tl ‘II~. i 1 i s e r 1.e p r é t e x t e d u pastoral.isme
pour c r é e r d e s
Prenons un exemple concret :
1,~ J’SA OII projet.
S é n é g 21 1. 0 - a 1. 1 e ni an tl ,
l a SODE:SP ( S o c .i è t. 6 tl P
cl6vt? 1 o~~pcnrcn t.
de
1. ’ élevage en zone
s y l v o - p a s t o r a l e )
e 1.
1 t?
P.,AP,EL. ( p r o j e t d ’ a p p u i à l ’ é l e v a g e ) i n t e r v i e n n e n t e n z o n e sglvo-
I):l S l.U I‘il 1 e
S i l e p r i n c i p e d e s p é c i a l i s a t i o n e t d e t r a n s f e r t d e
l
111 i ss i oris est a c c e p t é , d e s possibilites
s ’ o f f r e n t p o u r u n e p l u s
~runtfe operationnalité d e s interventi.ons.
1,6x PSA A acqllis une bonne expérience en matière de gestiori
(’ t
tir>
I-cst..;ttlr~at ion d e s écosystè:mes p a s t o r a u x . C e projet a
;~~l,jo~lr~d’ }III i abarrdorrn& l a n o t i o n l i m i t a t i v e d e c h a r g e s f i x e s p o u r
e x p 1 0 r e r (1 ’ a~ i t r e s \\?Oies. C e p r o j e t r e g r o u p e d e s c o m p é t e n c e s en
mil t, .i C re
r.l ‘él.evage,
de
f o r e s t e r i e ,
d ’ a l p h a b é t i s a t i o n e t d e
soc i 01 og i c\\ pastorale.
Il e s t ,
cependant,
l i m i t é en comp&tcncrs
~~III mat i & r’e d’or.ganisation
d e l a c o m m e r c i a l i s a t i o n e t d’ent.ités
socio-économiques.
1 4

Le P.AP.EL ,
qui
vient de voir le jour,
possède des
compétences en matière de santé et de production animale dans le
Rassin arachidier et la Zone sylvo-pastorale,
Il est entrain de
tisser des relations solides avec les services de l'hydrauliyue
pastorale I Son volet recherche d'accompagnement est si imposant
qu'il peut prendre en charge les problématiques des autres.
La SODESP possi3de une longue expérience de commercialisati.on
cl14 bétail
et
de la viande et de
recherche de contrats de
livraison de 1a viande. Elle a une espgrience de gestion du ranch
de Dol-i qui lui conf&re un rôle de gestion et de valorisation de
zones refuges. Elle peut aussi prendre en charge les problèmes
de stabilisation du marché du bétail et de la viande. Elle
dispose d'une bonne équipe technique pour la réparation des
forages et la lutte contre les pares-feux.
La spkcialisation
de ces différents intervenants a pour but
de repenser le dispositif d'intervention en milieu
pastoral
afin de
coordonner
et
rendre
complémentaire
les
approches.

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