CHEIKH MBACHE NDIONE Dr vétérinaire...
CHEIKH MBACHE NDIONE
Dr vétérinaire zoo-économiste
DRSA/EA/ISRA
FEVRIER 1990
1.
.i

INTRODUCTION
La zone sylvo-pastorale du Sénégal, très propice à
l'élevage et à la cueillette, permet la substance d'une importan
te population pastorale. Cette vaste zone écologique est, selon
de nombreux de scientifiques, l'objet d'une sur-exploitation, à
laquelle participent les populations humaines et animales, aidées
d'une manière incidieuse par la sécheresse.
Pression démographique et sécheresse ont fortement ébranlé
l'équilibre précaire des éco-systèmes pastoraux. La restauration
de cette équilibre s'impose comme une priorité pour faire face à
l'avancée du désert. Pour le programme de recherche "projet
d'aménagement sylvo-pastoral", cette restauration passe par la
gestion rationnelle des ressources disponibles par les humains et
les animaux. La cible du dit programme de recherche est l'aire de
desserte du forage de Mbiddi. Son objectif est d'arriver, par le
biais d'un recensement-diagnostic des ressources, à un plan
d'aménagement de l'espace pastoral polarisé par le forage de
Mbiddi.
Parce que exerçant une pression constante sur les autres
ressources, les humains et les animaux occupent une place de
choix dans ce projet des recherche. C'est ainsi que l'aménagement
sylvo-pastoral implique une meilleure compréhension des straté
gies pastorales dans les quelles l'animal et la cueillette oc
cupent une place importante.
Le programme est divisé en plusieurs volets que se partage une
équipe pluridisciplinaire de chercheurs. Le présent rapport s'in
téresse aux ressources humaines et aux activités économiques en
milieu pastoral. L'étude qualitative de ces variables est supposé
aide à une meilleure compréhension du système.
METHODOLOGIE
La méthodologie de l'étude s'appuie sur unr recensement exhau
stif de la population humaine, des activités économiques et du
niveau de scolarisation. Les données utilisées sont issues du
"recensement exhaustif de la population de Mbiddi réalisées en
1986 dans le cadre le programme "population santé et développe
ment". Les variables structurelles étudiées sont le sexe et l'age
regroupé en 7 tranches:
- 0 à 7 ans
- 8 à 15 ans
- 16 à 25 ans

- 26 à 35 ans
- 36 à 45 ans
- 46 à 70 ans
- 71 ans et plus.
Les activités économiques sont classées en activité dominante
secondaires et tertiaires selon leur contribution au revenu et a
la bonne marche des structures de production. Ce sont les indi
vidus interrogés qui indiquent eux-mêmes quelle activité leur
parait plus importante par rapport à une autre activité qui sera
alors secondaire ou tertiaire.
L'etude des activités économiques a permis de comprendre dans
quelle occupation préfèrent s'investir les pasteurs et surtout de
savoir là ou ces pasteurs sont les plus compétents. Les activités
Economiques reflètent le niveau de spécialisation ou l'état de
diversification de l'économie pastorale.
Le niveau d'alphabétisation est intéressant à connaitre, car
souvent, on lie le taux d'adoption de technologie à cette variab
le. Certains affirment même que le succès d'une technologie
dépend largement de cette variable.
La première partie du présent rapport est consacrée à la
structure de la population de Mbiddi par tranche d'âge.La deu
xième partie aborde la question des activités économiques.
La dernière partie se préoccupe du niveau d'alphabétisation de la
population

1. STRUCTURE DE LA POPULATION
Mbiddi est peuplé par 1707 personnes dont 892 femmes et 815
hommes,
soit un sexe ratio de 0.9. La fraction de cette popula
tion constituant la classe d'age 0 à 7 ans représente 28.4% de la
population totale. Cette fraction se décompose en 251 femmes et
233 hommes. La tranche d'age 8 à 15 ans comprend 18.2% des habi
tants de Mbiddi:dont 175 individus du sexe féminin contre 135
hommes. La troisième classe d'age, celle de 16 à 25
ans, égale en proportions à la précédente comporte 171 femmes et
131 hommes.
A elles seules, les tranches d'ages ci-dessus forment 65% de
la population totale, révélant ainsi une population très jeune.
On peut dire que 65% des habitants de Mbiddi ont moins de 26 ans.
On note, en passant à la tranche d'âge supérieure une chute
brusque des proportions qui tombent à 11.8% du total dont 97
femmes. Cette chute des proportions se poursuit et s'intensifie
au sein de la classe d'âge 36 à 45 ans pour ne représenter que
7.8% dont 63 femmes. On a comme l'impression que une partie
importante de la population a quitté en masse l'espace pastoral
de Mbiddi. Ce départ massif est plus à lier à la transhumance qu'à
la mortalité car les tranches précédentes ne sont pas moins
sensibles aux causes de mortalité.
Avec la classe d'age 46 à 70 ans les proportins remontent
jusqu'au niveau de 13.2% pour redescendre brusquement à 2.5% au
sein de la tranche d'age des 71 et plus.
Les graphiquesdes figures 1, 2 et 3 illustrent mieux ces
différentes observations en fonction du sexe et de la tranche
d'age.
4

2. LES PRINCIPALES ACTIVITES ECONOMIQUES EN MILIEU PASTORAL DE
MBIDDI
Mbiddi est essentiellement peuplee de pasteurs peu1 et maure5
s'adonnant à l'élevage, l'artisanat, la cueillette, l'agriculture
et les activités domestiques. Pour étudier les occupations des
pasteurs de Mbiddi, nous avons considére les 16 activités écono
moques les plus courantes dans ce forage. L'élevage est de loin
1"activite dominante, c'est pourquoi nous l'avons subdivisé en
élevage toute espèce(regroupant les individus qui font à la fois
de l'élvage bovin, ovin et caprin), l'élevage bovin, l'élevage
caprin et l'élevage ovin.
Au sein de chaque activité économique, les individus
remplissent des fonctions particulières comme celle de
commercialisation des produits, de conduite des troupeaux, de
soins aux animaux, ect.. .Comme dans toutes les populations du
monde, on compte ici aussi des individus sans activités parce
qu'ils sont trop jeunes, ou trop vieux, ou simplement incapables
d'en exercer une.
L'analyse des différentes activités économiques qui consti
tuent le corps de cette enquète est abordée ci-après avant 1-é
tude de la spécialisation versus diversification.
2.1 IMPORTANCE DES DIFFERENTES ACTIVITES ECONOMIQUES
Le tableau #1 présente le nombre de personnes pratiquant une
activité dominante, secondaire et tertiaire. Ces différentes
occupations sont décrites ci-dessous.
2.1.1 élevage toute espèce
Sans nulle doute l'élevage toute espece est l'activité écono
mique dominante en milieu pastorale. Les habitants pratiquant
l'élevage toute espèce comme activité primaire représentent 37.5%
de la population totale de Mbiddi. Parmi ceux-ci, on compte 274
femmes:assurant les fonction5 économiques telles que la
traite, la transformation du lait, les soins aux animaux ect..
tandis que des fonctions comme le convoyage et la
commercia-
lisation des animaux occupent 366 hommes dont 144 sont
impliqués dans la vente de bétail, fonction très
rémunératrice.
A l'opposé, quand cette activité constitue une occupation
secondaire, elle n'occupe que peu d'individus:soit 101 person-
nes(6% de la population totale). Comme activité tertiaire, l'éle-
vage toute espèce est peu pratiqué et n-occupe pour ainsi dire
que 0.5% des habitants de Mbiddi. On peut en conclure que l'éle-
vage toute espèce reste essentiellement une activité économique
. 9

primaire très prisée. Cette activité se rencontre très peu en
positions secondaire et tertiaire car ce qui ont la chance de la
pratiquer lui accorde alors une place de premier choix.
2.1.2. l'élevage bovin.
Les individus ne pratiquant que l'élevage bovin comme activi-
té dominante sont rares et ne représentent que 2.2% de la popula-
tion dont 20 femmes et 17 hommes. Cette participation faible
indique une spécialisation dans l'élevage bovin quasi inexistan-
te. Cette activité occupe secondairement 1% de la population. Ce
pourcentage descend à 0.1% quand l'élevage bovin est une activité
tertiaire. L'élevage bovin est, donc, très peu pratiqué en ex-
clusivité.
2.1.3. l'élevage caprin
Comme activité primaire ce type d'élevage emploie 103
individus dont 36 femmes et 67 hommes, soit 6% des habitants de
Mbiddi. Parmi ceux-ci 19 hommes s'occupent de commercialisation
et 84 individus font le convoyage, le gardiennage, l'entretien et
les soins aux animaux.
2.1.4. l'élevage ovin
L'élevage ovin occupe 93 individus dont 39 femmes et 54 hommes:
ainsi 6% des habitants de Mbiddi pratiquent,comme activité écono-
mi que primaire l'élévage ovin. Parmi ces individus 19 hommes
s'investissent dans la commercialisation des ovins;tandis que 84
autres s'adonnent à la conduite et au convoyage des animaux, à
l'entretien de animaux. Quand on passe à l'élevage ovin comme
activité secondaire, ces statistiques tombent à 82 cas;et ne
sont plus que 14 cas quand cette élevage est pratiqué en
position tertiaire. Ainsi cette activité économique est aussi
bien pratiquée en position primaire que secondaire.
2.1.5. le commerce
Il s'agit ici du commerce des produits de première nécessité.
Les pasteurs s'adonnent peu à cette activité comme l'indiquent
les 15 individus de sexe masculin qui le pratiquent. Comme acti
vité secondaire, le commerce emploie 15 hommes et une femme soit
0.9% de la population. Il occupent cependant 1.5% des habitants
de Mbiddi en position tertiaire.
10

2.1.6. l'artisanat
L'artisanat du bois, des nattes, du cuir et de la vannerie
reste des activités économiques premieres peu pratiquées. Le
travail du bois fait essentiellement par les "laobe"(sous groupe
ethnique des alpular) n'occupe que 7 personnes à Mbiddi dont 4
femmes et 3 hommes. La confection des nattes utilise peu de
personnes:soit 4 individus. La vannerie emploie une personne i
tandis que la fabrication des cordes n-occupe personne.
En position secondaire, seuls les métiers du bois et des
nattes retiennent quelques rares personnes dont respective
ment 6 femmes et un homme d'un côté et de l'autre 4 femmes
seulement.
Par contre, l'artisanat devient plus attrayante en position
tertiaire où le bois occupe 5 personnes, alors que 25 autres
s'adonnent à la fabrication des nattes et 13 à la vannerie.
L'artisanat ressemble à s'y méprendre à une actvité de détente.
2.1.7. l'agriculture
L'agriculture pratiquée à Mbiddi est pluviale et concerne les
cultures telles que le "beref", citrulus linatus, le nièbe, le
mil, ect... Cette activité , en position primaire, n'occupe que 6
femmes et 15 hommes. C'est en position secondiare que l'agri
culture intéresse plus les gens;23 femmes et 332 hommes font
l'agriculture pluviale, soit 19.6% de la population. L'agri
culture reste essentiellement une activité masculine. Son impor
tance relative diminue en position tertiaire où elle n'occupe que
15 femmes et 45 hommes.
2.1.8. l'activité domestique
Tout ce qui est occupations ménagères est regroupé dans
cette rubrique. L'activité domestique reste essentiellement une
occupation féminine comme l'indiquent les 220 femmes qu'elle
emploie contre 2 hommes. En position secondaire, 298 femmes et 9
hommes sont employés dans cette activité. Par contre, elle n'em
ploie plus que 45 personnes en tant qu'activité tertiaire.
2.1.9. la cueillette
Cette activité refère à l'exploitation par l'homme de la
"rente écologique" à savoir la cueillette des jujubes, la saignée
de l'accacia senegal, le ramassage de fruits de Balanites aegyp
tiaca ou UsumpH,
les feuilles et fruits de baobab, ect...
11

Maigre son importance économique, la cueillette n'est pas une
activité économique très attrayante:elle n'occupe que 6% de la
population dont 8 femmes et trois hommes. Elle occupe surtout les
femmes adultes et les individus appartenant à la tranche d'age 0
à 7ans. Cependant, comme activité secondaire, la cueillette em-
ploie 63 personnes dont 57 femmes et 6 hommes. Une fraction de la
population égale à 174 personnes s'adonnent à la cueillette comme
troisième occupation.
2.1.10. le salariat, la forges et les activités marginales
Ces activités économiques sont peu rencontrées à Mbiddi:ainsi
2 personnes seulement sont des salariées de 1'état:cette occupa-
tion constituant leur principale activité économique.
Trois autres individus le sont d'une activité secondaire. On
compte 7 personnes dont l'activité économique dominante est la
forge et 6 qui la pratiquent en activité secondaire. Par contre
26 individus pratiquent un métier classe dans la rubrique "di
vers".
2.1.10. l'oisiveté
On classe dans cette rubrique les individus inaptes à exercer
une activité économique et ce qui n'en exercent pas pour diverses
raisons. Sont inactifs en position primaire 270 femmes et 233
hommes. une fraction importante de ces inactifs se retrouvent
dans la tranche d'age 0 à 7 ans et dans celle des plus de 71 ans.
En position secondaire ce chiffre passe à 726 et atteint 1304 en
position tertiaire. Le dernier chiffre indique qu'en milieu pato
ral peu d'individus ont une occupation tertiaire, Le tableau ci-
dessous résume les statistiques sur les différentes activités
économiques.
12

REPARTITION DE LA POPULATION DE MBIDDI ENTRE LES
ACTIVITE$ECONOMIQUES
_________----c-----------------------------------------
.
position :
position :
position
:
activité:
primaire :
secondaire :
tertiaire :
.
: femme: homme : femme : homme:femme
: homme :
________--__---------------------- -----------------____
:oisif
: 270, :
233
: 364
: 362
: 617
: 687 :
--,---,------------------------------~-----------------
:élevage : 274 :
366 : 86 : 15 : 8
:0
:
_____---------------------------------------------------
:bovin : 20 : 17 : 14 : 3 : 2
: 0
:
_____-__-----------------------------------------------
:Caprin : 36 :
67: 9
:l0:
3
:i
:
_________---------_------------------------------------
:Ovin : 39 :
57 : 30 : 52 : 11 : 3 :
_-___--------------------------------------------------
:Commerce:
0 : 15 : 1 : 15 : 1 : 24 :
_________---_------------------------------------------
:bois : 1: 6: 6 : 1:
1
:4
:
________----------_-__________________I_---------------
:nattes :
1: 0: 4 :
0:24
:l
:
_____-__-----------------------------------------------
:Vannerie:
1: 0: 0 :
0:13
:0
:
_____--_-----------------------------------------------
:Cuir : 16 :
0:0:0:0:0
:
_____--_-----------------------------------------------
:Corde : 0 :
0: 0: 0: 0
:0
:
________-----------------------------------------------
:agricult: 6 : 15 : 23
: 333 : 15
:45
:
__-__--------------------------------------------------
:domestiq: 220 : 2
: 298 : 9 : 32
:13
:
_____-__-----------------------------------------------
:Salariat: 0 :
2: 0 : 3: 0
:0
:
___-_--------------------------------------------------
:cueillet: 8 :
3:57 : 6
: 165
:9
:
__-----------------------------------------------------
:forge : 0: 7: 0 : 6: 0
:0
:
-_-----------------------------------------------------
:divers : 0 : 23 : 0 : 0 : 0
:0
:
-------------------------------------------------------
:total
: 892 :
815
: 892
: 815
:892
:815
:
-------------------------------------------------------
13
/1 L

2.2 Spécialisation/diversificatiion en milieu pastoral
Nous avons vu que les individllt; peuvent avoir des occupations
dites dominantes, secondaires, ou tertiaires. Le tableau croisé
entre deux branches d'activite(par exemple, si l'on
croise la branche primaire à ia secondaire) fournit des statisti
ques indiquant le nombre de personnes associant deux activités
économiques. En d'autres twmes, ce tableau croisé identifient
les personnes qui tendent vers la diversification ou vers la spécia
lisation. Dans le cas OF, les activités croisées sont identiques,
on parle de spécialisation. Le tableau #2 ci-dessous nous indique
la compatibilité entre activités économiques.
tableau#2:SPECIALISATION/DIVERSIFICATION
DES PRODUCTIONS
EN MILIEU PASTORAL
_____--------------------------------------------------
: éleva- :agricul- :domesti- : cueil- : autre:
.
. ge2*
:ture2
:ques2
:lette2 : :
_____-_-_---------------------------------------------
éleva- :
gel*
: 15.8
: 18.3
: 17.3
:l.l : 1
I
agricu- :
.
lturel : 0.2 : 1
: 0.4
: 0.2
:0.1 I
domes- :
.
tiques1 : 6.3 : 0.4
: 3.3
: 2.2
: 0.5 ;
cueil- :
.
lette1 : 0
: 0
: 0.1
: 0.5
:0
I
autre1 : 0.6 : 0.2 : 0.2
: 0
:
_____-------------------------------------------------
1= activite primaire
2= acivité secondaire
Dans ce tableau, nous avons en colonne, les activités dominan-
tes et horizontalement les gutivirés secondaires.En ce qui conce-
rne la spécialisation, 15.8% des habitants de Mbiddi ne font que
de l'élevage, 1% ne font que de l'agriculture. 3.3% de cette
population se spécialisent dans les activités domestiques et
0.5% s'adonnent exclusivement à la cueillette. Toutes les autres
activités sont regroupees dans une rubrique appelée "autre" dont
le taux de spécialisation fictif est de 2.4%.
Par contre, l'élevage est associé à l'agriculture par 18.3% de
la population, aux activités domestiques par 17.3% des habitants.
L'élevage est aivlsi très bien associé à l'agriculture aux activi
tés domestiques. A l'opposé la
cueillette est peu associé à
14

‘ .
1'4levage:soit 1.1% des gens pratiquent à la fois l'élevage et la
cueillette.
En conclusion on peut dire que la diversification, stratégie
de gestion du risque(de ne pas atteindre l'objectif qu'est la
subsistance), est relativement bien pratiquée en milieu pastoral.
Donc La vulgarisation de themes techniques agroforestiers
trouve déjà une tendance favorable dans le milieu. La plantation
d'arbres fourragers dans des vergers privés peut contribuer à ,
sécuriser l'élevage qui est une occupation nettement affirmée.
On note que l'elevage bénéficie d'un taux de spécialisation
elevé montrant ainsi que cette activité à elle seule peut assurer
la subsistance des pasteurs bien doté en bétail. Ceci n'est pas
surprenant, cependant il s'avère très important pour le programme
d'amélioration de la production de viande qui a pour cible la
zone Sylvo-pastorale.
En effet ceux dépendant de l'élevage exclusivement pour satis
faire leur besoin de subsistance tendront à destocker plus d'ani
maux car ils ne peuvent pas compter sur une autre production. Par
conséquent leur contribution à l'offre de viande en réponse à la
demande nationale sera plus substantielle. Cette fraction de la
population doit constituer la cible privilégiée des programmes
d'amélioration des productions animales.
On peut pousser le raisonnement plus loin, pour dire que selon
le type de viande dont on veut améliorer la production, il suffit
de choisir de manière privilegiée les populations spécialisées
dans cette activité. Il devient alors plus opportun de s'adresser
aux 0.1% d'individus spécialisés en production bovine si on veut
augmenter la production de viande bovine. Le tableau #3 ci-dessous
donne le niveau d'association des activités au sein de ceux
pratiquant l'élevage.

tableau #3:ASSOCIATION
ENTRE LES DIFFERENTES ACTIVITES D'ELEVAGE
---------__-------_-----------------------------------
.
.
élevage :
:
: toute es- :bovinZ
: caprin2 : ovins2 :
.
:
pèce2 :
.
.
.
:
.
:---------------------------
----
---------------------
:élevage :
.
.
.
:toute es- : 3.4 :
0
.
0.1
I
.
:pècei
:
.
.
.
.
.
.
.
,
.
:
:
: bovin1 : 0

0 . 1
.
0 : 0.5
I
:
.
.
.
.
.
.
.
.
.
: caprin1 : 0
.
0
.
0.3
i 5.5
i
:
.
.
.
.
.
:
.
:
:
: ovin1 : 0
0
4.9 : 1.2
I
.
.
.
.
:
La production de viande ovine revêt un irturêt national lors
de la fête de Tabaski Le Sénégal dans ces di'férents plans de
développement économique et social se fixe comme objectif d'at
teindre l'autosuffisance &.ans cette produc.*,ion grâce à l'intensi
fication de la production. i'ans ce cas aizosi les 1.2% de pas-
tueurs, de 1'ADF de Mbiddi, sp&ialisés dans la production ovine
peuvent constituer une cible privilégiee pour la vulgarisation de
thèmes techniques appartenant à ce domaine.
En conclusion, on peut dire e-de
IGir: unités de production se
révélent tres hétérogènes. Selon le niveau d'association des
activités et de spécialisation
une stratJfication
de ces unités
nous parait pertinente quand r,ii veut intervenir pour améliorer
les productions. Une gestion plus rigoureuse 1es ressources par
le biais de l'aménagement est cependant souhai+able comme le
préconise le programme de lecherche "ASP".
16

3. alphabétisation
L'enquète a aussi permis de colleter une F rie d'information
concernant l'alphabétisation et la scolaris=cion. Etant donné le
faible niveau de scolarisation, cette varjaole n'a pas été analy-
sée. Donc seule la variable alphabétisatian a fait l'objet d'une
analyse. Cette analyse montre que dans 7_ ensemble la proportion
d'alphabétisés est relativement peu é!R,:vée: moins de 10%. Chez
les femmes, 98% des individus sont arklphabètes contre 82% des
hommes. Chez les hommes le nombre d'ïndividus alphabétises cro$t
avec le groupe d'âge. Le tableau $4 résume la répartition de la
population par groupe d'âges et pw sexe selon l'État
d'alphabetisation.
__________________---------------------------------
. groupe d'âge
: alphabète
:
alphabète :
.
.
.
femelle
:
mâle
.
.
.
.
n %
:
n
%
:
__________-___--_-------------------~~--~---------
.
.
.
.
.
589
:6 2.3
I
20
7.9
I
.
. 10 à 14
:6 3.2
: 25
13.8
:
: 15 à 19
:3 1.4
: 26
18.6
:
: 20 à 24
:3 2.1
: 20
20.4
:
. 25 à 29
.
:l 0.8
: 20
19.6
. 30 à 34
.
:2 2.1
: 22
22.9
:
. 35 à 39
.
:l 1.6
: 12
16.4
:
. 40 à 44
.
:l 1.4
:
11
19.6
:
: 45 et plus
:l 0.3
: 72
25.43
:
:total
: 24 1.6
: 2?@
17.7
:
___---__----__-------~~~~-----~------
----s-m-------
On note que la population de 1 -ADF est peu alphabétisé. ceci
révéle une contrainte contournab' s grâce à un programme
d'alphabétisation fonctionnelle qui ne peut que augmenter les
garanties de succès du prograwle "ASP".
17

COMMENTAIRE
La structure démographique de 1'ADF de Mbiddi se caractérise
par une population très jeune dont 65% ont moins de 26 ans. On
peut dire que c'est l'age des projet de mariage et d'accumulation
de richesse. Par conséquent, à cette étape l'on se trouve en face
d'une demande plus accrue de ressources pour fonder un foyer et
s-assurer contre l'avenir en accumulant du capital bétail et en
s'équipant en biens durables.
Pour une population dont le taux d'émigration est faible, la
création de richesse va s'accompagner de consommation de
ressources produites localement. Le grand pourvoyeur de
ressources en milieu pastoral reste la "rente écologique". Ceci
est d'autant plus vrai que les longues années de sécheresse ont
largement affaibli la capacité de subsistance des pasteurs à
cause des pertes de bétail.
Finalement il ne reste à cette jeunesse que les "maigres
ressources pastorales pour faire face à leurs besoins pourtant
très limités. Il est prouvé que quand les dotations en ressources
privées s'épuisent, les humains tendent à sur exploiter les
ressources communes à savoir les éco-systèmes pastoraux. Ce fut
le cas de 1'Accacia senegal ou werek dont les peuplements ont été
saignés à mort durant les longues années de sécheresse pour
donner un sursis aux populations.
Cette particularité de la démographie de Mbiddi, ne laisse
comme alternative que l'augmentation des ressources disponibles.
L-homme, après avoir détruit, devra jouer un rôle de premier plan
dans la restauration des éco-systèmes pastoraux.
L'intensification des productions forestières et végétales
devient une priorité. D'où le grand intérêt qui doit être porté
aux vergers agro-sylvo-pastoraux.
Les changements de comportements notés ci-dessus sont
intéressants à considérer quand on veut aménager
des espaces
gérés en commun et qui ont subi une agression.
En analysant les activités économiques, il est apparu que la
cueillette intéresse un nombre relativement limité de personnes.
Cependant les enquètes "approvisionnement/écoulement des produits
pastoraux" révèlent que la cueillette des jujubes contribue de
manière saisonnière et non negligeable aux revenux des femmes et
des enfants. Cette enquète révèle donc l'importance du jujubier
comme plante à reboisement et relègue au second plan la gomme
arabique qui, du point de vue économique joue un rôle marginal.
18

Pour les habitants, l'elevage reste la voie incontournable
pour améliorer leur sort. Les propositions d'aménagement
susceptibles de rencontrer l'approbation des pasteurs doivent
concourir à améliorer les paturages, la ration alimentaire, les
revenus tirés de la cueillette des jujubes. Jusqu'ici, l'llccacia
senegal a retenu l'attention des autorités scientifiques au
détriment d'autres essences forestières.
Il est de plus en plus évident qu'en tenant compte des points
de vue des pasteurs et en analysant la structure démographique de
la population, les tendances à la spécialisation, une meilleure
garantie de réussite des projets peut iitre obtenue
Les aménagements peuvent constituer une bonne tentative
d'augmenter la capacité de subsistance des pasteurs. Cependant
cette tentative doit être complétée par une étude des circuits de
commercialisation des produits pastoraux. L'étude des contraintes
au développement des produits peut et doit s'accompagner de celle
des contrainte à l'écoulement.
15