Politique de fixation des prix des céréales au Sénégal : synthèse d'études réalisée depuis l'installation de la nouvelle politique agricole
INSTITUT StNlkGALAIS
DE
RECHERCHES AGRICOLES
ETUDES ET DOCUMENTS
POLITIQUE DE FIXATION
DES PRIX DES CEREALES
AU SENEGAL
Synthèse d’études réalisées
depuis l’installation
de la Nouvelle Politique Agricole
0. Ndoye, D. Boughton et E. Crawford
ISSN OSSO-8933
Vol 4 N” 17 1991

ISRA
Institut SMgalais de Recherches Agrkoles
Rue Thiong x Valmy
BP. 3120
DAKAR, Sb!gal
m
212425/21 1913
Telex 61117 SC
TLC (221) 22 34 13
Document réalis par
la Direction des Recherches sur les Systbmes Agraires et I’Economie Agricole
Route du Front de Terre
B.P. 2057
Dakar - Hann
m
320442
Ousseynou Ndoye
Chercheur ISRA
Candidat PhD DBpartement
d’Economie
agricole, MSU
Duncan Boughton
Assistant de Recherche
Candidat PhD Ddpartement
d’Ecoriomie
agricole, MSU
Eric Crawford
Professeur
Directeur du Projet SAR II
Dbpartement
d’Economie
agricole, MSU
0 c ISRA 1991
Conception
et rhlisation
UNIVAL-ISRA

Liste
des acronymes
BAHE
Bureau d'Analyses
Macro-Economiques
CSA
Commissariat
a la Securite
Alimentaire*
GRS
Gouvernement
de la Republique
du Senégal
CPSP
Caisse de Pérequation
et de Stabilisation
des Prix
HSU
Michigan
State
University
HPA
Nouvelle
Politique
Agricole
ISRA
Institut
Senégalais
de Recherches
Agricoles
SAED
Societé
d'Amenagement
et d'Exploitation
des Terres
du
Delta
des Vallées
du Fleuve
Senegal
et de la Falemd
USAID
Agence des Etats-Unis
pour le Developpement
International

Table des ratieres
1.
INTRODUCTION
2.
POLITIQUE DES PRIX CEREALIERS ET REPONSES DE LA PRODUCTION
3.
STABILISATION DES PRIX CEREALIERS ET ROLE DU CSA ET DE LA SAED
4.
PRIX DU MARCHE ET COMPORTEMENT DES COMMERCANTS
4.1.
Coûts et Marges du Secteur
Privé
4.2.
Composition
des Colts
de Commercialisation
4.3.
Marges
de Commercialisation
et
Performance
des
Secteurs
Publics
et Prives
5.
CONCURRENCE DES MARCHES AU SENEGAL
6.
IMPACT DU SYSTEME D'INFORMATION SUR LES MARCHES
6.1.
Objectifs
de I'Evaluation
du BAME
6.2.
Mbthodes
Utilisees
pour 1'Evaluation
6.3.
Impact
du Système d'Information
sur les Prix
6.4.
Fiabilité
des Prix Annonces
6.5.
Suggestions
des
Acteurs
pour
I'AmClioration
du
Systhme d'Information
sur les March6s
7.
COMMERCE DU RIZ AU NIVEAU DE LA SENEGAMBIE
7.1.
Facteurs
Motivant
le Commerce du Riz au Niveau
de
la SénBgambie
7.2.
Quantitgs
de Ri.2 RBexportBes
de
la
Gambie
au
'Senégal
7.3.
Effet
des
Ecarts
de
Prix
sur
la
Sécurite
Alimentaire
et le Bien-être
des MBnages
8.
CONCLUSIONS
REFERENCES

1.
INTRODUCTION
En 1984.
le gouvernement
de la Republique
du Sbnegal
(GRS) a
défini
une Nouvelle
Politique
Agricole
(NPA) dont le but principal
est
de realiser
un niveau
d'autosuffisance
alimentaire
de 80 %
d'ici
l'an
2000. Pour appuyer
la mise en oeuvre
de la NPA et aider
a suivre
et a evaluer
son efficacite.
le Bureau
d'Analyses
Macro-
Economiques
(BAME) de l'Institut
S&negalais
de Recherches
Agricoles
i
(ISRA)
a initie
un programme
de recherches
en 1983,
avec
les
objectifs
suivants
(Newman et al..-
1984):'
a)
etudier
si les
incitations
faites
aux producteurs
et
aux
Bleveurs
sont appropriées
;
‘b)
mener
des
études
sous-sectorielles
sur
les
cultures
d'exportation,
les
cultures
locales
et 'sur
de nouvelles
cultures
;
cl
analyser
l'efficacité
du systeme
de commercialisation.
Le programme
de recherche
du BAME avait
3 principaux
volets
(Newman
et al..
1984)
:
a)
Economie
de la
production,
qui
mettait
l'accent
sur
la
distribution
et l'utilisation
des intrants
(semences,
engrais,
equipement)
et l'adoption
de technologie
amelioree
;
b)
Commercialisation,
qui
traitait
de
l'organisation,
du
fonctionnement
et
de la
performance
de differents
sous-
secteurs
(cereales,
cultures
de
rente,
pêche.
Blevage,
maraîchage)
;
cl
SBcurite
alimentaire
aux niveaux
national,
regional
et des
ménages ainsi
que les compromis
qui en découlent.
L'objectif
principal
des
differents
programmes
etait
de
collecter
des donnees primaires
et mener une analyse
empirique
axee
sur les problemes-clés
du systeme agro-alimentaire
senegalais.
Dans
le passé.
la "croyance
populaire"
etait
la principale
force
motrice
de la politique
gouvernementale.
Le
danger qu'il
y a a compter
sur
' Ce programme
a et& initié
avec
le Projet
Recherche
et
Planification
Agricole
du Senegal.
Contrat
No. 685-0223
financé
par
I'USAID
et exécuté
par MSU.

la "croyance
populaire"
pour la definition
des politiques
agricoles
est que cette
croyance
implique
plusieurs
hypothèses
implicites.
Staatz
(1988)
les Bnumere comme suit
t
a)
les changements
apportes
a la politique
officielle
des prix
definie
au niveau
ministeriel
se traduisent
en fait
par
de
nouvelles
politiques
au niveau
des marches
ruraux
;
b)
les prix
officiels
ont un impact
sur les prix
effectivement
perçus
par les producteurs
ou payes par les consommateurs
;
cl
les nouveaux
prix
changent
suffisamment
les incitations
aux
producteurs
pour les amener a modifier
leur comportement
dans
le'sens
souhaite
;
dl
les producteurs
sont
capables
de repondre
significativement
aux changements
de prix
;
e)
tout
accroissement
de la production
resultant
des nouvelles
politiques
peut être
effectivement
commercialise
;
f)
l'augmentation
de la production
provoquée
par une augmentation
des prix
entraîne
une 'croissance
économique
globale
plus
rapide.
Le present
document
mesure
la validité
de ces hypotheses
dans le
cas du Senegal.
Il résume aussi
les principaux
problèmes
dekeles
par les diffërentes
etudes,
avec une attention
particulier-e
sur les
prix
céréaliers.
Le document
se divise
en six
sections
: 1)
politique
des prix
cerdaliers
et repenses
a la production
; 2)
stabilisation
des prix
cérdaliers
et impact
des organismes
publics
(CSA et SAED) ; 3) prix
du marche et comportement
des commerçants;
4) concurrence
des marches
au Senégal
; 5) impact
du système
d'information
sur les marchés
sur les acteurs
des marches
; et 6)
commerce du riz au niveau
de la Senégambie.
2.
POLITIQUE DES PRIX CEREALIERS ET REPONSE DE LA PRODUCTION
De nombreuses
etudes
empiriques
menees
dans
des pays
en
developpement
ont trouve
que les producteurs
répondent.positivement
aux
incitations
sur
les
prix
en augmentant
leur
production
(Bateman,
1965 ; Dean 1965 ; Oni 1969).
En ce qui concerne
le
Senegal,
les preuves
empiriques
obtenues
a ce jour
ont montre
que

3
le degre
de repense
est
faible
pour
le
mil.
Gaye (1983)
en
utilisant
des series
chronologiques
pour la pbriode
1960-1981.
a
trouvé
une elasticite-prix
du mil de 0.60 aux valeurs
moyennes des
prix
et des quantites,
et de 0.28..en
utilisant
les valeurs
de
1981.'
Gaye a aussi fait
État d'une
Blasticite-prix
croise
pour le
riz
de 0.41
aux valeurs
moyennes.
et de 0.20
en utilisant
les
valeurs
de 1981.
En 1985,
le
GRS a augmente
les
prix
aux
producteurs
de céreales
locales
(mil,
sorgho,
maïs et riz
paddy)
afin
de stimuler
la*production.
L'hypothese
implicite
du GRS était
que les menages ruraux
sont ou pourraient
devenir
des vendeurs
nets
de ceréales.
Comme l'a montre Weber et al.
(1988).
Crawford
(1988).
Ndoye et Ouedraogo
(1988)
et Goetz (1990).
peu de menages tendent
a être des vendeurs
nets de cereales
au Senégal.
Pour cette
raison,
beaucoup
de ménages pourraient
ne pas être en mesure de repondre
au
relevement
du prix
plancher
dbcidé
par le GRS comme incitation
a
l'augmentation
de la production
(Goetz.
1990).
Il
y a aussi
la
question
de savoir
si le relevement
du prix plancher
aura un effet
sur les prix
réellement
perçus
par les producteurs.
Commander et al.
(1989)
ont trouve
que la politique
des prix
n'entraînait
aucune augmentation
de la production
agricole
globale
au Senegal mais a pu, en même temps que d'autres,facteurs
hors-prix
tels
que la réduction
du credit
semencier.
avoir
un impact
sur
l'allocation
des terres
entre
le mil et l'arachide.
Braverman
et
Hammer (1986) ont estime
qu'une
augmentation
de 25 "a du prix
du riz
au consommateur
entraînerait
une augmentation
de 11.3
% de la
production
de mil.
Ceci donne une élasticite-prix
croise
du mil par
rapport
au riz de 0.45 qui est du même ordre
de grandeur
que celle
' L'élasticité-prix
est
une mesure
de
la
repense
de la
production
au prix
et s'exprime
comme changement
de pourcentage
de
la production
en repense
a un changement
d'un
pour cent du prix
du
produit.
L'elasticite-prix
croise
est une mesure de la repense
de
la
production
d'une
culture
au prix
d'une
autre
culture
et
s'exprime
comme changement
de pourcentage
de la production
en
r4ponse
A un changement
d'un pour cent dans le prix
d'un
produit
différent.
Dans
les
deux
cas,
l'elasticite
est
gendralement
Calcul&e
aux valeurs
moyennes
des prix
et des quantite
pour
les
données
analysees:
e

4
estimee
par Gaye (1983).
En 1984, le GRS a augmenté
de 23 % le prix
du riz au consommateur.
Durant
la campagne de 1984, la production
de mil
a augmente
de 34 % comparée
a 1983.
De 1985 a 1987,
la
production
de mil a augmente
de 125 % comparée
a 1983. En 1988.
le
GRS a diminué
le prix
du riz de 18.75
%. Compare a la campagne
de
1987,
la production
de mil
a diminue
de 26 %. Ces observations
indiquent
une
correlation
positive
entre
le
prix
du riz
au
consommateur
et
la
production
de mil.
Neanmoins,
il
faut
les
considérer
avec prudence
puisque
beaucoup
d'autres
facteurs
tels
que la pluviom6trie
ont un impact
sur la production
de mil.
Freud et al.
(1988)
ont élaboré
un modele du secteur
agricole
du Sénegal
et simule
l'impact
de quatre
scenarios
sur la periode
1986-1995
: un scenario
de base. un scénario
d'avantage
comparatif.
un sc6nario
d'autosuffisance
et un scenario
d'intensification.
Dans
ces quatre
scenarios,
seuls
les
prix
du maïs
et
du mil
au
producteur
étaient
endogenes.
alors
que
le
prix
du paddy
au
producteur,
le prix du riz importe
au consommateur
et la population
etaient
exogènes.
Les principaux
resultats
étaient
:
a)
pour le scenario
de base,
dans lequel
les prix
de référence
sont ceux qui ont officiellement
prévalu
en 1986 (c'est-à-dire
70 FCFA/Kg pour le mil
et
le
mafs.
85 FCFA/Kg pour le paddy et
160 FCFA/Kg pour le riz importe),
la production
de mil et de
maïs
doivent,
selon
les projections,
augmenter
de 41 % et de
42%.
celle
-de paddy de 78 % et les importations
de riz de 8,6
% pendant
la période
1986-1995.
b)
pour,le
scenario
d'avantage
comparatif,
dans lequel
les prix
de reference
sont 50 FCFA/Kg pour le mil et le maïs,
60 FCFA
pour
le
paddy
et
150 FCFA/Kg
pour
le
riz
importé,
la
production
de mil
et de maïs
doivent,
selon
les projections,
diminuer
de 38.8 et 28.3 %. la production
de paddy ne,change
pas et les importations
de riz augmentent
de 51.6 %.
cl
pour le scenario
d'autosuffisance,
dans lequel
les prix
de
reference
sont 70 FCFA/Kg pour le mil,
le maïs
et le paddy et
200 FCFA/Kg pour le riz importe.
la production
de mil
et
de
maïs
doive.nt.
selon
les projections;
augmenter
de 18.8 et de

5
34.9
a,
la
production
de paddy
ne change
pas,
et
les
importations
de riz piminuent
de 25.6 %.
d)
pour le scenario
d'intensification,
dans' lequel
les prix
de
reference
sont 60 FCFA/Kg pour le mil et le maïs,
15 FCFA/Kg
pour
le
paddy
et
180 FCFA/Kg
pour
le
riz
importé.
la
production
de mil et de maïs doivent,*selon
les projections,
augmenter
de 6.3 et de 7.2 %, la production
de paddy
reste
inchangée.
et les importations
de riz diminuent
de 4.96
%.
Les
resultats
de
la
simulation
semblent
indiquer
que
les
importations
de riz
diminuent
a chaque fois
que l'ëcart
entre
les
prix de reference
du mil et du riz importé
atteint
120 FCFA/Kg.
Les
importations
de riz
augmentent
si l'écart
est
inférieur
a 120
FCFA/Kg.
Martin
(1988)
a aussi
simulé
l'impact
de diverses
politiques
de prix
sur l'offre
de mil.
de maïs
et de riz paddy.
Il a projeté
que si les prix
de 1986-87
aux producteurs
de toutes
les céréales
(mil,
maïs,
riz)
augmentaient
de 40 %, la production
de mil
augmenterait
de 2 % seulement.
Si
les
prix
aux
producteurs
augmentaient
de 80 06. la production
de mil
augmenterait
de 8 X
seulement.
Martin
a projet4
que si,
seul
le
prix
du riz
au
producteur
augmentait
de 40 ou de 80 %. la production
rizicole
n'augmenterait
dans l'un'ou
l'autre
cas que de 2 % seulement.
Pour
le maïs,
si le prix
au producteur
de toutes
les céreales
augmentait
de 40 %, la production
augmenterait
de 101 %, alors
qu'elle
augmenterait
de 137 % si le prix au producteur
augmentait
de 80 %.
De l'anal.{se
de Martin
(1988),
il
apparaît
qu'il
y a une
réponse
significative
de la production
aux augmentations
du prix
du
maïs,
mais
pas pour
le mil
et
le
riz.
De nombreuses
raisons
expliquent
la faible
repense
pour
le mil et le riz
: le mil est
moins rentable
que l'arachide
même lorsque
les prix
du mil
sont
augmentes
(Martin,
1988).
le manque de technologies
améliorees,
les
contraintes
de terre
et
le
coat
élevL
de l'extension
de
la
riziculture
irriguée
(Shapiro
et Berg,
1988).
L'un
des enseignements
de la simulation
de Martin
est que la
politique
des prix
incitatifs
est une condition
nbcessaire
mais pas

6
suffisante
pour
augmenter
l'offre
de cereales
locales.
Il
est
important
de comprendre
l'interaction
entre
la politique
des prix,
la
technologie
et
les
institutions
(Martin.
1988
; Martin
et
Crawford,
1989 ; Web,er et al.,
1988).
Les enquêtes
récentes
menbes
par ISRA/BAME dans le Bassin Arachidier
vont elucider
l'importance
de la technologie
et des institutions
pour augmenter'la
production
millicole
a l'avenir.
De plus,
le projet
ISRA/IFPRI
finance
par
1'USAID
apportera
plus
de lumière
sur
la
repense
actuelle
de
l'offre
des ceréales
locales.
3.
STABILISATION
DES PRIX CEREALIERS ET ROLE DU CSA ET DE LA SAED
Etant
donne que la repense
de l'offre
de céreales
locales
est
faible
et la production
instable,
les organismes
gouvernementaux
peuvent-ils
efficacement
stabiliser
les prix
et revenus
perçus
par
les producteurs
? Les prix
cbréaliers
jouent
un double
rôle dans le
système
alimentaire
senegalais
et déterminent
le niveau
de bien-
être
des producteurs
et des consommateurs
(Staatz
et al..
1989).
Les
producteurs
agricoles
veulent
de
meilleurs
prix
afin
d'accroître
leurs
revenus,
alors
que l'augmentation
des prix
réduit
les
revenus
reels
des populations
urbaines
et ceux des mdnages
ruraux
qui sont des acheteurs
nets de denrees
alimentaires.
Cette
situation
reflète
ce que Timmer et al.
(1983)
appellent
le dilemne
des prix
alimentaires.
Au Sénbgal.
la production
cerealière
fluctue
considerablement.
Pendant
la pdriode
1979-1988,
les
coefficients
de variation
du
maïs,
du mil
et
du paddy
etaient
de 35 %. 28 % et
23 %
respectivement.
Ainsi,
les
prix
des
cereales
fluctuent
en
conséquence.
Les
recherches
menees
dans
le
Bassin
Arachidier
révelent
que les prix
du mil au producteur
suivent
quatre
phases
distinctes
(Ouedraogo
et Ndoye. 1988a ; Ouédraogo
et Sidibe.
1990):
a)
la periode
de recolte
(octobre-décembre)
ou les prix
du mil
sont bas et se situent
en-dessous
du prix
plancher
fixe
par le
CRS ;

7
b)
la
periode
officielle
de commercialisation
de l'arachide
(Janvier-Mars)
oïl l'offre
de mil sur le marché est réduit,
ce
qui augmente
son prix
;
la période
qui correspond
a la préparation
pour
la saison
hivernale
(Avril-Juin)
où les producteurs
vendent
leur
mil
pour
acheter
des
semences
d'arachide
et
de
l'engrais,
diminuant
ainsi
les prix
du mil (bien
que les prix
soient
toujours
en moyenne plus elevés
que ceux observes
pendant
la
periode
de récolte)
;
d)
la periode
de soudure
(Juillet-Septembre)
où les prix
du mil
atteignent
leur
niveau
maximum.
Il est clair
que tout
projet
de stabilisation
des prix
au
Senégal doit
surtout
cibler
les periodes
de récolte
et de soudure.
Etant
donne que les prix
du mil
sontau
plus bas pendant
la période
de recolte.
les producteurs
qui vendent
pendant
cette
periode
sont
plus defavorises
que ceux qui peuvent
se permettre
d'attendre
et de
vendre
plus tard.
Les principales
questions
qui se posent
sont de
savoir
l'importance
des quantites
de mil vendues pendant
la période
de récolte.
le pourcentage
de menages impliques,
et l'importance
du
nombre de menages qui vendent
pendant
la recolte
pour racheter
plus
tard.
Selon Goetz (1990)
l'hypothèse.
des "ventes
forcees"
(c'est-
a-dire
le fait
de vendre
à bas prix
pendant
la
r6colte
et
de
racheter
plus tard a un prix
plus eleve)
n'est
pas verifiee
pour le
Srd-Est
du Senégal.
Les recherches
actuellement
menees par Ndoye
permettront
d'y
voir
plus
clair
en ce qui
concerne
le Bassin
Arachidier.
Puisque
les prix
du mil Sont plus
eleves
pendant
la
periode
de soudure,
les ménages urbains
et ruraux
a faible
revenu
qui achètent
durant
cette
periode
seront
négativement
affectes
alors
que le nombre limité
de vendeurs
en profite.
Depuis
le debut
de la NPA jusqu'en
1988.
le CSA etait
charge
de stabiliser
le marché
du mil pendant
la recolte
en payant
aux
producteurs
le prix
plancher
fixe
par le gouvernement.
On avait
observe
que les prix
du mil au producteur
etaient
plus bas dans les
localités
où. le CSA n'intervenait
pas que
dans celles
où il
intervenait.
Ceci indique
que la presence
du CSA sur le marche

8
amdne
les
commerçants
a offrir
aux producteurs
un prix
plus
competitif
(Ndoye et Ouedraogo,
1987).
Mais maigre
l'intervention
du CSA, les prix
du marché pendant
la recolte
sont en moyenne plus
bas que le prix
plancher.
L'impact
limité
du CSA s'explique
par
trois
principales
raisons
:
des
ressources
financières
insuffisantes
qui empêchent
le CSA d'acheter
toutes
les quantités
que
les
producteurs
sont
disposés
a vendre
; la
politique
administrative
qui
ne permet
pas au
CSA d'acheter
en petites
quantites
; et
la dispersion
des interventions
du CSA sur
de
nombreux marches.
plutôt
qu'une
concentration
sur quelques
marchés
afin
de réduire
les touts
(Ndoye et Ouedraogo.
1987).
Chose surprenante,
au Sud-Est
du Sdnégal,
75 a 90 % des achats
de céreales
par le CSA proviennent
directement
des producteurs
(Goetz,
1987).
Ceci indique
qu'au Sud-Est
du Sénégal,
contrairement
au Bassin
Arachidier.
soit
les
producteurs
ne vendent
pas
en
petites
quantités
(ce qui est improbable),
soit
le CSA est force
d'acheter
n'importe
quelle
quantite
offerte
par les producteurs,
probablement
a cause de la rareté
des commerçants
dans cette
region
(Fall.
1987).
Dans le cas du riz,
pour lequel
la SAED a mission
d'intervenir
sur le marche,
l'efficacite
du prix
plancher
est
affectee
par
l'évacuation
tardive
du paddy des points
d'achat,
et par le fait
que les producteurs
ne sont
pas payes
immédiatement
lorsqu'ils
vendent
leurs
graines
(Morris,
1988).
4.
PRIX DU MARCHE ET COMPORTEHENT DES CONMERCANTS
Comme le montre
l'expose
precedent.
le prix
plancher
des
cdreales
locales
ne s'est
pas avéré être
un mbcanisme
de soutien
efficace.
Dans cette
situation,
les producteurs
pourraient
trouver
plus
logique
de chercher
d'autres
debouches.
Quelles
sont
les
preuves
empiriques
sur
les
relations
entre
producteurs
et
commerçants
?
Au Senegal.
comme
dans beaucoup
de pays d'Afrique
de l'Ouest.
"l'exploitation"
des producteurs
par les commerçants
a et6 utilisée
pour justifier
le monopole
legal
accordé
aux organismes
publics
et

9
parapublics
(Ndoye et Ouedraogo,
1987).
Ainsi,
le gouvernement
a
toujours
fixe
les prix
des cerdales
locales
jusqu'en
1988. Ces prix
reflétaient
davantage
ce que le gouvernement
voulait
qu'ils
fussent
que les prix
reels
auxquels
les transactions
se faisaient
(Newman
et al..
1987).
Comme
indiqué
,dans divers
documents
du BAME. les
prix
réels
du marché
etaient
parfois
plus
eleves
que les
prix
officiels
annoncés.
Ceci indique
que l'interaction
entre
l'offre
et
la demande a plus
d'influente
sur les prix
que les efforts
faits
par
les
commerçants
pour
exploiter
les
producteurs.
Un autre
argument
souvent
avancé
est que les commerçants
font
payer des prix
eleves aux consommateurs
pour des produits
achetes
à bas prix.
Pour
verifier
le bien-fond6
de telles
allegations,
il est important
de
rbpondre
aux questions
suivantes:
a)
Les
commerçants
integrent-ils
dans
leurs
prix
aux
consommateurs
des marges excessives
?
b)
Quels sont
les types
de coûts
de commercialisation.
les plus
significatifs
et que peut-on
faire
pour les réduire
?
cl
Quelle
comparaison
peut-on
faire
entre
le secteur
public
et le
secteur
prive
en termes
de marges de commercialisation
et de
performance
reelle
?
4.1
CoQts
et
Naraes
du Secteur
Prive
.Pendant
la campagne de commercialisation
1984-85.
des budgets
bases sur les prix
observes
et
les coûts
de commercialisation
des
grossistes
ont montre
des marges
nettes
de 5 a 8 % du prix
de
revente.
correspondant
a des touts
de commercialisation
de 15,8 a
16,5 FCFA/Kg au total
(Newman et al.,
1987).
Une etude plus recente
(Ouedraogo
et
Ndoye,
1988b)
distingue
entre
trois
differents
scenarios
de vente
du mil.
a)
Le grossiste
achète
et vend au niveau
du même march6
Dans cette
situation.
la marge nette
du grossiste
est de 2,94%
du prix
de revente
s'il
n'y
a pas eu de stockage.
S'il
y a eu
stockage.
sa marge nette
est de 3.84
% du prix
de revente.
La
rentabilite
du capital
investi
dans l'operation
sans stockage,

mesuré
comme
le
ratio
de
la'
marge
nette
sur
le
capital
total
investi
(exprimé
en pourcentage)
est
de 2,17
pour
un mois.
Compare
au taux
d'interêt
officiel
de 1;,25
% par
mois,
il
appara.ît
qu'il
y
a un profit
anormal
integri
dans
le prix
fixé
par
les
grossistes.
Cependant,
lorsque
l'on
fait
la comparaison
avec
le taux
d'intérêt
applique
dans
le
secteur
informel
et qui
est
de 3,25
"s par
mois
(Ouédraogo
et Ndoye,'19888),
ou de 7,2
"s par
mois
(Newman
et al.,
1987))
ce niveau
de profit
est
normal.
Avec
le
stockage,
le
rentabilite
du capital
est
de 3,47
%,
c'est-a-dire
plus
que le taux
d'interêtmensuel
officiel
et le taux
calculé
par
Ouedraogo
et Ndoye
(198833).
mais
moins
que
le
taux
estime
par
Newman
et al.
(1987).
b)
Le grossiste
transfère
le mil
du Sud du Bassin
Arachidier
aux
centres
urbains/semi-urbains
en
moins
d'un
mois
Comme le montre
le tableau
1. lorsque
l'on
fait
la comparaison
avec
les
taux
d'intérêt
appliques
dans
le
secteur
informel,
il
apparaît
qu'il
n'y
a un profit
anormal
que
dans
le
cas

le
grossiste
transfère
le mil
a Diourbel.
Cependant,
si l'on
fait
la
comparaison
avec
le
taux
d'interêt
officiel,
des profits
anormaux
sont
realises
dans tous
les cas.
La rentabilité
du capital
pourrait
être
moins
elevee
en realite
puisque
les marges
nettes
portées
sur
le tableau
n'incluent
pas les
rémunerations
des aides
ou les
frais
de nourriture
et de logement
du grossiste
lorsqu'il
transfère
le
mil
(Ouedraogo
et Ndoye,
1988b).
Pour
le riz,
Morris
(1988)
a trouvé
que la marge
nette
dans
le
marche
parallèle
était
de 7,39
"x du prix
de revente.
correspondant
a des
coûts
de commercialisation
de 17,61
FCFA/Kg
au
total.
La
rentabilité
du
capital
est
de
7,98
%. A supposer
que
cette
operation
soit
effectuée
en moins
d'un
mois
(puisque
le
budget
présente
par
Morris
n'inclut
pas
de
tout
de
stockage),
la
rentabilite
du
capital
pourrait
représenter
un
profit
anormal
puisqu'elle
est
plus
elevee
que le taux
d'interêt
mensuel
officiel
et les taux
appliques
dans le secteur
informel.
Cependant,
la marge
nette
n'inclue
pas une'prime
pour
les
risques
d'amende
ou d'autres

11
sanctions
pour non-respect
de la réglementation
officielle,
puisque
la vente
du. riz sur 16 marche parallele
Btait
illegale.
cl
Le grossiste
stocke
du mil pendant
plus de 6 mois
Dans cette
situation,
le stockage
n'est
rentable
que si le
grossiste
peut
avoir
accés au credit
officiel.
Ce n'est
pas dans
l'.intérêt
du secteur
prive
de stocker
a long
terme
si le cr6dit
informel
doit
être
utilise,
étant
donné que cela produit
une marge
nette
n6gative
(Ou&draogo
et Ndoye,
1988b).
Compte tenu du fait
que
les commerçants
comptent
davantage
sur les sources
informelles
pour
s'approvisionner
en capital
que sur les sources
officielles
(Newman
et al.,
1987),
l'essentiel
du stockage
à long
terme
doit
être
réalise
au niveau
villageois
par les producteurs,
ou par l'Etat,
sauf si le cr6dit
officiel
est
disponible.
Ceci a d'importantes
implications
pour l'objectif
'du gouvernement
de substituer
le riz
importe
aux céréales
locales.
4.2.
Composition
des Coûts de Commercialisation
Dans le Bassin Arachidier,
les coûts de transport
repr@sentent
69 "6 du total
des coûts
de commercialisation
(Ou4draogo
et Ndoye.
198823). Par contre,
l'usinage
est l'B16ment
le plus
important
des
coQts
de commercialisation
dans
la Vallée
du Fleuve
Sénegal,
représentant
53 % du total
(Morris,
1988).
Des am6liorations
dans la transformation
et le transport
des
cér6ales
pourraient
avantager
le producteur
et le consommateur
en
diminuant
les cofits
de commercialisation
du riz et du mil.
Dans le
Bassin Arachidier,
le gouvernement
doit
construire
plus de routes,
réduire
les taxes
?I l'importation
de pieces
de rechange,
faciliter
les
importations
de
camions
et
fournir
du
cr4dj.t
pour
l'investissement
dans le transport.
Ceci permettrait
de reduire
les
coûts
de transport
et la concurrence
entre
le mil et l'arachide
pour des services
de transport
rares,
particulièrement
pendant
la
campagne officielle
de commercialisation
de l'arachide.
Pour ce qui
concerne
la Vall6e
du Fleuve
SénGgal., le gouvernement
doit
aider
cl
réduire
les cofits
d'usinage
en facilitant
l'acquisition
de plus de

12
moulins
dans certaines
zones éloignées
de la vallee,
en fournissant
du eredit
aux artisans
locaux
(forgerons)
qui sont
capables
de
fabriquer
un grand
nombre
de pieces
de rechange
a des
coûts
reduits,
et
en accélérant
le
processus
d'électrification
des
villages
puisque
les moulins
blectriques
sont beaucoup
moins chers
à
faire
fonctionner
que
les
moulins-diesel.
Bien
qu'une
augmentation
de l'offre
de services
d'usinage
doive
entraîner
des
charges
d'usinage
plus
faibles,
l'usinage
restera
probablement
Tableau
1
Marges
sur
le Transfert
du Mil
par
les
Grossistes
du Sud du Bassin
Arachidier
aux Centres
Urbains/Semi-Urbains
en l'Espace
d'un
Mois
Destination
de vente
capital
__----
___--.-..
Dakar
-__._---_--
Diourbel
Kaffrine
Kaolack
------._----
.___ -__.------.------.-
._-.--.-
^.
Thiès
-_._..-
--_-- . .
Touba
_~_-_..-_.-_
..--.-_---
. ._- __.._
----_------__-..
- .._._
- .._. - ._..
Ziguinchor -
-----
Source
: Adapte
de Ouédraogo
et Ndoye (1988b).
rentable
parc6 nue les "prix
actuels
de transformation
au seuil
de
rentabilité"
sont
considérablement
plus
faibles
que
les
prix
facturés
par les proprietaires
des decortiqueuses
(Morris,
1988).
4.3.
Narqes
de commercial.isation
et Performanc,.~.s.-d,u_ectRur
Pu-b.'&
et du Secteur
Privé
Dans les marchés ruraux
du Bassin Arachidier,
les collecV.eurs
qui
achetent
auprès
des producteurs
pour vendre
aux grossistes
ont

13
une marge brute
cible
de 5 FCFA/Kq (Ndoye
et Ouedraoqo,
1987 ;
Ouedraoqo
et Ndoye. 1988a et 1988b).
Les grossistes
qui achetent
et
vendent
dans
les
mêmes marches
ruraux
ou qui
transferent
les
cereales
des marches
du Sud du Bassin
Arachidier
vers les centres
urbains
et semi-urbains
ont une marge nette
qui ne depasse
pas 5
FCFA/Kq (voir
Tableau
1).
La marge
fixee
par
le CSA pour
les
cooperatives
et les
sections
villageoises
qui ont stocke
du mil
pour son compte au cours des campagnes de commercialisation
1984-85
et 1985-86
etait
de 5 FCFA/Kq,
c'est-a-dire
du même ordre
de
grandeur
que les marges brutes
des collecteurs
et les marges nettes
des grossistes
(Ndoye et Ouedraoqo,
1987).
De plus,
les commerçants
du Bassin Arachidier
manipulent
des
quantites
de mil plus
importantes
que celles
du CSA. même s'ils
achètent
en petites
quantites.
Les résultats
des enquêtes
pour la
campagne 1984-85 menees sur un echantillon
de 63 grossistes
sur une
periode
de 6 mois ont montré
que les grossistes
manipulent
des
quantites
de mil
cinq
fois
plus
importantes
que celles
du CSA
(Newman et al..
1987).
Une autre
enquête
realisee
en 1985-86
sur un
Echantillon
de 70 grossistes
sur une periode
de 6 mois a revele
que
les grossistes
manipulent
deux fois
plus de mil que le CSA (Ndoye
et Oubdraoqo.
1987).
Dans la Vallee
du Fleuve
Seneqal.
la quantité
moyenne
mensuelle
manipulee
par
les
commerçants
prives
etait
estimee
a 5500 tonnes
de paddy.
c'est-a-dire
2.5 fois
la quantite
traitee
par la SAND pendant
la même periode
(Morris,
1988).
Le deqre
de competitivite
des marches
cerealiers
au Seneqal
est un indicateur
de l'efficacité
avec laquelle
les
ressources
rares
sont
allouees
entre
diverses
activites.
Sur
le
plan
empirique,
la
concurrence
des
marches
peut
s'étudier
selon
plusieurs
approches
differentes
(Harris,
1979)
:
a)
le
calcul
des correlations
des prix
entre
marches
pour
indiquer
le degré d'inteqration
entre
eux ;
b)
l'etude
des relations
entre
les
écarts
de prix
dans
les
marches
et les touts
de transport
;
cl
l'étude
des relations
entre
les variations
saisonnieres
de
prix
et les coûts
de stockage.

14
5.
CONCURRENCE DES MARCHES AU SENEGAL
Etant
donne que le secteur
prive
est trds
actif
en matiere
de
fourniture
de débouchés
aux producteurs,
il est important
de poser
la question
de savoir
si le
comportement
des commerçants
est
discipline
par
la concurrence.
Probablement
a cause'du
peu de
donnees que cela necessite.
l'évaluation
du degre d'intégration
des
marches en calculant
les correlations
des prix
entre
marchés a 6té
largement
utilisée
pour mesurer
la concurrence
des marches,
en
utilisant
des séries
de prix
avec ou sans
trend.
Selon
Harris
(1979),
pour la plupart
des études,
il y a un "manque de logique
entre
les données et la conclusion
tirée".
Contrairement
aux études
précedentes.
Delgado
(1986)
a etudié
l'integration
des marches
au
Nord du Nigeria
en démontrant
comment
le reseau
de marches
est
integre
plutôt
que de se limiter
a des comparaisons
par paire
de
marchés.
Au Senegal,
l'integration
des marches
a rarement
été étudiée
en raison
du manque de données fiables
et cohérentes.
Ndoye (1987)
a tente
d'appliquer
l'approche
de la decomposition
de la variation
du prix
preconisée
par
Delgado
pour
tester
l'intégration
des
marches
du Bassin
Arachidier,
en utilisant
des
donnees
bi-
hebdomadaires
au niveau
des producteurs
pour la période
1984-86.
Les resultats
n'ont
pas confirme
l'existence
d'une
integration
des
marches
; l'hypothèse
nulle
de l'intégration
des marches
a ete
rejetee
au seuil
de 5 %. Etant
donne
qu'il
existe
davantage
de
données
sur
les
prix
grâce
au programme
de commercialisation
cerealière
de l'ISRA,
une seconde
analyse
sera
entreprise
par
Ndoye.
Par ailleurs,
les deux autres
approches
d'analyse
de la
concurrence
des marches
seront
aussi
appliquées
aux donnees
du
Bassin Arachidier.
particulierement
pour la construction
de cartes
saisonnieres
de prix.
6.
IMPACT
DU SYSTEME
D'INFORMATION
SUR LES PRIX
En 1987, le CSA a initié
un système d'information
sur les prix
pour
une plus
grande
transparence
des marches.
Quel a et@ son

,
15
impact
sur les acteurs
du marche ? A-t-il
permis
d'augmenter
la
concurrence
?
L'importance
d'un
tel
systeme peut
être
saisie
a travers
la
citation
de Timmer et al.
(1983)
suivante
: "Les mesures
les plus
importantes
que les
gouvernements
peuvent
prendre
pour
rendre
l'information
sur les prix
du marche plus juste
et assurer
moins de
discrimination
entre
le
petit
producteur
d'une
part
et
le
consommateur
d'autre
part
consistent
a fournir
a l'un
et l'autre
des informations
correctes
et opportunes
sur la situation
reelle
du
marche".
Ceci
souligne
l'importance
de
la
fourniture
des
informations
aux acteurs
du marché en temps opportun,
de la forme
sous laquelle
les
informations
sont
publiees
(français,
langues
nationales,
ecrite.
orale),
du
montant
de
l'investissement
necessaire
pour y acceder,
du nombre de marches
considéré
et des
types
d'information
(prix,
quantite
commercialisée.
production),
des projections
sur les superficies
cultivees
dans les différentes
regions
et les rendements
escomptés),
qui sont autant
de signaux
qui permettent
d'apprehender
la rarete
ou l'abondance
relative
des
differents
produits
agricoles.
Le gouvernement
du Sénégal et la République
Fedérale
Allemande
ont initie
en 1987 un systeme
d'information
sur les prix
mis en
oeuvre par le CSA. Les principaux
élements
de ce système
sont : la
collecte
de donnees
sur les prix
au producteur
et au detail
des
principaux
produits
agricoles
(mil,
sorgho.
arachide,
niebé,
maïs)
; la diffusion
des informations
a la radio
et dans le "Soleil"
; la
fourniture
d'informations
sur les niveaux
des stocks existants
dans
les marchés
ruraux
et semi-urbains
en comptant
le nombre
de sacs
dans ces marches.
En principe,
de telles
informations
augmentent
la concurrence
et permettent
ainsi
une allocation
plus efficace
des ressources,
Le
CSA, a travers
sa collaboration
avec
l'ISRA/BAME,
a 'amelioré
substantiellement
sa méthode
de collecte
et
de diffusion
des
informations
auprès
des acteurs
des marches
(Ouedraogo
et Sidibe,
1990).
Les
sections
qui
suivent
resument
les
objectifs,
les
methodes
et les conclusions
d'une
recente
evaluation
du systeme

16
d'information
sur les prix par le BAME, menée par Ouedraogo
et al.
(1989).
6.1.
Objectifs
de l'avaluation
du BAHE
Les objectifs
étaient
de :
a)
mesurer
le degre
de diffusion
des prix
auprès
des acteurs
des
marches
;
b)
vérifier
la fiabilite
des prix
annonces
;
c)
determiner
l'impact
de ces prix
;
dl
faire
des recommandations
pour améliorer
le systeme.
6.2.
Méthodes
utilis6es
La
population-cible
de
l'evaluation
comprenait
des
producteurs,
des commerçants
et
des consommateurs
de céreales
locales
et de niébe.
Les interviews
ont eu lieu
dans des marches
ruraux,
semi-urbains
et urbains.
Trois
marchés
urbains
ont
et6
sélectionnés
a Dakar,
un marche
semi-urbain
dans chaque
capital
régional
(sauf
Fatick)
et plusieurs
marchés
ruraux
a travers
le
Bassin
Arachidier.
L'échantillon
a été
choisi
au hasard
et.
comprenait
904 acteurs
des marchés
(agriculteurs,
commerçants,
consommateurs).
6.3.
Impact
du Système
Au Senégal,
les
acteurs
des marchés
sont
officiellement
informes
des prix
pratiques
dans les principaux
marchés
ruraux
et
semi-urbains
par
la
radio
ou le
"Soleil".
Les
résultats
des
enquêtes
de Ouédraogo
et al.
(1989)
revèlent
que les producteurs
écoutent
ces informations
à la radio
plus
que les commerçants
et
les consommateurs
(des centres
urbains
et semi-urbains).
Ce dernier
groupe
était
le moins
informe
des prix
annoncés
a la radio.
Dans
les
marchés
ruraux,
les
commerçants
ecoutent
plus
que
les
producteurs.
Les ‘commerçants
et consommateurs
de Dakar
écoutent
plus
que leurs
homologues
des autres
régions.
L'absence
d'ecoute
est due notamment
au manque de ressouroes
pour acheter
un poste
de

17
radio
dans le cas des producteurs
et a l'ignorance
de l'existence
de l'emission
dans le cas des consommateurs.
Seuls 4 % des commerçants
et 5 % des consommateurs
lisent
les
informations
sur
les
marchés
publiees
dans
le
"Soleil"
; le
pourcentage
est nul pour les producteurs.
Les principales
raisons
du faible
impact
des prix
publies
dans le "Soleil"
sont le nombre
limite
des acteurs
des marches qui peuvent
lire
le français
et le
manque de ressources
financieres
pour acheter
le journal.
L'dvaluation
du BAME révele
que. selon certains
commerçants,
de nombreux commerçants
des regions
deficitaires
viennent
dans les
regions
excedentaires
pour y acheter
du mil et profiter
ainsi
des
bas prix
qu'ils
ont entendus
a la radio,
au lieu
d'attendre
que le
mil leur
soit
livre,
ce qui augmente
son prix.
De plus.
selon
les
acteurs
des marches.
le système d'information
sur les marches
leur
permet de mieux planifier
leurs
achats
ou ventes
et de connaître
à
l'avance
les marches
qui offrent
les prix
les plus
avantageux.
A
cet
égard,
l'impact
du système
mis en place
au Senegal
est
similaire
a celui
du Mali.
Selon Dembéle,
Staatz,
et Egg (1990),
l'emission
realisde
a la radio
par
le système
d'information
a
permis aux consommateurs
d'obtenir
des prix
plus bas dans certains
marchés
grâce
a une concurrence
accrue.
Il
s'y
ajoute
que de
nombreux
commerçants
utilisent
les
données
collectees
grâce
au
système
pour
decider
des marches
où ils
vont
acheter
ou vendre
(Dembele.
Staatz.
et Egg, 1990).
6.4.
Fiabilite
des Prix Annonces
La confiance
des acteurs
des marches dans les prix
annonces
a
la radio
ou publies
dans le "Soleil"
peut
être
un indicateur
important
de la necessité
pour
le CSA d'ameliorer
son travail
de
collecte
et
de diffusion
des informations.
Les resultats
des
enquêtes
de Ouédraogo
et
al.
(1989)
montrent
que
66
% des
producteurs,
44 % des commerçants
et 37 % des consommateurs
pensent
que les prix
annonces
a la radio
reflétent
la situation
rdelle
des
marches.
Cependant,
pour ce qui concerne
les prix
publiés
dans le
"Soleil",
67 % des commerçants
et 75 % des consommateurs
doutent
de

18
leur
exactitude,
ce qui
indique
un degre
de confiance
moins
Pleve
dans
les
prix
annoncés.
La
comparaison
des
données
sur
les
prix
des
ceréales
collectees
dans
le Bassin
Arachidier
par le CSA et par
I'ISRA
dans
le
cadre
du programme
de commercialisation
des
ceréalees
rdvèle
que,
pour
le
mil
et
le
maïs,
le
CSA
a annonce
des
prix
au
producteur
plus
eleves
et des
prix
au consommateur
plus
bas
que
ceux
relevés
par
1'ISRA.
Cependant,
les
prix
collectes
par
le CSA
et
1'ISRA
durant
la
periode
d'evaluation
n'btaient
pas
significativement
differents.
6.5.
Suggestions
des
Acteurs
pour
une
Amélioration
du
Système
d'Information
sur
les Marches
Selon
Ouedraogo
et
al.
(1989),
les
acteurs
des
marches
aimeraient
obtenir
les
améliorations
suivantes
:
a)
annonce
et publication
des prix
plus
d'une
fois
par semaine
;
b)
une meilleure
information
des acteurs
des marches
concernant
l'existence
et les objectifs,du
systeme
d'information
sur
les
marchés
;'
C)
utilisation
des autres
langues
nationales
a la
radio
et dans
le
"Soleil"
;
dl
annonce
et publication
des prix
de gros
et des
prix
du riz
importe
et du riz
local.
Le système
d'information
mis en oeuvre
par le CSA est en effet
un pas important
vers
une plus
grande
transparence
des marches
du
Senegal.
Mais
le
CSA devrait
developper
une
methode
rationnelle
d'information
sur le niveau
des stocks
ainsi
que sur les previsions
de
superficies
et
de
production.
Il
devrait
aussi
envisager
d'annoncer
les prix
a la television
comme au Mali
(Dembélé,
Staatz,
et
Egg,
1990).
Enfin,
comme
le
recommande
Egli
(1989),
le
CSA
devrait
mener
une
campagne
d'information
en
direction
des
producteurs,
commerçants
et consommateurs
pour
expliquer
la valeur
potentielle
de l'information
sur
les
prix.

19
7.
COMMERCE DU RIZ AU NIVEAU DE LA SENEGAMBIE
La Gambie et le Sénégal
sont
membres de la CEDEAO dont
les
principaux
objectifs
sont l'harmonisation
des politiques
agricoles
des pays membres et la convergence
progressive
vers
la création
d'une zone de libre
échange.
En 1989, Ndoye, Ou6draogo
et Goetz ont
entrepris
des recherches
pour déterminer
l'importance
du commerce
du riz au niveau
de la Sénbgambie.
Les objectifs
de l'etude
étaient
de determiner
les facteurs
qui motivent
ce commerce,
de quantifier
le volume
de riz
reexportb
de la Gambie au Senegal
et de mesurer
les effets
des écarts
de prix
sur la sécurite
alimentaire
et le
bien-être
des ménages.
Les resultats
ont montr8
que le riz
faisait
l'objet
de contrebande
de la Gambie au Senégal A cause d'un manque
de coordination
des politiques
des deux pays,
avec la conséquence
que les politiques
nationales
de prix ont eu des effets
inattendus.
Les principales
conclusions
de cette
recherche
peuvent
se résumer
en trois
rubriques
: les facteurs
qui motivent
le commerce du riz
au niveau
de la Senegambie,
la quantite
de riz
réexploitée
de la
Gambie au Senegal et les effets
des Ecarts
de prix
sur la securité
alimentaire
et le bien-être
des menages.
7.1.
Facteurs
Motivant
le Commerce du Riz en Sbneqambie
Ce sont notamment
:
a)
La situation
de l'offre
et de la demande de céreales
dans les
deux pays : En 1983, le projet
"Jahally
Pacharr
de riziculture
irriguee
pour petits
exploitants"
6tait
creé .?I 300 Km a l'Est
de Banjul,
droit
vers
le Sud ?I partir
de Nioro
du Rip au
Seriegal.
En 1986, 560 ha de terres
irriguées
(pompage)
pour la
double
culture,
190 ha de riz
de marBe et 430 ha de riz
pluvial
amélioré
dtaient
sous culture
(Von Braun
et
al.,
1989).
Bien que ceci n'ait
pas eu d'effet
significatif
sur la
production
globale
de riz en Gambie (parce
que la production
de riz
de crue baissait
rapidement
suite
à des sécheresses
successives),
il
est probable
qu'il
ait
pu avoir
un impact
significatif
sur le commerce frontalier.
La concentration
du
surplus
de production
dans une petite
zone géographique
et les

20
bas prix
offerts
aux petits
exploitants
du projet
par l'Union
des Coopératives
de Gambie constituaient
un bon creneau
pour
ceux qui etaient
engagés
dans le commerce frontalier
du riz.
b)
Les
politiques
de
prix
et
de
commercialisation
des
gouvernements
: Le Sénegal
a relevé
(puis
baisse)
le prix
officiel
du
riz
au
consommateur
et
maintenu
l'approvisionnement
des marches
par
la CPSP. En 1985.
le
gouvernement
gambien
a lancé
un Programme
de Redressement
Economique
pour stabiliser
la situation
critique
de la balance
des paiements
et reambnager
les politiques
afin
d'encourager
une
croissance
économique
soutenue.
L'une
des
premières
mesures prises
a 6th de liberaliser
les importations
de riz et
la distribution
interne
(Radelet,
1990).
Le secteur
privé
etait
devenu
libre
d'exploiter
tout
écart
de prix
entre
les
deux pays résultant
des politiques
fiscales.
cl
Politique
de taux‘de
change et disponibilité
de devises
: En
janvier
1986,
dans
le cadre
du Programme
d,e Redressement
Economique,
le gouvernement
gambien
a fait
flotter
le dalasi
en etablissant
un marché interbanques
de devises.
Ainsi,
non
seulement
les
commerçants
etaient
légalement
autorises
à
importer
du riz
vers
la Gambie,
mais ils
pouvaient
au::,i
obtenir
autant
de devises
qu'ils
voulaient
au taux de change
du marche.
3)
Les performances
des systèmes
de commercialisation
dansL&
livraison
du riz importé
dans la capitale
et a l'intérieur
du
pays
: En Gambie,
avant
le
Programme
de
Redressement
Economique,
les penuries
de riz étaient
courantes
en raison
du
manque chronique
de devises.
Une fois qu'on
avait
fait
flotter
le dalasi
et libéralise
les importations
et la distribution
du
riz,
on pouvait
s'approvisionner
facilement
partout
dans le
pays,
mais
a des prix
deux
fois
supérieurs
à ceux
qui
prévalaient
avant
la
libéralisation
(en termes
nominaux).
L'offre
assuree
de riz
dans
les
marchés
locaux
.a été
un
facteur
important
qui a encourage
les producteurs
qambiens
ti
augmenter
les
superficies
cultivees
en arachide
Pendant
le

21
Programme
de Redressement
Economique.
Au Senegal,
la CPSP
distribue
le riz importe
a travers
un réseau
de quotataires.
Les marges officielles
nettes
sont fixees
par le gouvernement
et un respect
rigoureux
de ces marges mènerait
géneralement
les
commerçants
a des pertes
(Morris.
1988).
En 1986,
le
Senegal
a
commence
A
liberaliser
progressivement
les
importations
de riz
en permettant
a quatre
societes
privées
d'importer
85.000
tonnes
de
riz
(c'est-a-dire
25 % des
.importations
totales
de la CPSP). Mais l'experience
n'a pas
réussi
et en 1987 la CPSP reprit
contrôle
de la totalite
des
importations
de riz
(Lambert.
1989).
e)
Les qouts
et preférences
du consommateur
: Le consommateur
senbgalais
prefère
le riz brise
a 100 % (Siam) de Thaïlande
a
celui
du Pakistan
ou de la Birmanie.
De juillet
1985 a août
1987, le riz thaïlandais
representait
66 % des importations
en
Gambie et 50 % des importations
au Senegal.
f)
CapacitBs
d'appliquer
la
loi
:
La
frontière
sénegalo-
gambienne
est
tres
poreuse
et
l'interdiction
de
toute
importation
non autorisee
entre
les deux pays serait
d'un tout
prohibitif.
De plus,
au S6nBgal.
l'influence
des
chefs
religieux
facilite
l'introduction
de produits
gambiens
dans
les marches
senegalais.
7.2.
Quantites
de Riz
RBexportBes
de la Gambie
au S6n6qal
Sur la base de la production
et des importations
de riz
pendant
la periode
1985-87,
et en supposant
que la consommation
de
riz par tête
d'habitant
est la même dans les deux pays, la quantite
moyenne de riz
réexportee
de la Gambie au SénBgal
est de 55.553
tonnes.
Egg et al.
(1989)
estiment
que ces reexportations
Btaient
"de plus de 65.000
tonnes
en 1986 et 1987".
7.3.
Effet
des Ecarts
de Prix
sur
la
S&urit6
Alimentaire
et
le
Bien-Etre
des rhaqes
Le Senegal
a releve
son prix
officiel
au consommateur
de 130
a 160 FCFA/Kg en janvier
1985 et l'a
baisse
a 130 FCFA en 1988.

22
Dans le Sud-Est
du Sénegal
et en Haute
Casamance,
90 % du riz
achete
provient
de la Gambie. Dans le Sud et le Sud-Ouest
du Bassin
Arachidier,
les achats
provenant
de la Gambie representent
76 % du
total
acheté.
Sur la base de la quantite
de riz
achetée
dans le Bassin
Arachidier,
il
apparaît
qu'en
achetant
du riz
provenant
de la
Gambie au lieu
du riz
officiellement
importe
par le Senegal,
le
menage rural
parvient
a économiser
4. 000 FCFA en moyenne
(Ndoye.
Ouedraogo,
et Goetz.
1989).
Même aprés la reduction
du prix
du riz
au consommateur
au Sénbgal,
le prix du riz en Gambie était
toujours
inférieur
dans les marches
ruraux
situes
le long de la frontière
sénégambienne.
8.
CONCLUSIONS
Comme l'a
montre
cette
Etude,
la politique
des prix
visant
.3
augmenter
la production
n'est
pas un instrument
tres efficace
pour
stimuler
une augmentation'
significative
de l'offre
globale
de
céreales
locales.
D'autre
part,
les programmes
du CSA et de la SAED
visant
a stabiliser
les
prix
et
assurer
des
débouches
aux
producteurs
n'ont
pas ete très
efficaces.
Ceci limite
l'impact
de
ces organismes
publics
dans la reduction
de la variabilite
des prix
et des revenus
dans le sous-secteur
des cereales
locales.
Cela a
probablement
influence
le GRS a tenter
une nouvelle
experience
en
1988 qui consiste
a ne plus fixer
les prix
du mil et du maïs aux
producteurs
et a ne plus precauniser
aucun projet
de stabilisation
des prix
de la part
du CSA.
Il serait
interessant
d'etudier
le comportement
des acteurs
des marches avec ce nouveau systeme.
particulièrement
l'allocation
des ressources
par
les marches
et l'impact
sur
les
marges
de
commercialisation
et les transferts
des cereales
locales
des zones
excedentaires
aux zones déficitaires.
Nous pensons
que le prix
plancher
des cereales
locales
était
trop
dlevé
puisqu'il
n'etait
pas ajuste
suivant
la taille
de la recolte.
Les analyses
futures
permettront
d'eclaircir
davantage
la question
a partir
des prix
réels
aux producteurs
collectes
après
octobre
1988. De plus,
des

23
@tudes
futures
examineront
certaine&
options
concernant
la
politique
des prix
axées- sÙr les
intrants
qui pourront,
ceteris
paribus.
avoir
un meilleur
impact
sur l'augmentation
globale
de
l'offre
de chréales.
Par ailleurs,
un important
objectif
de la NPA et. du Plan
Cerealier
est de substituer
le riz
importe
aux c6r6ales
locales.
Ceci requiert
que les cereales
locales
soient
Stock@es de manière
adéquate
et rentable.
L'étude
a montre
que le secteur
prive
compte
essentiellement
sur les sources
informelles
pour
avoir
acc&s au
capital.
Dans ces conditions
la rentabilité
du capital
investi
dans
le stockage
?I court
terme n'est
pas excessif,
mais le stockage
?t
long terme n'est
pas rentable
puisqu'il
produit
des marges nettes
négatives.
Pour ces raisons,
le retrait
total
du gouvernement
du
sous-secteur
des ceréales
locales
peut avoir
des effets
négatifs.
Le gouvernement
a encore
un rôle
.ZI jouer
pour
faciliter
le
fonctionnement
du sous-secteur,
particulièrement
en fournissant
du
crhdit
a court
terme
pour
le
stockage
privé
et
la
creation
d'infrastructures
qui sont importants
pour amhliorer
la concurrence
des c@r&ales
locales
par rapport
au riz importe.
Pour ce faire,
il
est
nécessaire,
entre
autres,
de
coordonner
les
politiques
agricoles
entre
la Gambie et le Senégal.
Les transactions
entre
ces
deux pays ont besoin
d'être
suivies
en permanence
pour donner
aux
decideurs
un feedback
sur
les
effets
imprévus
des
politiques
nationales
de prix.
[File:
b:\\psynfr2.w51]