Communication aux 3es Journées scientifiques ...
Communication aux 3es Journées scientifiques
Késcau Biotechnologies Animales
Rabat, 7-9 Septembre 1995

I.,c Sénégal, à l’instar de beaucoup de pays africains est confront ri un grand dCficit en lait. I,a
consomnation nationale est couverte ;i 60 p. 100 par les importations, principalement celles du lait en
poudre.
Les pouvoirs publics ont initié des expériences d’amélioration de la production laitière locale basée sur
l’itnportation d’nnima~tx exotiques, avec l’appui de petites exploita!ions privées.
Ves unités n’ont pu se développer en raison :
- ci’une hrtc niotlalité des vaches importées, duc aux maladies transmises par les tiques en particulier la
rickcttsiose et l’a~~aplas~nose;
- des difficultés d’a~provisionnernent en intrants sut-tout alimentaires;
- de l’inefficacité du système de commercialisation:
- d’une insuffisance dans la gestion technique des exploitations.
I ,‘eIlVirorlnefnellt socio-économique de la production laitière présente donc un certain nombre de
déficiences qui en font une spéculation coûteuse et difficile à mettre en oeuvre.
La dévaluation du franc CFA et l’augmentation des ta.xes sur les produits laitiers importés offient:
cependant, me nouvelle opportt1nit.é aux producteurs privés. Les produits locaux deviennent plus
compétitifs par rapport aux produits laitiers importés.
Le soutien des pouvoirs publïcs devra ètre orienté vers une politique adéquate des prix des intrants
alimentaires, l’encadrement et surtout la formation des producteurs. Car en définitive: la mise en oeuvre
simultunie d’innovations techniques d+end essentiellement des changements qui sonl apportés au plan
de la gestion des exploitations.
Mots-clés : lait, vache laitière, race exotique, gestion, socio-économie,

1-r: tnarch~ mondial du lait est saturé dans les pays indwtrialisés notamment européens. L’Afrique est,
~~KM\\ j elle, marginalisée en dépit de l’existence d’un potentiel animal important. En ei‘fet, bien que
po&dattt 14 o/o du cheptel bovin mondialz le continent africain ne produit que 2,4 % du lait de vache en
misotl d’unt: faible prvducti\\?tc5 du cheptel. On peut rappeler que la produclion s’élève B 200-300 kg de
lait par vache et par an en Afrique contre plus de 3000 kg en Europe !
I ,es perfomlances des pays du Nord ont é\\+demment un coin. On ne produit pas de telles quantités de lait
en laissant les animaux consommer du fourrage grossier etiou rare. La recherche génétique a permis de
sélectionner des animaux de plus en plus performants et sgcialisés, mais également nécessitant LUE
alimentation beaucoup plus riche (ensilage de tnaïs ou de sorgho, tourteaux, céréales).
I .es contre-performances de l’élevage africain tiennent pour l’essentiel au clitnat: à la génétique, a
l’illimettlatiott et aux systimes de production.
Pour le cas @ci tique du Sénégal,la production laitière accuse un lourd déiïcit depuis plusieurs années.
I:n effet, jusqu’en 1993? le pays était tributaire de l’Union Européenne (1J.E.) pour GO p. 100 de ses
approvisionnements.
l~outzutt~ depuis une douzaine d’années YEtat, avec la mise en place d’un projet de développement de la
produ&n laitière, encourage l’installation d’étables laitières privées autour des grands centres urbains.
Dans ce cadre, des vaches laitières exotiques (Montbéliardes et Jersiaises notamment) sont importees et
exploitées dans Ia zone p&i-urbaine de Dakar, région qui accueille 24 p. 100 de la population sénégalaise
et qui consommé, ri elle seule! 40 ri GO p. 100 des produits laitiers itnpo& (El Ketrouci,l993).
IX pr&sent document fait l’analyse de l’offire et de la demande en lait au Sénégal, présente l’état actuel de
la production I&i-urbaine et ses contraintes, puis envisage les possibilités de développement de cette
production.
WITERTXLS ET METHODES
1 - i,e suivi des troupeaux
Dans la zone d’étude, il existe trois systèmes de production laitière
- la production laitière intensive
Ce systètne a été soutenu par les pouvoirs publics par la mise en place du projet de développement de la
production laitière en 1984. Ce projet a bénéficié d’un appui financier de 2 10 millions de francs CFA et
a fonctionné jusqu’en 1993. Dans ce cadre, ont été créées la Cétralait, structure d’encadrement et de
recherches d’accompagnement et Coplait, gmupetnent d’intérêt économique des producteurs de lait.
La C&alait avait pour tâche de contribuer à la création des exploitations ou à faire évoluer celles
existantes. Ses actions reposaient sur le suivi technico-économique des exploitations, l’aide apportée à
Coplait pour la maîtrise des facteurs de production et la formation des bergers chargés de la conduite des
exploitations.
Copiait était chargé de la fourniture d’intrants: aliments, médicaments, semences et de la commercialisation
du tait.

Les caractéristiques principales de ces unités sont :
* la présence de 2 races : la montl~liartlc et la pakistanaise fissur: des multiples croisements entre
la Red sindhi et la Sahiwal). Cette dernière est en ~,oie dc disparition en raison dc sa faible productivité
laitière selon les producteurs. Les animaux étaient exploités dans de petites unités de 1 j 10 vaches
appartenant j des citadins et confiées ri des bergers salari&.
* une alimentation sèche exclusivement i b‘a.se de sow-produits agricoles et agro-industriels. Les
diErentes rations disponibles ont été mises au point par I’ISKA et diffi&es j l’aide de fiches techniques
(Fall et al.: 1991). Les veaux sont séparés de leurs mères dès la naissance et alimentés au seau jusqu’ri l’Q,e
de 7- 10 semaines: date du sel.rage.
* la pratique de l’insémination artificielle avec de la semence de month~liarde iniportéc.
* une prévention sanitaire : vaccinations et lutte contre les tiques.
- La production extensive ou traditionnelle
Le pâturage naturel communautaire est la base de l’alimentation des vaches et chèvres locales. La
cc,mplénlentatioll se limite j la distribution de sous-produits de maraîchage dans les zones qui en disposent,
l.‘achat d’alimentsz inexistant chez les caprins, est pratiqu6 par très peu d’éleveurs chez les bovins.
1.a traite est effectuée en présence du veau deux fois par jour. La production du lait est partagée entre le
veau allaité ct le bouvier. Le sevrage est tardif el inlert’icnt de manière naturelle entre 18 ct 23 mois.
1 ,a reproduction n’est pas contrôlée, les mâles et les femelles ne sont jamais séparés.
Sur le plan de la prévention sanitaire, seule la vaccination poly-valente obligatoire contre la peste et la
péripneumonie contagieuse bovines est appliquée.
- La production industrielle
Elle est le fait de la Société Commerciale Agroindustrielle (SOCA) installée dans la zone en 1988. Elle
exploite la race Jersiaise d’origine danoise.
* Alimentation : les vaches reçoivent une alimentation à base de fourrages cultivés distribués en
vert (sorgho, maïs, niébé et Panicum maximum). Le concentré est composé de sous-produits agro-
industriels et de céréales.
* Reproduction, L.a fécondation est assurée par l’insémination artificielle avec de la semence
importée et la monte naurelle. Des essais de transferts d’embryons ont été réalisés avec succès.
* Prévention sanitaire. Les animaux sont régulièrement vaccinés contre les maladies: peste,
péripneumonie contagieuse, pasteurellose, charbon symptomatique. La lutte contre les tiques est
également menée par douchage avec des insecticides.
* Contrôle laitier. La Soca pratique elle-même son contrôle laitier individuel trois fois par mois
par lecture directe des quantités traites sur le testu incorporé au faisceau trayeur.

1 a ln’oducttw~ lwalc est difiicile ri évaluer en raison de l’inexistence d’un dispositif de contrtj!e laitier sur
1~: plan nnïional. IXe est estim& en 1990 i 1G7.000 tonnes (PNVA, 1992) contre 123.500 tonnes en 1983
(I,.Schmitlin, 1984’). soit un taux moyw de croissance annuelle de 4:2 p, 100.
Sa ~ontrihution ti In satisfXtion des besoins de consommation laitiere du pays est de l’ordre de 40 p. 100
CI~ 199.3. mais elle est estimie j 51 p. 100 en 1394 en raison de la diminution des importations.
1 ,a production provient presque entièrement des élevages traditionnels (bovins, ovins: caprins). In part des
&vages intensifs lGfi-urbains est encore faible sur le plan national (0,G p. 100).
1 .2. I.lvolut ion des importations de lait et produits laitiers
Les importations laitières on1 évolué de f&jn substantielle et assez rapidement (tableau nn 1). La tendance
gc$érale peu1 &re resumée comme suit:
- une augmentation r@ili&re du volume total des importations de 1987 a 1993. Cette croissance résulte
de la libéralisation des importations en 1987. d’une forte consommation urbaine liée ri la croissance
démographique et a I’ef‘fondrement des cours mondiaux consécutifs aux surproductions de lait dans les
pays indwtrialisés.
- un taux d’&ohaion croissant des importations de lait en poudre, témoignant ainsi de l’existence d’une
demande toujours plus importante. Ainsi, de 1987 à 1993, les importations en tonnes équivalent-lait ont
porté pour environ 74 à 88 p. 100 sur du lait en poudre.
1 .es enquêtes de consommation ont montré que GO p. 100 des ménages de la région de Dakar n’utilisaient
pratiquement que du lait en poudre. Son faible coût serait la première motivation d’achat.
l*a dévaluation du franc CFA a mis un terme i cette tendance d’évolution. Les volumes impottés ont
r&gréssé de près du tiers en 1994 par rapport à 1993. Ils baisseront encore en 1995 en raison de
l’augmentation des taxes douanières. En effet, 1’Etat a décidé de modifier sa tarification douanière : chaque
sac (25 kg) de lait en poudre importé doit payer dorénavent 7800 francs CFA (27 p. 100 de la valeur
C.A.F.) contre 480 CFA en vigueur depuis 1987. Le Kg de lait en poudre est vendu au consommateur
a 1800 voire 2000 francs CFA en Mai 1995, contre 1400 frs en 1994 et 700 frs en 1993.

- Perspectives d’&olution de la demande
Il est certain que la baisse drastique du pouvoir d’achat du consommateur s8n&gnlaisY suite j la d&valuation
du franc CFA. a une incidence farte sur sa consommation de lait. Celte co~lsotl~11l;ltion a régressk de près
de 20 p. 100 en 1994: compte tenue de la diminution des importations et si l’on estime que la production
lailiere locale n’a pas significativement augnientci: pendant cette année par rapport j 1993,
M&e si on supyx,se une augmentation de la production 1oc;ale du Iàit de l’amélioration des modes
d’Cievage, la consommation du lait au Sénégal et surtout j Dakar va &re trés affectGe 5 court et moyen
terme, compte tenu du pouvoir d’achat de la population.
2. La production laitière Déri-urbaine
La production locale est insignifï‘ante ri Dakru. Elle représenterait 2 p. 100 de la consommation totale (El
Ketrouci, 1993 ).
2.1. La production industrielle
La production de la Soca revêt une importance capitale dans l’approvisionnement de la région de Dakar
en lait (tableau n”2). Elle fournit la moitié du lait disponible localement.
De 300 génisses pleines importises en 1988, les effectifS de la Soca ont évolué rapidement pour atteindre
900 têtes au début de l’année 1994. Cette situation est la conséquence d’un taux de reproduction correct
(84 p. 100 de gestation), des mises-bas réguliers (360 jours d’intervalle entre vêlages) et une mortalité
limitée (5 p. 100 du troupeau).
Les performances de production laitière obtenues, 3217 kg en 305 jours (Diop et ai., 1992) sont
supérieures à celles rencontrées dans d’autres pays chauds, tels que la Turquie (2553 kg en 305 jours)
(Sekerden et al., 19892 ou l’Inde (1778 kg en 3 14 jours chez des vaches en 3ème lactation) (Matoch et
Tomar, 1983).

( ‘cpendant. ces résultats honorables ne doivent pas occulter l’impact des variations fZquentes de la
comp&tion des rations, fiées en partie ri la disponibilité des matières premières sur la santé et le niveau
de production l;iiti&e. En effet. la pathologie digestive 3 con.stitué la 1 ere cause de mortalitti quelle que soit
I:i tranctx d’i~;,e ricCc!&&.
I.,cs Clcvagçs intensif> C’opiait ne participent qu’à un niveau dc: 20 p. 100 dans l’apI)r”visiorulement dç la
rcgion de liakar CII lair, cn dépit des efÏi,rts humainsz matériels et financiers consentis par 1’Etat pour la
promotion de ce ypc d’élevage. L,a disparition pré:coce des exploitations liée en partie aux fortes mortalités,
les ~IX de v2lagé bas et In faible productivité laitière en sont les principales raisons.
* LII~C mortalité élevée
t lntre 1984 ct 1933, 20 p. 100 des vaches Montbéliardes importCes mouraient durant leur première année
dé prtxcnce au Sénégal. C:e uux était dc 45 p. 100 sur les 5 preniiCres annCes.
1;CS vaches import&es sont très sensibles a la pathologie parasitaire sanguine transmise par les tiques?
première cawe de mortalité. Or: les rickettioses sont des maladies très fréquentes dans la zone (Guèye et
A.. 1986) et 13 prévention n’est touiours pas appliquée de manière rigoureuse. Cette pathologie a causé
30 ii 40 p, 100 des mortalités selon les années.
1.a wconde c;we de mortalit& est la pathologie digestive. Les variations des régimes alimentaires liées aux
ruptures fréquentes d’appro~~isiotlnetllent en intrants alimentaires en sont responsables. Ces troubles
;~limentaires SC répercutent &galement sur la reproduction et la production laitière.
1 .cs veaux avaient un taux de mortalité encore plus élevé. 35 p. 100 d’entre eux naissaient morts ou
mcwaicnt avant le sevrrige. Ces résultats sont bien sur variables d’une exploitation à l’autre fonction de
I:I condrlite générale. C’ertaines perdaient peu de veaux, d’autres par contre les perdaient tous.
* un taux de vêlage bas
Sur la p&iode d’étude, les taux anntrels de vêlage oscillaient entre 35 ~100 et 72 y. 100. Les avortements
ktaient nombreux : leurs taux variaient entre 10 et 20 p. 100. Les intervalles entre vêlages étaient longs :
525 -1 i- 161 jours. Il faut 2,6 inséminations pour une fécondation.
Les causes peuvent être d’ordre pathologique, alimentaire , humaine.. .
Les maladies parasitaires sanguines provoquent de nombreux avortements (Thibault et al., 1985). De
même, l’absence de complément minéral vitaminé dans la ration, observée de nombreuses fois, augmente
le nombre de chaleurs fugaces (Liagre, 1988). En période de restriction alimentaire, c’est le retour en
chaleur qui est retardé, surtout chez les primipares.
La surveillance des chaleurs incombe aux bergers. Ils assuraient en plus la traite, le transport du lait
jusqu’au point de collecte, l’achat et la distribution des aliments.. .Les moins eonsciei&lZ +tiaient
l’exploitation le matin après la traite et la distribution des aliments et ne revenaient que le soir,
La qualité de la semence utilisée est également un facteur déterminant. L’utilisation de semence
défectueuse, suite à des fautes de manipulation de la bonbonne d’azote, ou des ruptures de stocks avaient
Fait chuter les taux de mises-bas à 40 p. 100 en 198647.

i ,zs iactatiotis sont très Iottgues~ 447 i-<- 186 JOLU’S. SU p. 100 des I:U:ttiotts &passenl 1i.J mois. C:eci
carsct&ise les vaches ayant des performances di: reproduction médiocres ou parfi)is donr 13 période Je
~arissemcnt a été trhs L;ourte et1 raison de Icurs bonnes productions laitiètu.
I es durées courtes~ tttf~rieures ti 250 jours ittdtcluettt souvent des prohl&mes de rickettsioses: de ttl;tmtt~i~cs
ou de non extériorisation du potentiel Initier suite j des troublcs ou cottlraitttes alimetttairci;.
(‘ottclusioti
Apres tint: phase d’expansion de l’op6raliott laititi entre 1984 (12 unités) et 1986 (46 unités) dkz ii
l’engouement sttscité par la nouveauté de la r;tcc~ IWLIS avons observé une phase de déclin (abandon de
cet-tains producteurs, réduction du cheptel pour ceux qui avaient décidé de continuer). IDe ces
exploitations, il n’en restait que 8 en 1994. T,c manque de maitrise des fitctcurs dc production2 I’insufTîsattce
clans la gestion des exploitations tin son1 les principales causes.
2.3. I,‘élevage traditionnel
En raison de la productivité individuelle uscz limit2e, de l’ordre de 0,5 it 1 litre par vache et par jour et
i dc 0.05 A 0.4 litre par ch&w et par jour: la production péri-urbaine 3 partir des troupeaux traditionnels
est de 30 p. 100.
1 .a production laitière est j son plus haut niveau de .TuilIet a Octobre~ période correspondant 3 la saison
des pluies er au cours de laquelle le dispottihle fourrager est suffisant tant en qualit qu’en quantité.
1 ,t: mode de conduite extensif a comme conséquences une productivitt: laitière faible? une tnortilitti des
veaux trés élevée (15-X) p. 100) et un taux de reproduction très faible (30-50 p. 100 de mises-bas).
Nous avons constaté que l’existence d’une production intensive n’a pas influencé de manière positive les
pratiques des éleveurs traditionnels, en matière de complémentation, de suivi sanitaire etc. Les dificultés
d’approvisionnement en intrants constituent d’après eux une des contraintes majeures.
CONTRAINTES MAJEURES DE LA PRODUCTION LAITIERE
Alimentation
- Accès au pâturage
Le probléme essentiel des troupeaux traditionnels demeure l’accès au pâturage et la suwie des troupeaux
de plus en plus nombreux. Les pressions agricoles et urbaines, la sécheresse ont induit la régression de la
biomasse végétale disponible dans la zone péri-urbaine de dakar.

- ;tpprovisionnemcnt cn intrauts alinwnt;tircs
I a l~oduction lailiere est un grand consutnnlareur d’intrants alimentaires. I In ~ipprovisionnemenr régulier
w produits de qualit est l’une des conditions de réussite des unités de production.
1 ,es sous-produits iitilisahles par les animaux son1 nombreux et variés mais pose~~t pour la plupart un
1~~~1~Ième d’accessibilité et de disponibilitc en raison de leur prix: des conditions de livraison.
- l .e son de blé est sorli du circuit de commercialisation par le producteur qui fàbrique maintenant son
prupre aliment.
- 1 ,a coque J’arachide est utilisée comme combustible dans les chaudières des huileries en remplacement
du fltel. Ainsi: pour la coque en provenance des décortiqueries artisanales, c’est l’âpreté de la concurrence
(utilisaiion forte en aviculture) qui explique un prix élevé (25-30 francs CFA/kg ), pour une matière
prcniiérc qui n’a qu’une bible valeur alimentaire.
- La mélasse et les tourteaux d’arachide sont exportés en priorité. Ils ne sont disponibles que lorsque les
commandes ext&ieures sont satisal$tes. Par ailleurs: pour la tnélasse’ le fournisseur n’accepte plus de
vendre en de petites quantir&s (tnoitts de 10 tonnes). Vendue à 55 francs le kg, elle ne peut ètre achetée
que par les producteurs dont la trésorerie est importante ou par un groupe d’exploitants organisés.
i‘cs quelques cas suf‘fisent a démontrer l’ampleur du probl&me. Chaque produit est susceptible d’être en
rupture d’approvisiomtemetl~, etwainant aussitôt un changement du régime alimentaire des animaux. Cette
contrainte n’a jamais pu erre levée depuis le début des importations des vaches fortes productrices de lait
en 1976 (Denis: 1981: 13a Diao: 1987).
C’ommercialisation du lait
(‘oplait n’a jamais pu commercialiser la totalité de la production de ses membres. Il ne prenait en charge
qu’entre 15 et 20 p. 100 du lait produit journalièrement. Le reste étant vendu par les éleveurs eux-mêmes.
I ,a lait cru collecté était revendu en l’état et en vrac. Le système de distribution au niveau de 7 kiosques
(à partir de 1988) ne permettait pas d’écouler de grosses quantités : retard dans les livraisons, diminution
des quantitt5 livrées en périodes favorables (ramadan).
1 ,es eleveurs subissaient beaucoup de pertes liées aux conditions de conservation à la non maîtrise des
conditions de caillage (température, flore bactérienne, durée). Le lait est caillé traditionnellement à la
température ambiante subissant une fermentation naturelle de 24 à 36 heures selon la saison,
Les industries laitières fonctionnent en deçà de leur capacité 140 à 60%) et devraient donc pouvoir
théoriquement absorber la production laitière locale. Coplait avait pris contact avec elles, mais des
obstacles s’étaient présentés. Il y avait une inadéquation entre les quantités proposées par Copiait (1000
litres par jour au maximum) et les possibilités c& traitement de ces usines. Le prix proposé par les usines
ne dépassait pas 80 francs CFA alors que le tneilleur coût de revient du lait obtenu chez les éleveurs était
de 120 francs le litre en 1987. Un troisième problème soulevé est celui de la propreté et de la qualité du
lait : mouillage du lait, mélange de toutes le productions lors de la collecte, absence de mesure des taux
butyreux et protéiques.

(;cstion <les exploitations
I.,es saches importCes montbélirrtde ainsi qu’une partie du chcptcl de races 1~~~1~s appartiennent à des
citadins qui en coriiienl la gestion i des bergers salariés. 1 ,t: comportement de cellains de ces propriétaires
(suivi irregulier de leur exploitation: non respect des conseils donnés par l’encadrement, changement
tiéquent de bergers for~n&)~ laissent supposer que leur intérêt se situe parfois au niLfeau du simple loisir.
II s’agissait souvent d’individus reunissant de grandes capacités financières au regard desquelles, les
invcstisscmcnts sur l’élevage laitier peuvent paraitre faibles. Ces agissements ont des cuns~quetws sur les
performances techniques. mais également sur la santé fïnanci&e des exploitations.
I ,a dévaluation du franc WA en 1994 el l’augmentation des taxes douanières sur Ie Iail importk en 1995
olGwt des opportunités de croissnnce à la production locale. La Soca a toujours eu une part importante
d’invendu de lait depuis son démarrage (Sall, 199% et El Ketrouci, 1993), malgr6 qu’elle ait opte pour une
production de qualité, avec pasteurisation et ernhallage des produits. Depuis la dévaluation, elle n’arrive
plus zi satisfaire la demande.
1 .e lait stérilisé en importation directe cofite selon le pays d’origine, la marque et le lieu de vente : 600 $I
650 frs CFA Je litre. J1 semble par conséquent que Je Jait frais pasteurisé (550 francs le litre) puisse Je
Conctirrencer au niveau des prix. Cette concurrence peut d’autant plus être f&orable au lait local, qu’un
lait sain: de qualité correspond au besoin des dakarois amateurs de lait frais.
On peut donc espérer assister à une augmentation sensible de la pro&ction à moyen et long terme, mais
ti conditions que Etat prenne des mesures d’accompagnement. Certes, des initiatives n’ont pas manqué
en faveur de la création d’un élevage laitier dans le pays. Cependant, aucun programme ou plan d’action
n’a éte envisagé pour encourager l’éleveur traditionnel à effectuer des aménagements et des améliorations,
même les plus élémentaires, au niveau de sa production de lait (BA DIAO, 199 l).Or l’organisation et
l’amélioration des systèmes existants peuvent ftire naître l’espoir d’une r&ssite? meme modeste, susceptible
d’augmenter la production intérieure.
.
- le cheptei est très adapti aux conditions icologiqws et techniques de l’élevage traditionnel, mais présentz
une production laitière très limitée. Le recours ri des femelles métissées ayant une finalité laitière plus
marquée, pourrait être envisage si les techniques d’élevage évoluent dans le sens d’une intensification des
prodwtions animales avec une valorisation plus importante des sous-produits agricoles et <agro-industriels
disponibles dans la zone. Dans ce cadre, les races exotiques déja introduites au Sénégal (Montbéliarde et
jersiaise) peuvent servir de suppon aux inséminations artificielles a effectuer.

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