I~'APTI'IUDE A M RRODUCTION DE VIANDE CHEZ LE ZEBJ ...
I~'APTI'IUDE A M RRODUCTION DE VIANDE CHEZ
LE ZEBJ GOBI&4 w SENErA
Par JP. DE2fIS et A.I. THIOLGANF
ler Congr+s rmndial de génétique
appliquée à l'ETLevage
MDRID 7 au 11 octobre 1974

INTRODUCTION
Le zébu Cobra ou zébu peul sénégalais est connu depuis fort
longtemps pour ses capacités bouchères remarquables, Depuis 1955, les
performances de cet animal sont systématiquement étudiées et une sélection
a &é effectuée au Centre de Recherches zooteclmiques de DAJBA-DJOLOFF.
L9aire d'extension de lpanimal est le Nord Sénégal, le berceau du Cobra
se trouvant dans la r&ion du Djoloff. Depuis 1969, des études ont été
entreprises pour tester la valeur de llani.mal en embouche intensive dans
la r&ion dakaroise, centre de consommation très important. La réussite
de ces expérietxes a conduit à 1'installation de ranches d'er&ouche privés
dans la m&ne r£gion.
Dans cette courte communication on se propose de mettre en
évidence les qualités bouchères de cet animal et de montrer ses possibi-
lités d'amélioration.
CLlYKIUT.iOGIE XPPKIREDU NORD SENEGAL
Le climat de la zone Nord du Sénégal est du type tropical sec.
Il existe au cours de lvannée deux saisons bien différenciées : la saison
des pluies qui dure en moyenne 3 mois (juillet à septembre) et une longue
saison sèche de 9 mois.
Les températures moyennes sont élevees, la moyenne annuelle
au niveau du C.R.Z. de Dara est de 28OC. IL'évaporWion est in&ense,
l'hygrometrie moyenne annuelle basse (49 p.100).
La pluvic&trie est faible, inférieure à 400 mn.
La distribution et la tipartition des quantités d'eau sont
très variables d'une année à l'autre (1969 - 776 mm, 1970 209 mn),
Mais depuis 4 années, la pluviosité est devenue plus faible (250 mn en
moyenne) avec des périodes de sécheresse intercalaire qui aggravent encore
la pauvreté des pâturages (53 jours en 1972). Ce phénomène a une influence
très importante sur les conditions d'entretien des animaux.
.* /
. .

FG%JLTATS
l- Performances du zébu dans l'élevage traditionnel
Sont vendus sur le marché de Dakar, deux types d'animaux :
- d'une part l'animal directement acheté en brousse et vendu en l'état ;
- d'autre part l'animal dPembouche artisanale.
En général les performawes moyernes des carcasses à l'abat-
toir sont tis faibles puisque la moyenne annuelle est d'environ 140 kg
pur des animaux âgés. Par contre, d'excellentes carcasses sont obtenues
avec les animaux d'embouche paysanne (entre i3 et 400 kg).
En effet, des paysans de certaines régions proches de l'ag-
glomération dakaroise choisissent quelques animaux augurant bien de
leurs performances futures et le's engraissent chez eux 2 l'aide de tous
les sous-produits agricoles, des restes ménagers. Ils achètent de plus
certaines quantités de paille d'arachide et de suppl&nents pour ccmplé-
ter la ration distribuée. Les carcasses obtenues sont d'excellente
2- Performances des zébus Gobra en embouche industrielle
Depuis 1969, des essais sont poursuivis dans le domaine de
l*embouche industrielle. Les animaux utilisés proviennent tous de
l'élevage traditionnel et sont embouchés à l'aide de rations conte riant
des composants variés (coque dsarachide mélassée, paille de riz, graine
de coton... 1 durant une p&icde moyenne de 3 à 4 mois.
Les performances obtenues sont en général excellentes et
démontrent les excellentes aptitudes des animaux utilisés.
Cependant ces r6sûLtats sont différents suiivant les ani-
maux utilisés on peut en effet adresser à des jeunes dont le gain de
poids, au cours de la période d'embouche bénéficie du phémmène de
croissance compensatrice et qui permettent donc d'obtenir des gains
de poids journaliers Q-6, importants. Des animaux agés peuvent être
engraissés et dans ce cas ce sera moins le gain de poids obtenu que
l'am&lioration de la qualité qui sera recherchée.
l . /
. .

3
.
La qualité finale sera donc plus faible chez les animaux plus jeunes.
D'autre part, les mâles pourront ou non être castr&.
Le tableau no'1 donne une récapitulation des résultats obtenus au cours
de diverses expériences pratiquées au Laboratoire national de 1'Elevage à Dakar.
Tableau no1 : Performances du zébu Gobra en embouche industrielle
1
1
z
3
Lt
3
D
/
-4
Mâles entiers
Boeufs Entiers Castres
Boeufs 1
Catégories d'animaux
3 à 5,ans
7-10 an$ 3-5 ans 3-5 ans 7-9 ans
I
l
l
.Durée unbouche en jours
12'1
122
144
147
126
84
Poids moyen début essai
246,5
248,O
349,8
-
Poids moyen fin essai
375,3
318,O
425,8
-
Gain moyen en kg
1 129,7 1 70,6 1
76,0 1 125,0 1 84,0 1 67,0 j
Gain moyen/jours en g.
1080
585
528
850
666
800
Indice de consommation
moyen
632
10,3
14,X
7,4
995
98
Rendement des carcasses
55,9
52,0
55,2
57,0
53,0
57,4
en fin d'essai
3 - Amélioration des carcasses provenant de l'embouche
Une étude systématique des carcasses a été effectuée sur l'ensemble des
animaux embouchés et des témoins. Une synthèse a été faite à ce propos et a permis
de montrer que les modifications intervenues au cours de l'w&ouche sont d'une
part quantitatives (poids des carcasses, rendement commercial, rendement vrai) et
d'autre part qua,,
l;t-atives mesurées par l'indice de muscle (rapport épaisseur de la
cuisse x 100 sur la longueur de la carcasse) l'indice de <gras (rapport poids gras
de rognon x 100 sur poids carcasse froide), et l'indice d'état de viande ou dc com-
pacité (rapport poids de la carcasse froide sur la longueur de la carcasse en cm).
Si l'on s'adresse à des anbaux âgés, les témoins ont des rendements mo-
yens commerciaux de 48 et 51 % et les rendements vrais dépassent rarement 60 %.
Llindice de muscle est de 16-17, celui de gr& de 0,s à 1,5, celui d'état de vian-
de de 1,25 à 1,50.
Après emboucheg le rendement commercial gagne 3 à 4 points donc une fai-
ble augmentation alors que le rendement vrai peut atteindre 65 et 66 %. L'indice
de muscle devient 21-22 et l'indice de %gras 1,5 à 3. Lvindice de compacité reste
assez faible 1,8-2, traduisant une conformation bouchère relativement mauvaise.
Pour les animaux jeunes (taurillons et bouvillons de 3 à 5 ans), les
mêmes phénomènes sont observés. Chez les taurillons Gobra, on note une augmenta-
tion de 64 % du poids des carcasses en 4 à 5 mois d'embouche. Les rendements sont
augmentés de 6 à 10 points, l'indice de muscle de 3 à 6, lsindice de gras est
I
l ., .*

4
décuplé. L'indice de compacit6 augmente, mais reste cependant infkkur ou peu
différent de 2.
En r&um&, le Gobra présente une bonne aptitude de production. Une ali-
mentation rationnelle permet d'obtenir des carcasses fortement améliorées.
4- Extériorisation des potentialités du zébu Gobra
Il a été noté, dans le chapitre précédent, un certain nombre de fai-
blesses des carcasses en particulier au niveau de l'indice demuscket de l'indice
de compacité. Lorsque les animaux arrivent de brousse pour être embouchés, ils
ont disposé jusqu'alors d'une alimentation très fluctuante au cours de l'année
et extrêmement pauvre durant les longues périodes de saison sèche, ce qui a eu
des conséquences importantes sur leur croissance. On a donc distribué à des jeunes
animaux Gobra une alimentation équilibrée à volonté afin de remédier aux mauvai-
ses conditions d'entretien durant la croissance et de mettre en évidence les con-
séquences de cett e amélioration de l'état d'entretien.
Sur le plan de la croissance, cette amélioration est très nette comme
en témoigne le tableau n02.
Tableau no2
Nais-
6
12
sance
18
24
30
36
42
T
Nombre
14
15
14
14
14
10
10
7
Poids
Extériorisés
moyen
21,3
126,3
248,7
381,2
490,3
573,0
634,2
659,2
Intervalle de
confiance f_
,l > 6
1292
18,l
18,l
24,2
23,6
25,5
44,3
Nombre
227
162
199
145
95
68
65
63
Témoins
Poids moyen
25,0
96,2
144,o
196,6
259,6
312,6
364,3
424,4
Intervalle de
confiance F.
o 5 5
2 9 7
'+,O
6,l
7,8t
936
13,3
14,0
Les gains de poids sont très différents entre les deux lots (par exem-
ple 736 g contre 266 entre 6 et 12 mois respectivement pour les r&les extériori-
sés et les temoins).
En ce qui concerne l'ranalyse des carcasses obtenues, les rksultats ap-
paraissent au tableau no3 qui donne une comparaison entre différentes catégories
d'canimaux.
On s'aperçoit par conséquent que les performances du Gobra sont forte-
ment limitées par la nourriture insuffisante dont il dispose durant sa croissance
et que les potentialités sont très fortes.
-/ .

‘Q m
E
1

t
<.

5
Il faut dire que les animaux expérimentaux extériorisés sont issus du
Centre de Recherches Zootechniques où le Gobra est sélectionné depuis 1955. Les
animaux utilisés ont été pris au hasard dans la production au fur et à mesure des
naissances de l'année 1968. Ils sont par conséquent am&liorés sur le plan géné-
tique par rapport aux animaux à lgextérieur de la station.
Les pourcentages de contenu de panse diminuent, de même que ceux du Sème
quartier. Par contre, l‘indice de gras est très augmenté, de même que la longueur
de carcasse et l'épaisseur de la cuisse.
L'indice de compacité est augmenté, les animaux extériorisés ont une
carcasse plus longue, *mais en même temps portent relativement plus de viande que
les autres animaux observés.
En ce qui concerne les proportions des différents morceaux de viande,dif-
férentes découpes détaillées ont Sté effectuées (découpe anatomique, découpes de
demi-gros). En ce qui concerne la découpe anatomique, une comparaison a été faite
entre le Gobra et des résultats concernant le Charolais (tableau n*4>.
L'indice de ccmpacité est peu différent 2,72 pour les châtrons charolais
contre 2,64 pour le Gobra. D'autres exemples chez le Gobra extériorisé confirment
cette observation (30 mois = 2,74 et 2,57 - 40 mois = 2,78 et 2,641. Des diffé-
rences importantes apparaissent dans le poids relatif des différents muscles :
long vaste, psoas, long dorsal, en général muscl@de lère catégorie. Les propor-
tions d'os et de gras sont plus importantes chez le zébu Gobra (rm.~cles 64,3 %,
os 15?6 %9 gras 19,9 %>.
En découpe de demi-gros, on remarque des variations peu sensibles au
niveau de lsépaule. 'Les proportions de panneau diminuent des animaux témoins aux
animaux extériorisés. Les proportions du pis restent 2 peu près constantes alors
que l'aloyau augmente chez les animaux embouchés et extériorisés. Pour le filet,
les valeurs sont à peu près constantes quoique légèrement am&.liorées chez les ani-
maux embouchés (tableau nos).
En r&umé, les excellentes aptitudes de l'animal se confirment, mais il
reste une certaine faiblesse au niveau de l'aloyau et de la cuisse. L'embouche et
l'extériorisation ont déterminé une augmentation globale du poids de carcasse,
quelquefois une tiification des rapports pondéraux en faveur des rrwceaux de meil-
leur choix et le plus souvent des rapports inchangés.
. ./ . .

(Izhamlais
,-,. I
wi
p.lcE
KS
P-S-
- s e
f2amiqise
I
1
f
.

f
Tablmu no5
Ténoins
Ehbouche
Extériorisatim
mule
23,0
29,8
24,6
24,5
26,6
28,7
1
Cuisse
3a,9
33,8
25,l
23,9
26,0
24,5
n?aindec&es
10,3
1 ¶0,7
Pis
10,9
Alcyx~+aiguiUette
banme
5,8
Filet
198

5 - Amélioration des qualit& organoleptiques
Sans que cet aspect de l'am&lioration de la carcasse ait été étudie
d'une fason systématique, l'unanimité s'est faite sur l'augmentation de la qua-
lité de la viande en particulier chez les animaux âg& et sur les animaux exté-
riorisés. Les caractères relevés sont une finesse de viande supérieure et la pré-
sence d'un marbre correct. Les bouchers de la place ont acquis cette viande sous
l'appellation d'extra.
6 - Probl&nes économiques
Les résultats techniques obtenus sont excellents, mais le problème
de la rentabilité économique de l'opération d'amélioration se pose. En effet, plus
que les performances obtenues, c'est le coût de production du kg de croît ou du
kg amélio& sur le plan de la qualité qui orientera le choix.
Les meilleurs rC%ultats ont été obtenus au Sénégal pour des relations
à base de coque d'arachide, de mélasse, de farine basse de riz, de son de maïs
avec ou sans graine de coton.
En ce qui concerne les animaux extériorisés, le protocole expérimental
se proposait uniquement d'extérioriser les possibilités des animaux, et donc les
considérations purement économiques n'ont pas été abord&.
7 - Amélioration des performances des femelles
Les femelles ont un rôle important à jouer dans l'aptitude à la prc
duction de viande du troupeau.
En effet, actuellement en brousse, les performances des femelles sur le
plan de la reproduction sont très faibles. Par contre, lpanimal sélectionné en
station montre des possibilités am&iorées et encore plus importantes lorsque
llalimentation est très amélio&e. Le tableau no6 rend compte de ces données.
/
l . . .