INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE DES...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
.
DES PAYS TROPICAUX
Note préliminaire sur les effets
expérimentaux de l’aflatoxine
chez les bovins tropicaux,
par H. CALVET, R. BOUDERGUES,
E. DISCACCIATI et Mme M. CLICHE
Tome XIX (nouvelle sh-ie)
No 4 - 1966
-
-
v1ci0T FRÈRE~, ÉDITEURS
23, rue de l’École-de-Médecine, PARIS-VI’

?
Rev. Elev. Med. Vet. Pays trop., 1966, 19, 4 (545-565).
Note préliminaire sur les effets expérimentaux
de l’aflatoxine chez les bovins tropicaux.
Effets de l’aflatoxine sur la vache laitière
et sur le jeune nourri à la mamelle
Par
Ii. CALVET, II. BOUDERGUES,
E. DISCACCIATI et Mme M. CLICHE
RÉSUMÉ
Cette première expérimentation se situe dans le cadre d’un programme à
long terme sur les effets de I’aflatoxine chez les bovins tropicaux.
Elle a pour but de rechercher chez la vache en lactafion, recevant une dose
expérimentale volontairement forte de 1,5 mg d’aflatoxine par jour, les désor-
dres susceptibles d’être produits, chez la mère et chez le jeune.
Alors que les adultes semblent résister à l’intoxication, les répercussions sont
plus sensibles chez le jeune qui accuse un retard de croissance significatif.
Les troubles observés chez les veaux à la mamelle paraissent liés à la présence
d’aflatoxine dans le lait.
Depuis la mise en évidence par les chercheurs
l’organisme de la vache en lactation et sur le
anglais ALLCROFT, SARGEANT et CARNA-
jeune nourri à la mamelle. Le toxique est admi-
GHAN en 1960 (1) (2) (3) (4) (5) (6) de la présence
nistré journellement, dès la mise bas, à la vache
d’aflatoxine,
métabolite de I’Aspergillus flovus
en lactation.
Link, dans des tourteaux d’arachides ayant
provoqué des mortalités parfois très lourdes
dans divers élevages européens, avec pour
EXPÉRIMENTATION
caractère commun une atteinte spécifique du
Matériel et méthodes.
foie, la contamination des arachides par ce
champignon, et, par voie de conséquence la
L’expérimentation a porté sur 12 génisses
présence de sa mycotoxine dans les tourteaux,
gestantes, de race ndama, âgées de 4 à 5 ans.
revêt une grande importance pour les pays
Ces animaux ont été répartis au hasard en
producteurs.
deux lots : un lot témoin et un lot d’animaux
Les tourteaux d’arachides entrant pour une
traités recevant chaque jour 1,5 mg d’aflatoxine
part de plus en plus grande dans l’alimentation
contenu dans le tourteau toxique obtenu au
du bétail, il devenait indispensable d’entrepren-
laboratoire, administré directement par voie
dre une expérimentation visant à déterminer les
orale, dès le lendemain de la mise bas.
limites exactes de la toxicité de I’aflatoxine sur
Les deux lots sont soumis à la même alimen-
différentes espèces animales.
tation comprenant du foin de prairie naturelle
Dans le cadre d’un programme à long terme,
de France, donné à volonté, auquel on ajoute
cette note a pour objet de présenter les résultats
un supplément de 300 g de tourteau d’arachide
obtenus au cours d’une première série de recher-
commercial, titrant moins de 0,2 mg/kg d’afla-
ches sur la toxicité de I’aflatoxine effectuées sur
toxine.
5 4 5

L’expérimentation est poursuivie en étable
Les arachides broyées, étalées en couches
*
durant 4 mois. Cependant, certaines vaches
minces dans les grandes boîtes de Pétri, sont
ont été retirées des lots prématurément, soit
stérilisées en autoclave à IlOoC. Après réhumi-
à la suite de la mort du jeune, soit en raison
dification à 20 p. 100 d’eau en poids, I’ensemen-
d’un tarissement précoce,
mencement est effectué et les boîtes sont disposées
Les adultes sont pesés une fois par semaine,
en étuve à 30 OC + 1 OC pendant 10 jours.
les veaux, avant et après chacune des deux
Une nouvelle stérilisation au four Pasteur à
tétées journalières, ce qui permet de déterminer
14OOC est nécessaire pour détruire le champi-
la quantité de lait produite.
gnon et supprimer tout danger de contamination.
Chaque semaine, tous les animaux sont soumis
Le contenu des boîtes de Pétri est alors mis en
à une prise de sang en vue des analyses et
cartouches de Soxhlet pour être dégraissé pen-
tests de contrôle suivants : numération globulaire
dant 6 heures à l’éther de pétrole.
hématocrite, protéines totales du sérum, lipides
Le produit obtenu est un tourteau riche en
totaux du sérum, transaminases sériques, test
aflatoxine sur lequel un dosage physico-chimi-
de Mac Lagan. Sur les urines, l’albumine, les
que et un contrôle de toxicité par une méthode
sels et les pigments biliaires, l’urée font égale-
biologique sont effectués.
ment l’objet d’un dosage hebdomadaire.
Dosage physico-chimique.
Méthodes utilisées.
La technique adoptée est celle qui a été miseau
point par «The Tropical Products lnstitute» (9).
Ces méthodes intéressent d’une part la pro-
Dix grammes de tourteau sont traités en Soxhlet
duction de l’aflatoxine, d’autre part, les techni-
par l’alcool méthylique pendant 4 heures. L’afla-
ques utilisées pour les tests hépatiques de contrôle.
toxine est extraite du milieu par du chlo-
Elles portent également sur la recherche de
-oforme. Cette phase chloroformique est éva-
I’aflatoxine dans le lait, les viscères et les muscles
porée et chromatographiée sur Kieselgel et
des animaux traités.
In recherche les spots fluorescents caractéristi-
ques de I’aflatoxine. Des dilutions successives
1. Production d’aflatoxine.
usqu’à extinction des spots permettent de déter-
Les quantités d’aflatoxine extraites des tour-
niner les taux d’aflatoxine par comparaison
teaux et arachides naturellement contaminés
wec une solution témoin d’aflatoxine B, à
sont trop faibles pour couvrir les besoins relati-
1,l mg/l.
vement importants de l’expérimentation. Aussi
l’obtention du facteur toxique par culture
losage biologique.
d’,+ergil/us ~/~VUS a é’ré recherchée et plusieurs
La fluorescence n’étant pas toujours en rela-
milieux ont été successivement utilisés.
lt ion directe avec la toxicité, ce dernier facteur a
Les milieux synthétiques liquides (milieu
lû être contrôlé, sur chaque lot de tourteau
Czapek, milieu Brian) permettent un bon déve-
)t-oduit, par des tests biologiques,
loppement du champignon mais fournissent,
après extraction, des taux d’aflatoxine nuls
1rest sur caneton.
(Czapek) ou faibles (B rian : moins de 90 p. p. m.).
Le réactif biologique est constitué par des
Le rendement de la culture sur tourteau
C:anetons reçus de France par avion. La techni-
d’arachides est encore plus faible (10 p. p. m.).
(que d’administration utilisée est celle qui a été
Finalement, le meilleur résultat (taux d’afla-
Cjécrite par THEODOSSIADES (8) sur caneton
toxine 300 p. p. m. environ) est obtenu sur
Cle 1 jour. A Dakar, sur canetons de 3 à 8 jours,
arachides broyées. La technique a déjà été
I a dose Iéthale 50, déduite de plusieurs essais,
exposée (*). II n’en sera rappelé que les points
S,e situe aux alentours de 80 pg/jour. Cette poso-
essentiels.
I ogie entraîne la mort de 50 p. 100 du lot dans
In délai de 8 jours et les foies présentent des
;ésions d’hépatite nécrosante caractéristique de
(*) Rapport annuel du Laboratoire national de I’Ele-
vage de Hann 1964, p. 146-47.
I ‘intoxication par I’aflatoxine.
5 4 6

.
Test sur œuf embryonné.
d) Protéines totales du sérum.
Moins onéreuse que la précédente, la techni-
L’abaissement de leur taux est un signe de
que utilisée est celle de J. VERRET et Coll. (10).
disfonctionnement hépatique. Leur dosage, fait
La DL,, pour l’embryon de poulet est de 0,025 pg
par réfractométrie, a permis d’obtenir les valeurs
d’aflatoxine B, injectée dans la poche à air.
normales de 70 à 85 g/l.
e) Les numérations globulaires et les héma-
2. Tests biochimiques.
tocrites ont été établis suivant les méthodes
Ils sont utilisés pour contrôler l’état de santé
classiques. II en a été de même pour la recherche
des animaux et son évolution en cours d’expé-
de l’albumine, des sels et pigments biliaires
rience. L’aflatoxine étant connue comme un
dans l’urine, L’uréomètre de Bourriez a servi
facteur toxique agissant essentiellement au
au dosage de l’urée urinaire.
niveau des fonctions hépatiques et rénales, les
analyses permettant de diagnostiquer une atteinte
3. Recherche de I’aflatoxine dans le lait.
de ces fonctions ont été principalement retenues.
L’aflatoxine ingérée par la vache laitière passe
a) Transaminases sériques.
dans la mamelle et se retrouve dans la fraction
Les transaminases glutamo-oxalacétique (T.
caséine du lait. Ces résultats corroborent les
G. 0.) et glutamo-pyruvique (T. G. P.) ont été
conclusions des auteurs anglais (1) (3).
dosées chaque semaine sur les animaux traités
Le procédé suivant a permis le dosage du
et tous les 15 jours sur les témoins. La méthode
toxique dans la production laitière des animaux
de REITMAN-FRANKEL a été retenue. Plusieurs
traités.
essais ont permis de déterminer les normes
On dépose sur une plaque de Kieselgel G
moyennes qui sont de :
des spots de 2,5 à 10 microlitres de lait dégraissé.
T.G.O.
T.G.P.
Une première chromatographie, dans l’éther
-
-
sulfurique, est suivie d’une deuxième dans le
vaches . . . . . . . . . . . . . . . .
40 u/ml
20 u/ml
solvant chloroforme-alcool méthylique (95-5).
veaux . . . . . . . . . . . . . . . .
30 u/ml
20 u/ml
Les spots fluorescents sont visibles en lumière
U. V. à des Rf variant de 0,2 à 0,30 correspon-
En médecine humaine, on note des élévations
dant à la « Milk Aflatoxin » décrite par de IONG
du taux de ces transaminases dans les nécroses
et Coll. (7). Le dosage est fait par appréciation
hépatiques et dans les atteintes aiguës de la
de l’extinction par rapport à une solution étalon
cellule hépatique.
d’aflatoxine B,. Cependant, la toxicité de I’afla-
b) Test de Mac Lagon.
toxine présente dans le lait à un taux très bas
Ce test, non spécifique, d’altération des
(0,08 à 0,3 mg/l) n’a pu être confirmée par un
test biologique.
synthèses protéiques du foie, a été emprunté à la
L’obtention de lésions sur le
médecine humaine.
caneton de 1 jour aurait nécessité des ingestions
Sur les animaux témoins, les valeurs nor-
trop importantes de lait. Les protéines du lait
males semblent être les suivantes :
injectées dans la poche à air des œufs provoquent
la mort immédiate de l’embryon.
vaches . . . . . . . . . . . . . . densité
optique
0,40
veaux . . . . . ,.
-
-
0,40
4. Dosage de I’aflatoxine dans la viande et
c) @ides totaux du sérum.
les viscères des animaux.
L’augmentation des lipides sériques indique
200 grammes de produits à analyser (muscles
généralement une lésion hépatique. Les lipides
ou viscères) sont broyés puis triturés avec du
totaux du sérum ont été dosés par la méthode
sulfate d’ammonium jusqu’à consistance pulvé-
de Delsal. Beaucoup moins constante que la
rulente. Le produit obtenu est mis à macérer
glycémie, la lipémie chez l’animal normal, à
pendant 40 heures avec 250 ml de méthanol et
jeun, dans des conditions identiques de prélève-
agité en permanence. Le résidu est exprimé au
ment, a varié entre 2,5 et 4 gjl chez la vache et
travers d’une gaze et le liquide d’expression
2,5 et 4,5 g/l chez le veau.
filtré sur papier filtre.
541

L’extrait méthanolique est repris par du
Observafions : Le graphique 1. a été établi en
chloroforme selon la technique classique et la
portant en abscisse les moyennes par lots de
phase chloroformique obtenue, concentrée à
pourcentages de variations du poids. Ces moyen-
20 ml, est chromatographiée sur couche mince de
nes ont été calculées en éliminant :
Kieselgel G. II est à noter ici aussi que les spots
- dans le lot témoin, la 223 abattue à la
apparaissent à des Rf de 0,3 à 0,4.
suite d’une fracture ;
- dans le lot aflatoxine, la 221 morte à la
RÉSULTATS
4e semaine à la suite d’une infection utérine.
Chez les veaux, au contraire, les graphiques
Les résultats obtenus porteront sur :
(Il et Ill) montrent un net retard de croissance
- les variations pondérales enregistrées chez
chez les animaux appartenant au lot traité par
les adultes et les jeunes ;
rapport au lot témoin (Tableau Il).
- la production du lait : quantité, qualité et
L’analyse des variantes fait apparaître une
présence d’aflatoxine ;
différence significative au seuil de 5 p. 100.
- les modifications biochimiques survenues
Le calcul a été réalisé par établissement des
dans le lot traité ;
droites de régression des poids de chaque veau
- l’aspect général des animaux d’expérience ;
et analyse de la variante des pentes des droites
obtenues.
- les lésions notées à l’autopsie et la pré-
II semble donc que l’administration d’aflatoxine
sence de I’aflatoxine dans la carcasse et les
à la vache laitière et la dose de 1,5 mg,/jour,
viscères des animaux morts ou sacrifiés,
si elle ne se traduit pas par un effet notable sur
le poids de la femelle adulte qui l’ingère, entraîne
a) Variations pondérales.
en revanche, un retard de croissance sur le
Chez les adultes, le tableau 1 et le graphique
jeune nourri à la mamelle.
1 bis font apparaître une perte de poids dans
II faut constater en outre qu’au cours de
les deux lots, particulièrement nette jusqu’à la
l’expérimentation, 3 veaux appartenant au lot
onzième semaine. Cette variation est cependant
traité sont morts, après avoir présenté des
plus sensible dans le lot traité que dans le lot
troubles digestifs et dans un délai compris entre
témoin. Cependant, l’analyse de variante ne
4 et 8 semaines,
permet pas de conclure, compte tenu du faible
La perte de 3 veaux sur les 5 du lot en expé-
nombre d’animaux en expérience, à une diffé-
rience, comparativement à l’absence de morta-
rence significative (Tableau 1).
lité dans le lot témoin, ne constitue cependant
TABLEAU N“I
NO des animaux
Lot témoin
Lot aflatoxine
207
211
213
219
223
209
215
217
221
227
205
1
235
175
211
217
169
170
196
155
233
215
214
212
211
3’
250
190
214
212
157
175
202
155
217
249
180
219
216
177
197
148
212
214
201
4
240
180
220
211
160
172
197
134
205
200
241
175
215
212
171
166
201
200
6
237
175
203
203
160
170
211
134
206
197
7
240
176
213
160
172
209
140
194
203
8
233
163
213
197
morte
170
212
133
192
1%
9
237
175
215
208
163
210
135
188
10
235
170
206
196
160
215
146
176
11
233
166
199
203
169
220
151
173
183
12
243
178
209
156
228
1 %
13
235
165
207
200
151
226
173
14
239
171
216
2ca
155
215
185
178
15
247
179
216
217
159
16
247
178
217
220
1 6 9
548

c
GRAPHIQUE No 1
- V A R I A T I O N S D E 5 P O I D S D E S A D U L T E S -
MOYENNES D E S P O U R C E N T A G E S
4 i
\\
_-_
T
E
T M
E O
M I
O N
I S
N
:
\\
I
\\ \\
,
I
\\
2-
\\

/
‘. \\
:
S e m a i n e s
1 7
A -
s -
AFLATOXINE
6-

104
GRAPHIQUE No1 bis
- MOYENNE DES POIDS PONDERES DES ADULTES -
i

Kg
VARIATIONS INDIVIDUELLES
GhAPHIQUE

NolJZ
DU
m-
POIDS DES VEAUX
---VEAUX T E M O I N S
- VEAUX AFLATOXINE
35 _
30-
25-
20-
15 _
IO-.
I
I
I
I
I
I
I
I
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1 1
1 2
1 3
1 4
1 5
16
1 7
18
49
SEMAINES

GRAPHIQUE NOJlI
- POIDS DES VEAUX -
VAQIATIONS DES MOYENNES
PONDEREES
- --- VEAUX TEMOINS
- V E A U X A F L A T O X I N E

1 6 0
150
100
130
120
110
2
3
A
5
6
7
8
SEMAINES


.
TAEXEA'J N“I1
Poids des jeunes
-l
Lot témoin
T
Lot aflatoxine
212
214
220
224
210
216
218
222
220
15,2
16,8
17>7
11,O
18,6
1715
11,l
20,3
13,6
917
16,6
19,3
1916
il,1
19,3
17,8
11,l
20,8
1414
10,2
17,4
20,8
21.2
12,o
20,2
19,6
Il,1
21,l
16,3
10,8
17,7
21,5
22,6
13,4
20,6
20,4
10,7
21,0
16,3
12,4
lb9
22,4
2415
14,3
21,3
21,0
10,l
mort
17,5
13,2
1913
22,9
25,3
15,5
21,0
22,9
10,o
1732
7
1418
20,3
23,8
27,4
16,7
21 8
24,7
995
15,9
e
15,9
21,4
25.5
28,9
18,2
22,0
26,8
mort
16,5
9
17,2
22,0
26,9
30,6
19,3
22,a
28,3
mort
10
18,l
23,3
2896
32,l
24,0
30,2
11
19,8
25
30,8
23,5
25,1
31,6
12
20,7
26,7
32,2
$6
25,8
33,l
13
22,l
27,6
34,0
33:0
26,2
36,0
14
23,5
2913
35,9
3916
2710
37,5
15
24,8
31,4
38,5
28,0
40,8
16
26,6
33,0
41
20,6
43,6
17
27,2
3318
42,1
298
18
28,9
35,2
43,3
29,7
pas une donnée ayant une signification statisti-
II convient de souligner que ces résultats ont
quement valable.
été obtenus sur des vaches dont les capacités
Cet effet nocif de I’aflatoxine sur la croissance
laitières sont normalement très faibles, le maxi-
des veaux a été signalé par d’autres auteurs.
mum de production journalière restant inférieur
Ruth ALLCROFT et Gwyneth LEVIS en particu-
à 2 litres. Chez des femelles Ayshire (5), par
lier, observent un net retard de croissance
contre, des essais comparables effectués par
accompagné de mortalité au bout de 10 à 12 se-
Ruth ALLCROFT et Gwyneth LEWIS ont souligné
maines chez des veaux recevant un supplément
une augmentation significative de la vitesse de
à base de farines d’arachide très toxiques (5).
chute de la production laitière chez des animaux
recevant dans leur alimentation des farines
Discussions concernant ce résultat.
d’arachide toxiques.
Quelles peuvent être les causes du retard de
Quoi qu’il en soit, dans les conditions de
croissance observé chez les veaux dont les mères
l’expérience, il ne semble pas que ié retard de
absorbent de fortes doses d’aflatoxine ?
croissance observé chez les veaux soit dû à une
On peut invoquer successivement :
diminution de la production de lait chez les
- une baisse de la production laitière chez
mères.
la vache traitée,
-
a-b) Qualité du lait.
une modification qualitative du lait,
- la présence du facteur toxique dans le
Des analyses de lait ont été régulièrement
lait absorbé par le jeune.
effectuées, mais la grande variabilité des résul-
tats obtenus, en particulier en ce qui concerne
a-a) Producfion de loif (Tableau Ill).
les matières grasses, n’a permis aucune inter-
La lactation a fait l’objet d’un contrôle portant
prétation. L’important problème de la vitamine A
sur 17 semaines pour 4 vaches du lot témoin et
n’a pu davantage être abordé. ROPPER et
2 du lot traité. Dans ce dernier lot, en effet, la
CHAFFNER rapportent que lors de la maladie
mort du jeune a entraîné un tarissement rapide
chronique du foie, la vitamine A peut complète-
de la sécrétion lactée de 3 vaches.
ment disparaître de cet organe. Ruth ALLCROFT
Durant ce laps de temps et sur le petit nombre
et Gwyneth LEWIS (5) montrent que d’autre
d’animaux restés en expérience, l’analyse de
part, une des modifications les plus importantes
la variante des moyennes de poids de lait ne
survenant chez les jeunes veaux intoxiqués par
permet pas de conclure à une différence signi-
des farines d’arachide toxiques est la diminution
ficative entre les deux lots.
sensible de la teneur de leur foie en Vitamine A.

TABLEAU N"I11
Production laitière moyenne (en kg/jour)
I
Lot témoin
I
Lot sflatoxine
semaines
--
1
l
t-
207
211
213
219
223
209
1
215

217
221
227
205
-
-
1
T 1.5
1,97
2,35
2,40
1,15
1,18
~ 1,95
O@
0,97
2,18
2,55
2
I 1;75 1,70 2,09 2,17 0,95 0,83 1,70 0,70 1,47 1182 2,43
3
1,66
1,53
1197
2,12
1,82
0,90
~ 1,65
0,53
0,72
1,84
1 ,m
4
1,28
1.28
1,80
2,24
1,75
o,Bq
1,62
0,40
1,43
l,%
1,16
1,38
1,83
1,73
1173 1,0
1186
0,78
1,87
2,13
6
1.56
1,12
1,63
2,08
1155
1,12
1,83
0,55
1,63
2,14
7
1,48
1,26
1,76
1,68
1,97
1,55
28%
1,72
1990
8
1,28
1,18
1,65
1,76
1,73
1,10
1,67
2,74
9
1,20
1,12
1,85
1,70
1,53
1123
1176
2,33
10
1,35
1,lO
1,76
1,92
abattu 0,86
1,68
2,02
11
1,22
0,96
1,66
2,18
0,78
1,58
1 A4
12
1,25
1,05
1,85
1,77
0,78
1,72
13
1,21
1,53
290
1,68
OP3
19%
14
1,30
1.71
2,02
1,78
0,83
19%
15
1,25
1,27
1,93
2,18
0988
2,08
16
1,02
1,52
197-7
2,02
0,90
19%
17
1,55
1,52
1,50
1.88
0,66
18
1,38
--
1,95
0,66
Total
I 24,40 i3,20 31,42 35,24 14118 16,93 28,96
3176
12,49
22.72
-
-
moyenne
1,38
1,36
1,85
1196
1,58
0,94
1,31
0,63
1,78
2,15
I
-
-
Malgré le manque de preuves dans ce domaine,
- la mortalité en cours d’expérience des
il est cependant possible d’envisager l’hypothèse
3 veaux nourris par les mères dont le lait conte-
d’une modification qualitative du lait en parti-
nait le taux d’aflatoxine le plus élevé (entre
culier, dans sa teneur el vitamine A, après
0,20 et 0,30 mg/l) ;
ingestion d’aflatoxine. Les modifications au
- le cas de la vache 215 dont le lait, au cours
niveau de la peau et des phanères survenues
des dosages, ne révélait que des traces d’afla-
chez les veaux traités pourraient suggérer
toxine. Or, il se trouve que son veau (no 216)
l’intervention d’une carence de ce facteur.
est celui qui, dans le lot des animaux traités,
a-c) Aflatoxine dons le /art.
a présenté la meilleure croissance.
Le dosage de I’aflatoxine dans le lait a donné
les résultats suivants (Tableau IV) :
II semble donc qu’on puisse établir une corré-
lation nette entre la teneur du lait en aflatoxine
TABLEAU NcIv
et la vitesse de croissance des animaux qui
l’absorbent. Le facteur toxique contenu dans le
lait paraît responsable en grande partie du
retard de croissance des animaux traités par
rapport aux témoins.
b) Tests biochimiques.
Les résultats des hématocrites, des numéra-
tions globulaires, des taux de protéines totales,
du test de Mac Lagan ne font pas apparaître
de différence significative entre les deux
II convient de souligner :
lots.
- les différences individuelles importantes
Les graphiques montrant les variations des
du taux d’aflatoxine dans le lait alors que les
transaminases T. G. 0. et des lipides totaux
vaches absorbent la même dose de toxique ;
offrent un plus grand intérêt.

TABLFAUN" VA
AdXliX?S
A
-
I
,
Lot témoin
I
Lot aflatoxine
207
211
213
219
223
209 215
T- 217 1 221 1 227 1 205
I
1
c
1
TGO TGP TGO TGP TGO TGP TGO TGP TGO TGP TGO TGP TGO TGP
CG0 TGP TGO T:P TGO TGP TGO
35
20
35
20
40
20
18
20
35
20
40 20 40
20
-
sol 201 40
20
40
20
40
-Af lat mine
50
20
40
20
40
20
40
20
72
20
50
20
140 20 150
20
80
20
150
135
20
120
40 20 81,5
25
68
20
215
20
50
20
80
30
20
45
20
55
20
55
20
80
20
30 20 36
20
135
20
25
20
37
1 4 2 2 0 8 1
20
75
20
129
20
135
36
20
40
20
a
29
14
M
81,5 20 95
36
20
68.5
20
62
36 20 120
88
20
55
20
55
25
68 20 115
TABLEAU NOV B
Jeunes
Lot témoin
I
Lot aflatoxine
l-
T 218
222
228
206
-
-
CG0
TGP TGO TGP TGO
TGP TGO TGP TGO TGP TGO TGP Tdo
TGP
-
-
18
!GP
214
T 220 I 224 I 210 I 216
-
r.Go TGP
‘Go
TGC
-
30 20
4
20 7
20 22 20 16
m2033 20332011 204020
22
20 45
20
-
-
mort
-
-
15
20
30 20
T62 60 2020 6C2095 20 18040190 20 88 2099 20
22
20 215
m0I-t
m0l-t
62
20
50 20
19
40
50
45
20 215
5:
68,5
20
50 20 95
30
68
20
20
::
41
20 103
32
68
20
60
I20202420 62 20 100 22
10
95
20
-
b-a) Transaminases (Tableaux VA et V B, gra-
vaches adultes une diminution précoce du taux
phiques IV, V, VI et VII).
des lipides sanguins, compensée rapidement
Deux augmentations très sensibles apparais-
par la suite, par une augmentation’,prog;ressive.
sent dans le taux des transaminases sériques
Les animaux traités présentent aloris un taux
T. G. 0. Elles sont parallèles chez les adultes
sensiblement plus élevé que les témoins.,
et chez les jeunes. Les pics se situent, l’un dans la
Chez les veaux, témoins et traités,, on note
première quinzaine, l’autre vers le 2e mois.
une augmentation importante du taux des
En fin d’expérience, le taux des transaminases
lipides sanguins au cours du premi& mois.
reste plus élevé chez les animaux traités que
Cesvariations de la lipémie et en particulier,
chez les témoins.
la chute observée dans les premiers jours de
Ces deux augmentations des T. G. 0. laissent
l’expérience, sont d’interprétation difficile. On
supposer une atteinte précoce de la cellule
sait que I’hyperlipémie se rencontre, en méde-
hépatique. Dans un premier temps, les désordres
cine humaine, dans certaines affections hépati-
pourraient être d’ordre fonctionnel et seraient
ques (ictères par rétention ou néoplasique)
suivis, par exemple, lors de l’élévation pro-
et dans certaines intoxications par le phosphore
gressive, de troubles définitifs.
ou le benzène.
II est donc logique de rapporter l’augmentation
b-b) Lipides fotoux (Tableaux VI A et VI B,
du taux des lipides observée dans la seconde
graphiques VIII et IX).
partie de l’expérience à une atteinte hépatique
L’administration d’aflatoxine produit chez les
chez les vaches traitées.
5 5 5

GILAPHIQUE. NOD7
-TDANSAMINASES T. G. 0 -
-
A
FCATOXINE
A D U L T E S .
*-----TEMOINS
220
210
200
190
180
170
160
150
IA0
130
120
110
100
90
80
70
60
50
A 0
30,..!
20
10
J+15
+30
t A5
+60
+ 75
+ 90
+105

GPAPHIQUE NOE
-TDANSAMINASES T.G.0 -
- VARIATIONS DES MOYENNES PONDEREES-
- ADULTES -
3 3 0 -
320-
3 0 0 -
2 9 0
280-
270.
260.
250.
2 bO-
230.
J +15
+50
+45
l 60
+75
*90
l 105

GQAPHIQUE NO I?II
- TRANSAMINASES T.G.0 -
J E U N E S
U
4
-AFLATOXINES
- - - T E M O I N S
201
1 5 0
100
90
a0
70
60.
50.
40.
3@
20.
IO-
I
Je15
+30
+45
1
+6Q
+75
+90
vo5

.
- TDANSAMINASES T.G.0 -
GRAPHIQUE NOVIL
VAPIATIONS DES MOYENNES PONDEREES
JEUNES
T E M O I N S
_ _ _ _ _ _ - - - - - - -
100
J +15
+30
+ 45
’ 60
175
+90
+ 105

TABLEAUNVI A
Adultes
Lot témoin
T
207
211
213
209
215
227
205
495
314
291
395
2,05
294
4>5
2,20
atoxine
399
315
297
193
2990
1,95
1,o
192
2,5
292
5110
2,90
0,65
138
294
316
4,O
391
5,20
493
27
5:;
5150
596
4,5
496
4,O
418
590
6,f
5*;5
4120
42
28
‘?Y
6:50
E
3:9
6,70
4:2
3:6
4,2
493
6,7
317
4,2
796
4,4
4
TABLEAUNOVI B
Jeunea
Lot témoin
I
Lot aflatoxine
202
r212214220224210216218222228 206
393
4,35
696
5110
3>75
5,15
3,15
4115
4,65
6,35
7,45
5,60
mort
mort
5,2
780
7,45
8,65
793
8~3
mort
82
790
893
7,25
896
795
2:
6,75
8.3
6:1
7175
6.25
:s
410
6,95
68
6:7
3195
6,65
716
3,50
5,65
b-c) Résultats des analyses #urine.
Albumine.
Les recherches d’albumine sur les urines des
TABLEALJPVII
animaux témoins ou traités sont restées négati-
Lot témoin
Lot aflatoxine
ves tout au long de l’expérience. Exception faite
pour la vache 205 qui a présenté de l’albumine
207 211
213 219 223 205 209 215 217 221
227
trois semaines après le début du drogage. Le
27
27 26,5 29 215
25
30
28
30 205
26
taux est allé en augmentant jusqu’à la fin de 1 26 1 25 125.51 27 122 1 22 1 25 1 29 1 27 120 1 24 1
I’expérimentation.
Urée urinaire (Tableau VII).
II apparaît nettement que le taux d’urée uri-
naire diminue sensiblement chez les animaux
traités.
Ce phénomène peut être rapporté soit à
20
6
7 10 8
13
une déficience de la fonction urogénétique du
7 8 28
10
foie, soit à une élimination moindre de l’urée
sanguine au niveau des reins.
3
660


.
94
G R A P H I Q U E NO IZUI
-LIPIDES-
-AFLATOXINE
7-
- - - - T E M O I N S
6-
,
J+15
*30
+ 60
+90
4 120

G P A P H I O U E N?nt,
- L I P I D E S -
-VARIATIONS DES MOYENNES PONDEREES -
-
-VACftES AFLATOXINE
---VACHES TEMOIN
2oc
150
100
5 C
I
I
I
I
I
J +15
+30
+ AS
+60
+90
*120
+ 175
c) Remarques sur l’état général des animaux.
Seule la vache 205 qui a émis pendant long-
Les différences, portant sur l’aspect général
temps des
urines albumineuses révèle des
des animaux traités et des témoins, ont été peu
lésions rénales et viscérales. Les reins présen-
sensibles pendant les premières semaines de
tent un aspect dégénéré, couleur feuille morte,
l’expérience. Mais en fin d’expérience, les vaches
avec des suffusions sanguines en surface. On
ayant absorbé de I’aflatoxlne se signalent par
note, en outre, de petites formations kystiques
un mauvais aspect général et par un manque de
en saillie sous la capsule.
lustre de la robe dont le poil est hérissé et piqué
La vessie présente tous les signes d’une cystite
sur le dessus.
aiguë avec épaississement de la paroi.
Les anomalies dans l’aspect de la peau et des
Les analyses histologiques effectuées sur les
phanères sont particulièrement nettes chez
foies de ces animaux ne révèlent rien de parti-
les jeunes. Les deux survivants dans le lot
culier.
traité présentent en outre une papillomatose
Sur un des veaux autopsiés, des lésions hépa-
cutanée étendue qui n’est pas observée chez
tiques caractéristiques sont apparues. L’analyse
les témoins.
histologique a révélé une dégénérescence des
,cellules hépatiques de certaines parties de
d) Anatomie pathologique.
l’organe ainsi qu’une dégénérescence de la
partie corticale du rein. L’analyse histologique
Les lésions
anatomo-pathologiques rencon-
CI montré une néphrite épithéliale aiguë. Dans
trées chez les vaches adultes sacrifiées et autop-
un autre cas, de légères ulcérations ont été
siées en fin d’expérience sont très discrètes,
rencontrées au niveau de la caillette.
562


e) Recherche de I’aflafoxine dans la viande ef
,du protocole exécuté. Or, cette expérimentation
les viscères des animaux.
se caractérise :
Les recherches ont porté sur la carcasse et
10 Par l’administration d’une dose volontai-
les viscères de 2 vaches et 2 veaux provenant
rement forte d’aflatoxi ne, 1,5 mg par jour et par
du lot traité.
,
animal, dose qui équivaut à l’administration
200 grammes de viande ou de viscères (foie
dans des conditions normales d’élevage de 500 g
et rein) sont broyés puis triturés avec du sulfate
de tourteaux à 3 p. p. m. (taux très élevé pour
d’ammonium jusqu’à consistance pulvérulente.
des tourteaux commerciaux). De plus au Sénégal
Le produit obtenu est mis à macérer 48 h
le taux de contamination des tourteaux toxiques
avec 250 cm3 de méthanol en agitant fréquem-
le plus couramment rencontré étant de 0,2 à
ment. Le résidu est exprimé au travers d’une
0,3 p, p. m., cela équivaudrait à donner 5 kg
gaze et le liquide d’expression filtré sur papier
de tourteaux par jour et par animal, ce qui
filtre.
s’écarte donc des conditions usuelles de l’élevage.
L’extrait méthanol est repris par du chloro-
20 Par l’administration de I’aflatoxine sous
forme selon la technique classique et la phase
forme d’un concentré toxique pris en une seule
chloroformique obtenue concentrée à 20 cm3
fois, non mélangé au reste de l’alimentation,
est chromatographiée sur couche mince Kiesel-
ce qui aurait pu en atténuer l’effet.
gel G.
La toxicité des extraits de viscères et de viande
Compte tenu de cette remarque, on peut dire
a également été contrôlée par le test sur ceuf
que, d’une façon générale,les adultes ont assez
embryonné.
bien résisté à cette intoxication. Les seules réac-
Les extraits chloroformiques utilisés pour le
tions produites ont été mises à jour par certains
dosage physico-chimique sont évaporés et repris
tests biochimiques ; en particulier, les dosages
par du propylème-glycol de façon à avoir des
portant sur les transaminases T. G. 0. et le
solutions titrant :
taux des lipides semblent mettre en évidence
-
une atteinte suivie très rapidement d’une période
0,050 y d’aflatoxine par 0,04 ml de solution
d’adaptation.
pour l’extrait viscère,
A ce stade, apparaît déjà l’importance des
- 0,025 y d’aflatoxine par 0,04 ml de solution
réactions individuelles vis-à-vis du toxique.
pour l’extrait viande.
Certains animaux paraissent dotés d’une certaine
On compare avec des extraits identiques
capacité à détoxiquer I’aflatoxine. La vache 215
d’animaux n’ayant pas reçu d’aflatoxine.
semble une illustration de cette hypothèse.
Pour les adultes, dans un cas, les recherches
Elle a en effet, maintenu son poids tout au long
d’aflatoxine effectuées sur les viscères et la
de l’expérience. L’aflatoxine a été retrouvée
viande ont été positives au taux suivant :
dans son lait irrégulièrement ou à l’état de
trace. Le veau qu’elle a nourri a eu une courbe
viscères = 30 pg/kg
de croissance normale.
viande
= 8 wlkg.
Au contraire, chez le jeune, les répercussions
Dans l’autre cas, seuls les viscères contenaient
paraissent plus sensibles. Un retard de crois-
le facteur toxique. Dans le foie, la teneur était
sance significatif a été observé chez les veaux
de 20 tJ.g/kg, dans le rein de 7 pg/kg.
dont les mères absorbaient la forte dose de
Chez les veaux, les recherches dans les vis-
1,5 mg de toxique. Cette déficience et les morta-
cères et la viande sont demeurées négatives.
lités observées paraissent dues essentiellement à
la présence de I’aflatoxine dans le lait qui était
leur seule nourriture.
CONCLUSION
I n s t i t u t d’E/evage e t d e M é d e c i n e
Pour éviter toute tendance aux généralisations
vétérinaire des Pays tropicaux - Maisons-Alfort
hâtives, une remarque préalable s’impose. II
convient, en effet, de souligner que les résultats
Laboratoire national de /‘Elevage
obtenus sont valables seulement dans le cadre
et de Recherches vétérinaires - Dakar-Hann
563
.

SUMMARY
Foreword on the experimental effects of aflatoxin in tropical cattle.
Efi’ects of the aflatoxin on the dairy cow and the sucking calf
This ftrst experimentation has been carried out in the framework of a long
term project on the effects of aflatoxin in cattle from tropical countries. Its
abject is to -esearch the disorders which cari arise in the milk cow and its calf,
when the cow is given an experimental willingly strong dose of 1,5 mg/day
aflatoxin.
When the! adults seemed to be more resistant to the intoxication, the calves
were more susceptible and showed a significantly
lower growth rate.
The disorders which occured in the sucking calves seemed to be related to
the presencr: of aflatoxin in the blood.
RESUMEN
Nota preliminar sobre 10s efectos experimentales de la aflatoxina
en 10s bovinos de las regiones tropicales. Acci6n de la aflatoxina
en la vaca lechera
y en el ternero de pecho
Esta primera experimentacion
hace parte de un programa de mucho empeno
y trabajo sobre la action de la aflatoxina en 10s bovinos de las regiones tropi-
cales.
Tiene por objeto demostrar 10s desordenes que podrian ocurrir en la vaca
en lactation y en su ternero al recibir una dosis experimental voluntariamente
elevada de 1,5 mg de aflatoxina por dia.
Los adultes parecen resistir a la intoxication pero el joven es mas sensible
y su crecimtento signiftcativamente es mas tardo. Los desordenes observados
en 10s terneros de pecho parecen ligados con la presencia de aflatoxina en la
leche.
BIBLIOGRAPHIE
1. ALLCROFT (R.) et CARNAGHAN (R. B.
naire. (Groundnut toxicity. Aspergillus fio-
A.). - Toxicité des arachides. Recherche
vus toxin (aflatoxin) in animal products :
de la toxine dans les productions animales
preliminary communication). Vet. Rec., 1962,
utilisées dans l’alimentation humaine et
74 (31) : 863-864.
provenant d’animaux nourris avec des
4. ALLCROFT (R.), CARNAGHAN (R. B. A.),
farines toxiques (Groundnut toxicity. An
SARGEANT (K.) et O’KELLY (J.). - Un
examination for toxin in human food pro-
facteur toxique dans les farines d’arachides
ducts from animals fed toxic groundnuts
en provenance du Brésil (A toxic factor in
meal). Vet. Rec., 1963, 75 (19) : 259-265.
Brezilian groundnut meal). Vet. Rec., 1961,
2. ALLCROFT (R.) et CARNAGHAN (R. B. A.).
73 (17) : 428-429.
- Produits toxiques dans les arachides.
!j. ALLCROFT (R.) et LEWIS (G.). - Toxicité
Effets biologiques (Toxic products in
de l’arachide sur le bétail. Empoisonne-
groundnuts. Biological effects). Chemistry ond
ment expérimental des veaux et rapport
Industry, 1963, 2 : 50-Q.
sur les effets cliniques des bovins adultes
3. ALLCROFT (R.) et CARNAGHAN (R. B. A.).
(Groundnut toxicity in cattle : Experimental
- Toxicité de l’arachide. Toxine de I’As-
poisoning of calves and a report on clinical
pergillus flavus (aflatoxine) dans les pro-
effects in older cattle). Vef. Rec., 1963, 75
duits animaux. Communication prélimi-
(19) : 487-493.
5 6 4

6. ALLCROFT (R.) et LEWIS (G.). - Intoxi-
detection of toxicity of groundnut cake). Rev.
cations par I’aflatoxine chez l’animal dues
Elev. Méd. vét. Pays Trop., 1963, 16 (2) :
à la présence d’une mycotoxine dans cer-
229-236.
tains lots d’arachides (Aflatoxin osis in
9. TROPICAL PRODUCTS INSTITUTE. -
animais caused by a mycotoxin present in
Une méthode de détection de I’aflatoxine
s o m e batches peanuts Arachis hypogea.
dans les arachides et les dérivés d’arachides
Bioch. J,, 1963, 88 (3) : 58 p.
(A method for the detection of aflatoxin
7. IONGH (H. de), VLES (R. 0.) et VAN PELT
in groundnuts and groundnuts products).
(1. G.).- Lait de mammifères nourris
T. P. I., report no 30-62.
avec des rations contenant de I’aflato-
10. VERRETT (M. J.), MARLAC (J. P.) et LAU-
xine (Milk of mammals fed an aflatoxin
GHLIN (Mc J. Jr.). - Emploi d’embryon
containing diet). Nature, 1964, 202 : 466-
de poulet pour tester la toxicité de I’afla-
467.
toxine (Use of the chicken embryo in the
8. THEODOSSIADES (G.). - Utilisation des
assay of a aflatoxin toxicity). J. Ass. of,
canetons pour tester la toxicité des tour-
agric. Chem., Wash., 1964, 47 (6) : 1003-
teaux d’arachide (Use of ducklings for the
1006.