REUNION DU GROUPE FAO D'EXPERTS DES ASPECTS ...
REUNION DU GROUPE FAO D'EXPERTS DES ASPECTS
ECOLOGIOUES ET TECHNIQUES DU PROGRAMME DE LUTTE
CONTRE LA TRYPANOSOMIASE ANIMALE AFRICAINE ET
LA MISE EN VALEUR DES ZONES CONCERNEES
ROME, l-5 JUIN 1981
INCIDENCE DE LA TRYPANOSOMIASE ET EVALUATION
DES PERTES ECONOMIQUES
Par Saydil M. TOURE
REF. No 067/PARASITO
AVRIL 1981

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I
REUNIONDUGROUF'E FAOD'EXFERTSDESASPECI'S
ECOILGIQUESEI'TECHNIC)UESDUPR~DEwITE
CoNrRE LA TRYPANOSOMIASE ANIMAL;E AFRICAINE ET
LAMISEENVALEURDES
ZONESCONCERNEES
ROME, l-5 JUIN 1981
-----w.
INCIDENCE DE LA TRYPANOSOMIASE ET EVALUATION
DES PERTES ECONOMIQUES
.m-----
Par Saydil M. TOU?E (*)
Dans l'étude de l'incidence de la Ttypamsomiase animle, on aumit
souhaité dépasser les génémlités pour faire des évaluations prhises.
&islatkhe estmlais&.MlgrGtoutce quia6té dit dans ces instan-
ces depuis une bonne dizaine d'années, les informtions sont toujourstrès
333XFScOn
cernant la plupart des pays africains et, si elles existent, se
rappartentsouventàdes
cas particuliers. Nous nous lxxnemparcons&
quentàrelatercertaines
situatims,quel'onretiendm

si@mmtccmm
exe@es,enévitantde g6nhliserde façonnon justifib.
Beaucoupde pays africains sont touchés, mis de fapn inégale. En
botiure saharienne et dans le Sahel, la 'Ikypanosomiase du DrmMaiw (T.-
evansi) est importante, mis il y a peu de dun&es sur son incidence r&Ue.
La transmission mécanique de T.vivax, dans les tigions sans Glossines,
ne semble pas très inprtante : des enquêtes faites au Sénégal (15) ne ré-
vèlentque de très rares cas chez les zébus duNmd.
. . /. ..,
(*) Directeur du D6partemnt de Recherches zootechniques et vétérhaires de
I'ISRA et Chef du Service de Pamsitologie du Lalxmtoixe national de
liElevage et de Recherches vétérinaires - B.P. 2057, MKAR

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En zones infestées de Glossines, les poumentages d'animux pamsi-
tés dépendent pour beaucoupde~races animales. AuNiger,pays où il n'y
a pas de bétail trypanotolémnt, des enqu@tes anciennes, faites au sud du
pays,avaientpemis
dedblerdes Trypanosoms chez 6 %des bovins,avec
unenetteptidominan ce de T.vivax (76 % des cas contm 24 % pour T.cango-
lense). Dans les zones d'élevage de Ndarru et de Baoülé, les infections par
Txongolense ont tendance à prédominer etg selon les localités, les cas
positifs par micmscopie peuvent atteindre 8 % globalement (3).*
Les infecticms des bovins en zone humide (pays du Golfe du Benin) sont
nettemnt plus nombreuses chez les races pourtant r‘éputées Qypanotolémn-
tes (16). Il est quelquefois obser& des cas positifs sur la mi-tig ou plus
d'un cheptel.
Apr&s avoix consulté de très xxmitreux mppofis y c-ris les synthkses
les plus actuelles de consultants qui ont (StwXé la Trypanosomiase dans les
Etats de 1'Afriq.w de l'Ouest, il appar?aît qu'il y a toujours des lacunes
importantes dans les connaissances. Il est cependant waiserrblable que des
publicatims récentes ne nous soient pas parvenus.
Les apports émmant d'Afrique centrale sont encore plus rares. Quel-
ques situations sont d&rites du Carmwn (9) & la Trypanosomiase atteint
8 à 13 % des animmx de la Région de la B&oué. Des données récentes con-
cernant le Zaîre (13) indiquent que dans la plaine de Ruzizi, zone dWi.m,
15,5 % à 33,3 % des animux examinésh&ergentdes
Tbypanosoms : T.vivax
est pr&kmimnt (22,2 81, suivide Txongolense (11 %) et T.brucei (4,4 %).
D'autres examens, pratiqués sur les Ndzm des élevages de LT. Van lancker
(12) dont l'effectif est est&& ci 13.325 bovins, ont r&&l& des taux d'in-
fection de 10 a 35 %. Ces an&mux doivent être traités r@ulièremnt et
des barrières anti - tsé-tsé entretenues, ce qui entr&ne des frais de
production sensiblemntaccrus.'
. . /. ..*
(u) Une autre publication de CAMJS (Rev. Elev. Méd. vét. Pays tmp., 1980, 33
-
(3) : 289 - 293) indique qu'à Ferkés&ougou, C!&e d'lvoim, 21 p.100 des
veaux sont inf&& (contre 12 p.100 dans les secteurs voisins). T.bmcei
est très f&quent (67 %,contre 24 % pourT.vimx etseulenmt 9 %pour
T.cowlensei.

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Quelques publications concernant l'Afrique orientale traitent de cas
particuliers : !Prypanosmiase des petits Ruminants et aspects économiques
(7) (81, exenple qui n-&ite d'être cité 3 en traitant les arkrmx, on peut
r&liser des bénéfices, par tête, de 900 francs CFA (chèvres) à 1700 fmncs
hIDutons) ; l~absencedetraitementcondui.taucontra~
à des pertes,
Asdéfaut de r&ultats Pr&is de diagnostic, l'évaluation de l'inciden-
ce de la Trypanosomiase. ildcoule souvent d'appréciations de mrbidité et de
quantifications de nombres de doses de trypanccides utilisés.
Les pertes directes causées par la Trypanosomiase r&ultent des ef-
fets de la maladie sur les animaux : amaigrissement, faible croissance des
jeunes, inaptitude au travail, baisse de fécondité et avortements, baisse
de lactation et de production de viande et, à la limite, mrtalité. L'es-
timtion de ces pertes est-tout aussi impr&ise que l'évaluation des cas
r&ls de Trypanosomiase. On peut citer ici les travaux de CAMUS et al,
1979 (4) qui essaient de faire une corr&ation entre le poids t-traduit
par le pétitra thoracique) de bovins Ndam et Saoulé et l'an&xie. Chez
les Saoulé il y a des différences significatives selon que les animaux
sont porteurs de Trypanoscms et ont une h6mxtocrite basse ou bien qu'ils
sont apparwmmt indemes et ont une hémtocrite supérieure Zi 30.
Les enqu&es faites en Côte d'ivoire dans les élevages suivis par la
SODEWA indiquent cependant (14) que les Baoulé sont moins fk6quemmznt pae
rasités que les Ndama. Sur 194 troupeaux faisant au total 3048 bêtes, 52%
des troupeaux présentent un ou plusieurs cas de Trypanosomiase. Les cons&
quences de la maladie dans ces troupeaux sont multiples comte nous l'avons
dit : mmmis état général, faible poids des veaux à la naissance, mrta-
lit6 des jeunes plus élevée kntre 0 et 1 an, 15 % dans les troupeaux at-
teints, contre 10 % chez les indemnes ; au-dessus de 1 an, 3 % et 1,s %
mspectivemnt).
Les pertes directes sont d'autant plus irrportantes que lVanimlest
victime d'autres mladies chroniques associées ou d'une alimentation in-
suffisante.
..* / . . .

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Les pertes indirectes, quant 2 elles, sont multiples. La conséquence
indirecte la plus facheuse de la mladie réside dans la mwtrainte qu'elle
impose au développement rural en empêchant l'élevage de bétail productif
mis réceptif à la Trypanosomiase. Dans l*agriculture traditionnelle, le
manque d*animux de trait et de fumier se traduit par de faibles renmts
à l'hectare. Mais il est possible d'a&liorer la situation (1) (2). % de
notireuses régions, l'existence de Trypanosomiase interdit ml& tout m
développemnt harmnieux de l'elevage (11). La conséquence en est que le
bétail a tendance b se concentrer dans des zones plus saines, au risque
nGn~d~unsu@3tumge.
La possibilité de mintenir, dans les zones infestées, un bétail try-
panotolémnt mis de petit format, est une solution pmvisoiremmt heumu-
se ; toutefois la production globale obtenue avec ces anirrmx est très
faible.
Du fait d'un développement m%.ocre de la production animale, le &-
gim alimentaire des populations accuse une carence protéique, partic&&
rement sérieuse chez les enfants qui viennent d'être sev&s.
A tout cela s'ajoutent les frais occasionnés par les t&&ments try-
panocides pratiqués pour guérir les animux mlades ou pour protéger ceux
qui sontmmcés, ainsi que les investissments de toute nature pour lutter
contre les vecteurs (5) (6). On notera ici que les actions thérapeutiques
n'ont jamais intéressé qu9une faible partie du cheptel exposé à la m3ladie
et que les pmgrames de lutte contre les Glossines ont.toujours été très
limités et rarement suivis de continuité. De ce fait, les frais engag%
n'ont pas ergen& des retomb& économiques appr&iables. Le bénéfice at-
tendu de telles opérations peut se trouver cmprxnnis par une utilisation
anarchique des terres, au détriment de l'élevage (11). Des études socio-
économiq,ues sont nécessaires. Il est à souhaiter que la publicatim &~a-
te de HABTEMARIAM (10) soit judicieusement exploitée et qu'elle soit sui-
vie d'autres &udes tout aussi détaillées, proposant des mod&s éconcmi-
ques pour, appliquer judicieusenent les techniques de lutte contre la m-
panosrmiase animale.
l . . / . . .

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Voilà brièvenmt r&w& les éléments d'appkiation de l'incidence
de la BypanosomiaJe animle en Afrique et d'évaluation des pertes écono-
miques. Une dissertation plus longue condtiit à des r6pétitions car l'es-
sentiel de i'analyse est contenu dans plusieurs apports et publications
dont les pricipaux sont cités.
puisqu'on constate toujours de grands retards dans les enquêtes, je
voudrais,Ixnn,termine P, recmmnder de diffûser,encore une fois,à tous
les Etats membres de l'Organisation,des formAaires normlisés d'enquêtes
dont une version nouvelle a été rhmwnt élaborée (voir a.nnexe 1).
Les myens à dégager px.r lutter contre la Trypanosomiase arxim.le et
développer les &gions infestées devraient porter en priorité sur les en-
quêtes de base.

BIBLIOGRAPHIE
-6
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14 - IWHER (G,) et GRUVFL (J,).- Quelques problèmes &onmiques liés aux
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15 - TWRE (S.M.).- &thodes de diagnostic et d'enquêtes épizootiologiques
appliquées au Sénégal et résultats obtenus en 1978 - 1979 Cxms presse).
16 - KNRE (S.M.).- Etudes compamtives sur la trypanotolérance des bovins du
Bénin (inédit). A paraBxe.