~nnuks de f’urusitologie (Paris), t. 46, 1971, ...
~nnuks de f’urusitologie (Paris), t. 46, 1971, n” 1, PP. 61 à 67
Redescription de Quimper-ia lanceolata Gendre, 1926
(Nematoda, Seuratoidea)
par G. VASSILIADES
Laboratoire national de Recherches l~éthrinaires
- Dakar (SC;négal)
et Institut d’Elevage et de Médecine ~~étérinaire
des Puys tropicartr - F 94 - Maisons-Alfort
Redescription de Quiulprria lancrolata Gendre, 1926, parasite
habituel de Ctenopoma kingsleyae Giinther, Poisson Anabantidae,
du Sénégal. Des précisions morphologiques sont données concer-
na,nt notamment la structure céphalique et les spicules ; I’absrnce
de gubernaculum est confirmée. C’est la deuxième fois seulement
que l’espèce est signalée en Afrique.
t
Redescription of Quimperia laweolata G’endre, 1926, usual
parasite of Ctenopomu kingsleyae Giinther, Anabantidae Fish of
Senegal. Morphological precisions a,re given, especially concer-
ning the cephalic structure and the spicules ; the absence of
gubernaculum is confirmed. This species is signalized in Africa
for the second time.
En 1926, Gendre décrit une eïpècr et un genre nouveau à partir de deux femelles
et un mâle découverts chez un « Poisson Acanthopt~érygien non déterminb » . capturé
le 27 février 1908 en Guinée (Cercle de Lab5). Il s’agit d,e QuimLx+a /anceo!ata, genre
.

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G. VASSILIADES
monospécifique classé provisoirement par son auteur dans le? Nématodes « incertae
sedis ».
En 1928, Gendre élève son nouveau genre au niveau d’une sous-famille, celle des
Quimperiinae.
Chabaud, Campana-Rouget et Brygoo, 1959 et 1960, regroupent le5 Quimperiinae
Gendre, 1928 avec d’autres sous-familles dans la famille des Seuratidue (Hall, 1916,
sub. fam.), Chabaud, Campana-Rouget et Brygoo, 19.59, dans l’ordre des Ascaridida.
Depuis la découverte de Gendre, personne à notre connaissance ne paraît avoir
retrouvé cette esp8ce.
Récemment, nous avons eu l’occasion .de rencontrer à plusieurs reprises chez des
Ctenopoma pêch,és dans les marigots de Sangalkam, près de R&isque, des Nématodes
que nous pensons fpouvoir rattacher à Quimperia lanceolata.
Nous donnons ci-après la description de nos spécimens.
Matériel étudié
HÔTE : Ctenopoma kingsleyae Günther, Famille des Anabantidae, sous-ordre
des Ar~bantoidei,
Téléoljtéens, Perciformes.
LIEU DE RÉCOLTE : Rivière de Ssngalkam, Rufisque, (Région du Cap-Vert,
Sénégal).
LOCALISATION DES PARASITES : ,intestin.
MATÉRIEL RÉCOLTÉ : 12-4- 1970 : trois mâl’es et une femelle, enregistrés au labo-
ratoire d’Helminthologie
‘du Laboratoire national de Recherches vétérinaires de Dakar
sous le n” A 57. Néotypes redécrits : un m.âle et une femelle d’éposés dans les col-
lections du Laboratoire de Zoologie (Vers) du )Muséum national d’Histoire naturelle
d,e Paris sous le n” 104 BA.
Description
Ce sont de petits Nématodes très fins, aux extrémités très effilées, blanc nacré et
transparents quand ils sont vivants.
La femelle est légèrement plus grande que le mâle.
La cuticule. très fine, est très légèrement striée transversalement et longitudinale-
ment.
La pr&ence d’ailes latérales antérieures, débutant un peu plus bas en arrière des
lèvres et se terminant au niveau de deux petites déirides, en avant de la terminaison
œsophagienne. donne au corps un aspect a lancéolé » (d’où le nom d’espèce donné par
G,endre) (fig. 1, A).
Absence de cavité buccale. Bouche triangulaire bordée ‘par trois petites lèvres glo-
buleuses portant chacune sur leur bord libre, deux petites expansions coniques (< bou-
tons senslitifs » pour Gendre, 1926).
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QUZMPERZA LANCEOLATA
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*
C
D
9 2 6
A : extrémith antérieure de la fzmel!c. VI:C dorsde.
B : région buccak, vue dorsale.
C : région buccale, vue latérale.
D : rCgion buccale, vue apicale.
E : queue de la femelle, vue latérale.
(A : échel!e 100 u ; B, C, D : ich,zlk 30 u ; E: échelle 50 u)

i
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c. VASSILIADES
Cycle externe de quatre grosses papilles submédianes probablement doubles ; deux
papilles sur la lèvre dorsale et une papille sur chacune des deux lèvres latéro-ventrales
qui portent également chacune une amphide latérale (fig. 1, B, C, D).
L’oesophage est entièrement musculaire, mais revêt deux aspects diffrérents. II
comprend une partie antérieure étroite et cyIindri#que jusqu’au niveau de l’anneau ner-
veux, puis, lui faisant suite, une partie postérieure plus longue, plus large et plus mus-
culaire, de plus en plus large vers sa base bien dilatée sans constituer cependant un
véritable bulb,e (fig. 1, A).
Le pore excréteur est situé au niveau de l’anneau nerveux.
Le mâle possède deux spicules égaux, mais pas de gubernaculum.
La femelle est didelphe, ovipare, à vulve post-équatoriale.
Description du mâle.
Corps long de 9,750 mm et large de 22801 v au niveau de l’intestin antérieur. Toutes
les dimensions données se rappor:ent à cet exemplaire.
Cuticule épaisse de 2 à 3 v.
Pore excréteur, anneau nerveux et déirides respectivement situés à 375 u, 430 u et
950 11 de l’extrémité a,ntérieure.
Ailes latérales longues de 8.50 ~1 sur 35 v de large, débutant à 50 u de l’apex et se
terminant à 900 ~1, au niveau des déirides.
(Esophage antérieur long de 450 \\J sur 510 u de large ; cesophage postérieur long de
650 kr sur 120 ~1 de largeur maximale. Longueur totale dtz I’cesophage égale à 1.100 v.
Queue incurvée ventralemrnt sur elle-même décrivant une spire simple et terminée par
w
une pointe aiguë. Cuticule légèrement élargie à 300 u de la pointe caudale donnant nais-
sance à des ailes caudales très étroites (fig. II, A, B, C).
Ventouse caudale faiblement musculaire, sans anneau chitineux, sa plus grande dimen-
r
sion, dans le sens de la, longueur, est de 125 p. Distances du centre de la ventouse au
cloaque et à l’extrémité distale égales respectivement à 500 p et 82’0 11.
Anus à 320 I-( de l’extrémité postérieure.
La queue porte 10 paires de papilles caudales disposées comme suit :
- 4 paires de papilles préanales, 1 paire en avant de la ventouse et 3 paires en
arrière ;
- 6 paires de papilles postanales, 4 paires wntro-latérales dans le prolongement des
papilles préanales, dis’posées ‘en drux groupes, un groupe de 2 paires immédiatement en
a,rrière du cloaque et un groupe dz 2 paires proche de I’extrtmité postérieure ; et 2 paires
latérales situées entre ces deux groupes (fig. II, A, B, C).
Pas de gubernaculum.
2 spiculcs subégaux mesurant 245 p (spicule gauche) et 250 w (spicule droit) sur, respec-
tivement. 25 11 et 30 v de large, courts, légèrement courbés avec un manche bien chitinisé
et une extrémité distale plus frêle, faiblement ailée, bilobée (fig. II, D).
Description de la femelle.
Corps long de 1 I mm et large de 230 u au niveau de l’intestin antérijeur. Toutes les
dimensions données se ra,pportent à cet exemplaire.

QUIMPERIA LANCEOLATA
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FIG. 11. - Quintyeria lrrnceoluta, Gendre, 1926
A : région postérieure du mâle, vue ventrale.
B : queue du mâle, vue ventrale.
C : queue du mâle, vue latérale.
D : spicu!e diss9qué.
E: œuf.
(A, D, E : échelle 50 u ; B, C : échelle 100 ~1)
.
Annales de Parasitologie humaine et compnrée (Paris), t. 46, n” 1
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G. VASSILIADES
Cuticule épaisse de 3 à 4 u,
Pore excréteur, anneau nerveux et déirides respectivement situés à 325 p, 380 u et
900 ~1 de l’apex.
Ailes latérales longues de 880 LI sur 35 u de large, débutant à 60 w dr l’extrémité
antérieure et se terminant à 940 ~1 au niveau des déirides.
Première et deuxième partie de l’œsophage mesurant respectivement
400 u de long
sur 50 u de large e: 725 u sur 140 LI. Longueur totale de l’oesophage égale à 1.125 CI.
Queue terminée par une fine pointe caudale à 2801 p de l’anus (fig. 1, El.
Femelle ovipare, vulve saillante, en situation post-équatoriale à 7,875 mm de l’apex.
Rapport longueur du corps sur distance de la vulve à I’apex égal à 1,4.
@éjecteur cour: et #fortement musculaire, mesurant 2180 u sur 65 u de diamètre et
dirigé vers l’avant du corps. 2 utérus divergents en arrière ‘de l’ovéjecteur l’un vers l’avant,
l’autre vers l’arrière du corps.
CEufs ellipsoïdes à sub-sphériques, à coque très mince, non embryonnés et mesurant
65 u sur 55 v en moyenne (fig. II, E).
Discussion
La description originale de Gendre (1926) est suffisamment préoise pour nous
permettre d’identifier nos Nématodes à Quinîperia Innceolata. En elTet, nous ne cons-
tatons pratiquement aucune différence entre nos @cimens et les siens. Les dimensions
i
générales sont semblables bien que nos exemplaires soient légèrement plus grands ;
la structure buccale, celle de I’cesophage, l’aspect lancéolé du corps dû à la présence
des ailes latérales antérieures, la situation de la vulve et les ‘dim,ensions des ceufs chez
5
la femelle ; la longueur des spicules, le nombre et la disposition des papilles caudales
chez le mâle, sont identiques.
Notre étude complète la description morphologique de l’espèce notamment pour
ce qui concerne la structure apicale, la position du pore excr&eur et surtout la mor-
phologie des spicules que nous avons pu disséquer ; elle confirme l’absence de guber-
naculum ; caractères que Gendre n’avait pas pu observer sur ses exemplaires « devenus
noirs par suite d’une mauvaise conservatlion » (Gendre, 1926).
Par ailleurs. au sujet ,de l’hôte, il est vraisemblabl,e que le polsson chez qui a été
trouvé en Guinée Quin~peria Zanceola~a (< Poisson Acanthopt,érygien non déterminé )>)
appartient également au genre Ctenopoma Peters, I 844, A nabantidae dont l’espèce
unique en Afrique occidentale est C. kingsleyue Günther, 1896 (Daget, 1954).
Ce poisson très commun en Guinée est fréquemment pêché à Sangalkam, région
qui est justement considérée par sa flore et sa faune comme un îlot de région « gui-
néenne » au SNCnégal. De plus, il semble exister une étroite spécificité parasitaiw entre
Quimperia lanceolata et Ctenopoma kingsleyae car, dans les marigots de Sangalkam où
coexistent intimement Ctenopoma, Tilapia sp. (Cichlidue) et Chias sp. (Clariidue)
seuls les Ctenopoma hébergent constamment Quimperiu lanceolata.

QUIMPERIA LANCEOLATA
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Bibliographie
CHABAUD (A.-G.), CAMPANA-ROUGET (Y.) et BRYGOO (E.-R.), 1959. - Les Nématodes Seurn-
toidea, nov. SLIP. fam. ‘et l’origine des Spirurida. C.R. Acad. SC. Paris, CCXLVIII,
1449-1451.
-7 -1 et -, 1960. - Les Nématodes Serwatoidea.
Ann. parusit. hum. camp., XXXV,
(3) 316-346.
P
DAGET (J.), 1954. - Les paissons du Niger supérieur. Mémoires de l’Institut français d’Afri-
que Noire, n” 36. I.F.A.N., Dakar, 391 pages.
GENDRE (E.), 1926. - Sur un Nématode nouveau, parasite de poisson. Bull. Soc. Path. erol.,
XIX, 798-802.
rl
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