B U L .ETIN IE L’ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE . ...
B U L .ETIN
IE
L’ACADÉMIE VÉTÉRINAIRE
.
DE F ZANCE
R&NG,
P A R M M .
C . B R E S S O U
Secréfaire
G é n é r a l
L. BLANCHARC
S e c r é t a i r e d e s séances
PfJBL,
P A R L E
R E C U E I L D E MS
:CINE VÉTÉRINAIRE
D E
L ’ E C O L E P
‘IONALE
D’ALFORT
E X ’
R A I T S
V I G O - I - F R RES,
ÉDITEURS
E d i t e u r s d e
:adémie
Vbtérinaire
23.
aye d e
1’Ec’
-do-Médeciae, P A R I S (19)
.

Le5 affections cutanées
dentale Française une gra
taines régions l’humiditk,
tent souvent la sous-
alimentation, et diverses
nt des facteurs favo-
risants.
Outre la streptothricose cutan
bovine,’ les gales sont extrêmc-
ment répandues >Che#z toutes les
èces animales domestiques et
du point de vue économique
perte5 considérable5 à
l’élevage, sans compter l’obsi
apportent à l.‘amélio-
ration de la production anima
, citons : la gale sar-
coptique du dromadaire, la
optique de la chèvre, la gale
psoroptique du buf (SOU~
sée à la bosse chez le zébu),
.
la gale sarcoptique du lapin...
La gale 5arcoptique chez la c vre comme chez lc lapin est si
difficilement curable en région
à se débarra’sser des ani
La démodécie du ~XX!
généralement. pas la santé des
par les lésions persistantes qu’e
Nous insisterons aujourd’hui
ur la démodkie du bceuf
que
nou5 avons particulièrement
iée à l’occasion d’un petit foyer
localisé, dans les environs de
ar (Ferme de l’Institut Pasteur).
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE.
i, en Europe, la gale démo-
décique ne semble pae une a
n très répandue, par contre,
en Amérique du Nord (U.S.A.
u Sud, en Afrique Tropicale,
à Madagascar, elle est
Aux U.S.A., négligée jusqu’
1~~23, elle fait, à partir de 1927,
l’objet d’études importantes
cause de la dépréciation des
cuirs (1). Elle est déce
(11 Keeping livesbck healthy-Usite’d
St’ates Deparlement of Agriculture 199,
p. 592.
I
BULLETIN DE L'ACADÉMIE, janvie

88
BULLETIN DE L’ACADlhIIE
-.-.
-
.”
h’IoLoGIE. - L e
‘demodex folliculorum ‘UUP. hovis. est, l’agent
causal, facile à mettre en Evidence dans les lésions par l’examen
microscopique.
La fréquen’ce de ce parasite dans le tégument des bovins fait
admettre par certains auteurs qu’il s’agit là d’un h6te normal
de 1~ peau ne SC multipliant en provoquanl des I&iolls impcw-
tantes que 80~s l’influence de facteurs encore indcterminés.
L’Uge des animaux intervient, : la maladie apparaît plus fré-
quente chez les adultes ; encore que dans l’observa lion l’ai Le par
IlOUS, ‘SUT
10 animaux, 2 vaches élaient, ai,leinles ainsi que
3 veaux ; 3 vaches étaient indemnes (apparemment).
Quelles sont les causes prédisposantes ? Elles sont dil’fi,ciles ;i
-, .
définir, car la démodécie ne semble pas obéir uux mPmes règles
que les autres gales.
On pourrait in’criminer en A.O.F. la st,abulatiotl ou la scmi-
stabulation mal conduites, qui pl.acen t, des animaux d’cl~\\ age
extensif, habitués à choisir leur alimentation, dans des condilions
d’habitat peu conformes à leur tempérament joinlw ;i IIIIC nour-
riture rnal équilibrée sinon carcnci;o. Cola rcutc cepcndani ü
démontrer.
Il es1 ~cerlain en tout cas que la sl,abulation irrationnelle favo-
rise la pullulalion des parasites (ectoparasiles surtout, 1~1s que
.
tiques, puces, etc... 1) el peut donc Gtrc un factcirr du ddvcloppe-
ment de la démodécie.
CONTAGION. M ODE DE TRANSMISSION. - La conlagion, quoique
lente el irrégnlic’re, est certaine. Dans le petif foyw observé par
=
nous, il a été aisé de suivre la marche de l’infestalion.
l.lnt! vache, issue d’un croisement Ubu x ?‘iJlll’ill, oraigirlilirbc dc
la prcsqu’îk du Cap Iert (région de J>rtkal*‘,, altejrrlc do gaIV dénw-
décique, contamine sa première velle, donl, les lEsic)Ils du debut.
irlsipnifiatlIcs.
SOII~ dev~~nues c~~lc;~tli~~;ltlt~!~ :III poirli qu’(‘ll~ ~61
entièrement infest6c au moment dc nolrc obsor\\alio~l (juillcl
rghs), alors qu’elle est, âgée de 18 mois. A son tour celle-ci
(~i~lr*riîilc~ I’inl’c~staliolr drl la dellxi8rne vollc de sa miw, JNW apri’cl
sa naissance, et. fgalement Scelle dc la velle d’une autre vnchc (zébu
maure), tous ces jcuncs ‘sujets vivant ensemble t3illlS un coiIl rk
l’étable.
Comment se produit la transm&sion de la mill;rdi(h ? I’ilr 1~ p115
des nodules ouverts accidcntcllcment et d6posés sur divers objd+ :
%
mangeoires, séparations en bois, elc.. . elc.. . , inoctrl6 à l’occasion
de gratl,ages, frottements... Les tiques doivent jouer rrn rOlc mcc:l-
nique de transmission.
i

LA DÉMODÉCIE CREZ LES
VINS DE L'OUEST AFRICAIN
89
Les pique-boeufs (Buphagus a
anus), qui vont sautillant d’un
animal sur l’autre, ‘à la recher
dans le poil des bovins, des
puces, tiques etc.. . , provoquant
eme des plaies par leurs assauts
répétés aux mêmes endroits, s
certainement des agents ino-
culateurs.
ETUDE CLINIQUE. -Les Iésio
sont localisées ou généralisées.
Dans le cas de kalisations
en des cas passent ina-
perçus. Elles affectent surtout
tronc, le cou, les épaules. Géné-
ralisées, elle5 envahissent t
rps : oreilles, entre-cuisses,
flancs, partie inférieure des
pourtour des yeux, muflr.
La lésion locale, au début,
es k par des points cro+ l wx
ou de petits nodules, autou
s’le poil est plus ou moins
Il(:vii>t’ (‘1 plits 011 rr~oitts lac*li,i
la ~uppuralion accidclllellc.
On a la sensation ‘en passan
main sur la peau de grain,s tir
plombs. Ces croûtes ou nod
nnent un pus caséeux plu5
ou moins teinté de sang, cent
sur les follicules pileux.
Parfois, CI la longue, CPS
groupenl, se colrl’ondenl el
rendent alors le diagnostic
peau s’épaissit. dc larges
croûtes ‘s’installent, semblables
e la gale psoroptiquc. DCF
formation3 cutanées, carapace
u uerrucosités, apparaissent. Ces
dernières ont, Gté observées par ous autour du mufle et a\\1 niwau
des membres postériéurs.
q u ’ i l existe un cert,ain
prurit, ou une certaine gê
incite les animaux h se lé.cher ct
se gratter (d’une faqon m
rotter auprès des ob,jek
durs, 5 leur portée.
!Dans le pus des lésions réc
tes, les Demodez sont tr$s abon
dants.
L’évolution de l’aîfectio
e : IantAt, elle reslr: sta-
tionnaire, passe même inape
u conkaire elle évolue
vers la généralisation telle
nous l’avons décri te, amcnanl
l’amaigrissement des animaux
8 post-mortem sur les cuira
d’abattoir6 a été faite par BE
N (JC):~) (r) et il en donne une
excellente description qu’on p
résumer ainsi : du côté chair,
de petits point;3 blanc grisâtre
la grosseur d’une t6te d’épingle
à celle d’un pois sont fréque
ent rencontrés. Ile sont relev6.s
principalement dans la partie
a peau couvrant les avant-bras,
de la pointe de l’épaule au
u, et sur les membres postérieurs,
sur les peaux très infestees, les
- sur taule l’étendue du cuir.
Deparkment N i g e r i a , IWY, 1~. 79.

!P
BULLETIN DE L’ACADÉMIE
4.
Nodules démodéciques.
r’
G a l e démodécique g&hkxlisée.
,2
,A

L A DÉMODkXE CHEZ
N S DE L’OUEST AFRICAIN
91
.
Les nodules sont situés d
utis verct et ne sont visibles de
>i
chaque côté de la peau que da
es formes étendues (2). La pres-
« Verrucosités » dhodéciq
s sur les membres postérieurs.
sion fait sortir le contenu à tr
5 un follicule pileux jusqu’à la
surface externe (côté poil).
1
L’examen microscopique du
us révèle ‘un grand nombre de
(( Demodex Folliculorum )).
Des 300 peaux examinées pa
EATON, 83,6 % étaient positives.
Alors que dans la majorité des
irs les nodules étaient. aisément
trouvés, dans plusieurs cas ce n st qu’après des recherches appro-
fondies ‘qu’un ou deux nodul
t été mis en évidence.
(2) Sur les peaux de moutons et d
hbvres, même Iégérement infestAes de
i
dbmodécie, nous avons toujours rele
une lruce ex!érieure du nodule démo-
.’
déciq,ue, sous forme d’une croûte ou
outelle dissimulant un fin pértiuis.

92
P.lJLLETIN DE L'ACADÉMIE
.--
"
Nous avons remarqué que la recherche cet plus facile sur le
cuir frais où le nodule blanc grisâtre tranche sur le fond rosé
du cU1é chair qiic ~SUI’ Ic cuir sec air ,cc rni%ne clité es1 dtVnu
griwâtre ou gris terne.
II semble donc bien, d’après ces recherches, qw si tant d’ani-
maux sont infestés, un petit nombre, cliniquement, p&entent
des lésions visibles.
DIAGZOSTIC. - Relativement, aisé au début des It%ion~ visibltls,
p
il devient plus compliqué lors de lésions anciennw et cLtendu(w.
11 faut faire la différence avec :
La streptoihricose cu~lade, si fréquente en ,A.O.F., mais surfoul
saisonnière (saison de3 pluies) cl qui, cliniclucinc~~t. c’st neitc*-
IIK*II~ diUéwnte, toiil. au moins a11 début ;
La lcigne trichophytique ;
1,‘échnuboulure et les tiruplions r,on p(~wsilaircs :
Les verrues ;
I
La. phthkiase hématopinique ;
L’examen microwopiquc: permettra’ ai&ment de powr 10 dia-
gnostic.
Pronostic. - La démodécie, yuoiyw ~ri:s r+n~d~~c CII Afriy~w
‘ïropkale, nc détermine le plus souvent qu’une faible infestalion
saIlS cotls&pRnce grave pour ta vit de l’iir>irIl;il. I’i\\I’ cY)litJ’e, ks
nodules clEmodé,ciques (pimpks des tanneurs am6ricains) dbpré-
çiwt, la dCpouillc en créant des points tl(l rlioirltir0 r~~~i~$lilll~~c~ ;III
tannage, surtout e’i1.s sont. localisés dans la partic 1101,lc du cuir.
le croupon.
Dans les cas généralisés, l’influence de l’affection JIIT lc malade
est certaine. L’inappétcnce, l’amaigrissement en sont 10s consé-
quencbes plus ou moins lointaines. Lc pronosi.ic rs,st, itlors sombre.
l’railement. - Il n’existe pratiquement pas de trailemcnt eîli-
cace. Dans les cas bénins, les plus fréquents, l’al’l’cctioll se sta-
bilise el point n’est besoin d’intervenir. Dans les cas gra\\c5 il trut
prudent de ‘se débarrasser des animaux, source l.jos~iJ)lc dr CO~I-
t,agion.
kSwl, le dippirig (bai,, ant.iparauitair~ à l>iisc* d’arstinitc de soude,
de D.D.T., ou d’héxachlocyclorhcxanej serai1 indiqué, préventi-
vement.
(Laboraloire Cenlrd d e I’Ekunge, IDuliur.)
.
t