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BULLETIN UE LA SOCl6TÉ DE PATHOLOGII EXOTI(K’E
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TISON (F.) et I~EVCLDER (B.). - Techniques actuelles d’isolwuent
et
d’identification des mycobactéries. Path. Biol., 1965, 13, 458462.
WHITE (II. C.) et SMITH (L.). - Iiematin enzymes of Ifrt~ro~~hi~rrs pra-
influenzne. J. Bd. C h e m . , 1962, 2 3 7 , 1332-1336.
L E P H A C O C H È R E
(PHACOCHOERUS AETHZOPZCUS),
H&‘l3 DE SCHZSTOSOMA SP.
Par S. GRETILLAT
Début 1969, au cours d’autopsies de ci%rr6le pratiquées sur 9 pha-
cochères (Phacochoerus aethiopicus (Pallas)), âgés de 10 à 15 mois,
en expérimentation au Laboratoire de Recherrhes vétérinaires de
Dakar (Sénégal), pour études concernant I’épidémiologie de la tri-
chinow des animaux sauvages de l’Afrique de l’Ouest, nous trouvons
dans les veines hkpatiques de cinq d’entre eux, quelques trérnatodes
(20 mâles et 5 fetnellrs) appartenant au genre Sc~istosoinn
Wein-
land, 1858.
Ces suidés sauvages capturés vivants dans la région dl.1 Lac de
GUIERS (Répuhlique du SÉNÉGAL) (16030, lat. nord ; 160, long.
ouest), avaient été maintenus en stabulation au laboratoire pendant
des périodes allant de 15 à 107 jours avant d’être sacrifiés pour
contrôle de fin d’expérimentation.
Le tableau. ci-dessous donne sous forme condensée 1~s résultats de
ces récoltes.
Il F’hncochére
Schistcmmu r&mltés

HI.‘LI:l?TI.V DE I.A SO<‘lI?TÉ DE PATHOLOGIE EXOTIQlUE
IogJ
Mla gré
. .
un examen mmutleux aucun schwtosome n’a Gté trouvé
dans le réseau veinwx m~sentériqur et aucun œuf de bilharzie n’a
pu ê,tw mis en évidence dans les raclats de muqueuse intestinale.
Dans le matériel récolté les schistosomes mâles sont beaucoup plus
nombreux que les femelles. L’infestation des phacochères ayant eu
lieu en brousse peu de temps vraisemblablement avant leur cap-
ture, les seuls vers adultes mûrs ont été trouvés chez les sujets autop-
siés au moins 80 jours après leur entrée au laboratoire.-
Nous donnons dans les lignes qui suivent la description sommaire
de ce Schistosoma.
Schiatosoma
sp.
.
M&e : Mensurations effectuées rw.6 ,exemplaires mars adultes
dont 5 étaient accouplés avec leur femelle.
Fig. I. - Partie antirisure d’un mlla adulte mhr.

IogZ
Hl~LLETIN DE L A
SOCI$TÉ IIE PATlI(ll.OC;Ih’
I;SOTIC$‘E
_I___---
Longueur : 0,925 à I cm. 16 ; largeur maximum : O,IJZj à I mm. 25.
Diamètre ventouse orale : 225 CI 300 p ; diamètre acetabulum :
3~10 à 350 p ; oesophage
de 400 à 600 v, avec deuxdilatations. Caecums
s’anastomosant plusieurs fois pour s(l terminer chw un des spéci-
mens examinés en deux culs-de-sacs séparés à I’extrEmitC
posté-
rieure du ver.
Deux masses testiculaires dont l’antérieure t*st dédoul~l&t*, ce qui
donne au total 3 testicules (cf. photo no 2). Mass~ testiculaire antC-

B('I.IJ.:~‘Is IIE 1..1 s,,ClRTl? DE PATHOLOGIE RXOTIQF'E
1093
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siens plus wsiwintr3.
Longueur : 0,475 à 550 cm ; largeur maximum :
0,4 5 0 mm. 4jO. 1)iamPlw de la vt~ntouw orale : 150 à 160 p et celui
de l’acetahulum : 175 à ZM p. Canal gynkcophorc débutant à environ
550 p de In partie antCrieurc:
del l’hrlminthe.
Felrlellt~ : Mensurations effectuées sur 5 exemplaires dont un seul
prbsente des tufs ((hinq) dans son utérus.
Longueur : 1 ,I ii 1 111111. 3 ; largeur maximum 250 à 300 p, dans la
partie posltkrit~urc~ du corps alors que les parties antérieure et moyenne
ne mesuwnl respwlivemt~nt que 140 et 175 I.L environ. Ovaire placé
au début du quart postfrieur du corps, qui est terminé en pointe
effilée. Ventouses orah et ventrale à peine distinctes. CEufs très
allongés, en forme dtx navette et à extrémité antérieure régulière-
ment arrondie. Longuc~ur : 175 h i 90 p ; largeur : 45 à 50 p (in utero)
(cf. photo no 3).
Fig. 3. - CEuf in ctfmo dans région ant6rieure de la femelle.
Ci&f de type ?JO& d’aprks ses dimensions et sa morphologie génbrale.

__ . _ .
COMMENTAIHE
Ce schistosome qui appartient au groupe hnemntobir~m/bouis
est
très proche d e Schistosoma
Ooc& Sonsino, 1876.
Le très petit nombre d’exemplairw
adultes que nous avons récoltés
et examinés, ainsi que leurs dimensicms restreintes, nt! nous prrmct-
tent pas de les rattacher G cette espèce
malgrb wrt airis caractbw
morphologiques très voisins (ventouses, position de l’uv:tirç>, CHI~).
Si &histosomu bouis a déjà bté signal; dwz l'antilope Limnotra-
'gus .~~&C~(SCLATER) en 1937 par VAN UER BERTHE au Huantla (Parc
de la Kagera), il n’a encore étk trouva à notre C()nniliSs:\\nï(* chrz un
suidé que par Malek (1961) chez un pore au Sioudan.
ONAHAMIRO en Igti au Nigeria décrit’ un cas d’hématurie chez
ulle truie avec présence d’qufs de SchistOsama haemutobium
Bilharz,
185.2 dans les urines, mais ne trouve aucun schistosome h l’autopsie
de l’animal, Des essais d’infestation expbimentale de porcs à l’aide
de cercaires de Sch. haematobium, se soldent par des kheçs et l’auteur
ne peut tirer de conclusions. S~~UD reprend c@s essais en Egypte,
en 1966, sans pouvoir infirmer ou confirnwr d’une maniére valable
les ot~servations
d'C)xAnAznIRo.
En ce qui concerne Schistosonra rtznrtsoni Sarnlwn, 1007, 1~s trn-
VAIIX de ~~X;IN et BERRIOS (Iyj6), IJlOIltr~!I~~ qu'il peut paI%sitPr
Sus scrofa L., à PUERTO RICO, sans pour cela que le porc domestiqut~
pu& &tre çonsidéré comme un réservoir de parasites. Cc n‘est en
effet, d’après ces auteurs, qu’un poor host n’ayant pratiquement aucun
rftle valable dtins l’épidémiologie de la hilharziose intestinale humaine
aux Antilles.
Au sujet des conditions d’infestation du phacochbre en Afrique
ocsidentale, nous n’avons aucune précision. La Ggion du Lac de
GUIERS (Delta du fleuve SÉNÉGAL) est une contrb & haute endGmi-
cité Lilharzienne humaine et animale. Les phacochtres y sont extré-
mement nombreux et fréquentent les même points d’eau (mares,
marigots et Lac de GUIERS), que les ruminants domestiquw et les
pasteurs transhumants.
Dans le cas présent, les atiimaux trouvés portpurs de schistosorues
(5 sur y autopsiés ; 55 O/O environ), ne prknlcnt pas urle v+rit.ahle
schistosomiase mais une infrstation discrétr. S’agit-il romnw ~~III
S. mnnsorri chez 1~ porc domestique d’une trbs fail)ltb rt’wyti\\ itih dr
In part d’un hi?btt~ a c c i d e n t e l ct nnorrni31, ou sinrplemrnt dl, cwricti-
tions trop mauvaiws ne ywiettant
pa. s uuc pbnétrnt ion normale

S i pour I’irislaiil Ph~~wchoerus
nethiopicrcs nc peut Btre c o n s i d é r é
con,t,i~’ 1111 rtkt’rvtrir dc sçhistosomrs,
le fait dr pouvoir t‘n héberger
qu~lgu~ c~sc~tllplnirc~s dt~rtrontre s i n o n l ’ u b i q u i t é (III genre Schisto-
SOIIICI, du tlloiu$, IW possil)ili~k d ’ a d a p t a t i o n d e ct’ tr6tnntode h u n
hî)te (*onsid6r(: jusqu’h prtkc*nt c o m m e n o n r é c e p t i f .
Le I’hac~ochi~rt~ (I’. rrethiopicus) peut héberger des trématodes du
g e n r e ,Schistosowz on ,Ifriquc (.)widentale. Chez 9 animnux autop-
siés, 5 prkntait~ut IIIW inftastation discrète par un schistosome rnor-
phologiquernent. voisin de Sch. bovis.
Thc wart -hog (1’. uethiopil US) may harhour trematodes belonging
to thc gtanus Schi,s/ostmn in \\Vest Africa.
Among !) animal necro-
psies, ; showt3l :I disc‘rc3c.l infest ation with schi.stosomes ischisto-
somn SP.).
Thchir mnrphology and rggs are sin~ilar to Schistosoma
bovis.
Lc~boratoire de Recherches Gtéri-
naires, Dakar. Lnbor~~toire
d
e
Parasitologie, 15, rue de l‘l&~~Ie-
de-Médecine, Paris.

hlYJOGRAYHIE
.-I,/&r,r/~rt~. -.. .iu rrlomt*nt dp ulclltrr sous presse nous WCI~~OIIY uns lettre
de M. TAYI.OH de la liondon S141ctol Tropical Medkine and flygione SIrvice
du Professeur N~r.sos! qui , aprk examen du matériel que nous lui avions
envoyé pour contrôle, II(I~~ c~onfirme qu’il s’agit bien de l’espèce Schistosontn
~ovis. Nous le rcmc*rc,ions I)kn vivement de sa collaboration.