, INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES (1...
,
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (1 .S. R.A. 1
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
D A K A R - HANN
PROJET EAU ET SANTE
APRES-BARRAGE VALLEE DU
FLEUVE SENEGAL
(ORSTOM)
ETUDE MALACOLOGIQUE DANS LE PERIMETRE
DE DIOMANDOU (DEPARTEMENT DE PODOR)
(AOUT 1989)
Par O.T. DIAW et Y. SARR, LNERV
(ISRA) BP 2057 - DAKAR
R E F . N”43/PARASIT0.
AOUT 1989.

a<P’
1. INTRODUCTION
La mise en service des barrages de Manantali et de Diama entralne un
apport considérable en eau douce, ce qui permettra la mise en valeur du
bassin

du Fleuve Sénégal par des aménagements hydro-agricoles.
Cependant, la réalisation de tels ouvrages (création de biefs, de canaux,
de drains et de vastes surfaces affluents ou effluentes) a pour corrolaire des
perturbations écologiques qui risquent d’affecter la santé humaine et animale
(maladies hydriques).
Les Schistosomiases font partie de ces principales affections (paludisme,
Distomatose, Onchocercose, etc.. . ) qui ont un cycle biologique complexe néces-
sitant le passage obligatoire par un vecteur ou un hôte intermédiaire.
C’est par son mode de transmission biologique à travers les Mollusques
d’eau douce, qu’il existe des rapports étroits entre la présence de l’eau et
l’existence de cette maladie.
Schistosoma haematobium et S. mansoni sont les parasites de l’homme,
alors que S. bovis et S. curassoni sont ceux du bétail.
D’autres trématodoses animales surtout la Distomatose et les Paramphsito-
moses sont aussi influencées par ces modifications écologiques.
Une étude de l’impact des aménagements sur la santé est entreprise au
niveau du périmètre irrigué de Diomandou. Les Schistosomiases font l’objet
d’une attention particulière.
L’objectif est de surveiller la faune malacologique vectrice de ces trémato-
doses (présence ou absence et évolution) afin de prévoir les risques d’infesta-
tion et de proposer des méthodes de lutte.
. . . / . . .

- 2
II. PRESENTATION DU PARAMETRE DE DIOMANDOU
1) Présentation du milieu
Le périmètre de Diomandou se situe à 66 km de Podor (Département de
Podor , arrondissement de Ndioum) .
C’est une plaine qui est délimitée par le Doué au Nord, les villages de
Kogga (Diéri et Walo) à l’Est, le village de Diam Mbaila à l’Ouest et la piste
du Diéri au Sud.
Le climat est de type sahélien avec une très légère influence des alizés
maritimes frais. On distingue 3 saisons :
- la saison sèche froide de novembre à février (minima < 15OC),
- la saison sèche chaude de mars à juin (maxima 40 à 45OC),
- la saison des pluies ou hivernage de juillet à octobre.
La température moyenne annuelle est de 28,6 OC.
Mai et juin sont les mois les plus chauds (+ 42OC), puis il y a un second
pic thermique en octobre.
Décembre, janvier et février sont les mois les plus frais Z 12OC. Les
pluies sont concentrées sur les mois de juillet à septembre avec le maximun
en août (1/3 des pluies annuelles).
La cuvette dépendant des ressources en eau du bief “fluvial” du Doué
n’est pour le moment cultivable qu’en hivernage. Cependant la mise en fonction
ultérieur de Manantali permettra d’autres activités agricoles.
2) Présentation des aménagements
Le périmètre est irrigué à partir du Doué par une station de pompage
(aménagement tertiaire).
. . . / . . .

- 3
Les canaux d’irrigation sont constitués oar le canal principal (le seul
cimenté), les canaux secondaires et tertiaires et les drains (tous en terre).
Tous ces canaux sont à ciel ouvert.
Le périmètre est divisé en 28 U.A. 1. (Unité autonome d’irrigation) et ces
dernières en plusieurs parcelles. Plus des 2/3 des U.A.I. sont destinées à la
riziculture et le reste à la polyculture.
C’est la première année de mise en valeur de toute la cuvette, mais les
terres des U.A. 1. no22 et 24 ont connu la culture irriguée depuis 1979 et 1981
par les populations des villages de Dioumandou et Thialagar.
La mise en service de l’ouvrage aux mois de mai et juin a permis I’irriga-
tion de l’ensemble des parcelles.
II 1. PROSPECTION MALACOLOCIQUE
1) Matériel et méthode
Les prospections malacologiques ont eu lieu au niveau des parcelles, des
canaux et drains (stations de prospection).
Les Mollusques sont recherchés
au bord des canaux, dans la boue, dans la végétation aquatique et sur tous
les supports possibles.
La nature des différents biotopes ainsi que le Ph et la température de
l’eau sont relevés.
TOUS les Mollusques récoltés sont identifiés, puis ramenés au laboratoire
pour étude de leur infestation.
2) Résultats
L’eau est abondante dans les canaux et certaines parcelles. Le Ph varie
de 6 à 7. La végétation aquatique se compose de graminées au niveau des
parcelles et des canaux.
. . . / . . .

- 4
La recherche malacologique s’est révélée négative en ce qui concerne les
gastéropodes d’eau douce, hôtes potentiels de Trématodoses humaines et
animales.
Seuls quelques bivalves : Corbucula sp ont été récoltés dans la boue de
certaines parcelles (U.A.I. 7 et 8).
La mise en eau très récente (2 à 3 mois) des terres et des canaux n’a pas
permis l’installation des Mollusques. Les conditions biologiques et écologiques
ne sont pas encore favorables, cependant, la présence de ces Corbucula sp
laisse supposer une installation prochaine d’autres espèces.

Dans le périmètre, en dehors des zones aménagées, il existe certaines
mares temporaires ou la végétation comprend différentes espèces de graminées
et de quelques nénuphars. Le Ph y est de 6,5 à 7,5, aucun Mollusque n’y
est récolté.
Deux mares temporaires à l’entrée du village de Thialagar ont été aussi
propsectée, mais aucun gastéropode n’est signalé.
IV. DONNEES MALACOLOGIQUES DANS LE DEPARTEMENT DE PODOR
-
Des enquêtes malacologiques au niveau des cuvettes aménagées de Nianga
et Guédé ont révélé la présence de Mollusques tels que B. forskalii, B. senega-
lensis et B. truncatus.
Ces Mollusques hôtes potentiels de trématodoses humaines et animales ont
été trouvés surtout au niveau des rizières et des canaux secondaires (DIAW
O.T., 1980).
Au niveau de Podor, des Mollusques ont été récoltés dans les mares tempo-
raires de Thiewlé, Ndiayène, Ndierba et Ndiadana (B. forskalii, B. truncatus)
(DIAW O.T., 1980).
La présence de Bulins dans la cuvette de Fondé Ass (5 à 6 km de Podor)
nous a été rapportée.
I
. . . . .

- 5
La Bilharziose est bien présente dans le département de Podor. D’après
les registres des hôpitaux et centres de santé, le taux d’infestation varie de
15 à 20 % (WATSON, 1969). Un rapport de I’OMVS, signale un taux de 2,4 %
en 1977 au niveau du Diéri dans la région de Podor.
V. DISCUSSION ET CONCLUSION
La cuvette de Diomandou est à sa première année de fonctionnement,
et sa mise en eau ne date que de 2 à 3 mois. Aucun Mollusque hôte potentiel
de trématodoses humaines et animales n’est encore récolté.
Les conditions ne sont pas encore favorables, cependant tout laisse prévoir
un risque ultérieur d’installation des Mollusques.
La situation épidémiologique actuelle n’est pas alarmante, mais une surveil-
lance malacologique s’avère nécessaire.
Des prospections régulières au niveau de la cuvette permettront de suivre
l’évolution de la faune malacologique.
Certaines méthodes de lutte pourraient être testées et proposées en fonc-
tion des situations.
L’extension de cette étude malacologique dans toutes les zones aménagées
est indispensable afin de minimiser les impacts négatifs des barrages et des
installations hydro-agricoles.