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A< --REPUBLIQUE DU SENEGAL
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.
MIN~STERE Du D E V EL O PPEMENT RURAL
ET DE L’HYDRAULIQUE
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INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
**********
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
**********
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR - HANN
ETUDE DU CYCLE SEXUEL CHEZ LES VACHES
NDAMA ET ZEBU COBRA AU SENEGAL
Par
MBAYE (M.), DIOP (P.E.H.) et NDIAYE (M.)
R E F . N015/ZOOT.
MARS 1990.
ETUDE DU CYCLE SEXUEL CHEZ LES VACHES
NDAMA ET ZEBU GOBRA AU SENEGAL
Par
MBAYE (M. 1”. D I O P (P.E.H.)““, NDIAYE (M-l***
RESUME
L’analyse des caractéristiques de la reproduction chez les ruminants a démarré
avec l’étude du cycle sexuel. Pour les bovins, les observations faites sur 8
vaches Ndama et 4 vaches Cobra ont porté sur deux cycles sexuels successifs,
suivant le cycle induit par la méthode de I’estrumate.
Elles ont permis aux acteurs de déterminer :
- la durée du cycle sexuel qui est de l’ordre respectivement pour les races
ci-dessus citées de 20,7 + 1.8 jours et 22,66 2 1,53 jours ; elle présente
’ des variations individuelles ;
- l’évolution .de la courbe de la progestérone plasmatique durant le cycle sexuel
caractérisée par un niveau de base de 0,Ol à 0,04 ng/ml, suivie d’une aug-
mentation du taux de la progestérone jusqu’à un niveau de 7,31 à 13,31 nglml
pour la vache Ndama et 5,63 à 10,23 ng/ml chez la vache Cobra, suivie d’une
chute brutale 72 h avant l’oestrus.
Ce cycle présente une certaine analogie avec les observations faites sur les
autres races bovines d’Afrique et des Pays tempérés, mais il reste à mieux
cerner la période
oestrus-ovulation et à étudier le cycle pendant la saison
sèche.
MOTS-CLES
Taurin Ndama, zébu Cobra, reproduction, cycle sexuel, progestérone, plasma,
Sénégal.
* Institut sénégalais de Recherches agricoles/ LNERV.
** Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires
*** Direction de IlElevage du Sénégal.
1. INTRODUCTION
Au Sénégal, l’élevage pratiqué sur l’ensemble du pays a toujours été dominé
par celui des bovins dont l’effectif s’élève à 2 483 547 têtes, cet élevage a
bénéficié d’une série de politiques pour son développement.
Le cheptel bovin, composé de deux types génétiques dominants le zébu Gobra
et le taurin Ndama, a une productivité encore faible, malgré les aptitudes des
races qui le composent alors que la population humaine s’accroît et avec elle
les besoins en produits d’origine animale.
Avec l’avènement de la Nouvelle Politique de IlElevage, une option a été prise
pour une intensification de la production, avec chez les bovins celle des stades
de naissage et de réélevage afin de pouvoir atteindre et maintenir l’objectif de
12 kg par habitant et par an.
Les mesures à mettre en place sont nombreuses et nécessitent entre autres,
une connaissance parfaite des phénomènes qui régulent l’activité de la repro-
duction.
Dans ce domaine, les acquis actuels portent sur les aspects organiques de
l’appareil génital (3, 10, 11), la détermination des paramètres de la reproduc-
tion (12, 13) et des résultats de maîtrise de la reproduction (23, 24).
Cependant, ils demeurent limités quant aux phénomènes de base qui régulent
la fonction de reproduction.
Avec les besoins d’intensification et de fourniture de viande en quantité suffi-
sante, il est urgent de bien cerner l’activité de reproduction et de proposer
aux producteurs et techniciens des paquets technologiques pour une meilleure
productivité.
Dans ce cadre, des études sont entreprises au niveau de l’Institut sénégalais
de Recherches agricoles, afin d’apporter des données nouvelles sur la repro-
duction des ruminants domestiques au Sénégal et de mettre en évidence les
possibilités d’une gestion de la reproduction pour une amélioration de la pro-
ductivité. Elles ont démarré pour celle du cycle sexuel.
. . . / . . .
- 2
II. MATERIEL ET METHODES
2.1 - Le milieu
Les études ont été menées de Septembre à Décembre 1988 au niveau des
Centres de Recherches Zootechniques de Dahra et de Kolda, respectivement
localisé en zone sylvo-pastorale et en zone du bétail trypanotolérant.
2.1.1 - La zone svlvo-pastorale
Elle correspond au bassin du Ferlo et présente un climat sahélien continental
avec une p1uviométri.e
de 266 mm (1968-19861, une alternance d’une longue
mois
saison sèche de 9/et de 3 mois de saison des pluies.
Dans cette zone vit le zébu Gobra et où le système de production est du type
pastoral (conduite extensive, transhumance), la taille du troupeau est de I’or-
dre d’une trentaine de têtes.
2.1.2 - La zone du bétail trypanotolérant
Elle correspond à la zone méridionale du Sénégal, à vocation agropastorale
avec une pluviométrie de 846 mm/an (1968-1986), une température de 28OC
et une alternance de 7 mois de saison sèche et 5 mois de saison des pluies.
2.2 - Les animaux
Ils sont représentés par 8 vaches Ndama et 4 vaches zébu Cobra appartenant
aux troupeaux des CRZ de Kolda et de Dahra.
La race zébu Cobra ou zébu Peul sénégalais constitue 54 % du cheptel bovin
national.
II s’agit d’un bovin de grande taille (1,30 à 1,50 m), avec une bosse
très développée, des cornes en lyre haute, une robe soit grise avec souvent
des bringures , ou blanche.
. . . I . . .
- 3
Le zébu Cobra est un bon animal boucher, son rendement en viande est de
48 à 52 % et son poids vif adulte de 450 kg pour les mâles et 300 kg pour
les femelles.
Son potentiel laitier n’est pas négligeable : 500 à 600 kg de lait par lactation
et le lait est riche en matière grasse.
La Ndama est une race taurine rustique, trypanotolérante, sa taille varie entre
1.05 et 1,25 m, sa robe est généralement fauve ou froment rarement pie.
Son poids à l’âge adulte oscille entre 250 et 350 kg, son rendement en viande -
est de 50 %.
2.3 - Technique de syncrhonisation de l’oestrus
Le traitement utilisé est à base d’estrumate avec deux injections à 11 jours
d’intervalle.
2.4 - Les prises de sang
Elles ont démarré les 22 et 25 octobre 1988 respectivement pour les femelles
Cobra et Ndama par le cycle suivant le cycle induit au rythme d’un prélève-
ment par jour, pendant deux cycles.
2.5 - Diagnostic des chaleurs
II a été fait par observation directe une fois par jour, le matin (7h - 8h) et
le soir (18h - 19h).
Les signes mis en évidence sont le chevauchement et l’immobilisation.
2.6 - Méthode de dosage de la progestérone
La méthode de dosage radio-immunologique utilisée est celle préconisée par
l’Agence Internationale pour IlEnergie Atomique (A.I.E.A.).
. . . I . . .
4
-
Elle consiste à pipetter dans des tubes dont le fond est tapissé d’anticorps
anti -progestérone, 100 ul de plasma à doser et 1 ml de solution à base de
progestérone marquée à l’iode 129. Le tout est incubé à la température du
laboratoire toute la nuit, puis vidé énergiquement pour être ensuite compté
à l’aide de compteurs individuels qui donnent le résultats en coups par minute.
La conversion de ces valeurs ainsi obtenues en ng/ml a été faite grâce à la
courbe standard tracée par l’ordinateur sur papier millimétrique.
La courbe exponentielle ainsi obtenue répond à l’équation :
Y = exp. (a I- bx) où Y = la concentration en ng/ml
X = le ncmbre de coups par minute
a et b = des valeurs constantes spécifiques
à la courbe standard.
Les coefficients de variation intra et extra dosage obtenus sont respectivement
de 3,3 et 3,09 %.
Pour l’analyse de l’évolution de la progestérone plasmatique, les paramètres
suivants ont été étudiés :
- n 0 = niveau de base de la progestérone plasmatique,
- n
= niveau maximal de la progestérone du plasma atteint
m
au cours du cycle sexuel
- V
= vitesse d’augmentation du niveau de progestérone,
a
- V r = vitesse de réduction du niveau de progestérone.
Pour l’interprétation des résultats, les moyennes journalières obtenues ont été
comparées grâce au test de Student et Fischer de manière à déterminer le jour
du cycle
à partir duquel
le niveau de progestérone est significativement
différent de celui du jour précédent.
. . . / . . .
- 5
I I 1. RESULTATS
3.1 - Durée du cycle oestral (tableau 1)
Sur la base des observations faites à partir des 4 vaches Cobra et 8 vaches
Ndama, la durée du cycle en moyenne obtenue est de 22,66 +_ 1.53 jours et
20,71 t 1,8 j o u r s , respectivement pour chacune des races ci-dessus citées.
Elle est variable selon les individus. Avec le test de Student et Fischer, il a
été noté que l’augmentation du taux de progestérone est significative à partir
de 0,76 nglml pour le zébu et 0,47 ng/ml pour le taurin Ndama. II a été possi-
ble de déterminer la durée des phases folliculaire et lutéale qui est respective-
ment de 5,57 + 1.38 jours et 15,14 2 1,06 jours chez le taurin Ndama et 6 + 1
jours et 16,66 2 1,15 jours chez le zébu Cobra.
3 . 2 - Evolution du niveau de la progestérone
3.2.1 - Chez la vache Cobra
Les 4 vaches, objet de cette étude, ont présenté une évolution analogue du
niveau de la progestérone plasmatique (fig. 1).
Les paramètres d’évolution de cette hormone sont présentés au tableau 2.
Cette évolution se caractérise par la succession de deux phases, une durant
laquelle le niveau faible est compris entre 0,Ol et 0,04 ng/ml.
A partir du 3è jour du cycle
la concentration commence à augmenter, I’aug-
mentation est significative vers le 5è et le 6è jour au taux de 0,76 ng/ml.
Le niveau de la progestérone est maximal vers le 17è, 18è jour et il est compris
e n t r e 5,63 e t 10,23 ng/ml.
Cette phase d’augmentation du taux plasmatique de la progestérone est suivie
d’une réduction brutale de ce niveau qui commence 48 à 72 heures avant la pro-
chaine oestrus, selon un taux moyen de 2,76 ng/ml.
. . . / . . .
- 6
3.2.2 - Chez le taurin Ndama
L’évolution du niveau de la progestérone observée est identique chez toutes
les femelles (fig. 2).
Au moment de l’oestrus, le taux de progestérone plasmatique faible est compris
e n t r e 0,Ol e t 0,04 ng/ml.
II commence à augmenter à partir du 2è et Yè jour ;
cette augmentation est significative à partir du 6è et 7è jour au taux de
0,47 ng/ml.
La concentration de la progestérone dans le plasma est maximale vers le 17è et le
1% jour et est comprise entre 7,31 et 13,21 ng/ml.
Ensuite, 48 à 72 heures avant la prochaine oestrus, le niveau plasmatique de
progestérone baisse brutalement selon une vitesse de décroissance moyenne de
5,52 ng/ml.
Tableau 1 : Durée du cycle sexuel et des différentes phases (en jour)
i
Durée totale du
Durée de la
Durée de la
Race de la vache
cycle
phase oestrale
phase lutéale
Zébu Cobra
22,66 -I- 1,52
6+1
16,66 + 1,15
Taurin Ndama
20,71
+ 1,79
5,57 + 1,38
15,14 t 1,06
Tableau 2 : Paramètres d’évolution de la progestérone pendant
le cycle sexuel
Paramètres dans le plasma
no
(ng/ml)
nm Ing/ml)
va (ng/ml) vr (ng/ml)
Taurin Ndama
0,018 + 0,011
8,47 + 1,51
2,4
f 0,42 - 5,52 + 1,81
Zébu Cobra
0,02
+ 0,014
8,34 e 3,ll
4115
f 1,08 - 2,76 + 1,03 ,
. . . I . . .
- 7
IV. DISCUSSION
4.1 - Durée du cycle sexuel
La durée du cycle sexuel des femelles Ndama et zébu Cobra est comparable
à celle obtenue respectivement sur des races bovines trypanotolérantes Baoulé
Ndama, Muturu (31, 47, 32, 44) et sur d’autres femelles zébu d’Afrique (4, 6,
10, 22, 26, 30, 37, 47), d’Amérique du Sud (24, 45) et d’Asie (35).
Elle est comparable aussi à ce que rapporte la littérature pour les bovins
en général (18, 19, 21, 41) et pour les femelles du buffle (34).
Pour la femelle Gobra, ces résultats sont proches de ceux obtenus antérieure-
ment sur la même race (3, 12, 13).
A l’intérieur de chacune des races étudiées, des différences individuelles
sont constatées, mais elles ne sont pas significatives.
4.2 - L’évolution de la progestérone
Le profil de la progestérone plasmatique observé est similaire à celui décrit
sur d’autres races bovines d’Afrique : les Baoulé et Ndama du Burkina Faso
et de la Côte d’lvoire (9, 45), le zébu Peul et le bovin Bunaji du Nigéria
(1, 2, 17, 33), le boran, le zébu Africander (10, 11, 26) et des zébus
croisés (5). II est comparable à l’évolution observée en général sur les
bovins (7, 16, 18, 20, 41, 42).
Et les moyennes des maximum des niveaux de progestérone plasmatique obser-
vées (8,47 et 8,34 nglml) respectivement chez les vaches Ndama et Cobra
sont comparables àce qui est obtenu sur d’autres bovins d’Afrique et
d’Amérique du Sud (9, 45, 1, 10, 17, 26, 45).
Cependant, ces niveaux semblent élevés par rapport à ceux observés sur
des femelles bovines des pays tempérés (18, 43).
. . . I . . .
- 8
IV. CONCLUSION
Pour la saison considérée, les caractéristiques obtenues pour le cycle sexuel
des femelles Cobra et Ndama sont comparables à ce qui est décrit sur les
autres races bovines d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.
Elles vont servir de critère par l’étude et le suivi de la cyclicité de nos races
bovines.
Dans ce cadre, le taux de 1 nglml de progestérone peut être retenu pour
apprécier la présence de corps jaune.
Cependant, il reste à bien cerner la période oestrus-ovulation et à étudier
le cycle sexuel durant la saison sèche de l’année.
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MIN~STERE Du D E V EL O PPEMENT RURAL
ET DE L’HYDRAULIQUE
t.1 k&
**********
,.\\
-t
-2
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
**********
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
**********
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR - HANN
ETUDE DU CYCLE SEXUEL CHEZ LES VACHES
NDAMA ET ZEBU COBRA AU SENEGAL
Par
MBAYE (M.), DIOP (P.E.H.) et NDIAYE (M.)
R E F . N015/ZOOT.
MARS 1990.
ETUDE DU CYCLE SEXUEL CHEZ LES VACHES
NDAMA ET ZEBU GOBRA AU SENEGAL
Par
MBAYE (M. 1”. D I O P (P.E.H.)““, NDIAYE (M-l***
RESUME
L’analyse des caractéristiques de la reproduction chez les ruminants a démarré
avec l’étude du cycle sexuel. Pour les bovins, les observations faites sur 8
vaches Ndama et 4 vaches Cobra ont porté sur deux cycles sexuels successifs,
suivant le cycle induit par la méthode de I’estrumate.
Elles ont permis aux acteurs de déterminer :
- la durée du cycle sexuel qui est de l’ordre respectivement pour les races
ci-dessus citées de 20,7 + 1.8 jours et 22,66 2 1,53 jours ; elle présente
’ des variations individuelles ;
- l’évolution .de la courbe de la progestérone plasmatique durant le cycle sexuel
caractérisée par un niveau de base de 0,Ol à 0,04 ng/ml, suivie d’une aug-
mentation du taux de la progestérone jusqu’à un niveau de 7,31 à 13,31 nglml
pour la vache Ndama et 5,63 à 10,23 ng/ml chez la vache Cobra, suivie d’une
chute brutale 72 h avant l’oestrus.
Ce cycle présente une certaine analogie avec les observations faites sur les
autres races bovines d’Afrique et des Pays tempérés, mais il reste à mieux
cerner la période
oestrus-ovulation et à étudier le cycle pendant la saison
sèche.
MOTS-CLES
Taurin Ndama, zébu Cobra, reproduction, cycle sexuel, progestérone, plasma,
Sénégal.
* Institut sénégalais de Recherches agricoles/ LNERV.
** Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires
*** Direction de IlElevage du Sénégal.
1. INTRODUCTION
Au Sénégal, l’élevage pratiqué sur l’ensemble du pays a toujours été dominé
par celui des bovins dont l’effectif s’élève à 2 483 547 têtes, cet élevage a
bénéficié d’une série de politiques pour son développement.
Le cheptel bovin, composé de deux types génétiques dominants le zébu Gobra
et le taurin Ndama, a une productivité encore faible, malgré les aptitudes des
races qui le composent alors que la population humaine s’accroît et avec elle
les besoins en produits d’origine animale.
Avec l’avènement de la Nouvelle Politique de IlElevage, une option a été prise
pour une intensification de la production, avec chez les bovins celle des stades
de naissage et de réélevage afin de pouvoir atteindre et maintenir l’objectif de
12 kg par habitant et par an.
Les mesures à mettre en place sont nombreuses et nécessitent entre autres,
une connaissance parfaite des phénomènes qui régulent l’activité de la repro-
duction.
Dans ce domaine, les acquis actuels portent sur les aspects organiques de
l’appareil génital (3, 10, 11), la détermination des paramètres de la reproduc-
tion (12, 13) et des résultats de maîtrise de la reproduction (23, 24).
Cependant, ils demeurent limités quant aux phénomènes de base qui régulent
la fonction de reproduction.
Avec les besoins d’intensification et de fourniture de viande en quantité suffi-
sante, il est urgent de bien cerner l’activité de reproduction et de proposer
aux producteurs et techniciens des paquets technologiques pour une meilleure
productivité.
Dans ce cadre, des études sont entreprises au niveau de l’Institut sénégalais
de Recherches agricoles, afin d’apporter des données nouvelles sur la repro-
duction des ruminants domestiques au Sénégal et de mettre en évidence les
possibilités d’une gestion de la reproduction pour une amélioration de la pro-
ductivité. Elles ont démarré pour celle du cycle sexuel.
. . . / . . .
- 2
II. MATERIEL ET METHODES
2.1 - Le milieu
Les études ont été menées de Septembre à Décembre 1988 au niveau des
Centres de Recherches Zootechniques de Dahra et de Kolda, respectivement
localisé en zone sylvo-pastorale et en zone du bétail trypanotolérant.
2.1.1 - La zone svlvo-pastorale
Elle correspond au bassin du Ferlo et présente un climat sahélien continental
avec une p1uviométri.e
de 266 mm (1968-19861, une alternance d’une longue
mois
saison sèche de 9/et de 3 mois de saison des pluies.
Dans cette zone vit le zébu Gobra et où le système de production est du type
pastoral (conduite extensive, transhumance), la taille du troupeau est de I’or-
dre d’une trentaine de têtes.
2.1.2 - La zone du bétail trypanotolérant
Elle correspond à la zone méridionale du Sénégal, à vocation agropastorale
avec une pluviométrie de 846 mm/an (1968-1986), une température de 28OC
et une alternance de 7 mois de saison sèche et 5 mois de saison des pluies.
2.2 - Les animaux
Ils sont représentés par 8 vaches Ndama et 4 vaches zébu Cobra appartenant
aux troupeaux des CRZ de Kolda et de Dahra.
La race zébu Cobra ou zébu Peul sénégalais constitue 54 % du cheptel bovin
national.
II s’agit d’un bovin de grande taille (1,30 à 1,50 m), avec une bosse
très développée, des cornes en lyre haute, une robe soit grise avec souvent
des bringures , ou blanche.
. . . I . . .
- 3
Le zébu Cobra est un bon animal boucher, son rendement en viande est de
48 à 52 % et son poids vif adulte de 450 kg pour les mâles et 300 kg pour
les femelles.
Son potentiel laitier n’est pas négligeable : 500 à 600 kg de lait par lactation
et le lait est riche en matière grasse.
La Ndama est une race taurine rustique, trypanotolérante, sa taille varie entre
1.05 et 1,25 m, sa robe est généralement fauve ou froment rarement pie.
Son poids à l’âge adulte oscille entre 250 et 350 kg, son rendement en viande -
est de 50 %.
2.3 - Technique de syncrhonisation de l’oestrus
Le traitement utilisé est à base d’estrumate avec deux injections à 11 jours
d’intervalle.
2.4 - Les prises de sang
Elles ont démarré les 22 et 25 octobre 1988 respectivement pour les femelles
Cobra et Ndama par le cycle suivant le cycle induit au rythme d’un prélève-
ment par jour, pendant deux cycles.
2.5 - Diagnostic des chaleurs
II a été fait par observation directe une fois par jour, le matin (7h - 8h) et
le soir (18h - 19h).
Les signes mis en évidence sont le chevauchement et l’immobilisation.
2.6 - Méthode de dosage de la progestérone
La méthode de dosage radio-immunologique utilisée est celle préconisée par
l’Agence Internationale pour IlEnergie Atomique (A.I.E.A.).
. . . I . . .
4
-
Elle consiste à pipetter dans des tubes dont le fond est tapissé d’anticorps
anti -progestérone, 100 ul de plasma à doser et 1 ml de solution à base de
progestérone marquée à l’iode 129. Le tout est incubé à la température du
laboratoire toute la nuit, puis vidé énergiquement pour être ensuite compté
à l’aide de compteurs individuels qui donnent le résultats en coups par minute.
La conversion de ces valeurs ainsi obtenues en ng/ml a été faite grâce à la
courbe standard tracée par l’ordinateur sur papier millimétrique.
La courbe exponentielle ainsi obtenue répond à l’équation :
Y = exp. (a I- bx) où Y = la concentration en ng/ml
X = le ncmbre de coups par minute
a et b = des valeurs constantes spécifiques
à la courbe standard.
Les coefficients de variation intra et extra dosage obtenus sont respectivement
de 3,3 et 3,09 %.
Pour l’analyse de l’évolution de la progestérone plasmatique, les paramètres
suivants ont été étudiés :
- n 0 = niveau de base de la progestérone plasmatique,
- n
= niveau maximal de la progestérone du plasma atteint
m
au cours du cycle sexuel
- V
= vitesse d’augmentation du niveau de progestérone,
a
- V r = vitesse de réduction du niveau de progestérone.
Pour l’interprétation des résultats, les moyennes journalières obtenues ont été
comparées grâce au test de Student et Fischer de manière à déterminer le jour
du cycle
à partir duquel
le niveau de progestérone est significativement
différent de celui du jour précédent.
. . . / . . .
- 5
I I 1. RESULTATS
3.1 - Durée du cycle oestral (tableau 1)
Sur la base des observations faites à partir des 4 vaches Cobra et 8 vaches
Ndama, la durée du cycle en moyenne obtenue est de 22,66 +_ 1.53 jours et
20,71 t 1,8 j o u r s , respectivement pour chacune des races ci-dessus citées.
Elle est variable selon les individus. Avec le test de Student et Fischer, il a
été noté que l’augmentation du taux de progestérone est significative à partir
de 0,76 nglml pour le zébu et 0,47 ng/ml pour le taurin Ndama. II a été possi-
ble de déterminer la durée des phases folliculaire et lutéale qui est respective-
ment de 5,57 + 1.38 jours et 15,14 2 1,06 jours chez le taurin Ndama et 6 + 1
jours et 16,66 2 1,15 jours chez le zébu Cobra.
3 . 2 - Evolution du niveau de la progestérone
3.2.1 - Chez la vache Cobra
Les 4 vaches, objet de cette étude, ont présenté une évolution analogue du
niveau de la progestérone plasmatique (fig. 1).
Les paramètres d’évolution de cette hormone sont présentés au tableau 2.
Cette évolution se caractérise par la succession de deux phases, une durant
laquelle le niveau faible est compris entre 0,Ol et 0,04 ng/ml.
A partir du 3è jour du cycle
la concentration commence à augmenter, I’aug-
mentation est significative vers le 5è et le 6è jour au taux de 0,76 ng/ml.
Le niveau de la progestérone est maximal vers le 17è, 18è jour et il est compris
e n t r e 5,63 e t 10,23 ng/ml.
Cette phase d’augmentation du taux plasmatique de la progestérone est suivie
d’une réduction brutale de ce niveau qui commence 48 à 72 heures avant la pro-
chaine oestrus, selon un taux moyen de 2,76 ng/ml.
. . . / . . .
- 6
3.2.2 - Chez le taurin Ndama
L’évolution du niveau de la progestérone observée est identique chez toutes
les femelles (fig. 2).
Au moment de l’oestrus, le taux de progestérone plasmatique faible est compris
e n t r e 0,Ol e t 0,04 ng/ml.
II commence à augmenter à partir du 2è et Yè jour ;
cette augmentation est significative à partir du 6è et 7è jour au taux de
0,47 ng/ml.
La concentration de la progestérone dans le plasma est maximale vers le 17è et le
1% jour et est comprise entre 7,31 et 13,21 ng/ml.
Ensuite, 48 à 72 heures avant la prochaine oestrus, le niveau plasmatique de
progestérone baisse brutalement selon une vitesse de décroissance moyenne de
5,52 ng/ml.
Tableau 1 : Durée du cycle sexuel et des différentes phases (en jour)
i
Durée totale du
Durée de la
Durée de la
Race de la vache
cycle
phase oestrale
phase lutéale
Zébu Cobra
22,66 -I- 1,52
6+1
16,66 + 1,15
Taurin Ndama
20,71
+ 1,79
5,57 + 1,38
15,14 t 1,06
Tableau 2 : Paramètres d’évolution de la progestérone pendant
le cycle sexuel
Paramètres dans le plasma
no
(ng/ml)
nm Ing/ml)
va (ng/ml) vr (ng/ml)
Taurin Ndama
0,018 + 0,011
8,47 + 1,51
2,4
f 0,42 - 5,52 + 1,81
Zébu Cobra
0,02
+ 0,014
8,34 e 3,ll
4115
f 1,08 - 2,76 + 1,03 ,
. . . I . . .
- 7
IV. DISCUSSION
4.1 - Durée du cycle sexuel
La durée du cycle sexuel des femelles Ndama et zébu Cobra est comparable
à celle obtenue respectivement sur des races bovines trypanotolérantes Baoulé
Ndama, Muturu (31, 47, 32, 44) et sur d’autres femelles zébu d’Afrique (4, 6,
10, 22, 26, 30, 37, 47), d’Amérique du Sud (24, 45) et d’Asie (35).
Elle est comparable aussi à ce que rapporte la littérature pour les bovins
en général (18, 19, 21, 41) et pour les femelles du buffle (34).
Pour la femelle Gobra, ces résultats sont proches de ceux obtenus antérieure-
ment sur la même race (3, 12, 13).
A l’intérieur de chacune des races étudiées, des différences individuelles
sont constatées, mais elles ne sont pas significatives.
4.2 - L’évolution de la progestérone
Le profil de la progestérone plasmatique observé est similaire à celui décrit
sur d’autres races bovines d’Afrique : les Baoulé et Ndama du Burkina Faso
et de la Côte d’lvoire (9, 45), le zébu Peul et le bovin Bunaji du Nigéria
(1, 2, 17, 33), le boran, le zébu Africander (10, 11, 26) et des zébus
croisés (5). II est comparable à l’évolution observée en général sur les
bovins (7, 16, 18, 20, 41, 42).
Et les moyennes des maximum des niveaux de progestérone plasmatique obser-
vées (8,47 et 8,34 nglml) respectivement chez les vaches Ndama et Cobra
sont comparables àce qui est obtenu sur d’autres bovins d’Afrique et
d’Amérique du Sud (9, 45, 1, 10, 17, 26, 45).
Cependant, ces niveaux semblent élevés par rapport à ceux observés sur
des femelles bovines des pays tempérés (18, 43).
. . . I . . .
- 8
IV. CONCLUSION
Pour la saison considérée, les caractéristiques obtenues pour le cycle sexuel
des femelles Cobra et Ndama sont comparables à ce qui est décrit sur les
autres races bovines d’Afrique, d’Amérique et d’Asie.
Elles vont servir de critère par l’étude et le suivi de la cyclicité de nos races
bovines.
Dans ce cadre, le taux de 1 nglml de progestérone peut être retenu pour
apprécier la présence de corps jaune.
Cependant, il reste à bien cerner la période oestrus-ovulation et à étudier
le cycle sexuel durant la saison sèche de l’année.
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