PROBLEMES POSES PAR L’UTILISATION DES ESPECES ...
PROBLEMES POSES PAR L’UTILISATION DES ESPECES
LIGNEUSES DANS L’ALIMENTATION DES ANIMAUX
DOMESTIQUES SENEGALAIS EN ZONE D’ELEVAGE EXTENSIF
A. K. Diallo
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE ET DE
RECHERCHES VETERINAIRES, B. P. 2057, DAKAR, SENEGAL
PROBLEMS POSED BY THE USE OF WOODY
- Important agrostologlcal studies are carried
SPECIES IN FEEDING OF DOMESTIC ANIMALS
out for the purpose of defermining the poten-
IN THE EXTENSIVE REARING ZONE
tials of natural pastures.
- A fire protection network has been establish-
Summary
ed and fire-fighting teams organized to combat fires.
In iropical Africa, and more particularly in the
- A poficy of rural water development is fol-
Sahelian Zone, Woody species play a very important
lowed before embarking on the settlement
part in food infake of livestock in the dry season. They
of pastoralists.
supply nutrifive elements which are vital for the sur-
vival of the animais at the time when grass is com-
pletely dry and provides only poor quality feed.
But utilisation of Woody species in this zone
RESUME
which is dominated by extensive cattle raising poses
some important problems among which the following
En Afrique tropicale, et plus particulièrement
may be mentioned:
dans la zone sahélienne, les espèces ligneuses jouent
un rôle tr8s Important dans l’alimentation du bétail
- - Degradation of the vegefation, which in some
pendant la saison sèche. Elles apportent les éléments
areas produces real desert conditions.
nutritifs indispensables à la survie des animaux au
moment où l’herbe complément desseché ne fournit
- The necessity to list the best forage species
qu‘un aliment de qualité médiocre.
which cari be used in reafforestation opera.
fions.
Mais l’utilisation des espèces ligneuses, dans
cette zone où domine l’élevage extensif, pose d’im:
- The need for research workers to work out a
portants problèmes parmi lesquels il faut citer:
method which Will allow for the inclusion
when calculating the yield of natural grazing,
- La dégradation de la flore, qui conduit dans
of the confribution from Woody species. This
certaines régions à une véritable désertifl-
is SO that we may have a more correct idea
catlon.
of the carrying capacity of these pastures.
- La nécessité d’inventorier les meilleures
In Senegal various steps are being taken to im-
espèces fourragères pouvant être utilisées
prove the feedlng of cattle in the pastoral zone:
dans les opérations de reboisement.
45

,
La nécessité pour les chercheurs de mettre
Toute action tendant à développer la production
au point une méthodologie permettant d’in-
de ce cheptel doit être nécessairement menée à deux
clure dans le calcul du rendement des par-
niveaux:
cours naturels, l’apport des espèces ligneu-
-
ses, et ceci afin d’avoir une idée plus juste
au niveau de l’animal
de la capacité de charge de ces parcours.
- sur le milieu dans lequel vit cet animal.
A u Sénégal diverses actions sont entreprises
_ L’action sur l’animal a débuté au Sénégal par la
pour améliorer l’alimentation du bétail en zone pasto-
lutte contre les grandes épizooties qui a consti-
rale:
tué pendant longtemps l’unique intervention vété-
- Dïmportantes études agrostologlques sont me-
rinaire en milieu pastoral. Cette intervention ii
nées afin de connaître les potentialités des pâ-
permis de disposer actuellement d’un troupeau
turages naturels,
national plus sain et plus important.
- Un reseau de pare feu a été mis en place, et des
Les recherches zootechniques poursuivies depuis
équipes d’intervention organisées pour lutter
des années au Centre de recherches Zootechni-
contre les feux,
ques de Dahra, situé dans la zone sylvo-pastorale
- Une politique d’hydraulique pastorale devant
du Djoloff ont débouché sur une meilleure con-
déboucher sur une sédentarisation des pasteurs
naissance des aptitudes génétiques du zébu
est poursuivie.
Gobra. La diffusion, par ce centre, de géniteurs
.
en zone pastorale, entreprise depuis quelques
années, constitue les premiers actes vers I’amé-
1. GENERALITES
lioration de la qualité du cheptel national.
L’élevage au Sénegal est du type extensif comme
dans la quasi-totalité des états intertropicaux d’Afri-
Cette diffusion de géniteurs est précédée par
que. L’alimentation animale est presque exclusive-
une action sur le milieu, visant à mettre à la
ment basée sur l’utilisation des pâturages naturels
disposition des animaux un stock fourrager plus
constitués par la végétation spontanée.
important, par l’ouverture de nouveaux pâturage::
rendue possible grâce à l’implantation d’un ré-
0 2.477.000 bovins
seau de forages pastoraux dont le nombre est
0 2.448.000 ovins et caprins
passé de 54 en 1955, à 62 en 1968. Douze puits
0
189.000 équins
en zone soudanienne et 33 forages-puits dans la
zone sylvo-pastorale prévus dans le Illè plan
0
167.000 aslns
quadriennal, complèteront ce réseau et permet-
0
11 .OOO chameaux
tront une meilleure utilisation de ces pâturages.
TABLEAU No. 1
Effectif du cheptel en 1967
(Estimations du Service de I’Elevage)
Mglons
Bovins
Ovins/Caprins
Cheveaux
Anes
Chameaux
Cap-Vert
14.000
13.000
600
100
-
Casamance
325.500
256.500
200
4.000
-
Diourbel
507.500
621 .OOO
106.000
87.600
7.300
Fleuve
868.500
932.800
19.700
43.900
3.300
Senégal oriental
281.500
128.800
1.120
4.200
-
Sine Saloum
350.000
313.000
41.900
14.700
-
Thies
130.000
183.000
19.200
12.300
430
Totaux arrondis
2.477.000
2.448.000
189.000
167.000
11 .ooo
46

- Cette politique d’hydraulique pastorale est menée
Mosnier (1967) en étudiant les pâturages naturels
parallélement à la lutte contre les feux de brous-
de la région de Gallayel située en zone sahélienne
se qui dévastent chaque année, d’octobre à juin,
reconnaît que si “l’on ne tient compte que de la strate
le stock fourrager dont dispose le cheptel dans
herbacée, seuls les besoins d’entretien d’énergie de
la zone sylvo-pastorale. L’ouverture d’un réseau
I’UBT sont couverts en saison sèche - époque pen-
de pare-feu de 3500 km et la création d’une bri-
dant laquelle les animaux effectuent de longs depla-
gade d’intervention basée à Linguère, ont eu pour
cements à la recherche d’une nourriture suffisante.
effet de limiter l’action dévastatrice des feux.
II fait remarquer que “certains parcours sont valo-
Pour rendre plus efficace cette lutte, le Service
risés par la présence dans la strate arborée d’espè-
des Eaux et Forêts a prévu de compléter ce
ces susceptibles, par leur feuillage et leurs fruits de
réseau par la construction de 3000 km de pare
fournir un aliment d’excellente qualité: c’est le cas
feu large de 6 m.
de l’Acacia raddiana dont les fruits très appetés par
Une vaste campagne d’information est également
les animaux ont une bonne valeur fourragère estimee
menée par le Service d’Animation en direction des
à 0,88 UF/kg et 143 g/kg”.
paysans, groupés depuis deux ans en brigades villa-
geoises de lutte contre les feux de brousse.
Fotius et Valenza (1966) soulignent eux aussi au
Sénégal Oriental “l’importance de ces pâturages
- Dans le domaine de la recherche, un programme
aériens surtout sur les parcours où dominent dans la
important est poursuivi par agrostologues et nu-
strate herbacée les espèces annuelles”. Ils recon-
tritionnistes en vue de connaître la valeur de nos
naissent que “les ligneux fournissent en saison sèche
pâturages naturels, et le comportement alimen-
des quantités appréciables de matières azotées et
taire du bétail.
énergétiques, mais “que l’évaluation de ces quantités
Des résultats importants ont été obtenus. C’est
pose des problemes nombreux et pratiquement inso-
ainsi que dans le domaine nutritionnel, les recherches
lubles compte tenu surtout du temps relativement
ont permis de déceler une aphosphorose importante
court qui leur était imparti. Ils sont cependant con-
qui sévit plus particulièrement en saison sèche dans
vaincu que “quelque soit la quantité de feuilles,
la zone sylvo-pastorale. Cette carence nutritionnelle
jeunes tiges ou fruits consommés, l’apport azoté est
étant étroitement liée à l’extrême pauvreté en phos-
loin d’être négligeable et permet aux animaux de
phore du Fourrage sec et des eaux de forage.
supporter sans trop de difficultés les rigueurs de la
En matière d’Agrostologie, les études poursuivies
saison sèche et d’attendre le retour d’une verte de
depuis 1966 ont rendu possible l’établissement de
bonne valeur”.
cartes de pâturages couvrant une superficie de plus
Les mêmes observations ont été faites en diffé-
de 45.000 km3 intéressant aussi bien la zone sahélien-
rents points du Sénégal: En Casamance par G. Boudet
ne que la zone soudanienne. 50.000 km* de parcours
(19701, dans la delta du Sénégal par J. Audru (1966)
en cours d’étude porteront à la fin du Illè plan qua-
et au Sénégal Oriental par A. Dialio (1968).
driennal la superficie étudiée à plus de 95.000 km2
représentant presque la moitié de celle du territoire
national estimée à 210.000 km2.
II. ETUDE DES ESPECES LIGNEUSES
Ces importantes recherches agrostologiques vont
FOURRAGERES RECOLTEES AU SENEGAL
déboucher sur une definition des différents groupe-
ments végétaux et sur une connaissance générale de
A. Importance de ces espïbes fourraghes
leur valeur alimentaire. Des études plus approfondies
seront nécessaires pour une meilleure connaissance
Plus d’une soixantaine d’espèces ligneuses four-
de /a flore des régions tropicales. Ces études lmpli-
ragères réparties entre 27 familles sont actuellement
quant une collaboration étroite entre les chercheurs
connues au Sénegal, leur appétabilité varie avec:
travaillant dans ces régions.
Des recherches complémentaires devront être
l0 - L’espèce animale
également entreprises en vue d’une meilleure évalua-
2” - La zone climatique
tion des possibilités de charge de nos pâturages
3” - La saison
naturels. Le calcul du rendement et de la valeur four-
40 - Le stade végétatif des plantes
ragère de ces pâturages étant, souvent fait, compte
5” - L’accoutumance des animaux au milieu
non tenu des espèces ligneuses appetées par le betail,
végétal ambiant
or l’importance de la strate ligneuse, bien que variant
d’une zone à l’autre, est habituellement soulignée par
Le tableau no. 2 indique pour chaque plante:
/es chercheurs, surtout lorsqu’ils ont travaillé en zone
10 - L’appétabilité
sahélienne. En effet c’est dans cette zone, et surtout
pendant la saison sèche, que l’importance du “pâtu-
20 - L’espèce animale
rage aerlen” prend une ampleur qui ne manque pas
3” - La partie de la plante effectivement
d’attirer l’attention des agrostologues.
consommée
47
-
-
-
-
_...
.---ur
PA = esp&ce peu app6t6e ou peu recherchée
A = espbce app&e ou recherchée.
-.
.
~.
~ ~
. .

TABLEAU No. 2
Appétabilité de quelques espèces ligneuses
Esphce
Parties
Nom scientifique
Famille
AppétabilitB
Animales
consom.
- Acacia albida Del
Mimosaceae
TA
ts aux
f. fr.
- Acacia ataxacantha DC
,,
P A - A
ts aux
fv. fr.
- Acacia macrostachya Reich ex Beuter
<,
A
B O
f. fr.
Acacia
-
nilotica (L) Willd ex Del var.
adamsonii (Guill et Perr) 0. Ktze
<r
A
ts aux
f. fr.
- Acacia nilotica (L) Willd ex Del var
tomentosa (Beuth) A.F. Hill
,I
A
ts aux
f. fr.
- Acacia raddiana Savi
II
TA
ts aux
fv. fr.
-
II
Acacia senegal (Linn) Willd
A
ts aux
fr.
-
,,
Acacia seyal Del
A
fr.
- Acacia sieberiana DC
II
A
fv. fr.
- Anogeissus leiocarpus (DC) Guill et Perr
Combretaceae
A
B O
jf. jr.
- Avicennia africana P de B
Avicenniaceae
A
ts aux
jf.
- Balanites aegyptiaca (L) Del
Zygophyllaceae
A
ts aux
f. fr.
- Bauhinia rufescens Lam
Caesalpiniaceae
A
ts aux
f. fr.
- Bombax costatum Pellgr et Wuill
Bombacaeae
A
B O
fl.
- Boscia angustifolia A. Rich
Capparidaceae
PA
ts anx
f. c.
-
II
Boscia senegalensis (Pers) Lam ex Perr
PA. A
ts anx
f. fr.
- Cadaba farinosa Forsk
II
TA
ov, cap
f. fr. fl.
- Capparis corymbosa Lam
,,
A
cha
f. fr.
- Cocculus pendulus (J.R et G. Forst) Diels
Menispermaceae
A
ts anx
fr.
- -
-
-
-
-
-
TABLEAU No. 3
Equivalent ration du kg de matières sèches de
fourrage en saison sèche (d’aprb G. Baudet)
M A D
BESOINS
U F
M A D
U F
Entretien
0,50
28,3
55
Croissance: gain de poids-jours
100 g
0,55
32,3
60
200 g
0,61
36,3
60
300 g
0.66
40,3
60
400 g
0,71
44,3
60
500 g
0.77
48,3
60
600 g
0,82
52,3
65
700 g
0,87
56,3
65
Production laitière par jour
0,5 L
0,53
33,l
60
1
L
0,56
37,9
65
2
L
0,62
47,5
75
R
I-
0.68
57.1
85

- Cette politique d’hydraulique pastorale est menée
Mosnier [1967) en étudiant les pâturages naturels
parailélement à la lutte contre les feux de brous-
de la région de Gallayel située en zone sahélienne
se qui dévastent chaque année, d’octobre à juin,
reconnaît que si “l’on ne tient compte que de la strate
le stock fourrager dont dispose le cheptel dans
herbacée, seuls les besoins d’entretien d’énergie de
la zone sylvo-pastorale. L’ouverture d’un réseau
I’UBT sont couverts en saison sèche - époque pen-
de pare-feu de 3500 km et la création d’une bri-
dant laquelle les animaux effectuent de longs dépla-
gade d’intervention basée à Linguère, ont eu pour
cements à la recherche d’une nourriture suffisante.
effet de limiter l’action dévastatrice des feux.
II fait remarquer que “certains parcours sont valo-
Pour rendre plus efficace cette lutte, le Service
risés par la présence dans la strate arborée d’espe-
des Eaux et Forêts a prévu de compléter ce
ces susceptibles, par leur feuillage et leurs fruits de
réseau par la construction de 3000 km de pare
fournir un aliment d’excellente qualité: c’est le cas
feu large de 6 m.
de l’Acacia raddiana dont les fruits très appetés par
Une vaste campagne d’information est également
les animaux ont une bonne valeur fourragère estimee
menée par le Service d’Animation en direction des
a 0,88 UF/kg et 143 g/kg”.
paysans, groupés depuis deux ans en brigades villa-
geoises de lutte contre les feux de brousse.
Fotius et Valenza (1966) soulignent eux aussi au
Sénégal Oriental “l’importance de ces pâturages
- Dans le domaine de la recherche, un programme
aériens surtout sur les parcours où dominent dans la
important est poursuivi par agrostologues et nu-
strate herbacée les espèces annuelles”. ils recon-
tritionnistes en vue de connaître la valeur de nos
naissent que “les ligneux fournissent en saison sèche
pâturages naturels, et le comportement alimen-
des quantités appréciables de matières azotées et
taire du bétail.
énergétiques, mais “que l’évaluation de ces quantités
Des résultats importants ont été obtenus. C’est
pose des problemes nombreux et pratiquement inso-
ainsi que dans le domaine nutritionnel, les recherches
lubles compte tenu surtout du temps relativement
ont permis de déceler une aphosphorose importante
court qui leur était imparti. Ils sont cependant con-
qui sévit plus particulièrement en saison sèche dans
vaincu que “quelque soit la quantité de feuilles,
la zone sylvo-pastorale. Cette carence nutritionnelle
jeunes tiges ou fruits consommés, l’apport azote est
étant étroitement liée à l’extrême pauvreté en phos-
loin d’être négligeable et permet aux animaux de
phore du fourrage sec et des eaux de forage.
supporter sans trop de difficultés les rigueurs de la
En matière d’Agrostologie, les études poursuivies
saison sèche et d’attendre le retour d’une verte de
depuis 1966 ont rendu possible l’établissement de
bonne valeur”.
cartes de pâturages couvrant une superficie de plus
Les mêmes observations ont étB faites en diffé-
de 45.000 km2 intéressant aussi bien la zone sahélien-
rents points du Sénégal: En Casamance par G. Boudet
ne que la zone soudanienne. 50.000 km2 de parcours
(19701, dans la delta du Sénégal par J. Audru (1966)
en cours d’étude porteront à la fin du Illè plan qua-
et au Sénégal Orientai par A. Diallo (1968).
driennal la superficie étudiée à plus de 95.000 kmz
représentant presque la moitié de celle du territoire
national estimée à 210.000 km2.
II. ETUDE DES ESPECES LIGNEUSES
Ces importantes recherches agrostologiques vont
FOURRAGERES RECOLTEES AU SENEGAL
déboucher sur une definition des différents groupe-
ments végétaux et sur une connaissance générale de
A. Importance de ces esphes fourragbres
leur valeur alimentaire. Des études plus approfondies
seront nécessaires pour une meilleure connaissance
Plus d’une soixantaine d’espèces ligneuses four-
de /a flore des régions tropicales. Ces Etudes impli-
ragères reparties entre 27 familles sont actuellement
quant une collaboration étroite entre les chercheurs
connues au Sénégal, leur appétabilité varie avec:
travaillant dans ces régions.
Des recherches complémentaires devront être
1" - L’espèce animale
également entreprises en vue d’une meilleure évalua-
2” - La zone climatique
tion des possibilités de charge de nos pâturages
3” - La saison
naturels. Le calcul du rendement et de la valeur four-
4” - Le stade végétatif des plantes
ragére de ces pâturages étant, souvent fait, compte
5”
non tenu des espèces ligneuses appetées par le bdtail,
- L’accoutumance des animaux au milieu
or l’importance de la strate ligneuse, bien que variant
végétai ambiant
d’une zone à l’autre, est habituellement soulignée par
Le tableau no. 2 indique pour chaque plante:
les chercheurs, surtout lorsqu’ils ont travaillé en zone
sahélienne. En effet c’est dans cette zone, et surtout
1” - L’appétabilité
pendant la saison sèche, que l’importance du “pâtu-
20 - L’espèce animale
rage aérien” prend une ampleur qui ne manque pas
3” - La partie de la plante effectivement
d’attirer l’attention des agrostologues.
consommée
47

TABLEAU No. 2
Appétabilité de quelques espèces ligneuses
Espéce
Parties
Nom scientifique
Famille
AppétabllitB
Animales
consom.
- Acacia albida Del
Mimosaceae
TA
ts aux
f. fr.
- Acacia ataxacantha DC
,>
P A - A
ts aux
fv. fr.
- Acacia macrostachya Reich ex Beuter
A
B O
f. fr.
- Acacia nilotica (L) Willd ex Del var.
adamsonii (Guill et Perr) 0. Ktze
A
ts aux
f. fr.
- Acacia nilotica (L) Willd ex Del var
tomentosa (Beuth) A.F. Hill
I,
A
ts aux
f. fr.
- Acacia raddiana Savi
TA
ts aux
fv. fr.
- Acacia senegal (Linn) Willd
A
ts aux
fr.
- Acacia seyal Del
A
fr.
- Acacia sieberiana DC
A
fv. fr.
- Anogeissus leiocarpus (DC) Guill et Perr
Combretaceae
A
B O
jf. jr.
- Avicennia africana P de B
Avicenniaceae
A
ts aux
jf.
- Balanites aegyptiaca (L) Del
Zygophyllaceae
A
ts aux
f. fr.
- Bauhinia rufescens Lam
Caesalpiniaceae
A
ts aux
f. fr.
- Bombax costatum Pellgr et Wuill
Bombacaeae
A
B O
fl.
- Boscia angustifolia A. Rich
Capparidaceae
PA
ts anx
f. c.
- Boscia senegalensis (Pers) Lam ex Perr
PA. A
ts anx
f. fr.
- Cadaba farinosa Forsk
TA
ov, cap
f. fr. fl.
- Capparis corymbosa Lam
II
A
cha
f. fr.
- Cocculus pendulus (J.R et G. Forst) Diels
Menispermaceae
A
ts anx
fr.
- Combretum aculeatum Vent.
Combataceae
TA
ts anx
fv. jr.
- Combretum geitonophyllum Diels
,I
A
B O
jf.
- Combretum glutinosum Perr ex Diels
PA
B O
fs. jf.
- Combretum micranthum G. Don
,,
PA
ts anx
iv. fs.
- Combretum nigricans Lepr ex Guill et Perr
II
PA
B O
fv.
- Commiphora africana (A.Rich) Engl
Burseraceae
A
ts anx
fv. fs.
- Cordia rothii Roem Et Schult
Boraginaceae
A
B O
fv. fs.
- Crateva religiosa Forst. f.
Capparidaceae
A
ov, cap
f. fl.
- Dalbergia melanoxylon Guill et Perr
Papilionaceae
A
ts anx
fv. fs. fr.
- Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch et Dalz
Caesalpiniaceae
TA
B O
jf. jfr.
- Dichrostachys cinerea (L) Wight et Aru
Mimosaceae
A
ts anx
fv.
-
,,
Entada africana Guill et Perr
T A
BO
f. fr.
- Ferelia apodanthera Del
Rubiaceae
A
ts anx
f.
-
II
Gardenia erubescens Stapf & Hutch
TA
B O
jf. fl. fr.
- Guiera senegalensis Grue1
Combretaceae
A
- Grevia bicolor JU~S
Tiliaceae
TA
B O
f.
- Hymenocardia acida Tul
Euphorbiaceae
A
B O
jf.
- Khaya senegalensis (Desv) JU~S
Meliaceae
A
B O
f.
- Lannea acida A.Rich
Anacardiaceae
A
B O
f.
- Leptadenia hastata (Pers) Deene
Asclepiadaceae
TA
ov, an
fv. jr. fv.
- Leptadenia pyrotechnica (Forsk) Deene
A
cha, cv
t.

Espèce
Parties
Nom scientifique
Famille
Appétabilité
Animales
consom.
- Lonchocarpus laxiflorus Guill et Perr
Papilionaceae
A
B O
f.
- Maerua crassifolia (Rottb) Cherm
Capparidaceae
A
cv,ov,cap
- Mangifera indica L
Anacardiaceae
A
B O
fl.
- Maytenus senegalensis (Lam) Exall
Celastraceae
TA-
ov,cap
fv, frs
- Mitragyna inermis (Willd) O.Ktze
Rubiaceae
TA
ov,cap
fv,fr
- Oxytenanthera abyssinica (Rich) Munro
Gramineae
TA
B O
f.
- Parinari macrophylla Sabine
Rosaceae
A
B O
fr.
- Piliostigma thonningii (Schum) Milne-Redh
Caesalpiniaceae A
ts anx
f, fr.
- Piliostigma reticulatum (DC) Hochst
.,
A
ts anx
f, fr.
- Prosopis chilensis (Molina) Stuntz
Mimosaceae
A
ts anx
fv, frs
- Pterocarpus erinaceus Poir
Papilionaceae TA
ts anx
f. fr.
- Pterocarpus lucens Lepr ex Guill et Perr
,,
TA
B O
f. fr.
- Salvadora persica (L)
Salvadoraceae
A
ts anx
f. jr.
- Sclerocarya birrea (A.Rich) Hochst
Anacardiaceae
A
ts anx
fr.
- Stereospermum kunthianum Cham
Bignoniaceae
A
ts anx
f.
- Strychnos spinosa Lam
Logoniaceae
P A
B O
fr.
- Terminalia avicennoîdes Guill et Perr
Combutaceae
A
B O
if.
- Vitex doniana Sweet
Verbenaceae
TA
B O
jf.
- Vitex madiensis Oliv
I,
TA
B O
jf.
- Ziziphus mauritania Lam
Rhamnaceae
A
- Ziziphus mucronata Willd
,,
A
P A = espece peu apptMe ou peu recherchée
A = espece app6t48 o u
recherchee.
T A = espece tres appetee ou tres r e c h e r c h é e .
ts anx
= tous les animaux domestiques: petits et grands ruminants et quelquefois, anes chameaux, rarement cheval
BO
= Bovins seulement
ov, cap
= ovins et caprins seulement
cha
= c h a m e a u s e u l e m e n t
cv
= cheval seulement
f
= f e u i l l e v e r t e o u séche
fl
= f l e u r e
fv
= feuille verte
fs
= feuille sbche
f r
= f r u i t v e r t o u s e c
jfr
= jeune fruit
jf
= jeune feuille
t
= t i g e
jr = jeune rameau
fra = fruit sec
L’elevage extensif nécessitant de grands dépla-
B. Valeur fourragère des principales
cements estimes a 15 km pendant la saison sèche,
espèces ligneuses
on ajoutera aux besoins d’entretien et de production
de I’UBT, ceux dus à ces déplacements:
pour apprécier la valeur fourragère des espèces
étudiées, en fonction des besoins nutritifs d’entretien
Les depenses totales d’entretien de I’UBT en
et de production de I’UBT (Unité bovin tropical)
saison sèche seront alors de: 2,3 UF et 125 g de MAD
G. Boudet a introduit la notion d’Equivalent ration, en
par jour auxquels on ajoute 0,80 UF et 56 g de MAD
rapportant ces besoins au kg de matières sèches
soit 3,l UF et 181 g de MAD par jour,
consommables par jour par cet animal, I’UBT étant
En comparant les tableaux 3 et 4 on constate que:
I’animal de référence correspondant i?r un bovin de
250 kg consommant quotidiennement 6,25 kg de ma-
i La valeur nutritive de l’aliment fourni par les
tières sèches (soit 2,5 p. 100 de son poids).
especes vegetales citees est fonction de I’épo-
49

TABLEAU No. 3
Equivalent ration du kg de matières sèches de
fourrage en saison sèche (d’après G. Boudetl
MAD
BESOINS
UF
MAD
UF
Entretien
0,50
263
55
Crokwance: gain de poidsJours
1 0 0 g
0,55
32,3
60
200 g
0,61
36,3
60
300 g
0,66
40,3
60
400 g
0,71
44,3
60
500 g
0,77
48,3
60
600 g
0,82
52,3
65
700 g
0,87
56,3
65
Production laitfère par jour
0,5 L
0,53
33,l
60
1
L
0,56
37.9
65
2
L
0,62
47,5
75
3
L
0,68
57,1
85
4
L
0,74
66,7
90
5
L
0,80
76,3
95
6
L
0,87
85,9
100
que de son utilisation, et de fa partie des plantes
maux. Leur valeur alimentaire feur permet d’as-
consommées par les animaux.
surer par jour un gain de 700 g ou une produc-
tion de 5 L de lait. Le Piliostigma thonningii, le
- Plus d’une vingtaine de ces végétaux fournissent
Daniellia oliveri, I’Hymenocardia acida et le Barr-
des aliments de très bonne qualite et d’une ma-
hinia rufescens dont les fruits et les jeunes
nière générale l’ensemble permet de compenser
feuilles fournissent un aliment d’aussi bonne
le déficit azoté du tapis herbacé en saison sèche.
qualité que les deux espèces précédentes.
Parmi les espèces les plus intkessantes on peut
Les espèces susceptibles d’assurer une produc-
citer:
tion journalière de 5 L de lait et un croît de 600 g
et qui sont représentées par le Pterocarpus
- L’Acacia albida dont les feuilles et les fruits four-
lucens et le Vitex madiensis.
nissent un aliment excellent permettant d’obtenir
un croît journalier de 700 g ou une production de
L’Acacia nilotica qui permet d’obtenir un gain de
5 L de fait.
700 g ou 3 L de lait, l’Acacia sieberiana qui n’as-
sure par jour qu’une production de 2 L de lait,
- L’Acacia raddiana, très utilise en zone sahélien-
mais qui permet un croît de 500 g, et le Balanites
ne. Les pasteurs à l’aide d’une gaule font tomber
aegyptiaca qui assure un croît de 500 g, ou une
les fruits qui sont très recherches par les ani-
production de 3 L de lait.
50

TABLEAU No. 4
Valeur fourraghe des principales esphes ligneuses
Valeur fourragbe
M S
p. 100
kg. Mat. verte
kg. Mat. sèche
M A D
Partie
Epoque
M B
U F
r6colt6e
d’utill.
UF
M A D
U F
M A D
en gr
en gr
Entada africana
26,25
0.18
50,6
0,70
1 9 3
2 7 5
jr + jf
S S
Boscia angustifolia
62,65
0,38
1 0 5
0,62
1 6 8
2 7 0
fv
FSS
Boscia senegalensis
53,50
0,25
59,2
0,48
110,7
2 3 0
fv
dss
Balanites aegyptiaca
32,60
0,09
18,7
0.29
57,38
1 9 7
jr + fv
dss
Oxytenanthera abyssinica
2 3
0,12
25,07
0,56
1 0 9
1 9 5
rejet apres feu
S S
Salvadora persica
24,70
0,04
8,12
0,17
32.88
1 9 3
jr + fv.
dss
Lonchocarpus laxiflorus
39,91
0,27
53,4
0,70
1 3 4
191
fv
dss
Cadaba farinosa
40,40
0,16
30,3
0.40
75,14
1 8 8
fl + fr + fv
dss
Prosopis chilensis
32,15
0,09
16,l
0,29
50,15
1 7 3
fv
Fss
Acacia macrostachya
39,9
0,31
53,4
0.78
1 3 4
171
jr + jf
S S
Oxytenanthera abyssinica
47,6
0,29
4 9
0,61
1 0 3
1 7 0
jt + jf
dss
Crateva religiosa
32,30
0,lO
16,2
0.31
50,39
1 6 3
fv
dss
Acacia sieberiana
44,4
0,14
22.6
0,33
51,06
1 5 5
jf
Fss
Cocculus pendulus
27,40
0,07
Il,3
0,27
41,37
1 5 3
fv
Dss
Acacia albida
30,7
0,27
4 2
0,89
1 3 7
1 5 0
t-v
S S
Avicennia africana
24,65
0,04
6,98
0,19
28,35
1 4 9
jf
dss
Pterocarpus erinaceus
26,8
0,23
33,8
0,86
1 2 6
1 4 5
jf
SS
Pterocarpus erinaceus
20,6
0,15
20,8
0,72
101
1 4 0
fr
SS
Combretum geitonophyllum
26,15
0,20
27,4
0,78
1 0 5
1 3 5
jr + jf
SS
Mitragyna inermis
36,70
0,13
17,3
0,38
47,34
1 2 5
fv
dss
Acacia raddiana
96,15
0.98
118,2
1,02
1 2 3
121
frs
dss
Piliostigma thonningii
22,9
0,21
25,l
0,92
1 1 0
1 2 0
i f
S S
Acacia raddiana
39,25
0,15
17,2
0,39
43‘93
1 1 3
fv
dss
Acacia raddiana
31
0,08
35
0,28
30,69
1 1 0
frv
dss
Salvadora persica
24,75
0,04
4,25
0,16
17,21
1 0 8
fv
Fss
Acacia seyal
43,75
0,20
21,6
0,47
49,44
1 0 5
fv
dss
Leptadenia hastata
21
0,04
4,27
0,20
20,37
1 0 2
fv
dss
Acacia sieberiana
48‘75
0,19
19,4
0,40
39,98
1 0 0
fv
dss
Terminalia avicennoîdes
28,8
0,19
18,72
0,66
6 5
9 8
jr + jf
S S
Bauhinia rufescens
12,60
0,015
1,41
0,12
Il,21
9 3
jr + fv
S S
Ziziphus mauritiana
47,05
0.22
20,l
0,47
42,82
91
fv
S S
Guiera senegalensis
60,74
0,24
22,l
0,40
36,4
91
jt + f + fl + fr
S S
Vitex madiensis
21
0,18
16,2
0,84
7 7
9 0
jf
S S
Hymenocardia acida
1 8
0,19
17,l
1,02
9 4
9 0
jf
S S
Mitragyna inermis
34,75
0.12
10,6
0,35
3058
8 7
jf
Fss
Piliostigma reticulata
28,30
0,06
66
0,23
20,09
8 7
i f
Fss
Daniella oliveri
23,4
0,24
20,3
1,02
8 7
8 5
jf
S S
Acacia albida
92,8
0,82
70,5
0,88
7 6
8 5
fr
S S
Bauhinia rufescens
93,75
0,88
7,71
0,94
75,94
8 0
frs
S S
Tamarindus indica
32,05
0,lO
73
0,32
24,68
7 7
fv
S S
51

i
Valeur fourragère
M S
M A D
Partie
Epoque
p. 100
kg. Mat. verte
kg. Mat sèche
U F
récoltée
d’utili.
MB
M A D
M A D
UF
en gr
U F
en gr
Cordia rothii
41,65
0,15
Il,7
0,37
28,32
77
fv
dss
Salsola baryosma
32,35
0.06
4,62
0,20
14,30
72
jf
S S
Acacia sieberiana
89
0,68
48,3
0,77
54,29
71
frs
dss
Pterocarpus lucens
54,14
0,29
19,3
0,55
35,7
71
jt + f
S S
Acacia nilotica
49,50
0.26
17,6
0,54
35,64
66
fv
dss
Acacia nilotica
go,70
0,86
55,9
0,95
61,68
65
frs
dss
Daniellia oliveri
26,9
0,20
12,9
0,74
48
65
jfr
S S
Balanites aegyptiaca
68,45
0,52
33,7
0,77
49,28
64
fr
dss
Khaya senegalensis
32,8
0.24
14,l
0,74
43
60
jf
S S
- *
= jeunes rameaux
- SS
= milieu de saison sèche:
-
ii
= jeunes feuilles
février - mai
- fv = feuilles vertes
- F s s
= fin de saison séche:
-
fl
= fleurs
juin - juillet
-
fr = fruits
- d s s
= début de saison s&che:
-
jt = jeunes tiges
novembre - janvier
- frs
= fruits secs
-
f = feuilles
- jfr
= jeunes fruits
C. Chorologie et ecologie de certaines
aire de dispersion s’étend du Sénégal au Niger. II
espèces ligneuses
développe son feuillage à l’approche de la saison des
pluies et fournit un aliment apprécié des animaux.
- Entada africana Guill et Perr
- Oxytenanthera abyssinica (Rich) Munro
Cet arbuste paraissait très répandu au Sénégal, il
a été découvert par Heudelot en 1835 en Gambie, et
Est une graminée, assez répandue dans l’Afrique
signalé par ce dernier dans le Cayor (Ouest du Séné-
intertropicale. Elle colonisait de vastes zones au Sé-
gal) où il était très recherché par les éléphants qui
négal: J. Trochain (19361 pense qu’elle était fréquente
appréciaient les feuilles, les jeunes rameaux et les
dans les régions atlantiques (N’Gazobil). Sa dispari-
racines.
tion dans cette partie du Sénégal serait le résultat de
l’action combinée de l’homme et des feux.
II semble actuellement très peu représenté dans
les formations végétales du Sénégal. Quelques indi-
Elle est actuellement cantonnée surtout dans le
vidus épars apparaissent ça et là dans des groupe-
Sénégal oriental et la Casamance où elle préfère les
ments variés. On le rencontre surtout dans les zones
sols à hydromorphie temporaire mais longs à se res-
soudanienne et soudano-guinéenne.
suyer. Son feuillage est très recherché par le bétail
en début de saison sèche, période pendant laquelle la
- L&chocarpus laxiflorus Guill et Pet-r
plupart des espèces annuelles sont abandonnées par
Est un arbre de 7 m de haut se développant en
les animaux parce que lignifiées.
terrain sec. Son aire d’extension en Afrique semble
être cantonnée dans les régions sahélo-soudaniennes
- Acacia albida Del
et va du Sénégal au Soudan. II se rencontre égale-
ment en Afrique Centrale où il peut atteindre 12 m.
C’est d’après A. Aubréville (1950) l’un des arbres
Son feuillage est très consommé dans les régions
les plus répandus et les plus utiles de toute l’Afrique
méridionales du Sénégal par les bovins.
sahélo-soudanaise. Au Sénégal il est fréquent dans
la zone arachidière (Cayor - Baol - Petite Côte).
- Acacia macrostachya Relchb ex Benth
On le rencontre dans la vallée du fleuve Sénégal où
Arbuste très commun au Sénégal sur les pla-
il forme avec l’Acacia nilotica var. tomentosa des
teaux latériques et sur les sols peu profonds. Son
peuplements très denses - II n’est pas rare dans
52

.
les zones de culture de la Moyenne Casamance en
qui s’étend du Sénégal à l’Ouganda. II offre au bétail
pays Mandingue. Défeuillé pendant la saison des
un aliment d’excellente qualité. Fruits et jeunes feuil-
pluies sa présence dans les champs ne gêne nulle-
les sont très recherchés par les animaux.
ment les cultures. En saison sèche, il protège par sa
couronne feuillue le sol mis à nu par les cultures.
- Bauhinia rufescens Lam
Ses racines joueraient un rôle important dans la fer-
tilité des sols. Ces qualités expliquent le choix de
C’est un arbuste qui se contente de sols médio-
cet arbre par les techniciens pour l’implantation de
cres, mais que l’on rencontre formant quelquefois des
brises vents et le reboisement des zones dégradées
fourrés impénétrables sur les sols lourds de la vallée
du Cayor et du Baol.
du Sénégal - II est fréquent dans la zone sahélien-
ne - Son aire s’étend du Sénégal au Soudan et en
Ethiopie.
- Acacia raddiana Savï
Son feuillage et ses fruits constituent un’aliment
C’est un grand arbre de la zone saharo-sahélienne
de choix pour le bétail du Nord Sénégal.
qui forme des peuplements assez denses sur les
dunes bordant le lit majeur du fleuve Sénégal. On le
rencontre également au Sud de l’Atlas saharien - Au
- Hymenocardia acida Tul
Sénégal l’espèce tend à se raréfier du fait de son
Euphorbiacée panafricaine, très commune dans
exploitation intensive. Dans le Cayor et le Baol où
les savanes soudaniennes et soudano-guinéennes -
il représentait l’élément dominant de la strate arborée
Elle caractérise les savanes arbustives du Niari et
on ne rencontre plus que des individus isolés, loca-
des plateaux Batékés dans le Moyen Congo (A. Au-
lisés surtout autour des villages. Son feuillage et ses
bréville 1950).
fruits sont très recherchés par le bétail.
Au Sénégal elle semble affectionner les pentes
plus ou moins rocheuses des plateaux latéritiques
- Acacia nilotica (L) Wild ex Del var. tomentosa
du Sénégal oriental et surtout de la Casamance.
(Bentle) A. F. Hilf
G. Boudet (1970) classe l’espèce parmi les arbres
Colonise les berges alluvionnaires du fleuve Sé-
les plus intéressants.
négal, alors que la variété adansonii (Guill et Perr)
0. KTze préfère les sols à engorgement temporaire
- Pterocarpus lucens Lepr ex Guill et Perr
et se rencontre en individus isolés sur les sols argi-
leux de la zone soudanienne.
II affectionne les terrains secs, caractérisés, ge-
néralement par la présence d’un horizon gravillonnaire
Son aire s’étend de la côte atlantique jusqu’en
plus ou moins profond - Sa taille est fonction de la
Inde. Elle est très utilisée dans la teinturerie, et la
profondeur de cet horizon. Elle forme des peuple-
tannerie. Son bois constitue un combustible de bonne
ments presque monospécifiques sur les plateaux
qualite.
cuirassés du continental terminal dans le Ferlo séné-
galais. Elle est également fréquente dans les dépres-
Ses fruits à l’état vert sont consommés par le
sions à sol lourd des régions plus ou moins sablon-
bétail et plus particulièrement par les petits rumi-
neux du NE du Sénégal. Espèce sahélo-soudanaise, le
nants.
Pterocarpus lucens est répandu depuis le Sénégal
jusqu’en Ethiopie. Son feuillage est bien consommé
- Les Piliostigma
par les animaux surtout au début de la saison des
pluies.
- Piliostigma thonningii (Schum] Milne-Redh
- Piliostigma reticulatum (DC) Hochst
- Pterocarpus erinaceus Poir
Ces deux espèces sont assez communes au Sé-
Est une des légumineuses fourragères les plus
négal, la première est plutôt soudano-guinéenne, tan-
importantes de la zone soudano-guinéenne. Elle est
dis que la seconde est exclusivement sahélo souda-
très répandue en Afrique occidentale. Au Sénégal
naise. Leurs fruits bien que durs à l’état sec sont
elle colonise les terrains de culture de la zone souda-
consommés par les bovins.
no-guinéenne ainsi que les plateaux à sols profonds,
on la rencontre également sur les plateaux du con-
tinental terminal dans la zone sahélo-soudanaise, où
- Daniellia oliveri (Rolfe) Hutch et Dalz
elle est souvent mélangée avec le Pterocarpus lucens,
Très répandu dans les savanes boisées soudano-
le Combretum nigricans et d’autres espèces affection-
guinéennes, le Daniellia oliveri est un bel arbre
nant les terrains secs.
qui
atteint facilement 20 m de haut - II est fréquent
Son feuillage est particulièrement recherché par
à la limite des forêts guinéennes, et possède une aire
le bétail. L’arbre est soumis à un émondage annuel
5 3

qui lui donne un aspect particulier dans les jachères
espèces ligneuses jouent un rôle très important dans
du Sénégal oriental et de la Haute et Moyenne
l’alimentation du bétail pendant la saison sèche. Elles
Casamance.
apportent les éléments nutritifs indispensables à la
survie des animaux, le tapis herbacé, s’il n’est pas
- Balanites aegyptiaca (L) Del
détruit par le feu, ne sert souvent que de lest.
Est un arbre très répandu dans la région sahélo-
Le problème fondamental que pose l’utilisation
saharienne, on le rencontre au Sénégal sur tous les
par le bétail des espèces végétales ligneuses réside
sols, mais il colonise de préférence les zones inter-
dans l’équilibre qu’il faut maintenir entre la protection
dunaires au sol plus ou moins argileux du Ferlo-occi-
des peuplements végétaux ligneux et leur exploitation
dental. Sa résistance particulière au feu, aux actions
par l’animal et par l’homme.
anthropiques et au pâturage explique son grand pou-
Comme il a été dit plus haut, l’élevage extensif
voir d’extension qui fait de lui l’une des espèces les
pratiqué actuellement semble s’opposer à la conser-
plus communes de la zone sahélienne.
vation des peuplements végétaux, en effet on assiste
Son feuillage peu abondant est consommé sur-
dans le Sahel sénégalais à une destruction des forma-
tout par les chèvres et les ânés. ses fruits sont
tions végétales par suite de la surexploitation des
mangés par tous fes animaux.
espèces ligneuses, telles que le Ziziphus mauritiana,
le Bauhinia rufescens, l’Acacia raddiana, l’Acacia
- Boscia senegalensis (Pers) Lam ex Poir
seyal, I’Entada africana, le Bafanifes aegyptiaca, le
Boscia senegalensis etc.
Est l’un des rares arbres demeurant verts pen-
dant la saison sèche dans la zone sahélienne où il
La consommation des jeunes pousses, notam-
abonde. II est fréquent sur tous les terrains arides,
ment par les petits ruminants, s’oppose au develop-
et caractérise avec le Oalanifes aegyptiaca les zones
pement normal des jeunes plantes et des rejets issus
érodées au sol peu profond qui bordent la vallée du
d’arbres abattus. Ce phénomène s’observe surtout le
fleuve Senégal.
long de la vallée du fleuve Sénégal, ou de vastes
zones surpaturées ont leur sol mis à nu, et sans
Les feuilles vertes sont très appetées par les
cesse soumis à l’action érosive du vent.
petits ruminants pendant toute l‘année. Elles sont
également recherchees par les bovins. Les ovins et
La végetation ligneuse prend dans ces zones
les caprins ramassent les feuilles sèches et con-
une physionomie caractéristique: Les arbres et les
somment les fruits en fin de saison sikhe.
arbustes soumis au broutage excessif, se présentent
sous forme de buissons de forme arrondie, et suffi-
- Ziziphus mauritiana Lam
samment bas pour être à la portée de la dent des
animaux. Entre ces buissons le sol est nu en saison
Cette rhamanacée est partout présente dans les
sèche, et on y voit apparaitre dans certaines régions.
régions sahéliennes. Son aire est très vaste, on le
l’horizon gravillonnaire qui est le signe d’une dégra.
rencontre en Asie tropicale, en Australie à Madagas-
dation irréversible.
car, et même aux Antilles. Elle colonise d’une maniè-
re générale, tous les terrains, et est l’une des espè-
Cette surexploitation des espèces ligneuses es1
ces post culturales les plus envahissantes.
essentiellement due à la rareté dans ces régions8
d’espèces herbacées vivaces pouvant servir de
Son feuillage est très recherché par les petits
pâturage en saison sèche. Elle est également la con
ruminants et les chameaux.
séquence d’une mauvaise conduite du troupeau qu
laissé à lui-même n’épargne aucun arbre.
- Safvadora persica L
C’est une espèce panafricaine, cantonnée surtout
- Nécessité d’améliorer le ‘pâturage aérien’.
dans les régions saharo-sahélienne. Au Sénégal elle
est fréquente au Nord, dans la vallée du fleuve, sur
L’amélioration du tapis herbacé dans les zones
les plaines basses argileuses. Son feuillage est un
d’élevage du Sénégal, semble utopique dans les con
aliment très recherché toute l’année par le bétail.
ditions climatiques actuelles. Les recherches faites
dans ce sens au Centre de Recherches Zootechniques
de DARA en zone sahélo-soudanaise, n’ont pas donne
III. CONCLUSIONS
jusqu’ici de résultats encourageants.
Problèmes ~OS& par l’utilisation du
Ces études de comportement intéressaient un
‘pâturage aérien’ en élevage extensif
certain nombre d’espèces parmi lesquelles: Andrope-
gon gayanus, Cenchrus ciliaris, Cenchrus setlgerus,
De ce qui pr&éde il résulte qu’en Afrique tropl-
Panicum antodotale etc.. . Aucune de ces espèces
cale et plus particulièrement en zone sahéllenne, les
n’a pu supporter les rigueurs de la saison seche.

Andropogon gayanus, Aristida longiflora et Cen-
BIBLIOGRAPHIE
chrus ciliaris qui font partie des rares especes
herbacées vivaces que l’on rencontre dans les pâtll-
Aubreville, A. - Climats, forêts et desertification de
rages naturels sahéliens sont inexploitables en
l’Afrique tropicale. Paris. Soc. édit. géogr. marit.
dehors de l’hivernage. C’est pourquoi ii convient, pour
colon 1949: 351 p.
la recherche d’une meilleure alimentation du bétail
en zone sahélienne, de porter un effort particulier sur
Aubreviile, A. - “Flore forestière soudano-guinéen-
l’amélioration et la protection du “pâturage aérien”.
ne” - Paris, Soc. édit. Géogr. marit. colon, 1950:
II importe pour cela de multiplier /es recherches
523 p.
visant à mieux connaître d’une part le comportement
des espèces ligneuses les mieux appetées par les
Audru, J. - “Pâturages naturels et problèmes pasto-
animaux et d’autre part leurs productions annuelles:
raux dans le Delta Sénégal” IEMVT - Et. agr.
production de feuilles, et de fruits notamment. Les
no. 15, 1966.
recherches qui ont été faites dans ce domaine en
Afrique de l’Ouest francophone n’intéressent que
Beilouard, P. - Le gonakié, source de matières tan-
quelques espèces parmi lesquelles on peut citer:
nantes - Bois et Forêts des tropiques no. 5.
l’Acacia albida: production: 2.500 kg de gousses pour
1948.
un boisement de 20 arbres à l’hectare soit 125 kg de
gousses en moyenne par arbre (Giffard 1971) -
Boudet, G. - “Pâturages naturels de Haute et Moyen-
L’Acacia nilotica: production: 4 à 5 kg de fruits pour
ne Casamance”. Rép. du Sénégal - IEMVT Et.
les arbres d’une quinzaine d’années (Beliouard - 1948).
agr. no. 27. 1970.
- L’étude du rendement de la strate ligneuse faite
en même temps que celui du tapis herbacé
Boudet, G. et Riviere, R. - Emploi pratique des ana-
permettra d’avoir une idée plus juste de la capa-
lyses fourragères pour l’appréciation des pâtu-
cité de charge des pâturages naturels des zones
rages tropicaux. Rev. El. Med. Vet. Pays tropicaux.
pastorales.
1968, 21(2): 227-266.
Les espèces les mieux appetées et ayant une
Diailo, A. - “Pâturages naturels du Ferlo-Sud” (Rep.
bonne valeur fourragère seront inventoriées pour être
du Sénégal) I.E.M.V.T. Et. agro. no. 23; 1968.
utilisées dans le cadre d’une operation de reboise-
ment.
FAO - “Forêt et Pâturage”. Déc. 1952, 185 p.
Au Sénégal on peut signaler que 191 forêts d’une
superficie globale de 3.400.519 ha ont éte classées
Fotius, G. et Valenza J. - “Pâturages naturels du
dans un but de protection mais ii faut reconnaître
Ferlo-oriental”. [Rép. du Sénégal] IEMVT Et. agr.
que la faiblesse des moyens mis à la disposition du
no. 13. Avril, 1966.
Service des Eaux et Forêts ne lui permet pas d’assu-
rer efficacement la protection de ces forêts qui,
Giffard, P.L. - “L’arbre dans le paysage sénégalais”
comme il a éte dit plus haut, sont soumises à l’action
Centre technique forestier tropical, 1971.
destructrice de l’homme et des animaux. Des opera-
Mosnier, M. - “Pâturages naturels de la région de
tions de reboisement sont actuellement entreprises:
Gallayel”. (Rép. du Sénégal) IEMVT Et. agr. no, 18.
elles concernent I’Anacardium occidentale, I’/ha/yp
Juin, 1967.
tus, le Caïlcédrat Mhaya senegalensis], le Prosopis,
le cocotier, le manguier etc.. . . Mais elles sont loca-
Trochain, J. - Contribution à l’étude de la végétation
lisées et n’intéressent pas encore la zone syivo-
du Sénégal, Dakar - IFAN, mém. no. 2; 1936,
pastorale.
443 p.
55

SOIL AND WATER MANAGEMENT AND MECHANISATION
AMENAGEMENT DE LA TERRE ET DE L’EAU, MECANISATION

THE FERTILIZATION~ OF TEFF
J. Alkimper,
TROPEN-INSTITUT, 6300 GIESSEN, SCHOTT STR. 2, WEST GERMANY
LA FERTILISATION DU TEFF
II. RESULTS AND DISCUSSION
Résum6
1: Effect of NPK fertilisation .on the yleld of Teff.
The first fertilizer tria1 was done in Debre Zeit
1. Les chiffres relatifs à l’absorption des principaux
and was published in Agriculture of Ethiopia (Ano-
éléments fertilisants par le teff sont relativement
nymous, 1957). It showed the following yield ln-
réduits.
creases due to fertilizer:
2. L’azote augmente la quantité de paille, alors que
le phosphore garantit une bonne production de
Fertilizers
Yield kg/ha
grains.
Control 9.3
3. Les doses optimales sont O-40 kg/ha de N et
N 11.1
60-120 kg/ha de PzO,.
P 14.0
4. Le potassium n’a qu’une importance mfneure.
NP 13.6
5. II est possible d’appliquer de fortes doses d’en-
grais au moment des semailles en même temps
que la semence sur le sol nu sans compromettre
The next more detailed fertiliter tria1 is that of
le taux de germination du teff.
Wehrmann et a/., (1965). The results are shown in
Table 1.
6. Des applications séparées d’azote peuvent avoir
pour effet d’augmenter les rendements en grains,
sans influence sur les rendements en paille.
TABLE 1
The Effect of Fertilizer on the Yield of Teff [q/haI
1. INTRODUCTION
_.~.
.- ----. _--..-- .--
Teff - Eragrostis teff /Zucc.) Trott. is the typical
N
Fertilizer
Grain Straw Total Grain/Straw-Ratio
and main cereal trop of Ethiopia. According to the
Kdha
farm practice in the country, teff was never fertilized.
ROj
KaO
The farmers even believed that any fertilization would
-
-...- .-.- -_.--
injure the trop.
-
- 7.1 14.6 21.7
-
1 : 2.0
Only on very fertile soi1 yields exceed 15 q/ha.
30
-
- 7.1 15.0 22.1
1 : 2.1
Normally the yields range between 4 to 8 q/ha with
- 26 8.3 18.3 26.6
-
1 :2.2
an average of about 6 q/ha. SO it is a necessity to
increase the yields. One of the possibilities must be
30 26
- 9.9 21.7 31.6
1 :2.2
the use of fertilizers.
30
- 25 6.9 15.5 22.4
1 : 2.2
AII available data on the fertilization of teff are
30 26 25 8.4 19.6 28.0
1 :2.3
compiled in tables 1 to 9b which are discussed as
._~
-~-_
follows:
(Wehrrnann et a/. 19651
5 6
*.