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\\12 ..’
çz-uw /tut-d
Y
.., i j- __ REPUBLIQUE DU SENEGAL
,,.I---..----
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
---m.------
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I3.R.A)
-u----m----
~~~.~EMEN~ DE RECHERCHES SUR LES
.a, "‘-"if:NS
>
ET LA SANTE ANIMALES
.s---...-----
L/WX!ATDiHE. NATIONAL DE L'ELEVAGE
LT DE RECHERCHES VETERINAIRES
B,P. 2057
DAKAR-HANN
CARACTERISTIQUES DE LA REPRODUCTION CHEZ LES
OVINS ELEVES EN MILIEU TRADITIONNEL DE
DAHRA-DJOLOFF (Sénegal)
Par
R.S. SOW, 0. FAUGERE, P.K. ABASSA, MA. ALLY
M. MBAYE, M. DEME et D. DIOUF
REF. N"OfiCRZ-DAHRA
FEVRIER 1991.
RESUME
-
-
Grâce à un suivi individuel d'ovins élevés en milieu traditionnel, on a pu
déterminer les principaux paramètres de reproduction ainsi que les effets de
l'environnement.
1 iI
- ._ 'Zye moyen au premier agnelage est de 568 f 30,3 jours. Gk+Z$ est influencë
par l'année et la saison de naissance de la femelle.
L'intervalle moyen entre 2 mises-bas est de 320 i 10,l jours. Il est significa-
tivement affecté par l'année et la saison d'agneiage des brebis.
c t,:kl
c ci,
>tl
Seuls le rang et la saison affectent la prolificité q-n moyenne'de 1,06.
Le rang de mises-bas, le sexe du produit et la saison influencent la fécondité
qui s'élève à 105 p.100 en moyenne.
MOTS-CLES
Reproduction - Ovin - Peu1 - Touabire - Waralé - Elevage traditionnel - &CJ'
Premier agnelage - Intervalle entre agnelage - Féconditié - Proloficité -
Environnement - Sahel - Sénégal - Tropiques.
CARACTERISTIQUES DE LA REPRODUCTION CHEZ LES
OVINS ELEVES EN MILIEU TRADITIONNEL DE
DAHRA-DJOLOFF (Sénégal)
Par
R.S. SOW (l), 0. FAUGERE (ii!), P.K. ABASSA (3)
M.A. ALLY (4), M. MBAYE (Z), M. DEME (1)
et D. DIOUF (1)
INTRODUCTION
Pendant longtemps, les bovins ont été les seuls à bénéficier des programmes
je recherches et de développement dans les pays tropicaux.
En Afrique, au Sud du Sahara, l'importance des espèces à cycle court a été
révélée par les récents bouleversements climatiques.
C'est ainsi que dès 1975, 1'Etat Sénégalais à initié des actions envers les
ovins, en mettant en place des programmes de recherches en station (Centres
de Recherches zootechniques de Dahra et Kolda).
!a
Les données obtenues au niveau de ces sites de recherches (5,J) reflètent peu
les réalités du système villageois. C'est pourquoi, à partir de 1983, un suivi
individuel des ovins-caprins en milieu éleveur a été mis en place dans plusieurs
\\
zones écologiques du pays (4).
En Afrique, plusieurs études de ce type ont déjà fourni des indications sur
les performances des races locales (1, 3, 9,15).
. ) ((.~,f, ,, ,;,j 2 (x
?,‘La présente étude analyse les données de performaww+& reproduction de mou-
tons élevés en milieu villageois, dans la zone d'emprise du CRZ de Dahra
(rayon de 20 km).
. . ./ . . .
!. p) Centre de Recherch$'Zootechniques
de Dahra-Djoloff (Sénégal).
(2) Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires - Dakar.
(3) Commission économique pour l'Afrique. Addis-Abéba (Ethiopie).
(4) BP 462, Porto-Novo (Bénin).
- 3
Agneaux et chevreaux âgës de moins de 3 mois sont laissés en libertë autour
des concessions et reçoivent de la fane d'arachide.
Les femelles reproductrices ne sont complëmentëes que durant la période
d'allaitement. Il n'y a pas une organisation des luttes.
Les accouplements ont lieu tout naturellement au niveau du puits ou du pâtu-
rage quand mâles et femelles se retrouvent. Cependant, les saillies sont plus
nombreuses en fin de saison sèche et durant les pluies.
L'abreuvement se fait au puits ou aux mares temporaires selon la saison.
En saison sèche, le rythme d'abreuvement est fonction de la taille du troupeau.
1' , ,) .t L.2
i.;J ,. <A i. ‘: ’ ,’ $ ,&, i.t : .’
,
I
3. Origine des données
En 1984, le Centre de Recherches Zootechniques de Dahra a dëmarrë dans !XITJ
<[one d'emprise un suivi individuel des troupeaux de petits ruminants.
l..'information
recueillie intéresse 52 éleveurs répartis dans 9 villages.
'
d mité d'observation est le troupeau de concession (résidence) qui comprend
qui1 ou plusieurs ménages constituant une famille:;ij, )
c4
n., ;. '_' {
La présente étude a porté sur 1 451 ovins appartenant à 27 troupeaux et va
-23
de 1984 à 1989.
4. Méthode d'analyse des données
Lo procédure générale d'analyse de variante (8) est utilisée pour étudier
les données. Le modèle statistique est le suivant :
Yijklmnopqrs - U f Ai + Bj + Ck + Dl = Pm + On + Ho + Ip + Tq
+ Vr f Ns + Eijklmnopqrs.
Y représente selon le cas, l'âge à la première mise-bas, l'intervalle entre
mises-bas, la taille de portée, la fëcondité.
U est l'effet fixe commun à toutes les variables indépendantes.
-4
Les sources de variation introduites dans le modële apparaissent aux diffé-
rents tableaux d'analyse de variante.
La fécondité est définie par:agneaux nés / femelles présentes
La prolificité est le rapport : agneaux nés / femelles mettant bas.
RESULTATS
La figure 1 donne la répartition saisonnière des naissances.
Les tableaux 1 à 8 indiquent les carrés moyens des analyses de var-iance et
les moyennes corrigées.
1. Age au premier agnelage
L'âge à laquelle une brebis donne son premier agneau est significativement
affecté par son origine, ainsi que par l'année et la saison où elle est née
(P < 0,Ol).
Par contre, le type génétique et le poids de la femelle à sa naissance n'ont
pas d'effet.
g ..'.Zge moyen à la première mise bas est de 568 j; 30,3 jours (18,6 mois).
En fonction de l'année, les femelles de 1986 et 1989 ont mis-bas plus tardive-
ment. Les agnelles nées en période chaude sont les plus jeunes à la naissance
du premier produit. Les reproductrices ïssues de mères introduites dans le
troupeau par achat, don ou confiage ont été les plus tardives.
2, Intervalle entre agnelages
L'année et la saison d'agnelage influencent très significativement (P < 0,001)
l'intervalle. L'effet M'sexe'produit est significatif à 5 % contrairement
à la race, au rang et au type d'agnelage.
-6
JHSCUSSION
1. Age au premier agnelage
L'âge moyen à la première mise-bas se situe généralement entre 450 et 550
jours dans les systèmes d'élevage traditionne 1 afr icain (3, 9, 14, 15).
Les valeurs recueillies dans cette étude sont donc légèrement supérieures.
La répartition saisonnière des mises-bases (figures 1) montre que les saillies
fécondantes ont essentiellement lieu en saison des pluies (juillet, août,
septembre).
Cette période peut donc être considérée comme celle de la lutte principale.
,['L'âge à la première mise-bas semble être lié4 à la maturité sexuelle des
agnelles au moment de cette lutte principal;
Les femelles nées en saison sèche chaude sont les plus jeunes à la naissance
de leur premier produit.
Ces ïndividus seraient matures lors de la saison des pluies qui suit leur
dnnée de naissance, contrairement à leurs congénères nées en saison des pluies
ou pendant les récoltes.
Ces dernières ont bien pu être fécondées pendant la lutte principale mais
n'ont pu mener jusqu'à
terme la gestation (mortalités embryonnaires, avorte-
ments précoces ou .tardives) du fait de leur immaturité. Sur la même race (4),
il a été signalé un taux élevé d'avortement en première gestation chez les
agnelles nées en fin de saison des pluies. La première mise-bas enregistrée
chez ces individus correspondrait en fait à une seconde gestation.
2- Intervalle entre mises-baz
-
i .intervalle moyen entre mises-bas relevé dans cette étude diffère peu des
Ualeurs généralement citées (240 - 300 jours) dans les systèmes d'élevage
traditionnel en Afrique (9, Ii, 15).
:'. .f
. . . / . . .
- 7
tion de la reproduction. Au C.R.Z. de Dahra où
s, les intervalles en mise-bas sont plus longg(ll).
li Dans le système traditionnel, les longs intervalles observés, certaines saisons
tendent à augmenter l'intervalle moyen entre mise-bas au sein du troupeau,
Les brebis allaitant un mâle reprennent plus vite leur act ivité sexuelle
(intervalle moins long).
Ce phénomène s'explique par le sevrage précoce des antenai s que l'éleveur
.J
destine à l'embouche ou à la reproduction. L'anaoestrus de lactation est
ainsi réduit.
3. Taille de portée
Les brebis de race locale élevées en milieu traditionnel africain ont une
prolificité de 1,05 à 1,15 (14, 15).
Les types génétiques de la zone humide, comme les Djallonké, sont plus
prolifiques (1).
La taille de portée est plus élevée avec les mises-bas de saison sèche chaude.
<il yai! ** 'j.U
,'
Ces &&+y& correspondent à des saillies en Octobre, ! ovembre
Ii-
et.&cembre.
Les luttes de saison sèche sont les moins prolifiques (agnelages en saison
des pluies et en saison de récolte).
La taille de portée est en fait une combinaison du taux d'ovulation et de la
mortalité embryonnaire (2), paramètres qui sont liés à l'état et au poids de
la brebis au moment de la lutte (7).
Du mois d août au mois d'octobre-novembre, le pâturage est abondant et de
bonne qua 1 ité. Les brebis sont alors en meilleur état. En saison sèche l'herbe
se raréfi e . On note bien une abondance du pâturage aérien mais le mouton,
contrairement à la chèvre, l'utilise moins dans sa ration (10).
. . ./ . . .
-8
4. Fécondité
La faible fécondité observée certaines saisons augmente la proportion de
brebis improductives à entretenir dans le troupeau.
Bien qu'il n'y ait pas de différence de fécondité entre années, le taux relevé
en 1989 a été le plus faible (101 p.100). Cette même année, il est tombé 524 mm
de pluie, Par conséquent, on ne peut expliquer cette faible fécondité des bre-
bis par un déficit fourrager, mais plutôt par un manque de géniteurs au sein
des troupeaux.
Comme pour les autres paramètres de reproduction, il n'y a pas de différence
de fécondité entre les types génétiques en présence. Les observations faites
en station confirment ce résultat (12). La race Touabire ne diffère du mouton
Peu1 que par les performances de croissance.
CONCLUSION
Dans les conditions d'élevage tradit ionnel, les Petits Ruminants font l'objet
de peu d'intervention de la part des agropasteurs.
Les performances de reproduction observées sont donc assez bonnes et suscep-
tibles d'amélioration rapide par des actions ponctuelles et simples.
Il semble en effet que toutes les potentialités biologiques de la race ne
soient pas atteintes en matière de reproduction.
La fertilité et la fécondité des brebis peuvent être augmentées en veillant
sur l'état des brebis au moment de la lutte, surtout durant les saisons diffi-
ciles. On parviendra ainsi à diminuer les pertes liées à la reproduction.
Une meilleure prolificité des femelles va augmenter les revenus de l'éleveur
si l'on parvient à améliorer la viabilité des jeunes entre la naissance et un
an d'âge. Dans de tels systèmes d'élevage, il a été démontré que les bénéfices
nets se dégagent plus par des actions sur la viabilité des jeunes que sur
leur vitesse de croissance (13).
- 9
Tableau j- : Analyse de variante de l'âge au premier agnelage
Sources de variation
Dégré de liberté
(ddl)
Carrés moyens
i
Année de naissance
4
56332***
i
Type génétique
2
12215
I Sexe
1
22906
\\ Origine de la mère
1
231650****
i Sais00 de naissance
3
l
88223***
:
Prids à la naissance
1
46527
, Variation résiduelle
1 4 4
15896
*** P < 0,Ol
**** P < 0,001
- 10
Tabit-au i :
--_- -. _ -.-
Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés pour
l'âge au premier agnelage
---_..-. --.--
Variables
Effectif
Valeur (jours)
--.- -----_
-
Moyenne générale
157
568
Année de naissance
1985
14
521 a
1986
34
628 a
1987
49
544 b
1988
34
540 b
1989
26
607 c
Type génétique
Peulh
141
600
Touabire
4
536
Waralé
12
567
Sexe
Mâle
83
555
Femelle
74
580
Origine de la mère
Née dans le troupeau
143
498 a
Venue de l'extérieur
14
637 b
Saison de naissance
S.S.F.
87
527 a
S.S.C.
35
r-
S.P.
20
644 c
S.K.
15
591 d
-..---
,b---
, \\\\. \\ ; '5 Q,J
Pour une même sous-classe, les moyennes
de la même lettre ne sont
pas différents au seuil de 5 p.100.
- 11
Tableau 3
----_ : Analyse de variante de l'intervalle entre agnelage
. . . .
.---..-._. - -----
_---
---
Sourcesde variation
Dégré de liberté
Carrés moyens
@dl 1
- - -
-
-
-
-
Année de variante
5
34341****
Saison d'agnelage
3
101049****
Type génétique
2
1219
Sexe de l'agneau
1
31319**
Rang d'agnelage
6
10074
Type d'agnelage
1
10093
Variation résiduelle
676
6722
** P < 0,05
**** P < 0,001
.--.- ____
-.
- --.. -__ .__ _
- 12
Tableau 4 :
--_II. ---
Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
+our l'intervalle entre aagnelages
Effectif
Valeur (en jours)
-.
- --.-..--<.... - .---
-_
- - -
M~:L,.,; 2 ;tirlérale
6 9 5
320
Ann& de naissance
-..-.-. - - ---_I__
1984
3 9
340 x 4.
1985
8 1
309 b
1.986
143
328 c
1987
192
3 0 1 a
1988
1 4 6
300 a
1989
9 4
340 d
Saison d'agnelage
S.S.F.
3 6 3
347 a
S.S.C.
9 6
300 b
S.P.
1 0 4
295 c
" $ S. .R.
8'
1 3 2
336 d
rype génétique
Touabire
2 6
322
Peulh
584
324
Waralé
8 5
3 1 1
Sexe de l'agneau
Mâle
3 5 1
313 a
Femelle
344
327 b
Rang d'agnelage
-
.- i
2
1 7 4
.d
3
!d,
157
3 3 1
,A
1 3 9
336
1 0 6
5
315
7
7 2
315
si
c.
3 7
300
1 0
315
Type de naissance
Simple
655
3 1 1
Double
4 0
328
- 13
‘l”ab‘ieüir 5 : Ana?yse de la taille de portée
-_-- _._. -
l----..--L__-I__
h~~rces de variation
Degré de liberté
Carrés moyens x 104
@dl >
-.
^
Arirskt J :yr'iel age
5
647
Type génétique
2
46
Sexe
1
616
Rang d'agnelage
6
3543****
Saison d'agnelage
3
1870***
Poids à la mise-bas
1
410
Pluviométrie
1
1430
Résiduelle
785
421
*** P <O,Ol
**** P < 0,001
- 14
Tableau 6 :
---y
Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour la taille de portée
_-..--.---- --.
variable
Effectif
Valeur
I _.-. .-. . -- .-. .----
I_---
Mo,yunrif~ générale
805
1,06
Annet
__._ 3e
_.,-____ na‘issance
-I-.~-I
j ‘if@
80
1,02
i-b5
140
1,03
1986
134
l,O%
1987
182
1,07
1988
157
1,ll
1989
112
1,07
Saison d'agnelage
_--. -
i\\ . (. !. .
447
1,05 a
3 . 3‘. .
144
1,12 b
S.P.
89
1,04 a
S.R.
125
1,02 c
g é n
Type é t i q u e
Touahire
29
1,05
Peulh
681
1,06
tiaralé
95
1,06
Sexe
Mâle
418
1,05
Femelle
387
1,06
Rang de mise-bas
ler agnelage
205
0,99 a
2ème -"-
167
1,02 c
Jème -'-
131
1,Ol b
4ème -'-
115
1,06 d
5ème -'-
90
1,07 d
6ème -'-
57
1,21 c
7ème -'-
40
1,02 a
-_--
- 16
Tableau 8 :
-.-,-- .-"- .._.
Moyennes estimées par a méthode des moindres carrés
pour la fécondité
---- ._-__-_
Variable
Effectif
Valeur (p.100)
CW_“..
-_. . . - - - - ~
-
_.__
- II -------.--
Moyenne générale
695
105
Année de naissance
1984
39
107
1985
81
106
1986
143
104
1987
192
108
19&3
146
105
1989
94
101
Type @nétique
!oyabire
26
104
['eu;
584
106
Waralé
85
106
Sexe Mâle
351
103 a
Femelle
344
107 b
174
99 a
157
103 b
139
104 b
106
106 c
72
116 d
37
109 c
10
98 f
saison d'agnelage
S.S.F.
363
108 a
S.S.C.
96
109 b
S.P.
104
104 c
S.R.
132
100 d
- 15
Tableau 7 :
---.._.
Analyse de variante de la fécondité
,-.-
--_-I_-.-_---
-
Degré de liberté
Sources de variation
Carrés moyens
@dl 1
.,--.. .- _. - - ..-._. ---.--- -.__-.----
-.
Arm?e d'agnelage
5
589
Saison d'agnelage
3
1952**
Type génétique
2
40
Sexe
1
2335**
Rang d'agnelage
6
2429****
Var-ia!iop résiduelle
677
517
_ -----
---
** P CO,05
**** ? (0,001
- 17
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L/WX!ATDiHE. NATIONAL DE L'ELEVAGE
LT DE RECHERCHES VETERINAIRES
B,P. 2057
DAKAR-HANN
CARACTERISTIQUES DE LA REPRODUCTION CHEZ LES
OVINS ELEVES EN MILIEU TRADITIONNEL DE
DAHRA-DJOLOFF (Sénegal)
Par
R.S. SOW, 0. FAUGERE, P.K. ABASSA, MA. ALLY
M. MBAYE, M. DEME et D. DIOUF
REF. N"OfiCRZ-DAHRA
FEVRIER 1991.
RESUME
-
-
Grâce à un suivi individuel d'ovins élevés en milieu traditionnel, on a pu
déterminer les principaux paramètres de reproduction ainsi que les effets de
l'environnement.
1 iI
- ._ 'Zye moyen au premier agnelage est de 568 f 30,3 jours. Gk+Z$ est influencë
par l'année et la saison de naissance de la femelle.
L'intervalle moyen entre 2 mises-bas est de 320 i 10,l jours. Il est significa-
tivement affecté par l'année et la saison d'agneiage des brebis.
c t,:kl
c ci,
>tl
Seuls le rang et la saison affectent la prolificité q-n moyenne'de 1,06.
Le rang de mises-bas, le sexe du produit et la saison influencent la fécondité
qui s'élève à 105 p.100 en moyenne.
MOTS-CLES
Reproduction - Ovin - Peu1 - Touabire - Waralé - Elevage traditionnel - &CJ'
Premier agnelage - Intervalle entre agnelage - Féconditié - Proloficité -
Environnement - Sahel - Sénégal - Tropiques.
CARACTERISTIQUES DE LA REPRODUCTION CHEZ LES
OVINS ELEVES EN MILIEU TRADITIONNEL DE
DAHRA-DJOLOFF (Sénégal)
Par
R.S. SOW (l), 0. FAUGERE (ii!), P.K. ABASSA (3)
M.A. ALLY (4), M. MBAYE (Z), M. DEME (1)
et D. DIOUF (1)
INTRODUCTION
Pendant longtemps, les bovins ont été les seuls à bénéficier des programmes
je recherches et de développement dans les pays tropicaux.
En Afrique, au Sud du Sahara, l'importance des espèces à cycle court a été
révélée par les récents bouleversements climatiques.
C'est ainsi que dès 1975, 1'Etat Sénégalais à initié des actions envers les
ovins, en mettant en place des programmes de recherches en station (Centres
de Recherches zootechniques de Dahra et Kolda).
!a
Les données obtenues au niveau de ces sites de recherches (5,J) reflètent peu
les réalités du système villageois. C'est pourquoi, à partir de 1983, un suivi
individuel des ovins-caprins en milieu éleveur a été mis en place dans plusieurs
\\
zones écologiques du pays (4).
En Afrique, plusieurs études de ce type ont déjà fourni des indications sur
les performances des races locales (1, 3, 9,15).
. ) ((.~,f, ,, ,;,j 2 (x
?,‘La présente étude analyse les données de performaww+& reproduction de mou-
tons élevés en milieu villageois, dans la zone d'emprise du CRZ de Dahra
(rayon de 20 km).
. . ./ . . .
!. p) Centre de Recherch$'Zootechniques
de Dahra-Djoloff (Sénégal).
(2) Laboratoire national de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires - Dakar.
(3) Commission économique pour l'Afrique. Addis-Abéba (Ethiopie).
(4) BP 462, Porto-Novo (Bénin).
- 3
Agneaux et chevreaux âgës de moins de 3 mois sont laissés en libertë autour
des concessions et reçoivent de la fane d'arachide.
Les femelles reproductrices ne sont complëmentëes que durant la période
d'allaitement. Il n'y a pas une organisation des luttes.
Les accouplements ont lieu tout naturellement au niveau du puits ou du pâtu-
rage quand mâles et femelles se retrouvent. Cependant, les saillies sont plus
nombreuses en fin de saison sèche et durant les pluies.
L'abreuvement se fait au puits ou aux mares temporaires selon la saison.
En saison sèche, le rythme d'abreuvement est fonction de la taille du troupeau.
1' , ,) .t L.2
i.;J ,. <A i. ‘: ’ ,’ $ ,&, i.t : .’
,
I
3. Origine des données
En 1984, le Centre de Recherches Zootechniques de Dahra a dëmarrë dans !XITJ
<[one d'emprise un suivi individuel des troupeaux de petits ruminants.
l..'information
recueillie intéresse 52 éleveurs répartis dans 9 villages.
'
d mité d'observation est le troupeau de concession (résidence) qui comprend
qui1 ou plusieurs ménages constituant une famille:;ij, )
c4
n., ;. '_' {
La présente étude a porté sur 1 451 ovins appartenant à 27 troupeaux et va
-23
de 1984 à 1989.
4. Méthode d'analyse des données
Lo procédure générale d'analyse de variante (8) est utilisée pour étudier
les données. Le modèle statistique est le suivant :
Yijklmnopqrs - U f Ai + Bj + Ck + Dl = Pm + On + Ho + Ip + Tq
+ Vr f Ns + Eijklmnopqrs.
Y représente selon le cas, l'âge à la première mise-bas, l'intervalle entre
mises-bas, la taille de portée, la fëcondité.
U est l'effet fixe commun à toutes les variables indépendantes.
-4
Les sources de variation introduites dans le modële apparaissent aux diffé-
rents tableaux d'analyse de variante.
La fécondité est définie par:agneaux nés / femelles présentes
La prolificité est le rapport : agneaux nés / femelles mettant bas.
RESULTATS
La figure 1 donne la répartition saisonnière des naissances.
Les tableaux 1 à 8 indiquent les carrés moyens des analyses de var-iance et
les moyennes corrigées.
1. Age au premier agnelage
L'âge à laquelle une brebis donne son premier agneau est significativement
affecté par son origine, ainsi que par l'année et la saison où elle est née
(P < 0,Ol).
Par contre, le type génétique et le poids de la femelle à sa naissance n'ont
pas d'effet.
g ..'.Zge moyen à la première mise bas est de 568 j; 30,3 jours (18,6 mois).
En fonction de l'année, les femelles de 1986 et 1989 ont mis-bas plus tardive-
ment. Les agnelles nées en période chaude sont les plus jeunes à la naissance
du premier produit. Les reproductrices ïssues de mères introduites dans le
troupeau par achat, don ou confiage ont été les plus tardives.
2, Intervalle entre agnelages
L'année et la saison d'agnelage influencent très significativement (P < 0,001)
l'intervalle. L'effet M'sexe'produit est significatif à 5 % contrairement
à la race, au rang et au type d'agnelage.
-6
JHSCUSSION
1. Age au premier agnelage
L'âge moyen à la première mise-bas se situe généralement entre 450 et 550
jours dans les systèmes d'élevage traditionne 1 afr icain (3, 9, 14, 15).
Les valeurs recueillies dans cette étude sont donc légèrement supérieures.
La répartition saisonnière des mises-bases (figures 1) montre que les saillies
fécondantes ont essentiellement lieu en saison des pluies (juillet, août,
septembre).
Cette période peut donc être considérée comme celle de la lutte principale.
,['L'âge à la première mise-bas semble être lié4 à la maturité sexuelle des
agnelles au moment de cette lutte principal;
Les femelles nées en saison sèche chaude sont les plus jeunes à la naissance
de leur premier produit.
Ces ïndividus seraient matures lors de la saison des pluies qui suit leur
dnnée de naissance, contrairement à leurs congénères nées en saison des pluies
ou pendant les récoltes.
Ces dernières ont bien pu être fécondées pendant la lutte principale mais
n'ont pu mener jusqu'à
terme la gestation (mortalités embryonnaires, avorte-
ments précoces ou .tardives) du fait de leur immaturité. Sur la même race (4),
il a été signalé un taux élevé d'avortement en première gestation chez les
agnelles nées en fin de saison des pluies. La première mise-bas enregistrée
chez ces individus correspondrait en fait à une seconde gestation.
2- Intervalle entre mises-baz
-
i .intervalle moyen entre mises-bas relevé dans cette étude diffère peu des
Ualeurs généralement citées (240 - 300 jours) dans les systèmes d'élevage
traditionnel en Afrique (9, Ii, 15).
:'. .f
. . . / . . .
- 7
tion de la reproduction. Au C.R.Z. de Dahra où
s, les intervalles en mise-bas sont plus longg(ll).
li Dans le système traditionnel, les longs intervalles observés, certaines saisons
tendent à augmenter l'intervalle moyen entre mise-bas au sein du troupeau,
Les brebis allaitant un mâle reprennent plus vite leur act ivité sexuelle
(intervalle moins long).
Ce phénomène s'explique par le sevrage précoce des antenai s que l'éleveur
.J
destine à l'embouche ou à la reproduction. L'anaoestrus de lactation est
ainsi réduit.
3. Taille de portée
Les brebis de race locale élevées en milieu traditionnel africain ont une
prolificité de 1,05 à 1,15 (14, 15).
Les types génétiques de la zone humide, comme les Djallonké, sont plus
prolifiques (1).
La taille de portée est plus élevée avec les mises-bas de saison sèche chaude.
<il yai! ** 'j.U
,'
Ces &&+y& correspondent à des saillies en Octobre, ! ovembre
Ii-
et.&cembre.
Les luttes de saison sèche sont les moins prolifiques (agnelages en saison
des pluies et en saison de récolte).
La taille de portée est en fait une combinaison du taux d'ovulation et de la
mortalité embryonnaire (2), paramètres qui sont liés à l'état et au poids de
la brebis au moment de la lutte (7).
Du mois d août au mois d'octobre-novembre, le pâturage est abondant et de
bonne qua 1 ité. Les brebis sont alors en meilleur état. En saison sèche l'herbe
se raréfi e . On note bien une abondance du pâturage aérien mais le mouton,
contrairement à la chèvre, l'utilise moins dans sa ration (10).
. . ./ . . .
-8
4. Fécondité
La faible fécondité observée certaines saisons augmente la proportion de
brebis improductives à entretenir dans le troupeau.
Bien qu'il n'y ait pas de différence de fécondité entre années, le taux relevé
en 1989 a été le plus faible (101 p.100). Cette même année, il est tombé 524 mm
de pluie, Par conséquent, on ne peut expliquer cette faible fécondité des bre-
bis par un déficit fourrager, mais plutôt par un manque de géniteurs au sein
des troupeaux.
Comme pour les autres paramètres de reproduction, il n'y a pas de différence
de fécondité entre les types génétiques en présence. Les observations faites
en station confirment ce résultat (12). La race Touabire ne diffère du mouton
Peu1 que par les performances de croissance.
CONCLUSION
Dans les conditions d'élevage tradit ionnel, les Petits Ruminants font l'objet
de peu d'intervention de la part des agropasteurs.
Les performances de reproduction observées sont donc assez bonnes et suscep-
tibles d'amélioration rapide par des actions ponctuelles et simples.
Il semble en effet que toutes les potentialités biologiques de la race ne
soient pas atteintes en matière de reproduction.
La fertilité et la fécondité des brebis peuvent être augmentées en veillant
sur l'état des brebis au moment de la lutte, surtout durant les saisons diffi-
ciles. On parviendra ainsi à diminuer les pertes liées à la reproduction.
Une meilleure prolificité des femelles va augmenter les revenus de l'éleveur
si l'on parvient à améliorer la viabilité des jeunes entre la naissance et un
an d'âge. Dans de tels systèmes d'élevage, il a été démontré que les bénéfices
nets se dégagent plus par des actions sur la viabilité des jeunes que sur
leur vitesse de croissance (13).
- 9
Tableau j- : Analyse de variante de l'âge au premier agnelage
Sources de variation
Dégré de liberté
(ddl)
Carrés moyens
i
Année de naissance
4
56332***
i
Type génétique
2
12215
I Sexe
1
22906
\\ Origine de la mère
1
231650****
i Sais00 de naissance
3
l
88223***
:
Prids à la naissance
1
46527
, Variation résiduelle
1 4 4
15896
*** P < 0,Ol
**** P < 0,001
- 10
Tabit-au i :
--_- -. _ -.-
Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés pour
l'âge au premier agnelage
---_..-. --.--
Variables
Effectif
Valeur (jours)
--.- -----_
-
Moyenne générale
157
568
Année de naissance
1985
14
521 a
1986
34
628 a
1987
49
544 b
1988
34
540 b
1989
26
607 c
Type génétique
Peulh
141
600
Touabire
4
536
Waralé
12
567
Sexe
Mâle
83
555
Femelle
74
580
Origine de la mère
Née dans le troupeau
143
498 a
Venue de l'extérieur
14
637 b
Saison de naissance
S.S.F.
87
527 a
S.S.C.
35
r-
S.P.
20
644 c
S.K.
15
591 d
-..---
,b---
, \\\\. \\ ; '5 Q,J
Pour une même sous-classe, les moyennes
de la même lettre ne sont
pas différents au seuil de 5 p.100.
- 11
Tableau 3
----_ : Analyse de variante de l'intervalle entre agnelage
. . . .
.---..-._. - -----
_---
---
Sourcesde variation
Dégré de liberté
Carrés moyens
@dl 1
- - -
-
-
-
-
Année de variante
5
34341****
Saison d'agnelage
3
101049****
Type génétique
2
1219
Sexe de l'agneau
1
31319**
Rang d'agnelage
6
10074
Type d'agnelage
1
10093
Variation résiduelle
676
6722
** P < 0,05
**** P < 0,001
.--.- ____
-.
- --.. -__ .__ _
- 12
Tableau 4 :
--_II. ---
Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
+our l'intervalle entre aagnelages
Effectif
Valeur (en jours)
-.
- --.-..--<.... - .---
-_
- - -
M~:L,.,; 2 ;tirlérale
6 9 5
320
Ann& de naissance
-..-.-. - - ---_I__
1984
3 9
340 x 4.
1985
8 1
309 b
1.986
143
328 c
1987
192
3 0 1 a
1988
1 4 6
300 a
1989
9 4
340 d
Saison d'agnelage
S.S.F.
3 6 3
347 a
S.S.C.
9 6
300 b
S.P.
1 0 4
295 c
" $ S. .R.
8'
1 3 2
336 d
rype génétique
Touabire
2 6
322
Peulh
584
324
Waralé
8 5
3 1 1
Sexe de l'agneau
Mâle
3 5 1
313 a
Femelle
344
327 b
Rang d'agnelage
-
.- i
2
1 7 4
.d
3
!d,
157
3 3 1
,A
1 3 9
336
1 0 6
5
315
7
7 2
315
si
c.
3 7
300
1 0
315
Type de naissance
Simple
655
3 1 1
Double
4 0
328
- 13
‘l”ab‘ieüir 5 : Ana?yse de la taille de portée
-_-- _._. -
l----..--L__-I__
h~~rces de variation
Degré de liberté
Carrés moyens x 104
@dl >
-.
^
Arirskt J :yr'iel age
5
647
Type génétique
2
46
Sexe
1
616
Rang d'agnelage
6
3543****
Saison d'agnelage
3
1870***
Poids à la mise-bas
1
410
Pluviométrie
1
1430
Résiduelle
785
421
*** P <O,Ol
**** P < 0,001
- 14
Tableau 6 :
---y
Moyennes estimées par la méthode des moindres carrés
pour la taille de portée
_-..--.---- --.
variable
Effectif
Valeur
I _.-. .-. . -- .-. .----
I_---
Mo,yunrif~ générale
805
1,06
Annet
__._ 3e
_.,-____ na‘issance
-I-.~-I
j ‘if@
80
1,02
i-b5
140
1,03
1986
134
l,O%
1987
182
1,07
1988
157
1,ll
1989
112
1,07
Saison d'agnelage
_--. -
i\\ . (. !. .
447
1,05 a
3 . 3‘. .
144
1,12 b
S.P.
89
1,04 a
S.R.
125
1,02 c
g é n
Type é t i q u e
Touahire
29
1,05
Peulh
681
1,06
tiaralé
95
1,06
Sexe
Mâle
418
1,05
Femelle
387
1,06
Rang de mise-bas
ler agnelage
205
0,99 a
2ème -"-
167
1,02 c
Jème -'-
131
1,Ol b
4ème -'-
115
1,06 d
5ème -'-
90
1,07 d
6ème -'-
57
1,21 c
7ème -'-
40
1,02 a
-_--
- 16
Tableau 8 :
-.-,-- .-"- .._.
Moyennes estimées par a méthode des moindres carrés
pour la fécondité
---- ._-__-_
Variable
Effectif
Valeur (p.100)
CW_“..
-_. . . - - - - ~
-
_.__
- II -------.--
Moyenne générale
695
105
Année de naissance
1984
39
107
1985
81
106
1986
143
104
1987
192
108
19&3
146
105
1989
94
101
Type @nétique
!oyabire
26
104
['eu;
584
106
Waralé
85
106
Sexe Mâle
351
103 a
Femelle
344
107 b
174
99 a
157
103 b
139
104 b
106
106 c
72
116 d
37
109 c
10
98 f
saison d'agnelage
S.S.F.
363
108 a
S.S.C.
96
109 b
S.P.
104
104 c
S.R.
132
100 d
- 15
Tableau 7 :
---.._.
Analyse de variante de la fécondité
,-.-
--_-I_-.-_---
-
Degré de liberté
Sources de variation
Carrés moyens
@dl 1
.,--.. .- _. - - ..-._. ---.--- -.__-.----
-.
Arm?e d'agnelage
5
589
Saison d'agnelage
3
1952**
Type génétique
2
40
Sexe
1
2335**
Rang d'agnelage
6
2429****
Var-ia!iop résiduelle
677
517
_ -----
---
** P CO,05
**** ? (0,001
- 17
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