INSTITVT SENEGALAIS DE RE=CHES AGRICOLES ...
INSTITVT SENEGALAIS DE RE=CHES
AGRICOLES (1.S.R.A.)
------.----
ïA!&RATOIJ?X IWTIONAL DE L'ELEVAGE
l'ï DE RECIXRCXES VYtZXMAIRES
"DAKAR-FAN??
. 7
-=-=-=-=-
w
PRODUCTION FOURRAGERE ET IXCIDENCE
DU POSTE ALIMENTATION DANS
LE COUT DE
LA XODUCTION LAITIERE
R . CkiDOT
Juillet 1979

PRODUCTION FOURRAGERE ET INCIDENCE
DU POSTE ALIMENTATION DANS LE COUT DE
LA PRODUCTION LAITIERE
--e--w
L'expérimentation laitière entreprise par le laboratok national de
lIElevage sur sa Station de Sangalkm a pour objectif d'étudier les condi-
tions d'adaptation d'une mce importée r6putée laitière, la Mantbéliarde,
et de définir des mdalités d'élevage susceptibles d'extérioriser ses capaci-
tés de pmduction.
Au cours des trente premiers mis d'observations, un certain ncmbre de
facteurs influant fortemnt sur la prcduction laitière ont pu êtrx3 mis en
évidence : logemnt des animux, conditions de traite, état de santé, alti-
tation. Le facteur climatique, que l'on supposait à priori plus important,ne
s'est guère x-hélé décisif,tout au mins,dans cette première phase d'adapta-
tion où la production obtenue n'atteignait pas un niveau très élevé. Si le
logement, la traite, l'état sanitaire, ont des conséquences inxkdiates ou à
terme, sur la pxkluction globale, le facteur alimentation constitue en fait
l'élément essentiel qui conditionne à la fois le niveau de production et
l'évolution de la lactation. La mise au point progressive des composanttset
du niveau des,rations distribuées aux vaches laitières a permis d'aborder
r+hmnent une phase de productivité élevée, compamble à celle observée en
Europe. La poursuite des travaux permettra de confirmer ces rhultats. L'as-
pect qualitatif de l'alimentation ne sera pas analysé ici; seul l'aspect éco-
nomique sera étudié dans les conditions observées pendant la phase initiale
et une projection sera tentée en fonction de Ifévolution qui s'amrce actuel-
1emerlt.
MODALITESD'ALXMENTATIONDESANlXAUX
:
Afin de perm&tx. un contrôle absolu des animaux et des conditions de
leur alimntation, le principe de la stabulation penmnente avec alimentati~;.
à l'auge a été retenu.
. . . / . . .

-2
Les mdali.t& de rationnement reposent essentiellement SUT Ia distribu-
tion de fourrage vert produit 3 l'irrigation, associé ii de l'ensilage &alisé
à partir de fourrages étalement obtenus 3 l'ir~igxtion, Un compl&ent dl>
foin et de concent& destin& à équilibrer la ration est .appxté A l?a.uc;e.
Un concentré de production est distr.ibu6 à lu salle de traite, en fonction
des quantités de lait lim&s par l'an%iL.
L'affouragement en vert est assu& à partir de plantztions de Panicum
m&mum (herbe de GuA&e>, exploitées intensivement toute l*anr&e. L'ensilage
est constitué le plus généralemmt de TEÜS ou de mil pénicillaire (type Sanie),
parfois de Panicum.
La ration de base calculée pur la satisfaction des besoins d'entretien
et la production de 6 litres de lait était la suivante pour la tiriode 3.977-
78 :
Panicummaximum:
: 18 kg
Ensilage
: 15 kg
Foin m5lassé à 30 B
: 2kg
Concent& d'équilibre :
1 kg
les distributions effectivemnt r&lis6es varient quelque peu en fonc-
tion de l'évolution des productions ou des approvisionnements, ce qui oblige
à une adaptation des rations selon les disponibilités. En fait, les mdifica-
tions appx-tées au ratiomement, très limitées en nombre, n'affectent le plus
souvent que les proportions relatives des divers composants. Sur la base de
l'ensemble des éléments appx-tés aux vaches laitières au cours de lganr&es
il est possible de reconstituer me Fation rmyenne distribuée à L'auge :
Panicum p&fa.né à 30,4 % : 19,4 kg
Ensilage
: 7,43Cg
Foin m5lassé
: 2,4 kg
Concentr6 d'équilib=
: 1,6 kg
Ce sont ces résultats qui serviront de r6fémce à la détemination du
coût de l'alimentation.
. . /. ..,

PROEWI'IONDUPANICUMMAXIMUM
Les premières implantations de Panicum ont été réalisées à partir de la
rmltiplication d'une introduction effectuée à Sangalkam en 1956. La mise en
place du r&au d'irrigation devant assurer la culture ayant subi des retards
du fait de contraintes financières, les plantations ont souffert lors de 1eLct
installation. Fn outre, le remplacement du premier Panicum par une variété
plus productive, le K 187B, a perturbé très fortement l'exploitation des
parcelles. Enfin, des pannes intervenues au niveau des pompes et des erreurs
comises lors des apports des fumres d'entretien, n'ont pas permis de placer
les cultures de Panicum dans les conditions permettant la matérialisation de
hauts rendements. La résolution des problèmes soulevés lors de la pha6e de
démarrage de la production, la mîtrise des mdalités d'irrigation et d'ap-
port d'engrais, l'évolution des conditions d'exploitation actuellement comme-
cée, devront a&iorer d'une façon sensible les r&ultats agronomiques et,
par contrecoup, les résultats économiques évoqués ici.
Pour la période considéhe, le Panicum a été exploité exclusivement par
fauche, soit pour une distribution en vert,
après hachage et p&fanage, soit
pour la confection de foin. Une récolte globale de 339 tonnes de Panicum à
un taux moyen de 23,7 % de ES et de 21,7 tonnes de foin a été enregisee
en 320 jours d'exploitation sur une surface de 7,04 ha. Tout en conservant
à l'esprit les r&erves exprimées précédmt quant à l'évolution des ratier
au cours de l'année, la &partition régulière de cette production sur la
base d'une distribution journalière moyenne observée de 19,4 kg de vert pti-
fané à 30,4 % par vache conduit à une -cité d'entretien de :
---- ._ .____ _._-._-_
339.ooo kg x 23,7 % x 1 v
= 5,3 vaches par ha et par an
30,4 % x 365 j x 19,4 kg x 7,04 ha
Sur les mêmes bases, la récolte de foin représente une distribution journa-
lière moyenne de 1,6 kg de Panicum par animal, soit, après r&lassage à 30 %
et salage à 3 %> une ration de foin mélasse de 2,4 kg par animal.
Le coQt de production du Panicum peut être estti en fonction des prix
de revient des différents travaux intervenant dans le tours de la mise en
place puis de l'exploitation.
Tous les r&ultats se fifèrent à l'unité de
surface : l'hectare.
. . . / . . .

-4
11 Frais de plantation
- képaration du sol
l.a.bom mkanisé (5h) .- 6.500
Pulvérisage (3h)
3.900
Hersage (2h)
2.600
13.000
- Plantation
Furrnrre de fonds (400 kg de Phosphate tricalcique) p.m.
épandage de la fumure (lh) : 1.300
Plantation : 50 j. de M.O. :
4a.400
Transport des boutures (2h) :
2.600
52.300
- Frais d'installation (cntretien,bin3ges)
3 interventions de 25 j de M.O.
72.600
- Total des frais de plantation :
137,900 F
---------e
------m---
Si on considère qu'une plantation de Panicum est supposée être exploita-
ble au moins 3 ans, l'awrtissement des frais de plantation représente :
45.967 F par an,
2) Frais culturaux annuels
- Fumure minérale : en se ~férant aux quanti?& d'engrais effectivement
apportées, ne respectant pas le prograxnne klxbli, et dont l'insuffisance
explique en partie la faiblesse des rendements obtenus, nous avons :
engrais minéral : 1.374 kg
34.350
épandagr: (6h)
6,000
M.O. temporaire : 2 j.
"1.936
42.286 F
- Irrigations : 10.394 m3 ont été apporté en
moyenne par hectare, ce qui rep&sente un coût de :
713.500
- Total des frais culturaux annuels
825.786 F
------------.
------------
. . . / ..*

3) Frais de r&olte et de distribution
Nous avons vu que l'exploitation du Panicum se fait en "No grazing".
Selon les temps de travaux myens nécessaires pour l'alimentation de 60 ani-
mmx, les frais s'élèvent annuellmt à :
MGn-d'oeuvre : 365 j.
353.320 F
Chauffeur de tracteur : 1.095 h
150.015
Coupe, transport et hachage: 638h 701.800
1.205.135 F
soit, ramenés à l'hectare (ou 5,3 vaches) = 106.453 francs.
En ce qui concerne le foin, la production rmyenne mmnée à l'hectare
reprkenteunecoupe : 3.082 kg, dont le prix de revient est estimé à :
fauche (lh)
1.330
Fanage-andainage (3h)
3.900
Dressage (3h)
3.900
===po~
2.050
11.150 F
4) Prixde revientduPanicum
Les frais d'installation et les frais culturaux intéressent à la fois
le fourrage vert et le foin. Les frais de r&olte, par contre, sont spécifique-
3Il est possible de &partir les coûts selon les types de production :
Coût de production
Foin
Fourrage vert
Frais d'installation
45.967
162.770
708.983
Frais culturawc
825.786 3
Frais de rkolte
117.603
11.150
106.453
Total
989.356
173.920
815.436
Ce qui revient en frais annuels d'affoumgemnt en Panicum à 186.671 F
par vache dont 153.856 F pour le vert et 32.815 F pour le foin.
Le coût du Panicum, ramené au li- de lait, sur la base d'une production
individuelle myenne constatée de 3160 litres en 374,g j. soit 3077 litres
par an, revient à : 60,67 F dont 50 F pour le fourrage vert et 10,67 F pour
le foin.
.*. /. . .

-6
EJNSILKE
L'ensilage est tialisij 2 Sangalkam, à partir de cultures de m&s ou
de mil pénicillaire (S~anîo~ installées en fonction de la nature des sols, 2-t
conduites à l'irrigation à différentes @riodes de l".z~&e, tant en saison
sèche, froide ou chaude, qu'en saison des pluies. ks temps de v&@atiox
varient de 80 à 90 jours pour le maïs, et de 90 à 115 jours pour le Pli-l, se-
lon les saisons.
La Hkolte est effectuge à l'ensileuse ?i couteaux, équipée de becs Zi
m&s. L'ensilagc est r&lisé en fosse par simple tassesrent avec addition de
sel : dans ces conditions, l'évolution et la conservation du fourrage ont èté
satisfaisantes. Cependark, les pertes par koulement de jus ou au contact des
parois, repr&entent 23,5 % des quantités rkol..tGes. ~VOUS avons vu que, globa-
lement, les &Serves ensilées ont permis une distribution myenne journalike
de 7,4 kg par vache.
Les coûts de production de l'ensilage peuvent être est&& par réf&ence
à une culture de mil réalisée sur les 2 ha de la parcelle Fl rep&xntant
7 5 . 0 0 0 k g à 19,7 % d e M . S .
- Préparation du sol
Labour (10 fi)
13.000
Pulvérisage (6h)
7 . 8 0 0
H e r s a g e (4 h)
5 . 2 0 0
2 6 . 0 0 0 F
- S e m e n c e s 3 0 k g
1 . 3 5 0
semis (2h)
2 . 6 0 0
3 . 9 5 0
- E n g r a i s ( 2 0 4 2 k g )
5 1 . 0 5 0
épandage des engrais (2hJ
2 . 6 0 0
5 3 . 6 5 0
- 3 binages (75 j. de M.O.)
7 2 , 6 0 0
- Récolte
12 h d'ensileuse
18.000
1S hdetransport
1 9 . 5 0 0
M.O. tempwaire
2 9 . 0 4 0
6 6 . 5 4 0
- Eau d'irrigation : 7893 m3
2 0 7 . 5 3 8
Total du coût de production
4 3 0 2 7 8 F
,,,..&-..,,,
----------
. . /. ,..

soit à l'hectare : 215.139 Francs.
Ces coûts sont relatifs à une production de 75 tonnes de fourrage sur
la parcelle (37,5 T/ha), soit 5737F/tonne.
Dans le coût de l'ensilage, interviennent, outre les frais de productLa:s,
les charges relatives au silo, les fraisd~&ïLage et de distribution, les
pertes en cours de conservation.
Ces frais peuvent être estimés ainsi :
1) silo
Coût de construction : 1.500.000 F
Amxtissement sur 25 ans, soit, par an : 60.000
Intérêts : (9 %)
67.500
Entretien : nul
127.500
Si on consI\\iLr, que L'on peut remplir le silo deux fois' par an compte tenu
du temps nécessaire à la transformation du fourrage puis à sa distribution,
ce coût d'intervention du silo est relatif à 160 m3 x 2 = 320 m3 soit : 2liO ton
nes de fourrage vert et 183,6 tonnes d'ensilage distribué, après élimination
des pertes. Ces charges représentent donc :
694,4 francs par tonne d'ensilage
distribué.
2) Frais de désilage et de distribution
^.'
Ces frais sont relatifs à l'entretien d'un troupeau de 60 ~~EZEUJX.
Main-d'oeuvre temporaire
176.600
Chauffeur de tracteur
100.010
T??Zl.l-Sp~ - distribution
200.750
477.360
Soit, par animal et par an : 7.956 Francs.
3) prix de revient total de l'ensilage
A.-
- Coût de production : il a été estimé à 5737 F par tonne de vert exilé,
soit, au kg distribue, déduction fcaite des pertes : 7,50 F ce qui représente,
par ration journalière : 55,5@ fraxcs et annuellement par vache : 20.255 1"_ -
- frais de distribution annuel/vacze : 7.956 francs
- &gy-+ +- r-*-j 3 : :I J la base de 694,4 F/tonne d'ensilage distribué, la
consomnation individuelle et par an étant de 2701 kg, les charges de silo
repr&entent :
1.875,s francs
. . ./ . . .

-8
Soit, au total, par vache laiti&e, un prix de revient de I.'ensilage
consommé de : 30.086 francs par ,an.
Son incidence dans le prix du litre de lait s'iilève à 9,7& F.
FOIN HELASSE
Con-me nous l'avons -vu, la ration comporte du foin m&ssé, distribue en
myenne, à raison de 2,4 kg psr jolur et par animaIl soit annuellement : 876kg.
Dans l'examen de la production du Panicum, nous avons détermine le prix
de revient du foin seul. Nous étudiewns ci-dessous ie coût du mélange distri-
bue à lscanimal.
Le mélassage du foin est r&lisé 2 l'aide dg*un m&ngeur suscept$bJ.~
de traiter 200 kg de foin par p&paration. Ce niél-angeur, dPune valeur dz
1.012.000 francs est ;qui$ d'un moteur Electrique d'1,5 INy peut être amorti
sur 10.000 heures de fonctionnement. Le prix de revient de l'heure de fonction-
nement s'établit ainsi :
Axx-tissement
101,20
Intérêts (9 %)
41,60
Encretien - r+arations
50,60
Electricité
39,44
Main-d'oeuvre
175
407,84
Le mélassage de 200 kg de foin reptisente :
- foin : 56,43 x 200 =
11.206,17
- Mélasse : 23 x 8cj95 =
2.059
- Sel : 15 x 9
=
135
13.480,17
Si on considsre que le mélassage du foin demande environ 1 heure de
fonctionnement de Ifappareil, le prix de revient du produit est de :
- frais divers
407,84
- Produits
13.4Kl,17
13.888,Ol
pour une fabrication de 298,5 kg, soit 46,52 F par kg de foin mélassé.
. . . / . . .

-9
La distribution journalière revient à : 111,65 F parvacheetparan
à 40.752 Francs.
Le foin intervient dans le prix du litre de lait pour : 13,24 Francs.
Dans la première partie, nous avons vu que la consorfmtion moyenne jour-
nalière pour une ration assurant l'entretien et 6 litres de lait, était de
1,6 kg de concenti d'équilibre.
Sur la base du prix de revient moyen des concentrés fabriqués à Sangalkam,
le coût du concentré dans la ration s'élève à
:
67,86 x 1,6 =
108,58 francs
soit, par vache et par an :
39.630 francs.
Compte tenu dsune production laitière moyenne journalière de 8,43 litres
chez les vaches Pkmtbéliardes, un concent& de production a été appmté en
supplément, au taux de 1 kg de concentré pour 2 litres de lait, soit, par jour
1920 kg 9 rieprésentant 81,43 F et par vache, pour l'année : 29.722,7 Francs.
Au total, les distributions de concentr& repr&entent :
. concenti d'équilibre
: 39.630
. concw&& de production : 29.723
69.353 Francs par vache et par an.
Les concentrés interviennent dans le prix du litre du lait pour : 22,54 F.
COUTDEL '-AITION
En se référant aux rations moyennes effectivement distribuées et aux
productions laitières obtenues,
dans les conditions de production et de coût
des différentes composantes de l'alimentation qui ont été décrites, le prix de
revient de l'alimentation s'établit ainsi :
1) Au niveau de la ration journalière
Fourragevert
421,52
Ensilage
82,42
Foin mélassé
111,65
Concentr?é
190
805,59 Francs par vache.
. . . / . . .

- 10
2) Au niveau individuel sur lvan&e
Fourrage vert
153.856
Ensilage
30.086
Foin mélassé
40.752
Concen&s
69.353
224.047 francs par vache.
3) Au litre de lait
Fourrage vert
50
Ensilage
9,78
Foin &las&
13,24
Concentres
22,54
95,56 francs par litre de lait.
DISCUSSION
L'incidence économique des diff&ents constituants de la ration se
ptisente ainsi
- 52,52 %
le fourrage vert
- 10,23 %
l'ensilage
- 13,86 %
le foin mélassé
- 23,58 %
les concenttis
Compte tenu du fait que le Panicum intervient pour 81,2 % dans le zJ>Zt
du foin m&las&, la part totale des productions fourragères dans l'alimentation
des Monttiliardes s'élève 2 73,80 8. L'imprtance de cette proportion imxaxe
une analyse détaillée des conditions d'am&ioration des productions fo~?x&res
afin de fiduire le poste !Yalimentation'v et, par contrecoup, le prix de rzvient
du lait.
FJ-I fait, le coût de production de llensilage peut diffficileiient Ztre
&duit, car il est obtenu dans de bonnes conditions de culture et les rende-
ments peuvent être considér& comme satisfaisants. Par contre, du fait de son
prix de revient int&essant, il est possible d'awenter l-1 Prcpztion ce
l'ensilage dans ia ration et l'amener 2 un minimum de 15 kg par vache et 2,:~
jour, ce qui mettrait la part de l'exilage à 164 francs par ration indivi-
duelle.
. . /. .î.

- 11
En rklité, ce sont les r&ultats obtenus avec le Panicum qui méritent
le plus d'attention. En effet, alors que les essais entrepris à Sangalkam,
tant par le faboratoire que par l'ORSTOM, montrent que l'efficience de l'eau
se situe en myenne à 3,75 kg de matière sèche produite par m3 d'eau apporté,
nous relevons dans nos conditions d'exploitation des r&ultats beaucoup plus
faibles : 1,35 kg de M.S. par m3. Il est certain qu'en grande culture, les
rendements seront toujours sensibl~ent inférieurs aux rendexnents potentiels
observés en expérimentation, du fait de la moins bonne titrise de tous les
facteurs de production. Cependant, l'analyse des conditions de production du
Panicum pendant la période de démarrage, explique la faiblesse des r&ïLtats
et garantit,par l'ax&ioration de ces conditions, une augmentation sensible
des rendants (au moins un doublement) et un meilleur coût économique du
produit.
On peut relever les facteurs défavorables suivants constatés pendant
cette première phase :
- utilisation d'une variété de Panicum nkns performante que celle dont nous
disposons actuellement, elle-même, susceptible d'être remplacée par une nouvei-
le d'un plus haut potentiel après testage en e.xp&imentation;
- implantation du pâturage artificiel dans de mauvaises conditions, l'instal-
lation du dispositif d'irrigation n'ayant pu être réalisée simultan&nent : les
cultures ont souffert du manque d'eau pendant plusieurs mois;
- remplacement progress<f de la variété d'origine par le K187 B ce qui a oc-
casionné des pertes de production sur les parcelles, du fait de la déplantation
puis des délais pour la réinstallation du nouveau Panicum et de son ent&e en
production;
- mauvaise conduite de la culture du fait de lvabsence d'un personnel d'exécu-
tion compétent, se traduisant par des apports d'eau et d'engrais non conformes
auxnormes P&ues et par des interventions nerespectantpasleprogramne
@paré. Ainsi, nous avons vu que l'apport d'eau moyen par irrigation se situe
à 10.394 m3/ha, alors que les normes retenues sont de 13.500 m3/ha, d'où un
déficit d'apport de 3.000 m3 par an. Les quantités d'engrais apportées sont en
myenne de 1374 k&a, alors que le programme prévoit l'épandage de 2.743 kg
d'engrais par ha, soit sensiblement le double. Enfin, le rythme d'exploitation
n'a pas été respecté : alors que 9 a 10 coupes par an auraient dû êtra rkli-
sées, 6 coupes seulement ont été effectuées;
. . . / .*.

tienne par les déficits en eau et engrais, mais surtout dû au manque de maît&ss
de la technique dP e>iFil^itdtion ixtensive d? ce type de production, Se traduit
nOr1 seulement par une baisse de production globale, mais surtout, par une fVr--
&e diminution de la valew alimentaire du foumwge eqJoité. Cette baisse de la
valeur fourr&re conduit 2 des pertes parrefu:: de consommation et >ir la n&zes-
sité d'augmenter les distributions de concent&sq
- technique d'affouragement à l'auge, imposée ;XJJY le desir de contrôler tous
les élements de l'ex-#&nentation animale, mais dont le coût d'intervention
est très éleve. Il est en outre suAval& à S3ng&ll~m1, du fait de lsexi,guit.?
des parcelles qui ne permettent pas la mise
XI. oeuvre des m,oyens de récolt-
.
.,
r&canique appropries;
- coût &evé des f.acteurs économiques que nous avons utilise : dans cetts:
étude,? le prix de l'eau retenu est celui détermin& dans les conditions c‘ie 1..-.
Station. Dans la discussion des élements du calcul pour 1 s Ltablissement ci:...:
prix de revient de lveau, nous avons vu qu'uni; exploitation autre que lz Sta-
tion de Recherche de Sangalkam, s e situerait dans dcds conditions techniqurs
plus favorables et obtiendrait un prix de revient beaucoup plus faible.
Il est intéressant de tenter une appr&iation du coût d'une production
fourragere conduits avec une maîtrise suffisant2 zt obtenant des r&ult.its
moyens facilement &alisables. Nous retiendrons les r%rences suivantes :
production de 2,? kg de M.S. par ~13 d'eau d'irrigation, soit, pour un ?ippor+
de 13.500 m3/ha : 36.450 kg de mati&e sèche,
apport de 2.743 kg d7ewgrais minéral
9 exploitations au minimum par an,
se traduisznt par une valeur alimentaire
sup&ieure, d'au moins 5 %,
prix de l'eau : 52 francs par m3.
Sur ces bases, 12 coût de production du P‘anicum serait le suiviant :
Frais de plantation :
45.967 F
Frais culturaux
. fumureminérale
engrais
68.575
épandage (9h)
9.000
M.O. (4j)
3.872
61.447
. irrigation : 13.500 x 52 q
702.000
783.447
Frais de r&olte :
447.715
Total des coûts de prcduction
1.277.129 F/hû

- 13
En se reportant aux rations effectivement distribuées au cours de la
première phase et en se basant sur les consommations annuelles de M.S. apportee
p-332 le fourrage vert, lpaffouragement tiisé à partir d'une culture conduite
dans les conditions de notre hypothèse reviendrait à 75.480 francs par animal
et par an. Si on considère que le fourrage repr&entant l'aliment naturel du
bovin, lorsque ses conditions de production sont économiquement intéressantcs~
.
.
on doit envisager d'augmenter sa place dans l'alxnentatron du troupeau.
Les distributions pourraien,+ ainsi passer à 35 kg par jour et par animal,
ce qui mettrait la ration ~,individuelle à 373 francs et le coût de l'affourage-
ment à 136.175 francs par animal et par an.
Le prix de revient du foin doit également être &Visé et se situerait
à 23 francs par kg.
Une ration établie sur les bases suivantes :
Pm' r!l'Yl ~.YT-t
35 hz
EnsilTae
93
15 kg
foin melassé
2 ke
concenti d'équi-
libre
1 kg
assurerait l'entretien de l'animal,
et une production de 8 litres de lait.
Une telle ration reviendrait Zi :
Panicum
373 F
Ensilage
164 F
Foin mélasse
48,3 F
ConcentrG
43,1 F
-628,4 F par vache
soit, par litre de lait : 78,55 Francs.
Dans ce prix de revient, le Panicum vert int&Ysnt pour 59,3 %, l'ensi--
lage pour 26,l %$ le foin de Panicum pour 4,92 %;Soit au total pour la partie
fourrage de la ration : 90,3 %, alors que l'énergie apportée par le fourrage
.
repr&ente 84 % du total. Dans ces conditions, si on admet que le pruc des con-
centis ne peut être &duit compte tenu du coût actuel des constituants, on
constate que le prix de l'affouragement se situe sensiblement dans le même or-
dre de grandeur quoi1
et
est parfaitement acceptable. On peut ajouter que dans le
. . ./ . . .

- 14
coût du Fanicum, les frais cl, rCc~:lt~ reptiscntent 35 % et que cet 616men-t
peut être très fortement rG.duit m doptant 12 rjrinci;~e du pâturage direct gar
lt Yflimal. Ttis fr.ais ~d'ex@oitation
sE~Gveraient .alors au seul g<ardiennag2 soit?
par -animal et par an : 6,453 fmncs ou 2,X fnncs par litw de lait? au li2u
de X,30 francs.
coNcLUsIoN
L'analyse des résultats bruts de 1.z phzse de d&.rrag: de l'cxl"rimenta-
tion laiti&e conduite à Sangalkan?, a permis de d@agw une première estimzîion
du coût de lgalimentation des animaux, dans des conUiti.cns de production mal
maîtrisées et en fait empiriques. Une zr&lioration en cours dl3 tisewx ?'irri-
gation, rendant le système plus fiable et moins soumis ,Z des risques de p~n;es,
une plus grande maîtrise des techniques culturales gr?ce 2 la prG.sence d":j;
agent d'exécution com@?tent, des plFantation r&ovées Q partir dgune vCariC? : 'i
hauts rendements, actuellement en pleine production, une intensification ,-:
l'exploitation par le raccourcissement des @<riodes inter-cou-es, doivent tr&
rapidement se traduire par -une productivite accrue permettant une partic~=?ion
plus grande des fourrage .s d-ans l'alimentation des animaux, sans ptijudice ,:'un
rwilleur r6sultat 6concmique. Enfin, la mise au pG.nt d'une alimentation mieux
appropri6e aux objectifs d'intensification de la production laitigre, a ;z~~-is
de constater &cesment une r$onse immediate des Ca.nimaux Montbéliards et XX:.
augmentation spect-oculaire de la production individuelle. La confirmation CI:.
ces premiers résultats devrait conduire à une r&ision en baisse de l'inci:?z.-ce
du prix de 1"alimentation dCans le prix de revient du lait, le suppl&nent :.Y::
production obtenu r6sultain-t d'une distribution accrue de concentrés. A titre
d'exemple indicatif, pour une production moyenne
,umuellc de 4.200 litres de
lait pr&isible d'?;pr& les courbes de lactation de certains animaux Sou:$s
aux nouveaux régimes alimentaires, la ration individuelle serait augment&. .&-.
3 kg de concentr? de production, pour une valeur de 129,3 francs, ce qui -~:t-
trait le coCt de 1'~alimentation individuelle $ 757,70 francs par jour et ~c::r
litre de lait à G3,84 francs.
Juillet 1979