Institut Sénégalais De Recherches Agricoles ...
Institut Sénégalais
De
Recherches Agricoles
DEPARTEMENT DE RECHERCHES
SUR LA SANTE ANIMALE
LNERV BP 2057 Dakar
Sénégal
t
UTILISATION DES LIGNEUX FOURRAGERS
DA,NS L’ALIMENTATION DES RUMINANTS DOMESTIQI JES
EN ZONE SAHELIENNE
t!J’ ‘\\Cc
LES PERFORMANCES DE JEUNES MOUTONS
&----*‘p J $# &J&
Safiétou T. FALL*, Uorninique FRIOT’, Didier RICHARD”, Hubert GUERIN”
* ISRA LNERV BP 2057 Dakar Seneg;Il
*’ CIRAD EMVT 10, Rue P. Curie 95703 Maisons-Alfort

2
INTRODUCT3CON
Les ligneux fourragers représentent des ressources
alimentaires sans lesquelles la survie du bétail serait
impossible
dans
les
zones
Sahélienne et
Soudanienne
d'Afrique de l'Ouest.
En effet, le fourrage arbustif est un
complément non négligeable au régime des bovins alors qu'il
représente l'aliment de base pour les petits ruminants pour
lesquels il atteint plus de 70% de la matiere sèche du
régime alimentaire en saison sèche (DICK0 et SANGARE, 1984;
GUERIN, 1987).
Si les fourrages ligneux des pays tropicaux ont fait
l'objet de nombreuses études (LE HOUEROU, 1980; DEVENDRA,
1989),
leur valeur nutritive est encore mal connue. La
bibliographie
fait état de teneurs élevées en matières
azotées totales (MAT) (RIVIERE, 1978; KEARL, 1982; KONE,
1987) mais les facteurs de variations de cette teneur en
matières azotées totales sont à préciser.
Des
méthodes in
vitro
ont
été
appliquées
pour
apprécier la digestibilité des nutriments des ligneux
(CRAIG et al., 1989; MEURET et al., 1993). Si ces méthodes
autorisent un classement fiable des espèces ligneuses, la
présence de composés secondaires complique l'interprétation
des résultats. C'est pourquoi, les methodes in vivo ou in
situ sont prioritaires car elles permettent d'observer un
éventuel effet néfaste de ces fourrages arbustifs sur la
santé des animaux qui les consomment.
Certaines especes ligneuses sont bien intégrées dans
les systèmes traditionnels d'alimentation des ruminants
domestiques.
Les
gousses
d'Acacia
font
l'objet
d'un
commerce dans les marchés d'Afrique de l'Ouest. Cependant,
la
faible
connaissance de la
valeur
nutritive
des
principales espèces étudiées ne permet pas de faire des
recommandations
à l'usage des eleveurs.
La mesure des

3
relations
valeur
nutritive / performances animales et
l'identification des espèces les moins toxiques et les plus
riches en nutriments digestibles sont donc des priorités
pour une intégration optimale des ligneux dans les systèmes
d'élevage des zones Soudanienne et Sahélienne d'Afrique de
l'Ouest.
Pour contribuer à préciser la valeur nutritive des
ligneux fourragers, nos travaux ont porté sur l'évaluation
de leur
composition
chimique,
leur digestion par les
ruminants et leur influence sur la croissance de jeunes
moutons de race Peul-peul.
I,
M A T E R I E L . E T M E T H O D E S =
1 1, COIWOSITION CUIMIQUE DES LIGNEUX:
Les Echantillons:
Les espèces choisies (annexe 1) sont très représentees
dans les écosystèmes Sahéliens. 441 échantillons de 62
espèces ligneuses ont eté analysés.
Les
fourrages
ligneux ont été
récoltés
sur
les
parcours
naturels,
dans les zones Soudaniennes (Dakar,
Bandia,
Thyssé-Kaymor) et
Sahéliennes
(Dahra, Vindou
Thiengholy, Téssékré) du Sénégal. Ils ont été prédessiqués
au soleil, séchés à l'étuve à 7O'C puis broyés pour passer
à travers
une grille d'l mm avant d'être envoyés au
laboratoire pour analyses.
Les Analyses chimiques:
Les analyses chimiques menées au LNERV de Dakar, ont
porté sur les MAT (technique de Kjeldahl), le calcium et le
phosphore (AOAC, 1975) puis les composants pariétaux (NDF,
ADF et lignine) par les techniques de VAN SOEST (GOERING et
VAN SOEST,
1979).
Les
minéraux
ont
été
évalues
par
spectrophotométrie.
Les tanins ont été doses à 1'EMVT

4
(Maisons-Alfort, France) par la méthode de SCALBERT et al.,
(1987).
Les analyses statistiques:
Sur
quatre
espèces
ligneuses,
les
analyses
factorielles en correspondance ont été appliquées pour
apprécier le rôle de l'espèce, de l'organe, de la date et
du lieu de récolte comme facteurs de variation de la teneur
en MAT des ligneux. Une analyse de variante (SAS, 1985) a
eté appliquée pour voir la signification des differences
entre especes et organes.
1 2, DIGESTIBILITE IN VIVO DES LIGNEUX:
Les mesures de digestibilité in vivo des ligneux ont
été realisées aux étables du LNERV a Dakar et au CRZ de
Dahra au Sénégal. La méthode classique des bilans in vivo a
été appliquée (DEMARQUILLY et BOISSEAU, 1976; ABT, 1990).
Cinquante huit mesures de digestibilité in vivo ont
été effectuées (annexe 2). Dix d'entre elles portaient sur
l'étalonnage de la ration de base (paille/tourteau) alors
que 44 digestibilités ont concerné des rations a base de 14
especes ligneuses.
Les animaux:
Six moutons de race peul-peu1 âgés d'environ deux ans
et pesant en moyenne 22 kg ont été logés dans des cages
individuelles permettant le contrôle de la consommation et
la collecte des excrétions fécales et urinaires.
Le rationnement:
Les ligneux prédéssiqués au soleil ont été distribués
aux moutons à différents niveaux. Les rations alimentaires
sont décrites a l'annexe 2.
Les mesures :
Après
15 jours d'adaptation,
les mesures ont été
menées pendant 6 jours. Elles concernaient, pour chaque
mouton,
les quantités distribuées,
les refusés et les
féc&s. Un échantillon était prélevé pour détermination de

5
sa matière sèche à l'étuve (6O'C). Un prélèvement quotidien
du distribué du refusé et des fécès était réalisé pendant
les six jours de mesure pour les analyses de laboratoire.
Les analyses chimiques:
Elles concernaient les échantillons individuels du
distribue, du refuse et des fécès. Les dosages effectués
portaient sur les matières organiques et les MAT.
Les calculs:
Les digestibilités de la matiere sèche, de la matière
organique et des matières azotees totales de la ration ont
été évaluées par la relation:
CUD (%) = (1 -F) x 100 / 1.
Pour estimer la digestibilité du ligneux seul, deux
méthodes de calcul ont éte appliquées,
la méthode par
difference et celle par régression.
En prenant comme hypothese l'additivité des composants
de la ration, la digestibilité du ligneux a et& estimee par
différence a partir de la relation:
CUDr = (CUDp x p) + (CUDt x t) + (CUDl x 1)
CUDl = CUDr - ((CUDp x p) + (CUDt x t)) / 1
Avec CUDr = digestibilite de la ration totale
CUDl = digestibilité du ligneux
CUDp = digestibilité de la paille Bvaluee à partir
d'une ration temoin.
CUDt = digestibilité du tourteau d'arachide.
t (%) = taux du tourteau d'arachide dans la ration
p (%) = taux de la paille dans la ration
1 (%) = taux de ligneux dans la ration
Pour vérifier l'hypothese d'additivité des composants
de la ration et mettre en évidence l'existence eventuelle
d'interactions digestives,
la méthode de calcul de la
digestibilité du ligneux par regression a été utilisée.
L'incorporation du ligneux dans la ration à des taux
croissants a permis d'établir une régression entre le taux

de
ligneux et la
digestibilité de la
ration. La
digestibilite du ligneux est obtenue par extrapolation au
point 100%.
Les analyses statistiques:
La signification de la
régression entre le taux de
ligneux et la digestibilité in vivo de la ration a été
étudiée.
Une régression linéaire traduit une additivite
entre les différents composants de la ration alors qu'une
régression
non
linéaire
est le
signe
d'existence
d'interactions digestives donc de non additivité entre les
différents composants de la ration (SAWANT et GIGER, 1989;
BERGE et DULPHY, 1991).
L'influence du mode de conditionnement (séchage et
broyage) sur la digestibilité des rations à base de ligneux
a éte étudiée par analyse de variante.
1 3. DEGRADABILITE IN SACCO
La cinétique de dégradation des ligneux dans le rumen
a été étudiée par la méthode des sachets de nylon (ORSKOV
et al., 1980; MICHALET-DOREAU et al., 1987).
Les animaux et leur alimentation:
Trois zébus Gobra porteurs de fistules du rumen ont
été utilisés. Ces animaux maintenus en stabulation étaient
alimentés avec de la paille de riz à volonté et lkg de
tourteau d'arachide par tête par jour. Cette ration titrait
12% de MAT.
Les animaux étaient abreuvés à volonté et
avaient à leur disposition un bloc minéral à lécher.
Le mode opératoire:
Les sachets étaient prepares à partir d'un tissu nylon
de maillage régulier dont les pores étaient de 46 microns
(Blutex T50 Tripette & Renaud. France). Ils mesuraient 6 x
11 cm et étaient préparés par soudure du tissu nylon à la
chaleur.

7
Une prise d'essai de 5g d'échantillon broyé était
introduite
dans
chaque
sachet
de nylon.
Les
sachets
préparés en nombre suffisant étaient fermés puis attaches
le long d'un support et incubés dans le rumen. Ils etaient
désincubés en simple au bout de 2, 4, 8, 24, 48, 72, 96
heures, lavés sous un courant d'eau jusqu'à ce que l'eau
qui s'écoule soit claire puis battus au stomacher pour
diminuer la contamination microbienne, selon la méthode
décrite par MICHALET-DOREAU et OULD-BAH (1989). Ils sont
ensuite lavés une deuxième fois et sechés a l'étuve a 70°C.
Deux mesures ont éte menees sur trois animaux, soit
six
repetitions
par échantillon.
Les
matières
azotées
totales ont étts dosees sur l'échantillon non incubé et le
résidu.
Le pourcentage de matiere sèche et de MAT disparu à
l'issue de ce traitement represente respectivement le taux
de disparition de la matière seche et des matieres azotées
totales.
Les calculs:
Le taux de disparition de la matière seche et des MAT
est calcule par différence entre la prise d'essai et le
residu.
La cinétique de dégradation de la matière sèche et de
l'azote est ajustée au modèle non linéaire propose par
ORSKOV et MC DONALD (1979):
D % = a + b (l-eect)
avec D % = Dégradation au temps t
a % = dégradabilite immediate
b % = degradabilité potentielle
c h-l = vitesse de dégradation
La
Degradabilité
théorique (Dt) est estimée par la
relation:
Dt % = a + (bc/c+k)
avec k = temps de séjour des petites particules dans le
rumen. Un temps de séjour de 0.04 specifique aux races

bovines tropicales
(LECHNER-DOLL et al., 1990) a été
adopté.
Les paramètres de la degradation a, b, c et Dt, des espèces
étudiées ont été calculés par un modèle non linéaire (SAS,
1985).
En ce qui
concerne
la degradation des MAT, la
contamination bactérienne résiduelle a et& prise en compte
Par
application
d'un
facteur
de correction
selon la
relation proposée par MICHALET-DOREAU et OULD-BAH (1989):
N résiduel corrigé = % N résiduel - (MS résiduelle x a x
6.67 / N initial)
a représente: le rapport MS bactérienne / MS résiduelle.
ce coefficient varie de 0.002 a 0.04 en fonction de la
durée d'incubation des sachets dans le rumen.
Les analyses statistiques:
Une analyse de variante (SAS, 1985) a été appliquée
pour apprécier l'influence de la composition chimique des
échantillons sur leur profil de dégradation intra-ruminale.
1 4. ESSAIS ALIMJZNTAIRES:
Pour mesurer l'influence de différents niveaux de
ligneux sur les performances de jeunes moutons dix essais
alimentaires ont été menés (annexe 3).
La durée moyenne des essais menes au CRZ de Dahra
etait de 100 jours dont 15 jours d'adaptation.
Les mesures quotidiennes portaient sur un contrôle des
consommations par mesure des quantités distribuées et des
refusés. L'évolution pondérale des animaux a été suivie par
une triple pesée de démarrage, une double pesée mensuelle
et une triple pesée finale.

Tableau 1 : Teneur en tanins condensés des espèces ligneuses.
ESPECES
TENEUR EN TANINS
N
p100 MS
(écart-type)
Acacia albida feuilles
2.93
(1.20)
3
fruits
0.80
(0.80)
6
Acacia
nilotica fleur
2.17
1
feuilles
3.69
(0.68)
5
fruits
6.60
(0.78)
4
graines
0.44
2
Acacia
raddiana feuilles
2.85
(1.42)
6
fruits
1.11
(0.79)
3
Adansonia digitata feuilles
6.00
(1.14)
4
fruits
0.15
1
Bauhinia rufescens feuilles
3.25
(1.87)
3
fruits
3.38
1
Balanites aegyptiaca feuilles
0
1
Guiera senegalensis
feuilles
4.34
(2.09)
4

9
II-
R E S U L T A T S E T D I S C U S S I O N S =
COMPOSITION CHIMIQUE DES LIGNEUX:
La composition chimique moyenne des especes ligneuses
étudiees est decrite en annexe 1. Les resultats montrent
une importante diversite des especes étudiées en ce qui
concerne leur concentration en MAT, en composants pariétaux
(NDF, ADF, lignine) et en mineraux. La teneur en MAT a
varié de 6 à 32% MS bien que la plupart des espèces
etudiees en contiennent plus de 10%. L'espèce vegetale est
le facteur de discrimination le plus important bien que la
date et le lieu de recolte determinent également la
concentration et MAT des ligneux (FALL, 1993).
Ces variations concernent egalement
la teneur des
ligneux en parois totales qui ont fluctue de 25 h 75% MS.
Mais les parois sont d'une faible concentration souvent
inferieure à 50%MS comparativement aux fourrages pauvres
(NDF>GO%).
Ces résultats sont en accord avec ceux de KONE
(1987). En revanche, la teneur en lignine pouvant atteindre
40% est assez importante (annexe 1).
La teneur en tanins précipitants des especes ligneuses
Btudiées à 1'IEMVT varient de 0 à 11.5 % MS (GRILLET,
1992).
Cette teneur en tanins
variait en fonction de
l'espece vegetale (tableau 1). Des espèces comme Acacia
senegal,
Boscia
senegalensis
Calotropis
procera e t
Balanites aegyptiaca ont des teneurs en tanins condenses
proches de zéro; a l'inverse, ce taux depasse 5% pour les
feuilles de Guiera senegalensis et celles d'Adansonia
digitata ou les fruits d'Acacia nilotica. L'organe et l'âge
de la plante constituent également d'importants facteurs de
variation de la teneur en tanins condensés des ligneux. Une
augmentation
de la teneur en tanins avec l'âge a été!

Tableau 2 : Teneur tanins des ligneux: Influence du stade
phenologique
ESPECES
TENEURS EN TANINS
Jeunes feuilles
Feuilles agées
Pdansonia digitata
1.7
N = 1
6 . 0
N=4
lombretum micranthum
1.2
N = 3
7.1
N=2
Zombretum lecardii
3.5
N = 2
10.4
N = l
Picus sycomorus
1.3
N = 1
3.0
N=2
siziphus mauritiana
2.1
N = 1
3.4
N=2
;uiera senegalensis
5 . 1
N = 2
0.8
N=l

10
observée
chez
les
espèces
étudiées
sauf
pour G.
senegalensis (tableau 2).
La concentration des tanins dans les organes varie
d'une espèce à une autre. Pour A. nilotica, les fruits sont
plus riches en tanins que les feuilles alors que pour A.
raddiana le contraire est observé.
Pour B.
rufescens,
feuilles et fruits ont des teneurs en tanins comparables.
Les teneurs en minéraux des
ligneux
varient en
fonction des espèces et des organes étudies (annexe 1). Les
ligneux ne peuvent pas être utilises pour limiter les
carences
en phosphore,
principal
desequilibre
minéral
rencontre en zone Sahélienne chez les ruminants. En effet,
la teneur en phosphore est souvent inferieure au seuil de
0.2%.
Les conditions d'absorption de cet element peuvent
également être défavorisees par une teneur en calcium assez
elevee qui desequilibre le rapport phospho-calcique.
Le traitement des données est en cours pour déterminer
les facteurs de variation de l'apport minera1 des ligneux.
DIGESTION DES LIGNEUX FOURRAGERS PAR LES RTJMINANTS:
Digestibilité in vivo des ligneux:
Les
résultats
mettent en
evidence
une
forte
variabilité de la digestibilite in vivo des rations a base
de ligneux (annexe 2). Ces variations sont liees a l'espèce
végetale.
Les rations contenant des feuilles de Guiera
senegalensis
ont
été
d'une
digestibilite
médiocre
contrairement h celles à base de Calotropis procera ou
d'Adansonia digitata.

La méthode de determination de la digestibilite est
egalement une cause de disparité des resultats (FALL,

Tableau 3
: Evolution de la digestibilité de la ration en
fonction du taux de feuilles de Guiera seneqalensis
NOMBRE
D'ANIMAUX 6
6
6
6
TAUX DE
LIGNEUX
(~100)
0
14.9
42.3
85.5
RATION (~100)
G.
seneqalensis
0
14.9
42.3
85.5
Tourteau d'arachide 12
10.3
12.0
14.5
Foin de brousse 88
74.7
45.7
0
TENEUR EN MAT
DE LA RATION (~100) 10.5
10.7
13.0
14.8
CONSOMMATION
g/Kg PO-75
G.
seneqalensis
0
12.5
30.5
53.3
Tourteau d'arachide 8.3
8.6
8.7
9.1
Foin de brousse 58.3
62.4
32.8
Total 66.6
83.5
72.0
62.4
TAUX DE REFUS
(PlOO)
G. senegalensis
3.3
30.7
19.5
Tourteau d'arachide 0
0
0
0
Foin de brousse 22.3
14.1
24.3
-
DMS* ~100
Ration
45.7? 2.8 52.6f 1.2
43.4 f 2.2 35.0 f 1.7
G . s e n e q a l e n s i s A - -
68.1& 8.3
35.7 f 5.6 27.3 f 2.1
----_~-_--I_
-
* Digestibilité du ligneux calculée par différence en admettant qu'il
n'y ait pas d'interactions digestives
Source : FALL, 1993

11
1993).
Le mode de conditionnement du ligneux et la
composition de la ration déterminent les résultats.
Le broyage
et le séchage ont respectivement peu
modifié la DMS des fruits de Faidherbia albida et celle des
feuilles d'Albizzia lebbeck. Le sechage au soleil ne
modifiant
pas la
DMS
semble
être
une
méthode de
conservation adéquate tandis que le broyage ne se justifie
pas ;
cette technique est tres coûteuse en énergie et
n'améliore pas significativement la DMS des ligneux.
Le
type
de ration
est un
important
facteur de
variation de la digestibilité des ligneux. La presence de
composes toxiques fait que la plupart des especes ligneuses
ne peuvent
être l'unique composant de la ration des
ruminants. Cette toxicite potentielle impose une limitation
des fourrages ligneux dans la ration des ruminants. Il est
donc important pour chaque espèce ligneuse d'identifier le
taux
optimal
d'incorporation
compatible
avec
une
digestibilité maximale de la ration sans alterer la santé
des animaux. Ce taux determine la digestibilite de rations
a base de certaines especes ligneuses (FALL, 1993). Cette
influence significative (P<O.O5) sur les feuilles de Guiera
senegalensis (tableau 3), Adansonia digitata (tableau 4) et
celles de Pithecellobium dulce (tableau 5) ne l'a pas été
sur Combretum aculeatum (tableau 6) dont le taux dans la
ration est lineairement lié à sa digestibilité (figure 1).
Les
facteurs
comme
la ration de base ou
le niveau
d'ingestion, susceptibles d'agir sur la relation entre le
taux de ligneux et la digestibilité de la ration sont
actuellement étudiés au LNERV (ISRA, Sénégal).
La variation curvilinéaire de la digestibilité des
rations a
base de
ligneux en
fonction du
taux
d'incorporation du
ligneux
met en
évidence
une
non
additivité entre les ligneux et les autres composants de la
ration. Dans ce cas une variation de la digestibilité du

Tableau 4
: Evolution de la digestibilité de la ration en
fonction du taux de feuilles d'Adansonia digitata
NOMJ3RE
D'ANIMAUX
6
6
6
TAUX DE
LIGNEUX (~100)
0
37
49
RATION: ~100
A. digitata
0
37
48.6
Tourteau d'arachide
26
19.1
9.8
Paille de riz
74
43.9
41.6
TENEUR EN MAT
DE LA RATION (~100)
17.1
11.8
12.3
CONSOMMATION
g/Kg P0.75
A. digitata
0
28.5
40.4
Tourteau d'arachide
16.8
14.7
8.1
Paille de riz
46.6
33.6
32.5
Total
63.4
76.8
81.0
TAUX DE REFUS
(PIOO)
A. digitata
0.8
G
Tourteau d'arachide
0
0
0
Paille de riz
30.0
33.3
23.1
DMS* (~100)
Ration
53.4 f 5.5
62.7 I?I 2.3
52.3 I?I 1.1
A. digitata
73.8
52.3
* Digestiblité du ligneux calculée par différence en admettant qu'il
n'y ait pas d'interactions digestives.
Source
: FALL, 1993

Tableau 5 : Evolution de la digestibilité de la ration en
fonction du taux de feuilles de Pithecellobium
dulce
NOMBRE
D'ANIMAUX
6
6
6
6
TAUX DE
LIGNEUX (~100)
0
21
40
50
RATION (~100)
P. dulce
0
21.0
40.0
50.2
Tourteau d'arachide
15
12.7
9.2
7.8
Paille de riz
8 5
66.3
50.8
41.9
TENEUR EN MAT
DE LA RATION (~100)
7.1
13.2
15.2
14.0
CONSOMMATION
g/Kg PO-75
P. dulce
0
10.6
21.7
24.7
Tourteau d'arachide
7.6
6.4
5.0
3.8
Paille de riz
41.9
33.4
27.6
20.6
Total
49.5
50.4
54.3
49.1
TAUX DE REFUS
(PlOO)
P. dulce
-
0.2
0.3
1.4
Tourteau d'arachide:
0
0
0
0
Paille de riz
0.5
5.7
0.9
2.9
DMS* ~100
Ration
49.7 f 2.1 51.3 * 2.0 50.2 f 1.4 48.8 k 1.5
P. dulce
-
51.3 t 9.3 49.0 f 3.6 46.6 Y!I 3.0
* Digestibilité du ligneux calculée par différence en admettant qu'il
n'y ait pas d'interactions digestives
Source
: FALL, 1993

Tableau 6
: Evolution de la digestibilité de la ration en fonction
du taux de feuilles de Combretum aculeatum.
NOMBRE
D'ANIMAUX
6
4
4
6
TAUX DE (~100)
0
39
55
5 8
LIGNEUX
RATION (~100)
C. aculeatum
0
38.7
54.9
58.1
Tourteau d'arachide
0
9
14.7
21.6
Fane d'arachide
100
52.3
30.4
20.3
TENEUR EN MAT
DE LA RATION
(pi00 MS)
12.7
15.1
16.7
21.1
CONSOMMATION
g/Kg PO.75
C. aculeatum
28.4
27.7
28.2
Tourteau d'arachide
-
7.2
7.7
10.2
Fane d'arachide
62.1
40.0
15.6
10.7
Total
62.1
75.7
50.9
48.2
TAUX DE REFUS (~100)
C. aculeatum
-
45.6
42.5
53.2
Tourteau d'arachide
-
0
0
0
Fane d'arachide
14.9
12.6
28.8
3.3
DMS (~100)
Ration
55.5 i 1.4 52.8 2 2.5 49.5 t- 6.0 50.2 2 3.5
C. aculeatum
-
43.6 5 6.6 38.1 k11.0 37.4 2 6.0
---
S o u r c e : FALL, 1993

Tableau
7
: Dégradabilité in sacco de la matière sèche
des ligneux.
N a
b
C
ind
to Dt
PIo0
p100
il-1
p100
h p100
:. procera
feuilles
6 30.6& 60.7a 0.078a 8.6a
O.Oa 69.6a
L. indica
feuilles
1 25.3& 60.2ab 0.083a 14.5ab , O.Oa 65.5a
3. senegalensis feuilles
2 42.2c 33.5c 0.026b 27.1c
O.Oa 57.2b
1. aegyptiaca feuilles
2 27.0ab 44.5bd 0.06ga 28.5c
O.Oa 53.6k
\\. digitata
feuilles
1 22.7ab 70.0a 0.026b 7.3a
o.oa 5O.5h
\\ . raddiana
feuilles
2 29.8a 52.6b 0.023b 17.6b
O.Oa 48.7c
\\. raddiana
fruits
3 28.7a 49.2b 0.036b 22.1b
O.Oa 52.0c
3. rufescens
fruits
1 20.gk 53.0abd 0.019b 26.0k
o.oa 37.9d
;. senegalensis feuilles
7 30.4ab 22.5e 0.022b 46.3d
1.3.0b 32.4d
---.---A-
Les lettres différentes dans une même colonne correspondent à des
différences significatives (P < 0.05)
N = nombre de mesures ; chaque mesure correspondant à 3 animaux
et 2 répétitions.

TABLEAU 8 : Dégradabilité in sacco des matières
azotées des ligneux
Rapidly
Slowly
Undegradable
Degrada-
legradable degradable
dag time
q degrada-
fraction
tion rate
fraction
fraction
(h)
bility (516)
6-ï”)
(% NI
TroDical browse hnts
Acacia albida (pods)
49.4
40’.9
9.7
.O
.135
80.2
Acacia albida (leaves)
19.0
40.3
40.6
.2
.024
35.3
Acacia raddiana (pods)
71.3
26.5
2.2
.O
.062
85.7
Bauhinia rufescen-s (ieaves)
51.6
38.9
9.5
6.9
.040
66.9
Guiera senegalensis (leaves)
19.0
22.9
58.0
4.3
,023
27.8
Balanites aegyptiaca (leaves)
69.2
22.7
8.0
.O
,096
85.2
TemDerate foraTes
Cocksfoot (early stage)
21.3
73.0
5.6
.O
"083
70.6
Cocksfoot (later stage)
44.3
48.3
7.3
.O
,093
77.7
Rye-grass (3rd cutting)
33.7
49.7
16.6
.O
,112
69.8
Lucerne (1st cutting)
42.4
48.8
8.8
.O
.113
76.4
Lucerne (2nd cutting)
37.4
31.6
10.9
.O
.115
73.1
Lucerne (3rd cutting)
42.8
30.3
6.8
.O
.121
Ï9.3
SEM
4.7
6.0
3.6
1.3
.033
3.2
Source : FALL, 1993

12
ligneux calculee par différence a e-té observée (tableaux 3,
4 et 5). Ces variations remettent en cause la fiabilite de
la méthode de calcul de la digestibilite du ligneux par
difference et suggere plutôt l'application de la méthode
par regression.
Des essais complementaires, comparant les
deux méthodes de calcul sont en cours pour preciser la
methodologie d'evaluation de la digestibilité des ligneux.
D&gradabilitk in sacco des ligneux fourragers:
Les profils de degradation de la matière seche et des
matières azotees totales des ligneux sont présentes aux
tableaux 7 et 8 puis aux figures 2 et 3 respectivement.
Pour valider la technique in sacco,
elle
a eté
Compar&e avec la methode in vivo. Une bonne correlation
entre les deux techniques a eté observée.
Le taux de
disparition
de la matière sèche à 96 heures (Dég96h)
d'incubation a eté l'indicateur le plus precis de la
digestibilite in
vivo (DVIVO) des espèces ligneuses
étudiees:
DVIVO = 1.366 DBg96h - 43.143
R= 0.928
Etr 7.5
N=7
Une grande variabilite des profils de dégradation a
été observée. Les feuilles de Calotropis procera et celles
d'Adansonia digitata sont les mieux dégradées alors que
celles de Guiera senegalensis ont eu une dégradabilité
médiocre.
La dégradabilité théorique de la matière seche des
ligneux est en étroite relation avec leur composition
chimique,
leur
teneur en
composants
pariétaux en
particulier. La ligno-cellulose a été l'indicateur le plus
précis (tableau 9). En revanche, la teneur en tanins

Tableau 9: Relations entre la dégradabilité de la matière (Dêg)
sèche des ligneux et leur composition chimique.
---------------------------------------------------------
EQUATION
N
R
ETR
---------------------------------------------------------
Deg = 107.1 - 0.124 NDF
20
-0.906 6.5
P-CO.05
Deg = 97.3 - 0.135 ADF
20
-0.949
4.8
P-CO.05
Deg = 81.0 - 0.16 ADL
14
-0.894
7.5
PXO.05
Deg = 65.1 - 1.63 T*
6
-0.603
10.96
NS
* T: tanins condens&

13
condensés n'a pas eu une influence significative sur le
profil de degradation des especes ligneuses étudiees. Cela
peut s'expliquer par des teneur en tanins faibles souvent
inférieures a 5%, seuil au delà duquel les effets negatifs
des tanins sur l'ingestion et la digestion des ligneux
commencent a être observes (Mc LEOD, 1974).
Le profil de degradation des MAT des ligneux illustre
la grande variabilité de la digestion des ligneux dans le
rumen
(figure 3).
Comparés
aux
foins
temperes
(70<DégN<80%), les ligneux (30<DégN<85) ont eu une plage de
variation plus importante. Ce profil de degradation est
sous la dependance de la partition de l'azote dans les
structures cellulaires (MICHALET-DOREAU et FALL, 1993). En
effet,
l'azote du contenu cellulaire est totalement et
rapidement dégradable alors que l'azote parietal a une
dègradation
lente et
incomplete
(FALL,
1993). En
particulier l'azote localise dans la lignocellulose (ADF-N)
n'est pas degrade; elle est en etroite relation avec la
degradabilité de l'azote (DégN) selon l'equation:
DégN = 98.3 - 1.84 ADFN
R2 = 0.98
Etr = 3.6
N=6
INFLUEWX DES LIGNEUX SUR LA CROISSANCE DES OVINS:
Les résultats exploites concernent 6 espèces ligneuses
(annexe 3). En général, l'utilisation des fourrages ligneux
a permis de limiter les pertes de poids chez les moutons
Peul-peuls. Ce sont des ressources naturelles qui doivent
être utilisées en priorité pour maintenir et améliorer la
productivite du bétail dans les régions Sahéliennes.
La repense animale
à la complémentation avec les
ligneux varient en fonction des especes végétales et des
taux distribués aux ovins (annexe 3). Les fruits de Samanea
saman et les feuilles de Calotropis procera ont donné les
gains moyens quotidiens les plus importants (Gain moyen

-
. ..’
,.:-:
:. “9’.
-.:(.* <... * .+
..:.
.
Compara ison avec un foin de luzerne
.
,,.,. ‘, ‘. *
,+:.$,, -‘-. ..,
. . . ..A I.
;. . . i .-: i,’ ; : ,; _I i.: ,
D é g r a d a t i o n
Essai 1
100
P’OO MS
I
90
8 0 1
Temps d’in-
cubation h
o-
,
i
,
I
1
l
1 6 24
4s
73 96
Dég r-ada tion
r,:
ISlanites aegyptiamfeuilles
B0sci.a senegg&msisfeuiIl-b3s
A
~a~dQ$atafeuSUes j
Guierasenegalmsis feuilles
:':
Amdirachta~indicafeuilles
Calotropis procera'feCilles
Source : F A L L , 1 9 9 3


:..:.:.::.:.:.::
::,,,.::~>:):::

i::,:,:,
,,:.

::::
>f:::‘j::::
:.:::.:,:,:.::

.,::.:


:..:::.:::,:.::::...:::~.:::::~.::~.~~~~:~~,
::: .::..‘y
Ray grass
Luzerne 1
Luzerne 2
Luzerne 3
Dactyle tardif
ia rufescens feuilles
feuilles
feuilles
Dactyle précoce
Acacia albida fruits
Bauhln
Acacia albida feuilles
Guiera senegalensis
Acacia raddiana fruits
Balanites aegyptiaca

14
quotidien 3 70g). Ces espèces peuvent être recommandées
dans
les
ateliers
d'embouche
ovine.
Les
fruits de
Faidherbia albida et les feuilles d'Adansonia digitata
donnent des performances moyennes (gmq = 20 à 40g); les
feuilles de Guiera senegalensis permetkide maintenir le
poids vif des ovins (gmq = 0 a 20g) et pourraient donc être
utilisables dans la complementation de survie. Les feuilles
de Boscia senegalensis, caractérisées par de fortes teneurs
en
azote
dégradable
sont
pénalisées
par
une
faible
appétabilité.
Leur
integration
dans
des
rations en
association avec des ingrédients appétants comme la mélasse
pourrait permettre de stimuler leur consommation par les
ruminants.
C O N C L U S I O N S
L'étude de la valeur nutritive des ligneux fourragers
a
mis
en Evidence d'importante variations.
Il semble
difficile de les caracteriser par des valeurs constantes.
L'étude d'un plus grand nombre d'espèces s'avère ainsi
necessaire pour avoir un spectre plus large de leur
caractéristiques. Neanmoins,
le potentiel alimentaire que
représente les ligneux, caractérisés par de fortes teneurs
en MAT avec de faibles teneurs en parois totales, est très
important en
afrique
Sub-saharienne
oû le bétail est
affecté par des carences primaires en énergie et en azote.
Les facteurs antinutritionnels, les composes toxiques en
particulier sont cependant les principaux facteurs limitant
l'utilisation des ligneux. La ligno-cellulose s'est revélée

15
être l'indicateur le plus précis pour caractériser la
digestibilité des ligneux.
Malgrè la grande dispersion des donnees sur leur
valeur nutritive,les ligneux peuvent en genéral limiter les
pertes de poids et la mortalité des ruminants en region
Sahélienne. Certaines especes comme S. saman, C. procera
peuvent être utilisees dans les programmes d'engraissement
des moutons tandis que F. albida et A. digitata permettent
d'obtenir une croissance modéree des jeunes ovins. G.
senegal ensis, pénalisee par des teneurs elevées en parois
et en tanins condenses peut cependant être utilisé a faible
taux dans les programmes de complémentation pour la survie
des ruminants.
Des
recherches
plus
poussées
sur
les
composants
toxiques
et la digestion des ligneux
(digestibilité in
vivo,
degradabilité in
situ
dans
les
différents
compartiments du tube digestif), sur leur influence sur la
croissance
des ovins sont en cours pour ameliorer la
prévision de
leur
valeur
nutritive et
preciser
les
recommandations sur leur utilisation par les éleveurs.
=T,
1990.
Programme
"Alimentation du bétail tropicallV
(ABT). Mesure in vivo de la digestibilité et des quantites
ingérées par des moutons. Document collectif ISRA-IEMVT.
SP.
ASSOCIATION OF OFFICIAL AGRICULTURAL CHEHISTS AOAC, 1975.
Officia1 methods of analysis, 12th Ed. AOAC. Washinuton,
D.C.

16
BERGE P., DULPHY J-P., 1991. Etude des interactions entre
fourrage et aliment concentré chez le mouton. II. Facteurs
de variation de la digestibilité. Ann. Zootech., 40: 227-
246.
CRAIG G-F., BELL D.T. and ATRINS C.A., 1991. Nutritional
characteristics of selected species of Acacia growing in
natural saline areas of Western Australia. Austr. J. Exn.
Aaric., 31: 341-345.
DEMARQUILLY C., BOISSEAU J.M., 1976. Méthode de mesure de
la valeur alimentaire des fourrages. Note Techniuue. INRA.
Theix. 6p.
DEiVENDRA C. ed, 1989.
Shrubs and tree fodders for farm
animals. Proc. workshop Denpasar, Indonesia: 42-60.
DHANOA M.S., 1988.
Research note on the analysis of dacron
bag data for low degradability feeds. Grass Forage Sci.,
43: 441-444.
DICK0 M.S. et SANG- H., 1984. Le comportement alimentaire
des ruminants domestiques en zone Sahelienne. In: Proc.
IInd Int. Ranae. Congr. Adelaïde Australie: 13-18.
D%ELL0 J.P.F., 1992. Chemical constraints to the use of
tropical legumes in animal nutrition. Anim. Feed Sci.
Technol., 38: 237-261.
FALL S.T.,
1989.
Utilisation d'Acacia albida et de
Calotropis procera pour améliorer la ration des petits
ruminants au Senégal. In: African Small Ruminant Research
and Development.
R.T. Wilson and A. Melaku eds. ILCA Addis
Abeba: 156-166.
FALL S.T.,
1990.
Improvement of
nitrogen
level in
ruminant's diets based on cereal straws: the problem of
dissemination of research results on utilization of urea
and browse plant as nitrogen sources. In: Utilization of
research results on foraae and auricultural bv-nroduct
materials as animal feed resources in Africa. B.H. Dzowela,
A.N. Said. A. Wendem-Auenehu and J.A.. Kateuile eds. ILCA
Addis Abeba: 757-769.

1 7
FALL S-T.,
1991. Digestibilité in vitro et dégradabilité in
situ dans le rumen de ligneux fourragers disponibles sur
pâturages naturels au Sénégal. Premiers résultats. Rev.
El&. Méd. vét. Pavs trop., 44: 345-354.
FALL-TOURE s. and MICHALET-DOREAU
B.
1993.
Comparative
rumina1 nitrogen
degradability of tropical browses and
temperate forages. Proc.
XVIIIth Int. Grassld. Conar.:
2 0 5 4 - 2 0 5 5 .
FALL-TOURE s., 1993. Arbres et arbustes fourragers dans
l'alimentation des
ruminants en
zones Sahéliennes et
Soudanienne. Valeur
nutritive
d'esp&ces
appétees a u
Senégal. In: Proc, IVth Int. Ranald Conar., Montpellier
France: 6 5 4 - 6 5 7 .
FALL S.T., FRIOT D., RICHARD D., 1993. Etude de la valeur
nutritive de cinq espèces ligneuses d'Afrique de l'ouest:
leur aptitude a améliorer les rations a base de fourrages
pauvres distribuees aux ovins. Bull. Res. Africain dCAlim.
B&ail. ILCA 3: l-10.
FALL S-T., 1993. Valeur nutritive des fourrages ligneux.
Leur rôle dans la complementation des fourrages pauvres des
milieux tropicaux. These Doct. Univ. Sces Tech. mauedoc
ENSAM Montnellier France. 150~.
FALL S-T., FRIOT D., 1994. Améliorer l'intégration des
ligneux fourragers au systeme d'alimentation des ruminants
domestiques en zone Sahelienne. In: actes du séminaire sur
les svstemes aaraires et auriculture durables en Afriaue
Sub-Saharienne. IFS Cotonou Fev. 1994. Sous presse.
FALL S-T., FRIOT D. et RICBARD D., 1994. Complémentation
des races ovines des zones Saheliennes: utilisation des
ligneux fourragers. In: CD-ROM; CIRAD AUPELF éd. 16 p.
Document soumis.
GOERING H.K. and VAN SOEST P.J. 1970. Forage fiber analysis
(Apparatus, Reagents, Procedures and some applications).
Aariculture Handbook 379 USDA. 20~.
GRILLET C., 1992. Dosage des tanins dans les fourrages
ligneux. Mise au point de techniques. Rapport preliminaire.
Note techniaue IEMVT. Maisons-Alfort. France. 17~.

18
GUERIN H., 1987. Alimentation des ruminants domestiques sur
pâturages naturels Sahdliens et Sahdlo-Soudaniens: Etude
méthodologique dans la rdgion du Ferlo au SénBgal. Thése
Doct. Ing. Acfro. ENSA Montnellier. 211~.
GUERIN H., TOUTAIN B, and FALL S-T., 1992. Nutritive value
of ligneous forage in West Africa. In: R. De Jona. J. Van
Bruchem and Nolan T. eds. Natural resources development and
utilization. CTA IAC Wageningen: 106-110.
KEARL L-C., 1982. Nutrient requirements of ruminants in the
developping countries. Internationnal Feedstuff Institute
Publ. Utah Agriculture
Experiment station. Utah State
University, Logan, UT. 381~
KONE A-R., 1987. Valeur nutritive des ligneux fourragers
des
rhgions
Sahelienne e t
Soudanienne
d'Afrique
occidentale. Recherche d'une méthode simple d'estimation de
la digestibilitd et de la valeur azotée. Thèse Doct. 3e
Cycle. Univ. P.& M. Curie. Paris VI. 131 p.
LECHNW-DOLL M., RUTAGWEiNDA T., SCHWARTZ I-I-J., SCHUL~ W.,
and ENGELBARDT W.V., 1990. Seasonal changes of ingesta mean
retention time and forestomach fluid volume in indigenous
camel, cattle, sheep and goats grazing a thornbush Savannah
pasture in Kenya. J. Aaric. Sci., 115: 409-420.
LE HOUEROU H-N. ed., 1980. Ed.
Browse in Africa. The
current state of knowledge. ILCA
WC LEOD H,N.,1974. Plant tannins - Their role in forage
quality. Nutr. Abstr. Rev., 44: 803-815
MEURET Pl., DARDENNE P., BISTON R. and POTY O., 1993. The
use of NIR in predicting nutritive value of Mediterranean
tree and shrub foliage. J. Near Infrared Spectrosc., 1: 45-
54.
MICHALET-DOREAU
B.,
VERITE R.
et CHAPOUTOT PI,
1987.
Mdthodologie de mesure de la dhgradabilité in sacco de
l'azote des aliments dans le rumen. Bull, Tech. CRZV Theix,
INRA France 69: 5-7.

19
HICBALET-DOREAU
B. and OULD BAH W.Y., 1989. Estimation of
the extent of bacterial contamination in bag residue and
its influence on in sacco measurements of forage nitrogen
degradation in rumen.
In: Proc. XVIth Int. Grassld Conar.:
909-910.
WICHALET-DOREAU
B.,
FALL TOURE s.,
1993.
Rumina1 N
degradation of browse and temperate forages and partition
of N into carbohydrates. Ann. Zootech., 42: 140.
MINSON D-J., 1981. The measurement of digestibility and
voluntary intake of forage with confined animals. In: J.L.
Wheeler and R.D. Mochrie Eds., Forase evaluation: Concent
and Techniaues,
Melbourne CSIRO: 159-174.
ORSKOV E-R.,
DE B. HOWEiLL F.D. and MOULD F., 1980. The use
of nylon bag technique for the evaluation of feedstuffs.
Tran. Anim. Prod. 5: 195-213
RIVIERE R.,
1978.
Manuel d'alimentation des ruminants
domestiques en milieu tropical. Paris, Min. Coop, Manuels
et Précis d'Elevage N'9: 472-481.
SM, 1985. SAS User's guide: Statistics. Version 5 Cary,
NC: SAS Institute Inc.
SAWANT D., GIGEX S., 1989. Straw digestibility calculation
and digestive interactions. In: M. Chenost and P. Reiniger
Eds. Evaluation of straws in ruminant feedina.: 47-61
SCALBWT A., HONTIES B., JANIN G., 1987. Comparaison de
methodes de dosage des tanins: application à des bois de
differentes espèces. 2e colloaue Sciences et Industries du
bois. Tome II, Thèmes 3, 4 et 5.
Ce travail a Bté effectue grace au financement de la
Fondation Internationale pour la Science (Bourse FIS No B /
1107 / 02.; et de la Communante Economique Européenne
Convention SDT2 215.

20
Ce rapport resume un travail d'Équipe auquel ont
contribue les techniciens du service d'alimentation du
LNERV-ISRA de DAKAR;
Melle C. GRILLET a effectué le dosage des tanins
condenses au CIRAD-EMVT (France);
Mme B. M. DOREAU a contribue au traitement des données
au laboratoire des aliments INRA SRNH Centre de Clermont-
Ferrand Theix (France).
R. Cordesse (ENSA Montpellier, France), C. Demarquilly
(INRA SNRH, Centre de Clermont-Ferrand Theix, France),
H.Guérin (EMVT, Maisons-Alfort France) et M. Meuret (INRA,
Avignon, France) ont participe & la revue critique des
protocoles experimentaux.
Les auteurs leur expriment leur profonde gratitude.
Ce travail est dédié à la mémoire de feu notre collègue
Amangone NDoye.

A N N E X E 1
C O M P O S I T I O N C H I M I Q U E
D E S
L I G N E U X F O U-GERS

___“._______________,~-----------------------~---~--*---.,--------“----------------“------~--------“--~-------------
EJFE;g$r
O;$$s$
N $1 #A: N$y Aj$ Lj$ cg 23 )jg Ne
RP F -
-_--...__.._-....---.----~-~---------------------------.-----------------------------~-----~-----~~----------~~---
kacia adansanii
Fefilles
:: If Cb
-* !zJ
7.3 38.6 0.24
533
1.i
i26
2.10 i4.59
Acacia adamcii
Frçits
3 50 12s
4.9 25.7 ii.18
2
l.T
66
1.49
i.56
_________-__________-------------------------~---“-------------”--------------------------------------------------
Acacia albida
&$gijje$
4 39 i52
396 296 7.3 29.3 0.33
632
1.1
63
Acacia aiùida
Guusses
5 $4 113
335 221 4.5 19.1 0.1%
953
!.4
19
1.63
3.39
__“________1___________________________I--~~-----------“~-*---~---~-------------~--~-~“---------------------“-----
Acacia ataxacaath?l
p*ijieo
2 55 142
Ï.2 15.2 0.4%
Iii 13.3
330
0.84 11.48
“_______________________________________----~-~-~---~------------------------------~----------------“---~---------
pacha J$2GYi>;;j
t+3;;ijj$xa
:L 1’6” 129 24 6 204 if 9.3 Jj,$ fi.13
613
2.3
61
1.1; 18.Q
Acacia silotica
i&&T6W“Y
; gj j2&
E.0 t4.4 û.ic 947 1.i ioû 1.n 5.99
_________________^______________________-------------------------------------------~-----~------------------------
Acacia ra(19:az; . . .
3*.!%::::
hiAies
j? 12: y; 361 %S[i 1% Y.7 2$,$
3.4;
$48
1.2
124
:.5’i
:3,5ï
Acacia radàiana
.$$g$j$$
S 6: :SO 455 35 136 3.4 39.5 0.29
4i
1.6
48
3.35
Y.24
-____---_-___--_-_“-------~--~
_----__“-----_-__-..-___________I________~-”.-----
_____-___________________________
,hx2i uefiegai
$Loi: les
1-j ii: %&$
5.5 25.7 9.44
521
1.2
123
1.92 20.59
Acacia seriegai
GSM?S
2
?E 191
u.LI6 P
20.6
fi .jcl a
166
15.6
106
1.58
13.18
Acac’û* ôeyai
Feu!l!es
g j$T I$F
5-s 30.6 3.42
520 1.;
7S 1.81 21.93
Acacia aegai
Zr6its
: &T xiii
6.1 25.4 0.57
Cassis sieberiana
Fekiles
3 jy if&
Ï.4 20.0 0.26
14 278.6 179 1.19 9.72
___~~__-___“_______.---------------------------~-“---------~-~-~-----------“-----------------”-----~--------------
I *
prmisma digisata
Pei;jjles
5 ;jc 15! 483 27: ;i$ 5.6 27.6 $J$
169 49.:
Db
2.29 24.93
_______I___________~____________________--------------.-------------------~-~--“----------------------------------
Bvtiwis
11 wj
leimq:cs
o..,,::’
rcuiries
5 ï? If5 420 314
13,o 46.6 il.40 181 0.5
i4 0.98 19.55
Aco~rmm
* E !eixarw
klxes pousses t Ï3 189 426 310 i3? If:.0 23.9 0.39 264 1.1 55 1.78 ‘“.92
_._.__~,~________..:_--~--~~--“------~~--~--~--~--------------------------------------------------------~---..~~----
Eaissea eaitifhra
FeuiiIea
1 $9 jz;r
5.6 12.9 0.63
43 2.2
543 0.90 12.98
___I_.__“__________-------~-----------------.---------------------------~--------------~---~------~~“-----------~-
ialotrop:s grocera
Ecvrcea
1 IF4 t;:
1.49 15.56
Ca!atropis pracera
Peullles
i9 2FO 159 190 2i7 116 6.? 36.4 i.74 8771
3.5
267
2.22 26.07
Ca!otropis prvcera
Fïoits
3 je3 14:
239 53 9.6 31.7 û.79 8311
4.2
189
2.96
9.82

_,________________________________________-------------------------------*“--------------~------~----------------~
ESPECES
MGA!%
N NI MT ND!’ ADF LiG CU
in
Ng Na
K
Hn
P
Ca
______I_________________________________----------~--~---------------------------------~--------------------------
Combretum acuieah
fcüilk?s
3 114 14%
10.4 28.1
a.29
lï4 1.4 532 1.84 21.43
Combretua acuileatur,
Fruits
I 63 fSû
2.13
4.20
________________________________________----~-----~“----------------------------------------------------------~---
Coabretup glutinom
Feuilles
21 ô5 213 465 299
Y.2 23.9
ii.31 153 1.0 445
1.51 10.44
Cosbreh gîutinosur
Jeunes pousses 1 74 lï4 429 281 74 5.5 31.9 0.43
81
1.:
796
2.14 12.15
________________________________________------------------------------------------------~----------------------*--
Lonbreiee ieeardii
Feuilles
2 ôô lif ô56 648
?.? i3.6 0.38
lit? 0.5
223
û . 9 9 13,07
________________________________________---~------~----------------------------~----------------------------~-----
ComDretuar aicranthus
Feüiiies
11 ô7 iY3 54% 433
5.1 25.6 3.32
la”1
0.8
1556
1.41
SI.27
__“_“___________________________________------------“---------------------------------------”-----------------~---
ioaoretum nigricacs
ëeui:h?e
II 39 i24
Il.8 23.2 0.33
ôQI 1.2 485 1.19 8.83
Corobretur oigricans
hles p o u s s e s 2 5 4 9 9
359 278 9.0 26.8 0.40 131 36.6 452 1.15 7.47
“_______________________________________---”------~-------~-------------------------------------------------------
Cordy!a ginnata
Feaiiies
3 61 153 ô91 514
10.7 45.8 0.45 150 1.2
ôR 1.30 8.77
________________________________________-----------~-*-------------------------~-----------~-------------“--------
Eaibergia mcianoxyioa
ëeuiiles
1; io9 1 4 4
1 . 2 5 25,91
________________________________________----------*----------------------~----------------------------------------
Dicbrostacbys cirierec
Feui!ies
j 93 163
i3.2 1 4 . 3 0 . 4 2
0.i
21 0.73 17.97
__“_____________________________________---”-------“----.--------------------~---------------------------------“--
Diospyros respiliforeis
PeuiIies
3 ES ?23 569 50s
8.3 20.5 ü . 3 5
92 0.7
36 1.15
13.40
Diospyros aespilifonris
tieunes p o u s s e s I 7 3 170
1 0 . 9 2 6 . 9 0 . 2 5
1 . 3
28 2.16
8.67
_______________________________I________------------“---“----~---------------------~------------------------------
îeretia apodanthera
Feuilles
5 104 i l 3 576 4 9 4
8 . 9 19.0 0 . 7 2
348 0.9
95
f.10
12.97
____-_______________---------------------~~--”---~------.---””-----------------------------------------------.-----
$icus capemis
Peuilies
1 129 94
4.3 15.7 0.66
2i2
il.?
ôl 0.54 23.23
_______I________________________________--~---------~-------------------------------------------------------------
Ficus spcoriorus
Peuiiies
2 1 4 6 123
8.2 20.3 0.68 143 4.7
105 1.03 26.49
__________--____--__------------------------------*-------------“----------~---------------------------------“----
G l y r i c i d i a sepium
Feuilles
3 108 2%b 394 292
4 . 5 2 8 . 4 0 . 6 2
25 1.6
55 2.02 40.47
_______I___-____--__--------------------------”~--~-----“----~-------------------------*---------------“----------
Greaia bicolor
Peuilies
Ii fli 165
!#.Y 28.4 8.44 436 i.2
130 1.42
24.3i
Grenia bicoior
Fruits
1 ô3 3
10.0
20.9 8.21 995 0.9
33
1.19 11.25
Greuia bicolor
jeunes pousses i 125 13
1 3 . 4 3 2 . 3 0 . 3 8 1 5 6 2 3 3 . 6
46 3.32 24.01
__----_-----------_-^___________________--*-----------------------------------------------------------------------
ùrefiia teaax
Feuilles
3 95 110 581 410
9.3 29.3 0.52
122
0.3
560 0.99 lb.86
___--____---__----_____^________________--”-----~-“------------”------------~---~-----------------------~--~------
.
>
Gxera WlegtilHSiS
Fenilles
3b 75 ÎO9 615 517 301 10.0 29.6 0.39 315 O.? 542 1.40 10.73
Buka senegalensis
Fleurs
1 62 :2s
11.6 37.0 0.16 234
1.3
i22 1.79 5.35
_----_--_--_------_------------.----------------“-“----~----------------------------------------~-----------------
3 *
Iiannoa u50u13tû
feuilles
Î 32 llf
2.4 6.7
9.45
9ï 0.9
ôô
0.68 5.44
____-____--_____--__--.~-------------------------~------~--------------------~------------------------------“--“---
Beeria iasignis
ëeüiiles
3 39 fil9 575 552
5 . 6 2 3 . 4 0 . 4 0
9ô f3.3
159
1.07
18.35
keria insignis
rn
2
‘if ]J’i
QI1 48” 8 8 29 7 0 2ô
08
126
2 il 9 Y
-.._._._.-_~__-__.__._..__._je-Ees.po-ss~-*-:-----~---:___-_:----~------~~---“~-----------~------~~~-
Nexaiobüs monopetalec
feuille3
2 98 iii8 ôo2 458
3.6 16.7 0 . 1 9
63 0.5
81 1.14
iO,fi?
------I----------“-----------------------------------------------*--------------~----~----------------------------
Bolarrhena floribtmda
Feuilles
1 ôf ÎE9
16.1
14.9 0.65 109 0.9 523 1.04
11.32
_-I---“-------------__________________I_------------------------“---------------------------------------------“---
fyrenocardia acida
&i!je$
2 4% ïo 636 $34
4 . 5 1 6 . 5 0 . 3 5
170 0.4 449
0.8 9.49
-----------------------------------”-----------“------------------~---------------------------------~-------------
Icacina olirifomis
Feuilles
1 31 ii6
13.6 22.ô 0.34 362 0.9
112 0.55
19.11
----“-----“--------------------------------------------------------------------------~-----------“----------------
Lama acida
ëeeilles
2 94 95 385 576
ô.8 ‘2.0 0.43 366
û,4
186
û.iG
12.n
----_---------------_________________I__---~-----.--------------“-*----~-------~----------------------------------
fae::a s~giJ&$i$
$p*ai??ey
i -t4111
2 j51 205
6 . 9 l ï . 3 0,x
1.3
$6
O.GI
29.57
__--__-----___---___---------..------------------._______---_____I-_______________________---------------------“--

_____L__________“_“““““““““““““-”””-””””””””~”~“~“““~“~~“”-””””~“““““““““““““““““““““-~“““””””””~“““~“~““““““““““”
ESPECES

ORG~RR~
I I!I 161 %DF AiiF LJG CU
Zn
Wg
fia
i[
?In
P
ca
_________““_“_““““““____r______l________”””””””“““““~““~“””””~”~““““““““~“““““““““““““““““””””””“~“““““““““““““~“”
!litraggsa iaerhi
“.....-““““““..“““.““““-““““~~~~~~~~”””-”””~””~~“!~~“~~~“~~~””””“~~~~““~~~~““~~~~“““~~~“““~~~””~~~~-“-~~~~““~~~~~”
larkia biglaho
Feuiiiea
$ On t-1
L $8 iii
5,o 34.u O,Z?
2%
1.1
56%
0.58 16.76
““____“““““““““““““~“““““~~“““~“~~”””””*”””~-””~-~““-““““-”~””””“““~“~“-““““““““““““““~“~“”””~””“““““““““““““~“~“”
Piliastigra reticuiata
“......“..“““..““.““““~.““““~~~~~~~~”””””””~””~~~“~~“~~~“~~~””””“~~~~““~~~~““~~~~“““~l~“““9:~”””!i~“““~~!~..!6:48”
Fiiiobtigèa thoningii
3 rePi,rCù i;;.. 3 ôï 100 563 452
11.2 21.8 0.32
177
6.5
io4
0.94 14.36
-~-“-~““-“-““““-“-“-“-~-~“~“~“-“””””””””””””-”-““““““““““”””””””““~“~“““““““~“~““““~““~““~””””””“““““““““““~“““““”
Prosugis africana
Feailies
4 46 144 145 ô?O
6.8 36.2 0.2~
106
0.b
4s:
0.79
5.05
-“-“-~------“-“---------“-“-“----”-”””*”””””~~-““““““~““.~”~””~”“~“““““““““““~““““““““~“““””””””““““~“~“““““““““““”
Prosopis $i!if!ora
Feuilles 2 12% 204
il.1 43.3 0.52 1464
1.1
9 5 2.10 20.10
-““““_“-“-“““-_-----“-“““~““~“-“~”-~*””””””””””*~~“““~*“~”””””~”“~“““““““““““““““~“~““““““””””””““““““““~““““““““”
Fterocarpus eria8ceus
FWiliH
4 83 i6S 4% 349
‘13.2 34.5 0.53
594 vi.2
141
0.3ï :3,95
“““““““-“““““““-“-“““-““““““““““~~”””~~””~”””””““““““““““””””~””““~“““““““““~“““~“““““““““””””””““““““““““““““~“~”
ca%,,,, SaBan
Feuiiles
3 $1 235
1.84 20.27
SaPanea sa13n
“““~“~““““““~“~“““““““““““““?Y ““-L”““” “-!.l$O _“““““-““” “““““” “““““““““_“_“__________”
__________ ‘:48”““2:45”
Scleroçarya birrea
Feuilles
i6 il5 !0: 408 382
4.6 20 8 0.72
37:
0-b
61
i.12 30.41
SAeracarya Dirres
Frtiitô
I 72 126
4.5 1512
0.96
103
1.2
35
1,ïl i3.il
““““~““-“-“““-“----“-“-““““““““---””””~””””---”““~“““““““-””””””“““““~“““““““““““““““~“““~”””””~““~““““““““~““““~”
SecariOaca ~~n~epe~~~~~~~at~
Feuilles
4 91 172 391 151
12.6 3?,8 Lt.25
If&
0.4
429
1.21
4.29
fecuridaca iuaqepdmk3ta Jeu~ pousses I $0 181
a.9 28.8 0.13
219 ô5.5
22s
C.16
1.36
“_“““““------“-----“__________L_________”””-~-”“““““““~~~~””””””“~“~““““““““““““““~“““““““””~”””““““~““““““““““““”
Secürinégû virosa
HdTJ!Y II ” 3 1OÏ 163 313 195
8.U 11.3 0.54
58
1.4
130
w 25.67
“ ~““-“------““------____________^_______~””-”-”-““““~“““~”-””~”~~““““~“~““““““““““““~“““~“”~””””“““~“““““““““““““”
ÇesDania rostrata
Feuilles
1 134 322
8s 49.5 0.40 3809 110.4
2.26 18.Oi
Sesbania rostrata
Tiges
; 53 ?î
5.1 23.0 0.12 6671
1.1
25
1.2i
4.37
“““““““-““““““~--“-“________L___________”””-”””“““““~“~““*-”””””“““““““““““~““~“““““““““““””””””““~~““~““““““““““”
Strychnos spiaosa
Feuilles 1 Ilï ô o
4.0
8.4 0.59
119
0.2 2481
1.02 30.08
~““-~“““““““~““““~“-_____________I______--”--””““““““~“““”-”-”-~“~““““~~“““““““~““““““““““””””””“~“~“““““~““““~~“”
Tûaarieduu hdics
Feuiiies
2 1% 14: 532 426
9.4 54.3 0.38
20:
0,6
a3
0.94 25.00
_““““““““_~“““““““““________c____<______---””””““~““~““““”-”””-”““““““~“~““““~““““““““““““””~~””““““““~““““““““““”
OP
,Yreiaa.Ga avieennkides
Feuil!es
2 55 104 58i 523
8.4 25.2 0.32
ôo
0.6
215
1.18
3.26
_““““_“““_“““~~““~“““““““““~““““””””””~”---”-””““““““““““”--”~””“““““““~“““““““““~““““““““~””~””“““““““““““““““““”
Terieins!ia aacrapiera
Feuilles
i 53 rua
11.6
7.T 0.28
aa
0.4
186
0.78 11.84
_“““__“__““““““““““““““““““““~““”””””””””-”””””“““““““~““”-”””””“““““““““““““~~“““““~“““““””””~”“““““~~“““~““““““”
Fitex eatliensis
FeuiKes
3 a4 12ï 540 419
4.4 62.1 O.i3
84
0.4 1139
0.9b ii.34
“-“““_““~““““““““~“-“-“-~-““~“““””””””-----””””“““““““~““---””””““““““““““““““““““““““““““”~””””~““““““““““““““““”
iiziphs aucronata
Feuilhs
I 135 145 474 328
5.6 30.5 0.43
314
0.3
278
2.13 23.56
““““““““~““~“““““““““-“““-“-“-““””~”””-”””-””””““““~“““~“”.””””-““~““““““““““““““““~““““““””~””~“~“““““““~““““~““~
7iziphus Pauritiana
Feui!!es
9 si 1ôa 559 4%
ô.3 31.6 0.41
Id1
1.3
182
3.36 21.27
Ziziphus atauritiana
Fruits
!
* 108 135
4.5 15.2 0.16
599
1.5
97
1.41 22.60
““““_“““““““““““_““~““““~“~“““““”””””””””””~”””“““““~““““””””””~““““““““““““““““““~““~“~““”””~”~““““*““““““““““““”
--
_-.

A N N E X E 2
D I G E S T I : B I L I T E
I N V I V O D E
IRATIONS A B A S E D E L I G N E U X
D I S T R I B U E E S A U X M O U T O N S PEUL-
PEUL

Annexe 1: Digestibilité in vivo de rations à base de ligneux
No
RATIONS CONSOMMEES
*DIGESTIBILITE DES RATIONS %
% MS
----------------------------
DMS
DM0
DMA
1 C.procera
f 8
52.2
ND
62.8
foin**
83
tourteau***
9
2 C.procera
f 11.5
48.3
50.1
65.5
foin
76
tourteau
12.5
3 C.procera
f 15.7
51.4
53.5
67.1
foin
73.5
tourteau
10.8
4 C!.procera
f 19.1
50.6
51.6
60.0
foin
69.5
tourteau
11.3
5 G.senegalensis f 8
46.2
47.1
54.2
foin
84
tourteau
8
6 G.senegalensis f 8
52.1
53.5
65.2
foin
85
tourteau
7
7 G.senegalensis f 14.9
52.6
55.3
51.3
foin
74.7
tourteau
10.3
8 G.senegalensis f 15
47.5
49.0
54.8
foin
77
tourteau
8
9 G.senegalensis f 16
46.6
47.1
54.1
foin
76
tourteau
8
10 G.senez*Kl*nsis
f 33
43.9
47.8
52.1
paille
51
tourteau
16
12 G.senegalensis f 42.3
43.4
45.6
43.7
foin
45.7
tourteau
12.0
13 G senegalensis f 85
35.0
ND
ND
tourteau
15
14 G.senegalensis
f 100
10.3
12.5
* 70

15 B.senegalensis
f 2.6
47.0
48.5
63.4
foin
85
tourteau
12.8
16 B.senegalensis f 4.7
53.3
ND
ND
paille
79.8
tourteau
15.5
17 B.senegalensis f 10.3
50.4
51.6
62.0
foin
79.4
tourteau
10.5
18 B.rufescens
fr 18.4
50.7
51.8
56.2
foin
70
tourteau
11.8
19 A.raddiana
fr 50.3
55.5
57.3
61.3
foin
39.5
tourteau
10.2
20 A.raddiana
fr 52
57.1
58.6
66.1
foin
37.4
tourteau
10.6
21 A.albida fr
29.3
53.4
57.3
69.8
paille
56.1
tourteau
14.6
22 A.albida fr
30
ND
ND
ND
Paille
59.5
Tourteau
10.5
23 A.albida fr
50
52.7
56.8
56.0
Paille
42.5
Tourteau
7.5
24 A.albida fr
51
57.2
ND
ND
paille
49
25 A.albida frb
52
55.4
ND
ND
paille
48
26 A.albida fr
70
50.1
52.8
44.2
Paille
25.5
Tourteau
4.5
27 A.albida f
55
40.0
42.7
26.5
paille
33.8
tourteau
11.2
28 A.digitata f
37.0
62.7
65.9
67.9
paille
43.9
tourteau
19.1
29 A.digitata f
48.6
52.3
ND
ND
paille
41.6
tourteau
9.8

30 A.indica f
17.3
52.0
54.9
68.0
paille
64.5
tourteau
18.2
31 G.sepium
f
43
52.5
55.4
65.7
paille
47.4
tourteau
9.6
32 C.aculeatum f
38.7
52.8
55.5
56.5
Fane
52.3
tourteau
9.0
33 C.aculeatum f
50
46.5
53.2
36.1
Fane
44.8
tourteau
5.2
34 C.aculeatum f
54.9
49.5
48.9
53.5
Fane
30.4
tourteau
14.7
35 C.aculeatum f
58.1
50.2
53.5
60.7
Fane
20.3
tourteau
21.6
36 B.aegyptiaca f
50.3
54.8
60.2
64.8
Paille
44.7
tourteau
5.0
37 P.dulce
f
21
51.3
58.6
64.3
Paille
66.3
tourteau
12.7
38 P.dulce
f
40
50.2
57.4
66.0
Paille
50.8
tourteau
9.2
39 P.dulce
f
50.2
48.8
54.4
66.7
Paille
41.9
tourteau
7.8
40 P.dulce
f
57.6
54.1
59.6
67.0
Paille
35.9
tourteau
6.5
41 P.dulce
f
57.1
50.5
56.3
62.0
Paille
36.4
tourteau
6.5
42 S.saman
fr
30.6
ND
ND
ND
Paille
56.8
Tourteau
12.6
43 A.lebbeck fv
50.6
48.0
55.7
69.4
Paille
41.9
Tourteau
7.6

44 A.lebbeck f
49.9
49.3
56.1
64.8
Paille
42.6
Tourteau
7.5
f feuilles
f-V
feuilles vertes
fr fruits
frb fruits broy&s
*Digestibilité
DMS: Digestibilité de la matière sèche
DMO: Digestibilité de la matière organique
DMA: Digestibilitb de la matière azotée
** foin de brousse de saison s&che froide r&colté à Dahra
z***tourteau d'arachide
paille de riz
ND non déterminé - calculs en cours

A N N E X E 3
U T I L I S A T I O N D E S L I G N E U X D A N S L A
C O M P L E M E N T A T I O N D E S O V I N S
Extrait d’une publication soumise au CIRAD CD ROM
Février 1994

1
COMPLEMENTATION DES RACES OVINES DES REGIONS SOUDANIENNES ET
SAHELIENNES: Utilisation des arbres fourragers.
SAFIETOU T. FAIX?, DOMINIQUE FRIOTl, DIDIER RICHARD2
' ISRA LNWV BP 2057 DAKAR.
2 CIRAD EMVT 2477, Avenue d u V a l d e Montferrand B P 5035 34032

MONTPELLIER Cedex 1 F'RANCE,
RESUME:
La productivité des ovins est encore faible dans les
régions semi-arides d'Afrique Occidentale.
Les déséquilibres
nutritionnels responsables en partie des maladies de carences
et
favorisant
l'endémicité
des
maladies
parasitaires et
infectieuses peuvent être corrigés par une
complémentation
adéquate.
Les
ligneux
offrent une
source d'azote et d'énergie
utilisables pour améliorer l'état nutritionnel des moutons.
Une
Etude
synoptique du
potentiel
alimentaire
qu'ils
représentent est présentée.
La digestibilité in vivo des
ligneux,
calculee par
différence, varie en fonction de leur taux d'incorporation
dans la
ration
alimentaire.
Les
digestibilités
les plus
élevees
sont obtenues avec de faibleS taux de
20 à 30% de
ligneux.
Les résultats d'essais alimentaires étudiant l'influence
de quatre
espèces ligneuses, Faidherbia albida, Calotropis
procera, Guiera senegalensis, Adansonia diqitata et Boscia
senegalensis,
associées au
tourteau
d'arachide
sur la
croissance
de jeunes moutons de race Peul-peu1 ont permis
d'apprécier leur efficacite zootechnique.
Une variation de la repense animale en fonction du type de
ligneux et de son taux dans la ration alimentaire a été
observée.
Ces
résultats
sont en
concordance
avec
les
variations de la digestibilité in vivo des ligneux.
Ils
justifient les recherches en cours au LNERV (Dakar, Sénégal)
visant a
confirmer
l'existence
d'interactions
digestives
associées à la digestion des rations à base de ligneux.

2
INTRODUCTION
Les petits ruminants,
les ovins en particulier, sont
nourris sur pâturages naturels dans les systèmes traditionnels
en Afrique Soudanienne et Sahelienne. Leur régime alimentaire
est basé sur des fourrages pauvres et, si les races caprines
arrivent a améliorer leur alimentation par un tri plus
importants, les ovins sont par contre plus sensibles à la
rareté du fourrage de qualite.
Leur productivite est faible et
ils
sont
frappés par
d'importantes
carences alimentaires
responsables de la prévalence de maladies nutritionnelles mais
favorisant aussi
l'expansion de maladies parasitaires et
bacteriennes.
L'élevage a un caractère extensif dans les regions Sub-
sahariennes d'Afrique Occidentale. La gestion de la production
ovine est caracterisée par la mobilité des troupeaux et un
taux
d'exploitation assez
faible.
Une
amélioration des
parametres de la
production passe par
une
alimentation
optimale des troupeaux ovins.
Si les producteurs sont bien convaincus de la necessité de
mener un
plan de
complémentation, beaucoup
d'aspects
techniques et économiques restent encore à être maitrisés pour
une
amelioration
effective
du
bilan
des
ateliers
d'engraissement (FALL et al., 1993). D'importants acquis sont
disponibles concernant la connaissance de la valeur nutritive
des concentrés. Les modalites de leur incorporation dans les
rations
devraient
être
précisées
par
une
meilleure
compréhension de leur mécanisme de digestion.
En ce qui
concerne les
ligneux fourragers, l'optimisation de
leur
utilisation passe
par
une
maîtrise de
leur
composition
chimique et des facteurs limitants leur ingestion et leur
digestion par les ruminants domestiques.
Notre objectif est d'apprécier le potentiel alimentaire
que représentent les ligneux et leur aptitude à rehausser la
valeur nutritive du regime des ovins. Nous tenterons également
d'étudier les aspects economiques de l'utilisation des ligneux
dans les programmes de complémentation des ovins en zone
Sahélienne.

3
I.DISFONIBILITE E T
VALEUR
NUTRITIVE
DES
COMPLEMENTS
UTILISABLES:
Pour améliorer l'alimentation des ovins, les compléments
utilisables sont les sous-produits concentres et les ligneux
fourragers.
Les concentrés sont des aliments nobles qui contribuent
beaucoup à la survie et au maintien des petits ruminants en
zone Sahelienne.
Le rôle des ligneux dans la stabilité des écosystemes des
pays
tropicaux
est
bien
connu.
Bien
que
des
progrès
significatifs
soient
accomplis
dans le
domaine de
leur
utilisation pour améliorer l'état nutritionnel des ruminants
domestiques,
leur
contribution
demeure
cependant
mieux
apréhendée
des points de vue agronomique et sylvicole que
pastoral.
1 1. Disponibilité et Valeur Nutritive des ligneux en zone
Sahélienne:

1 1 1. Biomasse ligneuse et accès au fourrage
arbustif pour
les ovins.
Les arbres fourragers jouent un rôle tres important dans
les écosystèmes Sahéliens.
Leur prise en compte dans la
gestion des parcours demeure cependant limitée par une faible
connaissance de leur biomasse. Des études ont été faites dans
les années 80 qui rendaient compte d'une productivité primaire
variable en
fonction
des
espèces
végétales et
des
caractéristiques géoclimatiques
de la zone.
Ces variations
sont d'ailleurs difficiles 8 maîtriser.
Des estimations moyennes,
en milieu Sahélien,
ont été
effectuées
par
application de
méthodes
directes
et/ou
indirectes (BILLE, 1980; HIERNAUX, 1980; CISSE, 1980a; BREMAN
et RIDDER, 1980). Dans le milieu naturel, la biomasse ligneuse
varie de 40 a 5400 Kg MS / ha (BREMAN et RIDDER, 1991) alors
qu'en Asie,
les légumineuses cultivées peuvent atteindre 17
tonnes de MS a l'hectare pour certaines especes (PEZO et al.,
1989).
Seule une partie limitée de cette phytomasse, de l'ordre
de 35% de la biomasse ligneuse totale (BREMAN et RIDDER,
1991),
est ingérée par les ruminants en genéral, les ovins en
particulier. Il existe une importante deperdition de fourrages
arbustifs par l'effet des feux de brousse ou par dispersion
par les vents. Les efforts de récupération de cette litiére de

6
des animaux et egalement, d'apprecier leur acceptabilité par
les ruminants.
La methodologie d'étude de la digestibilite in vivo des
ligneux a eté etudiee au LNERV. L'influence du taux de ligneux
dans la
ration et de
son
mode de
conditionnement
par
comparaison de l'état frais et de l'état sec a été etudiée.
La digestibilité in vivo des ligneux fourragers semble
être differente de celle des fourrages classiques. En effet,
la plupart des espèces ligneuses ne peuvent constituer la
totalite de la ration alimentaire des ruminants. Il est donc
souvent nécessaire de les intégrer dans des rations comportant
d'autres ingredients. Mais il peut y avoir une non additivité
entre certaines espèces ligneuses
et les aliments de base
auxquels ils sont associes dans les rations distribuées aux
ovins (FALL, 1993). Cette non-additivite traduit l'existence
de
phénomènes
d'interactions
digestives ou
phénomènes
associatifs
bien
connus
pour
les
rations
contenant
des
concentrés (KROMANN, 1973; BERGE, 1982; BERGE et DULPHY, 1991)
La non additivité des ligneux avec les autres composants
de la ration a pour consequence la non validite de la méthode
de calcul de la digestibilité du ligneux par difference. La
methode par regression avec l'application de plusieurs taux en
vue de préciser le niveau optimal d'inclusion de ces ligneux
dans la ration des ruminants semble être plus fiable. Cette
methode a
aussi
l'intérêt de
visualiser
l'existence
d'interactions digestives éventuelles et de préciser le taux
optimal à appliquer dans un programme de complémentation.
Les premiers
résultats obtenus
au LNERV montrent une
grande
variabilité de
la digestibilité
des
ligneux.
Ils
suggerent l'application de faibles taux de ligneux, 30 ~100 en
moyenne,
pour
obtenir
une bonne utilisation digestive de
l'azote sans déprimer la digestion des composants pariétaux
(FALL, 1993).
1 2, Disponibilité et valeur nutritive des concentrés:
Les
sous produits
de traitement des oléagineux,
des
céréales ou de la
canne
à sucre
sont
des
ressources
alimentaires nobles qui pourraient nettement améliorer l'état
nutritionnel des ruminants domestiques en zone Sahélienne.
Notre
objectif
n'est
pas de
faire
une
revue
bibliographique de leur valeur nutritive qui est bien connue
(RIVIERE, 1978; INRA, 1978; KEARL, 1983; RICHARD et al., 1989)
et leur aptitude à complémenter les rations des ovins ne fait
pas de doute.
Le
principal
facteur
qui
limite
l'utilisation
des
concentrés
dans
les
élevages
traditionnels
est
leur

7
accessibilité, la
majeure
partie de
ces
aliments
etant
exportés ou
faisant
l'objet
d'une
importante
spéculation
locale.
Ils ont egalement des problemes de détérioriation de
la qualite par une mauvaise conservation ou l'adjonction
frauduleuse de produits non alimentaires.
Leur
efficacité
zootechnique est limitée par une utilisation anarchique quand
ils sont localement disponibles
(FALL et al., 1993). Une
formation des éleveurs à l'utilisation des concentrés dans des
rations équilibrées ne se justifierait que par l'existence de
quantités significatives dans les zones de production.
L'etude in sacco de la cellulolyse et la protéolyse (FALL
et al., 1993) montre également le rôle du taux de concentrés
dans la
capacité
cellulolytique
des
microorganismes.
Des
rations h fort taux de concentrés défavorisent la digestion
des
composants
pariétaux
(ORSKOV,
1983)
qui
sont
les
principaux
constituants des
régimes des ruminant en zones
Soudano-Saheliennes.
II, INFLUENCE DES LIGNEUX SUR LA CROISSANCE DE JEUNES OVINS:
Pour étudier l'influence des ligneux sur la croissance de
jeunes ovins, des essais alimentaires d'une durée moyenne de
80 jours dont 15 jours d'adaptation ont été menés au LNERV de
Dakar de 1987 a 1991.
Les
ligneux
provenaient
des
zones
Soudanienne et
Sahélienne du Sénégal. Après récolte ils ont été séchés au
soleil.
Les animaux étaient des moutons de race Peul-Peul, âgés
d'un an en moyenne. Après déparasitage, ils étaient divisés en
lots de 12 chacun et mis en stabulation libre.
Les rations étaient distribuées le matin. Le ligneux et le
tourteau,
s'il y'a lieu Btaient offerts en premier lieu,
suivis de l'aliment de base constitué de paille de riz ou de
foin de brousse.
2 1. Influence de l'espéce ligneuse sur la croissance des
ovins:
L'influence de niveaux identiques de feuilles de Boscia
senegalensis et d'Aciansonia digitata (tableau 1, figure l), de
feuilles de Guiera senegalensis et de fruits de Faidherbia
albida (tableau 2, figure 2), puis de feuilles de Calotropis
procera et de Guiera senegalensis (tableau 3, figure 3) a

8
permis d'apprecier
l'influence de l'espèce ligneuse sur la
croissance de jeunes ovins.
Aux mêmes niveaux de complementation (300g/animal/jour),
les feuilles d'A. digitata ont été plus efficaces que celles
de B.
senegalensis
bien que ces deux ligneux aient des
compositions
chimiques
comparables. En
effet, la
valeur
nutritive des feuilles de Boscia est limitee par une faible
appétabilité.
Les fruits de F. albida (tableau 2) ou les feuilles de C.
procera (tableau 3) ont Bté plus efficaces que les feuilles de
G.senegalensis qui n'ont permis que de maintenir le poids des
moutons
comparativement
aux
autres
espèces
qui
ont
significativement améliore la croissance des animaux.
La réponse animale est donc differente en fonction des
espèces ligneuses. Les feuilles de C. procera ont été les plus
efficaces
alors que celles de G.
senegalensis
etaient de
mauvaise qualite. Les feuilles de B. senegalensis n'ayant pas
été consommées n'ont pas été classées. La classification selon
les performances animales recoupe celle selon la digestibilité
in vitro (FALL, 1991) et la dégradabilité in situ (KONE, 1987;
FALL, 1993). La composition chimique et notamment, la présence
de facteurs anti-nutritionnels (D'MELLO, 1992) determine aussi
les variations entre especes ligneuses.
2 2. Influence du taux de ligneux dans la ration sur la
croissance des ovins:
Le rôle du taux de ligneux dans la ration a éte étudie sur
les fruits de F. albida, les feuilles dfA. digitata et celles
de C. procera.
L'introduction d'A.albida aux niveaux de 1OOg et 200g
(tableau 4,
figure 4)
Par
animal et
par
jour a
significativement (P<O.O5) amélioré la croissance de jeunes
ovins
comparativement au
lot témoin qui n'a pas reçu de
ligneux.
Les niveaux 100 et 200g n'ont pas donné de gain de poids
significativement differents (PcO.05).
La même observation a
eté faite pour les feuilles d'A. digitata (tableau 5, figure
5). Par contre,
les niveaux 100 et 200g de feuilles de C.
procera (tableau 6, figure 6) ont ete significativement
(PXO.05)
differents.
Dans
cet
essai,
des
problèmes
pathologiques survenus au cours du deuxième mois ont provoque
une perte de poids de l'ensemble des lots. Ces pertes ont
cependant été plus prononcées dans le lot témoin. L'ingestion
volontaire a
également été plus importante pour les lots

9
recevant des
ligneux.
Ces
observations
illustrent l'effet
bénéfique de certaines especes ligneuses sur la croissance des
ovins.
Les fortes variations de la digestibilité des ligneux sont
bien connues
(FALL, 1991; KONE, 1987; FALL, 1993). Cette
diversite se répercute sur les performances des ovins.
La non valorisation du niveau 2OOg comparativement au
niveau 1OOg pourrait s'expliquer par des problèmes de non
additivité entre les ligneux et l'aliment de base
(FALL,
1993).
Ces problèmes,
se manifestant par une chute de la
digestibilite au delà d'un certain taux, ont pu retentir sur
les performances des animaux par un arrêt de la croissance ou
une perte de poids.
III. ASPECTS ECONOMIQUES DE L'UTILISATION DES LIGNEUX DANS LA
COKPLEHENTATION

DES OVINS:
Dans les systèmes d'élevage traditionnels des régions
Sahélo-Soudaniennes,
peu
d'espèces
ligneuses
sont
commercialisées.
Seules
les
gousses de
légumineuses,
Faidherbia aibida, Acacia raddiana et Bauhinia rufescens font
l'objet d'un negoce le long des principaux axes routiers ou
dans les marchés hebdomadaires au prix moyen de 50 CFA le kg.
Ces prix font l'objet d'une fluctuation et d'une speculation
importante
qui
rendent difficile l'estimation du côut de
l'alimentation des ovins par les ligneux.
Les feuilles de ligneux ne sont pas commercialisées au
Sénégal.
Elles sont prélevées sur les parcours naturels à
propriété commune par des troupeaux mobiles. Leur coût se
limite aux frais de ramassage ou d'émondage. Leur intégration
dans les rations des ovins peut donc minimiser les frais
d'engraissement.
Cette stratégie devraient être précisée par
la définition d'un mode optimal d'exploitation tenant compte
de la préservation de l'environnement.
Des recherches s'avèrent encore nécessaires pour mieux
connaître les filiéres commerciales des produits forestiers et
préciser le coût de l'alimentation des ovins par les ligneux.

1 0
CONCLUSION:
Les ligneux d'Afrique occidentale sont des compléments qui
sont a la portée de l'éleveur en zone de production ovine.
Leur utilisation est cependant limitée par une connaissance
incomplète de
leur
valeur
nutritive et un
manque
d'organisation de leurs circuits de commercialisation.
Les résultats des recherches sur l'utilisation des ligneux
dans l'alimentation des ruminants montrent l'importance des
recherches thématiques pour préciser la qualité du potentiel
alimentaire qu'ils representent.
Les
relations
phénologie et
composition
chimique
mériteraient d'être élucidées pour avoir un catalogue plus
complet des espèces peu toxique, a haute valeur nutritive et
identifier la période optimale de récolte pour la plupart des
espèces ligneuses d'Afrique Occidentale.
Le rôle des interactions digestives dans les variations de
la digestibilité du ligneux estimée par différence devrait
être précisé par des essais plus nombreux. On sait que les
relations entre le taux de ligneux et la digestibilité de la
ration varient en fonction de l'espèce ligneuse. Mais l'étude
de l'influence des autres composants de la ration permettrait
de proposer les formules alimentaires les plus efficaces.
Les aspects économiques qui entourent les filières de
production en agro-foresterie
mériteraient également d'être
étudiés.
BIBLIOGRAPHIE:
BEHGE P.,
1982.
Interactions
entre les
fourrages et les
aliments
concentrés.
Conséquences
sur la
prévision de
l'ingestibilité et de la digestibilité des rations mixtes et
sur la mesure de la digestibilité des aliments concentrés chez
le
ruminant.
These
Doct.
Univ.
Sci.
Tech du
Lansuedoc
Montnellier, 105~.
BWGE P.,
DULPHY J.P.,
1991.
Etude des interactions entre
fourrage et aliment concentré chez le mouton. II. Facteur de
variation de la digestibilité. Ann. Zootech., 40: 227-246.
BILLE J-C., 1980. Measuring the primary palatable production
of browse plants. In: H.N. Le Houer
Ed
Browse in Africa.
The current state of knowledoe. ILCA:":85-196.

11
BLAIR G-J., 1989. The diversity and potential value of shrubs
and tree fodders. In: C. Devendra Ed. Shrubs and tree fodders
for farm animals. Proc. workshop Denpasar, Indonesia: 2-11.
BREMAN H. et DE RIDDER N., 1991. Manuel sur les pâturages des
pays Saheliens. Karthala, ACCT, CABO DL0 eds. 485~.
CISSE, M.I., 1980a. The browse production of some trees of the
Sahel:
relationships between maximum foliage biomass and
various physical parameters. In: H.N. Le Houerou Ed. Browse in
Africa. The current state of knowledae. ILCA: 205-210.
CISSE, M-I., 1980b. Effects of various stripping regimes on
foliage production of
some
browse bushes of
the
Sudano
Sahelian zone. In: H.N. Le Houerou ed. Browse in Africa. The
current state of knowledae.
ILCA: 211-214.
DEVENDRA C., 1989.
The use of shrubs and tree fodders by
ruminants. In: C. Devendra Ed. Shrubs and tree fodders for
farm animals. Proc. workshop Denpasar, Indonesia: 42-60.
DICK0 W.S.
and SANGARE M.,
1984a.
Behaviour, intake and
liveweight gain of cattle under semi-sedentary management in
the arid zone of Mali. Communication personelle.
DICK0 M.S.
et SANGARE M., 1984b. Le comportement alimentaire
des ruminants domestiques en zone Sahélienne. In: Proc. IInd
Int, Range. Consr. Adelaïde Australie: 13-18.
D'HELLO J.P.F.,
1992.
Chemical constraints to the use of
tropical legumes in
animal
nutrition. Anim.
Feed
Sci.
Technol., 38: 237-261.
FALL S.T., 1993. Valeur nutritive des fourrages ligneux, leur
rôle dans la complémentation des fourrages pauvres des milieux
tropicaux. These Doct. Univ. Sces. Tech.
du Languedoc. ENSA
Montpellier France. 142~.
FALL S-T., CISSE M., RICHARD D. et DITAROH D., 1993. Projet
ltSystèmes
d'alimentation pour la production
intensive de
viande au Sénégal". Deuxième rapport. ISRA LNERV 028 / Res.
Al. 88p.
FELKKR, P., CLARK, P-R., OSBORN J. and CANNEL G.H., 1980.
Nitrogen cycling - Water use efficiency interactions in semi-
arid ecosystems in relation to management of tree legumes
(Prosopis). In: H N. Le Houer u Ed. Browse in Africa. The
current state of knowledcre. ILCA? 215-222.
HIERNAUX P., 1980. Inventory of the browse of bushes, trees
and shrubs in an area of the Sahel in Mali.
Methods and
initial results. In: H.N. Le Houerou ed
Browse in Africa. The
current state of knowledae. ILCA: 197-20.4.
INRA, 1989. Ruminant nutrition. Recommended allowances & Feed
tables. INRA John Jibbev Eurotext. 389p.

12
IVORY D-A., 1989.
Major characteristics, agronomie features
and nutritionnal value of shrubs and tree fodders. In: C.
Devendra Ed. Shrubs and tree fodders for farm animals. Proc.
workshop Denpasar, Indonesia: 22-38.
JAMES L.F., NIELSEN D.B. and PANTER K-E., 1992. Impacts of
poisonous plants on the livestock industry. J. Ranae Manaae.,
45: 3-8.
KAWAS M.
et FLORET C.,
1989.
Influence de l'intensité de
pâturage sur le cycle de vie des especes ligneuses d'une
garrigue du sud de la France. In: Acte du XVIe Conares Int.
Herbaaes, Nice, France: 1557-1558.
KEARL L-C., 1982. Nutrient requirements of ruminants in the
developping
countries.
Internationnal
Feedstuff
Institute
Publ.
Utah
Agriculture
Experiment
station.
Utah
State
University, Logan, UT. 381~
KONE A.R., 1987. Valeur nutritive des ligneux fourragers des
régions
Sahelienne et
Soudanienne
d'Afrique
occidentale.
Recherche
d'une
methode
simple
d'estimation de la
digestibilité et de la valeur azotee. Thèse Doct. 3e Cycle.
Univ. P.& M. Curie. Paris VI. 131 p.
KONE A-R.,
RICHARD D. et
GUERIN H.,
1989.
Teneur en
constituants parietaux
et en matières
azotees des ligneux
fourragers d'Afrique Occidentale. In: Acte du XVIe Conor, Int.
des Herbaaes: 947-948.
KROMANN R.P., 1973. The energy value of feeds as influenced by
associative
effects.
Proc.
1st
International
Croc Drvinq
Conuress. Oxford: 81-98.
BE. LEOD N-N.,
1974.
Plant tannins
Their
role
in forage
quality. Nutr. Abstr. Rev. 44: 803-815.
MEURRT H., 1989. Feuillages, fromages et flux ingérés. These
Doct. Fac. Sces. Auro. Gembloux. 229p.
HEURET H. et GUERIN H., 1991. Selection quality and quantity
of plants ingested by grazing animals. In:
Proc.
IVth Int.
Ranue. Conur. Svmnosium C 09 Montnellier, France: 5p.
NOLAN T.,
CONOLLY J., SALL C., GUILLON L.H., DIEYE K. and
GUERIN H., 1988. Mixed animal species in range grazing and
preservation. Final report Contract TSD / A / 412. 222~
ORSKOV E-R., 1983. Supplementation of low quality roughage
diet for optimal microbial and host animal nutrition. In: ~1
Shazlv et al. eds., Utilization of low uuality rouohaqes with
snecial
reference to develoninu countries.
Proc.
Workshop
Alexandria. March, 1983: 84-87.
REDDY W-R.,
1989.
Opportunities
for processing and using
shrubs and tree fodders. In: C. Devendra ed. Shrubs and tree

13
fodders for farm animals. Proc.
Workshop Denpasar Indonesia:
308-313.
RICHARD D., GUEXIN H.,
FALL S.T.,
1989 Feeds in the dry
tropics. In: R. JARRIGE Ed. Ruminants nutrition. Recommended
allowance and feed tables., INRA. France: 345-357.
RUTAGWENDA T., LECHNER-DOLL M., SCHWARTZ H-J., SCHULTKA W. and
VON ENGELHARDT W. 1990. Dietary preference and degradability
of forage on a
semiarid thornbush Savannah by
indigenous
ruminants, camels and donkeys. Anim. Feed Sci. Technol., 31:
179-192.
Ce travail a
été
conjointement
financé par
la Fondation
Internationale pour la Science (FIS Bourse No B/1107) et la
Communauté Economique Européenne (CEE conventions No SDT2 215
et TSF / A / 412).

Tableau 1 : Influence de _ &s& seJx.ga~ey%Si+,
et d' A dansonia
dQit&. sur la croissanck: de jeunes ovin%,
--
Durée = 67 jours
-----------------c
------------------------------------------
LOTI
LOT II
------------------------------
RATION g MB!animal /jour
Paille de riz
ad libitum
ad ,libitum
Tourteau d'arachide
140
lG0
B . senegalepsis
300
A . . à’igitata )
300
CONSOMMATION g MS/animal/jour
Paille de riz g/jour
337
307
Tourteau d'arachide I1
2'7
125
B; 3eheQalensis Ic -.-
II
. 2 -
A.. di
itata.

II
272
Tota9
Wjour
448f:104
704+67
g/kg P 0.75
51i: 12
76 f.6
EVOLUTION PONDERALE
Poids initial
kg
18.0
18.4
Poids final
kg
-
19.9
Gain moyen quotidien g
-
21.0
MB =
Matière brute
MS =
Matière séche
Figure 1
: Evolution pondérale des ovins
Tl
T2
T3
Dates de pes6es
] -c- 3 0 0 g A.digitata 1

Tableau i: Influence de fruits de Faidherbia albida ..et ‘de feuilles ~
de . . G.miera.s~pegal~n<~s: sur la croissance de jeunes ovins,
Durée = 88 jours
MIT1
LQT2
LOT3
-----------------------------------
RATION g.MBltête/jour
Paille ue riz
ad libitum
ad libitum
ad libitum
Tourteau d'arachide
100 100 100
FF.-ahida t
200
G.
senegzalensis
2
200
CONSOMMATION g, MS/tête/jour
Paille de riz
368 346
408
Tourteau d'arachide
93 93
118
F. albida
180 0 0
6 . senegaleisis
0
185 0
T o t a l g/j
639î38
611f66
526 f 64
g/kg P0.75
65& 4
67f 7
57i. 6
EVOLUTION PONDERALE
Poids initial
k g
1 8 . 4
18.1
18.5
Poids final
k g
2 3 . 1
20.8
21.0
Gain quotidien
moyen
g 39.1
22.5
20.8
M B
= Mat&e b r u t e
MS = Matière sèche
Figure 2 : Evolution pondérale des lots
24
223
E

'5u 22
l
l
1
1
Tl
T2
T 3
T 4
Date de pe&es
-II~- 2OOg A.albida
-+-- 2009 G.senegalensls
7

Tableau 3': Influence de feuilles de * @!OtrOpis pjYUYX7
et de
Guiera senegalensis
sur la croissance dè jeunes ovins.
Durée = 90 jours
-------------------------------------------------------------
LOT 1
LOT II
LOT III
-------------------------------------
RATION g MBlanimaJljour
Foin de brousse
ad libitum
ad libitum
ad libitum
Tourteau d'arqhide
100
100
100
l CJ. senegalensis _
150
C. procera
150
CONSOMHATION .g .MS/anima!/jour
Foin de brousse
745
756
800
Tourteau d'arachide
94
94
94
G . s e n e g a l e n s i s
110
C. procera
*
122
Total g/jour
839f: 49
959&83
1016t84
g/kg Po.75
8l;L
5
89* 5
91*5
EVOLUTION POND-
Poids initial kg
20.4
20.5
21
Poids final kg
24.0
26
28
Gainmoyen quotidien g
40
61
78
M B = Matière brute
M S
= Matière sèche
Figure 3 : Evolution pondérale des lots
20 '
I
I
l
I
,
TO
Tl
T2
T
3
T 4
Dates de pesées
-+- Témoin
+-- Guiera 1509
-+- C. procera 150g

Tableau ,,Q.,:Influence de fruits d':IF. c+idq .-sur la croissance
de jeunes ovins.
Durée = 90 jours
---w--e-
--------------------___________________I--------------
LOT1
LOT2
LOT3
Mmoin
---------------------------------------
RATION g l)lB/têteljow
Paille de riz
dd libitum
ad libitum
ad libitum
F. &lbîdq=-: fruits
0 100
200
Tourteau d'arachide
100 100 100
Poudre d'os
20 20 20
CONSOMMATION {g MS/tête/jour
Paille de riz
432
454
400 .
F. albidu c fruits
0
98
176
Tourteau d'arachide
90
90
90
Poudre d'os
17
17
17
Total g/tête/ 'PLI;
538f 40
671 f-45
681 f 46
SI / Kg p a
55f;
4
69&, 8
64;t
5
EVOLUTION F'ONDEBALE
Poids
entr6e kg
22.5
22.4
22.4
Poids sortie kg
20.4
24.6
24.4
Gain quotidien
moyen g -20
20.5
20.5
------------------------,,,,,,,,,,,,,,,,----------------------
M B = Matière brute
M S = Matière sèche

Figure 4 : Evolution pondérale des lots
2 5
19 ’
I
I
I
I
I
TO
T l
T2
T3
T 4
Date de pesées
--t- Temoin
-+- A.albida 1 OOg /i
++ A. albida 200 g/i

Tableau 5': Influence d'..,- Adatisogia digjf@g i sur la croissance de
jeunes ovins.
Durée = 49 jours
--------------------__c_________________----------------------
LOT1
LOT2
LOT3
----------------------------------
RATION ,g MBltêteljour
Paille de riz
ad libitum
ad libitum
ad libitum
Tourteau d'arachide
100 100 100
A duhzqvja digjtata
100 200 0
CONSOMMATION g MS./tête/jour
Paille de riz
399
425
417
Tourteau d'arachide
93
93
93
Adansonia’ digitata
88
176
\\
0
Total: g/jour
579& 40
694 f.41
510*34
g/kg P0.75
58i 4
66 * 4
54=t 5
EVOLUTION PONDEXALE
Poids initial
kg
21.7
23.0
20.5
Poids final
It
22.6
23.5
18.8
Gain quotidien
moyen

g/j
10
5.5
- 18.8
--------------------------------------------------------------
M B
= Matière brute
MS = Matière sèche
Figure 5 : Evolution pondérale des lots
2 4
1 7
I
i
1
I
Tl .
T2
T 3
T 4
Date de pesées
l -+-- 10 0 g Adansonia + 200 g Adansonia -+++- Témoin
I

I
Tableau 6: Influence de feuilles de :[~ylotr?oRis Erocera
sur la
croissance des ovins.
.'
Durée = 107 jours
------------------- -----------------------------------------
LOT 1
LOT II
LOT III
----------------------------------
RATION g-.MB/animal/jour
Foin de brousse
ad libitum
ad libitum
ad libitum
Tourteau d'arachide
100 100 100
CalotPopis proccra - - -
0
100
200
_
CONSOMMATION g MS/ankal/jour
Foin de brousse
451
446 419
Tourtoal? d'arachide
90 82 77
Calo.trop$ procqa, 2.
85 168
Total g/jour
541lz 81
613f81
664k76
g/kg Poo7!j
59k 8 65
3kc8 69
f
8
EVOLUTION PONDERALE
Poids initial
kg
18.7
18.6
18.7
Poids final
II
18.8
1 9 . 8
20.2
Gain moyen quotidien
g
1
9.8
19.3
-------------------------- -----------------------------------
M B = Matière brute
M S = Matière sèche
Figure 6 : Ev@ution pondérale des lots
2117/
oi
v 2 0 . 5

te
ô
-

VI 20
-t
1 8 . 5
TO
TI
T2
T3
T4
Date des pesées
l ---œ- Témoin
-+- 10 0 g Calotropis -+- 2009 Colotropis

Tableau 7: Influence des fruits de Samanea saman sur la
croissance des ovins.
Durée 48 jours
LOT 1
----------------c------m---mm---
RATION
Paille de riz
ad libitum
S. saman g MB*/animal/jour
300
Tourteau
II
210
CONSOMMATION
Paille de riz g MS**/animal/jour
351
S. saman
II
260
Tourteau
II
104
Total g/jour
715 * 93
g MS/kg PM***
76.4 i 9.8
EVOLUTION PONDERALE
Poids initial kg
19.0 f 3.0
Poids final kg
22.2 d 3.8
Gain moyen quotidien g/jour
67
___________--_-----_---------------------------------------
* MB matiere brute
z:*MS matiere seche
PM poids metabolique

f: gur@ 3
Influence des fru'i
.sar-nan
Sur la croissance des ovins
22.5 7
19
I
2
Date de pes6e

INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES AGRICOLES
LABORATOIRE NATIONAL
CENTRE
D’ELEVAGE ET DE RECHERCXFS
DERECHERCHE
VETERINAIRE
ZOOTECHNIQUES
B.P. 2057 - DAKAR - HANN
DE DAHRA
PRO JET D’ETUDE
DES PHOSPHATES NATURELS
DANS L’ALIMENTATION
DU BETAIL
PHASE 1 - Première période - Rapport définitif
P a r
Safiétou T. FALL, Mamadou DIOP,
Dominique FRIOT et NDiaga MBAYE
avec la collaboration technique
de Antoine SARR et Amangoné NDOYE
INSTITUT MONDIAL DU PHOSPHATE
ROUTE EL JADIDA x BD GRANDE CEINTURE
CASABLANCA - MAROC

SOMMAIRE
JNIRmoN
. . . . . . . . . ..“.............W..........H.............”..........“..... 2
MATERIEL,ETMEMoDE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . . . .
9
RESULTATS I!X DISCUSSIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13
..“.“.“.“.“.“.~.Y.Y.“.“.“.“.“.“.”.”.”.”.~.”.~.”.“.“..1 8

2
INTRODUCTION
1.1 - Le problème des carences minérales en milieu tropical
A côté de l’insuffisance en eau, énergie et protéines, la respon-
sabilité des carences minérales dans la faible productivité des rumi-
nants domestiques en milieu tropical est aujourd’hui bien connue.
La sous-nutrition minérale est la cause de troubles de la re-
production, d’infections diverses et de maladies osseuses, car-
diaques, nerveuses et cutanées avec des conséquences économiques
importantes .C’est pourquoi les rec.herches en alimentation minérale
ont intéressé les nutritionnistes dès le début du siècle. Selon
NIEKERK (1978), les premières études réalisées en Afrique du Sud
ont démontré que la cause première du botulisme est une carence
en phosphore (d’après CONRAD et al., 1985).
De nombreux travaux des années 60 et 70 font état de désé-
quilibres minéraux en Afrique et en Amérique du Sud (CALVET et
al., 1983, MTIMUNI et al., 1982).
Au Sénégal, l’hypothèse de polycarences en général et de ca-
rences en phosphore en particulier a été émise au début des années
60, suite à la mortalité causée par le botulisme ou maladie des fo-
rages qui sévissait sous une forme endémique dans la zone sahé-
lienne menaçant chaque année des centaines de milliers de rumi-
nants.
Le botulisme a explosé dans la principale zone d’élevage avec
l’avénement des forages. En apportant de l’eau en permanence pen-
dant toute l’année, ces forages n’ont certes pas totalement supprimé
le mode d’élevage transhumant (BARRAL et al., 1983), mais ont
beaucoup diminué l’amplitude des mouvements des troupeaux.
(CALVET, 1965). Le bétail descend ainsi de moins en moins vers le
Sud, ce qui limite son accès aux pâturages plus abondants et plus
variés. Cela entraîne une malnutrition et une dépravation du goût
avec phénomène de pica. L’animal ingère des substances non ali-
mentaires : du sable, des cailloux, des cadavres et surtout des os. Il
absorbe en même temps le germe responsable du botulisme : Clos -
tridium botulinum .
Concomitamment aux recherches sur les aspects patholo-
giques, des études biochimiques ont eté menées et CALVET a mis en
évidence une hypophosphorémie en 1965.

3
En précisant les carences minérales qui sévissaient dans le
ferlo, FRIOT et CALVET ont diagnostiqué en 197 1, une hypophos-
phorémie, une hypocalcémie et une cuprémie chez les bovins. Ces
polycarences causaient un déséquilibre nutritionnel très marqué en
saison sèche, et étaient responsables du pica et de l’ostéomalacie.
Les travaux de FRIOT en 1968 et 1969 ont mis en évidence la
pauvreté des eaux de forages profonds en phosphore. Ces eaux ne
peuvent pas être une source de phosphore supplémentaire suscep-
tible de suppléer de façon significative les fourrages pauvres dans
l’apport alimentaire en phosphore (Cartes 1 et 2).
Ce déséquilibre en phosphore est aggravé au nord du Ferlo où
nous sommes en présence d’eaux calciques qui créent un rapport
phosphocalcique peu propice à une bonne assimilation du calcium et
du phosphore chez les ruminants (CALVET et al., 1965).
Dans la malnutrition minérale qui frappe le bétail, les consé-
quences pathologiques graves qu’il entraîne font du déséquilibre
phosphocalcique l’une des déficiences les plus importantes. Il y a
cependant aussi, des carences en sodium, zinc et cuivre (CISSE,
1985) (cartes 3 et 4). Ces polycarences minérales ne permettent pas
une utilisation optimale du peu de matière sèche, d’énergie et de
protéines disponibles en zone sahélienne.
1.2
- Supplémentation m i n é r a l e d u b é t a i l a v e c l e s p h o s -
phates naturels ou d’autres compl6ments minéraux :
Travaux
antérieurs.
L’effet bénéfique de la supplémentation minérale sur la pro-
ductivité du troupeau, singuhèrement sur les paramètres de la re-
production en milieu tropical, a été rapporté par de nombreux au-
teurs (CONRAD et al., 1985);
Au Sénégal, la mise en évidence des carences minérales dans
la zone sahélienne a été suivie de plusieurs essais de supplémenta-
tion pour lutter contre le botulisme, améliorer l’état général du
cheptel et sa productivité.
Au centre de prévulgarisation de la supplémentation minérale
de Labgar, CALVET et coll. (1972) ont montré que l’apport quotidien
de petites quantités de phosphore (5 à 8 g) sous forme de Phos-
phate bicalcique pouvait réduire la perte de poids des bovins en
saison sèche. La supplémentation minérale a eu un effet comparable
à la supplémentation azotée, avec un effet hautement significatif
surtout chez les animaux âgés de pXus de dix ans. Cette expérience

&=7
‘.---____, ______.______ ..--. --- __...: v\\

t
%
.
.

.\\ *A,

..
. 2-- .

.
‘_
.
. . ..-*
. .

-..,
-.
-*.
L..
.::
----.

~.
‘i

,

>.


i
,’
,’
-,
:
,
:‘A
3 > aJ
\\J’

/Y-.
‘-
_.

Y.,

e.-Y.Y-d-I
-.
.-
*.
/
_’
. . .

-

-

--_-

.--.
L
\\
--_-
-

--------~
I-1

-
-___

\\


‘U
._
\\
._

4
qui a duré cinq mois a été écourtée à cause du déplacement des ef-
fectifs suivis.
.
Les expériences de supplémentation azotée de génisses Gobra
menées par DIALLO et coll. (1983) à Dahra ont mis en évidence l’ef-
fet limitant du tourteau d’arachide et d’un complément minéral à
base de phosphate bicalcique sur les pertes de poids en saison sè-
che. En saison humide, les animaux
les plus éprouvés ont eu une
croissance compensatrice plus importante. Au bout d’un an d’expé-
rience, le comportement pondéral, la fécondité et le poids à la nais-
sance n’ont pas été significativement influencés par la complé-
men tation minérale et azotée.
L’effet bénéfique de la supplémentation minérale sur la pro-
ductivité numérique et pondérale des bovins est indéniable. 11 y a
cependant des variations saisonnières.
En 1986, READ et ENGELS n’ont pas pu observer une influence
significative de la supplémentation phosphorée sur la prolificité des
brebis et le poids des agneaux à la naissance, bien que le diagnostic
biochimique de l’aphosphorose ait pu être établi (d’après GUERIN,
1988).
Par contre PLAYNE, 1969 a observé une influence positive de
la supplémentation minérale sur l’ingestion de stylosanthes par les
ovins; ce phénomène ne s’est pas reproduit avec l’ingestion d’une
graminée qui a la même teneur en phosphore mais est carencée en
soufre (d’après GUERIN, 1988).
La réponse animale varie donc en fonction de l’espèce, de la
saison et du mode de conduite de l’élevage. Le rôle du pâturage
(biomasse et composition floristique) et le comportement alimen-
taire des animaux (choix des espèces) est souvent déterminant.
Les irrégularités de la réponse animale observées au plan
zootechnique, n’enlèvent en rien la certitude de l’existence de poly-
carences minérales au Sahel. Ces déséquilibres ont été diagnostiqués
et la gravité des conséquences pathologiques et économiques im-
pose la nécessité de mener une supplémentation minérale adéquate.
Cette nécessité est aujourd’hui bien comprise au Sénégal et la de-
mande de compléments minéraux augmente sans cesse en avicul-
ture, dans les ateliers de production intensive de lait ou de viande
et en milieu extensif encadré.

Les compléments minéraux disponibles sont le phosphate bi-
calcique, le carbonate de calcium, la poudre d’os. Les fabricants d’a-
liments du bétail commercialisent des compléments minéraux et vi-
taminés pour la production intensive de lait, de viande et l’avi-
culture.
Ces compléments minéraux ne sont pas souvent disponibles en
quantités suffisantes et sont d’un coût prohibitif. Cela limite forte-
ment leur accès et les possibilités de vulgarisation chez l’éleveur
traditionnel.
Les pays producteurs de phosphates naturels gagneraient à les
utiliser dans la supplémentation minérale du bétail. Ils coûtent au
moins dix fois moins chers que les compléments minéraux usuels.
Ils ont cependant l’inconvénient d’être peu assimilables, d’avoir un
rapport phosphocalcique pas toujours optimal et surtout une forte
teneur de fluor selon les normes disponibles.
L’enjeu économique justifie cependant les travaux de recher-
che pour déterminer les conditions d’utilisation des phosphates na-
turels en alimentation animale.
Aux Etats-Unis, les premiers essais de supplémentation miné-
rale de porcs à l’engrais avec les phosphates naturels datent de
1908 (VELU, 1933). Les phosphates avaient été jugés moins perfor-
mants que la poudre d’os, les pierres de calcaire broyées ou les
autres sels. Ils avaient même créé des troubles digestifs chez les gé-
nisses.
Après avoir utilisé les phosphates du Maroc comme ration mi-
nérale d’appoint VELU (1933) conclut qu’ils étaient dangereux de
les distribuer aux animaux et qu’il fallait les rejeter.
Selon CHAPMAN (1955), le mélange phosphate naturel + argile
provoque une chute des performances avec des anomalies osseuses
chez le porc.
Tous ces auteurs n’ont pas donné de détails sur la composition
des phosphates utilisés, les quantités distribuées et la durée de la
supplémentation.
Le phosphore ferro-alumino-calcique (ou polyfos) produit par
la Société d’Etude et d’Application des minerais de Thiès (SMT), ac-
tuelle Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Thiès (CSPT) est u-
tilisé dans les pays d’Europe depuis 1958 (LERMAN et a1.,1956). Au

6
début des années 60, plusieurs essais ont été effectués sur le poly-
fos par la SMT (1, 2, 3, 4, 5, 16).
En 1976, LERMAN et collaborateurs l’ont distribué à des tau-
rillons et des porcs. Ils ont obtenu une parfaite tolérance du produit
et des gains de poids satisfaisants. Aucune différence n’a été obser-
vée entre les lots recevant le polyphos et ceux supplémentés avec le
phosphate bicalcique. Ils ont conclu que le remplacement du phos-
phate bicalcique par le polyphos était très avantageux (14).
Des résultats analogues avaient été rapportés par la SMT en
1967 avec l’utilisation du polyfos chez la vache laitière et le porc à
l’engrais. Dans les conditions où un niveau de production élevé de-
vait être assuré alors que le déficit en phosphore de la ration de ba-
se était manifeste, le polyfos a contribué à assurer les mêmes per-
formances que le phosphate bicalcique. Des signes d’intoxication au
fluor ou de présence de ce dernier en quantité importante dans le
lait n’ont pas été évoqués (16).
En aviculture, le polyfos distribué à des poulets, de chair et
des pondeuses s’est révélé aussi performant que le phosphate bical-
cique.
L’ensemble de ces essais a servi de base aux normes d’utili-
sation publiées par la SMT (4) cf. tableau 1.
T a b l e a u 1 - Normes d’utilisation du polyfos
Taux d’incorporation du polyfos
~100 MS
Bovins
Porcins
volaille
Aliment complet
1
1.5
3.5
.Aliments complémentaires
2
5
Composés minéraux
30
4 5
60
D’après SMT (4)
Au centre de prévulgarisation de la supplémentation minérale
de Labgar, CALVET et coll. (1972) ont mis en évidence une supé-
riorité significative du phosphate bicalcique comparé au polyfos.
Sans créer de lésions de fluorose, le polyfos avait cependant limité
les pertes de poids des zébus supplémentés pendant cinq mois de
traitement (6).
a

7
En 1979, SERRES et BERTAUDIERE ont supplémenté des zébus
arabes au Tchad avec le phosphate naturel du Togo. Chaque zébu
recevait 50 g de phosphate. Ces phosphates titraient environ 3 p
100 de fluor. Ils observèrent des signes de fluoroses au bout de
trois mois. Après trois mois d’arrêt et régression des lésions de fluo-
rose (exostose, coloration des dents et boiteries) ils reprirent la dis-
tribution pendant 3 mois, puis 9 mois d’arrêt et enfin trois mois de
traitement.
Les signes d’exostose très marqués en fin de distri-
bution ont regressé pendant les périodes de repos au cours des-
quelles il y a élimination du fluor par voie urinaire.
Au cours de l’essai 20 pour cent des dents ont été lésées. La
teneur en fluor des maxillaires a varié de 630 (témoins) à 8 000
ppm (animaux supplémentés en fin d’essai). La teneur en fluor des
os a atteint le maximum en fin de deuxième période de distribution:
12 900 ppm. Ce qui de loin est supérieur à la norme de 3 000 à
4 000 ppm considérée comme compatible avec la structure normale
de l’os. A l’issue de ces travaux SERRES et BERTAUDIERE recomman-
dèrent la distribution de 30 g de polyphos par animal et par jour
pendant deux périodes de deux mois chacune au cours de l’année
(20
En 1985, la supplémentation énergétique, azotée et minérale
d e g é n i s s e s G o b r a a é t é e f f e c t u é e a v e c d e s b l o c s mélasse-urée-
minéraux au CRZ de Dahra (DIALLO et coll., 1985). Ces blocs conte-
n a i e n t e n o u t r e d u s o n d e b l é e t d u c h l o r u r e d e s o d i u m . L e s
minéraux étaient représentés par 18 p 100 de phosphate de Matam
( l o t l), 12,5 ~100 d e p h o s p h a t e d e T h i è s ( l o t 2 ) e t 12,5 p 1 0 0 d e
phosphate de Taïba (lot 3). Le lot 4 (témoin) n’avait pas reçu de
blocs. Ces blocs ont été consommés en moyenne à raison de 300 g
par animal et par jour soit 54 g de phosphate de Matam, 37 g de
phosphate de Thiès et 37 g de phosphate de Taïba.
Les apports en phosphore ont été respectivement de 4, 5 et
5.4 par animal respectivement pour les lots 1, 2 et 3.
Le lot témoin n’ayant pas reçu de blocs, il a été difficile de voir
l’influence spécifique des phosphates sur la productivité du trou-
peau. Cependant, au bout de cinq mois d’expérimentation aucun si-
gne de fluorose n’a été observé.
Ce travail a été poursuivi par NDIAYE en 1985 à Dahra. 50 g
de phosphate de Taïba et de Thiès ont été distribués à deux lots de
taurillons Gobra, comparés à un lot témoin qui n’a pas reçu de phos-
phate. Les animaux ont été nourris sur pâturage naturel avec de

8
l’eau à volonté. L’apport en phosphore était de 7 g par animal par
jour.
De février à juin 1985, ces expériences ont permis d’observer
une augmentation de la fluorémie et de la phosphorémie qui ont
baissé dès l’arrêt du traitement. Ces paramètres ont été plus élevés
dans le lot phosphate de Taïba où on a observé quelques lésions de
fluoroses dentaires qui ont progressivement régressé à l’arrêt de la
distribution de phosphates.
A l’issue de ces travaux NDIAYE recommandait la distribution
de 50 g de phosphates de Taïba pendant quatre mois à partir du
mois de février suivi d’une période d’arrêt pendant l’hivernage et le
début de la saison sèche froide pour éliminer l’excès de fluor.
Les expériences de DIALLO et coll. (1985) puis NDIAYE (1985)
permettent de préconiser une dose plus importante et un temps de
distribution plus long que ce qui avait été recommandé par SERRES
et BERTAUDIERE, 1979 pour des types de phosphate comparables
(ceux du Togo et de Taïba).
Ce bref compte-rendu d’essais préliminaires montre qu’il est
possible d’utiliser les phosphates naturels dans l’alimentation des
bovins, ovins, porcins et volailles.
Au rejet systématique du début du siècle (VELU, 1933), CHAP-
MAN,1955) ont succédé des recommandations sur l’utilisation res-
trictive des phosphates naturels (SMT1967, CALVET et al.1972, SER-
RES et BERTAUDIERE 1979, DIALLO et coll. 1985, NDIAYE, 1985).
Les travaux de recherches doivent cependant être poursuivis
pour comparer les différents types de phosphates et préciser le
mode de distribution.
1.3 - O b j e c t i f d u p r o j e t
A v e c l ’ a p p u i f i n a n c i e r d e I’IMPHOS+ l e p r o j e t d ’ é t u d e d e s
phosphates naturels dans l’alimentation du bétail a démarré ses tra-
vaux le 7 juin 1987.
En collaboration avec I’EISMV et le CRZ de Dahra, nous devions :
1”) - déterminer la dose optimale de Phosphate naturel à dis-
tribuer au zébu Gobra,
+ Institut Mondial du Phosphate. Casablanca, MAROC.

9
2”) - étudier le mode et la périodicité de distribution les plus
appropriés ,
3”) - étudier l’influence des phosphates naturels (Taïba et
Thiès) sur le comportement pondéra1 de taurillons Gobra, et
évaluer les risques de toxicité.
4O) - faire un bilan économique de la supplémentation miné-
rale avec les phosphates naturels en comparaison avec la pou-
dre d’os.
Ces travaux doivent nous permettre de formuler des recom-
mandations sur l’utilisation des phosphates naturels dans la complé-
mentation minérale des bovins.
Après une vue synoptique de travaux préliminaires, le pré-
sent rapport a pour but de décrire le protocole expérimental et de
discuter les premiers résultats obtenus après un an d’expérience
II - MATERIEL ET METHODE
II.1 - Le site expérimental
Les expériences se sont déroulées au CRZ de Dahra situé au
nord-est du Ferlo, la principale zone d’élevage au Sénégal (cf. carte
5). C’est une zone sahélienne typique avec une longue saison sèche
(9 à 10 mois) et une courte saison humide (2 à 3 mois).
De 1934 à 1981,1a pluviométrie a été en moyenne de 476.8 +
41.6 mm (BARRAL et a1.,1983) dans la région de Dahra.
Les sols du Ferlo sont pauvres en éléments nutritifs, en miné-
raux en particulier (CALVET, 1965). Sableux au nord-ouest ou cui-
rassés au sud, ils sont sans cesse agressés par la sécheresse, le pié-
tinement aux abords des forages et l’érosion éolienne ou hydrique.
(VALENTIN, 1983).
DU point de vue ressource en eau, il y a les mares temporaires,
à durée de vie très courte pendant la période hivernale et post-
hivernale, les puits traditionnels peu profonds, et surtout les forages
profonds qui abreuvent Ies troupeaux pendant la majeure partie de
l’année. Distants en moyenne de 25 kms l’un de l’autre, ces forages
ont atténué les mouvements de transhumance sans les supprimer
(Barra1 et al. 1983). Les eaux de forages profonds sont pauvres en
minéraux. (FRIOT, 1969).

CARTE 5
ZONE DU FERLO

10
La végétation est variable en quantité et en qualité en fonc-
tion de la saison et de l’année. Le tapis herbacé est très fourni en
saison humide avec un fourrage d’excellente qualité pouvant donner
des gains de poids supérieurs au kilo chez les bovins. La dégra-
dation post-hivernale des parcours naturels est rapide. A une chute
de biomasse importante s’associe une baisse de qualité. Le fourrage
qui titrait 0.45 UF en saison humide tombe à 0.15 UF et 0 gramme
de MAD en saison sèche et ne peut pas satisfaire les besoins d’en-
tretien du cheptel (CALVET et al., 1965). La végétation ligneuse joue
en ce moment un rôle important et feuilles et fruits apportent un
supplément en minéraux, proteines et carotènes.
Un environnement globalement difficile explique la faiblesse
d e l a p r o d u c t i v i t é d u b é t a i l . L’arnélioration des paramètres zoo-
techniques en milieu traditionnel (cf. tableau 2) passe par une meil-
leure connaissance des parcours naturels et une supplémentation a-
déquate du cheptel.
Tableau 2 : Paramètres zootechniques des bovins dans la
région Nord du Ferlo
Pourcentage de mâle dans le troupeau
2 5 - 3 2 ~100
Mortalité des mâles entre O-5 ans
1 5 p100
Mortalité des mâles entre 0 et 1 ans
1 0 p100
Taux d’avortement
0 5 p100
Femelles gestantes de moins de 5 ans
0 2 p100
Femelles gestantes de 5 à 9 ans
6 0 ~100
Femelles gestantes de plus de 9 ans
3 8 p100
Taux de vente des mâles : (entre 1 et 2 ans
1 3 p100
sous encadrement
(entre 2 et 3 ans
7 7 p100
(après 3 ans
1 0 p100
Taux de vente des femelles
entre 0 et 2 ans
0
entre 2 et 3 ans
7 p100
entre 3 et 7 ans
4 p100
plus de 7 ans
20 p 100
Poids à la naissance
20 kg r 2 kg
gmp O-200 j
270 g t 20 g/j
Age à la première mise bas
4 ans 6 mois
+ 2 mois
Taux de fécondité
53 p 100
Taux de stérilité global
40 p 100
D’après PLANCHENAULT et al. in : BARRAL et al. 1983


TatiLan Gob&a
Y

11
II.2
- L e p l a n e x p é r i m e n t a l
1 - L e s animaux
78 taurillons agés de 1 à 2 ans d’un poids moyen de 140 kg
ont été déparasités, numérotés, vaccinés contre la peste bovine, la
péripneumonie contagieuse bovine et le botulisme, puis divisés en 6
lots de 13 chacun.
2
- Alimentation des animaux
Les animaux ont reçu un régime alimentaire uniquement basé
sur le pâturage naturel de la parcelle A du CRZ de Dahra d’une su-
perficie de 429 ha (cf. plan du CRZ). Le tapis herbacé était composé
en majorité de zornia
glochidiata qui représentait 60 ~100 de la
biomasse+.
Les arbres fourragers ont été dominés par Balanites ae-
gyptiaca. Nous avons noté aussi la présence d’Acacia nilotica, Aca-
cia tortilis, Acacia senegal
et une grande variété d’arbustes fourra-
gers comme Guiera senegalensis .
La biomasse mesurée en novembre 1987 a été de 1 250 kg à
l’hectare+.
Les animaux ont séjourné dans la parcelle 24 h sur 24. L’a-
breuvoir de la parcelle leur a permis de boire une à deux fois par
jour.
Le complément minéral a été distribué le matin entre 9 etl2h
selon le plan expérimental décrit au tableau 3. Une distribution di-
recte, sans contention, après attache au piquet a été tentée. Le taux
de consommation volontaire de phosphate a été mesuré. Pour favo-
riser l’ingestion des phosphates, l’équivalent d’une cuillérée à soupe
de mélasse diluée a été ajouté à la dose quotidienne.
La distribution du phosphate s’est faite dans des récipients in-
dividuels.
II.3 -
Mesures effectuées
2.3.1 - C o n s o m m a t i o n d e p h o s p h a t e
Le numéro des animaux qui ont consommé le complément mi-
néral est noté tous les jours.
+ D’aprCs Ic Scrvicc d’Agrostologic du CRZ de Dahra



Tableau 3 : DISTRIBUTION DU COMPLEMENT MINERAL
l
Lot
1
II
III
I v
v
:
V I
Témoin
Complément minéral
Phosphate de Taïba
Phosphate de Taiba
Phosphate de Thiès
Phosphate de Thiès
Poudre d’os i
0
Dose quotidienne
- ~- ..~_
Mode de distribution
Continu
Discontinu
Continu
Continu
Continu
0
(1 mois sur deux)
/
I
-.~
N
1 3
1 3
1 3
1 3
13
I
12(1)
,
//
(1) Un taurillon a été retiré du lot par suite d’une rétivité excessive ayant conduit à une blessure à l’onglon lors de la triple pesée de démarrage.

Examen c&htique
- .
-. .._ ._ I_
Examen den de.na

PaLpaA.iun d e h &2h


12
2.3.2 - Collecte du berger et prélèvement des eaux
Un échantillonnage représentatif du fourrage ingéré est men-
suellement effectué par la technique de “la collecte du berger”. Le
berger suit le troupeau et effectue un prélèvement manuel du four-
rage aux points d’ingestion ; pendant une demi-heure plusieurs ani-
maux sont suivis. Les eaux de forage ont été prélevées. Ces échan-
tillons étaient destinés à l’analyse chimique.
2.3.3 - Examen clinique des troupeaux
Le but était de détecter précocement les signes éventuels d’in-
toxication au fluor. L’examen clinique mensuel du troupeau a porté
sur l’état général,
l’appareil osseux (par palpation-pression des
maxillaires, des côtes et des métatarsiens pour détecter préco-
cement des excroissances osseuses), et l’appareil bucco-dentaire à la
recherche d’une coloration brune noirâtre et d’une érosion des
dents.
2.3.4 - Le suivi pondéra1
Après une triple pesée de démarrage et pour suivre l’évo-
lution pondérale des différents lots, les animaux ont été pesés deux
jours consécutifs, tous les mois, le matin à jeun.
2.3.5 - Les analyses chimiques
La valeur chimique des eaux du forage et des phosphates a été
étudiée.au LNERV.
Le calcium, le phosphore, le cuivre, le zinc, le magnésium et le
fer des eaux ont été déterminés par spectrophotométrie d’absorp-
tion atomique; le fluor a été analysé par polarographie.
Les analyses chimiques des échantillons de fourrage ont porté
sur la matière sèche par dessication à l’étuve à 80” pendant 18
heures, les cendres par calcination au four à 500” pendant 24
heures, les matières protéiques brutes par la technique de Kjeldahl,
les fibres par les techniques de Van Soest, la cellulose brute par la
méthode de Weende, le calcium et le phosphore par calorimétrie, les
oligoéléments par spectrophotométrie d’absorption atomique.
Sur les différents types de phosphate testés, ont été déter-
minés : la solubilité à l’acide citrique 2 ~100, la teneur en calcium et
phosphore par calorimétrie,
l e s ol.igo-éléments p a r spectrophoto-
métrie d’absorption atomique et le fluor par polarographie.

Tableau 4 : COMPOSITION CHIMIQUE DE LA POUDRE D’OS
LNERV 1986 (1)
Minéral p 100
Farine d’os
Farine d’os
de machoire
de cornillon
- - - - _ -
Calcium
17.6
17.9
Phosphore
9.8
11.4
Magnésium
2.18
Fluor
Silice
1.6
0.5
Rapport Ca/p
1.7
1.5
Disponibilité
biologique
Haute
(1) LNERV : Laboratoire National de YElevage et de Recherche Vétérinaire

13
A l’EISMV, les teneurs du plasma en calcium, phosphore, fluor
et autres électrolytes ont été mesurées. Ce volet expérimental fera
l’objet d’un rapport de I’EISMV.
III - RESULTATS ET DISCUSSION
3.1 - Les compléments minéraux
3.1.1 - Caractéristiques chimiques (tableaux 4,5,6 et 7)
3.1.1.1
- Les phosphates
En dépit d’une certaine variation des teneurs en minéraux en
fonction de la source d’information, les phosphates de Taïba, Thiès
et Matam sont une source potentielle de macro et oligo-éléments.
Le phosphate de Taïba a une solubilité citrique moyenne. Son
rapport phosphocalcique est compatible avec une bonne absorption
de ces éléments dans l’organisme. Il est cependant pénalisé par une
teneur en fluor importante. Les doses quotidiennes distribuées aux
lots 1 et 2 apportent plus du double du niveau critique (100 ppm)
de fluor accepté chez les bovins. Ce fluor est cependant sous forme
de fluorure calcique peu assimilable et moins soluble que le fluo-
rure de sodium ; ce qui atténue sans doute la toxicité du phosphate
de Taïba.
Le phosphate de Thiès est moins riche en fluor que le phos-
phate de Taïba. Le taux élevé d’alumine déprime en plus l’absorp-
tion du fluor. C’est le phosphate le plus intéressant de par sa teneur
en fluor. Il est cependant défavorisé par une solubilité citrique très
mauvaise. Selon GUEGUEN (1961), 20 pour cent seulement de ce
phosphate serait digestible.
Cale um et phosphore sont dans des proportions déséquili-
brées peu propice à une bonne fixation de ces éléments par l’orga-
nisme.
Le 1 hosphate de Thiès constitue une source de fer non négli-
geable.
3.1.1.2 - La poudre d’os
La poudre d’os est très assimilable. Son rapport phospho-
calcique est très correct. Comme tous les tissus, elle a une faible te-
neur en fluor qui n’engendre pas un état pathologique. C’est un
complément minéral de choix dont la comparaison avec les phos-
phates a pour but d’apprécier leur qualité.

Tableau 4 : COMPOSITION CHIMIQUE DE LA POUDRE D’OS
L N E R V 1986 (1)
Minéral p 100
Farine d’os
Farine d’os
de machoire
de cornillons
Calcium
1 7 . 6
1 7 . 9
Phosphore
9 . 8
1 1 . 4
Magnésium
2.18
Fluor
Silice
1 . 6
0.5
-
Rapport Ca/p
1 . 7
1 . 5
Disponibilité
biologique
Haute
(1) LNERV : Laboratoire National de YElevage et de Recherche Vétérinaire

Tableau 5 : COMPOSITION CHIMIQUE DES PHOSPHATES DE TAIBA
Minéral 100
p
CSPT 1980
(1)
Calcium
3 6
Phosphore
15.8
Fluor
3.7
Magnésium
0.01
Aluminium
0.56
Silice
2.66
Fer
0.37
Manganèse
0.0309
CdP
2.20
Solubilité à l’aci-
4 5
de citrique 2plOO
Disponibilité
biologique
Intermédiaire (2)
(1) Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taiba - Sénégal
(2) D’après Conrad et al. 1985

Tableau 6 : COMPOSITION CHIMIQUE DES PHOSPHATES DE THIES
Minéral p 100
SSPT (1)
Calcium
6.4
Phosphore
12.8
Fluor
0.80
Magnésium
Aluxninium
16.1
Fer
7
CdP
0.50
Solubilité à l’acide
citrique 2~100
3 2
CuD
2 0
Disponibilité bio-
logique
Intermkdiaire (2)
(1) Société Sénégalaise des phosphates de Thiès
(2) D’après Conrad 1985

14
3.1.2
- Ingestibilité
des compléments minéraux
Le tableau 8 décrit l’évolution des consommations des phos-
phates et de la poudre d’os.
Après une période d’adaptation de 15 jours environ, tous les
suppléments minéraux ont été bien appétés de juin à juillet 1987.
Dès la tombée des premières pluies, les phosphates et la poudre d’os
ont été refusés par la majorité des animaux. Les distributions ont
été arrêtés d’août à octobre 1987.
A la reprise de la supplémentation en novembre, une réa-
daptation a été faite. Les lots 3, 4 et 5 ont bien accepté le phosphate
de Thiès (pour les deux premiers) et la poudre d’os (pour le der-
nier). Dans les‘lots 1 et 2, au contraire, la consommation de phos-
phate de Taïba n’a pas été régulière et complète pour tous les ani-
maux. Actuellement, la moitié des animaux, seulement des lots 1 et
2 acceptent le phosphate de Taïba.
Pour les animaux réticents, divers condiments ont été testés
en petites quantités : son de mil, graine de coton, sorgho broyé, sel
marin. Ces tests d’appétabilité continuent actuellement pour iden-
tifier le condiment optimal qui augmente le mieux l’appétabilité des
phosphates et favorise la consommation volontaire, plus simple et
moins coûteux en main d’œuvre que la distribution individuelle par
bouteille appliquée par SERRES et BERTAUDIERE.
3.2 - Le fourrage ingéré
La valeur chimique du fourrage ingéré figure au tableau 9. Le
fourrage a une très bonne qualité aux mois de juillet, août et sep-
tembre. Sa qualité évolue rapidement avec une chutte des teneurs
en protéines, calcium et phosphore. Il y a des pertes de poids sé-
vères en saison sèche.
La bonne qualité du fourrage en saison de pluie ne devrait pas
empêcher une supplémentation adéquate en phosphore car les pro-
ductions mesurées (plus d’l kilo de gain de poids par jour) créent
des besoins supérieurs à la teneur en phosphore du régime. L’ani-
mal puise en faite dans ses réserves osseuses ce qui le rend moins
apte à affronter la période de soudure.
3.3 - L’eau du forage de Dahra
Une teneur en fluor de 0,00013 ~100 a été trouvée (cf. ta-
bleau 12). En 1965, les eaux de forages autour de Linguère avaient

Tableau 8 : EVOLUTION DE LA CONSOMMATION DE COMPLEMENT
MINERAL, p.100
Lots T
--~
P 11 1 du lot
Périodes
1
II
III
Iv
V
12/6 - 517
987
8Ort. 16
72+22
81 rt 15
71 -t 17
71 k21
6l7 - 29l7 1987
96+6
0
99f2
95+6
90+5
3/11 - 4/12 1987
54* 17
51 i- 17
84+ 10
86If: 11
92k8
5/12 - 31/12 1987
49f 18
43k 12
86k6
94+8
93f2
l/l - 22/1 ,988
45k 11
0
86f2
87f7
9 2 f 0
22/1- 17/2 1988
45 + 12
4OflO
89rt4
95f5
93f3
18/2 - 14/3 1988
58f 11
0
83zt7
87 3112
91 k4
Consommation
61 f 18
51 f 12
871:5
88 f 8
moyenne
89 rk7

Tableau 9 : VALEUR CHIMIQUE DU FOURRAGE INGERE
Composition
g/kg MS
chimique
-
-
-~ -
Matières
Insoluble
Matière or-
azotées
Cellulose
chlorhy-
Calcium Phosphore
Dates de récoltes ganique
totales
brute
drique
Juin 1987
8 8 9
100
7.69
1.21
Juillet 1987
897
1 8 6
353
66
7.44
Août 1987
820
200
1 0 5
8.66
2.75
Septembre 1987 9 2 8
151
3 1 8
18
6.91
1.10
Octobre 1987
9 2 7
115
360
1 3
6.75
1.50
Novembre 1987 931
1 2 2
374
1 4
5.42
1.75
l
Décembre 1987 9 3 6
8 2
404
2 1
5.51
1.08
Janvier 1988
9 3 2
8 9
1 8
7.2
0.97
Février 1988
9 6 6
82
454
0
4.04
0.76
Mars 1988
9 4 7
80
1 5
4.82
0.59
N.B. : Les analyses compl&mentaires de rnin&aux sont en cours.

Tableau 10 : Estimation des apports quotidiens en calcium, phosphore et fluor en Mars 1988 *
1
II
III
IV
V
V I
CaP
F
CaP
F
Ca P F
Ca P F
Ca P F
CaP
F
g
g
PPm g g
PPm g g
PPm g g
PPm
g
g
PPm g g
PPm
Fourrage
3 1
3 . 8
-
3 1
3 . 8
-
3 0
3 . 7
-
3 1
3 . 8
-
3 1
3 . 8
-
3 2
3 . 9
-
Complément
minéral
1 8
7.9
285
1 8
7.9
289
3 . 2
6 . 4
6 3
6.4
1 2 . 8 1 2 5
1 1 . 5 6 . 9
2 0
-
-
-
Total
4 9
1 2
285
4 9
1 2
289
3 3
1 0
6 3
3 7
1 7
1 2 5
4 3
11
2 0
3 2
3 . 9
-
Normes
(DIRA, 1985
1 6 - 2 6 1 2 - 1 6
3 0
1 6 - 2 6 1 2 - 1 6
3 0
1 6 - 2 6 1 2 - 1 6
3 0
16-26 1 2 - 1 6
3 0
1 6 - 2 6 1 2 - 1 6 3 0
1 6 - 2 6 1 2 - 1 6 3 0
NRC, 1976
Seud&ique
-
-
1 0 0
-
-
1 0 0
-
-
1 0 0
-
-
1 0 0
-
-
1 0 0
-
-
1 0 0
Poids moyen des
lots en Mars 1988
259
255
252.7
257.8
260.5
263.9
(en kg)
Ingestion des
taurillons
6 . 5
6.4
6 . 3
6.4
6 . 5
6 . 6
kg/jour
* à partir de l’ingestibilité du fourrage (2.5 kg matière sèche par 100 kg poids vif), de sa teneur moyenne en minéraux et de la teneur
des phosphates en minéraux

Tableau 11 : DIAGNOSTIC DES CARENCES OU TOXICITES MINERALES SPECIFIQUES CHEZ LES RUMINANTS
-
Besoin de l’animal
Niveau critique
Elément
Vache laitière (e)
Bœuf de boucherie (f)
Mouton
Tissu
bb,c,d,)
Carence
Calcium, %
0.54
0.18-0.53
0.21-0.52
Magnésium %
0.20
0.05-0.25
0.04-0.08
1-2 mg/100 ml
E-T
2-10 mg/loOml
Phosphore %
0.38
0.18-0.37
0.16-0.37
os (dégraissé)
11.5 %
Cendre d’os
17.6 %
Plasma
4.5 mg/100 ml
Potassium, %
0.80
0.5-0.7
0.50
---
-
-
-
-
Sodium, %
0.18
0.06-0.10
0.04-0.10
Salive
NO-2OOmghnl
Souffre, %
0.20
0.08-0.15
0.14-0.26
- - -
- - - -
Cobalt, ppm
0.10
0.07-O. 1
0 . 1
Foie
0.05-0.07 ppn
Cuivre, ppm
1 0
4-10
5.0
Foie
25-75 ppm
t!aum
0.65 pgM
Iode, ppm
0.50
0.2-2.0
0.1-0.8
Lait
300 Idi=
Fer, ppm
5 0
2 0
30-50
p$$J~
10 g/loo ml
13-15 % de saturation
Manganèse, p p m
4 0
2 0
20-40
Foie
6ppn
Sélénium, ppm
0 . 1
0 . 1
0 . 1
Foie
0.25 p
stlum
Poil ou laine
o:E g?
Zinc, ppm
4 0
20-40
35-50
sémm
0.6-0.8 pghnl
Toxicité
Cuivre, ppm
8 0
1 1 5
8 - 2 5
Foie
7mFF
Fluor, ppm
3 0
30-100 g
60-200
o s
4.500-5.500 ppn
Manganèse
1 0 0 0
1 5 0
- - -
Poil
70 Fw
Molybdène, ppm
6
6
5-20
Foie
4ppn
Sélénium, ppm
5
5
> 2.0
Foie
5-15 pp
Zinc, ppm
500
500
1 0 0 0
- - -
- - -
a Selon Conrad et al. 1985, d’Après McDowell(l976); Mtimuni (1982); McDowell et al. (1983).
b Valeurs basé& sur la mathière sèche.
c Les analyses non-minérales constituent des techniques de diagnostic valables pour les éléments suivants : cobalt (vitamines Bl2),
iode (thyroxine libre), cuivre (c&uplasmine)
et sélénium (péroxydase de glutathione).
d Les concentrations suivantes des minéraux dans le sol suggèrent l’état de carence: calcium (0.35 méq/lOO g). potassium (0,15 méq/lOO g),
magnésium (0,07 méq/lOO g). phosphore (10 ppm), cobalt (0,l ppm), cuivre (0.6 pprn), manganèse (19 ppm) et zinc (2 ppm).
e Recommandations pour les vaches laitières (500 kg) produisant 17-23 kg de lait par jour (NRC!. 1978).
f Recommandations pour les boeufs en croissance et à l’engrais et pour les génisses (NRC, 1976).
g NRC (1980).

Tableau 12 : COMPOSITION CHIMIQUE DES EAUX DE FORAGE
DE DAHRA
T
Teneur en minéraux
1
Limite supérieure tolérée
Eau de forage parcelle A Dahra
(NRC 1974 d’aprks CHURCH 1984)
Ca PPm
1 2
P
analyse en cours
CU PPm
analyse en cours
0 . 5
Zn PPm
0 . 0 1
2 5
Mg PPm
6 . 2
Fe PPm
0.16
fluor ppm
1.3
2

une teneur de 0,03 ~100 (CALVET et al., 1965). Ces chiffres sont in-
férieurs aux limites supérieures tolérées (NCR 1974 d’après CHURCH,
1984).
Il y a donc du fluor dans les eaux de forage du ferlo, mais à
des concentrations non dangereuses pour le bétail.
3.4 - Les apports en calcium, phosphore et fluor
Le tableau 10 donne une estimation des apports quotidiens de
calcium, phosphore et fluor, comparativement aux besoins du tauril-
lon en croissance, et au seuil critique, avec comme exemple le mois
de mars 1988
Pour le calcium, on note un excés d’apport certainement agra-
vé par la présence d’eaux calciques dans la zone de Dahra (CALVET
1965). Le déséquilibre phosphocalcique qui en résulte ne favorise
pas une bonne absorption de ces éléments.
Les apports de phosphore sont corrects pour les lots 1, 2, 3, 4
et 5. Le témoin a un défaut d’apport très important.
“.
Les quantités de fluor ingérées par les lots 1 et 2 sont de deux
fois supérieures au seuil de 100 ppm considéré comme critique
.,
(NRC 1980, d’après CONRAD et al. 1985, CHURCH 1984).
La consommation de ces phosphates pendant quelques années
devrait entrainer la fluorose (UNDERWOOD, 1956).
Le fluor absorbé par les lots 3 et 4 n’est pas très élevé.
La relative tolérance du fluor des phosphates par les rumi-
nants peut être expliquée par une mauvaise assimilation de ces
sources de minéraux dans lesquels le fluor est sous forme de sel cal-
cique peu soluble contrairement au fluorure de sodium (UNDER-
WOOD 1956, GUEGUEN 1961).
Une étude de la digestibilité réelle du calcium, du phosphore
et du fluor des phosphates nous permettrait d’évaluer leur pourcen-
tage réellement fixé et utilisé par l’organisme

16
3.5 - L’examen clinique
3.5.1 - L’état général
L’état général du troupeau a été bon dans l’ensemble. Deux cas
d’abcès au niveau des maxillaires ont été guéris après antibio-
thérapie.
Un taurillon du lot A a eu des lésions cutanées qui ont régres-
sé après un traitement anti-parasitaire externe.
Un sujet du lot témoin trop rétif a été retiré de l’expérience
par suite d’une blessure à l’onglon lors de la triple pesée de démar-
rage.
3 5 . 2 - L’appareil osseux
Aucune boiterie ou exostose n’a été observée.
3.5.3
- L’appareil
bucco-dentaire
Un brunissement des dents accompagné d’une rugosité a été
noté dès l’apparition des dents adultes. Ces lésions ont été observées
chez les animaux de tous les lots y compris ceux du lot témoin et
ceux recevant la poudre d’os. Les phosphates n’en sont donc vrai-
semblablement pas responsables. Cela pourrait être attribuable au
fluor de l’eau qui, bien que n’ayant pas atteint les seuils critiques,
pourrait par accumulation déterminer des lésions subcliniques qui
n’empêche en rien une croissance normale de l’animal.
3.6 - Comportement pondéra1 des lots
L’évolution pondérale du troupeau est décrite dans les ta-
bleaux 12, 13 et les courbes 1, 2, et 3.
Dès la mise en lot, les animaux ont amorcé une croissance frei-
née par la “crise de juillet”. D’août à septembre, les gains de poids
ont été très importants (supérieurs à 1 kg). A partir d’octobre, il y a
eu une croissance modérée et actuellement les animaux se stabi-
lisent.
3.6.1 - Analyse de variante sur les gains moyens
quotidiens (GMQ)
Une analyse de variante effectuée sur l’ensemble des six lots
pour les GMQ ne
montre pas de différences significatives. De la

Tableau 13 : POIDS MOYEN MENSUEL DES ANIMAUX
1
2
3
5
6
Dat. D
Lot 1
Lot 2
Lot 3
Lot 4
Lot 5
LQ: 6
1 07.06.87
140.60
144.10
140.60
141.70
138.60
146.30
2 07.07.87
149.30
148.60
149.10
153.10
150.30
155.30
3 02.08.87
136.00
135.20
134.80
140.80
137.20
141.10
4 01.09.87
172.10
171.90
171.00
175.20
171.30
176.40
5 30.09.87
206.80
208.10
203.60
210.80
203.60
208.40
6 27.10.87
222.30
220.30
220.80
221.50
219.90
228.80
7 24.11.87
237.90
236.00
234.00
241.10
235.80
240.70
8 22.12.87
244.00
241.50
238.40
245.70
242.90
248.00
9 19.01.88
253.80
253.30
248.30
247.70
246.80
254.80
10 16.02.88
253.00
250.10
249.60
251.10
25 6.40
248.90
11 14.03.88
259.00
255.00
252.70
257.80
260.50
263.90
12 12.04.88
257.60
248.50
252.10
258.10
260.50
262.00

Tableau 14 : GAIN MOYEN QUOTIDIEN DES LOTS g/jours
i \\ \\
Lots
\\ \\\\
1
II
III
I V
V
VI
\\
Périodes
\\ \\\\-
6/6-6f7
1987
281
145
274
367
377
290
7/7- 1/8
1987
-511
-515
-550
-473
-504
-546
1/8-30/8
1987
1200
1200
1200
1100
1 130
1 176
3 1/8-29/9
1987 /
1 150
1200
1080
1 180
1 070
1060
30/9-27/10
1987
750
469
661
423
630
754
28/10-24/11
1987
507
571
471
700
568
454
25/1 l-21/12
1987
218
196
157
164
254
261
22/12/87-18/1/88
350
421
354
71
139
243
19/1-16/2
1988 1
-29
-114
4 6
121
343
8 6
17/2-14/3
1988 j
214
178
110
239
146
239
15/3- 12/4
1988
-50
-232
-21
11
0
-68
gmq sur 311 jours
376
336
359
374
392
372

c
3 i= 0 z
n W K a I W n w CJI

W > 0 5 .- 0 c u a, CO Q 0 .- 73 u) L CZI E a, c a CD CO
0 0
__

Courbe 3
GAINS QUOTIDIENS MOYENS SUR 311 JOURS
Programme IMPHOS Dahra (Senegal)

17
même manière, toutes les analyses de variante des lots 2 à 2 se sont
avérées non significatives (P < 0.05) (cf. tableau ci-dessous).
1
2
3
4
5
6
1
NS
2
NS
NS
3
NS
NS
NS
4
NS
NS
NS
NS
5
NS
NS
NS
NS
NS
6
NS
NS
NS
NS
NS
3.6.2
- Analyse de variante sur les poids vifs bruts
Ces analyses ont été réalisées sur les poids bruts du mois
d’avril 1988. Les résultats sont identiques à ceux obtenus pour les
GMQ. Il n’y a pas de différences significatives que ce soit sur l’en-
semble des six lots ou sur les comparaisons des lots 2 à 2.
(cf. tableau ci-dessous).
ILots
1
2
3
4
5
I
2
NS
3
NS
NS
4
NS
NS
NS
-
5
NS
NS
NS
NS
6
NS
NS
NS
NS
NS
Analyse de variante sur les poids vifs remise à la base 100
Pour tenir compte des hétérogénéités de poids au début de
l’expérience, nous avons calculé pour les poids de la pesée d’avril,
les poids des animaux en prenant 100 comme poids à la pesée du
jour 1 de l’expérience. Ensuite, les analyses de variante ont été me-
nées sur ces poids - base 100.
Lots
1
2
3
4
5
2
NS
3
NS
NS
4
NS
NS
NS
5
NS
NS
NS
NS
6
NS
NS
NS
NS
5 %
Une différence significative a été décelée sur l’ensemble des 6
.
lots, ce qui veut dire qu’au moins 1 des lots est différent d’un ou de
plusieurs lots. Les analyses de variante des lots 2 à 2 montrent une
supériorité significative du lot 5 (poudre d’os) sur le lot témoin.
(p < 0.001). Les phosphates n’ont pas eu une influence significative.

Remarquons que les écart-types de poids sont assez élevés ce
qui rend difficile i’identification de différences significatives. L’es-
timation des poids des bovins au 100, nous a permis en partie de
contourner cette difficulté.
L’influence de la supplémentation minérale des bovins devrait
se préciser d’avantage durant les mois à venir car c’est pendant cet-
te période de soudure qu’elle manifeste son effet bénéfique en limi-
tant les pertes de poids (CALVET et al., 1972, DIALLO et al., 1983).
CONCLUSION
1
- Influence des phosphates naturels
Toxicité du fluor
l
La distribution quotidienne de 50 et 100 g de phosphate de
Thiès par animal à deux lots de taurillons gobra pendant deux péri-
odes de deux et six mois séparées par une phase de repos de trois
mois, n’a permis d’observer aucun signe d’intoxication au fluor.
Les variations de consommation qui ont affecté les lots Taïba
(1 et 2) nous empêchent d’affirmer formellement l’inocuité du phos-
phate de Taïba. Il y a cependant, dans chaque lot, cinq taurillons qui
ont régulièrement consommé 50 g de phosphate de Taïba pendant
six mois en continuité (lot 1) ou de manière discontinue (lot 2) sans
présenter de signes d’intoxication au fluor.
La coloration des dents qui affecte l’ensemble du troupeau (y
compris les témoins ou le lot poudre d’os) suggèrent l’existence
d’une fluorose dentaire subclinique attribuable aux faibles doses de
fluor contenues dans l’eau d’abreuvement. Cela ne semble pas affec-
ter négativement l’état général du troupeau.
Les phosphates de Thiès et de Taïba aux doses respectives de
100 et 50 g par animal et par jour semblent être utilisables en em-
bouche intensive et semi-intensive sans risque d’intoxication au
fluor.
Ces premiers résultats confirment ceux de DIALLO (1985) et
NDIAYE (1985) en ce qui concerne le phosphate de Taïba.
Dans la poursuite des expériences, une amélioration de l’appé-
tabilité du phosphate de Taïba, devrait permettre de connaître la
durée maximale de tolérance de ce produit par les bovins.

1 9
Influence sur les performances des taurillons
l
De juin 1987 à mars 1988, aucune influence significative des
suppléments minéraux (phosphates et poudre d’os) sur le compor-
tement pondéra1 du troupeau n’a été observée.
En avril 1988, la poudre dos a eu une influence positive sur le
gain de poids du lot 5 qui a été significativement supérieur au té-
moin.
L’effet des suppléments minéraux (phosphates et poudre d’os)
pourrait se préciser en période de soudure au cours de laquelle leur
action limitative sur les pertes de poids a été décrite par CALVET et
coll. (1972) puis DIALLO et coll. (1983) dans le Ferlo. Les données
des mois de mai, juin et juillet nous permettront de vérifier cette
tendance.
Il faut dire que les taurillons ont bénéficié de conditions net-
tement améliorées comparativement au milieu extérieur: bonne
qualité du pâturage, forte présence de ligneux riches en phosphore,
charge optimale, temps séjour sur pâturage au moins égal à 18
heures sur 24, abreuvement à volonté.
Ces bonnes conditions ont sans doute supprimé le besoin en
phosphore et masqué l’effet de la supplémentation minérale.
Cet effet pourrait s’extérioriser dans des conditions d’élevage
plus proches du milieu traditionnel (pâturage de moins bonne quali-
té, diminution du temps de pâture, contrôle de l’abreuvement).
Les expériences devraient se poursuivre en respectant ces
conditions.
2 -
Particularités nutritionnelles des phosphates na-
t u r e l s
Mieux consommé et moins riche en fluor que le phosphate de
Taïba, le phosphate de Thiès est cependant moins soluble et d’un
rapport Ca/P plus déséquilibré en faveur du phosphore. Ce désé-
quilibre peut être corrigé par le mélange avec une source naturelle
de calcium comme la roche calcaire ou les coquilles d’huître broyées.
Il est nécessaire de poursuivre les travaux en milieu contrôlé,
t
d’assurer une consommation totale de phosphates naturels en vue
d’identifier le seuil de toxicité et la durée maximale de distribution.

20
BIBLIOGRAPHIE
1 - ANONYME - Le fluor du polyfos
Document de la Société d’étude et d’application des
minerais de Thiès : 2 p.
2 - ANONYME
Importance du rapport Ca/P dans l’utilisation du
Rapport de la Société d’étude et d’application des
minerais de Thiès : 4 p.
3 - ANONYME
Polyfos in laying hens feeding : 3 p.
Rapport de la Société d’étude et d’application des
minerais de Thiès : 3 p.
4 - ANONYME
Polyfos phosphate spécial pour l’alimentation
animale.
Rapport de la Société d’étude et d’application des
minerais de Thiès : 3 p.
5 - ANONYME
Polyfos in pig feeding.
Rapport de la Société d’étude et d’application des
minerais de Thiès : 2 p.
6 - BINH T -
Conditions d’utilisation des phosphates naturels
dans les sols acides.
Communication présentée aux journées d’études
sur l’utilistion des phosphates naturels dans la nu-
trition végétale et animale.
Tébessa
: S-10 mars 1988. Algérie.
7 - CALVET (H.), FRIOT (D.), GUEYE (I.S.), 1976 - Supplémentations
minérales, alimentaires et pertes de poids des zé-
bus sahéliens en saison sèche.
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1976, 29 (1) :
59-66.
8 - CALVET (H.), PICART (P.), DOUTRE (M.) et CHAMBRON (J.),
1965 -
Aphosphorose et botulisme.
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1965, 18 (3) :
249-282.
9 - CHAPMAN (H.L.), KASTELIC (J.), ASTON (G.C.), CATRON (D.V.),
1955 - A comparison of phosphorus from different
sources for growing and finishing swine
Journal of animal science vol 14 No 1, 1955
P P : 1073-1085.

21
10 - CHURCH - Digestive physiology and nutrition of ruminant
Vol II - Nutrition 0 & B book. Inc 2e. ed. 1984.
11 - CISSE (N.M.) 1985 - Mémoire de confirmation : Carence en
minéraux exploitation des résultats acquis pour
l’ébauche d’une cartographie des carences miné-
rales au Sénégal.
ISRA/LNERV : Réf. No 75/AL. NUT., juin 1985.
12 - CONRAD (J.H.), Mc DOWELL (J.R.), ELLIS (G.L.), LOOSLI (J.K.),
1985 - Minéraux pour les ruminants de pâturage
des régions tropicales.
Bulletin du Département de Zootechnie. Centre
pour l’agriculture tropicale. Université de Floride
Gainesville et Agence des Etats-Unis pour le Déve-
loppement International.
13 - DIALLO (I.), MBAYE (N.), GUERIN (H.), 1983 - Effet d’une com-
plémentation minérale et azotée sur la productivité
des troupeaux naisseurs de la zone sylvopastorale -
Premiers résultats.
ISRA/LNERV/CRZ-DAHRA - Réf. No 045/Physio
juin 1983.
14 - DIALLO (I.), SOW (R.), NGOMA (A.), DIOP (B.), 1985 - Utilisation
des blocs mélasse-urée comportant trois sources de
phosphates naturels (Thiès, Taïba, Matam) dans un
essai de complémentation destiné à des génisses
gobra en élevage extensif.
In : Rapport annuel CRZ Dahra ISRA Sénégal,
1985 ; pp : 83-90.
15 - FRIOT (D.), CALVET (H.), 1971 - Etudes complémentaires sur les
carences minérales rencontrées dans les troupeaux
du nord Sénégal.
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971 ; 24 (3) :
393-407.
16 - GUEGUEN (L.), 1961 - Valeur comparée des phosphates miné-
raux comme source de phosphore pour les ani-
maux.
Ann. Zootech., 1961, 10 (3) : 177-196.

22
17 - GUERIN (I-I.),1988 - Le phosphore dans l’alimentation des rumi-
nants tropicaux : risques de carences, effet de la
fertilisation des fourrages et de la complémenta-
tion, possibilité d’utilisation des phosphates natu-
rels - Note bibliographique.
Communication présentée aux journées sur l’utili-
sation des phosphates naturels dans la nutrition
végétale et animale.
Tébessa 8-11 mars 1988. Algérie.
18 - LERMAN (S.), KRIZEVAN (S.) MILICIC (P.), 1976 - Emploi du po-
lyphos dans l’alimentation des bovins et des porcs.
Communication personnelle : 9 p.
19 - NDIAYE (V.), 1985 - Utilisation des phosphates naturels dans
l’alimentation des bovins tropicaux. Cas du Sénégal.
EISMV : Thèse méd. vét. No 21, 1985, 85 p.
20 - SERRES (H.) et BERTAUDIERE (H.), 1979 - Essais de distributions
discontinues de phosphates naturels dans l’alimen-
tation des bovins tropicaux.
Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop. 1979, 32 (4) :
39 l-399.
21 - SMT, 1967 - Polyfos dans l’alimentation des vaches laitières,
résultats de 4 années de démonstration.
Société d’étude et d’application du minerais
de Thiès, 1967. Rapport technique : 3 p.
22 - UNDERWOOD (E.J.), 1956 - Trace élément in human and animal
nutrition.
Academic Press publishers. New York.
P P : 312-340.
23 - VELU (H.), 1933 - Les phosphates naturels dans l’alimentation
du bétail. Communication personnelle. Laboratoire
du service de l’élevage au Maroc 1933 : 8 p.