REPUBLIQUE DU SENEGAL ------m-m MINISTERE DU...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
------m-m
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT
RURAL ET DE L'HYDRAULIQUE
-----m--m
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (I.S.R.A.)
--------a
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
--------a
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR-HANN
EPIDEMIOLOGIE DES TREMATODOSES DU
BETAIL DANS LE SINE-SALOUM
(REGIONS DE KAOLACK ET DE FATICK
AU SENEGAL)
Par
Oumar Talla DIAW
Mouhamadane SEYE
Youssoupha SARR
REF. N"OlO/PATH.ANIM.
MARS 1992.

RESUME
Des enquêtes effectuées de 1979 à 1981, puis en 1988 et 1989, ont permis
d'étudier l'épidémiologie des trématodoses du bétail dans la zone écologique
du Sine-Saloum (régions de Kaolack et de Fatick).
La nature et les prévalences des différentes trématodoses ont été déter-
minées au niveau des principaux abattoirs du Sine-Saloum.
Dans l'ensemble, ces affections ne sont pas importantes : la Schistoso-
mose et les Paramphistomoses sont les plus fréquentes, elles varient de 9 à
24 %, et les charges parasitaires sont très faibles. La Distomatose, affec-
tion la plus pathogène est très rare (2 à 7 X) et elle est localisée en
quelques petits foyers.
L'étude des Mollusques hôtes intermédiaires a montré la présence des
principales espèces de Pulmonés,mais en très faibles quantités. Les Bulins
sont les plus abondants en particulier B.senegalensis et B.forskalii qui
ont une large distribution. Lymnaea natalensis, très rare, n'est rencontré
qu'en 2 ou 3 localités.
Le réseau hydrographique, composé surtout de cours d'eau saumâtres avec
une pluviométrie faible pour la zone soudano-sahélienne, confèrent au
Sine-Saloum,
une écologie très peu favorable aux Mollusques et aux tréma-
todoses.
MOTS-CLES
Bovin - ovin - Caprin - Mollusques - - Trématodoses - Epidémiologie -
Sine-Saloum - Sénégal - Zone soudano-sahélienne.

INTRODUCTION
Le Sine-Saloum est un vaste plateau couvrant une superficie de 23 945 km*.
Situé dans la zone soudano-sahélienne, il est divisé en 2 régions adminis-
tratives:
la région de Kaolack avec 3 départements (Kaolack, Foundiougne et
Nioro) et la région de Fatick avec 3 départements (Fatick, Kaffrine, Gossas).
Le Sine-Saloum a un climat marqué par 2 saisons bien distinctes : une
saison sèche qui dure 7 à 8 mois et une saison des pluies ou hivernage d'une
durée de 4 à 5 mois (de juillet à octobre).
Compris entre les isohyètes 500 et 1 000, le Sine-Saloum peut être divisé
en 2 grandes zones écologiques séparées par l'isoyète 800 :
- zone Nord, située dans la zone soudano-sahélienne entre les isoyètes
500 et 800,
- zone Sud, située dans la zone nord-soudanienne entre les isoyètes 800 et
1 000 (cf. carte 1).
La pluviométrie varie normalement de 600 à 1 000 mm en allant du Nord
au Sud. Les mois de juillet et d'août concentrent plus de 82 % du total
annuel des pluies à Fatick, Kaolack et Nioro, et 85 % à Foundiougne.
Le réseau hydrographique est très faible. Il est constitué essentielle-
ment par le Sine et le Saloum ainsi que leurs défluents et les "Belons" qui
ont des eaux saumatres. Cépendant, on note quelques marigots temporaires ou
permanents (Nema, Koular Bolon et Bao Bolon) qui parcourent les départements
de Foundiougne et de Nioro.
Les productions animales sont importantes dans cette zone. Les bovins
sont surtout loalisésà l'Est et au Sud (Kaffrine et Nioro) et les petits
ruminants (ovins et caprins) sont plus nombreux à l'Ouest (Fatick et
Foundiougne).
. . . / . . .

- 2
Des enquêtes ont été réalisées dans cette zone soudano-sahélienne au
niveau du Sine-Saloum pour étudier l'épidémiologie des trématodoses du bétail :
infestation des animaux (nature des parasites, taux d'infestation et charge
parasitaire),
et l'écologie des Mollusques hôtes intermédiaires (systématique,
répartition et rôle épidémiologique).

-3
Tableau 1 : Pluviométrie (en mm) et température (en "C) enregistrées à Kaolack en 1988 et 1989
(Données de la Météorologie Nationale)
Total
Mois
J
F
M
A
M
J
J
A
S
0
N
D
annuel
précipi-
tations
A N N E E
1 9 8 8
T" Max.
36,l
40,7
43,5
44,6
45,0 41,7
38,2 36,0
36,s
40,6
41,s
38,0
T" Min.
13,0
16,5
14,7
17,7
20,4
21,s
21,0 22,6
20,5
21,s
16,0
13,5
Précipitations1
-
1
-
1
-
1
-
(
0,6 ( 19,6 ( 8018 (422,l
(130,6
1 15,9 (
-
(
-
1 669,6
A N N E E
1 9 8 9
T" Max .
38,s
39,s
42,8
44,3
43,0
41,5
37,7
34,4
38,6
40,5
39,5
40,o
Y Min .
15,0
17,0
16,6
18,0
18,7
22,0
21,7
22,4
21,8
20,o
l7,O
12,0
Précipitations ,
-
,
-
,
-
1
-
,
-
, 69,l ,187,2
, 249,2 ,121,l
, 90,l ,
-
,
-
, 716,7
Tableau 2 : Evolution de la pluviométrie de 1979 à 1989 (Total annuel des précipitations)
(Données de la Météorologie Nationale)
Total
annuel
précipi-
tations
1979
18,6
-
-
11,7
33,7 111,9 164,5
85,7 16,8
-
7,7
442,9
1980
tr
-
12,6 10,l 216,2
147,8 25,4
-
-
412,l
1981
2,6
-
tr
19,6 17,3 271,3
81,8 41,9
-
434,s
1982
0,l
-
-
331 272,2 158,7
130,8 89,4
-
684,3
1983
1,2
-
-
28,4 72,2 130,1
72,4
0,5
-
-
304,8
1984
180,l 99,6 151,l
163,6 13,6
0,3
-
608,3
1985
0,2
-
0,2
-
095
30,5 246,8 237,l
119,3
1,2
-
14,4
650,2
1986
10,7 46,8 240,2
279,a
59,4
tr
-
636,9
1987
0,3
-
-
16,2 133,3 160,9
139,7 100,5
-
-
550,9
1988
036
19,5 80,3 422,l
130,6
15,9
-
669,6
1989
69,l 187,2 249,2
121,l
90,l
-
-
716,7

- 4
MATERIEL ET METHODE
Cette étude épidémiologique est réalisée à partir d'observationsfaites
sur des animaux abattus aux abattoirs et des mollusques récoltés dans les
différents points d'eau.
Les enquêtes ont été réalisées en 1979-1980 (novembre à février), en
1981 (septembre et octobre) et en 1988-1989 (pendant 15 mois de février 1988
à mars 1989).
a) Infestation naturelle des animaux par des Trématodes
Le foie, le mésentère et la panse de tous les animaux abattus aux abat-
toirs de Kaolack, sont observés pour mettre en évidence les différents tréma-
todes. Cette observation macroscopique est complétée par une étude microsco-
pique (observation entre lame et lamelle de fragments de parenchyme hépatique
et du produit de raclage de la muqueuse du rectum) pour la différenciation
des schistosomes par leurs oeufs. Des oeufs de Dicrocoelium et de Fasciola
gigantica
sont également observés.
Ces observations, au niveau de chaque espèce animale, permettent d'iden-
tifier la nature de l'infestation et d'établir les taux d'infestation.
Les prospections sont faites aux abattoirs de Kaolack, Nioro, Passy,
Sokone, Kaffrine, Foundiougne.
b) Etude malacologique. Identification des mollusques, distribution
et infestation
Des prospections malacologiques sont effectuées au niveau des points
d'eau aux environs de Kaolack, Fatick, Nioro, Foundiougne, Kaffrine.
Les Mollusques sont récoltés et ramenés au Laboratoire pour identifica-
tion (détermination suivant la clef de Mandahl Burth (7) et Brown (1) puis
sont groupés par espèce et comptés.
. . . / . . .

- 5
Ces Mollusques sont exposés à la lumière du soleil ou d'une lampe penda-
dant 10 à 15 mn pour favoriser la sortie des cercaires. Ces dernièrs sont
alors récoltées et identifiées suivant la clef deFrandsen (6), par chéto-
taxie (8) et/ou par infestation expérimentale d'animaux de laboratoire.
Ainsi, pour chaque espèce de Mollusque, on détermine la nature et le .
taux d'infestation parasitaire, ce qui permet d'établir leur rôle dans la
transmission des trématodoses.
. . ./ . . .

- 6
EESULTATS
1. TEEMATODOSES DU BETAIL
1) Principaux trématodes rencontrés chez les bovins et les
netits ruminants aux abattoirs
- Chez les bovins
- Fasciola gigantica, Dicrocoelium hospes + localisés dans les
canaux biliaires
- Schistosoma bovis et S. curassoni+ localisés dans les veines
mésentériques
- Cotylophoron cotylophorum, Paramphistomum microbothrium, Carmyrus
spatiosus + localisés dans la panse
- Chez les petits ruminants (ovins et caprins)
- Schistosoma curassoni + localisés dans les ve ines mésentériques
2“ Taux d'infestation
Ces observations ont été faites surtout au niveau des abattoirs de
Kaolack et de Fatick qui ont le plus grand nombre d'abattage.
Les animaux proviennent de la zone écologique du Sine-Saloum et quelque-
fois du Sénégal Oriental et de la Casamance.
Le parasitisme des petits ruminants par les trématodes est très faible.
Sur un total de 1 469 animaux observés en 1988-89, il n'y a eu aucun cas de
distomatose ni de paramphistomose. Le seul parasitisme se limite à la Schisto-
somose à S.curassoni avec une prévalence de 0,54 % (les 314 des cas positifs
sont des caprins).
Chez les bovins, les trématodoses sont un peu plus fréquentes.
. . ./ . . .

- 7
En 1979-1980, sur 105 bovins,1 es prévalences suivantes ont été enre-
gistrées :
- Distomatose + 7 %
- Schistosomose -9 21 % (3/4 des cas à S.bovis et 1/4 à S.curassoni)
- Dicrocoeliose + 8 %
- Paramphsitomose -+ 24 % (avec 4 % à Carmyerus spatiosus)
En 1988-1989, sur un total de 283 bovins dans les mêmes abattoirs,
nous avons obtenu les prévalences suivantes :
- Distomatose + 1,76 %
- Schistosomose -> 8,83 % (314 des cas à S.bovis et 1/4 à S.curassoni)
- Dicrocoeliose -> 2,47 %
- Paramphistomose -> 16,25 % (avec 3 % à Carmyerus spatiosus)
Dans l'ensemble, les prévalences observées sont faibles, et les charges
parasitaires peu importantes. C'est quelquefois avec les Paramphistomoses
que l'on rencontre des charges parasitaires élevées.
En plus de nos enquêtes, nous avons obtenu certaines informations à
partir des cahiers d'abattoirs où les agents de la DSPA*(charges des abat-
toirs et inspection de la viande) consignent certaines observations et rele-
vés statistiques.
Certaines données concernent surtout la distomatose et la schistosomose
qui sont des affections qui font souvent l'objet de saisie de foie.
* D.S.P;A.
: Direction de la Santé et des Productions animales.
. . ./ . . .

- 8
Tableau 2 : Données statistiques (abattoirs de Kaolack de 1986 à 1988)
Prévalences Distomatose et Schistosomose (Agents DSPA. Abattoirs)
I
Bovins
Petits ruminants:
Période
Distomatose
Schistosomose
Distomatose
Schistosomose
1986
443/5701 soit
940/17095
soit
7,77 %
5,49 %
1987
21413625 soit
460115983 soit
5,90 %
2,87 %
1988
3614178 soit'
1314178 soit
0/19208
soit
69/19208 soit
0,86 %
0,31 %
0 %
0,35 %
Ces relevés d'abattoirs montrent de très faibles prévalences en ce qui
concernent la Distomatqse et la Schistosomose aussi bien chez les bovins que
chez les petits ruminants.
D'après nos observations personnelles et ces données d'abattoirs, on
constate une certaine tendance à la baisse en ce qui concerne l'ensemble des
trématodoses.
D'autres enquêtes parasitologiques menées de 1971 à 1976 (9) au niveau
de cette même zone d'étude du Sine-Saloum ont montré de très faibles préva-
lentes pour les trématodoses. En 1971, pour l'ensemble du Sine-Saloum (les
6 départements), une prévalence globale de 9 % était enregistrée pour la
Distomatose chez les bovins.
En général, ces affections étaient plus développées dans la partie
Ouest (Fatick, Passy,Mbirkilane et Ndoffane) où les Paramphistomoses repré-
sentaient 50 %. La Distomatose y était présente en petits foyers localisés
à Passy,Mbirkilane et Ndoffane. Les prévalences enregistrées étaient de 10
à 15 % mais avec des animaux en provenance de Kolda et de Gambie.
Dans la partie Est (Nioro du Rip et Kaffrine), il n'y avait aucun cas
de Distomatose, et les Paramphistomoses étaient plus faibles (25 X).
. . . / . . .

- 9
Les dernières études confirment cette répartition des trématodoses qui
sont plus fréquentes à l'Ouest surtout au Sud-Ouest avec la Distomatose
bien focalisée en de petits foyers (Sokone, Ndoffane).
Dans l'ensemble, les prévalences sont très faibles, et les trémato-
doses ne constituent pas une parasitose majeure dans cette zone.
II. MAIACOLOGIE
Les prospections malacologiques sont faites au niveau des différents
points d'eau (mares, marigots temporaires et marigots permanents, etc...).
La zone Sud au niveau de la frontière Gambienne est plus arrosée et
plus humide que la zone Nord.
Dans l'ensemble, les points d'eau douce (mares et marigots) sont plus
nombreux pendant la saison des pluies. Ils servent à l'abreuvage du bétail
et à des travaux domestiques et des activités récréatives pour les populations
humaines.
Ces prospections ont été faites au niveau des 6 départements du
Sine-Saloum. L'importance des points d'eau varie d'une zone à l'autre.
C'est au Sud et à l'Ouest que les points d'eau sont plus nombreux à
cause d'une plus grande pluviométrie et de l'existence de quelques marigots
permanents. Les mares temporaires sont souvent assez grandes et profondes
(5 à 30 m de long sur 3 à 15 m de large) et résultent des emprunts de terre
pour les constructions de routes. La végétation est souvent composée de nénu-
phars, de lentilles d'eau et de graminées.
. . /. .*.

- 10
Mollusques récoltés
Dans l'ensemble, peu de Mollusques (2 850) ont été récoltés durant les
différentes prospections en 1979-1980, en 1981 et 1987-1988 (soit 21 prospec-
tions). Ils sont rencontrés sur la végétation environnante ou sur des débris
végétaux en décomposition ou sur divers supports. Ils se répartissent en
7 espèces du groupe des Pulmonés.
Famille des Bulinidae
-> Genre Bulinus Miiller, 1781
. Bulinus truncatus (Audouin, 1827) + 8 %
. Bulinus senegalensis (Müller, 1781) + 32 %
. Bulinus forskalii (Ehrenberg, 1871)+ 43 %
. Bulinus globosus (Morelet, 1866) + 7 %
Famille des Lymnaeidae
-> Genre Lymnaea Lamark, 1848
. Lymnaea natalensis (Krauss, 1848) + 3 %
-3 Genre Biomphalaria Preston, 1910
. Biomphalaria pfeifferi Krauss, 1848 + 2 %
4 Genre Gyraulus Charpentier, 1817
. Gyraulus costulatus Krauss, 1848 + 5 %.
En ce qui concerne les Prosobranches, une seule espèce a été rencontrée :
Melanoides tuberculata, et en faible quantité.
Les Pulmonés constituent l'essentiel de cette population malacologique,
et les bulins en particulier B.senegalensis et B.forskalii sont les espèces
les plus fréquentes représentant 50 à 75 % des Mollusques. Ils ont une répar-
tition plus large.
Les autres bulins : B.globosus et B.truncatus sont moins abondants et se
rencontrent aussi bien dans les mares temporaires que dans quelques points
d'eau permanents.
. . . / . . .

- 11
Quant à Biomphalaria pfeifferi et Lymnaea natalensis, de par leurs exi-
gences écologiques, ils sont très rares et localisés au niveau des points
d'eau permanents surtout vers le Sud et le Sud Ouest.
Zones de récolte des Mollusques
(cf carte no 2)
Les recherches malacologiques sont faites dans les 6 départements des
régions de Kaolack et de Fatick au niveau des points d'eau.
1. Département de Kaolack
Dans cette zone, il existe beaucoup de grandes mares temporaires le
plus souvent le long des axes routiers, résultant des emprunts de terre lors
des différentes constructions.
Ndoffane,
Sibessor et Koutal renferment les plus importantes mares qui
ont parfois une profondeur de 0,5 à 1 m et gardent l'eau souvent jusqu'à
décembre-janvier.
Mollusques récoltés : B.forskalii, B.senegalensis, B.truncatus, B.gloso-
sus, Biomphalaria pfeifferi.
2. Département de Foundiougne (Passy, Sokone, Toubakouta)
Le réseau hydrographique est dense dans cette zone, mais les eaux sont
saumatres.
Les pluies y sont importantes et il en résulte un grand nombre de mares
temporaires. Cependant, il existe quelques points d'eau permanents à eau
douce dans la zone de Sokone.
Passy, Sokone et Toubakouta renferment le plus grand nombre de
Mollusques : B.forskalii, B.senegalensis, B.truncatus, B.globosus,
Lymnaea natalensis et Biomphalaria pfeifferi (axe Kaolack-Sokone au
niveau du pont Nemading).
. . . / . . .

- 12
3. Département de Nioro
Zone parcourue par le Grand et Petit Bao-Bolon et le Koular Bolon.
A part ces cours d'eau, il y a de très grandes mares temporaires qui sont les
seuls points d'eau où les Mollusques sont récoltés : B.forskalii et B.senega-
lensis. B. globosus, B.truncatus (Partie Nord, localités Keur Madiabel).
4. Département de Kaffrine
C'est une zone bien humide et bien arrosée surtout au niveau de Koungheul
et Kaffrine. Il y a quelques mares temporaires dont les plus importantes sont
àMbirkilane et environs (mares à B.senegalensis).
Mollusques récoltés : B.forskalii, B.senegalensis, Lymnaea natalensis
et B.truncatus
localités de Koungheul et Kaffrine (pt Keur
5. Département de Fatick
Cette zone est bien moins humide que celle de Nioro. Les seuls points
d'eau où sont rencontrés des Mollusques sont constitués par les mares tempo-
raires : B.forskalii, B.senegalensis, B.truncatus.
6. Département de Gossas
Dans cette zone, il y a eu peu de Mollusques récoltés au niveau des
mares qui sont moins nombreuses et s'assèchent rapidement : B.forskalii,
B.senegalensis.
. . ./ . . .

- 13
Ecologie, variation saisonnière et rôle épidémiologique
Le maximum des Mollusques est récoltés pendant la saison des pluies
surtout en août et septembre. C'est au niveau des mares temporaires que l'on
rencontre l'ensemble des Mollusques surtout les Bulins.
A partir de novembre, la presque totalité des mares commencent à s'assé-
cher et les Mollusques deviennent plus rares. Seules quelques grandes mares
peuvent encore garder de l'eau jusqu'en décembre et parfois jusqu'en janvier-
février.
Dès les premières pluies en juin-juillet, les points d'eau commencent
à se former et c'est à cette période qu'apparaissent les premiers Mollusques
essentiellement les bulins, en particulier B.senegalensis et B.globosus.
Ces mares s'assèchent pendant 5 à 6 mois et les Mollusques en particulier
les bulins se sont adaptés à ces conditions écologiques, et sont capables de
résister à l'assèchement de ces points d'eau (5).
Biomphalaria pfeifferi et Lymnaea natalensis moins aptes à résister à
ce long assèchement, colonisent surtout les marigots permanents et quelques
mares à longue durée au niveau des zones plus humides (zone Sud et Ouest).
La persistance de ces points d'eau (mares temporaires et marigots) dépend
des conditions climatiques (précipitations, température) et de la perméabilité
des terrains. L'écologie des Mollusques est gouvernée par l'ensemble de ces
facteurs dont dépend l'abondance relative des différentes espèces (distribu-
tion et variation saisonnière).
Les différentes espèces de Mollusques rencontrées peuvent intervenir dans
la transmission des trématodoses humaines et animales.
Tous ces Mollusques récoltés ont été testés, et aucun n'a été trouvé
infesté par des stades larvaires de trématodes du bétail.
. . ./ . . .

- 14
Seuls quelques B.senegalensis de la zone de Kaolack (Sibessor) ont été
trouvés infestés avec des furcocercaires de Schistosoma haematobium (taux
d'infestation 3 %. : bilharziose urinaire humaine).
Les Mollusques ont une population très réduite et une distribution trop
restreinte pour pouvoir contribuer efficacement à la propagation des
trématodoses.
. . ./ . . .

- 15
DISCUSSION
Dans l'ensemble, les trématodoses ne sont pas très développées dans
cette zone soudano-sahélienne. Chez les bovins, les prévalences les plus
fortes varient de 9 à 24 % et sont enregistrées pour les Paramphistomoses
(16 à 24 W) et la Schistosomose (9 à 21 %). La Distomatose, affection la
plus pathogène est très rare (2 à 7 %')et reste focalisée en petits foyers
dans les zones les plushumides.
Quant aux petits ruminants, ils sont surtout touchés par la Distomatose
(0, 5 %> et la Schistosomose (0,35 à 0,54 W).
Nos résultats actuels confirment les données antérieures de 1971 à
1976 (9) faisant du Sine-Saloum une zone où les trématodoses sont de moindre
importance.
La pluviométrie enregistrée dans cette zone est très faible, elle varie
de 400 à 700 mm (cf. tableau 2). Les dernières années (1983 à 1989) étant
plus pluvieuses que les premières (1979 à 1983). Cependant, les dernières
prévalences observées (1988-1989) sont plus faibles que celles des années
moins riches en pluies.
Il faut signaler que la transmission dépend de plusieurs facteurs
épidémiologiques dont la nature des points d'eau (période de mise en eau et
durée des mares, fréquentation, populations malacologiques, etc...).
Cette situation épidémiologique des trématodoses est à mettre en rela-
tion avec la nature de la faune malacologique (les espèces de Mollusques,
leur distribution et leur abondance) et son rôle dans la transmission (compati-
bilité, rôle épidémiologique).
Les Paramphistomoses et la Schistosomose restent les affections les
plus fréquentes à large distribution suivant ainsi l'écologie de leurs hôtes
intermédiaires les bulins (plus nombreux et une répartition plus large).
La Distomatose se focalise à l'Ouest et au Sud-Ouest avec de faibles
prévalences en relation avec son hôte intermédiaire Lymnaea natalensis qui
. . .l . . .

- 16
qui n'est rencontré qu'en très faibles quantités. Certains cas de Distomatose
proviennent souvent d'animaux originaires de la Gambie, de la Casamance ou
du Sénégal Oriental.
Les conditions sont bien moins favorables au développement des trémato-
doses que celles observées dans les régions de Kolda (4) et du Delta du
Fleuve Sénégal (3) où les trématodoses font partie des contraintes majeures
au développement du bétail.

- 17
CONCLUSION
Ces enquêtes épidémiologiques sur les trématodoses dans la zone soudano-
sahélienne,
en particulier dans la région du Sine-Saloum, ont permis d'identi-
fier les principales affections dues aux trématodes et leur taux d'infestation
chez le bétail. L'étude de l'écologie des Mollusques hôtes intermédiaires
(abondance et distribution) a été un élément important pour la compréhension
de l'épidémiologie de ces affections.
Cette zone intermédiaire entre les zones sahélienne et soudanienne,de
par son climat très chaud et une faible pluviométrie, offre peu de conditions
favorables au développement des trématodoses. De plus, son réseau hydrogra-
phique est constitué essentiellement par des cours d'eau saumatres défavo-
rables aux Mollusques.
Contrairement à la zone soudanienne, les trématodoses ne représentent
pas au Sine-Saloum,
en zone soudano-sahélienne, une contrainte au
développement des productions animales.
Cependant, la surveillance épidémiologique reste nécessaire en raison
des bouleversements écologiques en cours et du rétablissement progressif
d'une pluviométrie normale pour la région.

- 18
B I B L I O G R A P H I E
BROWN (S.D.) - Freshwater snails of Africa and their medical importance.
London. Taylor and Francis Ltd, 1980, pp : l-47.
DIAW (O.T.) - Trématodoses dans le delta et le lac de Guiers. I. Etude de la
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Carte no 1
LOCALISATION DE LA ZONE D'ETUDE
(SINE-sAL~DW
Zone sou arï
SaheLienne
27%
-
*Ii
lGoudiri
l Tambacounùa
- - - - - - - Zone Sud
- velrngara
GUINEE CONAKRY
-

Carte no 2
DISTRIBUTION DES MOLLUSQUES DANS LES DIFFERENTS DEPARTEMENTS
DES REGIONS DE KAOLACK ET DE FATICK (SINE-SALOUM)

LEQMDE
.
_A.._

a-*.-
..*a
A
1..
Bulinus senegalensis A
LUNt suuvmu-sAHELl-ENNE
Bulinus globosus 0
SINE-SALOUM
Bulinus truncatus 0
Bulinus forskalii A
Biomphalaria pfeifferin

Lymnaea natalensis +
Gyraulus costulatus
n
MBIRKILANE
l
AA
A A
KAFFRINE
.A'
l
KOUNGHEUL \\