REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTERE DU DEVELOPPEMENT...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
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INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (1 .S.R.A.)
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DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
- - - - - - - - - -
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
ET DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
D A K A R - HANN
ETUDE DE LA PESTE PORCINE
AFRICAINE AU SENEGAL
Rapport deuxième semestre
Janvier - Juin 1988
C o n t r a t T S D - A 219/CEE
J. SARR
R E F . No 54/VIRO.
Septembre 1988.

RAPPORT DEUXIEME SEMESTRE
JANVIER - JUIN 1988
Contractant : Institut Sénégalais de Recherches
agricoles (1 .S.R.A. 1
Contrat no
T S D - A 219/CEE
Chef du projet : Joseph SARR
Titre du projet : Etude de la Peste porcine africaine :
Cartographie des variétés antigéniques

IIAN DE TRAVAIL
1 - Etablissement de la carte épidémiologique de la Peste porcine africaine
au Sénégal.
2 - Isolement et identification de souches de Peste porcine africaine à partir
des foyers, constitution d’une banque de souches virales.
3 - Production d’anticorps monoclonaux anti PPA.
4 - Etude comparative des souches isolées avec d’autres souches africaines,
européennes et asiatiques, etc.. .
5 - Etude des conditions d’apparition d’anticorps neutralisants à partir des
souches isolées (mutagénèse, nodification d’antigènes, etc.. .) .

INTRODUCTION
Au Sénégal, la Peste porcine africaine est enzootique chez les races
locales. Cependant, elle revêt parfois des allures épizootiques lors d’introduc-
tion de races porcines améliorées. Cette situation est compliquée par le mode
d’élevage :
- Les porcs sont laissés en liberté de janvier à juin,
- Durant la saison des pluies, ils sont enfermés dans des enclos de fortune
(août - décembre) à cause des cultures.
Les mortalités les plus élevées se rencontrent au début de chaque période :
lors de la mise en liberté (premiers contacts avec le virus) et lors de la mise
en enclos ; les porcs jusque là indemnes peuvent rencontrer le virus, s’il existe
dans la porcherie un porteur chronique.
SITUATION EPIZOOTIOLOCIQUE
DE LA PPA AU SENEGAL
1. Notion de foyer
La notion de foyer de Peste porcine africaine revêt ici un caractère tout
à fait particulier pour les raisons suivantes :
- Le mode d’élevage favorise la dissémination des souches de virus/
- Dans une même porcherie, plusieurs souches peuvent être impliquées,
- Les échanges non contrôlés d’animaux à l’intérieur du même village et entre
les différents villages contribuent à compliquer davantage une situation déjà
fort complexe.
- L’absence de protection hétérospécifique entre les différents isolats, fait
qu’il n’y a presque jamais de rescapés.
De plus, les formes aiguës et chroniques de l’affection sont les plus
fréquemment rencontrées, entraînant une délimitation quasi-impossible de ces
foyers.
. . .f . . .

- 2
i
*I
2. Recherche du portage de virus
I
Les formes aiguës et chroniques de la Peste porcine africaine sont mar-
quées par une hyppergammaglobulinémie (anticorps précipitants et fixant le
1
complément). Mais compte tenu du caractère progressif de la maladie, les
guérisons sont rares ; les animaux porteurs d’anticorps sont généralement
-
excréteurs de virus.
La méthode ELISA a été utilisée pour la recherche de ces anticorps PPA
c
dans le sérum des animaux.
a) L’antigène
L’antigène est produit à partir de cellules MS infectées par la souche
Espagne 70.
L’antigène est obtenu par solubilisation des membranes des cellules
infectées.
II s’agit de la protéine VP 73 de membrane du virus, purifiée par
centrifugation en gradient de Saccharose.
Cet antigène ainsi purifié a été comparé à un antigène de référence
commcercialisé
sous forme de Kit et donne d’excellents résultats.
b) Réaction
L’antigène est absorbé sur microplaque ELISA.
Le sérum à tester est rajouté à la plaque.
Le complexe antigène-anticorps est révélé par la protéine A marquée
à la péroxydase.
3. Prélèvements de sérums
1 062 sérums ont été prélevés dans les différents villages (voir carte)
selon un tirage au hasard. 70 à 80 % des porcheries dans les villages retenus
ont été visités et le groupe de porcs saignés dans chaque exploitation peut
être considéré comme représentatif (environ 30 p.100).
Les porcs sont choisis au hasard dans chaque porcherie visitée.

ZONE D’ELEVAGE PORCIN
c

- 3
Tableau no1 : Résultats de l’enquête séro-épidémiologique
r
Département
Nombre de
Cbser- /
Région
Nombre de
Loca I i té
w-élèvement~
chef - lieu
*emenQ
votions
positifs
Casamance
Oussouye
Oussouye
43
7
Diaken Diola
26
9
Oukout
3 9
1 9
Mil ump
50
6
Boukitingo
1 5
1
Niassia
Niassia
20
0
Brin
28
7
Seleki
24
5
Niaguis
Kaniaka (Adean)
6
1
Niaguis
20
4
Bignona
Tobor
3 0
2
Manguilly
79
34
Bassène
3 5
9
Tandième
1 9
9
sou tou,
29
16
Koutinghor
29
4.
Niassaran
2 6
1
Bindago
1 3
3
Piran
2 5
1
Diou rou
1 9
3
Diaboudior
1 9
4
Kaodioul
21
3
Kassila
19
0
Affiniam
Affiniam
31
7
Elana
41
2
Ziguinchor
Lindiane
2 7
2
Camp Saouli
24
3
Lindiane Manjak
12
6
Lindiane Diola
1 2
2
Sinediane
12
2
Boudodi
06
2
Séminaire St-Louis
4
1
Santiaba
1 0
0
Petit Kandé
26
8
Grand Kandé
06
0
Dj#aye
28
6
Tilène
6 7
29
Fatick
Fatick
Fatick
20
Diouroup
59
Sokone
Sokone
41
Keur Ndiouga
2

- 4
Tableau no2 : Prévalence de la Peste porcine africaine dans
les départements/chef-lieux
Départements/
Nombre de
Nombre de prélè-
% d’animaux
chef-lieux
prélèvements
vements positifs
porteurs de virus
Ziguinchor
234
61
26,l 1: 7,4 %
Oussouye
173
42
24,3 f 8,4 %
Niassia
72
12
/PZ m- %
Niaguis
26
5
19,2
Bignona
363
89
24,5 k 5,8 %
Affiniam
72
9
12,5 10
t
%
Sokone*
43
0
0,oo
Fatick
79
0
TOTAL
1 062
.
N . B . : L’intervalle de confiance est calculé pour un coefficient de
sécurité de 95 %.
*
Département où porcs sauvages et domestiques peuvent entrer en
contact direct.
Tous les phacochères testés sont également négatifs.

- 5
L
COMMENTAIRE
Le portage du virus est extrêmement important en Casamance, où l’on
rencontre surtout la forme chronique de la Peste porcine africaine.
Cette situation s’explique par le fait que les races locales très rustiques
se sont adaptées à la maladie et manifestent une certaine résistance. Aussi,
la circulation de souches atténuées pourrait également potentialiser cette
résistance naturelle. Cependant, toutes les tentatives d’amélioration génétique
de ces races par l’introduction de porc de race Large White, ont échoué.
II reste que les échanges non contrôlés d’animaux entre les villages sont
autant de facteurs qui contribuent considérablement à la dissémination des
souches virales.
I!SOLEMENT ET IDENTIFICATION DES SOUCHES DE PPA
Les formes aiguës et suraiguës de la Peste porcine africaine au Sénégal
sont rares.
Elles se rencontrent généralement chez les produits de croisements des
races améliorées comme la Large White qui est de loin la plus répandue autour
des centres urbains.
Les formes chroniques sont les plus fréquentes : on rencontre pendant
la phase finale de la maladie, de la pleuropneumonie, une gastrite, des adénites
nécrosantes parfois accompagnées d’une péricardite et des arthrites. Les morta-
lités sont très variables (tableau n02).
Les isolements de virus sont réalisés à partir du sang entier de porcs
en phase d’hyperthermie, ou d’organes (rate, reins) d’animaux morts.
Des leucocytes circulants en culture sur tubes roulants sont inoculés
avec les différents prélèvements.
L’hémadsorption est suivi pendant 8 jours. L’immunofluorescence directe
est réalisé sur les cultures négatives en hémadsorption (voir schéma diagnostic).
1
. . . . . .

- 6
Les eAl dats d’organes ainsi que les sérums récoltés après coagulation
du sang sont également testés pour une recherche d’anticorps en immunofluores-
cence contre une souche de référence Espagne 70 adaptée sur cellules de
lignée MS.
L’ensemble des résultats seront présentés après l’identification des
souches.
ETUDE CXWPARATIVE DE IA VARIATION ANTIGENIQUE DES SOUCHES ISOLEES
L’Université de Madrid (Pr VINUELA) dispose d’une banque d’anticorps
monoclonaux contre le virus de la PPA. Nous avons écrit à l’université pour
établir une collaboration.

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1
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I

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-
7

- 8
DEPLACEMENTS A L’ETRANGER
J. SARR : Voyage d’études et d’échanges
sur la Peste porcine africaine
à l’Institut National de Investugaciones Agrarias Madrid du
6 au 23 juin 1988.
.

- 9
CONCLUSION
QC’:*, -I
Le programme de recherche sur la Peste porcine africaine se déroule
normalement, malgré le reatrd enregistré au cours de son exécution (non
disponibilité des fonds, Gn de la porcherie, etc.. .).
Les études expérimentales vont pouvoir démarrer dès que l’identification
des souches sera terminée. Aussi, les porcheries à problèmes, dans les diffé-
rents villages visités, sont désormais ciblées quant au comportement et à la
variation des souches impliquées dans les cas de maladie.
Des visites régulières sur le terrain permettront également d’enrichir la
collection de souches de virus PPA.
A Notre avis, il serait dommage que le programme ne puisse pas se
poursuivre au-delà de 1988.