INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE VETERINAIRE DES PAYS...
INSTITUT D’ELEVAGE ET DE MEDECINE
VETERINAIRE DES PAYS TROPICAUX
REVUE D’ÉLEVAGE
ET DE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
DES PAYS TROPICAUX
Etude complémentaire sur les carences
minérales rencontrées
dans les troupeaux du Nord Sénégal
par D. FRIOT et H. CALVET
Tome XXIV (nouvelle série)
No 3 - 1971
3
VIGOT FRERES, EDITEURS
23, rue de I’Ecole-de-Médecine, Paris-VI”

Rev. Elev. Méd. vét. Pays trop., 1971. 24 (3) : 393-407
Étude complémentaire sur les carences minérales
rencontrées dans les troupeaux du Nord Sénégal
par D. FRIOT (*) ct H. CALVET (*)
RESUME
En 1964 une uremière série de recherches a oermis d’élucider
I’étiologie et la pathogénie d’une grave affection animale qui sévissait,
deouis ulusieurs années. sur les élevages du Nord Sénégal (Ferlo). Cette
maladie; comparable au Lamsieckte d’Afrique du Sud-s’est avérée être
le botulisme, dont le développement est favorisé par une polycarence dans
laquelle le phosphore joue un rôle important.
D’autres éléments paraissent cependant intervenir et c’est pour en
préciser la nature qu’en 1967 est entreprise une nouvelle série de travaux.
Ces derniers comportent les dosages sériques de 9 éléments et oligo-
éléments minéraux. Les prélèvements sont effectués sur 670 animaux
appartenant à des troupeaux du Ferlo et à des élevages de Casamance
qui, réputés indemnes de maladies carentielles, sont destinés à servir d’élé-
ment de comparaison. Les prospections sont pratiquées en saison sèche et
en saison humide, époque favorable pour la nutrition des troupeaux.
Les résultats de plus de 6.000 dosages permettent de mettre en évi-
dence en saison sèche et dans les deux régions (Fer10 et Casamance) une
carence en cuivre et en calcium, et de confirmer la carence en phosphore
qui atteint les troupeaux du Ferlo en saison sèche.
Les auteurs discutent de la possibilité de rattacher l’apparition dans
ces régions de la streptothricose bovine à la carence en zinc.
Dans la littérature consacrée à la pathologie
cas de la carence en phosphore qui favorise
animale, en Afrique noire, les maladies nutri-
l’extension du botulisme.
tionnelles occupent une place relativement res-
treinte par rapport à celle dévolue aux affec-
Une première relation de ce type de patho-
tions virales, bactériennes ou parasitaires.
logie est rencontrée dans la littérature dès 1921
et décrite sous le nom de Lamsieckte, en
Leurs manifestations sont, en effet, beaucoup
Afrique du Sud, par Sir Arnold THEILER
.
plus discrètes que celles des grandes épizooties
et ses collaborateurs qui démontrent la parenté
tropicales, qui avant l’application des mesures
existant entre une carence en phosphore et
prophylactiques systématiques ravageaient les
l’apparition du (( Lamsieckte )) ou (( Parabo-
troupeaux.
tulism )).
Cependant certains déséquilibres nutrition-
Beaucoup plus récemment (1964), une mala-
nels se compliquent assez habituellement d’une
die comparable a été découverte sur les trou-
pathologie beaucoup plus explosive. Tel est le
peaux de zébus du Sénégal à la suite de recher-
ches entreprises dans cette région par le Labo-
ratoire National de TElevage de Dakar. Les
*
conclusions de ces travaux, publiés dans la
(+) Institut dElevage et de Médecine vétérinaire
Revue d’Elevage et de Medecine vétérinaire
des Pays tropicaux, Maisons-Alfort; Laboratoire
des Pays tropicaux (2), ont conduit à préconiser
national de 1’Elevage et de Recherches vétérinaires,
Dakar-Hann.
dans les régions endémiques la vaccination des
- 393 -

animaux par une anatoxine botnlique type C
jan (5 au 11 avril 1968) ayant pour objet
et à la supplémentation minérale des troupeaux.
d’établir les priorités de la recherche agrono-
mique pour le développement économique de
Mais la carence en phosphore ne constitue
l’Afrique.
probablement pas l’unique déficience atteignant
les troupeaux du Sénégal et d’une façon plus
Leurs propos dans ce domaine sont les sui-
générale ceux ‘des zones d’élevage sahéliennes.
vants : « La commission note avec inquiétude
D’autre part, l’effet des carences ou polyca-
que les maladies nutritionnelles et carentielles
rentes minérales ne se borne pas à une prédis-
constituent un problème qui ne fait que croître
position au botulisme.
parallèlement à une meilleure conduite du trou-
peau à l’introduction de races améliorées et à
En effet, le métabolisme des matières miné-
la sédentarisation des animaux notamment en
rales nécessite non seulement la présence ou
Afrique de l’Ouest; elle recommande que les
l’équilibre dans l’alimentation des éléments
travaux en cours dans certains laboratoires
lourds tels que le calcium, le phosphore, le
soient poursuivis et intensifiés dans ce do-
sodium ou le magnésium, mais encore celle des
maine. ))
éléments agissant à l’état de traces. En outre,
de plus en plus les nutritionnistes du bétail
Le travail présenté est dans la ligne de cette
mettent l’accent sur l’importance du rôle joué
recommandation. Son développement com-
par les oligo-éléments tels que le cobalt, le
prend les chapitres suivants :
cuivre, le zinc, le fluor etc.. . Il est vraisem-
blable que la plupart des troubles nutritionnels
1. Localisation des recherches
font intervenir non une carence unitaire mais
2. Recherches antérieures
une polycarence portant sur un gro’upe plus
3. Travaux actue’ls - Objectifs - Méthodes,
ou moins important d’éléments. Unitaires ou
Résultats et interprétation
complexes, les carences minérales ont toutes
en commun le même caractère qui est de
4. Conclusion.
diminuer de façon sensible ‘les diverses produc-
tions du troupeau.
1. LOCALISATION DES RECHERCHES
Les zébus des élevages extensifs tropicaux,
qui possèdent d’une façon générale des capa-
La région intéressée par ces recherches est
cités d’adaptation remarquables aux conditions
une large zone d’élevage comprise entre le
souvent défavorables du milieu, s’adapteat éga-
fleuve Sénégal et l’ancienne vallée fossile du
lement aux déficiences en éléments minéraux.
Ferlo. Son climat est du type sahélo-soudanien
Ils le font par une croissance ralentie qui
caractérisé par des températures élevées et
s’accompagne d’une mortalité importante au
l’existence d’une longue saison sèche (8 mois).
cours de la première année; par une maturation
La pluviométrie y est réduite aussi bien en
sexuelle très lente qui fait que les géniteurs
jours de pluie qu’en quantité (400 à 500 mm
n’entrent en production qu’à l’âge de 4 à 5 ans;
‘par an en moyenne). Les précipitations ne se
par une gestation irrégulière, un veau élevé
produisent qu’au cours de 4 mois d’hivernage
tous les 2 ou 3 ans; par une production de
(juillet à oc,tobre).
viande très lente, un animal vivant dans le
milieu naturel n’atteint son poids maximal qu’à
L’évolution géologique de cette région lui
l’âge de 7 à 8 ans.
confère un aspect particulier faisant alterner des
dunes de sables peu élevées reposant en général
En définitive les carences minérales consti-
sur une cuirasse ferrugineuse et des sols plus
tuent un frein agissant sur la production des
compacts sablonneux ou sables argileux ren-
troupeaux et expliquent en grande partie la
contrés dans les secteurs interdunes. Des sols
faible productivité des élevages intensifs des
hydromorphes en’fin occupent le fond et le
zones sahéliennes. Toute amélioration dans ce
pourtour des mares temporaires et des rares
domaine passe donc par une meilleure con-
affleurements calcaires ou salins, dans la région
naissance des carences et par l’étude des
de Yang-Yang, offrent des surfaces très limitées
moyens à mettre en ouvre pour les combattre.
mais jouent un rôle important en élevage
C’est à des conclusions comparables que sont
comme source d’éléments minéraux pour les
parvenus les congressistes du Colloque d’Abid-
troupeaux.
- 394 -

La végétation est constituée par une savane
Les formes aiguës de cette maladie sont
arborée, claire, procurant aux animaux de nom-
donc bien dues au botulisme. Mais une défi-
breuses espèces de graminées et quelques Iégu-
cience nutritionnelle, se traduisant essentiel-
e
mineuses. Les espèces ligneuses épineuses ou
lement par un mauvais état général, des boite-
inermes, le plus souvent en feuilles caduques
ries et surtout du pica, est antérieure et favorise
constituent un supplément alimentaire non
le développement de cette toxémie. C’est en
négligeable à la fin de la saison sèche.
effet à l’occasion de cette abe,rration du goût
et de l’ostéophagie, que les animaux se conta-
Dans les dernières décennies, cette région a
minent en ingérant des fragments de matières
subi du point de vue socio-économique une
organiques en putréfaction prélevés sur des
mutation radicale du fait de la création et de la
cadavres rencontrés en abondance autour des
multiplication des forages profonds, ouvrages
forages. Une étude biochimique a alors été
hydrauliques, qui, puisant dans aes sables aqui-
entreprise sur les troupeaux vivant à proximité
fères du maestrichtien, font jaillir l’eau en
du forage de Lagbar et de Yaré Lao.
abondance en toute saison.
Les seuls résultats enregistrés ont porté sur
De ce fait cette région, désertée autrefois
des taux de phosphore inorganique qui se sont
par les pasteurs et les troupeaux dès l’assè-
avérés significativement plus bas dans la région
chement des mares provisoi.res, voit s’établir un
endémique que sur les troupeaux du Centre de
peuplement permanent qui s’organise autour
Recherches Zootechniques de Dahra choisi
des points d’eau.
comme élément de référence. L’hypophosphore
Désormais les grands déplacements du
plasmatique, la pauvreté générale en phosphore
début de la saison sèche ne sont plus néces-
des fourrages et des eaux d’abreuvement ont
saires. Dès l’évaporation des eaux de surface,
permis d’affirmer qu’au Ferlo comme en Afri-
les pasteurs transportent leur campement à
que du Sud, la carence en phosphore était la
proximité de la station hydraulique voisine.
cause prédisposante essentielle à l’extension du
Cette sédentarisation relative n’est pas sans
hotulisme.
répercussions sur l’équilibre du mi,lieu naturel.
Les pâturages sont dégradés dans la proximité
immédiate des forages et souvent surchargés
3. TRAVAUX ACTUELS
sur une superficie comprise dans un rayon de
4 à 10 kilomètres. Ces conditions ont favorisé
Les travaux poursuivis ces dernières années
le développement de la maladie animale abor-
constituent un élargissement des recherches
dée au chapitre suivant.
antérieures.
Cette extension s’est effectuée dans deux
di,rections et comporte d’une part un agran-
2. RECHERCHES ANTERIEURES
dissement géographique de la région prospectée
et d’autre part l’extension des recherches à une
Depuis plusieurs années, des éleveurs peulhs
gamme de 8 éléments minéraux et oligo-élé-
du Nord Sénégal signalaient l’existence d’une
ments qui s’ajoutent au dosage du phosphore.
maladie animale à allure enzootique, caractéri-
sée par des troubles de la locomotion et qui
Le protocole présidant à ces nouvelles
s’accompagnait d’une mortalité importante.
recherches s’appuie sur un certain nombre
d’observations précédemment effectuées qui se
Dès 1962 l’étude en est entreprise par les
résument ainsi :
diverses sections du laboratoire. Les travaux
- les troubles sont plus accentués en saison
ont comporté plusieurs étapes. La reproduction
sèche que pendant ou immédiatement après
de la maladie naturelle chez les zébus à partir
la saison des pluies.
de l’ingestion forcée des produits récoltés sur
des bovins ayant succombé à la forme aiguë.
- parmi les diverses régions du Ferlo, cer-
L’emploi de la sérothérapie antibotulique C et
tains points présent’ent une plus grande
z
D sur des maladies présentant des formes
fréquence de ces troubles.
aiguës. Par la suite a été réalisé l’isolement
- enfin la Casamance est une région indemne,
du germe, Clostridium botulinum type D et
mais
il est malheureusement difficile
de sa toxine.
d’exploiter pour notre recherche toutes les
- 395 -

conséquences de cet état car elle est peuplée
.Phosphore, calcium, magnésium, sodium, po-
non plus de zébus mais de taurins de race
tassium, fer, cuivre, zinc et manganèse.
N’dama aux normes biochimiques proba-
En définitive le tableau général des prélè-
*
blement différentes.
vements effectués se présente comme suit:
En conséquence, une suspicion de carence
portant sur un ou plusieurs éléments pourra
TABLEAU No 1
résulter :
Localisation des prélèvements
1. De l’observation d’une différence significa-
Lieu
Saison sèche
Saison humide
tive entre les taux .sériques provenant de
dosages effectués en saison sèche et en
15 troupeaux
13 troupeaux
Yare Lao
59
4 0
saison des pluies dans la même région;
Tatki
5 8
2 0
2. De la corrélation existant pour certains l-- Yang-Yang
5 4
20
points géographiques entre des taux séri- 1 rerlo
Linguere
59
4 4
ques anormalement bas et la fréquence de ‘)
Barkedji
2 0
4 0
la maladie;
Yonofere
4 0
52
3. Enfin, et compte tenu des réserves précitées -
liées à une différence raciale, la carence sera Tota1
290
216
éventuellement confirmée si pour certains
9 troupeaux
éléments il existe des différences significa-
Ziguinchor
60
Pas de
tives entre le Ferlo région contaminée et
Kolda
58
prélèvements
la Cas’amance région indemne.
Sedhiou
4 6
Ces considérations ont conduit à l’établis- Tota1
164
sement du protocole dont les lignes générales
sont les suivantes :
Total général : 670 prélèvements soit environ
- Les prélèvements ont lieu dans six 6.000 analyses.
centres du Ferlo dont chacun correspond à
Avant de passer à l’exposé des résultats qui
l’implantation d’un forage.
comportera obligatoirement de nombreux ta-
- Au Nord et parallèlement au fleuve,
bleaux, il est indispensable de préciser som-
2 points sont intéressés, Tatki à l’ouest, Yaré
mairement les méthodes de dosage.
Lao à l’est.
- A la limite inférieure de la région pros-
Méthodes d’analyse
pectée et d’Ouest en Est, les interventions
Le phosphore est dosé par calorimétrie. Le
portent sur les agglomérations de Yang-Yang,
sérum préalablemenlt déféqué est traité par le
Linguère, Yonoféré, Barkedji. Dans ces divers
réactif nitro vanado molybdate de Misson qui
lieux les prélèvements sont faits à deux époques
donne avec le phosphore un complexe de cou-
de d’année. Une première mission se situe en
leur jaune. La lecture se fait à 420 millimicrons
mai et juin qui doit produire les résultats de
sur un photomètre Lumetron. Il faut souligner
saison sèche, une deuxième mission en sep-
que ces dosages sont réalisés sur place et dans
tembre pour obtenir des données de la saison
le ‘délai le plus bref suivant le prélèvement.
des pluies.
Les autres éléments Ca - Mg - Na - K - CU -
- En Casamance les points prospectés
Fe - Zn - Mn, sont dosés au laboratoire par
sont : Ziguinchor, Kolda et Sédhiou
où les
spectrophotomètre de flamme en absorption
prélèvements sont effectués uniquement en sai-
atomique sur un appareil Perkin-Elmer modèle
son sèche.
290. Le principe général de la méthode est le
- Dans chaque point de prospection, on
suivant : la solution à doser est aspirée dans
choisit trois troupeaux, s’abreuvant au même
une flamme où les molécules sont dissociées
forage mais pâturant dans des zones différentes,
à l’état d’atomes. Ces atomes sont alors capa-
sur lesquels on effectue dans toute la mesure
bles d’absorber les radiations lumineuses de
du possible, et à chaque mission, 20 prélève-
même longueur d’onde que celles qu’ils émet-
ments de sang. Les do’sages sur chaque sérum
tent lorsqu’ils sont excités. Le rayonnement
portent sur les neuf éléments suivants :
lumineux émis par une lampe à cathode creuse
- 396 -

sera donc partiellement absorbé par passage
La précision dépend encore de la teneur dans
sur la flamme. Le décroissement de l’intensité,
la solution de l’élément à analyser. Les faibles
mesuré par une celluSle photo-électrique, est
taux donnent des mesures moins précises. En
l
proportionnel à la concentration de l’élément
raison de ces divers facteurs et pour les élé-
dosé dans la solution.
ments dosés, la précision varie de 1 à 5 p. 100.
Pour le cuivre, le fer, le zinc, et le manganèse,
les dosages sont effectués sur le sérum directe-
4. PRESENTATION DES RESULTATS
ment aspiré dans le nébuliseur. Pour les autres
éléments une dilution du sérum (en général
Les tableaux des résultats exprimés en
1/25) est nécessaire ainsi que d’adjonction de
mg/litre ont été groupés par élément. Chaque
chlorure de lanthane qui diminue les inter-
donnée correspond aux moyennes des trou-
férences lors du dosage du calcium. Le passage
peaux à partir de N individus, et est complétée
de solutions étalons effectué parallèlement per-
par l’intervalle de confiance de la moyenne à
met de déterminer la teneur de l’élément dans
la solution dosée. La précision de la méthode
5 p. 100. Nous présentons 3 tableaux pour la
dépend du métal analysé. Certaines lampes sont
région du Ferlo et 2 tableaux pour la Ca,sa-
plus stables que d’autres et donnent alors sur
mance. Un 6’ regroupe tous les résultats des
le papier enregistreur des pics plus réguliers.
moyennes.
TABLEAU No11
Phosphore - Calcium - Magnésium dans la région du Fer10 - Résultats en mg/1
Fer10 saison sèche
Fer10 saison humide
P h o s p h o r e
+ intervalle
n
x
2 intervalle
de confiance
n
x
de confiance
Yare Lao
59
32,9
+
234
40
63,6
:
494
Tatki
58
45,0
+
321
20
73,6
2
7,2
Yang-Yang
56
65,0
t
2,8
20
81,l
+ 538
Linguere
56
58,2
2
494
44
64,l
:
497
Barkedji
20
41,s
:
794
40
62,6
2 430
Yonofere
40
53,l
2 3,8
52
50,8
+_
399
Moyenne Fer10
6
49,4
2 12,3
6
66,O
+_ 10,9
C a l c i u m
Yare Lao
59
98,9
?
3,4
97
101,o
2
2,8
Tatki
58
96,4
+
430
19
108,l
? 337
Yang-Yang
54
76,7
+
4,9
20
101,7
t 330
Linguere
54
84,3
+
3,8
38
101,3
t 2,4
f
Barkedji
17
85,8
t
6,6
33
93,9
+_
3,l
Yonofere
40
88,5
+_
499
50
106,9
+_ 2,4
i.l
Moyenne
6
88,4
2 836
6
102,2
2
595
*
M a g n é s i u m
Yare Lao
59
25,2
2
Os8
40
21,6
+_
1,o
Tatki
58
21,8
+-
094
18
24,8
2
1,o
Yang-Yang
54
20,s
+
196
20
24,2
+
097
Linguere
56
23,l
+
193
39
22,o
+
0.9
Barkedji
17
24,4
+-
134
33
20,6
+-
1,7
Yonofere
40
21,9
+
134
50
25,3
:
0,s
Moyenne
6
22,8
t
1.8
6
23,l
+
2,o
- 397 -

TABLEAU NO111
Sodium - P o t a s s i u m - M a n g a n è s e d a n s l a rtigion d u Fer10 - Résultats en mg/l
Ferlo s a i s o n s8che
Fer10 s a i s o n h u m i d e
S o d i u m
Il
t int.ervalle
+ i n t e r v a l l e
x
11
x
d e c o n f i a n c e
di confinnce
Yare La.0
59
3270
t
26
40
3200
+ 49,32
T a t k i
58
3425
f
47
19
3128
2 43,l
Yang-Yang
54
3350
2
48
20
3163
+ 54,4
Linguere
56
3331
+
32
39
3153
5 23,90
Barkedj i
16
307 1
+
57
33
3065
2 32,84
Yonofere
40
3093
t
27
51
3079
2 33,07
Moyenne
6
3257
+
151
6
3131
+ 54
P o t a s s i u m
-
Yare Lao
59
161,7
+
394
40
158,5
+
5,4
T a t k i
58
192,7
+
7,3
19
177,6
+
(~$2
Yang-Yang
54
202,6
+
7,4
20
171,2
+
499
Linguere
Barkedj i
Yonof ere
Moyenne
M a n g a n è s e
Yare Lao
T a t k i
- 398 -

33
[),Y4
+ O,lU
19
1,74
+ u,ux
20
I ,23
+ Cl,11
37
0,x')
+ 0,05
-~
5Y
0,54
+
u,uz
40
0,59
+ u,u3
58
U,>I
t u,uu
19
U,hl
+_ 0,06
54
U,56
+ o,u4
20
11,7u
t 0,04
5 6
0,2x
+
u,o2
42
0,hO
5 o,u3
19
0, 66
-b
u,o5
35
0,69
+ u,u3
40
0,53
+
u,u3
51
0,51
+ Ll,u3
~---
6
CI,51
+_ U,l3
6
O,f>L
+ 0,07
.~ ~----
~-.----
32
2.01
+
0,Ll
3Y
0,92
+
u,ux
4 Y
2 > GO
+
0,17
14
I,35
+
u,22
53
2,x1
+
0,2u
17
1,36
+
U,ll
55
1,55
+
O,lU
35
I
,60

+
U,ll
I!l
2,32
+
<1,4x
3 9
1 ,I2
+_ u,ux
38
l,Y3
+ Cl,25
-
6
2,20
+
0,50
5
1.27
2 u,32
--~--.---
- 399 -

TABLEAU Na V
Phosphore - Calcium - Magnésium - Sodium - Potassium - Manganèse
en Casamance et en saison sèche
Phosphore
Calcium
Magnésium
Kenia
20
6?,7
2
4,l
17
89,9
+
5,3
17
23,l
+-
1,3
Diffangor
20
66,3
2
2,7
15
93,0
2
3,2
15
31,7
+
230
Niaguis
20
65,0
t
398
17
93,l
:
595
17
24,8
+
222
Kounaya
6
80,3
c
7,5
6
91,8
2
3,2
6
27,8
+
4,2
Nema goudiaby
20
67,8
+
335
19
88,6
+
299
20
30,9
+
1,4
Mouricounda
20
68,7
+_
435
20
95,l
:
4,7
20
29,5
+-
1,g
Sare Bilali
19
82,3
+
4,8
19
94,7
+_
69’3
19
17,0
2
3,2
Dioula coloun
20
73,9
+_
399
15
91,6
+
393
15
26,3
+
133
Sare Gueladio
18
72,0
:
394
12
94,4
+ 598
12
19,s
2
594
Moyenne
9
71,5
$
497
9
92,5
+_ 1,7
9
25,7
+ 339
-
-
Sodium
Potassium
Manganèse
Kenia
17
3303
+ 50
17
196,4
+_
9,7
20
0,091
+_
0,007
Diffangor
15
3298
+ 67
15
190,6
:
733
20
0,105
2
0,009
Niaguis
18
3276
+ 76
18
181,6
2
637
20
0,103
t
0,009
Kounaya
6
3348
+ 64
6
176,3
+
_ 14,3
6
0,105
+
0,009
Nema goudiaby
20
3160
2 59
20
213,8
+_ 10,7
20
0,081
+_ 0,009
Mouricounda
20
3378
2 72
20
200,4
2
6,8
8
0,101
2
0,010
Sare bilali
19
3605
t 86
19
215,5
+
_ 15,2
11
0,084
5
0,007
Dioula coloun
15
3332
2 58
15
203,2
I-
9,3
20
0,085
+
0,006
Sare gueladio
12
3231
5 56
12
207,3
+_
9
Moyenne
9
3326
i 95
9
198,3
+ 10,4
8
0,094
t
0,09
L
TABLEAU :!J'VI
Fer - Cuivre - Zinc en Casamance et en saison sèche - Résultats en mg/1
Fer
C u i v r e
Z i n c
Kenia
19
1,07
t 0,19
20
0,48
+
_ 0,05
16
1,65
+ 0,23
Diffangor
20
1,05
+_ 0,13
20
0946
+_ 0,05
19
2.40
t 0,45
Niaguis
18
1,32
+ 0,20
2 0
0347
+_ 0,06
15
2.36
+ 0,19
Kounaya
6
l,oo
2 0,26
6
0961
+
_ 0,ll
6
2,09
2 0,82
Nema goudiaby
20
1351
+
_ 0.24
20
0953
+
_ 0,04
19
2,13
2 0,25
Mouricounda
18
1968
+
_ 0,28
20
0,53
+
_ 0,06
16
2,64
+ 0,27
Sare bilali
12
1,86
t 0,26
18
0,43
+_ 0,05
Dioula coloun
19
1,52
2 0,24
15
OP54
+
_ 0,05
Sare gueladio
6
1,76
2 0,40
14
0345
+
_ 0,os
Moyenne
9
1,42
2 0,25
9
0,50
+ 0,05
6
2,21
+ 0,36
- 400 -

TABLEAU N%I
Moyennes générales pour le Fer10 en saison sèche, Fer10 en saison des pluies,
la Casamance en saison sèche - Résultats en mg/1
I
Fer10 saison sèche
Fer10 saison humide
Casamance saison sèche
Phosphore
49,4
+
12,3
66,O
+_
10,9
71,5
'I
4,7
P
Calcium
88,4
+
8,6
102,2
+
5,5
92,5
2
1,7
Magnésium
22,a
+
1,~
23,l
t
2,0
25,7
+_
3,9
Sodium
3257
+_ 151
3131
2
54
3326
+_
95
4
Potassium
180,l
+
17,2
173,4
+
10,8
198,3
+
10,4
Manganèse
0,086 +
0,022
0,091 +
0,023
0,094
+
0,09
Fer
1,24
t
0,16
1,20
+
0,62
1,42
2
0,25
Cuivre
0,51
+
0,13
0,62 +_
0,07
0,50
+
0,05
Zinc
2,20
+
0,50
1,27
+
0,32
2,21
+
0,36
INTERPRETATION
d) Corrélations existant entre certains élé-
ET DISCUSSION DES RESULTATS
ments et leur signification possible.
L’interprétation des résultats, présentés dans
***
les tableaux antérieurs, s’inspire des lignes géné-
rales fixées dans le protocole et comporte les
a) Les deux comparaisons : saison sèche,
points suivants :
saison des pluies dans le Ferlo et Casamance-
a) Comparaison des teneurs obtenues, d’une
Ferlo en saison sèche résultent d’une analyse
part dans la même région (le Ferlo) et au cours
de variante simultanée sur les 3 groupes de
des 2 saisons différentes, d’autre part au cours
données, Ferlo saison sèche, Ferlo saison des
de la même saison (saison sèche) et dans les
pluies, Casamance saison sèche, ces données
deux régions différentes (Fer10 - Casamance).
correspondent aux moyennes des dosages effec-
b) Différence entre saison sèche et saison
tués pour chaque élément. Les conclusions
des pluies pour chaque élément minéral et
sont présentées dans le tableau no 8.
dans chacun des points de prospection retenus
Le signe ++ indique une différence signifi-
du Ferlo.
cative au seuil de 1 p. 100 le signe + une
c) Parallèle entre les ‘teneurs observées au
différence significative au seuil de 5 p. 100,
Sénégal et celles relevées dans la littérature
le signe 0 l’absence de différence au seuil de
pour d’autres pays.
5 p. 100.
TABLEAU NOV111
*
N a
K
Mg
Ca
CU
Fe
Mil
Zll
P
. *
Comparaison
.
Fer10 saison sèche
++
0
0
++
++
+
0
++
++
Fer10 saison humide
Comparaison
Fer10 saison sèche
0
+
+
0
0
0
0
0
++
Casamance saison S.
On observe donc, dans le Ferlo et entre les
de calcium, de cuivre sont nettement abaissés
deux saisons, une différence significative pour
en saison sèche. A l’inverse les teneurs en
le sodium, le calcium, le cuivre, le fer, le zinc
sodium, fer et zinc sont alors plus élevées qu’en
et le phosphore. Les taux moyens de phosphore,
saison des pluies.
- 401 -

%
L’échantillonnage paraissant suffisant pour
La nette diminution du zinc sérique, en sai-
être représentatif de la région, on peut donc
son des pluies, suscite une remarque qui, pour
conclure qu’une hypophosphorémie, hypocal-
l’heure, garde une valeur purement hypothé-
a
cémie et cuprémie s’installent en saison sèche
tique.
sur les troupeaux du Ferlo et que cette poly-
carence constitue une des causes des troubles
On sait en effet que les caren’ces en zinc se
nutritionnels traduits essentiellement par l’os-
traduisent d’une façon générale par des troubles
téomalacie et le pica rencontrés à cette époque
cutanés allant de l’hyperkératose aux lésions
dans le Sahel sénégalais.
suintantes et ulcéreuses. Or dans nombre de
régions africaines on observe, à la saison des
L’hypophosphorose de saison sèche est liée
pluies, période d’hypozinguémie. une patholo-
indubitablemem à une carence d’apport. En
gie cutanée relativement fréquente, prenant des
effet dès la maturation des graminées et le début
aspects cliniques variés et qu’on classe sous le
de leur dissécation, le taux de phosphore dimi-
nom générique de streptothricose. Pourrait-il
nue des parties supérieures de la plante, les
exister du fait ‘d’une carence en zinc une pré-
phosphates se localisent dans la racine ou même
disposition à ces maladies ?
retournent au sol (LABOUCHE et MAIN-
GUY). Les pailles de saison sèche ne contien-
Venons en maintenant au deuxième terme
nent plus le minimum de phosph’ore indispen-
pour envisager après les différences intersai-
sable et de plus le rapport phosphocalcique
sons, les différences interrégions. 11 existe une
défavorable, souvent supérieur à 15 ou 36,
différence significative, à la même saison, entre
gêne encore l’utilisation de ces trop faibles
le Ferlo et la Casamance pour le potassiuml le
apports.
magnésium et surtout le phosphore. Ce test est,
L’hypocalcémie observée pourrait tenir aux
pour plusieurs raisons, d’une valeur moindre
mêmes raisons. En effet sur plusieurs échan-
que le précédent, en effet le nombre des don-
tillons de fourrages récoltés à Dara en fin de
nées est plus faible en Casamance, d’autre
saison des pluies et en fin de saison sèche,
part le Ferlo est peuplé exclusivement de zébus,
on observe des taux moyen’s de calcium res-
tandis que la population animale de Casamance
pectivement de 0,55 g et 0,36 g pour 100 de
se compose de taurins ou de métis taurins
matière sèche. L’apport en calcium est donc
zébus n’ayant probablement pas les mêmes
relativement plus faible en saison sèche.
normes biochimiques. D’une façon générale
Mais l’eau d’abreuvement, aliment minéral
les teneurs en éléments sériques paraissent plus
non négligeable, peut également contribuer à
elevées chez les taurins que chez les zébus, ce
l’établissement de ces déficiences.
qui pourrait expliquer les différences signi-
ficatives pour le potassium et le magnésium
Une série de recherches effectuées au labo-
supérieurs en Casamance. Cependant en raison
ratoire de Dakar ont permis de comparer les
de la très grande différence observée entre le
teneurs minérales des eaux de surface, d’es eaux
phosphore moyen au Ferlo et en Casamance,
de puits et des eaux de forages profonds. Le
respectivement 49,4 et 71,6 mgjl, les restrictions
phosphore se trouve en très faible quantité
précédentes ne sont pas valabl’es pour cet élé-
dans les eaux de forages profonds. Dans les
ment. Le phosphore sur les troupeaux du Ferlo
eaux de puits et surtout dans les eaux de sur-
est nettement plus bas que sur ceux de Casa-
face, cet élément se rencontre à des taux plus
mance, et ce fait confirme une fois de plus
importants.
l’hypophosphorose qui sévit dans la première
Or, en saison sèche, les animaux s’abreuvent
région.
aux forages profonds, tandis qu’en saison des
pluies ils consomment les eaux des mares ou
h) Différences saisonnières pour chaque élé-
des puits peu profonds.
ment et dans chacun des points prospectés au
Ferlo.
Une remarque comparable est valable pour
justifier le taux de sodium sérique supérieur en
Le problème des différences saisonnières est
saison sèche. Les eaux de forage qui servent
ici abordé pour chacun des points de prélève-
alors à l’abreuvement des tro’upeaux sont nette-
ment et pour chaque élément. Les calculs sont
ment plus riches en cet élément que les eaux
effectués sur la totalité des résultats, donc sur
de mares utilisées en hivernage.
un grand nombre de données individuelles et
- 402 -

Ir
TABLEAU NOIX
Difffrences s a i s o n séche, s a i s o n h u m i d e d a n s l e s difigrents p o i n t s d u Fer10
conduisant à l’établissement du tableau n” 9
sont proches des taux considérés comme nor-
(la symbolique est celle déjà utilisée dans le
maux, alors qu’ils sont fortement abaissés en
tableau n’> 8).
saison sèche.
En ce qui concerne le sodium, 3 villages sur
Les résultats pour le cuivre sont également
6, Linguère, Yang-Yang, Tatki, présentent des
très cohérents. Tous les résultats de saison
différences hautement significatives. Tous les
sèche sont inférieurs à ce’ux de saison humide.
résultats de saison sèche sont supérieurs à ceux
4 points sur 6 présentent des différences haute-
de la saison humide.
ment significatives.
Si l’on consulte le tableau des résultats d’ana-
Les taux de fer sont plus élevés en saison
lyses des eaux de forages, on trouve respecti-
sèche qu’en saison des pluies, mais même les
vement pour Linguère, Tatki, Yang-Yang les
taux les plus bas ne permettent pas de prévoir
taux en sodium (mg/1 de 163,l - 387,3 -
de carence, ce qui serait anormal au Sénégal
224,l) alors que pour les 3 autres forages
où abondent les sols ferrugineux.
Yare-Lao, Yonofère, Barkedji ces taux ne sont
Le manganèse appelle les mêmes remarques
plus que de 65,4 - 59,l et 115,5. L’hyperna-
que le potassium et le magnésium. Le dosage
trémie de saison sèche semble donc liée essen-
sérique de cet élément semble peu fidèle en
tiellement à la composition chimique de l’eau
raison des très faibles teneurs. Une carence
d’abreuvement. Le potassium présente des dif-
semble mieux déterminée à partir des dosages
férences significatives pour 3 points sur 6, mais
sur le poil ou plus sûrement encore sur les
les teneurs de saison sèche sont tantôt infé-
fourrages.
rieures, tantôt supérieures à celles de saison
humide. Le facteur saisonnier n’intervient donc
Les taux de zinc sont supérieurs en saison
pas directement sur la kaliémie. Les différences
sèche pour 4 points sur 5 et les différences sont
observées proviennent probablement de fac-
alors hautement significatives.
teurs alimentaires (changement de pâturages
par exemple).
Les taux de phosphore sont enfin nettement
abaissés en saison sèche pour 4 forages sur 6.
La même observation est valable pour le
Les taux moyens les plus bas se situent en
magnésium, 5 points sur 6 présentent des diffé-
saison sèche à Yare-Lao, Barkedji et Tatki, qui
rences significatives avec des teneurs varia-
en 1968 correspondaient à des zones de forte
blement supérieures ou inférieures.
endémicité de botulisme.
C’
Pour le calcium tous les résultats de saison
c) Parallèle entre les taux sériques du Séné-
sèche sont inférieurs à ceux de saison humide.
gal et des valeurs relevées dans d’autres pays.
4 points sur 6 présentent des différences signi-
L.
ficatives. Les taux sénégalais en saison humide
Les taux de sodium, potassium et magnésium
- 403 -

sont au Sénégal comparables à ceux des autres
considéré comme carencé. Une cuprémie nor-
9.
pays. Pour le calcium, les taux sénégalais de
male se situe donc autour de 0,75 mg/1 à
saison humide sont également normaux, par
1 mg/l. La valeur de 0,62 mg/1 relevée au
r(
contre il n’en est plus de même pour ceux de
Ferlo en saison humide serait donc à la limite
saison sèche.
de la carence, et les taux relevés en saison
La cuprémie des animaux du Sénégal mérite
sèche au Ferlo aussi bien qu’en Casamance
une attention particulière. Les taux sénégalais
(0,50 et 051 mg/l) correspondraient bien à
sont inférieurs à ceux présentés dans le ta-
une carence caractéristique. Cependant BIEN-
bleau no 10. Différents auteurs, LAMAND (5),
FET et collab. (1) signalent des taux encore
CHAUVAUX et collab. (3) s’accordent pour
nettement plus bas atteignant le seuil de 0,lO
situer la norme inférieure de la cuprémie à
et 0,20 mg/1 et qui correspondent alors à un
0,60 mg/l. En dessous de ce taux l’animal est
véritable état pathologique.
TABLEAU XJo IL
Comparaison entre certaines données au :;énégal e t d a n s d ’ a u t r e s p a y s .
Fer10 s a i s o n
Fer10 s a i s o n
CaSi%X3lXYe
sèche
humide
saison humide
-
3257
3131
3326
180,l
173,4
198,3
88,4
102,2
92,s
22,8
23,l
25,7
0,51
0,62
0,50
La phospharémie constitue une donnée qui
Ces corrélations #sont, soit positives et mar-
subit des oscillations importantes. Pour la plu-
quées du signe ++ lorsqu’elles sont hautement
part des auteurs les valeurs normales des bo-
significatives et du signe + lorsqu’elles sont
vins varient de 50 à 90 mg/l. Dan;s le’s zones
simplement significatives, soit négatives et sym-
fortement carencées, on a pu observer des
bolisées par le,s signes - - ou -, le 0 indique
taux descendant à 10 ou 15 mg/l.
l’absence de corrélation.
Dans ces conditions les animaux de Casa-
Le résultat ‘de 84 calculs de corrélation est
mance et ceux du Ferlo en saison des pluies
présenté dans le tableau no 11.
ne sont pas carencés. Les animaux de saison
sèche le sont par contre, 3 troupeaux sur les
Une première remarque concerne les corré-
6 présentent des taux inférieurs à 50 mg/l.
lations K - Zn que l’on trouve au Ferlo en
saison sèche et en saison des pluies et qui
En définitive 3 éléments, le phosphore, le
pourraient résulter, lors du dosage, d’une cer-
calcium et le cuivre présentent des taux faibles
taine hémolyse de sérum ayant entraîné une
en saison sèche qui correspondent à un état
augmentation parallèle du potassium et du zinc.
carentiel.
En saison sèche, au Ferlo, on note une
En saison des pluies et dès le renouveau de
corrélation négative hautement significative
la végétation, les apports minéraux augmentent
entre le phosphore et le calcium. Cette liaison
et permettent aux animaux de refaire leurs
n’existe plus en saison des pluies ou en Casa-
réserves.
mance.
d> Corrélations entre éléments.
Ce phénomène pourrait recevoir l’interpré-
tation s’uivante.
Les interdépendances entre les 8 éléments
étudiés ont étk calculées sur les données obte-
Le calcium sérique se répartit en deux frac-
nues en Casamance et au Ferlo au cours des
tians principales : une fraction non ultrafiltrable
deux saisons.
qui correspond essentiellement à des albumi-
-
-

TABLEAU N"X1
Correlations élément - élement
Ferlo 1 (saison sèche)
Ferlo II (saison humide)
i
:
1 1
$/,Y/,ty i ’
-
Na ‘f
++
0
0
0
0
0
0
!W,
‘/ .A
-
K
+ +
y,
2%
0
0
0
0
+
---
Casamance (saison sèche)
/@ANa
i
KI
C )
Mg 1
C a
U 1
Fe /
'
Zn 1
P
-
C a
0
0
<Q
/$
0
0
0
0
0
Mg
0
0
0
0
0
9;
cu
O
O
O
"#
110
nates de calcium, et une fraction ultrafiltrable
S produit de solubilité est une constante.
composée d’une partie non ionisée et d’une
Dans le plasma la teneur en Ca++ et en P04”-
partie ionisée. Cette dernière est la plus impor-
est telle qu’elle réalise normalement un équi-
tante du point de vue quantitatif et physio-
libre voisin de la saturation, à une diminution
logique.
des ions P04”- correspond donc une augmen-
Les concentrations ioniques en Ca++ et tation des ions Ca++*
P04z”- sont liées entre elles par une loi phy-
C’est exactement une liaison de cette nature
sico-chimique qui définit la solubilité du phos-
qu’on retrouve au Ferlo en saison sèche, ce
phate de calcium.
qui tendrait à prouver qu’à cette période une
S = (P0,3-)z X (Ca++)”
grande proportion du calcium et du phosphore
- 405 -

se trouve sous leur forme active, la forme io’ni-
Comme pour le Ferlo en saison sèche, la
sée et la loi physicochimique
précédente s’appli-
corrélation K - Zn peut être due à une légère
que.
hémolyse des sérums. Les hématies étant riches
en fer et potassium, la corrélation K - Fe
En saison des pluies, calcium et phosphore
positive peut encore s’expliquer par le même
se rencontrent avec moins de parcimonie.
phénomène.
Le calcium dosé est constitué encore par le
calcium ultrafiltrable ionisé, mais il s’y ajoute
en grande proportion d’u calcium ultrafiltrable
CONCLUSIONS
non ionisé et des albuminates de calcium.
La loi physico-chimique de solubilité est
L’étude des concentrations sériques en élé-
alors marquée par cet ensemble et on ne trouve
ments minéraux et oligo-éléments, réalisée sur
plus de corrélation inversée comme en saison
un grand nombre d’individus dans 2 régions
sèche.
du Sénégal et au cours de 2 principales périodes
climatiques, a permis de mettre en évidence
On note encore au Ferlo en saison sèche
les carences en cuivre et calcium pour le Séné-
une corrélation phosphore potassium et phos-
gal en saison sèche, et la carence en phosphore
phore magnésium d’interprétation difficile.
spécifique du Ferlo en saison sèche.
En saison humide, au Ferlo, on observe trois
Elle constitue donc un élargissement des
corrélations positives : Ca - Mg - K - Mg
recherches antérieures, qui avaient souligné
et K - Ca.
seulement une déficience en phosphore, et per-
met ainsi de définir une étiologie plus précise
La formule de Loeb exprimant l’excitabi-
des troubles nutritionnels existant sur les trou-
lité neuro-musculaire en fonction de l’équilibre
peaux du Sahel, et manifestés principalement
ionique du plasma semble pouvoir en rendre
par du pica et de I’ostéomalacie.
compte
K+ + N a +
Ces carences So#nt liées essentiellement à
ENM = ’ Ca-l-+ + Mg++
l’indigence des pail’les de saison sèche qui cons-
tituent l’aliment des ‘troupeaux durant une lon-
Pour que l’équilibre soit maintenu, il est
gue période de l’année, auxquelles s’ajoute la
nécessaire qu’à une variation du numérateur
faible minéralisation des eaux d’abreuvement.
corresponde une variation dans le même sens
du dénominateur.
Une analyse systématique des fourrages du
point de vue de leur teneur minérale doit donc
La corrélation Ca - Mg étant positive, le
venir ea complément des informations déjà
dénominateur Ca++- + Mg++ augmente ou
0btenue.s sur les eaux d’abreuvement. Le rôle
diminue. Il doit en être de même pour le numé-
des éléments tels que le cobalt, le molybdène,
rateur, ce qui se traduit par les corrélations
le sélénium dont les teneurs sériques sont trop
K+ - Ca++ et K-t - Mg-++.
faibles, ponrra ressortir de pareilles études.
S U M M A R Y
Complementary study on minera1 deficiencies found
in northern Senegal cattle
During 1964 a first series of works has demonstrated the aetiology
and pathogenesis of a severe disease which raged, since several years,
among northern Senegal cattle (Ferlo). This disease, very similar to the
south African Lamsieckte, was in fact botulism. It is well known that the
appearance of the affection is bound to a multi deficiency in which phos-
phorus plays an important part.
However other elements seem to be involved SO new works were
launched in 1967 to specify their nature. These latters consisted of serums
quantitative analysis of 9 elements and oligo-elements. Samples were
collected on 670 heads belonging to Ferlo and Casamance herds, during
the dry season and the rainy season this latter period of the year being
the most propitious for cattle feeding. The Casamance cattle was consi-
dered to be free of deficiency disease and was used as control.
- 406 -

The outcome of more than 6.000 analysis has demonstrated copper
and calcium deficiencies during the dry season in Ferlo and Casamance
cattle. The phosphorus deficiency was confirmed for the bovine herds
living in Ferlo during the dry season.
According to the Authors, the occurrence of bovine streptothricosis
in these countries could be bound up with zinc deficiencies.
RESUMEN
Estudio complementario sobre las carencias minerales encontradas
en las manadas del norte de Senegal
En 1964, una primera serie de investigaciones permitio explicar la
etiologia y la patogenia de una enfermedad animal grave que hacia estra-
gos en las ganaderias del norte de Senegal (Ferlo), desde hace varios aiïos.
Dicha enfermedad, comparable a1 « Lamsieckte » de Africa del Sur,
es el botulismo, cuyo desarrollo est& favorecido por una policarencia en
que el fosforo desempefia un pape1 importante.
Sin embargo otros elementos parecen intervenir y para precisar su
natura en 1967 es cuando se emprendio una nueva serie de trabajos.
Estos ultimes comportan 10s dosajes sericos de 9 elementos y oligo-
elementos minerales. Se toman las muestras en 670 animales perteneciendo
a manadas del Ferlo y a ganaderias de Casamance. Se consideran como
indemnes de enfermedades de carencias 10s bovinos de Casamance que se
utilizan para hacer la comparacion.
Se efectuan las btisquedas durante la estacion seca y la estacion
htimeda, epoca favorable para la nutrition de 10s ganados. Los resultados
de mas de 6.000 dosajes permiten evidenciar una carencia de cabre y de
calcio durante la estacion seca y en las dos regiones (Fer10 y Casamance),
y confirmar la carencia de fosforo que ataca las manadas del Ferlo
durante la estacion seca.
Segun 10s autores, la aparicion en dichas regiones de la estreptotricosis
podria ser ligada con la carencia de cinc.
BIBLIOGRAPHIE
1. BIENFET (V.) et Collab., « Le problème de la
4. JACQUOT (R.) et Collab., «Nutrition animale.
carence en cuivre », Ann. Mtd. vér., 1965, 109
Données générales sur la nutrition et l’alimenta-
(5) : 313-75.
tion », Paris, J. B. Baillière, 1958-64, p. 864 (Coll.
2. CALVET (H.) et Collab., « Aphosphorose et botu-
Nouvelle encyclopédie agricole).
lisme au Sénégal », Rev. Elev. Méd. vét. Puys
5. LAMAND (M.), « Carences en oligoéléments chez
trop., 1965, 18 (3) : 249-82.
les ruminants », Cah. Méd. vét., 1970, 39 (2) :
3. CHAUVAUX (G.) et Collab., «Cuivre et manga-
60-75.
nèse chez les bovins, méthodes de dosage et signi-
6. MYLREA (P.J.), BAYFIELD (R.F.), « Concen-
fication biologique du cuivre et du manganèse
trations of some components in the blood and
dans les poils », Ann. Méd. vét., 1965, 109 (3) :
serum of apparently healthy dairy cattle. 1. Elec-
174-224.
trolytes and minerals », Aust. vet. J., 1968, 44 :
565-69.
- 407 -