ISRA DRSAA RAPPORT No 1 CONVENTION C E E...
ISRA
DRSAA
RAPPORT No 1
CONVENTION C E E ,N” TSDA 219
PESTE PORCINE AFRICAINE
J. SARR
Juin-Novembre 1987

I.S.R.A.
DRSPA
R A P P 0 R T PREMIER SEMESTRE
juin - novembre 1987
Contractant
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA).
Contrat No
TSD-A.21 SICEE
Chef du projet
Joseph SARR
Titre du projet
Les hybridomes dans l’étude du virus de la Peste
porcine africaine. Cartographie des variétés anti-
géniques. Etude de l’immunité dans la Peste porcine
africaine.
INTRODUCTION
La Peste porcine africaine (PPA) est une affection apparue
fortuitement au début du siècle en Afrique de l’Est lorsque des colons
blancs ont introduit au Kenya des Porcs domestiques importés d’Europe.
II est impossible de dater la première apparition de la Peste porcine
africaine sur le continent africain.
C’est une maladie infectieuse, contagieuse, spécifique des suidés et
dûe à un ultravirus qui peut être classé entre le groupe des Poxvirus et
celui des Herpès virus.
Cependant, des analogies structurales avec des virus affectant des
espèces animales très éloignées des suidés (grenouille, reptile) et
singulièrement de certains insectes (Tipula et Séricesthis) le font
classer dans le groupe des lridovirida.

Objectif de la recherche
Un seul sérotype du virus de la Peste porcine est connu. Pourtant il
n’existe pas de protection hétérospécifique entre les différents
isolats.
Cette absence de protection croisée ne peut s’expliquer que par des
variations antigéniques du virus.
L’étude de ces variations par les anticorps nonoclonaux présente
l’avantage de
mettre en évidence les différentes structures
antigéniques natives qui peuvent exister chez les différentes souches
de virus.
Aussi, dans la forme aigüe et chronique de la maladie, l’absence
d’anticorps neutralisants n’est pas expliquée. La recherche de
conditions
d’induction
d’anticorps
neutralisants
(modification
d’antigènes à partir de souches locales, mutagénèse) est certes l’une
des voies les plus appropriées à la mise au point d’un vaccin efficace.
Plan de travail
1 - Etablissement de la carte épidémiologique de la Peste porcine au
Sénégal.
2 - Isolement et identification de souches de Peste porcine africaine à
partir de foyers (constitution d’une banque de souches virales).
3 - Production d’anticorps monoclonaux à partir de virus entier et à
partir de protéines de membrane virale (VPI et VP4).
4 - Etude comparative des souches isolées avec d’autres souches
africaines, européennes et asiatiques, etc...
5 - Etude des conditions d’apparition d’anticorps neutralisants à partir
des souches isolées (mutagénèse, modification d’antigènes etc...)
A - L’élevage porcin au Sénégal
La zone d’élevage porcin au Sénégal correspond à toute la façade Ouest

du pays face à l’Océan atlantique où la population est en majorité
chrétienne.
C’est une bande longue de 500 Kms et large de 100 Kms environ (carte
du Sénégal).
L’élevage porcin y est presque essentiellement paysan en dehors de
quelques exploitations de type coopératif autour des grandes villes
(Dakar, Thiès, Mbour, Ziguinchor...).
L’effectif dépasse rarement 15 animaux par exploitation familiale.
Les porcheries dans les centres urbains s’approvisionnent à partir des
villages.
La population porcine totale du pays est estimée à 400.000 têtes.
1 - Les races porcines
Les races porcines ont été très peu étudiées au Sénégal.
L’existence d’une forte pression de races importées comme la “Large
White” fait que les races locales généralement naines et très rustiques
cèdent progressivement la place à des métissages non contrôlés.
2 - Le mode d’élevage
II est de trois types :
1 - l’élevage en liberté
2 - l’élevage en hutte
3 - l’élevage de type moderne.
Les deux premiers types sont pratiqués en milieu rural. Pendant la
saison sèche (octobre à juin), les animaux sont laissés en totale
liberté. Ils sont chargés de trouver pendant la journée leur propre
nourriture.
- l’élevage en hutte prend le relais en saison des pluies. Les animaux
sont enfermés dans des enclos de fortune à cause des cultures. Ils sont
nourris avec les restes de cuisine et du son de riz, mil, sorgho, maïs
etc...
- l’élevage de type moderne concerne généralement les centres
urbains. Une partie des aliments est constitué par les déchets de
cuisine des restaurants.

9
.

B - Epidémiologie de la Peste porcine africaine au Sénégal.
En septembre 1959 est observée une mortalité importante dans
l’effectif porcin du Km 17 de la Route de Rufisque (région de Dakar).
A cet endroit sont installés un certain nombre de porcheries exploitées
par des ressortissants des Iles du Cap-Vert.
Les animaux vivent dans des conditions d’hygiène très sommaires. La
maladie sévit depuis plusieurs semaines entraînant une forte
mortalité.
Le diagnostic de Peste porcine africaine fut confirmé au mois d’octobre
de la même année.
A la suite de cette épizootie, d’autres foyers localisés furent observés
- Elevage de la Charcuterie moderne .....................................
7 animaux
- Base aérienne de Ouakam .........................................................
4 animaux
- Km 23 Route de Rufisque ..........................................................
3 animaux
- Caserne des Troupes aéroportées .........................................
1 animal
- Km 7 Route de Rufisque .............................................................
4 animaux.
L’allure de la maladie diffère sensiblement de celle observée dans le
premier foyer. A la forme épizootique succède une forme sporadique.
Seule quelques animaux dans chaque porcherie sont atteints et
succombent; les autres ne semblent pas affectés par le virus.
1 - Origine de la maladie.
L’origine peut être située en Guinée Bissau (ex Guinée Portugaise).
En 1958, une mortalité importante dans l’effectif porcin avait été
constatée. L’examen des prélèvements expédiés au Laboratoire de Dakar
avait permis
d e reconnaitre d e s l é s i o n s h i s t o p a t h o l o g i q u e
caractéristiques de la maladie.
La Peste porcine africaine a du s’étendre de la Guinée Bissau au Sud du
Sénégal (Casamance) où les éleveur s de la région du Cap-Vert (Dakar)
effectuent des achats. C’est ainsi qu’un animal porteur de virus a pu

amener la maladie dans la région de Dakar.
2 - Situation actuelle de la PAA au Sénégal.
La Peste porcine africaine constitue à l’heure actuelle la plus grave
menace qui pèse sur l’avenir de l’élevage porcin.
Selon une étude FAO/Banque Mondiale en 1982 pour le compte de la
Direction de I’Elevage du Sénégal, du fait de la Peste porcine, l’effectif
des porcins est passé de 332.000 têtes en 1977 à 141 .OOO seulement
en
1981.
Elle sévit à l’état enzootique chez les races locales et revêt parfois
des allures épizootiques lors d’introduction de races améliorées.
Cette situation constitue l’une des principales barrières à
l’amélioration des races locales dans le Sud du Sénégal, en
Basse-Casamance en particulier.
Au cours de l’année 1987, de nombreux foyers ont été enregistrés à
travers le pays (tableau No 1).
C’est ainsi qu’au séminaire Saint-Louis à Ziguinchor à Diouroup (Fatick)
et à Grand Yoff (Dakar) les mortalités concernent presque essen-
tiellement des produits de croisement de “Large White” avec des races
locales.
L’infection procède le plus souvent de la contagion directe.
Les animaux laissés en liberté pendant la saison sèche, les échanges
d’animaux entre les villages d’une part, l’introduction à partir des
villes vers les campagnes de porcs de race améliorée d’autre part, sont
autant de facteurs qui contribuent à I’extention des foyers.
Par ailleurs,
la transmission de la maladie par les insectes
hématophages peut être invoquée.
On trouve de très nombreux poux chez les animaux. Leur rôle comme
facteur de transmission n’est cependant pas connu.
Tous les animaux portent des tiques leur rôle comme vecteur de la

maladie n’est pas non plus connu.
Cependant, l’existence d’acariens du genre ornithodoros au Sénégal
n’est pas démontrée. La faune sauvage peut également avoir un rôle
comme réservoir à virus en particulier dans les régions de Fatick et de
Casamance où le phacochère peut entrer en contact direct avec le porc
domestique. Mais il est plus probable que le réservoir à virus soit le
porc lui-même.
C - Etablissement de la carte épidémiologique.
Près d’un millier de prélèvements de sang ont été effectués dans les
différentes zones d’élevage porcin.
Les villages visités, les porcheries ainsi que les animaux sur lesquels
les prélèvements sont effectués ont été choisis au hasard.
Le nombre d’animaux prélevés est toujours fonction de la taille du
troupeau, d’abord au niveau de la porcherie, puis au niveau du village
(tableau No 2)
Un certain nombre de villages n’ont encore pu être visités dans la
région de Dakar, Thiès et Fatick.
Les problèmes de contention des animaux sont tels qu’il est difficile de
prélever les 1200 sérums initialement prévus compte tenu des
impératifs de laboratoire (Autres programmes de recherche) en moins
de six mois.
L’analyse des sérums par la méthode ELISA est en cours.
D - Isolement et identification de souches de Peste porcine africaine :
Constitution d’une banque.
Au total 20 prélèvements en vue d’isolement de virus ont été effectués
et stockés à -70°C (tableau No 3).
Leur répartition est la suivante :
. organes (rate, ganglion) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7

. sang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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. broyat de tiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2
Les travaux d’isolement et d’identification viennent juste de
commencer.
Une étude comparative entre les souches sera effectuée au niveau du
bloc étanche (porcherie expérimentale financé par I’USAID).
L’étude par les anticorps monoclonaux permettra de connaître l’origine
des souches rencontrées au Sénégal.
/
Les souches virales sénégalaises seront également comparées à
d’autres souches africaines, européennes et asiatiques.
Cette banque de souches constituera le support des études sur les
conditions d’induction d’anticorps neutralisants par (mutagenèse,
modification d’antigènes etc...)
E - Conclusion.
La mise en place d’un dispositif de surveillance dans toute la zone
d’élevage porcin permettra de contrôler l’évolution de la Peste porcine
africaine à travers le pays.
L’origine des souches sénégalaises sera connue grâce à l’étude
comparative des souches isolées dans les différents foyers de maladie
et celles déjà isolées ailleurs en Afrique et en Europe.
Cependant, ce programme a connu du retard dans son exécution pour les
raisons suivantes :
- un important retard a été constaté dans la mise en place des fonds.
Pour cette raison, six mois de recherche ont pu être couverts à la place
des 18 mois initialement prévus.
Mais le programme a très bien démarré et tous les travaux de recherche
prévus seront exécutés.

Pour cela, il est indispensable que le financement puisse être
maintenu.
- les travaux de finition du bloc expérimental (Financement USAID) ont
également connu un certain retard. L’ISRA vient de prendre les
dispositions pour le rendre fonctionnel dans les meilleurs délais.
Le remboursement du mémoire en cours permettra de payer les
fournisseurs et au programme d’atteindre ses objectifs initiaux.
Tableau No 1
FOYERS ENREGISTRES AU SENEGAL EN 1986-1987
- - v - B - -
----------~
- P - - - - - - - - P - - -
Localités
: Année : Nombre de morts :
Malades
_---_-------------------------------------------------------
-___
ZIGUINCHOR
. Séminaire Saint-Louis
1986
40
. Lindiane
1987
1
. Tilène
1987
1
OussouYE
. Diaken Diola
1987
1
1
BRIN
1987
3
5
NIAGUIS
1986-87
Non précisé
1

BIGNONA
. (Manguily)
1987
9
. Tandiem
1987
12
FATICK
. Diouroup
1987
50
4
DAKAR
. Thiaroye
1986
30
1
. G rand-Yoff
1987
20
3
II
11
5
2
Tableau No 2
ENQUETE SERO-EPIDEMIOLOGIQUE
Répartition de prélèvements de sang
Région
: Département :
Localité
: Nombre de
Chef-lieu :
: prélèvements
Casamance
Oussouye
Oussouye
41
Diaken Diola
25
Mlump
12
Boukitingo
15
Brin
Brin
21
Séléki
20
Adéane
Kaniaka
7
Niaguis
Niaguis
19
Bignona
Tobor
31
Manguilly
78

Bassène
3 4
Tandiem
20
Soutou
29
Koutinghor
3 2
Niassaran
2 1
Bindago
12
Piran
26
Diourou
18
Diaboudior
19
Kaodioul
19
Kassila
19
Aff inian
40
Elana
4 0
ZIGUINCHOR
Lindiane
2 8
Camp Saouli
23
Lindiane Manjak
12
Lindiane Diola
13
Sinediane
12
Boudodi
7
Séminaire St.Louis
5
Santiabba
10
Petit Kandé
23
Grand Kandé
6
Djefaye
29
Tilène
6 5
FATICK
Factik
Fatick
12
Tataguine . . . . . . . . . . . .
Diouroup
4 2
* Diohine . . . . . . . . . . . . . . .
Sokone
Sokone
4 1
Keur Ndiouga
2 (phaco.)
-_-_--____-__-_--_--____________________----------------
* localités encore non visitées mais programmées.
--_---__--_----- -------------------------_--____
Région
Département :
Localité :
Nombre de
Chef-lieu
prélèvements
~_--_------___-___-______________________~--~-~~~~~----

ZONE D’ELEVAGE PORCIN
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