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COMPARAISCN DE LAFOPUL4TIONMICRCBIENNE
Du
RJJT%Nl3TDESONMETABOLISMBSAISONMER
CHEZIJ3ZEE3USET~OVINSDUSENEXiAL
Par J. BLANCW (*) (avec la collaboration
technique de A. NDOYE et A. NIAK3
R E S U M E
Lacarrparaism delapopulationmicrb>iermedu
nurenetdescnm&a-
bolisre saisonnieraété effxtuéesur 208 zébus et ovins ntis surpâturag?
naturel akl Sénégal.
Cette corrparaison portait sur le nombre et ltactitité &tabolique
des bactéries et des protozoaires ciliés.
Aucune différence nette n'a pu &re mise en évidence entre les d-
nan-ts dusénégal et ceux des pays te&&. Les ovins sénégalais hébergent une
micxopcpûiation plus abondante et plus activequeles ~&US, sauf en cequi ccn-
cerne la cellulolyse.
L'activité des deuxmicropopulaticns, tis ncnleurnc&xe, décr&t
ensaiscn sèche : celledes ovins estconplémzntairde celle desbovins.
*
S U M M A R Y
Metabolicacrtivity andnumberofrumenmicroorganisrrswere
compared
among 208 grazing zebrs and sheep in SenegziL,
No cleardifference axldbe proved
inSenegalesandeurwpeananimals.
Micmorgani.sns aremorenunerous andactives
in sheep, exept caxerning cellulolytic activity - Activity of mkroorganisns,
butnotnumber,were decreasingsignifican~y during dry seascn, an3 axrplemente-
ry in sheep and cattle.
. . . / . . .

2
Une des caractéristiques les plus frappante de l'élevw en zane
scrh6lienne est la rfsistance physiologique que scmt capables d'offtir les &-
nanti qui y vivent aux cmditiors éprmvantes du tilieu extétieur : température
élevée, séchemse, rare ' del'abreuvemznt, lignifïcation des pâturages, caren-
a
ces en azote et en minér
, etc....
i
t

Une des ~t&ses frequ~ntavc?ncéeFoure~~quercrrtte adapte
tion des ruminants tropicmx (qui constitue une supétioritésurles races inpor-
t6es des ws terrpér&~ est celle d'une adaptatim de la micmpopulaticn mmina-
le par %élection naturelle", aux amditims de vie de leur hôte.
Le but de la présente étude était donc :
cde rbliser une exploration quantitative et qualitative de la micrwpopulation
l
du rumn des zébus et ovins sénégalais nourris surpâturagz natuml,
t de vérifier si elles différaient, cu se comportaient différemnt, d'une espèce
de ruminant à l'autre, et d'une saism 3 l'autre.
. . /. . . .
(*) Laboratoire Naticmal de 1'Elevage et de Recherches Vétérinaires B.P. 2057
DAKAR - HANN (Sénégal).

. Animaux
Les prélèvemnts objets des analyses sont effectués surdes anirraux
provenant de l'élevage extensif, nourris surpâturage naturel, abattus à DAKAR
au cours des années 1975-1976,.
PrGlèxmzts
l
Le prélèvement destiné à l'analyse est effec-h& au fom#?sac ventral
de la parse, aussitôt après lléviscération.
Ilestmstitué par500 rril dela
phir;e liquide & contenu stomacal ("Jus de rmensl) 9 qui sont i~diatemnt lxms-
portés au laboratoire en kipient hemétiquemmt clos, Selm la majorité des
auteurs, et d'ap&s des expériences ant&ieuremmt r&Lis&s enmilieutropical
(3) &tte m%hcde est la plus simple et la plus fiable pour ce ganre d'étude.
Au total 242 p&lèwrmks mt G-té réalisés, au rythrre myen de qua-
tre par semine.
ME3xoIEs
1 - Numhation
Frotozoaires ciliés
La nur&ratim est effectuée en ozllule étalonnée, en respectant les
mnditions préomisées par D. SAUVANT (?) pour obtenir une bonne reproductibilité
hmgénéisaticm constante, inclinakm de la pipette a 65O etc...
Bactéries
Les bactéries fa-& l'objet d'un d&xmbrement total par enserrencement
des dilutions sériées m milieu gélosé (6) incubé à 38O. Ces milieux scntincu-
bés pour mitié en aémbicxe et pour moitié en anaérobicse (jarre anaérobie satu-
fie de gaz carbmique et d'hydrogèm). Nousn'avonspaseffectuédenum&atiax
. . /. . . .

4
par groupes kellüLcikytiques,~lolytiques e-k . ..>. qui auraient fait double
enploiavecles msures durr&t&oli.sn-e glcbal.
2 - Ikures &r&&olisn-e global
Ne trouvant décrite ailleurs aucune technique de rresure du dtabolis-
m @.abal de la mi.crc$K@ation du rtormrn isolé "in vitro" nouS awXEi &pté
apr+s des no&meux essais kmo&rie, colm-ir&trie, dcsagss chitiques directs)
une K&.M& inspirée de la "zero tinte rate mtImY de E.J. CAROLL (6).
. tincipes - utiliser le "jus de mn" pur, sans dilution, centrifugatim ou
additicn detcmpcn,qti modifientl~équilibre écologique micrc>bien.
- Ajoutersystématiqmrmt 10 % d'extrait de mn stérile (standard)
L pur r&uire"lteffet substrat" éventuel (stistmt du dernier repas).
-Faireles mesures de n-&bolism vingtheures auplus après ledé-
but de l'incubation, délai au-delà dquel cn ne peut plus extrapoler les r&ul-
tats "in vitro" au &tabolism &el "in vive".
. Technique dlexécwticn
cfnq tubes ;3 essai de 30 fi, cbntquatre contenant les quantités
r-epises de glucose, mikbn, caséine et cellulose pmr un taux final de 1 p.100,
sont emplis totalemmt du jus de rmen à analyser. Le tube est bouché, capuchm-
né (évacuation pcssible des gaz> est incubé à 38O.
Vingt hemes plus tard, le pH des cinq tubes est déterminé ail pH
mètre électrique. Ce pH est toujours plus faible dans les tubes mntenant les
quatre substrats &tabalisés que dans le &-qui& tube témin : œtte différen-
œ, exprimée en dixièms d'unités de pH, est oonsidé& corme "index de rrétaboli-
sation du substrat".
Cet index a été adopté après
étude d'une série de 257 mesures des
r&t&olisrrrss, comprenant le dosage des acides gms volatils libé&s en P&ence
des quatre substrats-types del~alimntaticn des ruminants : sucres, amidon,
cellulose, protéines.
..a / l . .

5
La corréktian établie à cette occasion entre l'aug~~~ntatic~~ du
taux des acides grcs volatils à la vingtiène heure et l',abaissem~nt du pH en
prkence des quatre substrats est ~~su&parles quatre coefficients des cor&-
lations : r= 0,72 (gluccse) r = 0,60 (amidon) r = 0,68 (cellulose) r = 0,67
(caséine> tous significatifs au seuil P< 0,Ol.
3- Identification
Bactéries
L'identification des hractkies n'entrait pas dans le cadre de cette
étude puisqu'il n'existe pas actuellement de normes permettant de déterminer
l'activité métabolique du mn en fonction des différentes espèces bactériennes
qu'il héberge,
Protozoaires ciliés
Les protozoaires cil& sent mieux connus à cet égard, que les bacté-
ries : laprésence de certaines espèces estrecome COME associéeà celle de
substrats déterminés, cx1 à l'intensité dc l'activité ruminale. Ces identifications
sont faites soit directement (état frais) soit, lorsque celà est nécessaire,
apr& fixation (*>.
4 - Mesure du pH et du taux d'acides gras volatils
Ces masures sont effectuées au pH mètre électrique et par chromato-
graphie en phase gazeuse, selon des méthodes déjà décrites (51,
RESULTATS
Les &sultats sent figurk sous la forme de w tableaux exposant,
pour les trois périodes bio-climatiques principales, chez les zêbus et les ovins :
Tableau no1 : rkultats des num&wtiors des bactéries a&-anaétiies mésophiles
rwivifiables et des protozoaires ciliés vivants, par millilitre de "jus de ~VUE~'
Tableau no2 : résultats des mesures d'index de métabolisation de quatre stistrats~
typez .
(+) Nous remercions tr& vivement Mme A. BONH@lME-FLOFEIVCN, du Laboratoire de
Zoologie de la faculté des Sciences de REDIS, d'avoir bien voulu ncus guider
dars les déterminations quantitatives et qualitatives de la microfwne. Une étu-
de détaillée emparant les miclrofaunes des ruminants sénégalais sera publiée
ultérieuremirnt en collaboration,

6
Tableau no3 : rkultats des allures du pH et du taux d9acides gré volatils Ce).
L'analyse statistique de ces tableaux a porté sur :
; Les myennes : elles sent établies sur 208 cbservatians (tableaux no 1 à 2)
et 242préJ.èvemxrts
(tableaun O 3) réparties au cc~rs des années 1975-76. Elles
sont suivies de l'indicatîon de leur interwlle de cgnfiancg à P. 0,05.
. L'analyse ck vtiance des dcnnées & base, entre espèoes et périodes bio-cli-
matiques.
De cette analyse statistique il a été pcssible de tirer les uxclu-
sions suivantes :
. Tableau no1 : Les ovins tibergent une micxpopulation significativement supé-
rieure en notire (P.O,Ol pour les bactéries et P.O,Ol pour les ciliés) à &lle
des zébus. Mais ces deux micrcpcpulations ne diffèrent ps significativement
d'unep&iodeàl'autre.
. Tableau no2 : La rkkibolisation des quatre substrats-type ne diffère sipifioa-
tiverwnt (P.O,OOl) qu'en ce qui concerne la cellulose (mieux utilisée par le zé-
bu) et l'amida? (mieux utilisé par les ovi.1~1 .En cequi concerne les périodes
bio-climatiques seuls Ilamidon et le glucose sont utilis& de fqon significati-
verrent différents au axrs de l'année (P. 0,001).
. Tableau no3 : Le pH in-trarumi
-
-
nal est significativwent plus élevé chez le zébu
que chezles ovins, de r&re qu'il vaMe significativement d'une période a l'autre
(P. 0,011. k taux global d'aides gras volatils est plus élevé &ez le otir~
(P. 0,OOl) et varie d'une période à l'autre dans les deux espèces (P, 0,05>,
Parmi ces aci&s gras volatils c'est le taux d'acide butyrique. qui varie de la
façcn la plus sigpificative entre espèxs (P. 0,001) ctpériodes (P. O,Ol>.
C+) Nous avens adopté, pourpxrtagerl'année en pkiodes bio-climatiques la con-
vention actuellerix?nt admise au S&égal, à savoir :
"Hivernage" Cousaisan des pluies) = mais de juillet-ati et septetire
"Pc&-hivernage" = rois d'cctcbre-novembre et décembre
Y3 aiscn s è&e" = reste de l'an&e.

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Cqaraiscn du notire debactéties etdeprotozoaires ciliés + aux
trois périodes bio-cErnatiques, chez les zébus et les ovins.
Période
Catégories
/
microbiennes
Z-&bus
0Virl.S
Hivernage
Bact&i.es (x 106)
34O/ml. 5 266
695/ml k 466
Ciliés (x 103 >
61,'ml + 31,6
68,5/ml 2 24,6
tiactémes (x lob)
403/ml * 430
732/ml i 570
kst-hivermage &Ii& (x 103)
51,66/ml + 16,66
62,74/ml + 29,2
I
I
I
)
Bactemes x 10 1
Saison sèche CiLiA (x 103)
23,32/ml 1: 12,64
85,52/ml -f 25,12
I
391 + 295 x 10s bactéri 825 5 488 x 10s bacté-
Mcyenne FEIF millilitE
a&-anaémbies et
ries a&-anaérobies et
38 260 + 27 250 ciliés
75 760 2 27 500 cilik
l
(*> Eh ce qui concerne les protozoaires ciliés des données plus amplètes serwt publié=
ultérieure~rrt,

TABLEAU No 2 : Cor~amisondes index de rnétabolisaticn de quatre substrats auctrmi
.,
. .
,
,
c , ^'
ovins
11,75 iz 4,76
1
l
I
I
I
I
l Hivernage
Amicbn
6,66 9 2,37
6,06 f 2,4
II C!a&%ke
I
1,70 ++1,6
I
1,84 -r 1,13
I
I
I
I
I
I cellulme
I
4,79 2 2 , a
I
1,27 5 1,3
Gluaxe
14,a i 2,98
12,28 -r 3,76
Pcst-hivernage
Amidon
7,53 * 2,os
8,64 1: 1,97
Caséine
2,61 f 2,l
2,25 + 1,85
cellulc6e
3,21 5 0,95
2,17 1: 2,l
I Glucose
I
7,44 -t 2,75
l
a,88 f 3,66
I Amidon
Saison sèche
I
4,41 & 1,95
1
6,97 f. 2,3
I Caséine
I
1,85 k 1,l
I
2,21 + 1,3
I CdlUlC6C
l
2,59 1: 1,2
I
2,l f 0,94
Glucose:
10,65 2 3,l
Glucc6e 10,91 k 3,9
Caséine :
2,09 I!-, Il.,4
Caséine
-
-
:2,18 3: 1,6
Amibn :
5,87 0 2,2
Amicbn :7,51 Ik 2,l
I CellüLc6 e : 3,2a -r 1,7 CellüLc6e : 2 k 1,l
I


10
CONCLUXTON
Après &ude détaillée des &sultats zycrn-t um signification statis-
tique, et axfpamison avec ceux obtenus p~m d'autre auteurs, il nou3 a paru
possible de tirer des conclusions sur tmis pz)ints pr?incipaux.
1 - Carparaiscn entre rmh-mnts sénégalais et xuminants des pays tempérk
Une telle comparasion n'est $zwisage&k qu'en ce qui concerne les
numérations de kactéties et ciliés et la proportion des acides gras volatils
totaux. Enome reste-t-elle tr& délicate du fait que les résültats sont bien
souvent étâblis selcn des &thodes différentes, et sur des sujets différents
soumis à des régines vari&les : ceci explique les fluctuaticns étendues des
"noms " relevées,
Selon les myennes ét&lies d'après les chiffres apportés dans les
rwues générales du sujet (1, 2, 4, 61, le tableau ccmparatif s'établirait ainsi :
revitifiableshl
. . /
. l . .

11
La lecture de œ t&leau, et le rapprochement des données les plus
cmparables è celles recueillies au mur-s de notre étude semble mantrer que les
zébus n'ontpas unemkrwpopulation particuli&ementnomkweuse ni plus active
que celle des bovins des pqs temp&k, alors que les mutons restent dans les
normss de leurscongénères europ6ens. Ceci peut s'expliquer par la r&diocrité du
pâturage naturel dont dispose les ruminants au Senégal, m%iocrité que pourrait
compenser plus aisérrent le mouton.
2- Camparaism entre les zébus et les ovins sénégalais
Notre étude qant été r&lisée avec les mêmes méthodes la emparai-
son gardeici toute savaleur.
A la lecture des quatre tableaux s'impose, à l'évidence la supério-
rité de la micropopulation des ovins sur celle des zébu, tant en rû~&re qu'en
activité métabolique à l'exœptian de l'activité cellülolytiaue. Ceci suggère :
1. que le zébu reste m&Ueur utilisateur du pâturage grossier, à forte propor
tion de œllulose
2. mais que le moutcn peutprob&lementsélectionner
dans le pâturage naturel
des aliments (repousses, feuilles, graines, fruits9 écorces) inaccessibles
aux zébus, dcmt les élémn-ts nutritifs permettent l'entretien d'une micropopu-
lation rwfk&Le plia C&e.
0-1 redécouvre ici la ~npi&ntti-té des deux espèces des ruminants
en œ qui anœrne l'exploitation de pâturage naturel sahélien.
3 - kmparatim entre les trois périodes bio-climatiques
Ee l'étude des quatre tableaux il ressort que la micropopulation 8
reste stable d'une pkiode à l'autre, tant chez les z&ws que chez les ovins.
Toutefois, cette micro~pulation voit son activité croître notable-
ment en hi=mge, et surWut en post-hiErnage, du fait de l'am%ioraticn des
conditions alirrentaires, Tout se passe ~XXIE si cette micropopulation maintenait
ses effectifs "en survie" en saison sèche, en attendant cette am5liorwtion.

12
B I B L I O G R A P H I E
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Re&erches sur le rktabolis~ du rumzn chez les bovins -tropicaux
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(6) - HUNG!VE (R.E.) - lke nuren and its microbes. Acad. Press, Nw-York 1966.
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les protozoaires du 'I?uITEn et précision obtenue.
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