REPUBLIQUE Du SENEGAL b - - - - - - - - - - ...
REPUBLIQUE Du SENEGAL
b
- - - - - - - - - -
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR.
INSTITVT SENEWS DE ISECHERCHES
ETDE LARECHER& SCIENTIFIQUE
AGRICOLES (I.S.R.A.)
---------
-----m----
SECRETARIATD'ETATALARECHERCHE
LABORATOIHE NATIONALDE L'ELEVAGE
SCIENTIMQUEETTECHNIQUE
ETDERECHERCHESVETERINAIRES
EPREUVE IMMUNOENZYMOLOGIQUE SUR ANTIGENES FIGURES.
VALEUR DE LA TECHNIQUE PAR IMMUNOPEROXYDASE
INDIRECTE DANS LE DEPISTAGE DE LA TRYPANOSOMIASE
BOVINE
Par S.M. TWRE* , V. CODJA*" et M. SEYE*
(avec la collabordicm technique de
Mlle T. DIEYE" et 14. MBENGUE?)
REF. No 095/PARASITo.
JUILLET 1981. _

EPREUVE IMMUNOENZYMOLOGIQUE SUR ANTIGENES FIGURES.
VALEUR DE LA TECHNIQUE PAR IMMUNOPEROXYDASE
INDIRECTE DANS LE DEPISTAGE DE LA TRYPANOSOMIASE
BOVINE
Par S.M. TOURE* , V. CODJA*" et M. SEYE*
(avec la collaboration technique de
Mlle T. DIEYE" et M. MBENGUE")
INTRODUCTION
Dans une note antérieure (61, rms avions signalé les difficultés
d'application pratique, en Afrique, sur une vaste échelle, de la technique
de diagmstic et de dépistage des rmlzdies parasitairres par imnunoflwrw-
cence indirecte : chéreté des mimxcopes utilisant l'éclairage à ultraviolet
et, partant, mstriction de leur utilisation awc seuls laboratoires des
gxindes villes disposant en pemence de certaines ccmmdités. Heureusesmnt,
la technique d~immnop&mxydase indirecte, telle que décrite et appliquée
par CAILLIEZ et collaborateurs (1977) (11, et qui utilise un éclaimge cou-
mn-t, pemet de pallier les inconvénients de l'imnunofluomscence indirecte,
sans rien perdre en spécificité. Elle a mêm lsévantage de pemttre une
lecture plus rapide et mins subjective des fiactions. Les deux techniques
ont été essayks dans l'étude de sérums de bovins Ndam suspects de
lkyparmomiase et de zébus tout à fait indemes (6). hs Nw suspects
ont souvent phsenté des réactions positives à des dilutions élevées (1/1280),
aussi bien en inmurmfluorescence qu'en imnunopémxydase i.&,irecte ; par ax-&re,
aucun &bu n*a dom-6 de &action positive, avec les deux &thodes, entre
les dilutions 1/320 et 1/1280.
Après ces épxwves concluantes, mus amns voulu pousser les investiga-
tions en étudiant des sérums récoltés pm l'un de mus en =Publique populaim
du Bénin (2). I%~X groupes de sérum ont été analysés par les deux techniques
pour cotiimr la fiabilit6,et la concordance des r&ultats ; dPautres lots
l'ont été uniquemnt par imnunopémxydase, pour haler cette fois son in-tért%
dans le dépistage rapide de la Txypanosorrtiase bovine,
,.. /
.*.
* Institut sénégalais de Recherches agricoles - Laboratoire national de
1'Elevage et de Recherches vét;r?rriires B.P. 2057 - WKAR-HANN (Sérié@).
** Ecole inter-Etat des Sciences et Médecine &térinai~s, Universit6
de DAKAR es-légal).

-2
-MATERIEL ET METHODES
L'antigène figuré est constitué par un stock de Trypaxosom bmcei
bruce% KARANGI67/LZ?ERV/-, passé sur Souris et rkolté pur par filtration
du sang sur DEAE-celluse selon la n&hode de LANHAM (4). Après concentration
par centrifugation, les Trypanosoms sont étalés sur lams et fixés à
Y
l'acétone, puis des cercles sont délimités sur les lares. Ensuite les étapes
particulières à chaque technique ont &é suivies.
1 - L'i3IUnmofkorescence est pratiquée selon les te&ques devenues cl~siq~s
(3). Le conjugk utilisé dans les éprauves est un antisérum total dgimnuno-
globulines bovines prép& sur Lapin et conjug& à l'isothiocyanate de
fluorescéine (pr+amtions tialisées au laborwtoire r&rf&.
2 -Fburl'imlnu3m p&oxy&se indirecte la technique est pr&%&mnt celle decrite
par CAILLIEZ. Elle comporte les étapes principales suivantes :
- dilution des sérms en tampon de Coons (;10 ;
- &action antigène fi& - anticorps, pendant 60 minutes, à la temp&rh.m
ambiante ;
- lavage 10 minutes par le tampon de Coons ;
- réaction, pendant 60 minutes, avec un sérum de lapin anti-'unnunoglubulines
bovines conjugué à la péroxydase C*d et dilUé à 1/50 i
- lavage 10 minutes par le t-n de Ccmns ;
- r&&ation par le fiactif de Graharn-Kamowsky pendant 15 minutes (mm*) ;
- lavage à l'eau distillge ;
- mmtage en milieu glycériné et examn au microscope en lumière blanche,
en utilisant un objectif G x 25 (Leitz),
rl; T-n de Ccons, pH 7,2, soit : V&onaZ so&que 20,6 g ; sod2t.m chihure :
85 g ; a.cSde chlorhydmque 1 N : SO,6 mg ; eau bid2stzltZée : qsq 5 Z, Au
rmment de l'er@oi ce tanq>on est diZud à parEes cSgaZes avec t $eau CEistiP
lde et on ajoute O,3 p.200 d’a2bumine bovine.
irw Miles Ltd.
WF** Réactif de Graham-Karnowsky: dz”amid&o-3,3’-
benz4dine (t&racMorhydW :
~O$mg o harpon Tmh - HC2 ~3 pH 7,G : 200 ml ; eau oxygénde à 70 voh.uw8 r
e

- 3
Lmsqw les réactions sont positives, les Trypanosoms apparaissent
sous une coloration brun rosâtre très franche.
Les sérum proviennent d'animaux trypamtolérants au sens large, apparte-
riant à des éleveurs privés ou à des fers d'Etat et ils sont divises selon
les races (Borgoul, Lagunaire, Sorfba, Pabli) et selon qu'ils sont régulièremnt
traités par txypanocides (donc a priori indemnes) ou traités occasionnellement,
voire pas du tout (donc a priori plus ou mins parasités).
RESULTATS
Ils seront r&um& sous fom de tableaux commmtés.
1 - Différences entre bovins Borgou parasités ou non parasités
Des sérums de bovins de race Ebrgou, de la localité d'Okpam, ont été
&Partis en deux lots : ceux appartenant à des animaux réellemnt txypanosomés
(analyses parasitologiques positives dans lvune de ces trois techniques :
hématocrite, frottis, goutte épaisse) et ceux appartenant à des animaux
réellement négatifs (par ces r&rres techniques) parce que &gulièm-xmt tmités.
Les positifs hébergent !?.tliuax ou T.congoZense ou une infection mixte,
Voici les r&iLtats.
Tableau 1 : Comparaison entre Borgou positifs et négatifs.
B
Tests
N
&g
2:
80
160
320
6:O
2"ao 25so 5120 MGTR
,
I??I23
0
2 2
3
1
3
13 8
814,5
+
IPI 23
0
1
0
0
1 0
2
118
3 028
I R 2 5
2
6 3
7
2 2
2
10
95,45
I
f
IPI 1 25
1
5
1
4 1 2
1
1
1
5 1 2
1 0 1 0 1 6
1109,7
ABREVIATIONS
B + (Borgou positifs) ; B - (Borgou négatifs) ; N (nombre de sérums) ;
nég (négatifs) ; 1 (titres rbiprwques) ; HGTR (myenne géo&xique des tim
r&ipmques,&ftiepar ailleurs) (5) ; IPI (immnofluorescence indirecte) ;
IPI (immumpkxydase indirecte).

-4
11 apparaît très nettement que les bovins qui hébergent des Trypanosomes
tiagissent assez fortement parr.apport aux bovins négatifs. De plus, lorsque
les dilutions sont poussées9 1 'i.nmum~roxydase indirectel'empor-te très
largemnt (MGTR de 3 028 oontre 814,s 2 i9i.3nnumfl.uo~s~n~~.
i
2 - Etat de bovins Borgou tmités au bromure d'homidium mis atteints
de ~anosomiase
L9évaluation de ces bovins est faite uniquement par IPI (tableau no 2).
Tableau2 :
-
-
Bxgou traités par l'homidium (Ethidium)
a
Test
N
kg 20'
80" 160" 320" 640 ' 1 288 2 580 5 li?O
MGTR
IPI
14
1
0
2
2
2
2
0
0
5
468,O
Ces animw -traités par le bromure dshomidim sont redevenus pamsitémiques
seulement deux semaines après le traitement. Le niveau des anticorps, en
comparaison avec ce qui préckde,appamît myen.
3 - Etat de bovins Lagunaires de différentes localités et suivant des tmite-
ments diffknts (tous tests d'après la n-&hode d9imnumpëro~ydase
indirecte) : tableau no 3.
Tableau 3 : Lagunaires Suivant des situations différentes
Localités N r-kg 20% 80" 160*
320* 640" 1280" 2560" 5120" ?CTi'R
Kpinrm(1)
13
0
0
0
1
1
5
1
3
2
1 091
Samiondji(2)
14
0
1
4
4
1
1
0
1
2
262,5
Bohicm (3)
13
0
1
3
1
3
0
0
3
2
44096
Porto-NowA4) 13
0
1
2
2
3
2
1
0
0
3
287,6
(1) Traiterrent par isom%midium 2 mis avant analyses.
(2) lkaiten-mt &gulier par is&tamidium.
(31 lkrégulièrement traités : 9 trypanosomks sur les 130
(41 P9imaux négatifs, ir&gulièrement traités.

I
- 5
J
l
Il y a plusieurs explications possibles à ces -résultats : persistance
dVanticoxps dans le premier cas, disparition d'anticorps dans le second,
Trypanosomiase Gelle dans le troisi&e. Il est à noter que ces animux qui
sont des taurins vrais ont des dactions mins nettes que les Borgou qui sont,
en fait,des croisements entre taurins et zébus. Il est possible que les I@
soient les fractions qui renforcent la positivité des &actions chez les
Eb?gQU.
4 - Des analyses balisées sur 30 bovins Somba (de Natitingou) et 12 Pabli
(de Icérou) Esont pas donné de &sultats vraisenïblables : altémtion de
réactifs ?
DISCUSSION ET CONCLUSION
BUIS ces analyses, des situations différentes conduisent ;i des r&ultats
que seule une connaissance d'autres faits permet d'interpr&ter valablen-mt.
C'est d9ailleurs 19inconvénient des x&thodes sérologiques qui sont le plus
souvent insuffisantes en elles-tims. Mus voyons que lorsque les animaux
sont &ellerrent pa.rasités,les dactions sont fortes. Iks lectures de &actions
positives sont possibles à des dilutions très élevées cl/2560 et 1/5120),
En inmmnofluoresceme, le nombre de sérum qui réagissent à ces dilutions
élevées est nettement inférieur. Dans la plupart des cas, l'échelle de positi-
vit6 est large et dépasse le seuil 1/320, C'est qu'en effet il s9agit de
sérums provenant d'animux qui à un mmsnt ou un autre ont hébergé des Trypam-
SOIRZS, à la diffémmce de zébus vivant dans des zones non infestées en
Glossines. Les épreuves r&lisées mntrent que les &tis @ormu) &agissent
,*
souvent plus fortement que les taurins vrais.
Les lectums des lames, en imnunopekoxydase indirecte,sont assez rapides
et la spécificits de la &thode rend possible de pousser les dilutions,tout
en obtenant des &actiow très franches.
. . . / . . . .

- 6
On retient com substrat chrormgèns qui donne des Aactions indubita-
bles le diamidino- 3,3' benzidine tétrachlor?hydrate. D1autms substrats
utilisés en immnoenzmlogie ont été essayés : acide amino 5 salicylique,
orthodianisidine, orthotolidine, mis sans bons r&ultats ; en particulier,
lforthodianisidine donne des colorations indiscriminées IR$E là où lJon ne
devait mir aucun Saction.
L’immno~roxydase, cm-m 1’ ’imumoflwrescence, fait appel à des Sactifs
a6tex.w ; la première technique est certainement plus économique du fait que
les conjugués sont plus dilués. Les lames spéciales vendues actuellement pour
ces réactions sont trop chères pour des analyses vétérinaires de routine (90
à 100 francs CFA une seule lams !) et il est certainement préférable d'utiliser
des laws ordinaires et de réaliser artisanalement les cercles par du wmxis
à ongle.
I%l& tout, nous ne voyons pas encore l'oppomité d'utiliser cette
technique SUT le terrain, bien qu'elle soit très simple dans son principe.
Ies services v&térinaires africains sont démunis rrntériellemnt et manquent
encore de cadres pour les diagnostics de routine, Il faut un minimum de mté-
rie1 et un minimum de pr&autions (conservation des &actifs) pour prétendre
r&ssir ce test.
. . ./ . . .

-7
I
R E S U M E
Le test d'imnunope~kydase indirecte utilisant des antigènes figux-k sur
lames permet de dkeler la Trypanosomiase bovine avec une sensibilité supérieure
à celle de l'imnunofluorescence indirecte. Ce test a et& appliqué dans l'étude
sérologique de bovins de la République populaire du Bénin, bien connus quant à
leur état parz3itémique.
Les r&ultats obtenus confèrent à la technique par
immunopéroxydase indirecte des avantages &els par rapport à l'imnunoflxxes-
cence : en particulier utilisation d'un éclairage ordinaire pour les lectures
au microscope et possibilité d'analyser des sérums à des dilutions très Elevées,
tout en obtenant des r6actions franches. Des lots de se= de races bovines
trypanotol&antes placées dans différentes situations ont été étudiés et les
tisultats discutés.
S UMMA RY
IMMUNQENZYME TEST USING ENTIRE ANTIGENIC FIGURES.
VALUE OF THE INDIRECT IMMUNOPEROXYDASE TECHNIQUE
IN DETECTING BOVINE TRYPANOSOMIASIS
The indirect irrmunoperoxydase test perfomcd by using as antigens entire
parasites on slides allows the detection of bovine msomiasis with highcrr
sensitivity than by the indirect fluorescent antibody test (IFI'). Applications
were made in a serological survey of cattle from the Wpular I&public of Eknin.
'She parasitemic status of the anirr~~ls was first fairly defined. The r&ults
showed that the indirect ixmunoperoxydase technique had high advantages when
compared with the IFT. 'Ihe use of ordinary light for microscopic readings is
of high intexxst, In addition it is possible tc analyse sera at very higJh titer
and still gain truc reactions. E&ches of sera from trypanotolerant cattle
placed in different situations were analysed and the results discussed.
. . /. ,..

- 8
B I B L I O G R A P H I E
1 - CAILLIEZ W.1, POUPIN (F.1 et al, - Valeur ccmpar& de l'ixrmunoflumescence
et de l~irmumen~logie sur antigène fi& dans le diagmstic imnwlo-
gique des Trypanosomiases africaines. Bulletin de la Sociétg de Pathologie
exotique, 1977, 70 (4) : 391-398.
-
CODJA CV,) - Trypmtolérance et *unite. Recherches sur les tauri.w, de
la R&publique populaire du P&in. Thèse de doctora-t: vétérinaire, Ecole
inter--Etats des Sciences et de %decine vét&in~aires, Dakar, 1981, publica-
tion no 11.
3 - l‘cAh?mluRA ( A . ) - Fluozwcent anthdy techniques and their applications.
University of Tokyo FYess, Tokyo, 1977!, 2 nd edition.
4- IJmHiY? (S,M. > - The separwtion of trypanosms from blcod on ranion-exchange
COlulXX~ - Tmns. Royal Society mp. Ned, Hyg., 1968, 62 (1) : 4-5.
-
5 - TOURE (SoILIo)4 SEYDI 0%) et al. - Valeur de la n-&hode d'inn?wMhorescence
indirecte dans le diagnostic des Trypr?rroso&ases bovines et leur étude
épizootiologique.
Rev.Elev.%d.vét, Pays tif., 1975, 28 (4) o 463-472,
-
6- TOURE (S.M.1 - Comparaison entre lvhnunofluorescence indirecte et
l'hununoperoxydase indirecte dans l'étude épizootiologique des
Tkypanosomiases anirifiles. Afrique rr&iical, sous presse.