REPUBLIQUE DU SENEGAL -------- MINISTERE DE...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
--------
MINISTERE DE L'AGRICULTURE
--------
INSTITUT SENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
--------
DIRECTION DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
--------
CENTRE DE RECHERCHES ZOOTECHNIQUES DE KOLDA
BP 53
Té1 : 96 11 52
Fax : 96 11 52

INTRODUCTION
L'année 1994 a été marquée pour le Centre de Recherches
Zootechniques (CRZ) de Kolda par :
- le renforcement des ressources humaines en personnel de
recherche : trois recrutements et une réaffectation
contre un départ en formation de chercheurs ;
- la poursuite de la centralisation de la gestion financière
avec pour conséquences des ruptures de trésorerie ;
- la poursuite des activités de recherche réunies au sein
d'un seul et unique programme.
Le programme financé par les conventions et la Banque Mondiale
(IDA) s'intitule "Etude et Amélioration de 1'Elevage du Bétail
Trypanotolérant et Gestion de l'Espace Agrosylvopastoral en Zone
Humide du Sénégal". Il est le produit d'améliorations constantes
apportées depuis 1989. Celles-ci portent sur :
- l'élargissement de la vision sur l'objet de recherche
que constitue le système de production mixte dominant
dans la zone ;
- l'ouverture vers les partenaires et clients de plus en
plus associés à la programmation, à l'exécution et à
l'évaluation des activités de recherche.
Ce programme comprend trois opérations de recherche :
1. Amélioration génétique du taurin Ndama,
2. Intensification de l'élevage et son intégration à
l'agriculture par une meilleure gestion des ressources
naturelles ;
3. Interaction pathologie parasitaire et performances au
travail du bétail de trait.
Les travaux réalisés dans le cadre de ces opérations et les
résultats obtenus sont consignés dans les pages qui suivent.

1. AMELIORATION GENETIQUE DU TAURIN NDAMA
En 1994, l'application du nouveau schéma de sélection connu
sous la dénomination de Système d'Amélioration Génétique à Noyau
Ouvert (SAGN~) a été poursuivie. Ce système élargit la base de
sélection en accueillant au niveau du centre des vaches dites
"exceptionnelles".
Celles-ci issues des troupeaux villageois sont
sélectionnées sur la base de leur capacité productive de lait et
saillies par
les meilleurs géniteurs du centre issus de la
sélection massale.
1.1. Maintien et am6lioration du troupeau de station
1.1.1. Effectif, composition et variations interannuelles
L'effectif du troupeau du centre s'élève au 31 décembre 1994
à 340 têtes.
L'effectif en début et fin d'année et les variations
interannuelles suivant les différentes catégories d'animaux sont
repris dans le tableau 1.
Tableau 1 : Composition du troupeau du centre et
variations interannuelles
EZ'FEKTIF
vARIAT1ONs
EFEECTIF
CRIEGORIES
Au
Au
01.01.94
1
II III
IV v
31.12.94
29
41
-
5 -
36
GIENISSES 67
-
6
2
10
61
VACHES 117
-
20
5
2
-
130
T,Fs 213
41
-
7
7 10
227
33
54
-
-
13 -
41
TAURI-
4
8
-
21
2
12 1
54
15
-
10
3
1 3
18
96
54
-
5
26 4
113
309
95
-
12
33 14
340
1 : Naissances
Iv : Mortalités
II
: Variations internes
V : Rxtes diverses
III : Réformes
3

Entre le début et la fin de l'année l'effectif du troupeau a
augmenté de 10,03 %. Pour la même période, 95 naissances ont été
enregistrées, soit un taux de reproduction de 81,20 % par rapport
aux 117 vaches recensées au 01.10.94. Ce bon résultat est la
conséquence de l'organisation de la reproduction basée sur la
répartition des vaches en lots de reproduction et l'introduction
dans chacun d'eux d'un taureau testé et retenu par ses qualités
spermatozoïdes.
En ce qui concerne les sorties, douze animaux ont été réformés
et 33 mortalités recensées.
1.1.2. Amélioration génétique
Un lot de huit taurillons a fait l'objet d'un prétestage
individuel du ler octobre 1993 au 12 juillet 1994. Il s'agit des
taurillons no 2442 2477 2490 2529 2537 2549 2558 et
l
l
l
l
l
l
2604. Quatre taurill'ons ont'été rékoltés & leur 'semence'analysée
(tableau 2) ; les quatre autres n'ont pu l'être.
Tableau 2 : Qualité des éjaculats des taurillons
du prétestage individuel
Le volume des éjaculats, la concentration et le pourcentage de
vivants mobiles indiquent que le meilleur taurillon est le no 2442.
Il est suivi dans l'ordre par ceux portant les numéros 2490 et
2529.
Dans le cadre de la coopération avec le Centre International
de Trypanotolérance
(CIT) basé à Banjul en Gambie, ces trois
taurillons ontété récoltés et leur semence envoyée au CIT. Les 261
doses envoyées se répartissent comme suit :
87 doses pour le no 2442 ;
91 doses pour le no 2490 ;
83 doses pour le no 2529.
4


.
1.1.3. Maîtrise de la reproduction
Dans le processus d'intensification des productions animales
en cours dans cette partie Sud du Sénégal, les biotechnologies
peuvent jouer un rôle très important. Cependant leur introduction
nécessite une meilleure connaissance de la physiologie de la
reproduction de la vache Ndama.
Dans ce cadre, deux actions de recherche ont été exécutées en
1994 au CRZ de Kolda. La première intitulée "Involution utérine et
reprise de l'activité ovarienne en période de post-partum chez la
vache Ndama dans le Sud du Sénégal" a constitué le sujet du mémoire
de titularisation du chercheur Mamadou Alassane BA. La seconde
intitulée "Induction de la superovulation chez la femelle Ndama
pendant la saison des pluies au Sénégal" constitue le sujet d'une
thèse de doctorat enn Science et Médecine Vétérinaires réalisée en
collaboration avec 1'Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine
Vétérinaires (EISMV).
1.1.3.1. Involution utérine et reprise de l'activité
ovarienne en periode post-partum
L'objectif
de l'étude
est de déterminer la durée de
l'involution utérine et le délai de reprise de l'activité ovarienne
après le vêlage.
Trente huit femelles Ndama ayant vêlé entre le 8 avril et le
8 août 1994 ont été concernées par l'étude. Elles proviennent de
trois villages du département de Kolda et se répartissent comme
suit :
11 primipares
16 multipares : 2 à 3 vêlages
= multipares 1
11 multipares : 4 vêlages et plus = multipares 2
Deux saisons de mise-bas ont été considérées :
Saison 1 (Sl) = avril-juin (saison sèche à début saison
des pluies)
Saison 2 (S2) = juillet-aoat (pleine saison des pluies).
L'involution utérine est appréciée par palpation transrectale
hebdomadaire de l'utérus pendant
six semaines. Elle est estimée
complète quand l'utérus retrouvant son volume prégravidique est
bien positionné dans le bassin et le col bien fermé se tient entre
l'index et la base du pouce.
Pour la reprise de l'activité ovarienne, la progestérone
plasmatique a été suivie à partir du 7e jour après la mise-bas. Des
5

prises de sang hebdomadaires de 5 à 10 ml ont été réalisées sur
chaque femelle au niveau de la veine jugulaire dans les tubes
héparinés. Chaque prélèvement est centrifugé à 4000 t/mn pendant
30 mn. Le plasma recueilli est mis dans deux aliquotes et congelé
jusqu'au dosage. Pour celui-ci, la méthode ELISA (Enzyne Linked
Immunosorbant Assay) a été utilisée. Le protocole de dosage utilisé
est celui décrit par Gallati et Pracht en 1995, Van de Wild et
Koops en 1986 et M. MBAYE en 1991 et modifié par le laboratoire du
CIT au sein duquel le dosage a été effectué.
La durée moyenne de l'involution utérine des 38 femelles est
de 28,97 + 5,9 jours avec un coefficient de variation de 20 %.
Parmi les-facteurs étudiés, seule la parité (rang de vêlage) a un
effet significatif sur la durée de l'involution utérine.
Pour la reprise de l'activité ovarienne post-partum, le dosage
de la progestérone (P4) a fait ressortir deux groupes de femelle :
un premier groupe présentant des niveaux de P4 inférieurs au seuil
de 0,8 ng/ml pendant les premières semaines du post-partum et un
second à taux de progestérone supérieur à ce seuil pour la même
période. La reprise de l'activité ovarienne du premier groupe se
situe entre 4 et 5 semaines après la mise-bas chez plus de 50 % des
femelles. Le village et la saison ont des effets sur la reprise
dans ce groupe. Dans le second, la reprise se situe entre la 9e et
la 10e semaine après le vêlage et touche 40 % des femelles. Le rang
de vêlage a un effet significatif dans ce groupe. Les femelles de
rang de vêlage supérieur ont une reprise plus précoce.
1.1.3.2. Induction de la superovulation chez la femelle
Ndama pendant la saison des pluies au Sénégal
Cette
étude
vise
à déterminer chez
la femelle Ndama
l'influence de l'âge (génisse - VS vaches), de la dose P. FSH (33
mg VS 40 mg) et du moment d'induction de la superovulation (Jl VS
JlO) sur le nombre d'ovulations, d'embryons et leur qualité afin
d'aider à la définition d'un régime optimum de superovulation et
d'améliorer des connaissances sur les caractéristiques de l'oestrus
chez la femelle Ndama.
L'étude a concerné 37 femelles dont 20 génisses et 17 vaches
adultes. Le poids moyen des génisses est de 163 + 20 kg alors que
celui des adultes est de 235 f- 27 kg. Les femelles choisies
devaient :
- avoir un âge compris entre 3 et 15 ans et une
conformation satisfaisante ;
- être indemnes de signes cliniques de maladies ;
- être vides et que le dernier vêlage remonte au moins à
60 jours.
6

Trois produits ont été utilisés :
- Norgestomet (GRESTARcR)) : c'est une hormone
présentée sous forme d'implant contenant 3 mg de
Norgestomet (17-acetoxy - Il-methyl -19 norprogestérone
-4-en- 3,20 dione). Chaque implant est couplé à une
solution huileuse (2 ml) contenant 3 mg de norgestomet.
Cette hormone est utilisée pour le contrôle de l'oestrus
chez la vache quelque soit la phase (folliculaire ou
lutéale) dans le cycle ;
- Cloprostérol (ESTRUMATE (RI) : C'est un produit lutéoly-
tique, analogue synthétique de la prostaglandine F2
(PG F2). Il est utilisé chez les femelles cyclées afin
d'induire la régression fonctionnelle et morphologique
du et/ou des corps jaunes, de stimuler un oestrus ovula-
toire et la formation de corps jaune.
- P.F~H (STIMUFOL (RI) : c'est un produit à activité
superovulatoire des vaches, présenté sous forme de
lyophilisat injectable de follitropine porcine (PFSH)
associé à de la lutropine porcine (P. LH). Un flacon de
lyophilisat contient 500 pg de follitropine et 100 pg de
lutropine.
Les génisses ont été réparties en 4 lots de 5 têtes et les
adultes en 4 lots dont un de 5 têtes et trois de 4 têtes. Les lots
de génisses avaient pour numéros 1, III, V et VII et ceux des
vaches II, IV, VI et VIII.
Toutes les femelles ont été synchronisées à l'aide du CRESTAR.
Cette synchronisation a consisté à la pose d'implant en sous-
cutanée au milieu de la face externe de l'oreille après désin-
fection à l'alcool à 70°. Lors de la pose de l'implant, l'animal
reçoit en plus une injection intramusculaire de 500 mg (2 ml) de
cloprosténol (EsTR~TE).
Une petite incision de l'oreille permet
le retrait de l'implant.
La détection des chaleurs s'est faite par une surveillance
permanente des femelles traitées et a débuté 24 heures après le
retrait des implants. Pendant 48 heures, toutes les manifestations
ont été notées.
Le traitement de superovulation a consisté en 2 injections
quotidiennes de STIMUFOL(R) à
12 heures d'intervalle et à des
doses décroissantes pendant4 jours. Parallèlement à ce traitement,
3-4 receveuses par jour de récolte sont synchronisées par la
prostaglandine dans les villages de Ndangane et de Bantancountou
Maoundé de manière à faire correspondre leurs chaleurs de
synchronisation aux jours de récolte.
7

Pour la saillie un taureau a été laissé dans le troupeau de
femelles superovulées et cela 48 heures après l'administration de
la prostaglandine.
Lorsqu'il
montre
une préférence pour une
femelle, celle-ci est suivie jusqu'à l'observation de 3 saillies
avant d'être retirée du lot.
La récolte des embryons a lieu au 7" jour après la saillie
selon la méthode décrite par Lamothe en 1991.
Sur les 37 femelles synchronisées au CRESTAR, 3 d'entre elles
dont 1 génisse et 2 vaches ont perdu leur implant et n'ont donc pas
été prises en compte dans l'analyse des résultats. Suite à ce
traitement,
75 3 des femelles ont manifesté des chaleurs. Les
vaches
adultes
ont eu un
taux de
retour en
chaleurs
significativement (P<O,O5) supérieur à celui des génisses
(86,70 3 VS 52,60 3).
L'intervalle moyen de venues en chaleurs après l'injection de
PG pour l'effectif est 84h 53 5 7h 09 avec un minimum de 72h 25 et
un maximum de 104h 39.
Le délai moyen d'apparition des chaleurs après le retrait de
l'implant est de 35h 42 2 8h 48 avec un minimum de 24h 10 et un
maximum de 56h 59.
La durée moyenne de l'oestrus observée chez toutes les vaches
ayant manifesté des chaleurs est de 8h 28 + 4h 37 avec un minimum
de 2h 04 et un maximum de 18h 07. La durée de l'oestrus est plus
courte chez les génisses que chez les vaches adultes (10h 56 + 4h
31 VS 5h 11 + lh 58. L'intensité moyenne de l'oestrus est de-
6,7 chevauchements
acceptés par heure
avec des variations
individuelles de 0 à 33 chevauchements par heure. Les génisses ont
montré une plus grande intensité de l'oestrus que les vaches avec
9 + 4 VS 3 + 2,8 chevauchements acceptés par heure.
-
-
Concernant le traitement de superovulation, 1 vache n'a pu
recevoir la 2e injection de P. FSH et a été retirée dans l'analyse
des résultats
Après le traitement de superovulation, 15 3 des femelles
superovulées ont manifesté des signes extérieurs de chaleurs.
L'intervalle moyen PG début d'oestrus est de 41h 28 + 3h 13.
L'intensité
était forte dans les premières heures 74 à 26
chevauchements acceptés) et très faible par la suite
(O-2 chevauchements acceptés par heure). La manifestation des
chaleurs a été observée entre 23h 30 et 8h 20.
Sur les 19 génisses et 14 vaches adultes superovulées, 9
génisses et 11 vaches ont répondu à la stimulation hormonale, soit
75,61 3 de l'effectif. Les vaches ont un taux de réponse plus élevé
que les génisses (78,60 3 VS 47,40 3) avec respectivement des
8

moyennes de 7,3 + 3,9 corps jaunes et 3,0 + 1,0 corps jaunes. la
réponse ne diffère pas suivant l'ovaire-aussi bien chez les
génisses que chez les vaches.
Au terme de la superovulation 3 génisses et 8 vaches ont été
jugées aptes à être récoltées mais seulement 6 vaches l'ont été.
Sur 56 embryons palpés, 18 ont été récoltés, soit un taux de
récolte de 32, 14 %. Les 18 embryons se répartissent comme suit :
- 15 ovocytes dont 2 sont normaux ;
- 2 morula ;
- 1 blastocyte.
1.2. Système d'Amélioration
Génétique $ Noyau Ouvert (SAGNO)
Cette méthodologie de sélection a été déjà décrite par
A. FALL, M. DIOP et M. SISSOKHO et leurs collaborateurs entre 1991
et 1993.
Pour l'année 1994 le temps de dépistage des femelles dites
"exceptionnelles" a été réduit , la base de sélection élargie à 3
autres communautés rurales des départements de Sédhiou (Niangha) et
de Kolda (Tankanto Escale et Ndorna) et le dépistage des maladies
abortives effectuées (brucellose, Fièvre femelles et chlamydiose).
Le screening a concerné 20652 têtes parmi lesquelles 362
vaches ayant une production individuelle moyenne de 1,51 de lait
ont été sélectionnées. Après les corrections effectuées sur les
productions en fonction du numéro de vêlage, du stade de lactation
et de la période de mise-bas, quarante neuf vaches non gravides et
indemnes de maladies abortives ont été accueillies au centre entre
novembre 1994 et mars 1995. Elles ont été pesées à leur arrivée au
centre et le contrôle laitier a été effectué.
Après une période d'adaptation d'une semaine, les femelles ont
été réparties en 4 lots synchronisées au CRESTAR et doublement
inséminées avec de la semence fraîche provenant des meilleurs
taureaux du centre.
Sur les 49 vaches inséminées, seules 10 ont été diagnostiquées
gestantes par palpation transrectale. Ce résultat a été confirmé
par le dosage hormonal (P4). La répartition des 10 vaches est
reprise dans le tableau 3.
Le taux de gestation obtenu reste faible (20,41 %) mais
supérieur à celui obtenu lors de la première phase du SAGNO
10,oo %). La période d'arrivée des animaux plus favorable lors de
cette seconde phase peut expliquer l'amélioration du taux de
gestation. L'utilisation de l'insémination artificielle permettra
entre autre de réduire le temps de séjour des animaux en station.
9

Tableau 3 : Répartition géographique des vaches gravides
Nalibre
Ia-lmémta- cBMURX3Uté
Villages
Propriétaires
ordre
Tion
rurale
01
01 01 021
Bag-adadji
Woudala
El H. samba Saw
02
01 05 012
-*:-
Médina ilzqdou EEl Youssouf seydi
03
03 03 023
Dabo
Dialambé&
Salif Koïta
04
03 02 042
-"-
-“W
DibanéDaldé
05
04 05 011
Dioulaadon
Sarésamboudiang
SeydrUDim
06
04 05 012
-"-
-11,
-II-
07
04 17 041
-1'-
saréDerr33asy
SaliouKandé
08
06 02 021
MédinaElhadj
-SF==
OllmarKandé
09
06 02 023
-II-
-"-
10
09 08 012
Ndorna
zat?ésaRibaKaf
YéroEklldé
1.3. Suivi des troupeaux bovins en milieu villageois
En 1994, un effectif de 1005 bovins répartis dans 11 troupeaux
et 8 villages du département de Kolda a fait l'objet d'un suivi
démographique mensuel.
La structure des troupeaux bovins suivis et leur dynamique
sont repris dans les tableaux 4 et 5.
Ces troupeaux sont composés dans l'ensemble de 15,42 3 de
veaux et velles, 37,913 de vaches, 20,OO 3 de génisses, 13,23 3 de
taurillons et 13,43 3 de mâles adultes.
Dans ces troupeaux,
la naissance constitue la principale
source d'accroissement (85,7 3 des entrées) alors que la vente est
la principale cause de sortie d'animaux (56,2 %). La mortalité
reste dans l'ensemble faible i,3 3 chez les adultes, 1,4 % % chez
les bovins de 1 à 2 ans et 4,5 3 chez les jeunes de 0 à 1 an.
En ce sui concerne les paramètres de reproduction,
les
intervalles entre vêlage varient ici de 340 jours à 1591 jours
suivant les troupeaux.
10

- Villages JDAGANI
;ARE SAM-
- Trou-
WUDIANG
MARI
IAHOI
IASSI
- peaux
XSS,
IIE.4
Catégorie -
Veaux - Velles
19
26
a
155
Vaches
42
34
27
381
Genisses
21
16
201
Taurillons
17
6
133
Mâles adultes
15
135
.06
L19
103 90 39 74 61
1005
SORTIES
ENTREES
VILLAGES
Mortalités
Ventes Autres Naissances Achats Autres
Veaux 12-24mois Adultes
Ndangane
1
4
1
20
3aré Sanboudiang A
-
7
26
-
-
-" -
B
-
1
-
5
-
-
qarakissa
a
2
20
5
-
4ahon
2
1
a
4
19
2
fassiriba
3
3
a
7
26
-
-
Santankoye
A
1
2
14
12
10
3
-"_
B
1
4
1
7
-
Saré Hamidou
A
-
1
6
2
4
3
-'l_
B
-
1
4
4
a
12
Saré Bamba
1
1
4
2
10
-
1
TOTAL
7
2
9
68
35
155
25
1
11

II. INTENSIFICATION DE L'ELEVAGE BOVIN ET SON INTEGRATION A
L'AGRICULTURE POUR UNE MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES
NATURELLES
En 1994, les activités de recherche menées dans le cadre de
cette opération ont porté principalement sur la stabulation de
bovins en saison sèche. Les objectifs visés portaient sur :
- la production d'une quantité suffisante d'un fumier de
qualité et sa valorisation :
- la production de lait, la mise en place et le testage d'un
schéma de collecte et d'écoulement du lait des villages vers
les centres urbains dans un rayon de 15 km ;
- l'évaluation de la rentabilité financière de l'activité de
stabulation de saison sèche.
Cette
activité a
été
menée
dans
les
départements de
Tambacounda pour la région de même nom et dans ceux de Kolda et de
Vélingara pour la région de Kolda en rapport avec la SODEFITEX.
Les résultats obtenus portent principalement sur la production
de lait et de fumier, les performances pondérales des animaux et
l'évaluation financière de l'activité.
Production laitière
La production totale en 4 mois de stabulation est de 22316
litres de lait pour 172 vaches. Ce lait a été autoconsommé pour
162891 ( 73,00 3) et commercialisé pour 60271 (27,80 3). De grandes
variations de production ont été notées entre les départements et
entre les villages au sein d'un même département. On peut les
expliquer par les différences de stratégies mises en oeuvre par les
agropasteurs (choix de vaches faibles risquant de mourrir en saison
sèche en lieu et place des meilleures laitières, la faiblesse des
disponibilités alimentaires), l'élimination à Kolda des meilleures
laitières testées positivement à la brucellose, les aptitudes
propres des animaux.
Performances pondérales des animaux
Chez les vaches des gains et pertes moyens quotidiens de poids
ont été observés pendant la période de stabulation contrairement
chez les produits où seulement des gains ont été enregistrés. Cela
s'explique chez les veaux par le fait qu'ils bénéficient de la
supplémentation en graine de coton et de la production laitière
induite des mères du fait de la supplémen- tation.
12

Production de fumier et sa composition
Les quantités de fumier produit dans 4 villages pour 7 étables
et la composition de ce fumier figurent dans le tableau 6.
Tableau 6 : Quantité et composition chimiaue du fumier
produit au niveau des étables-
-
-
7
iffec-
Poids
Equiva T Fumier brut Tb(g/nuit
g/kg fumier
II
Villages
Stabulateul
tif
vif
lent
-IF~résencl s
itabuli
UBT
UBT
Total
UBT
UBT
t
'2 05
K2 0
Ca Mg C
(kg)
Ndagane
Oumar
6
1 287
581
1 329
260,6
2,3
1,87
0,19
0,98
1,lO
0,68
3,90
Thierno
3
662
286
608
233,0
2,o
1,5
0,17
0,9i3
0,56
0,32
2,23
Saré
Samboudiang Saïdou

7
1 434
5,7
3 138
550,5
5,2
1,44
0,lB
1,07
0,62
0,36
2,46
Alhseiny
5
1 071
483
1 996
464,6
434
1,54
0,19
1,26
0,74
0,43
2,54
Moussa
3
643
286
2 799
1076,5
10,4
1,53
0,26
O,B7
0,65
0,36
3,40
Saré Boïdo
Thierno Al
L 5 1 064 413 2 704 626,B 5,2 1,18 0,16 0,530,600,27 2,07
Bantancoun
tou Maoundé Groupement
10
2 298
932
2 416
262,6
232
L,33
0,20
3,69
0,56
0,3B
3,48
-
-
La production de fumier a été faible et a varié entre 608 et
3188 kg. La courte durée de stabulation (stabulation nocturne) et
l'absence d'apport de litière expliquent cette faible production.
si l'on prend la dose pratique de 5 t/ha appliquée par les paysans,
les quantités produites ne peuvent fumer que 0,12 à raccorder 0,60
ha.
Evaluation financière de la stabulation
Les recettes provenant de la vente du lait et les charges ont
été seulement prises en compte dans cette évaluation (tableau 7).
13

Tableau 7 : Evaluation financière de la stabulation
. t
RnrvenU
trscettes
Elénéfice/
.
E
zfzziz
Departement
I
Villages
brut
(vente
[F.cFA)
(F.cFA)
(F%t )
lait)
Tambacounda*
Saré El Hadji
739 000
302 000
292 545
9 465
DjinkorePeulh
552 000
10 400
168 179
-57 770
1 -w 424 000 49 200 159 040 -109 840
saré Modou
107 000
42 800
65 300
-22 500
Saré Kali.
273 000
109 200
73 605
35 595
SaréNdouke
245 000
92 000
62 650
29 350
vé1ing-ara**
SaréKonko
207 500
0
97 330
-97 330
-unda
500 500
358 500
236 065
122 435
St. Manthiang
166 625
61 000
54 450
6 550
RIMa**
E NWw= 94 740 65 475 63 804 1 671
s. SarTiboudiang
171 900
10 775
154 328
-43 553
EklIlWUIltOU
Maoundé
228 450
20 700
108 320
12 380
&
*
200 FCFA/litre de lait
**
150 FCFA/litre de lait
Les bénéfices et pertes sont à relier avec les quantités
importantes de lait
autoconsommées qui représentent 73 % des
quantités produites. Si tout le lait produit avait été entièrement
commercialisé, tous
les
stabulateurs auraient
réalisé des
bénéfices.
11 est également nécessaire de réfléchir comment réduire les
charges alimentaires qui sont essentiellement constituées par la
graine de coton dont le coût varie selon les zones de 38 à 50 F.
Pour ce,
l'utilisation d'autres sous produits locaux (sons,
tourteau...) et
la mise
au point de
systèmes fourragers
apparaissent nécessaires.
En conclusion, il faudra noter que les étables ont montré une
voie prometteuse de l'intensification des productions animales.
Cependant l‘amélioration de la production laitière nécessite une
meilleure organisation des stabulateurs par l'intervention des
structures de développement et/ou ONG et par une meilleure maîtrise
des coûts de l'alimentation (rations moins onéreuses incluant des
ressources alimentaires de substitution totale ou partielle à la
graine de coton).
14

III. INTEGRATION PATHOLOGIE PARASITAIRE ET PERFORMANCES
AU TRAVAIL DU BETAIL DE TRAIT
Cette opération constitue une suite de la convention financé
par la CEE en collaboration avec l'ISRA, le CIPEA et le ROATA.
En 1994,
le travail
se déroulait en station et en milieu
villageois.
En milieu réel,
le travail a consisté à des prélèvements
mensuels de sang et de fèces, à des notations de l'état corporel et
à des pesées bimestrielles. De plus des
enquêtes ont été faites
sur la conduite (alimentation, habitat,...) et les conditions
d'utilisation (types de travaux, fréquence, durées...).
En station, l'étude prévue avait pour objet l'établissement de
la relation infestation parasitaire - performance au travail. Deux
lots de boeufs de trait ont ainsi été constitués. L'un devrait être
infesté artificiellement avec des trypanosomes et traité avant de
l'être avec des helminthes et le second laissé indemne. Les animaux
de 2 lots devraient ensuite être mis au travail et leurs
performances mesurées. Cependant l'infestation n'a pu être réalisé
faute de trésorerie.
Concernant le suivi des bovins de trait en milieu villageois,
5647 observations ont été réalisées entre juin 1993 et mail994 sur
261 animaux appartenant à 61 exploitations réparties dans 12
villages. Ces observations comprennent 1634 prélèvements de sang,
1693 de fèces, 1630 de notes d'état et 760 de poids. Les enquêtes
ont révélé une sous utilisation de la force de traction des bovins
et que de plus en plus les agro-pasteurs sont attirés par les
chevaux. Ainsi, un étudiant de 1'ENCR de Bambey a été branché sur
ce thème dans le cadre de son mémoire de fin d'étude en étudiant
plus exactement la place et les contraintes des équidés comme
source d'énergie complémentaire à la traction bovine en Haute
Casamance.
En station la panne des deux ergomètres et le manque de
trésorerie ont fortement compromis le travail. Sur des parcours de
lOOm, on a pu seulement calculer pour les animaux indemnes les
vitesses, les forces et les puissances en fonction du poids tracté
et de l'angle déterminé par la direction de la force de traction et
l'horizontal. Les difficultés de mobilisation du budget n'ont pas
permis de réparer les deux appareils.
15

CONCLUSION
Malgré
certaines difficultés liées principalement à la
centralisation financière avec pour conséquences d'énormes lenteurs
dans la mobilisation du budget, le programme prévu a été exécuté
d'une manière satisfaisante. Les résultats plus détaillés figurent
dans des rapports techniques élaborés par les chercheurs impliqués,
16