REPUBLIQUE DU SENEGAL ****J;***** NISTERE DU...
REPUBLIQUE DU SENEGAL
****J;*****
NISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL
***A.******
INSTITUT SENEGALAIS DE RECHERCHES
AGRICOLES (1 .S.R.A.)
**********
DEPARTEMENT DE RECHERCHES SUR LES
PRODUCTIONS ET LA SANTE ANIMALES
*********JC
LABORATOIRE NATIONAL DE L’ELEVAGE
El- DE RECHERCHES VETERINAIRES
B.P. 2057
DAKAR - HAWN
RESULTATS DE L”ENQUETE SUR L”ELEVACE
DANS LA REGION DES INIAYES
************
1. L”ELEVAGE TRADITIONNEL
Maty BA-DIA0
(ave<r la collaboration tshnique de Ibrahima
Lmmou KANE et Mafatim SECK)
REF. W34/ZOOT.
AVRIL 1990.

INTRODILKI-ION
La région des Niayes doit son appellation à la présence de vestiges forestiers
de type guinéen, constitués de palmiers à huile situés dans les bas-fonds que
parcourent des marigots.
Ces vestiges survivent actuellement sous forme d’ilôts dégradés par la séche-
resse et la mise en culture.
Bande côtière de quelques dizaines de kilomètres de large, située au Nord-
Ouest du Sénégal, cette région est sous l’influence des alizés une bonne partie
de l’année, de novembre à juin. Pendant cette saison fraîche, les températures
minimales varient entre 14OC et 18OC et les maximales n’exèdent que rarement
30°C. De juillet à octobre, la prédominance de la mousson installe un climat
d’hivernage où les températures oscillent entre 20 et 30°C. Les Niayes reçoivent
dans les années de pluviosité normale entre 500 et 600 mm de pluie.
Zone essentiellement maraîchère fournissant 65 p. 100 de la production nationale
de légumes, les Niayes sont cependant exploitées par un cheptel traditionnel
non moins négligeable et diversifié :
45 000 b o v i n s
96 000 ovins et caprins
24 000 asins et équins
900 camelins
1 200 porcins
317 600 volailles.
Actuellement, ce cheptel est menacé de disparition à cause de la prolifération
très rapide des jardins privés appartenant à des citadins. Ce phénomène a pour
conséquence la réduction considérable de l’espace pastoral.
Les enquêtes menées au sein de ces exploitations traditionnelles ont pour but
d’obtenir des éléments d’appréciation de ce système de production, de mieux
connaître la situation zootechnique des troupeaux, de juger du degré d’intensi-
fication de cet élevage ainsi que les principales contraintes à son développement.
. . . / . . .

- 2
L’étude n’a concerné que la région des Niayes de Dakar et ses deux commu-
nautés rurales de Sangalkam et de Sébikotane. C’est la zone la plus touchée
par l’implantation des jardins privés et l’intensification des productions animales
par l’introduction de races étrangères.
1.1 - Organisation de l’enquête
Après une phase de pré-enquête, l’étude a intéressé 9 villages. Différentes
échelles d’observation ont été utilisées : le village, les troupeaux bovins et
caprins,
l’exploitation agricole.
- Au niveau villageois, les informations sont relatives au mode de gestion et
d’utilisation des ressources disponibles, aux principales activités agricoles,
aux fonctions socio-économiques du bétail, aux circuits d’approvisionnement
des intrants et de commercialisation des productions.
- Au niveau des exploitations, les informations portent sur la main-d’oeuvre,
les activités extra-agricoles, les cultures pratiquées et les surfaces, I’équipe-
ment agricole, les cheptels bovin, ovin et caprin, asin et équin et les volailles.
- Concernant les troupeaux bovins et caprins, les informations recueillies con-
cernent : la propriété des animaux, la conduite (alimentation, abreuvement,
castration, sevrage, traite, reproduction, parcage), la commercialisation des
animaux et produits, la structure et la composition des troupeaux.
1.2 - Analyse des données
L’analyse statistique descriptive est utilisée pour l’exploitation des données
quantitatives relatives aux ttiupeaux et aux caractéristiques des unités de
production.
Concernant les performances zootechniques, nous préférons ne pas les relater
dans cette note. Les données fournies par les bergers sont souvent sujettes

- 3
à caution par le fait de l’inadaptation des peulhs en particulier au mois calen-
daires.
II semble que les avortements soient souvent oubliés par les bergers
lors des enquêtes ce qui fausserait la précision des calculs des taux de
reproduction.
De plus, il y a des exploitations où le gestionnaire ne reste
que très rare-
ment plusieurs années consécutives à la tête d’un même troupeau, d’où d’énor-
mes problèmes pour retracer la carrière génitale des femelles.
Le suivi zootechnique démarré en octobre 1989 permettra de mieux préciser
ces différents paramètres.
Les résultats qui suivent concernent 70 exploitations. Les modes d’appropriation
et de gestion des animaux ont été analysés sur 25 troupeaux bovins (1 070
animaux) et 30 troupeaux caprins.
. . . / . . .

- 4
II. CARA~TERISTIQUES DES UNITES DE PRODUCTION (ANNIEXE 1)
2.1 - Le milieu naturel
La région des Niayes de Dakar peut être à priori divisée en deux zones :
- La sous-zone des Niayes ou dépressions interdunaires inondées vouées sur-
tout aux cultures maraîchères. Elle est composée de la moitié Nord, Nord-Est
de la communauté rurale de Sangalkam. La densité de la population y est
importante et les parcelles de cultures très morcellées. La superficie moyenne
cultivée dans notre échantillon est de 1,2 ha.
- La sous-zone des sols “dior” occupe 60 p.100 de la région et est favorable
à la culture sous-pluies : arachide, mil, niébé, manioc, maïs. Zone relative-
ment homogène, on y trouve cependant des sols ferrugineux à faciès hydro-
morphe voués aux cultures fruitières et à la culture du sorgho. Ce type de
sol intéresse le Sud-Est de la communauté rurale de Sangalkam et la commu-
nauté rurale de Sébikotane.
Les cultures de saison sèche y sont très peu pratiquées ou sont abandonnées
par les agriculteurs à cause de la baisse sensible de la nappe phréatique. La
raison de cette baisse est l’implantation de onze (11) forages dans un rayon
de 10 km (5 pour la SONEES et 6 pour les agro-industries). La superficie
moyenne cultivée est de 4,4 ha.
Quelle que soit la sous-zone considérée, elle est très sollicitée par les citadins
et les agro-industries.
Dans la communauté rurale de Sangalkam, les citadins détiendraient 60 p.100
des superficies cultivables (900 vergers environ) ne laissant qu’un disponible
d e 0,27 ha par habitant (C.E.R.P. Bambilor, 1988).
Dans la communauté rurale de Sébikhotane, six (6) agro-industries regroupent
à elles-seules 1 500 ha et 800 citadins y possèdent des vergers couvrant
1 000 ha (C.E. R. P. Sébikotane, 1988).
. . . / . . .

- 5
2.2 - Le milieu humain
2.2.1 - Les ethnies
La population se caractérise par une diversité ethnique mais la base essentielle
du peuplement de la région est formée par les Ouolofs et les Peulhs.
- Les Ouolofs
De loin majoritaires, ils sont les premiers colonisateurs de la région des Niayes
en provenance du bassin arachidier. D’origine commerçants, ils se sont vite
intégrés au milieu et sont devenus des paysans.
Ils s’adonnent à l’activité domi-
nante qu’est le maraîchage mais pratiquent la spéculation arachidière et milicole
quand le milieu le permet.
Avant la pénétration coloniale, donc de l’échange monétaire, l’unité d’exploita-
tion économique était la concession comprenant en moyenne 5 ménages groupés
dans la même grande maison et partageant les mêmes domaines fonciers définis
comme les “terres appartenant à la famille” (SONED, 1980). De nos jours, la
concession a cédé la place au ménage qui devient l’unité d’exploitation écono-
mique et familiale.
Contrairement aux Peulhs, les Ouolofs avaient acquis une longue tradition en
matière foncière durant la colonisation. De sorte qu’à l’avènement de la loi sur
le domaine national, ils ont pu l’exploiter, au mieux et à leurs profits. Ils ont
pu contourner les dispositions de la loi pour vendre la terre aux citadins.
- Les Peulhs
Originaires du Ferlo et de la région de Louga, jadis semi-nomades, ils se
seraient installés à partir de 1915 à la recherche de pâturage et d’eau (WADE,
1975). A leur arrivée, les Ouolofs déjà installés leur ont offert l’hospitalité
ainsi que des champs. Au début, ils s’intéressaient peu aux Niayes, mais au
fur et à mesure que la situation de leurs voisins s’amélioraient, ils décidèrent
de cultiver.
. . . / . . .

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D’une manière générale, les peulhs vivent à la lisière des villages Ouolofs.
Aussi, de plus en plus une similitude du village Ouolof et du village Peulh
est à constater. En effet, l’élevage est en train d’être relégué au second plan
au profit des cultures, du commerce et du travail salarié, Cette monétarisa-
tion se traduit dans la structure familiale par l’apparition du ménage comme
unité de production économique.
2.2.2 - La population active
Le nombre moyen d’actifs par exploitation est environ de 9 personnes. Les
femmes ne s’occupent que des tâches ménagères. Elles ne cultivent pas. L’éle-
vage n’utilise pas non plus le sexe féminin sauf chez les Peulhs où elles s’occu-
pent de l’élevage caprin et de la commercialisation du lait.
2.2.3 - Revenus extérieurs
Concernant l’emploi, près d’une famille sur deux (49 p. 100) a au moins un de
ses membres qui dispose de revenus extérieurs permanents.
La répartition selon les secteurs est la suivante :
- 52 % sont des salariés du secteur rural c’est-à-dire ouvrier agricole ou bou-
vier dans les exploitations intensives (fermes avicoles ou laitières de la
communauté rurale de Sangalkam et les agro-industries de Sébikotane) ;
- 20 % sont des fonctionnaires de l’état ;
- 20 % ont des professions libérales : commerce, menuiserie, maçonnerie,
mécanique.. .
- 8 % pour des émigrés qui envoient régulièrement de l’argent à la famille.
Dans la communauté rurale de Sébikotane, les femmes et jeunes filles constituent
une réserve de main-d’oeuvre temporaire pour les agro-industries surtout pen-
dant la récolte de légumes.
. . . / . . .

- 7
2.3 - Les cultures
La zone des Niayes est l’une des rares régions du pays où l’agriculture se
pratique toute l’année et où les activités de saison sèche sont plus importantes
que celles d’hivernage.
2.3.1
- Les surfaces
La superficie moyenne utilisée par exploitation est de 2,5 ha, mais elle est très
variable d’une zone à l’autre.
a) Dans les Niayes proprement dites, la moyenne est de 1,2 ha :
- 43,4 p. 100 des exploitations ont moins de 1 ha (30 p. 100 ont moins
d’un demi-ha) ;
- 33,3 p.100 entre 1 et 2 ha ;
- 23,3 p.100 plus de 2 ha.
b) Dans la zone des diors, les surfaces cultivées sont plus élevées. La moyenne
est de 4,4 ha. La répartition des superficies est la suivante :
-
9,5 p.100 ont moins d’l ha,
-
9,5 p.100 entre 1 et 2 ha,
- 38,l
p.100 entre 2 et 5 ha,
- 42,9 p.100 ont plus de 5 ha.
2 . 3 . 2 - Les cultures
On distingue deux types de culture :
a) les cultures sous pluies ou cultures sèches : elles concernent principalement
l’arachide, le mil, le niébé, le manioc, le maiS.
Le tonnage obtenu par rapport à la production nationale est insignifiante.
b) les cultures maraîchères et fruitières emploient plus de main-d’oeuvre. Les
superficies occupées par le maraîchage sont estimées à 3 600 ha dont 1 900
pour le maraîchage traditionnel et 1 700 pour le maraîchage industriel.
. . . I . . .

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La région fournit environ 55 p.100 de la production nationale de légumes :
chou, carotte, oignon, pomme de terre, aubergine, oseille, courgette, concom-
bre, haricot-vert, etc.. . Ces deux derniers sont destinés à l’exportation.
Au niveau des exploitations, il y a peu de spécialisation pour un type de
culture donné. Chacun produit un peu de tout.
- 9,4 p.100 des exploitations ne cultivent pas. Ce sont des peulhs à qui on a
confié des animaux et qui ne disposent pas de surface à cultiver.
II y a également des citadins.
- 26,4 p.100 ne font que du maraîchage.
- 51,O p.100 associent maraîchage aux cultures sèches.
- 13,2 p.100 ne pratiquent que la culture sous pluies. Ils ont abandonné le
maraîchage à cause de la baisse de la nappe phréatique très sensible dans
la zone de Sébikotane.
2.2.3 - Le matériel agricole
La culture est faiblement mécanisée, ceci lié au morcellement des parcelles de
cultures.
- 11 ,3 p. 100 des exploitations n’ont pas de matériel. Soit elles ne cultivent pas,
soit, elles louent le matériel utilisé.
- 28,3 p.100 disposent de semoir associé ou non à une charrue ou à une houe.
- 28,3 p.100 disposent de petits matériels : binette, ileer...
- 32,l p.100 n’ont que des houes-sine.
La traction équine et asine est utilisée. Ces animaux tirent également des
charrettes qui servent au transport des récoltes, du foin de brousse et des
personnes.
. . /. ,..

- 9
2.4 - Le cheptel
2.4.1 - Les ruminants
Ils sont souvent élevés ensemble.
- 79 p. 100 des exploitations associent les bovins soit aux ovins chez les
Ouolofs, soit aux caprins chez les Peulhs.
- 17 p. 100 des exploitations n’élèvent que des bovins.
- 4 p.100 n’ont que des caprins.
a) Bovins
La moyenne de l’effectif par exploitation est de 31 têtes environ. La répartition
de la taille des effectifs est la suivante pour 67 exploitations :
x
2 10 têtes = 23,5 p.100
-lO<X
5
20 têtes =
19,6 p.100
-2o<x
I
40 têtes =
33,4 p.100
x >
40 têtes =
23,5 p.100
b) Les petits ruminants
La moyenne par troupeau de caprins est de 27 têtes dans 51 exploitations
concernées.
X
6 20 têtes= 53,8 p.100
- 20 < X 5 40 têtes = 30,8 p.100
- 40 < X 6 60 têtes =
7,7 p.100
x >
60 têtes =
7.7 p.100
Nous ne trouvons des ovins que dans 27 exploitations disposant en moyenne
de 5 têtes ; mais 60 % d’entre-elles en ont moins de 5 unités.
l
l . . ..,

- 10
2.4.2 - Le cheptel de trait
II est constitué d’ânes et de chevaux utilisés pour la traction du matériel
agricole. Ils servent également au transport des personnes, des récoltes et
du foin de brousse.
- 35,8 p. 100 des exploitations n’ont ni de cheval, ni d’âne,
- 45,3 p.100 disposent d’un âne,
- 11,3 p.100 disposent d’un cheval et d’un âne,
- 7,6 p.100 disposent d’un cheval.
2.4.3 - Autres espèces
La volaille est présente dans toutes les exploitations. Les effectifs ne sont pas
maîtrisés même par les propriétaires. Ce sont les femmes qui s’en occupent.
La cuniculture est pratiquement inexistante ; une seule exploitation dispose
de lapins mais pas à des fins de spéculation.
Conclusion
Nous constatons que les éleveurs de la zone des Niayes sont également agricul-
teurs essentiellement maraîchers. Ils ne réalisent pas de cultures fourragères.
II est habituel cependant de distribuer aux animaux les mauvaises herbes du
jardin, les sous-produits de maraîchage et les écarts de tr.iage, notamment les
déchets de navet, chou, pomme de terre, carotte, tomate. Nous y reviendrons
plus loin.
Dans la suite de l’exposé, nous parlerons seulement de l’élevage des ruminants
et de leurs modes d’appropriation, de gestion et de conduite.
. . . / . . .

- 11
III. MODE D’APPROPRIATIOM
ET DE GESTIOlNl DES BOVINS
3.1 - Les bovins
3.1.1 - Les différents intervenants dans la gestion des troupeaux
Nous distinguons dans la région des Niayes de Dakar, quatre types d’agents
qui interviennent à différents niveaux dans la conduite et la gestion des trou-
peaux bovins.
- Le chef ou responsable du troupeau,
- les gestionnaire ou “Gaynako” en peulh,
- le bouvier ou les bouviers,
- les propriétaires.
3.1 .l .l - Le chef ou responsable du troupeau
II s’agit surtout de chefs d’exploitation qui ont leurs propres animaux dans le
troupeau, ceux de ses dépendants mais également ceux confiés par les voisins
du village ou par des citadins. II est l’unique responsable auprès duquel les
conflits ayant un lien avec le troupeau sont résolus. II participe aux différentes
réunions villageoises relatives à l’acquisition de biens matériels : parcs de vacci-
nation, construction d’abreuvoirs. C’est lui également qui décide du lieu de
parcage des animaux et il constitue le lieu entre les propriétaires des animaux
et le gestionnaire.
3.1 .1.2 - Le gestionnaire du troupeau ou “Gaynako”
C’est le responsable de la conduite du troupeau. II implante toujours sa case
près du lieu de parcage des animaux afin de mieux les surveiller la nuit. II
connaît chaque animal et est le seul dépositaire des informations zootechniques.
II trait les vaches, soigne les animaux et s’occupe du ramassage du foin de
brousse ou des déchets de culture pour la complémentation. II est en outre le
seul intermédiaire entre le bouvier et le chef du troupeau.
. . . l . . .

- 12
Chez les Ouoloffs, le gestionnaire toujours un peulh, bénéficie de la totalité
du lait trait.
Chez les Peulhs, le gestionnaire est soit le chef du troupeau ou son fils, soit
un autre membre de la concession. II arrive cependant que le gestionnaire peulh
ne soit pas sous les ordres d’un chef de troupeau mais qu’il s’occupe d’animaux
qui lui sont confiés directement par des citadins. Dans ce cas, il a le rang de
chef de troupeau vis-à-vis de la communauté villageoise et bénéficie du lait et
du fumier.
Le 3è cas possible est que le gestionnaire bénéficie d’un salaire mensuel et est
logé par le propriétaire citadin dans sa ferme. Celui-ci bénéficie alors du lait
si les vaches sont traites et utilise le fumier pour le marakhage et l’arboriculture.
3.1.1.3 - Les bouviers
Ils sont responsables de la conduite au pâturage des animaux : la protection
des cultures, l’abreuvement des animaux, la protection des animaux contre les
vols pendant la journée. II y a deux sortes de bouviers : l’un pour les animaux
adultes et l’autre pour les veaux. Si le bouvier pour grands animaux est indivi-
duel, par contre celui des veaux est commun à plusieurs troupeaux du village.
Chez les Ouoloffs, les bouviers sont payés en argent par le gestionnaire après
la vente de son lait ou celui-ci utilise ses enfants pour la conduite au pâturage.
Chez les Peulhs, avec la scolarisation des enfants, 15 p.100 d’entre eux utili-
sent un bouvier en permanence et 27,5 p.100 les utilisent pendant la durée
scolaire. Le mode de rétribution est soit en argent, soit en nature (lait du
soir, ou lait trait un jour sur trois.. . ).
3.1.1.4 - Les propriétaires
II s’agit de différents individus à statuts et sexes divers possédant des animaux
dans le troupeau : chefs d’exploitations et chefs de ménages dépendants, femmes
mariées ou veuves, jeunes célibataires, amis citadins, etc.. . L’exploitation des
animaux à des fins commerciales relève de leur volonté individuelle, sauf chez
les femmes peulhs qui sont sous l’autorité de leur supérieur hiérarchique
(père, frère ou mari).

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3.1.2 - Mode d’appropriation des animaux et de gestion
Les animaux du troupeau font l’objet d’une appropriation individuelle par les
différents membres présents ou absents de l’exploitation. Ils peuvent être
également la propriété d’individus étrangers.
3.1.2.1 - Statuts des propriétaires (Annexe 2)
- Les femmes ne disposent que de 188 animaux sur les 1 070 recensés, soit
17,6 p.100 du cheptel. Elles résident toutes dans le village où se trouvent
leurs animaux à l’exception d’une commerçante habitant Rufisque ayant 2 ani-
maux dans un troupeau villageois. La plupart de ces femmes sont des peulhs
(165 têtes) épouses, mères, soeurs, filles et autres parentes du chef d’exploi-
tation.
Les autres sont généralement des Ouoloffs ayant une ou deux têtes
et qui les confient à un troupeau du voisinage.
- Chez les hommes, nous trouvons des résidents et des non-résidents aussi
bien au niveau des chefs d’exploitation que les autres propriétaires.
+ Les résidents. Ce sont les chefs d’exploitation, leurs fils et frères et autres
parents de la concession mais également de leurs amis habitant le village et
qui leur ont confié des animaux.
+ Les non-résidents (citadins). On peut trouver deux possibilités : soit le
propriétaire des animaux est également chef du troupeau ; il a une autorité
sur le gestionnaire qui est son employé, soit le propriétaire confie directe-
ment ses animaux à un troupeau villageois. II peut être parent ou non du
responsable du troupeau.
3 . 1 . 2 . 2 - Mode de gestion (Annexe 3)
Globalement, nous distinguons trois modes de gestion : le confiage la gestion
directe et le placement de bétail.
. . /. ..*

- 14
- Le confiage
II concerne 203 têtes soit 19 % du cheptel bovin. Les propriétaires sont soit
des Ouoloffs (voisins du Peulhl détenteurs de quelques têtes ne nécessitant
pas la prise en charge de gestionnaires-bergers, soit des citadins parents ou
non des chefs de troupeaux.
- La gestion directe
Elle concerne les animaux appartenant aux chefs d’exploitations et ses dépendants :
645 sont gérés par les chefs d’exploitations résidents et 126 par des non-
résidents.
- Le placement de bétail
C’est la pratique par laquelle un parent résident place son animal dans le trou-
peau sous la responsabilité du chef de troupeau, se décharge de la conduite de
l’animal, mais peut bénéficier du lait et du fumier. C’est une pratique rencon-
trée chez les peulhs et concerne 96 animaux.
3.1.2.3 - Mode d’acquisition des animaux
Sur les 1 070 têtes, la propriété des 897 nés dans les troupeaux respectifs
découle de l’appropriation de leurs mères. L’analyse du mode d’acquisition ne
portera que sur les 173 têtes restantes.
Tableau 1 : Répartition de l’effectif suivant le mode d’acquisition
Mode
l-x--
n--
Achat
UUI I
UUI I
““--itage
ner.1
Transfert Echange
Totaux
d’acquisition
Nombre
157
8
3
2
2
1
173
p.100
90,7
4,6
l,7
1,2
1,2
0,6
100
. . . / . . .

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a) Achat
C’est le mode privilégié d’accession à la propriété. C’est l’unique pour les ani-
maux confiés et les chefs d’exploitation non résidents.
L’achat des bovins est une forme traditionnelle d’épargne. Les ressources finan-
cières sont mobilisées à partir de la vente de produits agricoles ou des revenus
extra-agricoles pour les villageois ou à partir des salaires ou des revenus de
commerce pour les citadins.
b) Les autres modes d’acquisition
Ils représentent moins de 10 P. 100. Ils n’existent que chez les peulhs. Le
plus important est la dot qui est versée en nature même si parfois l’argent y
est ajouté.
Concernant les dons, ils sont rares et concernent ici deux (2) individus ayant
reçu des animaux de leurs parents.
Un éleveur a repris deux animaux qu’il avait confié à Kébémer. Un autre a
échangé un taurillon plus de l’argent contre une femelle que le propriétaire
d’origine voulait vendre.
Discussion
L’analyse des modes de gestion des bovins révèle une complexité dans les rela-
tions entre les différents intervenants.
Cette complexité est liée au
caractère collectif des troupeaux et à la diffusion
des centres de décision. En effet, toute action d’intensification qui suppose
une contribution financière de la part des éleveurs se heurte à ce problème
d’appartenance des animaux.
De 1976 à 1979, le LNERV avait initié un programme d’amélioration de la produc-
tion laitière locale autour de la ferme de Sangalkam.
L’exécution du programme
nécessitait l’achat d’aliments par les éleveurs pour les femelles traites et les
veaux.
. . . / . . .

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Les problèmes rencontrés étaient à deux niveaux :
- le propriétaire Ouoloff ne désire qu’une chose, que son cheptel existe, la
production laitière ne l’intéresse pas. Les gestionnaires par contre sont
payés par le lait uniquement. Lorsque le programme a démarré, une question
s’est posée : qui va payer ces aliments ? Les bergers dont le lait est commer-
cialisé d’une façon régulière, les propriétaires à qui appartiennent les animaux ?
Tous les essais de conciliation entre les 2 parties ont abouti à des échecs.
- chez les éleveurs Peulhs, le problème se pose différemment puisque c’est en
général la famille qui bénéficie du lait. Cependant, il existe quelquefois une
difficulté à trouver un interlocuteur pour appliquer les techniques proposées,
chacun vaquant à ses occupations dans l’exploitation.
3.2 - Les petits ruminants
Le cheptel des petits ruminants est dominé par les caprins. Contrairement au
cheptel bovin conduit dans des structures collectives, les petits ruminants sont
conduits dans des troupeaux individuels (un troupeau par ménage ou par
concession à ménages dépendants).
- Les caprins (Annexe 4)
Appartenant exclusivement aux peulhs, les caprins sont la possession des fem-
mes. 80 % des animaux leur appartiennent. Elles soignent, font la traite des
femelles.
Le confiage y est rare et concerne 13 % des 687 caprins recensés. Les proprié-
taires sont les membres de la famille et des parentes ou amies du village voisin.
A part la propriété d’un animal expliqué par celle de sa mère, les autres modes
d’acquisition sont l’achat, l’héritage et le don (7 % des animaux).
. . . / . . .

- 17
- Les ovins
L’élevage des ovins est structuré en de petites tailles (3 - 5 têtes) et n’existe
pratiquement que dans les villages à dominante ethnique Ouoloff. Ce sont les
femmes et les enfants qui s’en occupent.
Le confiage est pratiquement inexistant sauf le cas d’un noyau de 8 têtes confié
par un citadin à un berger peulh demeurant à Nguendouf.
Conclusion
Ce type d’analyse s’avère extrêmement fertile en informations. II permet entre
autre de préciser les cadres et les formes de toutes actions d’amélioration de
la production, notamment en permettant d’identifier les unités de décisions,
les objectifs et stratégies des divers intervenants, etc.. .
La pratique du confiage observée chez les bovins risque de compromettre toute
action d’intensification qui supposerait la vente d’animaux improductifs et/ou
une contribution financière des éleveurs.
De manière générale, cette contrainte liée au mode de gestion s’observe avec
plus d’acuité chez les Ouoloffs que chez les Peulhs.
. . . / . . .

- 18
IV - MODE DE CONDUITE
4.1 - Le système alimentaire
Les pâturages naturels constituent l’essentiel de l’alimentation des bovins
et des caprins. Les ovins ne vont pas au pâturage et trouvent la base
de leur alimentation dans les déchets de cuisine autour des concessions. (*)
Les résidus de maraîchage ne font pas l’objet de stockage et sont ramassés
en partie par les propriétaires qui disposent d’ovins ou par les gestionnaires
des troupeaux bovins pour la complémentation des jeunes animaux. L’accès
des zones de maraîchage par les animaux est quasi impossible à cause de
la disposition spatiale des parcelles très morcelées et souvent clôturées
par des haies vives.
La disponibilité des pailles et fanes est très limitée d’autant que les surfaces
allouées aux céréales sont faibles. Dans les conditions climatiques, l’eau
est le principal facteur limitant seules les fanes d’arachide font l’objet
d’un ramassage systématique et d’un stockage. Elles sont utilisées généra-
lement pour les ovins.
L’utilisation des sous-produits agro-industriels (son de blé, sénal) est
liée aux opérations de sauvegarde consécutives à la sécheresse. L’achat
des intrants n’est jamais spontané
et s’il a lieu, est très négligeable pour
avoir des conséquences significatives sur la productivité du cheptel (surtout
bovin). La spéculation autour de ces intrants est telles que les prix sont
prohibitifs.
D’une manière générale, les caprins ne sont jamais complénentés parce
que plus rustiques que les autres espèces d’après les propriétaires.
52 p 100 des éleveurs de bovins prétendent les complémenter
mais seulement
pendant la saison sèche chaude de avril à juillet.
(*) Les pâturages naturels sont très limités à cause du manque de terres
et de l’existence de dunes où les potentialités pastorales sont nulles.

- 19
Seules les “malades” et quelques laitières sont concernés (foin de brousse,
aliments SENAL achetés). Les ovins par contre font l’objet de plus d’atten-
tion. Ils sont complémentés à partir de sous-produits de l’exploitation ou
d’aliments achetés. La principale spéculation est l’engraissement d’animaux
sacrifiés lors des baptêmes ou les fêtes religieuses (Tabaski). 60 p 100
de détenteurs d’ovins les complémentent
régulièrement et 30 p 100 seulement
avant les fêtes de Tabaski.
4.2 - L’abreuvement
Seulement 6 abreuvoirs à bovins sont construits dans toute la zone des
Niayes de Dakar et avec une certaine disproportion : 5 dans la communauté
rurale de Sébikhotane et 1 dans celle de Sangalkam.
Pour les bovins, le problème hydrique se fait surtout sentir pendant la
saison sèche chaude lorsque les mares temporaires s’assèchent. Les diffi-
cultés sont liées dans les endroits où il n’y a pas d’abreuvoir, (le Centre
et le Nord de la Communauté rurale de Sangalkam) à I’exhaure au niveau
des puits traditionnels, il faut 2 à 3 heures pour faire boire un troupeau
d’une trentaine de têtes.
Pour les petits ruminants et les veaux, ce sont les femmes ou les enfants
qui se chargent de cette question. Ils sont abreuvés à partir des puits
traditionnels ou des borne-fontaines pour les villages qui en disposent.
4.3 - L’habitat des animaux
Les bovins et les caprins sont parqués au piquet pendant la nuit et en
toute saison derrière les concessions (bovins) et à l’intérieur de celles-ci
(caprins) pour permettre une surveillance plus rapprochée à cause des
vols. Cette situation constitue une contrainte majeure pour l’utilisation
rationnelle du fumier. En effet, celui-ci est transféré du lieu de parcage
aux champs par charette.
. . . / . . .

- 20
Les ovins par contre disposent très souvent d’enclos à l’intérieur de la
maison ou passent la nuit sous les vérandas.
4.4 - Sevrage et castration
Le sevrage est naturel et par conséquent très tardif (18-24 mois). Mais
si la mère est pleine et en gestation avancée, l’éleveur utilise des épines
sous forme d’anneaux anti-tête pour sevrer les veaux.
La castration n’est pas systématique et n’est observée que dans 6 troupeaux
appartenant à des peulhs. Elle est pratiquée soit par la méthode tradition-
nelle avec l’écrasement du cordon testiculaire à l’aide de tige de bois,
soit à la pince.
4.5 - La traite
Elle est pratiquée quelle que soit la saison, deux (2) fois par jour pour
les bovins et une fois par jour pour les caprins. Elle nécessite la présence
du veau ou du chevreau qui déclenche le processus.
Elle est pratiquée par les femmes pour les caprins et par les hommes (ges-
tionnaire ou vacher) pour les bovins.
Les jeunes ont accès à la mamelle 2 fois par jour, le matin et le soir
4.6 - La reproduction
Les mâles et les femelles vont ensemble au pâturage, la reproduction est
naturelle et s’effectue au hasard des rencontres. 32 p 100 des troupeaux n’ont
pas de taureaux de reproduction. Ce qui aura certainement des conséquences
sur les taux de reproduction des femelles.
Le choix du géniteur relève de la compétence du chef de troupeau avec
avis du gestionnaire. II se porte sur des animaux à croissance rapide et
. . . / . . .

- 21
dont les mères ont de bonnes aptitudes laitières. D’autres critères secon-
daires peuvent intervenir : largeur de la tête, longueur de la queue,
couleur de la robe, caractère de l’animal.
Concernant l’achat de reproducteur :
- 11 p 100 des éleveurs l’ont déjà effectué pour apporter du sang nouveau
dans l’élevage, l’achat porte surtout sur la race Cobra.
- 19 p 100 en ont acheté parce qu’ils n’avaient pas de taureau de rempla-
cement issu du troupeau.
- 70 p 100 n’en ont jamais acheté.
4.7 - La couverture sanitaire
Les bovins sont les seuls animaux vaccinés contre la peste et la péripneu-
monie contagieuses. La prophylaxie contre les autres maladies bovines
et la peste des petits ruminants est encore timide. Les Niayes offrent des
conditions favorables à l’existence de tiques vectrices. Les épizooties pério-
diques de cowdriose qui affectent surtout les jeunes provoquent beaucoup
de mortalités chez les petits ruminants (GUEYE, A. et al., 1986).
La distomatose est également très fréquente et malheureusement, il n’y
a pas encore de programme nationale de prophylaxie parasitaire.
4.8 - La commercialisation des productions
4.8.1 - Le lait
Le lait est commercialisé par les femmes peulhs sous forme de lait frais
(rarement) et sous forme de lait caillé dans les grands centres de
Sébikhotane, Rufisque et Dakar. Dans beaucoup de cas, le lait de chèvre
est mélangé à celui de la vache sauf à NDoyène et Deni Youssou (Sébikhotane)
où le lait de chèvre est vendu aux Moines de Keur Moussa (Pout) qui
en font du fromage.
. . . / . . .

- 22
Les recettes de la vente du lait constituent un appoint à la dépense quo-
tidienne de nourriture et permettent à la femme de s’équiper en ustensiles
de cuisine.
4.8.2 - Les animaux
Le distockage des animaux à des fins de commercialisation ne répond pas
à une planification. Les animaux sont vendus chaque fois qu’un besoin
se fait sentir dans l’exploitation.
La vente de bovins est dictée par des événements nécessitant d’importantes
sommes d’argent (mariage, baptême, construction, frais médicaux, voyage
à la Mecque.. . . . . .).
Les petits ruminants constituent le “compte courant” de l’éleveur et sont
mobilisés pour des dépenses telles que achat de nourriture, d’habits, paiement
de main-d’oeuvre, etc.. .
L’acheteur est souvent le boucher du village ou celui du centre le plus
proche (Sangal kam, Bambilor, Sébikhotane, Diammiadio.. . ) .
Pour les petits ruminants, à la veille de la Tabaski, des téfankés font
le tour des villages pour acheter des mâles destinés au sacrifice.
4.8.3 - Le fumier
Le fumier est vendu au niveau d’un seul village peulh (Guendouf), c’est
un village qui ne dispose pas de beaucoup de terres, les surfaces cultivées
sont très faibles (0,5 ha par exploitation en moyenne : de 60 m* à 1 ha
maximum).
Ce fumier est commercialisé à des citadins installés autour du village et
pratiquent l’arboriculture fruitière et le maraÎchage.
. . . / . . .

- 23
Conclusion
L’analyse du mode de conduite des animaux a mis en évidence plusieurs
contraintes :
- alimentaires : cette contrainte est liée au manque d’espace pastoral et
au caractère saisonnier de la qualité du fourrage disponible. Pendant la
saison sèche à partir des mois de janvier, février, le matériel végétal devient
sec et très pauvre en énergie et en azote. La consommation volontaire
et la digestibilité se trouvent réduites. La sous-alimentation qui s’en suit,
favorise une plus grande sensibilité aux infections conduisant à un état
déplorable des animaux, contribue au ralentissement de la croissance des
jeunes et ne permet pas une production laitière élevée.
La prolifération des jardins de dimanches devrait attirer l’attention des
autorités dans le sens d’une intégration de
leurs activités au niveau des
communautés rurales. Sinon on assistera a la disparition de l’élevage tradi-
tionnel et la prolétarisation des populations concernées.
Sur le plan recherche, l’élaboration d’un système alimentaire adéquat est
une priorité. Jusqu’à présent les sous-produits du maraîchage n’ont pas
fait l’objet d’une étude particulière.
Leur disponibilité, leur valeur nutritive et les possibilités de stockage
devraient être analysées de manière approfondie.
Des formules alimentaires à base de sous-produits agricoles et agro-industriels
ont été étudiées mais la spéculation autour de ces intrants est telle que
leur utilisation devient difficile pour les éleveurs.
- hydriques : La baisse de la nappe phréatique et le nombre très limité
de points d’eau surtout pendant la saison sèche posent des problèmes aux
éleveurs.
Les difficultés sont liées à I’exhaure au niveau des puits trad-
ditionnels .
. . .I ..*

- 24
La construction d’abreuvoirs alimentés par l’eau de la SONEES est une
solution possible mais le conseil rural chargé de la mise en place de telles
infrastructures n’a pas les ressources nécessaires en raison des difficultés
liées à la récupération des taxes rurales.
- sanitaires : La contrainte sanitaire majeure a été pendant longtemps
la trypanosomiase. Zone propice au développement de cette maladie, les
Niayes ont reçu plusieurs campagnes de lutte contre les glossines vectrices
(TOURE, 1973, 1981, 1983). C’était une préalable à l’introduction de races
et d’espèces sensibles à cette affection.
Actuellement, les maladies les plus fréquentes sont celles transmises par
les tiques. Les bovins ne manifestent pas généralement de signes cliniques
attribuables à ces protozoaires. Par contre, des mortalités importantes
qui compromettent la rentabilité économique des exploitations sont observées
chez les jeunes caprins (GUEYE et al., 1986).
Les autres affections rencontrées sont le charbon symptomatique, la pasteu-
rellose bovine, la distomatose bovine, le botulisme chez les chevaux. Chez
les petits ruminants, surtout les caprins, la peste des petits ruminants
est très sévère.
Les coûts élevés des produits vétérinaires constituent des facteurs limitants
pour une couverture sanitaire efficace.
- les vols : Ils constituent une contrainte majeure à l’utilisation rationnelle
de la fumure organique. On observe beaucoup de déperditions liées au
système de parcage et au manque d’eau pour la production d’une fumure
de qualité.
. . . / . . .

- 25
CONCLUSION GENERALE
L’enquête a permis de préciser les caractéristiques générales de l’élevage
traditionnel dans la région des Niayes de Dakar.
Elle a également souligné les différences de comportement entre les ouolofs
et les peulhs mais également entre citadins et ruraux.
Les deux sous-systèmes Ouoloffs et Peulh se rapprochent de beaucoup
mais se différencient encore au niveau des espèces exploitées et de mode
de gestion des bovins.
- Le ouoloff maraîcher exploite des ovins etlou des bovins jamais de caprins
mais se décharge de la gestion quotidienne des bovins sur le gestionnaire
peulh qui bénéficie du lait.
- Le peulh, éleveur traditionnel, devenu agriculteur à cause de I’environ-
nement défavorable à l’élevage extensif, gère lui-même ses animaux caprins

etlou bovins et paraît être plus ouvert aux innovations techniques.
Face à ce système villageois, nous observons de plus en plus l’installation
d’éleveurs de type nouveau : des citadins (fonctionnaires, commerçants
ou hommes d’affaires). Ce sont des individus souvent ouverts aux innovations
techniques mais le fonctionnement correct de leur exploitation souffre de
leur absence quasi-permanente des lieux. En effet, lorsqu’il y a des déci-
sions importantes à prendre qui nécessitent par exemple l’achat de produits
vétérinaires ou l’abattage d’urgence d’un animal, le propriétaire n’est jamais
présent et le gestionnaire n’a pas le moindre pouvoir de décision. Cette
situation devient souvent inquiétante surtout pour l’élevage intensif laitier
ou avicole comme nous le verrons dans la seconde partie de l’enquête.

Caractéristiques
M i n i m u m
M a x i m u m
M o y e n n e
E c a r t - t y p e
N o m b r e
/
l
(1)
Nombre d’actifs
2
24
8.7
682
60
Surfaces cultivées (ha)
0,005
1 0
2,5
2,4
51
Cheptel bovin
2
9 1
30,6
23,6
67
Cheptel ovin
1
1 5
5,2
386
27
W
Cheptel caprin
1
147
26,9
28,7
51
N
(1) Les valeurs zéro (0) sont exclues du calcul de la moyenne.

ANNEXE No 2 : MODE D’APPROPRIATION DES BOVINS SELON LE STATUT
DU PROPRIETAIRE ET SON SEXE
H O M M E S
F E M M E S
M o d e
Connais-
Connais-
d’appropriation
Autres
Total
Frères
s a n c e s
Filles
Autres
s a n c e s
parent
T o t a u x
Amis
Totaux
extérieu -
Soeurs
3arents
extérieu -
Iénéral
r e s
r e s
Propriété de la
mère
5121
81 45
68
96
729
64
23
19
44
18
168
897
A c h a t
-31,

6
10
54
148
6
9
I
Dot
8
8
D o n
T r a n s f e r t
2
Héritage
1
Echagne
1
1
0
TOTAUX
5911 10
/ 51
80
150
882
74
23
21
45
24
188
Pourcentage
55.2
1
0‘9
/
4,8
14,0
8 2 . 4
6-9
2,2
2.1
4,~
2,2
17,6

ANNEXE No 3 : CONSTITUTION DES TROUPEAUX
Nombre
Pourcentage
%
Résidents
Animaux appartenant :
- aux chefs de troupeau résidents
465
43,4
- à leurs dépendants résidents
180
16,8
- aux autres parents résidents
96
g,o
- aux voisins résidents (amis)
92
8,6
CO
S. TOTAUX
833
77,8
N
i
Non résidents
- aux non résidents
parents
29
2,7
- aux amis non résidents
82
7,7
-.,aux chefs de non résidents
troupeaux
126
11 ,8
S. TOTAUX
237
22,2
TOTAL GENERAL
1 070
100

ANNEXE No 4 : MODE D’APPROPRIATION DES CAPRINS
Mode
Résidents membres
Animaux
Totaux
d’appropriation
de la famille
confiés
Nés dans le troupeau
557
82
639
Achetés
21
a
29
Hérités
15
15
Dons
4
4
Totaux
597
90
687
Pourcentage
86,9
13,l
100

B I B L I O G R A P H I E
1 - ANONYME - Plan de développement des communautés rurales CERP Bambilor -
CERP Sébikhotane - 1988.
2 - D E N I S (J.P.) - Le projet de promotion laitière chez les paysans du Cap-Vert
Décembre 1981.
No 1271ZOOTILNERV.
3 - GAUCHET (D.), GASSAMA II.), GUEYE (A.) et DENIS (J-P.) - Résultats
des enquêtes effectuées dans les troupeaux de la région du
Cap-Vert. LNERV - Août 1976.
4- GUEYE (A.), MBENGUE (M.), DIOUF (A. 1, SERIE (M.1 - Tiques et hémo-
parasitoses du bétail au Sénégal.
I - La région des N iayes.
Rev. Elev. Méd. Vet. Pays trop. 1986. 39 (3-4) : 381-393.
-
5- SERVICE DE ZOOTECHNIE - Rapport annuel - LNERV, 1979.
6 - SONED-AFRIQUE - Etude de développement régional intégré du Littoral-Nord
(Niayes)
A n n e x e I I : Le milieu humain.
Novembre 1980.
7 - SONED-AFRIQUE, BCEOM - Etude du plan directeur d’urbanisme de Dakar.
Synthèse des données urbaines 1980-l 981.
3 - Bilan géographique, historique et institutionnel - Site naturel -
-Agriculture et végétation - Structure spatiale.
Janvier 1982.
8 - TOURE (S.M.) - Lutte contre Glossina palpalis gambiensis dans la région des
Niayes du Sénégal.
Rev. Elev. Med. Vet. Pays trop. 1973 ; 26 (3) : 339-347.
-
9 - TOURE (S.M.) - Lutte contre les glossines par application terrestre d’endo-
sulfan.
LNERV - No 991PARASITO. Juillet 1981
. . . I . . .

10 - TOURE (S.M.) - Utilisation de pièges et d’écrans pour lutter contre les
glossines.
Rapport de situation et essais réalisés au Sénégal.
LNERV - No 181PARASITO. Mars 1983.
11 - WADE (MB. TH.) - Problèmes d’aménagement des Niayes.
Mémoire ENEA - Archives Nationales No POI 4437.

R E M E R C I E M E N T S
L’auteur remercie les agents de la Direction de IlElevage pour leur
précieuse collaboration dans la phase préparatoire des enquêtes
et notamment
MM. AIDARA - Chef du secteur Elevage de Rufisque
GUEYE et TENDENG - Agents techniques d’élevage dans les
CERP de Sébikhotane et de Bambilor.