Ref 22Patho Anim Avril 1987 FICHE TECHNIQUE ,/ ...
Ref 22Patho Anim Avril 1987
FICHE TECHNIQUE
,/
PROPOSITION D’ UNE STRATEGIE DE SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE
DE LA PESTE BOVINE

AU SENEGAL.
Magatte Ndiaye. Renaud Lancelot. John Mc Derrnott.

Résumé :
Le Sénégal postule depuis Juillet 1996, auprès des instances de I’OIE, au statut de pays
provisoirement indemne de peste bovine (PS).
Pour ce faire, la DIREL s’associe à la DRSPA pour mettre en place un réseau et un
protocole d’Epidémiosurveillance de la Peste Bovine.
Une évaluation des dispositifs actuels de surveillance sanitaire est réalisée ainsi qu’une
étude critique des dispositifs recommandés par I’OlE et les organisations associées
(FAO, AIEA).
Le dispositif retenu mise sur la couverture quasi exhaustive du territoire national par
l’administration vétérinaire et l’existence d’un réseau de communication téléphonique et
routier très décentré.
Les autres atouts du Sénégal sont son infrastructure scientifique et technique avec le
LNERV apte à assurer un role de laboratoire de référence régional ( échelle Afrique) et
ses laboratoires régionaux (échelle nationale) aptes à assurer les diagnostics de terrain.
Mots clefs ;
Peste Bovine et Maladies apparentées - Epidémiosurveillance - Eradication clinique et
biologique - Statut de Pays indemne.
Introduction
Le Sénégal postule depuis Juillet 1996, auprès des instances de I’OIE, au statut de pays
provisoirement indemne de peste bovine (PB).
Ce statut nécessite l’absence de cas avéré cliniquement et biologiquement de PB
pendant au moins deux ans. L’accès à ce statut nécessite l’existence et le bon
fonctionnement d’un réseau de surveillance épidémiologique et d’un dispositif
administratif, réglementaire et technique en matière de gestion de la santé animale
répondant aux critères de fiabilité édictés par t’OlE, la FAO et I’AIEA.
La Direction de 1’Elevage (DIREL) a convenu d’associer les compétences techniques
(humaines et matérielles) du Département de Recherches sur la Santé et les Productions
Animales (DRSPA) de I’ISRA à l’atteinte de cet objectif
Le DRSPA a toujours été intimement un partenaire obligé de la DIREL dans la gestion de
la santé animale par des prestations en diagnostic et dans la tenue à dispositions des
vaccins obligatoires. Par ailleurs, les enquêtes d’évaluation de la couverture vaccinale
contre la PB, dans le cadre du PARC-Sénégal réalisés par le DRSPA.
Les résultats de cette coopération ont permis aux autorités ayant en charge la santé
animale de notre pays de poser la candidature du Sénégal au statut de pays
provisoirement indemne de PB.
Ainsi les services de production de vaccin et de virologie du DRSPA ont largement
contribué à l’éradication de la PB qu’il convient maintenant de prouver et de pérenniser.
“’
Aujourd’hui, le DRSPA est invité à participer à l’élaboration et à l’application d’un plan de
surveillance épidémiologique visant à établir de manière scientifiquement crédible le
statut du Sénégal vis à vis de la PB.
II s’agit de définir:
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- une logistique opérationnelle de collecte, de gestion et de traitement des informations
sanitaires,
- une planification des enquêtes épidémiologiques entrant dans le cadre de
I’épidémiosurveillance.
- les stratégies de maîtrise des foyers de maladies (PB ou maladies apparentées à la PB)
qui se déclarent.
Jusqu’à présent, la surveillance épidémiologique au sein de la DIREL et de ses
démembrements est basée sur des informations recueillies passivement dans le cadre
d’un dispositif dit traditionnel de suivi sanitaire; enregistrement des cas présentés
spontanément par les éleveurs ou suite aux missions d’inspection en abattoir ou sur les
postes de passage de troupeau à l’administration vétérinaire locale qui en rend compte
dans ses rapports d’activité.
Ce dispositif est maintenant insuffisant, compte tenu des objectifs de la DIREL et des
conditions d’accès au statut « OIE »de pays provisoirement ou définitivement indemne
La condition de réussite d’un programme d’épidémiosurveillance est l’existence d’un
réseau fiable, fonctionnel et cohérent de collecte et d’analyse de l’information sanitaire
produite à partir du terrain et complétée par des analyses biologiques réalisées suivant
des techniques de référence.
La contribution préliminaire du DRSPA à ce propos sera de préciser les modalités
techniques d’exécution de la surveillance épidémiologique au regard des exigences de
VOIE et des réalités de I’Elevage sénégalais.
Dans un premier temps, nous préciserons les concepts épidémiologiques de base , le
cadre général d’exécution et l’objectif fondamental de tout programme d’épidémio-
surveillance.
Nous ferons ensuite, à la lumière des conditions actuelles de gestion de la santé
animale au Sénégal, une analyse critique des dispositifs préconisés par I’OIE, la FAO et
I’AIEA, qui sont les organismes internationaux chargés d’encadrer au plan réglementaire,
technique et scientifique les pays membres qui postulent au statut de pays indemnes.
Ce qui nous amènera à mieux cerner les conditions nécessaires à la mise en route du
programme d’épidémiosurveillance de la Peste Bovine (PB) et des Maladies Apparentées
(MA) à la PB.
LEpidémiosurveillance; concepts de base et cadre général d’exécution.
1. l.Maladie et cas de maladie
L’épidémiologie est l’étude de l’état de santé d’une population. La base de toute étude
épidémiologique est la définition de la maladie et de la population étudiées.
La maladie est un état, défini par un ensemble de critéres cliniques et biologiques.
Un individu atteint par une maladie constitue un cas (de cette maladie).
C’est en enregistrant de manière continue (Toma et coll, 1991; CDC, 1986) ces cas
(individus atteints) relativement à l’ensemble de la population ciblée (groupe d’individus
sur un territoire donné (G. Tuffery, 1985), et à une période donnée que l’on fait de
I’épidémiosurveillance.

L
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Lors de la mise en place d’un programme d’épidémiosurveillance, il est donc
indispensable de définir rigoureusement la population faisant l’objet de la surveillance et
ce qu’est un cas de maladie.
1.2.Epidémiosurveillance.
Selon le CDC d’Atlanta (1986), la surveillance est la collecte systématique et continue,
l’analyse et l’interprétation de données sanitaires essentielles à la planification, la mise
en place et l’évaluation d’actions de santé publique. Elle est étroitement liée à la diffusion
en temps opportun de ces données à ceux qui en ont besoin.
Selon Toma et al. (1991), I’épidémiosurveillance est une méthode fondée sur des
enregistrements en continu permettant de suivre l’état de santé ou les facteurs de risque
d’une population définie, en particulier de déceler l’apparition de processus pathologiques
et d’en étudier le développement dans le temps et dans l’espace, en vue de l’adoption de
mesure appropriées de lutte.
Selon Tuffery (1985)‘, I’épidémio-surveillance a pour objet de signaler la présence de
maladies, syndromes, d’entités morbides bien définies et connues sur un territoire ou
dans une unité observée.
Ces trois définitions précisent l’unicité de la démarche et de l’objectif de toute
entreprise d’épidémiosurveillance. L’objet de I’épidémiosurveillance est la maladie dans la
population et non la population où cette maladie est censée évoluer.
II faut donc s’attacher à rechercher et suivre, pour en faire une description
d’ensemble, tous les cas de maladie, dans tous les secteurs de la population et dans les
limites géographique du milieu d’évolution de cette population. Ce qui est loin d’être
aisée.
Le protocole est donc toujours un compromis entre ce qui est souhaitable et ce qui est
faisable; il doit cependant être toujours établi pour être le plus apte à donner une
description la plus proche de la vraie situation sanitaire.
Le protocole sera donc fonction des caractéristiques connues ou supposées de la
maladie et non fonction des opportunités locales (moyens particuliers des projets, etc.).
Exemple: une maladie peut être plus souvent dépistée dans une zone plutôt que dans
une autre parce que l’une des zones est une zone de projet (mieux pourvue sur le plan
humain, meilleure motivation et meilleur équipement des agents contrairement aux autres
zones).
1.3.Cadre général d’exécution ou réseau d’épidémiosurveillance.
L’ensemble des personnes ou organismes structurés pour assurer la surveillance sur
un territoire donné d’une ou de plusieurs entités pathologiques constitue un réseau
d’épidémiosurveillance. La circulation de l’information dans les réseaux d’épidémio-
surveillance s’effectue toujours de manière centralisée vers un noeud central qui traite et
rediffuse l’information traitée aux autres membres du réseau (Dufour B., 1995).
Selon Lefèvre (1991), le réseau d’épidémiosurveillance se définit comme l’ensemble
des moyens humains et des organismes structurés mis en place sur un territoire donné
pour assurer un programme d’épidémiosurveillance... Dans nombre de pays africains où
les moyens de terrain font défaut, I’épidémiosurveillance permet de mobiliser de
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nombreux acteurs, depuis les éleveurs et les techniciens vétérinaires jusqu’aux
laboratoires en passant par les abattoirs, les centres d’insémination artificielle ou tout
autre service à même de fournir les renseignements nécessaires...
Le réseau d’épidémiosurveillance s’articule autour d’un groupe de travail constitué de
différents partenaires dont les rôles respectifs et la nature des relations doivent être
définis précisément.
II. Analyse du dispositif actuel de suivi sanitaire au Sénégal.
La description du dispositif actuel de suivi sanitaire sera une occasion d’envisager
l’intégration et le fonctionnement en son sein d’un réseau de surveillance épidémio-
logique.
II. 1 .Organisation administrative.
Le Gouvernement du Sénégal assure la gestion de la santé du cheptel national dans
le cadre de la Direction Nationale de I’Elevage (DIREL), au sein du Ministère de
l’Agriculture.
La DIREL s’appuie sur 10 Services Régionaux de l’élevage. Chaque service régional
est sous la responsabilité d’un docteur vétérinaire-inspecteur.
Les 10 régions du Sénégal comporte chacune 3 départements. Au niveau départemental,
le vétérinaire-inspecteur s’appuie sur un vétérinaire ou le plus souvent un technicien
supérieur en élevage ([TE) pour réaliser les actions administratives et techniques
relatives à la gestion de la santé et des productions animales.
Des postes vétérinaires avec à leur tête, des agents techniques d’élevage (ATE)
existent au niveau de la plupart des arrondissements.
La couverture du territoire national par l’administration vétérinaire semble satisfaisante
sur le plan humain.
II. Z.lnfrastructores techniques.
Nous nous intéresserons essentiellement aux infrastructures permettant les examens
cliniques systématiques et les analyses biologiques entrant dans le cadre de
i’épidémiosurveiliance de la PB.
a. D’examens cliniques.
Sur le plan matériel, l’existence de couloirs de contention fonctionnels attenant à la quasi-
totalité des postes vétérinaires est un acquis important au regard des prochaines campa-
gnes d’examen clinique dans le cadre de I’épidémiosurveillance.
II importe aujourd’hui;
- de recenser et de localiser avec précision (adresse postale et physique) les postes
vétérinaires sur tout le territoire national.
- de recenser, localiser et préciser l’état des couloirs de contention ainsi que leur
accessibilité par les troupeaux et les équipes de surveillances épidémiologiques.
- de recenser et éventuellement de réhabiliter les sites de mise en quarantaine.
b. D’analyses de laboratoires
Aujourd’hui, 6 laboratoires régionaux ont été montés à Thiès, Ziguinchor, Kaolack,
Tambacounda , Saint Louis, Linguère.
II importe de les rendre opérationnels pour assurer des diagnostics biologiques de
première approche, dits diagnostics au pied de l’animal de la PB (Pen side test ou test
AGID), retenus par la FAO, I’OIE et I’AIEA. II demeure entendu que les diagnostics
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virologiques de confirmation et les examens complémentaires de diagnostics différentiels
sont du ressort du service de virologie du DRSPA.
Avant un démarrage effectif des activités d’épidémiosurveillance, il convient de tester
les laboratoires régionaux. Des mesures de correction au plan matériel, technique
(approfondissement de la formation) et humain pourront ainsi être prises éventuellement
de concert entre les chercheurs du laboratoire impliques dans le diagnostic biologique de
la Peste Bovine et des Maladies Apparentées.
Ceci devrait assurer la qualité et la promptitude des réactions des laboratoires
régionaux. De ces réactions dépendent l’efficacité des mesures de sauvegarde que peut
prendre la DIREL et le LNERV pour gérer tout foyer éventuel de maladie contagieuse
apparentée ou non a la PB et mise sous surveillance.
c. De communications
II y’a lieu de faire le point sur les capacités de transmission rapide de l’information
épidémiologique du terrain.
Une évaluation des moyens de communication mérite d’être faite de manière à
envisager les alternatives les plus appropriées en cas de besoin; courrier administratif,
téléphone de préfecture ou sous préfecture, transport privé, téléphone et fax prive, radio
des structures de développement rural chaque fois que les moyens de communication
propres aux services de l’élevage ne sont pas utilisables...
3. Personnel technique spécifique.
II s’agit du personnel évoqué dans l’organisation administrative et spécialement
mobilisé pour participer aux actions d’épidémiosurveillance.
Une demie douzaine de techniciens de laboratoire a déjà été aux techniques
courantes de diagnostic. II sera nécessaire de les former de manière spécifique aux
techniques de diagnostic « au pied de l’animal » de la PB; Pen side test, AGID.
II est aujourd’hui envisagé de former une vingtaine de techniciens supérieurs à la
pratique épidémiologique pour les rendre à même de comprendre et de participer
utilement aux programmes d’enquêtes sur foyer de maladie.
Le personnel de base sur le terrain sera constitué des agents chargés spécialement
des examens cliniques dans les troupeaux échantillonnés; ces agents recevront une
formation clinique axée sur la peste bovine et les maladies apparentées.
Il existe une équipe d’Epidémiologistes pour coordonner le programme
d’épidémiosurveillance clinique de la PB; 2 du DRSPA (LARISE) et 2 de la DIREL
(Division santé).
En pratique’ le personnel attaché spécialement a la surveillance de la peste bovine
fera équipe sur chaque site d’examens cliniques (point d’enquête) avec le personnel local
du poste vétérinaire dont dépend le site.
Les modalités de fonctionnement de ses équipes itinérantes seront précisées plus bas.
Ainsi, la bonne dispersion à travers le territoire national du personnel technique de la
DIREL sera un atout certain dans la mise en place d’un réseau de surveillance.
L’équipe d ‘Epidémiologistes DIREL DRSPA sera le noeud central de ce réseau de
personnes et d’infrastructures structurés (Lefèvre PC, 1996 5)au sein des institutions que
sont la DIREL et I’ISRA.
II importe d’imprimer à ce réseau bi-institutionnel les principes de fonctionnement et
d’un réseau univoque d’épidémiosurveillance en précisant les points suivants:
- adresse téléphonique, postale et de siège.
- prérogatives vis à vis des différents participants au réseau et dans la gestion de la
situation sanitaire relativement aux maladies mises sous surveillance

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- organisation interne, répartition des tâches et articulations entre les différents
intervenants.
- moyens de travail; moyens de déplacement et bureautique.
II urge de prendre l’acte administratif créant et réglementant le fonctionnement de ce
réseau d’accord partie entre la DIREL et I’ISRA.
La description précise des infrastructures techniques, du personnel et du
système de transmission de I’infotmation est un point important de l’évaluation de
notre dispositif d’épidémiosuwei//ance par les organisations d’encadrement et de
contr&/e que sont /‘OIE, la FAO et /‘AIEA

III. Dispositions préconisées par la FAO, I’AIEA et I’OIE.
Le Sénégal, dans le manuel FAO (Gordon R.S. and Provost A.,1992. Global
Eradication of Rinderpest, Edinburgh, FAO, 109 pages) est classé parmi les pays en zone
excentré (Peripheral State) par rapport aux pays d’Orient traditionnellement à foyers;
Focal State.
Ill. 1 .Préalables
Le document « Recommended prodedures for disease and serological surveillance as
part of the Global Rinderpest Eradication Programme » (AIEA, FAO, IAEA-TECDOC-747,
Mai 1994, 49 pages) coproduit par I’AIEA, la FAO et I’OIE rappelle les points que I’OIE
utilise comme base d’appréciation de la fiabilité des déclarations de statut zoosanitaire
faites par un Etat.
Pour les états qui se déclarent indemnes de cas cliniques de peste bovine, donc
provisoirement indemnes, il y’a un certain nombre de préalables à remplir et de mesures
nouvelles à mettre en application si elles ne l’étaient déjà.
Ces mesures, dans le contexte particulier du Sénégal, peuvent être ainsi comprises:
1. Le Sénégal en tant que pays provisoirement indemne doit arrêter la vaccination et
faire procéder au renforcement de son système de surveillance sanitaire traditionnel
et mettre et maintenir un système performant de surveillance clinique de la Peste Bovine
et de ses maladies apparentées.
2.Le Sénégal doit à cet effet donner un descriptif détaillé à VOIE de la stratégie jusqu’ici
suivie d’éradication de la Peste Bovine, de sa législation vétérinaire avec précision des
moyens matériels et juridiques de police sanitaire dont disposent les agents chargés de
la faire respecter.
3. Le Sénégal doit produire son dernier rapport de campagne nationale de vaccination
et les dispositions prises pour qu’aucune vaccination utilisant l’antigène PB ne puisse être
faite après la déclaration de pays provisoirement indemne.
4. Le Sénégal doit produire tous ses rapports de campagnes nationales de
sérosurveillance.
Ces campagnes de sérosurveillance doivent continuer tant que I’OIE n’aura déclaré le
Sénégal pays indemne d’infection bovipestique et cibler les populations de petits
ruminants et de bovins qui ne bénéficient pas de protection
immunitaire active ou
passive spécifique contre l’antigène bovipestique.
5. II doit être prouvé l’existence depuis au moins 5 ans d’un système de surveillance
sanitaire avec des exemples de rapports régionaux
6. Doivent être disponibles les rapports de Laboratoire précisant les protocoles
techniques de diagnostics courants de la Peste Bovine, de rapports d ‘enquêtes sur des
foyers de maladies apparentées à la PB.
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7. L’existence de rapports d’activité des postes vétérinaires sis sur les frontières,
les grands centres de commerce du bétail précisant les techniques et résultats
d’inspection zoosanitaires.
III. 3. Personnel nécessaire.
Selon le même manuel, il faut au moins 8 équipes de surveillance par pays.
Chaque équipe sera subdivisée en 3 sous équipes avec les tâches suivantes
- Sous équipe 1;
Repérage des troupeaux sélectionnés, sensiblisation des propriétaires, préparation de la
séance de visite clinique (réparation des couloirs de contention, recrutement d’aides à la
contention).
- Sous équipe 2;
Examen clinique dans tous les troupeaux sélectionnés à la suite de la sous équipe 1, si
une suspicion clinique est établie de prélèvements de sérum et un test de détection
rapide d’antigène P.B. ( test AGID sinon Pen side test) est demande à la sous-équipe 3.
- Sous équipe 3;
Prélèvement systématique de sérum sur les veaux sous la mère, les jeunes allaitant
sevrés et adultes et envoi du prélevement au laboratoire régional (échelle Afrique). Les
prélèvements alors constitués y seront rééchantillonnés pour être soumis au test ELISA
P.B. Cette sous équipe 3 réalisera des prélèvements complémentaires et des analyses
sur tous les cas de suspicion clinique.
Un coordonnateur National est désigné de concert entre le Ministère de L’Agriculture
et I’OIE.
Cette organisation en équipes mobiles se justifie dans des pays ne disposant pas
d’une administration vétérinaire couvrant de manière active et selon un maillage serré
l’ensemble du territoire national.
Le Sénégal a heureusement une administration vétérinaire vieille d’un peu plus d’un
demi siècle avec des centres d’élevage devenu centres de recherches vétérinaires et
zootechniques, un réseau de postes vétérinaires couplés à un réseau de forages
pastoraux qui matérialisent la présence de cette administration sur le terrain.
La présence d’écoles de formation (St Louis, Bambey , Thies, Dakar) aux métiers de
l’élevage (santé, production et économie, législation et règlement) est un atout certain
pour disposer d’un personnel en qualité et en quantité appropriées à la politique retenue
par I’Etat pour le développement du secteur.
Un maillage très serré de cette administration vétérinaire et l’efficacité de son
personnel technique dans la conduite des programmes de prophylaxie fait que le Sénégal
ne connaÎt pas de foyer de PB depuis plus de 20 ans.
La maladie est donc très peu connue dans ses aspects cliniques et lésionnels par le
personnel technique d’aujourd’hui attaché à la santé animale. Des séminaires de remise à
niveau seront nécessaires pour le personnel de la DIREL et ses démembrements, pour
les vétérinaires et techniciens d’élevage privés autant que pour les éleveurs.
Le GREP recommande également, dans une pareille situation épizootiologique, de
faire appel à l’expertise d’agents vétérinaires de pays à foyers, qui ont une connaissance
pratique de la gestion de foyers épizootiques et de la clinique de la maladie sous toutes
ses formes (même atypiques). Ces agents seront mis à contribution pour aider, en cas de
besoin, à la ma’itrise du foyers.

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Organigramme du réseau.
ORGANIGRAMME PROPOSE PAR LE GREP
REFEREN
LABOR4TORYHR”\\
DISTRICT OFFICE
\\
/
su.u;ance
samples
surveillance trhough vets
Random samples survey!
paravets, livestock owners etc
Purposive surveillance

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ADAPTATION DE L’ORGANIGRAMME DU GREP AU CONTEXTE DU SENEGAL
lREP\\
LNERV labo de référence, labo régional (Afrique))
\\
REGIONAL COORDINATION UNIT
EQUIPE CENTRALE
D’EPIDEMIOLOGISTES
BASEE AU LNERV OU A LA DIREL +
Chef division Santé animale +Chef service Virologie
INSPECTIONS VETERINAIRES
és d’enquête+ chef du laboratoire+vétérinlire inspecteur)
/
LABORATOIRES REGIONAUX
prélèvements
foyers suspects
\\
Surveillance passive
Enquête transversale (agent
de visite)
(privés, éleveurs, agents d’élevage,
sur échantillon aléatoire.
autre administration)
Enquête sur échantillon
\\
raisonne
/
TROUPEAUX
(agent local)
III. 3. Planification du travail.
Les élevages à visiter seront tirés au sort et visités suivant leur ordre de tirage.
Dans chaque strate, 300 troupeaux seront retenus par tirage au sort.
Chaque équipe doit pouvoir visiter 2 élevages par semaine ouvrable. Dans chaque
élevage, tous les animaux seront examinés soigneusement. Quelques 5 à 15 minutes
seront consacrées à chaque animal.
Pour un effectif moyen de lOO+/-50 animaux par troupeau quelques 60000+/- 30000
animaux devront être examinés.
Ceci nécessite pour une moyenne de 2 troupeaux visités par semaine, la mise à
contribution de 8 équipes pendant 40 semaines ouvrables.
Ill .Dispositif national préconisé.

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III. 1. Préalables.
Le Sénégal doit produire tout d’abord et avant la fin de l’année 1997 (premier-e année
de pays provisoirement indemne de maladie ou cas clinique de PB) les rapports cités par
le GREP pour lesquels des données descriptives fiables existent.
Une campagne de sensibilisation des agents de l’administration territoriale et des
collectivités locales doit être menée pour qu’ils répercutent auprés des éleveurs en
particulier et des populations en général les nouvelles exigences de l’administration
vétérinaire nationale; arrêt et interdictions des vaccinations utilisant l’antigène PB,
applications en toute rigueur des prérogatives des agents de contrôles vétérinaires en
matiére de santé animale.
La réactivation des attributs des agents vétérinaires en matière de police sanitaire
sera un point essentiel de gagné dans le dispositif de signalisation des cas de maladie en
général et de maladies apparentées à la PB en particulier.
II n découlera une meilleure régularité et une meilleure exhaustivité des rapports
d’activités.
Ill. 2. Planification du travail de terrain.
Le travail consiste à procéder a un dépistage méthodique de cas cliniques de PB ou
de maladies apparentées.
En nous inspirant des documents FAO, OIE et AIEA, 3 systèmes de dépistage de cas
cliniques de maladies pestiformes peuvent être mises en oeuvre de manière
complémentaire;
- un système actif de collecte randomisée (aléatoire) de données sanitaires sous la forme
d’enquête transversale (cross sectionna1 study).
L’enquête transevresale sur échantillon aléatoire est appel aussi « Randomn sample
Survey ».
II s’agit de la méthode de référence pour tout sytème d’épidémiosurveilance qui compte
donner des résultats quantifiés et standardisés permettant des comparaisons entre pays,
entre années, entre contextes prophylactiques (manuel du GREP, IAEA-TEDOC,
page18).
- un système actif de collecte raisonnée (subjective) de données sanitaires sous la forme
d’enquête orientée par des considérations liées au risque ou à des contraintes de
restitution de résultats; des régions ou des secteurs particuliers de la population sont
alors enquêtés de manière plus approfondie.
Dans ces deux premiers cas, les enquêtes seront planifiées et réalisées suivant un
protocole d’identification des troupeaux auquel tous les acteurs (concepteurs,
coordonateur, agent d’exécution, gestionnaires, éleveurs,...) se soumettront.
- un système passif de collecte d’informations alimenté par les agents de santé animale
de leur initiative propre après avoir été sensibilisés et informés sur la mise en place du
protocole de surveillance de la PB.
Ce système aura un rôle simple d’information qualitative sans possibilité d’une
quantification objective de l’événement sanitaire; on en améliore l’efficacité par des
gratifications (lorsque les cas signalés sont confirmés) ou alors en développant
une convivialité assidue avec tous les informateurs potentiels.
L’adoption des 3 systèmes permettra d’avoir une crédibilité accrue de nos résultats de
suivi.
a. Phase préparatoire.
a. 1. Définition de zones agroécologiques.
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Nous constituerons des grappes de communautés rurales pour former des zones
agroécologiques.
Nous procéderons sur la carte de chaque zone agroécologiques à une sélection aléatoire
de points d’enquêtes suivant la méthodologie édictée par I’OIE (James A., 1993).
Les zones agroécologiques à considérer sont;
1”Le Delta et la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal.
2”La Haute Vallée du Fleuve Sénégal.
3”La zone sylvopastorale.
4”Les Niayes, le Cap Vert et la Petite Côte.
SoLes Bassins Arachidiers Nord et Centre.
6”Le Sénégal Oriental et la Haute Casamance.
7”Le Sud Bassin Arachidier.
8”La Basse Casamance.
Ces zones agroécologiques sont inspirées du Plan Stratégique de I’ISRA (1997).
a.Z.Enquête démographique et sanitaire rapide (PC Lefèvre, 6. Faye et CON, 1990).
Elles permettent de disposer d’un minimum d’informations permettant de procéder a
des échantillonnages raisonnés complémentaires tenant compte de particularités
démographiques, zootechniques et sanitaires comme la densité animale (nombre et taille
moyenne des troupeaux), le système d’élevage adopté préférentiellement (transhumant,
sédentaire, autres) , fréquences des pathologies cutanéo-muqueuses et intestinales ou
respiratoires d’allure contagieuse.
Cette enquête se fera auprès des inspections régionales, secteurs d’élevage et sur un
échantillon de postes vétérinaires. Les agents d’élevage, outre l’enregistrement des cas
de maladie qui leur sont signalés, devront donc désormais s’enquérir et noter les
caractéristiques zootechniques générales et sanitaires des troupeaux qui sont sous leur
zone de responsabilité administrative et a en rendre compte à leur secteur et inspections
d’élevage.
Ils se référeront en collectant ces informations à la définition du troupeau retenu par
I’OIE; groupe d’animaux fréquentant sous la même conduite les mêmes aires de parcours
et ou rassemblés à la fin de chaque journée de pâture sur un même terroir (campement,
village, quartier).
a.3. Enquête d’état des Iieux.
Elle portera sur le personnel et le matériel requis pour I’épidémiosurveillance clinique
de la PB; cf paragraphe II.
Elle est réalisée dans l’optique de;
- prendre des mesures « justifiées » propres à crédibiliser notre système de suivi
sanitaire en général et notre protocole de surveillance épidémioclinique PB.
- adapter les modalités d’exécution des séances d’examen clinique des troupeaux aux
contraintes en matériel technique et en personnel de chaque point d’enquête.
Elle commencera par l’établissement d’une carte des postes vétérinaires et lieu d’examen
clinique (parc de vaccination à couloir).
Ces cartes de postes vétérinaires et de lieux potentiels d’examen clinique seront
utilement complétées par les sites d’implantation des troupeaux au niveau de chaque
communauté rurale (enquête en cours au niveau de la DIREL).
b. Phase d’exécution.
6.1, Enquêtes transversales sur échantillon aléatoire de points sur cartes
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11 est convenu deux enquêtes une en saison sèche ( Juin, Juillet) et une en saison des
pluies (Octobre, Novembre).
Devant la difficulté d’établir une liste exhaustive et stable des troupeaux au niveau des
unités territoriales de base que sont les communautés rurales (Cl?), nous adopterons la
méthode d’échantillonnage de tirage aléatoire des points sur cartes admise par I’OIE
(James A., 1993).
Les troupeaux identifiés sur la base des documents de recensement préliminaire,
seront positionnés sur les cartes de communautés rurales de manière à faciliter leur
agrégation autour des points d’enquête tirés au sort .
L’ordre de visite et l’ordre de tirage des points d’enquête devront être identiques dans
la mesure du possible.
Le rayon maximum de recrutement des troupeaux autour des points d’enquête sera
en zone nord, de 10 Km et au sud de la voie ferrée de 5 km.
Chaque zone agroécoiogique sera créditée de points d’enquête en nombre permettant
d’échantillonner jusquà 40 troupeaux transhumants et 40 troupeaux sédentaires au
maximum.
Les 8 zones agroécologiques réuniront les 300 troupeaux par strate, taille minimale
pour détecter 1 p cent de prévalence de cas cliniques de maladies pestiformes au seuil
de risque de 5 pcent.
Les deux strates réuniront donc quelques 600 troupeaux.
L’omni-présence de l’administration de la direction de l’élevage sur le territoire
national permet d’alléger le dispositif humain prévu par I’OIE.
Les visites cliniques seront faites par l’un des agents devant être formés spécialement à
la reconnaissance de la PB et des MA.
Ces agents seront assistés lors des séances d’examen clinique systématique par les
agents des localités visitées. La sous équipe 2 évoquée dans le dispositif FAO est ainsi
constituée de manière itinérante.
Ces agents «locaux» (travaillant sur le poste vétérinaire dont relève le site visité) ont à
charge de prévenir et sensibiliser les éleveurs à visiter, d’informer les autorités locales et
de prendre avec l’appui de ces divers partenaires, les dispositions matérielles pour
faciliter les séances d’examen clinique (réfection des parcs de vaccination, recrutement
d’aides à la contention et d’interprètes). Ce travail est en principe dévolu suivant le
dispositif FAO à la sous équipe 1.
Les agents locaux, au moment de la visite, assisteront l’agent de visite pendant ia
visite même en assurant le sécrétariat.
Les fiches de visite seront remplies sur le terrain et en même temps que l’examen
clinique individuel par l’agent local sous la dictée de l’agent de visite qui effectue
l’examen.
Tous les animaux de tout troupeau échantillonné seront examinés.
A la fin de la visite de chaque troupeau, l’agent de visite rédigera le rapport de visite
en collaboration avec l’agent local et en se basant sur le contenu des fiches de
troupeaux.
En cas de suspicion clinique, l’agent de visite procède à des prélèvements et les
envoie au laboratoire régional qui réalisera les tests dits au pied de l’animal et retenus
par I’OIE; le test AGJD en particulier plutôt que les test ELISA immunocapture ou Pen side
test dont ces laboratoires n’ont pas te plateau technique.
Des prélèvements systématiques de sérum seront à faire sur tout animal ne
bénéficiant pas de couverture vaccinale contre l’antigène PB; soient les bovins non
vaccinés depuis plus de 2 ans et âgés de plus d’un an donc ne bénéficiant plus
d’anticorps colostraux anti PB.
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Ref 22.Patho Anim Avril 1987
Ces prélèvements entrent dans le cadre de la sérosurveillance qui doit être poursuivi.
Ils seront transmis systématiquement au LNERV.
Les rapports et fiches de visite seront convoyés par l’agent de visite lui même vers le
laboratoire régional couvrant la zone.
Le chef du laboratoire régional se doit d’examiner avec un technicien formé à la
pratique épidémiologique les rapports qui lui parviennent pour en vérifier la conformité
avec le protocole OIE de visite clinique avant de les transmettre à l’équipe centrale
d’épidémiologistes; toute suspicion clinique de maladie quelqu’elle soit doit faire l’objet
d’un prélèvement et d’une anamnèse. Si tel n’était pas le cas, l’agent formé à la pratique
épidémiologique devra y remédier. Dans ces cas, l’agent formé à la pratique sera toujours
tenu de procéder à une préenquête épidémiologique sur le foyer suspect en rapport avec
l’équipe centrale d’épidémilogistes.
Ainsi la sous équipe 3 prévue par le dispositif FAO, OIE, AIEA voit son rôle assuré par
l’équipe du laboratoire régional couvrant la zone visite avec la participation de l’agent
local et de l’agent de visite qui réalisent les prélèvements.
Dans ces situations de suspicions cliniques, l’équipe centrale d’épidémiologistes se
rendra aussi sur le site de toute urgence et procéder, aidé par la préenquête déjà réalisée
par l’agent formé à la pratique épidémiologique, à une enquête épidémiologique complète
pour poser un diagnostic clinique, biologique et épidémiologique en mettant à contribution
les chercheurs biologistes du LNERV et faire prendre des mesures de suivi et de maîtrise
de ce «foyer».
En résumé, cette organisation du travail de terrain à l’occasion des enquêtes
transversales (qui sont les enquêtes de référence dans tout protocole d’épidémio-
surveillance) fait jouer un rôle central à l’agent local, présent sur le site de visite.
Cet agent local peut être tout agent se trouvant dans le rayon de recrutement des points
d’enquête tirés au sort. Etant donné que pour chaque enquête transversale, le tirage au
sort est repris, tous les agents de la Direction de l’élevage sont susceptibles de participer
activement au réseau d’épidémiosurveilance. L’ensemble des agents devront donc être
informés de la conduite pratique des opérations de terrain qu’ils auront à mener
(information, sensibilisation) et de celles auxquelles ils doivent participer avec les agents
de visite (visites cliniques, prélèvements) ou avec les équipes de laboratoires régionaux
(enquêtes approfondies, prélèvements, suivi de foyer), si les troupeaux de leur zone
d’influente étaient échantillonnés.
C’est ainsi seulement que le dispositif d’épidémiosurveillance de la PB sera partie
intégrante du système actuel de suivi sanitaire dont il va contribuer à rehausser
l’exhaustivité.
Cette exhaustivité sera par ailleurs améliorée dans une proportion importante par des
enquêtes sur des échantillons a risque et par des données obtenues de manière passive
selon les modalités ci-après.
b.2. Enquêtes transversales en zones à risque épizootique;
Cette enquête est à conduire en année 1 et en année 2.
Elle correspond à des enquêtes transversales en des points choisis et non sélectionnés
de manière aléatoire.
Choix à priori de points-zones à risque;
Zones frontalières et zones enclavées (à couverture vétérinaire faible).
Rosso, Matam, Kidira, Salémata, Kédougou, Saraya, Médina Gounas, Sokone, Sedhiou-
Tanaff, Oussouye
Zones à forts trafics;
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Dahra, Mbar Toubab, Doli, Windou Tiengholy, Labgar, Foirail Dakar, Sil-Koumpetoum,
Mbar.
Choix de zones à risques identifiées après enquêtes.
Les densités démographiques et les fréquences de cas cliniques de maladies
pestiformes connus à la suite de l’enquête démographique et sanitaire rapide serviront à
repérer des points à risque épizootique apparent qui seront enquêtes en complément des
points précédents et des points aléatoires.
Réalisation.
Etape 1; elle doit être permanente, ou très souvent répétée. Elle sert à rendre plus
fréquentes les remontées passives d’informations épidémiocliniques vers la structure du
réseau d’Epidémiosurveillance la plus proche.
Information, sensibilisation des éleveurs sur ces points et renforcement des examens
cliniques donnant droit aux laisser passer sanitaires seront les actions à mener à cet
effet.
Etape 2; elle doit toujours être précédée de peu par une Etape 1.
Elle consistera en l’instauration d’un calendrier des séances d’examen clinique
systématique calqué sur celui des variations périodiques de niveau de concentration
aniomale ou d’intensité du trafic commercial de bétail.
Seront prévues des gratifications pou les éleveurs soumettant leur troupeau aux
procédures d’examen clinique systématique.
b.3. Collecte passive d’informations épidémiocliniques sur les maladies
pestiformes.
L’équipe d’épidémiologistes centralisera les informations relatant les cas de maladies
pestiformes. L’habitude est prise déjà par la direction de l’élevage (division santé
animale), les éleveurs, les agents d’élevage sur le terrain et les privés de la santé
vétérinaire de saisir « le Labo (LNERV) » devant toute recrudescence pathologique
inhabituelle ou d’allure contagieuse nette.
La mobilité de l’équipe centrale d’épidémiologistes devrait lui permettre de réagir
rapidement dans ces cas.
Les agents locaux aidés par les laboratoires régionaux (avec des diagnostics de
première approche) seront chargés de vérifier les informations acquises de manière
passive avant que l’équipe de biologistes et d’épidémiologistes du LNERV ne se
déplacent.
Cette collecte d’informations épidémiocliniques sera entretenue par une sensibilisation
la plus large possible et par des gratifications en cas de diagnostic d’une des pathologies
pestiformes suivies.
Cette sensibilisation devra insister tout particulièrement sur le signalement des foyers
de PPR ou de Pneumopathies d’allure contagieuse avec des atteintes des muqueuses
buccales chez les petits ruminants; tout foyer de maladie pestiforme chez les petits
ruminants doit conduire les laboratoires régionaux et le LNERV à chercher à isoler le
virus bovipestique.
III. 3. Planification du travail de laboratoire.
Le document du GREP précise la répartition du travail au niveau des différents
laboratoires qui interviennent dans le programme d’épidémiosurveillance.
Les laboratoires régionaux assureront les diagnostics de terrain; application des tests
AGID (Agar Gel Immunodiffusion Test) sur des prélèvements faits en toute rigueur par
des agents qui connaissent la Peste Bovine autant que les maladies apparentés sur les
plans cliniques et lésionnelles.
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Le LNERV est en mesure de jouer le rôle de labo central (national), de labo régional
(échelle Afrique) et de laboratoire de référence avec l’accord du GREP et de la FAO.
En effet le LNERV dispose et du matériel et du personnel nécessaires pour entretenir
en permanence des cultures de cellules pour les isolements de virus et leur identification
par des méthodes sérologiques et de biologie moléculaire (matériel PCR disponible
depuis peu).
Le LNERV sera donc sollicité chaque fois qu’un processus morbide d’allure
contagieuse sera signalé par le dispositif ci-dessus évoqué.
II est cependant retenu dans le cadre du GREP, une liste minimale de maladies à
mettre sous surveillance;
II s’agit de maladies contagieuses à symptomatologie cutanéo muqueuse, respiratoire
et ou intestinale; Peste Bovine, Peste des Petits Ruminants, Fièvre Aphteuse, Maladie
des Muqueuses, Rhinotrachéite Infectieuse Bovine.
A cette liste, peuvent être ajoutées au vu de nos réalités épidémiologiques, la Fièvre
de la Vallée du Rit? et la Dermatose Nodulaire Bovine Contagieuse.
II peut être donc nécessaire d’élargir à ces maladies, la compétence des agents
chargés des examens cliniques et de réaménager le libellé des fiches cliniques d’enquête
OIE prévues pour une stricte surveillance des maladies apparentées à la PB.
On peut estimer que 10 p cent (seuil généralement admis comme extrême maximum
pour considérer une maladie comme rare selon Zmirou D., 1996) des 600 troupeaux à
visiter lors des enquêtes trans-versales pourront montrer des signes épidémiocliniques
nécessitant un diagnostic biologique de confirmation ou d’infirmation d’une de ces
maladies.
Si l’on convient de prélever par troupeau suspecté 5 animaux (3 malades en phase d’état
et 2 animaux sains d’apparence), l’on aura 300 prélèvements individuels,
A ces 300 prélèvements, peuvent s’ajouter une centaine de prélèvements provenant
des suivis en zone ou situation à risque et une cinquantaine de prélèvements provenant
du dispositif de surveillance passive.
Au total, quelques 500 mises en culture pourraient être faites par an.
Les prélèvements d’organes propres à permettre des diagnostics directs basés sur la
technique d’lF seront plutôt rares; on peut en espérer une cinquantaine (50) à peine.
La première analyse sera de rechercher l’infection bovipestique.
En cas de résultat PB négatif, les autres affections précitées seront recherchées en
fonction des descriptifs épidémiocliniques et de l’avis de l’équipe d’épidémiologistes
LNERV-DIREL.
II sera privilegié, comme édicté par I’OIE, les cultures virales suivies d’identification à
l’aide des sérums de référence dirigés contre les maladies mises sous surveillance.
III. 4. Expressions des résultats du suivi.
Il importe de se rendre compte que l’unité statistique est le troupeau et non l’animal.
Les statistiques attendues sont les suivantes;
. Nombres de troupeaux à cas cliniques pestiformes sur nombre de troupeaux examinés.
. Nombres de cas cliniques par troupeau, par zone agroécologique (groupe de CR)
. Nombre de cas cliniques suivi d’isolement d’un des virus mis sous surveillance.
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. Nombre de foyers ; un foyer sera défini comme un terroir villageois exploité par les
mêmes troupeaux parmi lesquels évolue une affection pendant une période donnée.
On admet l’extinction d’un foyer quand sur son site d’évolution , deux cas cliniques se
trouvent séparés de plus de la durée maximale cumulée de convalescence, d’incubation
et de prodrome; soit dans le cas de la PB (6+15 +6) soit 27 jours (H.W. Reid, 1981).
Conclusion
Ce dispositif répond sans nul doute aux exigences techniques de I’OIE.
II présente aussi l’avantage de conforter la nouvelle politique du Ministère de l’Agriculture
en matière de gestion de la santé animale.
En effet pareil dispositif est un réel atout dans la mission régalienne de la DIREL.
La réussite même et la crédibilité de ce réseau sera en grande partie basée sur le respect
et la capacite à faire respecter les principes de police sanitaire à la fois par
l’administration décentrée de la DIREL et par les éleveurs mêmes.
A cet effet, ilconvient d’élargir l’information sur les aspects cliniques, prophylactique et
juridictionnelle de la PB à toute personne et structure touchant l’économie de l’élevage.
La réussite de notre programme d’épidémiosurveillance nécessitera également un
plateau technique et scientifique qui est largement à la portée de notre Ministère de
tutelle a travers I’ISRA-DRSPA, la DIREL et les Institutions Associées que sont I’Ecole
Vétérinaire, l’Institut Pasteur, le CIRAD-EMVT qui ne manqueront pas d’être sollicités en
cas de besoin.
Ce programme participera largement à la maîtrise des épizooties nouvelles qui
menacent le cheptel sénégalais et considérés comme maladie apparentés à la PB; Fièvre
Aphteuse, la Maladie des muqueuses, la Rhinotrachéite Infectieuse Bovine.
Ce programme d’épidémiosurveillance sera aussi une occasion pour la DIREL et la
DRSPA de I’ISRA de consolider leur capacité déjà prouvée à mettre en commun leurs
compétences humaines et leurs infrastructures matérielles pour atteindre un même
objectif technique clairement identifié, à savoir l’éradication clinique et biologique de la
Peste Bovine.
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