REPUBLIQUE DU SENEW ----------- MINIsSI'ERE DE...
REPUBLIQUE DU SENEW
-----------
MINIsSI'ERE DE L'ENSEIGNEK!XT SUPEXEUR
INSTIllTUT SENEG&AISDERIXHERCHES
ETDELC1RE?XERCHESC~ITIFI@JE
AGRICOLES (I.S.R.A.)
--.m--------
-------------
SERETARIATD'mATAWRKHERCHE
LABORATOIRE NATIONAL DE L'ELEVAGE
SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
EI' DEREicEiEXHES VEXERINAIRES
F
LE PORTAGE DES PASTEURELLA SP. ET DE MYCOPLASMA ARGININI
CHEZ LE MOUTON AU SENEGAL
WJTRE (M.P.1" ET PERREW (P.>**
wec la collca.lxration
technique de NDIAYE (A.M.)'
BRERF!D ta.)** et LE GOFF (Cm)*"
REF. No 092,'MICROBIO.
JUILLET 1981.

LE PORTAGE DES PASTEURELLA SP. ET DE MYCOPLASMA ARGININI
CHEZ LE MOUTON AU SENEGAL
DOUTRE (M,P.)* ET PEZRRiWJ (PJ**
avec la collaboration technique de NDIHE (A.M.)",
Bl?EmD (A. Frn et LE GOFF tc, >**
Le dgficit, principalement saisonnier, en viande bovine, observ6 au
S6-6ga.l fait que les autorités responsables portent, depuis quelques <annges,
un intérêt accru pour tout ce qui affecte l'élevage ovin. L'espèce offre en
effet une rusticit6 reconnue et un haut pouvoir de transfomtion de la bio-
masse vég&ale. Panni les maladies infectieuses qui frappent le mouton, les
affections respiratoires tiennent une place importante. Au long de ls‘ann6e,
des maladies ou des prélèvements (l&ions de pneumonie) sont apport& au
laboratoire, en provenance soit des environs isx&diats de kkar et parfois
de la ville même, soit de lieux d'essais d'élevage encadr$ (SAED) de
Saint-Louis) CU de recherche (Service de Physiologie-Nutrition du LJJERV).
Dans le pas&, le concept de 'gpasteurellose ovinel' recouvr~i-t, d'une
façon un peu abusive, l'ensemble des phénon&nes i.nflamux&oires, dYorigine
microbienne, de l'appweil püixonaire. En fait l'analyse bact&iologique
des lésions du parerxzhyme montre que si les bactéries du genre Pasteurella
sont très souvent prkentes, elles ne sont pas seules. Diplcxxccus pneumoniae,
Streptococcus SP., Pseudomonas aeruginosa et mZme des germes appartenant
au groupe des Enterobacteriaceae peuvent tout aussi bien être renzont&s,
et cette liste nPest pas exhaustive.
En 1978, EL MAHI et NAYIL (3, 4)? au Soudan, isolent onze souches de
mycoplasme,
à partir de 64 poumons pneumoniques de mouton ; selon ces
auteurs, certaines de ces souches appartenaient à l*espèce !+$coglasma
arginini.
/
. . . . . .
x Service de Ektériologie, LNERV, B.P. 2057, D!#AR (Sén6ga.l)
** Service de Microbiologie, IEMVT, 10, rue Pierre-Curie, 94704
WISONS-ALFORT CEDEX (France).

- 2
kpuis cette date, au Laboratoire de &&ar, l'isolement de M.arginini
à partir de 16sions du parenchyme pulmonaire d'ovins s'est 16616 aussi
fréquent, sinon plus, que celui des bactéries du genre Pasteurella.
La pr&ente publication se propose de relater les r&üLtats asune
étude effectuée en 1979 et 1980 sur le portage de P.multocida et P.haemolytica
et de M.arginini chez des mutons sains sacrifik à l'abattoir de Dakar.
MATERIEL ET METHODES
A-MATERIEL
Des fragments de parenchyme pulmonaire et de muqueuse pr&&e au niveau
de la trachee, du larynx, des cornets, des sinus frontaux constituent le
matériel à partir duquel sont effectuées les analyses bactériologiques. Les
pr6lèvements de muqueuse sinusale sont obtenus à partir de têtes t&panées
au laboratoire.
Tous les ~animaux proviennent du centre et du nord du Sénegal. et le maté-
riel est rkolté sans considération de sexe et d'âge. C'est ainsi que 100
échantillons de parenchyme pulmonaire, 100 de muqueuse trach&le, 200 de
aqueuse laryngienne et 100 de muqueuse sinusale donnent lieu à des cultures.
B - METHODES
a) Recherche et identification des Pasteurella
Elles sont effectuées classiquement :
- ensemencement en bouillon - sérum de cheval,
- isolmnt sur g&lose - skum de cheval en boîte de Petri,
- identification des colonies suspectes (coloration, absence de culture en
eau de levure, métabolisme des sucres, production ou non d'indole en
milieu u&e-indole, recherche de la bêtagalactosidase).
La s&otypie des souches isolées est ensuite effectuée au Service de
Microbiologie de 1'IEMVT.
. . . / . . .

- 3
Pour Pmultocida, le type capsulaire est recherché par h&agglutination
passive selon le procédé de G.R. CARTER (11, le type somatique par skoagglu-
ttiation selon le protocole de MMIOW et MU&TA (61, avec des imnun&ums
pré&s sur lapin.
Pour P.haermlytica, la sérotypie est faite par agglutination rapide sur
lame selon la méthode de F'RANK et WESSMRN (5).
b) Rechexhe et identification des mycoplames
Deuxmilieux, manment utilis& pour l'isolement des mycoplasms,
sont employés :
- milieu liquide : bouillon au tryptose, glucosé et tamponné, enrichi avec
de l'extrait frais de levure (10 p.100) et du sérum de cheval décompl6mnt6
(20 p.101, addition& de pénicilline (1000 U.I./ml) ;
- milieu solide : gélose à la mcération de coeur de boeuf, gluco&e, enrichie
avec de l'extrait frais de levure et du sérum de cheval décompl&enté, dans
les proportions ci-dessus. De la p&icilline est ajoutée dans le nk?me
rapport (20.000 U.I. pour 20 ml de milieu par boîte).
Les souches de mycoplasmes isolees sont alors adressées au Service de
Microbiologie de 1'IEMrl: où les caractkes culturaux et biochimiques suivants
sont étudi6s :
- vitesse de croissance,
- sensibilit6 à la digitonine,
- recherche des "films and sptsV9,
- hydrolyse du glwose et de l'arginine,
- r6duction du triphényl-tétrazolium,
- pouvok pmtéolytique.
L'identification finale des souches est effeotuge par inhibition de
croissance sur milieu solide selon la x&hode normalisée d&ivee de celle
de CLYDE (2).
Dans quelques cas, l'électrophorèse en polyacrylamide a permis de
confirmer la d6finition d'espèce, par rapport aux électmpho&gramnes
des souches de réf&ence.
. . ./ . . .

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RESULTATS : 1) Souches isolées
Au cours de cette &ude, sont isolées :
- 51 souches de P.multocida,
- 6 souches dc P.haalytica,
- 62 sowhes de M.arginini.
Ces tisultats ne peuvent être entaches que d'emieurs par dgfaut. La
r+rtition des isolements s'effectue ainsi :
sinus
Trachée
Parenchyrx
pulmxaire
Pmultocidn
25
2
0
P.haalytica
4
0
0
M.arginini
30
0
0
- P.multocida : sur les 51 souches isolGes, seules 39 ont pu être typées
(pour 4 d'entre elles, seul. le type capsulaire (A) est d&xm.in~).
ks 12 souches qui n'ont pas ét& t&es étaient ;parvenues en phase R
(donc autoagglutinables) ou ont été perdues au cours du transport.
Pour les 39 souches typées, les r&wltats se classent ainsi :
TYP?
capsulaire
A
D
indéterminé
somxtique
(pr&ablewnt3)
'
3
7
*
9
2
Nombre de
souches
4
11
14
3
1
3
3
. . ./ . . .

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- P.hae3xAytica : sur les 6 souches isolées,
2 appartiment au type capsulaire 1,
lappartient
au type capsulaire 7,
lappartient
au type capsulaire 8,
2 appartiennent au type capsulaire 9.
DISCUSSION
l- Dans cette étude sur le portage. microbien des mutons sains, seul
M.arginini est rencontré dans le genre Mycoplasm, et ceci avec une
frbquewe ggale et même sup&ieure à celle des Pasteurella (M.arginini :
62 ; Pasteurella : 57). Ces observations recoupent celles effectuées à
la suite de l'analyse bactériologique de l&ions pneumxiques. Sur le
plan biochimique, les souches sénégalaises de M.z@nini 6duisen-t:
faiblement le Chloé de triphgnyl-t&razoli.um en milieu liquide, ce qui
semble diff&encier les souches africaines des souches europknnes.
Il est à noter qu'aucune souche de M.ovipneumAae n'a été isolGe.
2- IJ1 cc qui concerne les souches de P.multccida, il se r&èle que les
sérotypes A.1 et A.3 sont les plus fr+quents et que le type capsulaire
D n'est mprkenté que par le type somatique 2.
Le sérotype somatique 5 est absent et on sait qu'il est surtout implique
dans les infections aviaires ; il est de même pour les souches dites
0 : 6, qui sont les agents spécifiques de la septicémie hkorragique
des bovins.
3- Pasteurella et M.arginini sont isol& deux fois plus souvent des sinus
que de la muqueuse laryngée :
sinus : 100 prG%Inents, 29 Pasteurella, 30 M.arginini
Larynx : 200 pr&%wwnts, 26 Pasteurella, 32 M.arginini.
Au niveau de la trwchée, le nombre des isoleme?ts est pratiquement nul ;
en fait I>iplo&CCUS pneuwniae y est souvent mis en évidence.
. . /. .,.

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4 - ti raison de la fréquence de Marginini, on doit rec!onxander de faire
appel à un antibiotique à spectre antimycoplasmique dans le traitement
des pneurxopathies du mouton (Terramycine, Ekythromycine, Spirwycine,
TylosineL
Ainsi chez l'anim& sain, tout se passe CORTE si le prtage no&
allait décroissant des sinus au laxynx, pour s'~annuler pratiquement en aval
de ce dernier et ceci pour les deux micro-organismes les plus f&qumnt
mis en évidence dans les lésions pneumoniques. Il ne conVient pas ici d'ana-
lyser en d6tail les rr&anismes mis en oeuvre dans le processus de defense
contre les gernes au niveau des voies respiratoires su$rieures et au niveau
alvéolaire. Qugil nous suffise d'évoquer les moyens de nature rkktique
(action rwxciliaire de l'épithélium) et de nature inarauutaire non spkifique
(enzymatique et phagccytaire) et spécifique à mi?diation cellulaire &~~~pha-
ges pulmonaires) ou hurrorale (anticorps Ig A des secr&ions locales, Ig M et
Ig G du sang de l'aire respiratoire).
Chez le mxton, ces processus de defense peuvnnt être affaiblis, ou
m8n~ disparaître sous l'influence de différents facteurs :
- le froid, les vents de sable agissent sur les moyens d'ordre kcanique
(congestion, irritation, hypersecrétion et hyperviscosité du mucus sec&t6,
inhibition de la rr&ilité
ciliaire),
- le parx3sitisme vermineux (migrations larvaires) peut amorcer un prccessus
.urflananatoire,
- une alimentation grossière peut ouvrir une brèche dans la continuité
cellulaire, au niveau du pharynx ; une ration alimentaire insuffisante,
sur le plan quantitatif ou qualitatif, met l'organisme en état de 6ndre
résistance,
- les agents d'ordre viral, intemriennent dans la tiponse irrnrsmitaire, soit
en 1'~affaiblissant par "inondation antig&ique", soit en détruisant les
rracrophages et les microphages qu9ils avaient infectés.
. . . / . . . .

-7
Au sérié.@, les'vims,en mesure d'agir au niveau du tractus rêspira-
taire des ovins, demeurent rml connus. On ckit envisager surtout le file
du mwbi.llivirus de la peste des petits '
ruminants (PPR), qui en fait atteint
surtout les caprins. Les rôles tenus par le myxovirus pmminfluenzae 3, les
adénovirus, 19hexpesvirus de la rhinotrachéite infectieuse et les poxvirus
de l'ecthym contagieux et de la clavelée restent à préciser.
R E M E R C I E M E N T S
Nous tenons à remezxzier M. A. DIATTA, responsable de l'inspection
des ovins à l'abattoir de Dakm, qui a toujours apporté son concours pour
pemttre la rficolte des pr6lèven-mts dans le minimm de temps.
Wxxatoire national de 1'Elevage
Institut d'Elevagc et de Médecine
et de Recherches vétérinaires
Vétérinaire des Pays tropicaux
(I.S.R.A.)
(I.E.M.V.T.1

-8
B I B L I O G R A P H I E
l- CAKI'ER (G.lL) - Studies on "Pasteurella multocida". I.-A hemqglutinaticn
test for the identification of serological types.
Am. J. Vet. Res., 1955, 16 : 481-484.
-
2 - CLYDE (W.A.) - Mycoplasma species identification based upon growth inhibition
by specific cantisera.
J. ~YIUW~., 1964, 42 : 958-965.
3- EL MAHI (M.M.1 et NAYIL (A.A. - Isolation of mycoplaswt from pnewnic sheep
lungs in the Sudan.
Res. Vet. Sci., 1978, 24 (3) : 314-317.
4- EL MAHI (M.M.1 et NAYIL (A.A.1 - The serological reactions of mycoplasma
isolated frum pneumxic sheep lungs in the Sudan.
Res. Vet. Sci., 1978, 24 (3) : 318-321.
-
5 - FRANK (G.H.1 et WESSWN (G.E.1 - Rapid plate agglutination prccedure for
serotyping Pasteurella hamlytica.
J. Clinical Microbiol., 1978, 7 (2) : 142-145.
6 - WNIOKA tS.> et MURATA CM.1 - Serological studies on "Pasteurella multocida".
III.-0 antigenic analysis of cultures isolated tim various r~ls.
Corne11 vet., 1961, 51 : 522-528.
-
. .
/
. l . .

R E S U M E
Une étude du portage des bactéries du genre Pasteurella et de Myco-
plasma ar$nini est effectuée chez les ovins sacrifiés à l'abattoir de
Ikkar. Cent fragments de parenchyme pulmonaire, de muqueuses trach&.le et
sinusale, 200 fragments de muqueuse laryngienne sont soumis à Ifanalyse
bactériologique.
Soixante deux souches de M.arginini, 51 de Pmultocida et
6 de P.haemolytica sont isolées. Chez Pmultocida, les types capsulatis
A et D sont les plus f%quemnent rencontrés. La publication s'achève sur
des considérations envisageant le passage de l'état de porteur sain à celui
de malade.
S U M M A R Y
A study of Pasteurella and M.arginini carriers arrong healthy sheep,
slaughtered in Dakar, is carried out. W&ndred fragments of lung tissue,
of tracheal and sinusal mucosa and 200 fragments of laryngeal mucosa tare
bacteriologicaly analysed. Sixty tw strains of,M.arginini, 51 of P.mwltccida
and 6 of P.haemolytica are isolated. In P.multocida, capsular serotypes A
and D are the more frequently encountered. Considerations on the evolution
from carrier state to pneurxnic sheep bring the mkto an end.
.