11 CONGRES0 INTERNACIONAL VETERINARIO DE ZOOTECNIA E...
11 CONGRES0 INTERNACIONAL VETERINARIO DE ZOOTECNIA
E S P A G N E - ESPANA -
S P A I N
M A D R I D ,
21 AL 28 DE
OCTUBRE
DE 1951
?
Le cornage des bovins d’Afrique Occidentale
Française
Id,2 CQ’RNAIlfENTA DE LOS B,OVINO,S D#EL AFRICA
OCCIDENTAL FRAN’CESA
THE HORNS Y,OVTNS TN WESTERN FRENCH A.FRICA
P A R L E
SEPARATA DE LOS “TRABAJOS DEL II CONGRES0
INTERNACIONAL VETERINARtO DE ZOOTECNIA”
- M A D R I D 1 9 5 2 .-~ ------.

2s
2
Le cornage des bovins d’Afrique Occidentale
0
Franqaise
La cornamenta de 10s bovinos del
The Horns Bovins in Western
. Africa Occidental Francesa
French Af tica
P a r l e
DR. VET. P. MORNET
Inspecteur Généml de 1’E~levage
-4 [rique Occidentale Française, Dakn? (SenrgoE j
L ‘AFRIQUE Occidentalo Française possède un ch,epte! bovin d’environ
6.000.000 de têtes, constitué #wti~e de zkbus (boeufs à bosse), partie de
taurins (boeufs sans bosse), les prelmiers éitant de beauooup les plus nolmbreus.
Diverses raües ont, été d&rites, dont peu offrent des caractères bien
fixés. La plupart sont en variation désordonnke par suite du mode d’élevage
extensif, de l’absence de sélection par les Africains et des croisements.in-
tempe,stifs.

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II CONGRES0 INTERNACIONAI.
VETEeRINARIO
DF. ZOOTECNIA
Le cornage reflète cette h6ttkogénéité puisqu’on trouve dans une rnCme
“race” des cornes en lyre haute ou basse, en spirale, en c,roissanl, etc...
Cependant, dans certaines rkgions, I’influcnce du climat, du sol, du r!iotle
d%levage, a modelé des animaux d’un format semblable accent& pa!*l’ois
pnr 1’6lovcur d6sireux d’obtenir une certaine uniformité, non pour des sp~.tc*u-
lations zootcchniqucs spkiales, mais à des fins esthétiques. C’rst :Linsi clne
les grands z6bus des peuls I3orroros au Niger, de taille élcvc’~+ k la r?jbe
acajou foncé, aux immenses cornes en lyre, offrent les caractères tl’une
Vace”.
Il n’en reste pas moins difficile d’obtenir des critéres bien precis.
Parmi cette multiplicité de races et varietés de bétail la présence d’rrni-
maua sans cornes, B cornes mobiles ou flottantes, apparaissant de façon!
sporadique dans les troupeaux, n’a pas manque de frapper les.observateurs.
Le cornage des boeufs du Lao Tchad, énorme, à cornillon tr8s d&elopp6
et, aréo:léi constike égaln~mcnt u n e anrrma4ic re~masquée depuis longtiwlps
par les voyageurs et les zootedhniciens.
Cette connaissance des bovins à corrws ?7eohiles en Afrique n’est pas nou-
velle, puisque ARISTQTE, dans son Histoire Natwelle (vol. 1, livre III, chap. 9),
note: “... parce qu’aussi en Afrique et dans d’autr’es parties se trouvent des
bovins à cornes mobiles”.
Ces notions anciennes sont conflrm&s par ALDIGE (1912). En Guinde Fran-
qaise, en effet., il signale des bovins sans co111,es, rares, dispersés par unit&
i.snl6e.s rtnns 1~ m-nS rlns trniineallu-
ricral”nwnt dPC cniotc ?a PllPrlPP
~‘mnllP.~

DR. P. MORNET: Le mrnage des bodns d’Afrique
I
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-
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Figurt? 3.-Vache sans CO~UPS !T:lnoul - Xiaex,r
L’A. Q. F. n’a point #le privilège exclusif de ces anomalies du comag%
puisque, d’après SANSON puis DECHAMBRE, HERODOTE (Histoire, libre IV) parle
des boeufs sans cornes des Scythes; et des animaux semblablas sont COMUC;
en EDTpte dès les premières dynasties.
CORNEVIN (1,891) rapellse qu’il en existe également aux Orcades, en Is-
lande, en Syrie, en Arabie, dans le delta égyptien, aux Indes...
Mais, dans la plupart de oes regions, il s’agit de cas i.solt;s et nulle sé-
lection n’intervient pour conserver ces caracteres.
Par contre, en Suéde, en Ekosse (race Galloway, Aberdeen-,Angus), dans
le sud-est de I’Anglseterre (Red POU), les races bovines sans cornes consti-
tuent des entités bien définies dont ce caractère iparticulier a sans doute Bté
maintenu au début par séh%tion.
REPARTITION DES BOVINS SANS CORNES ET A CORNES MOBILES EN A. 0. F.

6
II CONGRESO
INTERNACIONAL VETERINARIO DE ZOOTECNIA
Les renseignements que nous avons pu obtenir sont encore frnglwnt:lires.
Sc?zcgnl.--Tl n’y a pratiquement pas de bovins sans !Cornes ou ü wl’nes
niohiles sauf dans le sud, en Cusallwz~cc, plus humide, où on ,en remijl*qu&,
en faible proportion, dans *quelques villages le long de la côte Atlan!iqllc
et des lagunes de l’estuaire.
ill~,rl,i~~izlrie.-T,es sujkts $ cornes mobiles sont rares. A la suit? d’un $~II-
d:lge, sur 3.500 bovins, 6 il rorncs flottantes ont été décelks (rbgion de Kiffa).
SowIrc~~.--MOme situation qu’en Mauritanie, sauf dans la partic wl1dc.t.
oli quclqucs animaux à ,(:ornes mobiles sont rencontr&.
BawI,‘-~‘rJ/tn.-Dans la région de Ouahigouya, il n’y a pas d’nnin!aux
.S:IW
cornus 1n:li; wulrment quelques suj’ets ü (‘ornes mobiles. Dans la r~lgion (le
F~~:I-R:‘(;II~~‘I~I:~, alIS confins du Togo-Dahomey, on remarque quclqWs :Itli-
maux :I cnri~er mobiles, lr+s p e u d a n s cellrs de Kaya et Dori. Dans cc%tte
dcrnii!w XI~II~. lc fait est connu. cependant,
puisque les pasteurs pculs (II)~-
nent 1~ nilill de Ilidjurc! (trcsscs ‘des femmrs peulcs disposhes de C~:I<~ITC‘ c,;ltb
dl? l
a

tigll!vt)aux animaux h cornes tontbantos
et mobiles.
Lf:rl14 l:t r,c’$on de Bobo-Dio~llasso,
les l’ovins à ~O~IES mobiles sont a‘-.(‘%
Pl’tlll~l~‘it!ltt”t~t rcncontr~&s, dans le sud (B:lllfora)z ainsi que les ‘Lsans COI’III’;”
(Ihlir~ lixnlpti).
/:crir/~:~*.--1 .P cheptel bovin se trouve surtout localisé dans le P’olll :I-l),i:l illn
C?l, iii ila\\ile-(:uinée.
Les bovin5 sans CO~I~;: son1 t r é s rEpnndus dans l e Fouta-Djalnn et c’est
crl,L;iillelt:alill c8c:ttc r&ion de 1’A. 0. F. qui (en possède le plus FJ’:lIJ~~ Tl(~ll~lrro
d‘cxemplaircs.

DR. P. MORNET: Le cornage des bohns-d’.-Lfrique
?
Nigw.-Dans l’ensemble du Territoire les animaux sans cornes sont tr&s
rares et dispersés sporadiquement,, sauf dans le sud de Maradi, où chez les
~41~ Bokoladji à robe blanche (White Fulani de Nig&ia anglaise) 0~ trou-
verait. 15 yo ,de suje& désarr$s (1).
Les bovins à ,cornes mobiles, par contre, sont assez répandus dans le
Xger Occidental, le long du fleuve Niger (race Djeli), et dans le Niger Orien-
tal, le long de la rivière Komadougou. De même chez les z&us Bokoladji
de Maradi (presque 50 y$$ des sujets) (2).
Par ailleurs dans le Nligcr Oriental, au bord du Lac Tchad et dans les
CIE. se trouvent les boeufs (sans bosse) aux cornes énormes.

.
Dn?tom.ey.-C’est
surtout la petite race bovine des lagunes du Ras-RIho-
mey qui compte d’assez nombreux exemplaires d’animaux sans cornes ot à
cornes mobiles, particularit6 bien étudiée par PENAUD. Dans le. Nord, le long
du fleuve Niger, se trouvent également quelques sujlets & cornes mobiles.

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II CONGRE.50 INTERNACIONAL VETERINARIO DE, ZOOTECNIA
Odte à’~uoiwiPeu de renseignements sur ce Territoire. II est probable
que les bovins des Lagunes de I&asse C&e d’Ivoira offrent les memes ca-
racteristiques qua ceux du Dahomey.
En résuti, géographiquement, la. répartition des animaux à cornes ‘rm-
Wko est vaste; on peut merne aflrmer qu’il est possible de trouver des su-
jets & peu prEs dans toutes les regions avec cependant une densite plus
forte,
---en Casama&e (Sud du Sénégal)
--dans le Fouta-Djalon (Centre de la Guinée)
-dans le Bas-Dahomey
--en crrt.ains points du fleuve Niger
-et dans quelques régions mal delimitees de la Haute-Volta, ~-lu sud-est
du Soudan, du Territoire du Niger Oriental et Central.
les bm:ins sans cornes smt moins répandus que les bovins h cornes nlo-
biles, encore qu’ils se rencontrent dans les memes zones que res derniers.
La Guinec (Fouta-Djalon) est le Territoire où la densite des “sans cor-
nes” ect la plus forte.
I

-
DECJIXWIXLE
remarque que tous les bovins sans cornes trouvés jusqu’a
prcsent ont des profils céphaliques COII~~VCS.
Nnus connaissons cependant

DR. P. MORNET: Le cornage des bouins d’Afrique
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Par ailleurs, tous les observateurs, ‘cn A. Ci. F., signalent que ,chez les
“sans cornes” Les vaches surtout sont affcctks par cette anomalie, Ics tau-
rea-tix étant rarement sans cornes. Tls pws&dent presque tanjour< une corne
courtel plus ou moins mobile.
T>eiremplc suivant montre bien cette par1 icularil6 :
En Guinée: à Foloba, un taure;\\u demi-sang Tarcntnis & eorn~s ROPIX~CS,
croisé avec unf? vache YDama sans rornes, a donné succesircment.:
a) Un laurcnn quart-sang W 1~0rnes I~nsscs (longueur 23 çms.).
b) Un Laurenu quart-snng 3 cornes mobiles (longueur 19 cms.).
Les vaches sans cornes sont gCnbralcmcnt ombrageuse&
‘&la se conçoit
aisément, I’ab.wnce de cornw, ~~n4ituant une infcrioritfi mnni.feste. Que se
soit dans les bagarres entre animaus du troupeau ou conlrtr 11,s fauves (hyé-
ne, lions...), le “sans cornes” peut difficilement SC défendre.
Les Peuls de Guinée prétendent que les f,emelles “sans cornes” sont
meilleures laitières que Ics nutrcs. Cette croyance n’a pas 6té jusqu’à pré-
sent confirm& par l’expérience.

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II CONGRES0 INTERNACIONAL VETERINARIO DE ZOOTECNIA
-
Du point de vue gi’n<!tique, J. IIAMMOND (1950) note “qu’on Croit commu-
nément que les races sans cornes proviennent de mutations biologiques anor-
males de sujets cornus... par transformaf.ion chimique de la @ne...“.
DECIIAMRRE (1922) avait ecrit auparavant: “Les races bovines sans cor-
nes ont pris naissance sous l’effet de deux grandes cause’s que sont les deux
ordres de modificateurs acceptés en biologie :
1) La variation spontam’e, par disparition immédiate et totale des ap-
pendices; mutation qui s’observe le plus frequemment, quoique non excln-
sivement, chez les races a cornes longues;
2) La variation progressivct par atrophie, mohilite, p u i s rfikparitilw
definitivc.”
F i g u r e 8.-BOeu d u Tchad (NlgW). CO!‘tlil@ h a b i t u e l
Diver>ses hypothèses sur les ,causes favorisantes de cette mutation, sl)on-
taneo ou progressive, ont 6th avancées.
COIZNE\\~IN (1891) note: “La misère, une alimentation anormale, des excés
d’abaissement et d’elévation
de t.emperature sont aussi des causes d’arret
dans I’nc*croissement
des cornes.”
PECAUD
incrimine l’humidité.
DIXI~A~RE (1913) emet l’hypothèse (a notre connaissance elle n’a pas
fait I’objcct de recherches) qu,e pour les bovins a cornes mobiles, In soudure
Opiphysaire est peut.et.re ‘en retard sur l’epoque normale.
L<T<.- P..:‘ n”en:A x nunm:nnn
n’l- nn 77 :~nnrmlrlrait nnnt,-~t,rn ml* Il?s boeufs

DR. P. MORNET:
Le cornage des bobs d’Afrique
II
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-
.
Figure 9.-Boeu du Tchad (Niger). Cmnage habituel.
mités et ‘le corps des os longs et par conséquent des animaux cIui ont, un re
tard dans leur ossification.“.
Il est bien difficile de se prononcer en I’absew’e de recherc.hes
appro-
fondies.
Cependant, en A. 0. F., il est indéniable que la plus grande densité de
bovins zt cornes mobiles se trouve dans les rkgions ‘humides. Peut&re les
carences minkrales interviennent-elles. Le Fouta-Djallon, lieu privil6gi8 des
Usans cornes”, ne possède pas un “atome calcaire”, et L. PP.I,ES (1950) en
fait état comme une des causes possibles, en m&decine humaine, de la fr&
quen,cc des caries dentaires ‘chez les populations de cette rPgion.
Ne pourrait-on pas d’ailleurs attri,buer à des causes semblables (humi-
dit& carences...) le cornage si curieux des boeufs du Tchad?
Ces ,corncs étonnantes ‘par leurs dim’ensions (longueur: 0,60 k 1,5tJ m.;
circonférence: 30 à 315 cm.) ont ,un cornillon occupant toute la longueur de

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II CONGRES0 IPITERNACIONAL
VETERINARIO DE ZOOTECNIA
II y a ('11 so111mc “llb~~r~c:rc,~crIlce hypertrophique” du cornillon.
l)~x.\\l~b, qui 3 hirn 4;tIitlic; toutes ces anomalies, signale sur cerbains su-
jets à COIWOS flottantesz I);\\!*I icllcmcnt atrophi&s, la tendance du rornillon
21 s’aréoler en de noml-uwx points.
On voit donc que vouloir grouper les diverses anomalies tlu cornag-r n’est
point dénu de fondement.
En con(1hsion, ft qui n’rst point dE:!Înitivc,
!a rbparlition ct l a fr6yl~rnrc
dos animaux sans cornes 011 B cornes mtlhiles:
:ISSPZ rbpnndus cn ACiqne
Orcidentalc Française, n’obcit p a s à des lois hirn Ctnhlirs. 1.~ r’4udw, (~11
cette nlatii:re restent iwuffisantes.
La mutation progressive (passant par le stade
“cornes mohibs”) nu qon-
tanée, qui crCc les “sans cornes”, est la r&uTt:~ntc d’une morlificatian dns
gbnes. clle même influrno6c peut-etre par divers fxkeurs: hnmiditb: c:wn-
CC.3 ~linfhlf’~ . . . . . mais tout c,ela reste Iiypot.hEtique.
Cepcndanl, o n p e u t rapprocher e t inkgrer d a n s u n même groupe 1eS
anomalies du cornage, jusqu’à pr’ésent plus ou moins s@arCcs, cwtrain:mt
l’apparition de bovins “sans (‘ornes”, h L’co~~n~s mnbilcs”, k COPIICS “h~pc~r-
trophides” (hoeufs du Tchad).

DR. p. MORNEX:
Le cornage des bo&ns d’Afrique
~.-_I --..-
Vigure 11.~Bueuf du TCbAd (Nigw). Cwnage en bou&
Il existe en -Afrique Occidentale Française de nombreuses races de bo-
vins, a bosse ou sans bosse, dont le. cornage est d’une grande hétérogeneite.
La présence d’animaw sans cornes et à cornes mobiles, plus OU moins
repandus suivant les regions, n’a pas manqué de frapper les observateurs.
De même l’existence du cornage spécial des boeufs du Tchad: enorme,
B cornillon très développe et aréolé.
Une répartition somjmaire des animaux sans cornes et à kcornes mobile?,
en A. 0. F., est donnée.
Ces diverses ‘mutations peuvent être intégrées dans un même groupe,
mais les facteurs favorisant cette modification des gènes (humidité, carences
minérales?) restent encor,e mal précisés.
RESUMEN
Exiskn en el Africa (kcidenta! Francesa numerosas clases de bovinos,
con giba o sin ella, cuya cornamenta es de una gran heterogeneidad.
La presencia de anim<ales sin ctle?xos, o con cuernos movibles, mSs o me-
~0s repartida segun las rcgioncc,
no ha clejado de extraÏiar a 10s obser-
vadores.
También la existcncia de una cornamenta especial en 10s b6vidos del
Tchad: enorme. con base muv deswrnllsrln.
v srenlsds

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II CONGRES0 INTERNACIONAL VETEZRINARIO
DE ZOOTECNIA
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