La pathologie bactérienne des animaux domestiques au Sénégal. Revue des connaissances
INSTITUTSENEGALAIS DE
RECHERCHES AGRICOLES
CAHIERS D’INFORMATION
LA PATHOLOGIE
BACTERIENNE
DES ANIMAUX
DOMESTIQUES
AU SENEGAL
Revue des connaissances
M. KONTE
ISSN 08504798
Vol 4
NP 3
1990

ISRA
Institut Sénégalais de Recherches Agricoles
Rue ‘I’hiong x Valmy
I%I’. 3120
DAKAR, Séntgal
M
2124251211913
‘I’elex - 61117 SG
‘I-LX‘ 220375
Document réalis par
la Direction
des Recherches
sur la Santé et les Productions
Animales
Route du Front de Terre
B.P 2057
Dakar - Hann
m
321275
M. KONTE, Docteur Vetérinaire
Chef du Service de Microbiologie,
Laboratoire
National de I’Elevage
et de Recherches
Vétérinaires

Cahiers d’information - Vol. 4 - n” 3 - 1990
LA PATHOLOGIE
BACTERIENNE
DES ANIMAUX
DOMESTIQUES
AU SENEGAL
REVUE DES CONNAISSANCES
M. KONTE, Chercheur de SISRA
Direction des Recherches sur la Santé et les Productions Animales
RESUME
L’auteur passe en revue les principales maladies bactériennes connues ou objets de
recherches au SrMgal, une vingtaine au total, pour l’essentiel.
11 met en exergue les éléments de connaissances, d’acquisition ancienne et récente, à
retenir pour chacune d’elles.

SOMMAIRE
Maladies à germes aérobies
3
Le Charbon Bactéridien
4
Les Pasteurelloses
4
La Brucellose
6
La Dermatophilose
7
Le Pharcin du boeuf
7
La Tuberculose
8
La Paratuberculose
8
Les Salmonelloses
9
La Campylobactkiose ou vibriose des ruminants
17
La Listeriose
17
Les Leptospiroses
-
17
La Chlamydiose et fièvre Q
17
Maladies A germes anaérobies
21
Le charbon symptomatique
21
Le Botulisme
21
Le Tétanos
23
Maladies B Mycoplasmes
23
La Peripneumonie contagieuse bovine
23
L’ Agalactie contagieuse caprine
24
La maladie respiratoire chronique des volailles
24
Autres mycoplasmes connus au Sénégal
24

Dans le cadre de la troisième
tranche
du projet d’amélioration
de
l’Information
scientifique
et technique
du monde rural mené par le MDRH
au niveau de son centre de documentalion
el financé par le CFUX. l’UNIVAL.
Unité d’Information
et de Valorisation
de I’ISRA, a été chargée de réaliser,
à travers ses propres
collections,
des publications
destinées
au monde
rural et à son encadrement.
Ces documents
se veulent
des supports
d’information
et de vulga-
risation,
ils sont réalisés par les chercheurs
de I’ISRA.

3
LA pathologie bacterienne des ruminants domestiques s’enrichit, au fil des ans, de con-
naissances et de données nouvelles. Dans cette dynamique, les maladies dites d’avenir,
notion fort ancienne, prennent place au rendez-vous les unes apres les autres, à la faveur
d’une intensification progressive des productions animales.
Si les agents étiologiques sont pour la plupart identifiCs, l’épidémiologie, quant à elle,
n’est pas toujours étudi6e et reste souvent meconnue. Les variations écologiques sont a
l’origine d’une modulation des prevalences respectives.
Les principales maladies bacteriennes identifiées au SénBgal sont :
Maladies
$I germes
aérobies
l
charbon bactkidien
l
pasteurelloses
l
brucellose
l
dermatophilose
l
pharcin du bœuf
. tuberculose
0 paratuberculose
0 salmonelloses
l
leptospirose, listkiose, campylabactériose, mammites
l
chlamydiose et fièvre Q.
Maladies
h germes
anaérobies
l
charbon symptomatique
0 botulisme
. tkanos.
Maladies
B mycoplasmes
l
péripneumonie contagieuse bovine
l
agalactie contagieuse de la chèvre
l
maladie respiratoire chronique des volailles
0 autres mycoplasmes connus au Sénégal.
Ce qui suit est un bref rappel des principales caract&istiques acquises pour chacune
des maladies ci-dessus énuménks.

4
MALADIES
A GERMJ3S AEROBIES
LE CFIARBON BACTERIDIEN
Etiologie
Bacillus anthracis; bactkie a gram positif, sporulke.
Espèces affectées
11 s’agit d’une zoonose :
0 animaux : bovins, ovins, caprins, équins
l
homme : par consommation de viande contaminée.
Répartition géographique
Actuellement connue dans toutes les régions du Sénégal avec ptivalence nettement plus
marquée dans les régions du sud (départements de Ziguinchor, Bignona, Sédhiou, Kolda,
Vélingara) où le caractère zoonose s’exprime de façon alarmante ; des cas de décès sont
rapportes presque chaque année.
Epidémiologie
Maladie tellurique a l’origine de « champs maudits » entretenant l’enzootie chez les
bovins et ovins particulièrement, alors que l’homme se contamine par ingestion de viande
d’animaux charbonneux sacrifiés. La maladie s’exprime surtout de janvier à juin.
Prophylaxie
0 médicale : vaccins du LNERV fabriqués à partir de la souche Steme 34 F2,
destinés aux bovins et ovins (<< Carbovin j>) et aux caprins et équins (t< Carbequin >>).
l
sanitaire : Cviter la pâture dans les zones contaminées, enfouir ou d&ruire par
le feu les cadavres d’animaux atteints.
LES PASTEURELLOSES
La septicémie
hémorragique
des bovins
Etiologie
Le serotype E de Pasteurella multocida serait en cause, mais non encore isole de lésions
comme cela a Cd le cas en Guinée. Il est connu au Sénégal le portage des types Al et
A7 dans le sinus. Portage de P. haemolytica types 6, 11 et 13 dans le pharynx.
Répartition géographique
Si le germe n’est pas isole de lésions, la maladie est par contre signalée surtout dans
les regions sud du pays à forte pluviometrie et zone d’élevage du taurin Ndama. Ailleurs,
la maladie serait rare.

5
Epidémiologie
Maladie de saison des pluies, plus fréquente dans les zones à forte pluviométrie (800
a 1300 mm/an) comme dans les regions de Kolda et de Ziguinchor, au sud du pays. Les
porteurs de germes (au niveau des premières voies respiratoires) assurent la pérennité de
la source d’infection, faisant la maladie à la faveur de facteurs stressants (climat, pluies,
parasitisme, malnutrition...).
Rophylaxie
l
mtkticale : le LNERV fabrique le « pasteurellox », vaccin de culture dense de
P. muftocida sérotype E (de Carter) par la méthode de Steme en bouillon enrichi,
inactive par le formol à 4 p.100 et adjuvé a l’alun de potassium.
Pasteurellose
des petits
ruminants
Etiologie
Pasteurella multocida sérotypes A et D sont en cause, ainsi que Pasteurella haemo-
lytica, habituellement associés soit à des virus, soit a des mycoplasmes, soit à d’autres
bacdries, notamment dans les complexes pneumopathiques.
Espèces affect&
l
ovins : souvent « pasteurellose vraie » 21 P. multocida (sérotypes Al, A3. majo-
ritaire, et D2).
P. haemolytica est Cgalement isolé de lésions, appartenant à 4 types capsulaires.
l
caprins : l’etude du portage et les isolements à partir de lésions ont mis en évi-
dence P. multocîda (types Al, A3, Al, A9, D3 et D4) et P. haemolytica (séro-
types au nombre de 11).
Epidémiologie
La pasteurellose des petits ruminants serait une maladie secondaire (I l’action de
facteurs stressants qui seraient des viroses, (peste des petits ruminants notamment) pour
les caprins, et un mauvais état physiologique (par carence alimentaire, parasitismes...) pour
les ovins.
Prophylaxie
l
m&iicale : vaccin du LNERV (p&eurellad) qui est une culture dense de P.
multocida types A et D par la méthode de Steme en bouillon emichi, inactivée
par formol à 4 %.
Pasteurellose
aviaire
ou choiera
aviaire
Maladie cliniquement identifiee dans les élevages de façon fréquente, évoluant habi-
tuellement sous sa forme aigu&, plus rarement sous forme chronique. Cependant le LNERV
n’a encore jamais isolé des lésions P. multocida incriminé.

6
Un vaccin est fabrique, le « cholavil », qui est une’ culture totale et concentr6e de P.
mulrocidu types A et D, inactive par le formol (souche isol6e ailleurs).
LA BRUCEIAOSE
Etiologie
l
bovins : Brucelh abortw est seul mis en évidence ; toutes les souches appartien-
nent au biotype III (sauf une : biotype 1). Etudes faites en 1980.
Deux caractéres inhabituels pour cette espèce : elle est oxydase négative, et le profil
moyen d’oxydation métabolique est modifie pour 4 des substrats conventionnels : L-aspara-
gine, L-arabinose, D-galactose et D-xylose.
l
ovins - caprins : études peu nombreuses, effectuées sur un effectif restreint, hors
des zones à haute endémicité brucellique. En 1939, isolement de B. melitensis
chez l’homme et la brebis. Depuis, les analyses ponctuelles effectuées au
LNERV n’ont pu réveler la brucellose chez le mouton ou la chèvre, même
sérologiquement, à part quelques résultats positifs peu significatifs (0,37 96 et
0.89 % respectivement, dans la région de Saint-Louis).
Espikes affectées
l
bovin, ovin et caprin sont réceptifs et plus ou moins sensibles.
l
Homme : &eptif et sensible.
Repartition
g&graphique
L’infection brucellique est identifiée dans toutes les régions du Senégal (par des tests
sérologiques) avec une prévalence tres variable, les régions de Ziguinchor, de Kolda, de
Tambacounda, de Kaolack et de Fatick Ctant les plus touchees.
En moyenne, le taux d’infection est parfois supérieur a 15 % (certaines localités du
sud atteingnent 70 %).
Epidémiologié
Incidence peu importante en zones a élevage extensif, ensoleillées. La chaleur et l’hu-
midité des r6gions sud assurent la conservation et la diffusion de Brucella dans les
troupeaux élevés sur le mode semi-intensif grâce à une richesse permanente des pâturages.
Diagnostic
l
bact&iologique : à partir de liquide de ponction d’hygroma et de ganglion ré-
tromammaire, ou de cotylédons les& ;
0 sérologique : par la S.A.W., la R.B.T. et la FC. La R.B.T. (Rose Bengale) est
utilis6e en routine au LNERV pour les depistages épidémiologiques ;
0 clinique :
l
hygroma chez 4.40 8 des taurins en 1980 ;

7
l
avortement brucellique : chez 4,16 % des femelles adultes Ndama, en 1980 ;
homme
l
zoonose professionnelle : chez 14,8 % chez les ouvriers d’abattoirs de Dakar,
en 1978 ; zoonose rurale : 4,5 % des habitants en zone d’élevage Ndama, en
1980.
Prophylaxie
l
sanitaire : éducation de l’éleveur ; dépistage des contaminés ; élimination im-
médiate des malades à forme ouverte (avortement) ; Climination progressive des
autres infectes vers l’abattoir.
LA DERMATOPHILOSE
Etiologie
Dermatophilus congolensis (Actinomycetaceae) : 1958
Répartition géographique
Importante dans les zones à hygrometrie élevée, supérieur à 500 mm/an (cas des
rkgions sud) ; incidence faible dans la moitié nord du Sénegal.
Epidémiobgie
Evolution saisonniere, le plus souvent ; quelquefois chronique. Les porteurs du germe
sont les animaux à infection chronique ou apparemment sains. Arthropodes piqueurs et
tiques favorisent grattage et inoculation passive des germes. Importance économique parfois
considkable.
Prophylaxié
l
Seulement sanitaire par des bains détiqueurs.
Traitement
l
Terramycine Longue Action de PFIZER.
FABCIN DU BCEUF
Eiiologie
Mycobacterium farcinogenes, isole de cas de farcins externe et interne au Sénégal ;
spécifique des bovins, Gobra et Ndama.
Répartition géographique
Identifie dans les régions de Dakar (Sangalkam, Rufisque) et de Thiès (départements
de Mbour, Joal et Thibs). Découvertes d’abattoirs (de Dakar).

8
Evolution
S’effectue sur le mode chronique, des mois, voire des années.
Prophylaxie
l
Sanitaire : desinfection, bains détiqueurs, élimination des malades.
LA TUBERCULOSE
Etiologie
Mycobacterium tuberculosis : isolé sur :
0 bovin
l
porc et chien
0 volaille.
Mycobacterium bovis isole sur bovin.
Espèces affectées
l
Bovins importés du Mali, en majorité, bovins pakistanais (Sahiwal, Red Sindhi)
ayant ou non transité par la Tunisie ; zébu Cobra, plus rarement.
l
Le chien est souvent atteint, et la tuberculose aviaire est diagnostiquée dans
certains élevages, de Dakar notamment. Les porcs sont réceptifs et sensibles.
En général, l’infection est la règle ; la maladie l’exception. Faire en sorte de ne pas
confondre tuberculose et farcin du boeuf.
Prophylaxie
l
sanitaire rigoureuse, éviter les contacts troupeaux sénégalais/troupeaux
étrangers, raccourcir au maximum le séjour du bétail importé au Sénégal, assurer
une inspection des viandes plus rigoureuse différenciant la tuberculose d’avec
le farcin, tuberculination systematique à l’achat de bovins à l’étranger, élimi-
nation des animaux infectés et désinfection.
LA PARATURERCULOSE
OU MALADIE
DE JOHNE
Etiologie
Mycobacterium paratuberculosis ou bacille de Johne identifié au Sénégal en dé-
cembre 1986 sur des animaux d’importation. L’isolement en primo-culture a lieu après
8 semaines et 5 jours d’incubation a l’étuve pour le premier cas.
Animaux affectés
l
bovins de race montbéliarde importes de France.

9
Repartition géographique
Pour l’heure (en 1988) identifié sur le troupeau laitier (montébliards et pakistanais)
élevés a Sangalkam (région de Dakar). Quelques cas sporadiques sont connus.
Prophylaxie
l
sanitaire : identique a celle de la tuberculose.
LES SALMONELLOSES
Etiologie
Zoonoses dues a des Entérobacteries du genre Salmonella. Les salmonelloses
animales, cliniques (primaire ou secondaire) ou non (portage) connues au Sénégal, sont
les suivantes :
l
salmonelloses primaires : importance 1imiGe au Sénégal sauf pour la typhose
aviaire à Salmonella gallinarum a l’origine d’enzooties meurtrieres ;
l
salmonellose secondaires : agents identifiés au Sénegal :
l
S. typhimurium : emerge a la faveur d’une infection virale. Toutes les espèces
animales domestiques sont receptifs et sensibles à ce germe,
l
S. enteritidis : isolé chez le cheval, le porc, le chien, lors de gastro-entérite
ou de castration ;
l
portage de Salmonella : au niveau des ganglions mésentériques, étudié chez le
porc, les ovins-caprins et les bovins, dans les selles (coproculture) des chevaux
et des chiroptères (chauve-souris frugivores et insectivores) ;
l
s&otypes rencontrés au Sennégal : les sérotypes recenses chez les animaux au
Sénegal figurent dans le tableau no 1.
Espèces affectées
l
bovins (4,8 %) ;
e ovins (4,7 %) ;
l
caprins (3,6 %) ;
l
porc (18,9 %).
Les résultats d’études effectuées en 1971-1979 ; ont aussi concerné les équins (7,4 %) ;
chauve-souris frugivores (11,7 %) et chauve-souris insectivores (13,6 %).
Epidémiologie
Des denrées d’origine animale sont souvent contaminés (viande, œuf, lait) à l’origine
de zoonoses mineures (tableau no 2).
Les salmonelles sont répandues dans le fumier, dans l’eau...

10
Tableau no1 : Sérotypes recensés chez les animaux au Sénégal
Homme
Groupes
Sérotypes
Espèces animales
(isoIé au
moins 1
fois)
B
S. brancaster
Bœuf
X
S. brandenburg
Boeuf, mouton, agame, chiroptère
X
S. bredeney
Mouton, porc, chiroptere, boeuf
X
S. chester
Oiseau (milan), mouton, chèvre, porc, poule
X
S. derby
Chiroptkres
X
S. essen
Chiroptères, renard
X
S. jericho
Chiroptkres
X
S. reading
Mouton, chiroptères
X
S. sandiego
Chiroptkres
S. schewarzengrund
Chiroptères
S. stanleyville
Vautour, bozuf
S. typhimurium
Bœuf, chèvre, poule, cheval, chien, chirop-
tères, agame, porc, mouton, pigeon, perro-
quet, petits oiseaux de volière, vautour, rat,
lapin, cobaye, singe
S. vom
Chiroptères
S. yaounde
Cheval
Cl
S. aequatoria
Porc
X
S. braenaèrup
Cheval
X
S. cayar
Chiroptks
S. cholerae-suis
Porc
X
S. denver
Mouton, agame
s. goma
Chiroptères
S. infantis
Chiroptères
X
S. isangi
Mouton, chèvre
S. kotte
Agame
S. lille
Bœuf
S. montevideo
Porc, chiroptères, farine de poisson, chèvre,
X
boeuf, cheval,
S. mbandaka
Chiroptères, volaille
S. ness-ziona
Porc
X
S. norton
Poule
X
S. Oakland
Chiroptères
X
9. obogu
Rat
X
S. oranienburn
Chiroptères, tortue, chèvre, boeuf
X

11
S. redba
Chiroptkres, chèvre, mouton
X
S. rissen
Bœuf
X
s. somone
Mouton, agame
X
S. tennessee
Farine de poisson, mouton
X
S. umhali
Chiroptkres
X
S. virchow
Mouton, porc, rat, chiroptères, boeuf,
X
chbvre, poule
c2
S. gatuni
Farine de poisson
X
c3
S. albany
Porc, rat, agame, bœuf
X
S. altona
Cheval
X
S. angers
Chriroptères, boxf
X
S. bargny
Cheval
S. corvallis
Singe, chiroptkres, agame, tortue, chèvre,
X
boxf, cheval, chien
S. diogaye
Chiroptères, agame
S. kentucky
Mouton, dindon, vautour, porc, chiroptères, ,
X
bœuf, petit rongeur
S. kralingen
Porc
X
S. molade
Agame
X
S. pikine
Volaille, porc, chiroptkes
X
(combiné avec S.
altona)
s. tado
Serpent
X
c4
S. lockleaze
Chiroptkes
Dl
S. dublin
Bovin
X
S. durban
Porc, mouton, chiroptères, tortue, chèvre
X
S. eastbourne
Mouton, cobaye
X
S. enteritidis
Volaille, chien, porc, mouton, cobaye,
X
bovin, cheval, petit rongeur
S. gallinarum,
Volaille
S. pullorum
S. goetteingen
Vautour, chiroptères
X
S. miami
1 Chiroptks
X
S. panama
~ Porc
S. saarbrucken
Chiroptères. porc, agame, chèvre, bœuf
X
S. bambylor
Chiroptères
S. linguère
Bœuf

12
S. ouakam
Eau, agame
X
S. sangalkam
Chiroptks
X
S. wernigerode
Chiroptkres
El
S. anatum
Porc
X
s. bolombo
Chiroptéres, cheval, mouton
X
S. butantan
Porc, bœuf
S. give
Porc, chiroptkres, agame, mouton, bœuf
X
S. goelzau
Chiroptbes
X
S. joal
Porc, cheval
S. meleagridis
Porc
X
S. menster
Porc, mouton, agame, chèvre, bœuf, cheval,
X
chiroptere
S. oMord
Chiroptère, mouton
X
S. shangani
S. sou20
Porc, chevre
X
S. vejle
Porc, chèvre, cheval
X
E2
s. newhaw
Petit rongeur
X
S. new-brunswick
Mouton, chèvre, chiroptère, porc
X
lu
S. gnesta
Cheval
X
S. ilugun
Agame
X
S. llandoff
Tortue, cheval, volaille
X
S. ngor
Mouton, chbvre
X
S. niloese
Agame, poule
S. sambre
Chiroptkes
S. senftenberg
Poulet
X
S. taksony
Agame
X
S. tambacounda
Chiroptkres
F
S. abaetetuba
Porc, eau, agame, mouton
S. brijbhumi
Poule
s. chandàns
Poule
S. fann
Eau, chiroptères, renard
S. lene
Agame
S. maastricht
Porc, chiroptères, mouton
X
S. maracai%o
Bœuf
S. marseille
Agame, grenouille
X
S. ribislaw
Porc, mouton, eau
X

13
Gl
S.frie&nau
Porc, agame, mouton
X
s. poona
Chiroptkres, agame, chbvre, bceuf, porc
G2 s.cubana
Chiroptères, farine de poisson, agame, cheval
X
S. farmsen
Chèvre
X
S. grumpensis
Mouton
X
S. havana
Cheval, porc, mouton, chiropt&es, agame, chèvre
X
s. kt?dougou
Chimpanzé
X
S. okatie
Chiroptkes
X
s. orahez
Vautour
X
S. tel el kebir
Mouton, vautour, oiseau, porc, chiroptères
X
H
S. banrenfeld
Tortue
S. Caracas
Mouton
X
S. madelia
Agame
X
S. uzaramo
Chiroptk?res
1
S. amunigwn
Milan, cheval
X
S. barranguilla
Cheval
X
S. gaminara
Chèvre, agame, cheval, chiroptères
X
S. hull
Vautour, chiroptères
X
S. nottingham
Chiropotéres, chèvres
X
S. saboya
Agame
X
S. salford
Eau, porc, chiropteres
X
S. welikade
Mouton, porc, chèvre, cheval
X
J
S. bignona
Chèvre
s. Carmel
Mouton
X
S. dahra
Cheval
S. jangwani
ChiroptZxes, agame, chevre
X
s. lode
Chevre
S. matadi
Porc, chiroptkres, agame
X
K
S. blukma
Chiroptères
X
S. cerro
Porc, chiropteres, cobaye
I
X
S. sinthia
Chiroptères, agame
X
L
S. minesota
Chiroptkes, mouton
X
S. ruiru
Mouton

14
M
S. banco
Cheval
S. Chicago
Porc, bœuf
S. doorn
Chiroptères
S. nima
Corbeau, chiroptères, hceuf, cheval
X
s. ona
Oiseau
s. pomona
Chiroptkres, agame, hceuf
X
S. tel-aviv
Agame
X
S. vinohrady
Chiroptères, agame. hœuf ’
X
N
S. angoda
Bœuf
X
S. bietri
Mouton, poule
X
S. godesberg
Cheval
S. neudorf
Se*nt
S. urbana
Eau, porc, chiroptéres, agame, mouton, cheval,
X
petit rongeur, volaille, chèvre
0
S. adelaïde
Tortue, chèvre, bœuf
X
S. anecho
Cheval
X
S. camberene
Oiseau, chiroptkres, agame, cheval, cobaye
X
S. gambia
Boeuf
X
s. tchad
Cheval
S. widemarsh
Bœuf
P
S. freetown
Agame
S. mgulani
Vautour, milan, porc, chiroptères
X
S. thiaroye
Mouton, porc, cheval, volaille
X
s. YOff
Chiroptères, agame
X
Q
S. champaign
Volaille
s. hofit
Porc, chiroptères, mouton, volaille
X
S. kokomlele
Chiroptkres, agame
S. windermere
Chiroptères, porc
X
R
S. hann
Porc
S. johannesburg
Volaille, mouton, porc, chiroptères, agame,
X
chévre, boeuf, cheval
S. karamoja
Porc
S. santhiaba
Agame, âne, chèvre, volaille
X
S. saugus
Chiroptères
S. tilene
Mouton, porc, chiroptkres, hozuf
X

s S. waycross
Mouton, agame, petit rongeur
S. sipane
T
S. taset
Chiroptkres, agame
Chiroptkres
U
s. mbao
Porc, bœuf
V
S. ficherstrasse
Grenouille
S. lawra
Chkvre
S. malika
Chiroptkres
W
S. apapa
Mouton, chèvre-
S. tornow
Bœuf
X
S. bergen
Agame, cheval
S. mowline
Milan, porc, chèvre, volaille
S. teshie
Agame
50
s. fus
Cheval
51
S. antsalova
Agame, bceuf, chiropt&res
S. gokul
Chiroptibes
s. tione
CamUon
52
S. derkle
Mouton

16
Tableau no2 : Salmonella au niveau de l’abattoir
Nombre de
Secteurs
prélèvements
Positifs
Pourcentage
Salle d’abattage (bceufs, veaux, moutons)
126
9
496
Sol :
60
6
10
murs, matériel, vêtements :
156
3
199
Locaux de triperie (boeufs, veaux,
112
9
890
moutons)
Salle d’abattage des porcs
57
15
26.3
Abattoir sanitaire
39
6
15,3
Secteur «sale» : salles de saisie, du coche,
62
26
41,9
de réception des issues, boyauderies
Ex : abattoir des volailles
9
5
Locaux de commercialisation,
salle de
550
73
13,2
ventes, entrepôts frigorifiques
Balances
69
19
27,5
Chariots, cuves, récipients
56
9
16,0
Plans de travail
146
20
13,7
Murs
47
6
12,7
Outils, vêtements, poignées de porte
77
8
10,3
Sol
72
6
8-3
Crochets, barres à crochet
46
3
65
Armoires de bureau
26
0
0
Intkieurs de véhicule
11
2
TOTAUX
1045
143
13,7
d’après CATSARAS, 1978.

17
LA CAMPYLORACTh.IOSE
OU VIBRaIOSE DES RUMINANTS
En 1974, deux animaux sur 565 ont révelé une infection à Cumpylobucter fetus par
le test de muco-agglutination effectue sur les taurins Ndama de la région de Kolda. Ces
r&ultats sont juges peu significatifs.
LA LISTERIOSE
Entre 1962 et 1967, un sondage serologique effectué par la Faculté de Médecine de
Dakar chez l’homme et des animaux domestiques révèle les taux d’infection suivants
(dans la région de Dakar) :
0 ovins
: 10%
0 bovins
: 3 %
d’infect& par Listeria monocytogenes
l
l
porc
:
6,6 %
En 1979, une enquête serologique concernant des moutons et des chbvms de la région
de Kaolack a abouti a des r&ultats négatifs.
D’autres études sont actuellement en cours.
LES LEPTOSPIROSES
En 1956, une enquête s&ologique systématique indique que plusieurs espéces animales
domestiques sont soumises a l’infection par 13 drogroupes de leptospires, ainsi que
l’indiquent les tableaux 3,4 et 5. Ces Ctudes ont été effectuees dans les régions de Dakar,
Ziiguinchor, Kolda, Saint-Louis, Thiés et dans le Ferlo.
En 1971, sur des chevaux de Sangalkam (région de Dakar) une infection à leptospiru
canicola est mise en évidence par sonage serologique.
CHLAMYDIOSE
ET FIEVRE Q
Une enquête s&ologique exécutée en 1979 a révelé une infection mixte à Coxiellu
bwnetti et à Chlamydia psittaci ovis chez des moutons tout-venant de la région de Dakar.
En 1985, il fut effectué une s&ologie chlamydienne sur 105 moutons de Kaolack ; le
taux d’infection en était de 3 %.

18
Tableau no3 : Sérums positifs selon les espéces animales et les régions du pays
Régions
Ekpkes animales
Dakar
Casamance
Ferlo
Hommes
3,l %
Bovins
36 %
15 96
31 %
ovius
16 %
3.8 %
44 %
Caprins
0,l 8
Porcins
4,4 %
Rongeurs
8,2 %
Canins
25 %
Tableau no4 : Nombre des différents sérogroupes selon les espèces animales
Espèces animales
Sérogroupes
Hommes Bovins
Ovins
Caprins Porcins Rongeurs Canins
289
433
200
150
66
378
16
--
L. hebdmadis
1
47
5
L. tarassovi
3
22
4
L. autumnalis
1
L. ballwn
1
7
5
1
L. bataviae
2
3
L. cynopteri
1
2
1
2
L. javanica
4
L. pyrogenes
2
2
1
L. I. haemorrhagiae
1
1
2
23
1
L. australis
2
L. pomona
1
L. grippo-typhosa
1
L. canicola
1
6
3

19
Tableau no5 : Shgroupes
selon les régions
R&ions
!3hgroupes
Dakar
Casamance
Fer10
L. hebahadis
+
+
L. tarassovi
+
+
L. autwnnalis
+
L. ballum
+
+
L. bataviae
+
L. Cynopteri
+
L. javanica
+
L. pyrogenes
+
L. I. haemorrhagiae
L. australis
+
+
L. pomona
L. G. typhosa
+
L. canicola
+

LES INFECTIONS
MAMMAIRES
(MAMMITES
BOVINES)
Une analyse systématique de laits mammiteux provenant des troupeaux laitiers de
Sangalkam (région de Dakar) a mis en évidence de nombreux germes bactériens, impli-
qués isolément ou en association.
La vingtaine de bactkries ainsi isolées chez les femelles montbkliardes et pakista-
naises (seulement les femelles importées) est a l’origine de Otypes de mammites mono-
bactériennes (mammite staphilococcique, m. streptococcique. m. colibacillaire, m. à
Corynebacterium pyogenes, m. ZI Pseudomonas aeruginosa et m. a Serratia marcescens)
et de plusieurs types de mammites polybactériennes.
Les germes isolés jusqu’à ce jour figurent dans le tableau ci-dessous :
Morphologie
Espèces bactériennes
~
Gram
Staphylococcus aureus
Staphylococcus épidermidis
Staphylococcus lentus
Cocci
Staphylococusxylosus
Gram positif
Streptococcus agalactiae
Streptococcus dysgalactiae
Streptocoque du groupe A
Streptocoques non groupables
Bacille
Corynebacteriumpyogenes
Gram positif
Corynebacterium bovis
Escherichia coli
Klebsiella ozaenae
Enterobactéries
Enterobacter cloacae
Enterobacter agglomerans
Serratia marcescens
Pseudomonas aeruginosa
Flavobacterium multivorum
Pasteurella aerogenes
Autres bactéries
Gram négatif
Acinetobacter calcoaceticus
var. lwofi
Acinetobacter calcoacetius
var. anitratum

21
MALADIES
A GERMES
ANAEROBIES
LE CHARBON SYMPTOMATIQUE
Etiologie
Clostridium chuuvoei. Il détermine une toxi-infection.
Ekpkes affectées
o LES bovins surtout sont touches.
Répartition géographique
Signal&e dans plusieurs régions du Sennégal, et en particulier dans la région de Tamba-
counda (zone endemique), en Casamance (régions de Ziguinchor et de Kolda) et B Thiès.
Epidémiologie
Maladie telhu-ique et de saison des pluies, entretenue dans les sols contamines grâce
b des spores résistantes.
Prophylaxie
l
médicale : vaccin du LNERV (<<
carbosympto >>) qui est une culture de Cl. chuuvoei
(souche isolée à partir d’un foyer à Thiès) inactivée par le formol à 4 p.1000
et adjuvke a l’alun de potassium.
LJ3 BOTULISME
Etiologie
Serotypes C et D de Clostridium botulinum.
Répartition
geographique
Identifiée dans la moitié nord du Sénégal, en particulier dans le Ferlo, le Djoloff, le
Sine-Saloum, la région de Dakar, et la région de Saint-Louis.
Espèces affect&
l
bovins : types C-bêta et D en cause
0 porcs : type C
l
oiseaux du fer10 : épizootie de1960 à type C chez la tourterelle et la pie-grièche
l
p6lican : type D isolé du foie en 1979
l
chien : type D
l
rapaces anthropophiles (banlieue dakaroise) type D isole.

22
Epidémiologie
Il s’agit d’une maladie par intoxination, maintenue @renne par un germe tellurique
sporulé. Les déficits pluviomCtriques sont à l’origine de l’émergence de la maladie, ainsi
que tente de démontrer le schéma suivant propos6 par DOUTRE.
,
Déficit pluviométrique
Perturbation des conditions
Puits contaminks par les
Troubles nutritionnels
Pullulation
de petits ruminants
des rongeurs
Pica
Ostéophagie

23
Prophylaxie
l
sanitaire : amélioration de la qualité du pâturage, correction du dekit en phos-
phore, lutte contre les rongeurs, protection du puits villageois ;
l
médicale : vaccin du LNERV (<< botubov >>) qui est une anatoxine de Clostridium
botulinum type C-beta (souche isolée d’un cas de botulisme bovin survenu dans
le Ferlo) adjuvé par le phosphate d’aluminium.
LE TETANOS
Maladie connue de longue date, mais le germe responsable, Clostridium tetuni n’a
jamais fait l’objet d’un isolement.
La plupart des espèces domestiques sont réceptives et sensibles, notamment le cheval,
l’âne, les bovins, le singe. Il est signalé dans toutes les regions du Sénégal.
La prophylaxie médicale s’appuie sur un vaccin disponible, alors que la prophylaxie
sanitaire recommande l’hygiene des castrations et l’application de desinfectants sur
l’ombilic des nouveau-nés.
LES MAUXOIES
A MIYCOPLASMES
LA PEBIPNEUMONIE
CONTAGIEUSE
BOVINE
Etiologie
Mycoplasma mycoides var. mycoides (Mycoplasmataceae)
Espèces affectées
l
Grands ruminants : taurins et zébus.
Répartition géographique
Intéresse toute l’Afrique intertropicale (occidentale, centrale et orientale) qui cons-
titue le bassin de la maladie.
Le Sénégal s’en est débarassé en 1977, les deux derniers foyers ayant éclate près des
frontières guin&enne et malienne et rapidement circonscrits. Anciens foyers : departements
de Kédougou, Thiès et Tivaouane.
Prophylaxie
l
sanitaire : surveillance des mouvements des animaux, dépistage précoce des
foyers, abattage immédiat des malades et des contaminés, immobilisation des
animaux de la zone déclarée infectée ;
l
médicale : vaccination annuelle obligatoire avec le vaccin du LNERV (Tl lyophi-
lise) fabrique à partir de la souche TU44. Il existe le vaccin bivalent péri-
pneumonie/peste bovine (cc Bisec P). Le vaccin fait à partir de la souche KH3J
est fabriqué à la demande et est destiné à l’immunisation de taurins particuliè-
rement sensibles au Tl lyophilisé.

24
L’AGALACTIE
CONTAGIEUSE
CAPRINE
Etiologie
Mycoplasma agalactiae
Foyers connus : un seul est connu en 1981 au Sénégal, celui du village de Bandia,
a 50 km au sud-est de Dakar.
La trilogie symptomatique, a savoir la mammite. la kératite et les polyarthrites, s’y
était confirmée.
La region du Ferlo qui est riche en caprins serait une zone exposée, car proche des
frontieres mauritanienne et malienne, où la maladie est signalée.
LA MALADIE
RESPIRATOIRE
CHRONIQUE
DES VOLAILLES
Maladie commune des élevages avicoles au Sénégal, en particulier dans la région de
Dakar, mais n’ayant pas donné lieu a l’isolement du germe présumé responsable, en l’occur-
rence Mycoplasma gallisepticum.
AUTRES MYCOPLASMES
CONNUS AU SENEGAL
Chez les bovins
M. bovigenitalium ; M. bovis ; M. bovirhinis ; ,Acholeplasma laidlawii ; association
M. bovis - Pasteurella haemolytica.
Chez les ovins
l
portage : M. arginini ; M. ovipneumoniae ;
l
Lesions : M. arginini ; M. ovipneumoniae.
Chez les caprins
l
portage : M. arginini
l
lésions : M. du groupe II de AL-AUBAIDI.
Au total, il convient de noter que la pathologie bactériennne a connu une évolution
favorable depuis l’époque dramatique des grandes epizooties.
En effet, avec l’institution des campagnes annuelles de vaccination, certaines maladies
ont éd éradiquées (p&ipneumonie) tandis que d’autres (charbons, botulisme, pasteurel-
loses) sont bien contenues avec seulement quelques foyers ~4 et là à la faveur d’une
rupture d’immunité et d’introduction de porteurs dans une zone jusque là indemne.
Cependant, la vigilance doit demeurer permanente au regard de deux facteurs
potentiels d’émergence de maladies : d’une part, la tendance étant a l’intensification des
productions animales, place va être faite aux maladies d’avenir, notamment à la brucellose
et à d’autres maladies de la reproduction comme la Listériose, la Campylobact&iose, la
Leptospirose, la Chlamydiose, la fièvre Q et les infections mammaires ; d’autre part, avec

25
le rétablissement du cycle normal des pluies, il y a danger d’émergence de certaines
maladies disparues du fait d’une skheresse persistante ; c’est notamment le cas de la
dermatophilose.
Par ailleurs, il faudra veiller B l’application rigoureuse des mesures de police
sanitaire pour éviter l’introduction de maladies nouvelles, comme cela a été le cas pour
la tuberculose et la paratuberculose.