C. R. Acad. SC. Paris, t. 262, p. 2473-2475 (13 juin...
C. R. Acad. SC. Paris, t. 262, p. 2473-2475 (13 juin 1966).
Série D
.
PROTOZOOLOGIE. - Une nouvelle coccidie, Eimeria moreli n. SJI. (Protozoa :
Eimeriidæ), du Rat de Gambie (Cricetomys gambianus). Note (*) de
M. GEOWES VASSILIADES, présentée par M. Clément Bressou.
Il est décrit une nouvelle coccidie Eimeria moreli n. sp. chez Cricetomys gambianus
(Rat de Gambie). Ooc$stes ellipsoïdes, jaune brunâtre, mesurant zg.,16 sur ZI,I 8 ;*;
coque épaisse à double enveloppe, sans micropyle; temps de sporulatlon : 3 à 6 jours.
Sporocystes ovoïdes (15,8$ sur 7,75 if) sans corps de Stieda.
Au cours du mois de mars 1966, nous avons eu la possibilité de pratiquer
des examens coprologiques sur les rats de Gambie (Cricetomys gambianus
Waterbouse), d’un élevage du Laboratoi.re de Parasitologie de la Faculté
de Médecine de Dakar (Sénégal).
Ce muridé, très fréquent au Sénégal et dans toute la zone sud-saharienne,
vit habituellement en commensal de l’homme, au voisinage des habitations
et dans les potagers (Dekeyser 1955) (‘), et peut être utilisé comme animal
de laboratoire.
.Matériel et méthodes d’examen. - Les excréments recueillis dans les cages
J- “1
d’une trentaine de rats (trois prélèvements de 250 g) sont dilués dans une
.“S
solution aqueuse de bichromate de potassium à 2 %, puis broyés et filtrés
sur gaze de manière à obtenir une solution fluide et homogène.
A partir de cette solution, les oocystes sont concentrés par centrifugation
(2 000 tr/mn) en milieu sucré (Levine, 1961) (‘), puis mis à sporuler en
étuve humide à 3oOC.
T ABLEAU 1.
Longueur @)
(grand diamètre)
Largeur (p)
Longueur (1,)
sur 100 oocystes.
(petit diamètre).
Rapports Largeur (1) ’
-/e
/-_I,\\e_
e/.e..
Maxi-
Mini-
Maxi-
Mini-
L
Ln~;~x
Ln,iII
m
11
-.
-.
mum.
mum.
Moyenne.
mum.
mum.
hloyenne.
Lx
‘m iu
L?
34
27
29,16
24
1.8
21,68
I,4
1,s
174
L’examen microscopique montre deux types d’oocystes de coccidies.
Les uns de petites dimensions, ovales ou subsphériques, appartenant
à l’espèce Eimeria cricetomysi Prasad, 1960 (“) ; les autres, environ cinq fois
plus rares, plus grands et de forme nettement ellipsoïdale.
Nous en donnons ci-dessous la description :
Famille .- Eimeriicke (Minchin, 1912) Poche, 1913.
Schizogonie et gamétogonie intracellulaires,
sporogonie
externe.
Oocystes à n sporocystes.
Sous-famille : Eimeriinæ Wenyon, 1926
4 sporocystes par oocyste, 2 à 8 sporozoïtes par sporocyste.
Genre : Eimeria Schneider, 1875
2 sporozoïtes par sporocyste.
Espèce : Eimeria moreli n. sp,
Oocystes
ellipsoïdes,
brun jaunâtre,
d e g r a n d e s d i m e n s i o n s
(cf. tableau I).
Coque épaisse, mesurant 1,5 à I,g [L (moyenne : 1,7 /A), sans micropyle
distinct, composée de deux enveloppes. Une interne, fine, transparente,
incolore ou jaune pâle, et une externe légèrement opaque, brunâtre,
irrégulièrement striée, mais deux fois plus épaisse.
Sporonte sphérique, occupant le plus souvent le centre de l’oocyste,
avec de nombreuses granulations régulièrement distribuées sur toute sa
surface. Sur le pourtour, 20 à 30 granules disposés en couronne, donnent
au sporon-te un aspect festonné.
Oocyste non sporulé.
Oocyste sporulé.
La sporulation, en étuve humide à 3oOC, s’effectue en 3 à 6 jours. Il n’y a
pas de résidu cytoplasmique de segmentation, mais un granule polaire es-t
parfois présent (25 yo des oocystes).
Sporocystes ovoïdes à double membrane, sans corps de Stieda apparent,
mesurant 15 à 20 p. de long sur 7 à 8 p de large (moyenne : x5,84 sur 7,75 p).
Un important résidu de segmentation (résidu sporocystique) masque les
sporozoïtes et rend difficile leur observation.
Sporozoïtes en forme de virgule occupant toute la longueur du sporocyste
avec de nombreuses granulations et un volumineux globule (large retractile
globule de Levine) au niveau du renflement basal.
c
Discussion. - A notre connaissance, à l’heure actuelle, seule Eimeria
cricetomysi Prasad, 1960 a été décrite du Rat de Gambie, mais l’oocyste
que nous venons de décrire en diffère par ses dimensions qui sont plus
g r a n d e s (2g,I6 x 21,68 (J.; r a p p o r t :L/Z: 1,4, au lieu de Ig,2 x 16 p,
rapport L/Z : 1,2), sa forme ellipsoïdale alors qu’elle est subsphérique chez
E. cricetomysi, sa couleur qui est brunâtre au lieu d’être jaune clair, le
(3)
nombre de ses granules polaires : o à I (3 à 4 chez E. cricetomysi), l’absence
de corps de Stieda et un temps de sporulation allant de 3 à 6 jours alors
que ,Y. cricetomysi sporule en I à 2 jours dans les mêmes conditions (expéri-
mentation faite au laboratoire de Dakar).
Nous pensons qu’il s’agit d’une nouvelle coccidie et la dédions au
Docteur Vétérinaire P. C. Morel.
- Espèce : Eimeria moreli n. sp.
- Hôte : Cricetomys gambianus Waterhouse.
- Localisation : intestin.
- Origine : Dakar (Sénégal), mars 1966.
(*) Séance du 23 mai 1966.
(1) P. L. DEKEYSER, Les mammifères de l’Afrique noire française, Initiations africaines
1. F. A. N., Dakar, 1955, 426 pages.
(2) N. D. LEVINE, Protozoan Parasites of Domestic Animals and of Man. Burgess Publi-
shing Company, Minnesota, U. S. A., 1961, 412 pages.
(:i) H. PRASAD, Ann. trop. Med. Parasif., 54, no 3, 1960, p. 321-330.
(Institut d’Élevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux
10, rue Pierre-Curie, Maisons-Alfort
et Laboratoire national de I’Élevage
et de Recherches vétérinaires du Sénégal.)
Série D
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PROTOZOOLOGIE. - Une nouvelle coccidie, Eimeria moreli n. SJI. (Protozoa :
Eimeriidæ), du Rat de Gambie (Cricetomys gambianus). Note (*) de
M. GEOWES VASSILIADES, présentée par M. Clément Bressou.
Il est décrit une nouvelle coccidie Eimeria moreli n. sp. chez Cricetomys gambianus
(Rat de Gambie). Ooc$stes ellipsoïdes, jaune brunâtre, mesurant zg.,16 sur ZI,I 8 ;*;
coque épaisse à double enveloppe, sans micropyle; temps de sporulatlon : 3 à 6 jours.
Sporocystes ovoïdes (15,8$ sur 7,75 if) sans corps de Stieda.
Au cours du mois de mars 1966, nous avons eu la possibilité de pratiquer
des examens coprologiques sur les rats de Gambie (Cricetomys gambianus
Waterbouse), d’un élevage du Laboratoi.re de Parasitologie de la Faculté
de Médecine de Dakar (Sénégal).
Ce muridé, très fréquent au Sénégal et dans toute la zone sud-saharienne,
vit habituellement en commensal de l’homme, au voisinage des habitations
et dans les potagers (Dekeyser 1955) (‘), et peut être utilisé comme animal
de laboratoire.
.Matériel et méthodes d’examen. - Les excréments recueillis dans les cages
J- “1
d’une trentaine de rats (trois prélèvements de 250 g) sont dilués dans une
.“S
solution aqueuse de bichromate de potassium à 2 %, puis broyés et filtrés
sur gaze de manière à obtenir une solution fluide et homogène.
A partir de cette solution, les oocystes sont concentrés par centrifugation
(2 000 tr/mn) en milieu sucré (Levine, 1961) (‘), puis mis à sporuler en
étuve humide à 3oOC.
T ABLEAU 1.
Longueur @)
(grand diamètre)
Largeur (p)
Longueur (1,)
sur 100 oocystes.
(petit diamètre).
Rapports Largeur (1) ’
-/e
/-_I,\\e_
e/.e..
Maxi-
Mini-
Maxi-
Mini-
L
Ln~;~x
Ln,iII
m
11
-.
-.
mum.
mum.
Moyenne.
mum.
mum.
hloyenne.
Lx
‘m iu
L?
34
27
29,16
24
1.8
21,68
I,4
1,s
174
L’examen microscopique montre deux types d’oocystes de coccidies.
Les uns de petites dimensions, ovales ou subsphériques, appartenant
à l’espèce Eimeria cricetomysi Prasad, 1960 (“) ; les autres, environ cinq fois
plus rares, plus grands et de forme nettement ellipsoïdale.
Nous en donnons ci-dessous la description :
Famille .- Eimeriicke (Minchin, 1912) Poche, 1913.
Schizogonie et gamétogonie intracellulaires,
sporogonie
externe.
Oocystes à n sporocystes.
Sous-famille : Eimeriinæ Wenyon, 1926
4 sporocystes par oocyste, 2 à 8 sporozoïtes par sporocyste.
Genre : Eimeria Schneider, 1875
2 sporozoïtes par sporocyste.
Espèce : Eimeria moreli n. sp,
Oocystes
ellipsoïdes,
brun jaunâtre,
d e g r a n d e s d i m e n s i o n s
(cf. tableau I).
Coque épaisse, mesurant 1,5 à I,g [L (moyenne : 1,7 /A), sans micropyle
distinct, composée de deux enveloppes. Une interne, fine, transparente,
incolore ou jaune pâle, et une externe légèrement opaque, brunâtre,
irrégulièrement striée, mais deux fois plus épaisse.
Sporonte sphérique, occupant le plus souvent le centre de l’oocyste,
avec de nombreuses granulations régulièrement distribuées sur toute sa
surface. Sur le pourtour, 20 à 30 granules disposés en couronne, donnent
au sporon-te un aspect festonné.
Oocyste non sporulé.
Oocyste sporulé.
La sporulation, en étuve humide à 3oOC, s’effectue en 3 à 6 jours. Il n’y a
pas de résidu cytoplasmique de segmentation, mais un granule polaire es-t
parfois présent (25 yo des oocystes).
Sporocystes ovoïdes à double membrane, sans corps de Stieda apparent,
mesurant 15 à 20 p. de long sur 7 à 8 p de large (moyenne : x5,84 sur 7,75 p).
Un important résidu de segmentation (résidu sporocystique) masque les
sporozoïtes et rend difficile leur observation.
Sporozoïtes en forme de virgule occupant toute la longueur du sporocyste
avec de nombreuses granulations et un volumineux globule (large retractile
globule de Levine) au niveau du renflement basal.
c
Discussion. - A notre connaissance, à l’heure actuelle, seule Eimeria
cricetomysi Prasad, 1960 a été décrite du Rat de Gambie, mais l’oocyste
que nous venons de décrire en diffère par ses dimensions qui sont plus
g r a n d e s (2g,I6 x 21,68 (J.; r a p p o r t :L/Z: 1,4, au lieu de Ig,2 x 16 p,
rapport L/Z : 1,2), sa forme ellipsoïdale alors qu’elle est subsphérique chez
E. cricetomysi, sa couleur qui est brunâtre au lieu d’être jaune clair, le
(3)
nombre de ses granules polaires : o à I (3 à 4 chez E. cricetomysi), l’absence
de corps de Stieda et un temps de sporulation allant de 3 à 6 jours alors
que ,Y. cricetomysi sporule en I à 2 jours dans les mêmes conditions (expéri-
mentation faite au laboratoire de Dakar).
Nous pensons qu’il s’agit d’une nouvelle coccidie et la dédions au
Docteur Vétérinaire P. C. Morel.
- Espèce : Eimeria moreli n. sp.
- Hôte : Cricetomys gambianus Waterhouse.
- Localisation : intestin.
- Origine : Dakar (Sénégal), mars 1966.
(*) Séance du 23 mai 1966.
(1) P. L. DEKEYSER, Les mammifères de l’Afrique noire française, Initiations africaines
1. F. A. N., Dakar, 1955, 426 pages.
(2) N. D. LEVINE, Protozoan Parasites of Domestic Animals and of Man. Burgess Publi-
shing Company, Minnesota, U. S. A., 1961, 412 pages.
(:i) H. PRASAD, Ann. trop. Med. Parasif., 54, no 3, 1960, p. 321-330.
(Institut d’Élevage et de Médecine vétérinaire des Pays tropicaux
10, rue Pierre-Curie, Maisons-Alfort
et Laboratoire national de I’Élevage
et de Recherches vétérinaires du Sénégal.)