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RAPPUHT IX iiIISSIOIJ A i(ACUI
(REPUBLIQUt ISLANWt ÙE tMdITA~W)
ùU Id‘Acl 25 IJW~IBR~ Nd7,
Ambroise DIATTA
R E F . No lO/C. F . / F L E U V E
DECEMBRE 1987.

1
RAPPORT DE MISSION A KAEDI
(REPUBL I QUE ISLAMIQUE DE MAUR I TAN I E)
Du 18 Au 25 NOVEMBRE 1987
1. MOTIF DE LA MISSION
_
Rencontrer M. Gabriel BOUDET, Agro-pastoraliste à I'IEMVT/CIRAD
afin de visiter ses essais de restauration de parcours sahéliens menés dans la
région de Kaédi (R.I:M.) depuis 3 ans (1985-1987) dans le cadre d’une poursuite
( s i f’tnancement acquis) de tels travaux de recherche dans la région du Fleuve
Sénéga I .
I I . PERSONNES RENCONTREES
- M. Gabriel BOUDET, Agro-pastoraliste à I’IEMVT/CIRAD, responsable du progranwne ;
.- M. Adama DIOUWARA, Chef d’antenne du C.N.E.R.V. (Centre National d’Elevage et
de Recherches Vétérinaires) de Kaédi ;
- M. Mamadou WANE, Docteur vétérinaire au projet P.E.E.G. (Projet d’Encadrement
des Eleveurs du Gorgol) à Kaédi.
III. DEROULEMENT
Deux types d’essais ont été visités :
- les essais de restauration des pâturages dans les sites de Bokoul, Mamadou
Moussa, Guiraye et Makhana (voir plan de situation, page 2) ;
- les essais de cultures fourragères du projet P.E.E.G. dans les stations du
C.N.R.A.D.A. (Centre National de Recherches Agronomiques et de Développement
Agricole) à Si Ila et Belnabé (voir plan de situation, page 2).
111.1. Essais de restauration
Différentes interventions ont été réalisées suivant les sites (voir
dispositif théorique, page.3) :

. 2
P L A N D E S I T U A T I O N

3
DISPOSITIF THEORIQUE
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4
- mise en défens par une clôture en grillage ;
- alignement d’obstacles afin de I imiter l’érosion éol ienne et le ruissellement
des eaux pluviales ;
- implantation par semis ou pl antat ion de d iff,érentes espèces fourragères
herbacées et ligneuses afin de diversifier la flore naturelle qui se réinstal le
et l’enrichir surtout en légumineuses.
I II .l.l. Les essais sous clôture de gri I lage
A Bokoul (ce village n’apparaît pas sur le plan de s ituat ion), sur
glacis sablo-l imoneux dépourvu de végétation herbacée, une clôture de grillage
“ursus” a été mise en place depuis Juillet 1985 et bien entretenue depuis cette
date. Elle empêchait les grands animaux de pénétrer dans la parcelle vaste
d’environ 2 ha et constitue un obstacle au déplacement du sable qui s’est déposé
le long de cette clôture ; à certains endroits, I e gr i I lage ne dépasse I a butte
de sable que d’environ 20 cm, rendant désormais la parcelle accessible à tous
les groupes d’animaux.
Cette mise en défens a permis à l’Acacia ehrenbergiana d’être de
belle venue contrairement à celui des alentours, lequel est moins développe car
étant toujours la proie des différents herbivores.
A l’intérieur de la parcelle clôturée, sur les banquettes ameublies
les années précédentes à la pioche, la végétation naturelle herbacée avec
Boehravia repens, Indigofera senegalensis et Tribulus terrestris s’est réinstal-
I ée a lors que sur les part i es non trava i I Iées et toujours bal ayées par le vent,
le couvert herbacé est nul.
A Mamadou Moussa, en zone de battement de la crue du Gorgol, la clô-
ture de grillage n’a plus été réparée depuis Mars 1987 ; ainsi les animaux
pénetrent dans la parcelle sans difficulté.
Comne à Bokoul, les ligneux ont bien rejeté en 3 ans (effet de la mise
en défens) : Acacia nilotica, Bauhinia rufescens, ziziphus mauritiana, Ziziphus
sp i na-chr i st i . Parmi les ligneux plantés en Novembre 1985, seuls deux pieds de
Prosopis jul if lors subsistent ; l’un fait plus de 2 m de hauteur et le second
un peu moins de 2 m.
Le couvert herbacé s’est également reconstitué avec l’espèce vivace
m
Spermacoce vert ici I lata caractéri st ique de ce type de terrain et les annue I les
Lotus arabicus et Lupinus tassiculus. Parmi les herbacées introduites, seul un
pied de Macropti I ium lathyroides, bien brouté par ai I leurs, subsiste hors inon-
dation.

5
Sur le glacis sablonneux situé en amont de la parcelle, il ne reste
aucune trace du travail au tracteur effectué en 1986 ; le sable mobile a enseveli
toute trace de tracteur et le sol est toujours aussi dénudé qu’avant l’aménagement.
111.1.2. Les essais avec bois mort et blocs de latérite
A Makhana, 3 types d’interventions se sont succédées de haut en bas :
- au somnet du plateau, des alignements de blocs de latérite ont permis de ralen-
tir le ruissellement des eaux de pluie et de capter les colluvions ;
- dans les ravines (sur la, pente du plateau),
des barrages constitués de gros
blocs de latérite retenus par du grillage ont été édifiés à plusieurs niveaux ;
ainsi en amont de chaque barrage, des nappes de col I uv ions se sont déposées ;
- au bas du plateau, des alignements de bois mort ont été disposés les uns après
les autres et en amont de chaque alignement, 3 raies de sous-solage ont été
_’
réalisées et implantées en différentes espèces fourragères.
Au somet du plateau, la végétation naturelle herbacée est réapparue
le long des alignements de blocs de latérite contrairement aux espaces entre les
alignements qui demeurent toujours dénudés.
Dans les ravines, les nappes de collusions sont colonisées par une
végétation naturelle herbacée de Cenchrus biflorus (dominant) et de Panicum
-
I aetum.T
Le long des alignements de bois mort,
la végétation naturelle s’est
également regénérée avec une formation à Cenchrus biflorus, parsemée de Limeum
-
pterocarpum et de quelques ligneux : Doscia senegalensis, Calotropis procera,
Maerua angolensis.
Entre les alignements de bois mort, sur les bordures de
ravines très amorties parmi les alignements successifs, la végétation naturelle
commence à se réinstaller ; par contre entre les alignements, exception faite
des buttes de sable stabilisées et coloniséespar une végétation naturelle à
prédominance de Cenchrus biflorus, le sol est toujours dénudé.
-
-
Sur les raie? 2 sous-solage de fin Avril 87, on remarque la présence
r-u,
de que I ques pi eds de
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Cenc~ rus. Parmi les implantations d’espèces fourragères
effectuées fin Juillet et fin Août 87 après de fortes pluies, seules les dernières
ont réussi ; on a ainsi pu observé des pieds de Macroptilium lathyroides, Macrop-
tilium atropurpureum, Cajanus cajan, Stylosanthes hamata, Cenchrus ciliaris dont
certaines espèces étaient bien vertes et en floraison-fructification. Les ligneux
mis en place n’ont pas été retrouvés et semblent donc avoir disparu.

6
111.1.3. Les essais sur glacis sablo-limoneux
Situé au Nord-Ouest de Makhana, ce glacis sablo-limoneux d’environ
-
5 ha, a été aménagé suivant un complexe diguette-sous-solage (8 rangées au
total séparées les unes des autres d’environ 45 m). Ce glacis est colonisé par
un peuplement de Boscia senegalensis et des ensablements stabilisés à Cenchrus
b i f l o r u s e t Schoenefeldia gracilis.
,
De nombreuses espèces fourragères mises en place durant l’hivernage 87
ont été retrouvées ; il faut cependant signaler que toutes les implantations
d’herbacées et de ligneux effectu?es en 87 sur les buttes de sable stabilisées
n’ont pas subsisté.
111.1.4. Les essais sur glacis limoneux
A Gu iraye sur terrain “Fondé”, I ’ aménagement a consisté à I’édifica-
tion de banquettes disposées en quinconce. Chaque banquette large de 4,50 m et
longue de 30 m, se compose d’aval en amont d’un billon, d’un sillon et des raies
de sous-solage. Les banquettes sont séparées les unes des autres d’environ 20 m.
A la suite de ces interventions mécaniques,
la végétation naturelle
herbacée est réapparue sur les raies de sous-solage et les sillons alors que les
espaces non travaillés
entre les banquettes demeurent aussi dénudés qu’avant
les interventions. Eragrostis pilosa, Panicum laetum, Panicum subalbidum, Melochia
corchorifol ia sont les espèces colonisatrices et cela à partir de 1986.
Exception faite des ligneux qui ont été arrachés dans la nuit qui a
suivi leur implantation de 1987 (1 es agriculteurs de décrue dévastent systémati-
quement tout ligneux voisin de leurs champs afin de limiter au maximum les possi-
bilités de modificationades
oiseaux granivores),
les espèces herbacées mises en
place en 86 et 87 étaient bien visibles et certaines bien vertes encore lors de
cette mission ; certaines implantations de 1986 ont ainsi pu résisté à la longue
saison sèche chaude de 87. On a pu ainsi observé des pieds de Macroptilium lathy-
roides, Macroptilium atropurpureum, Stylosanthes hamata, Clitoria ternatea,
Cajanus cajan,
Desmanthus virgatus,
- .
Centrosema pubescens, Cenchrus ciliaris, An-
-
dropogon gayanus.
La plupart des Iéguninctscsgtaient
au stade floraison-fructifi-
cation.
Le Stylosanthes hamata de 1986 ay& survécu à la longue saison sèche de
1987 a très. bien réagi au broutement survenu durant la même pcriode : port rampant
avec de très nombreuses ramifications.
r

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S u r Ies billons,
les mises en place par semis ou plantation ne
réussissent pas ; aucune plante mise en place en 1986 n’a été retrouvée alors
que parmi celles de 1987, la plupart étaient déjà desséchées ou en phase de
désséchement t r è s, avancé lors de la mission.
111.2. Essais de cultures fourragères
Ces essais sont menés dans le cadre du projet P.E.E.G. ; en l’absence
de M. Jean Luc FRANÇOIS, Chef du projet, M. Mamadou WANE, Docteur vétérinaire
au projet P.E.E.G. nous a fait visiter 3 zones :
- la collection au C.N.E.R.V. de Kaédi ;
- la station de recherche du C.N.R.A.D.A. à Si Ila ;
- la station de recherche du C.N.R.A.D.A. à Belnabé.
111.2.1. La collection
Elle réunit différentes espèces : Leucaena leucocephala, Macroptilium
atropurpureum, Macroptilium lathyroides, Stylosanthes hamata, Stylosanthes gracilis,
Cajanus cajan, Luzerne, Panicum maximum Cl, Cenchrus ciliaris. D’un comportement
v&$tatif dans I’ensernble satisfaisant (terrain sableux irrigué au raccord), toutes
ces espèces sont fauchées régulièrement pour I’affouragement en vert de 3 l%Iiers.
111.2.2. Silla
A Si I I a, sur terrain “Fondé”, nous avons visité les multiplications
de sorghos en cours, des parcelles nws de niébé 58-74 et de sorgho, espèces qui
venaient d’être fauchées pour la fabrication de foin, quelques lignes de Cajanus
cajan et une vieille parceile de Cajanus cajan où l’on étudie la faculté de
résistance de cette légumineuse à la sécheresse. Le comportement végétatif semble
satisfaisant et même dans la vieille parcelle qui ne reçoit plus de l’eau, cette
légumineuse reste encore verte avec un début de flétrissement ça et là.
*
Dans cette station, on pratique généralement l’irrigation à la raie
et les mises en place sont effectuées sur les bords des billons.
111.2.3. Helnabé
A Belnabé, sur terrain “Hollaldé”, différentcAs espèces fourragères
ont été implant4es en nombre variable de lignes ou ds parcelles. Comme à Si Ila,

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l ’ i r r i g a t i o n e s t f a i t e à la raie et les implantations sur les bords des billons.
De,nor&reuses espèces y s,:nt observées : Pennisetum purpureum, Brachiaria mutica,
Panicum maximum Cl,, Cajanus cajan, Clitoria ternatea, Stylosanthes hamata, Macrop-
tilium atropurpureum, Desmanthus virgatus.
D’une manière générale,
les légumineuses donnent satisfaction sur le
plan du comportement végétatif et particulièrement le Clitoris ternatea. Les
graminées par contre n’ont pas convaincu notamment le Panicum maximum Cl et sem-
blent donc le plus souffrir d’une conduite de l ‘irrigation qui du reste est à
revoir.
A Belnabé,
le Macroptilium lathyroides pousse naturellement en
bordure des canaux d’irrigation et de drainage (comme à la station ISRA/Fanaye)
en associat ion avec un Paspalum ; Sablon M. Mamadou WANE et cela se vérifie faci-
iement sur le terrain, ce mélange de fourrages est fauché régulierement par les
agents du C .N.R.A.D.A. travaillant dans cette station pour I’affouragement de
leurs animaux de case.
IV. MATERIEL VEGETAL FOURRAGER RAMENE DE KAEDI
Pour les espèces qui suivent, de pet i tes quant ités de semences ont
7té ramenées : Macroptilium lathyroides, Clitoria ternatea, Indigofera senegalen-
s+ Acacia albida, Acacia senegal, Desmanthus virgatus, Pterocarpus lucens,
if+t
\\
Cenchrus ci I iar i s. De même des souches de F&&&@.L4’ jc.“* “4r’tJ
-ta-,hum+d+co
a ont été ramenées
et repiquées à Saint-Louis (jardin) dès le 25/11/87. A présent, le % de reprise
avoisine 100.
V . CONCLUS I ON
Les différents essais de restauration de parcours montrent qu’il est
possible, grâce à des aménagements appropriés, de récupérer des terrains perdus
(pas de végétation herbacée) à des fi ns pastorales ; en effet, après I es travaux
l imitant I’érosi.on éol ienne et d’ameubl issement du sol pour une mei Ileure infil-
t rat ion des eaux de ru i sse I I ement,
I a végétat ion naturel I e herbacée notamment
se réinstal le d’el le-même ; il suffit alors d’y introduire certaines espèces four-
ragères afin de diversifier la flore et l’enrichir surout en légumineuses.


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Ce trava i I de restaurat ion nécessite b ien entendu des moyens plus
ou moins importants car pour des aménagements programmésd’environnement de
sites de sédentarisation,
i I faut prévoir un tracteur de 100 CV, une charrue
lourde de 700 kg, une charrue pivotante à deux disques, une sous-soleuse à 3
dents, un appare i I de sursemi s pour les implantations rapides en sol humide
(G.BOUDET, 1987).
Les résu Itats de tel s travaux de recherche peuvent être appl iqués
en mi I ieu réel ; il faut cependant résoudre les problèmes d’organisation et
d’utilisation de l’espace rural. II faut que tous les exploitants de la zone
cons i dérée, acceptent de la mettre en défens et interdisent à quiconque d’y
introduire ses animaux pendant l’hivernage et quelques bons mois de saison
sèche. L’exploitation de tels pâturages surtout les premières années ne devant
se faire qu’en période de soudure, quand la saison sèche est bien avancée et
que tous les autres pâturages sont épuisés. Dès le retour des pluies, on remet
à nouveau ces pâturages au repos.
Pour une zone déterminée,
la mise en défens doit être comprise,
acceptée et respectée par tous les exploitants de la dite zone. D’éventuels
exploitants lointains n’ayant aucun droit d’exploitation, doivent être infor-
més de leur interdict ion formel le d’accéder à la zone. Des sanctions punitives
sont à prévoir pour chaque réca Ic it rant .

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B I B L I O G R A P H I E -
BOUDET 62.) -
Recherches pluridisciplinaires sur les pâturages, leur
conservation et l’élevage en République de Mauritanie.
Rapport du Se trimestre (Mars 1987 à Août 1987). IEMVT/CIRAD
(Mai son-Alfort - FRANCE) - C.N.E.R.V. (MAURITANIE) Octobre 1987.