V. DOYON Stagiaire au programme PPR en ...
V. DOYON
Stagiaire au programme PPR en Novembre-.Oécembre 1989
Programme Pathologie et Productivité des
REF.nO 1 9 JP.INF
Petits Ruminants en Milieu Traditionnel
- _ 7
(LNEW-ISRA / IEWT-CIRAD)
mars 1990

REMERCIEMENTS
Avant de commencer
la présentation de ce
rapport, je
voudrais remercier:
Etienne Landais, chercheur au département Systèmes Agraires
et Développement de L'INRA, pour son encadrement scientififique et
sa disponibilité pendant toute ia durée de mon stage, Christophe
Perrot et toute l'équipe du SAD (Versailles);
Le Docteur Arona Gueye, directeur du Laboratoire National
d'Etudes et de Recherche Vétérinaire de 1'ISRA qui a bien voulu
m'accueillir pour mon stage,
Le
Docteur
Olivier
Faugère,
coordonnateur du progamme
"Pathologie et Productivité des Petits Ruminants", qui m'a encadré
durant mon séjour au Sénégal, ainsi que.Madame'BrigitW Faugère et
Charles-Henri Moulin et toute l'équipe du programme P.P.R., en
particulier Messieurs Barro et Bassène pour leur accueil sur le
terrain et leur rôle d'interpréte, ainsi que tous les éleveurs de
la région de Kaymor.
Je remercie par ailleurs Messieurs Lhoste, Milleville et
Jouve.

SOMMAIRE DETAILLE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE
ETUDE DES PRATIQUES DES AGRICULTEURS:
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE 1: L'OBJECTIF DE MENER UNE RECHERCHE FINALISEE PAR LE
DEVELOPPEMENT ET LE CHOIX D'UNE APPROCHE SYSTEMIQUE CONDUISENT A
S'INTERESSER AUX PRATIQUES DES AGRICULTEURS.
CHAPITRE II: ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
1 Pratique et technique ...................... ..-........4
11 Pays industrialisés et
pays en voie de développement ... ...4
12 Agriculture et élevage .......................... ...4
2 Caractérisation des pratiques ...................... ...5
21 La modalité .....................................
...5
22 L'efficacité ....................................
...7
23 L'opportunité ....................................
..a
3 Les pratiques dans le temps et l'espace ............. ..a
31 Les pratiques dans le temps ...................... ..a
32 Les pratiques dans l'espace.......................1 0
4 Combinaison des pratiques............................1
1
41 Combinaison des pratiques au niveau d'une
unité de production...............................1 1
42 Combinaison des pratiques au niveau du système
agraire ...........................................
11
DEUXIEME PARTIE
ETUDE DES PRATIQUES DE CONDUITE ET DE GESTION DES PETITS RUMINANTS
DANS LES SYSTEMES D'ELEVAGE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE KAYMOR
INTRODUCTION............,...........,...,......,..,...........13
CHAPITRE 1: CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE
1 Le cadre d'étude........"............................1
4
11 Le module démographique...........................1 5
12 Les modules complémentaires.......................1
6

2 Les objectifs et la méthodologie notre étude.........1 7
21 Les objectifs de notre étude......................1 7
22 La méthodologie...................................1
7
CHQITRE II: SYSTEMES DE PRODUCTION ET ELEVAGE DES PETITS
RUMINANTS
1 Les déterminants des systèmes d'élevage.............,23
11 Contraintes et potentialités d'un milieu soudano
-sahélien..........................,..............23
12 Le milieu humain et les systèmes de production....25
2 Les systèmes d'élevage des petits ruminants..........3 0
21 Le peuplement animal..............................3 0
22 Les pratiques de conduite des petits ruminants....3 2
23 conclusion..............~...........".............3
8
CHAPITRE III: LA GESTION DES PETITS RUMINANTS
1 Les effectifs..........................".............3
9
11 Les fluctuations d'effectifs........................3 9
12 Les structures démogaphiques........................4
0
2 Les stratégies d'exploitation........................4 1
21 Les abattages.....................................4 1
22 Les ventes........................................4 3
23 Les taux d'exploitation...........................4 8
3 L'i~igration........................................4
9
4 Le confiage..........................................5
0
41 L'évolution du nombre de confiage.................5 0
42 Les règles de confiage............................5
1
43 Conclusion: importance du confiage................5 3
5 conclusion...........................................54
CONCLUSION GENEELALE

INTRODUCTION GENERALE
Depuis
une dizaine d'années,
l'étude des pratiques des
agriculteurs
est devenue un élément essentiel dans l'approche
systémique de l'agriculture: les agriculteurs occupent la place
centrale des études menées sur le terrain. On s'attache à
comprendre
leurs objectifs,
leurs projets et leurs actions en
fonction
des
potentialités et
des
contraintes de
leur
environnement socio-économique.
L'objet de ce mémoire est de contribuer à cette étude des
pratiques des agriculteurs.
Dans une première partie, nous faisons le point à partir
d'éléments bibliographiques sur la place des pratiques dans le
cadre général de l'approche systémique. Puis nous présentons les
points de repère d'une méthodologie pour étudier les pratiques des
agriculteurs.
La deuxième partie présente une application de terrain. Elle
s'est déroulée au Sénégal au sein d'un programme de recherche
"Pathologie et
Productivité
des
petits
ruminants en
milieu
traditionnel" (Programme P.P.R.), mené conjointement par le LNERV
(Laboratoire d'Etudes et de Recherches Vétérinaires) de 1'IsRA
(Institut Sénégalais de la Recherche Agricole) et FIEMVT-CIRAD.
Pendant ce stage de terrain, nous avons étudié la place des
systèmes d'élevage des petits
ruminants dans les systèmes de
production
et les pratiques d'élevage mises en oeuvre par les
éleveurs de la communauté rurale de Raymor.

PREMIERE PARTIE
L'ETUDE DES PRATIQUES DES AGRICULTEURS:
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

1
CHAPITRE 1
L'OBJECTIF DE MENER UNE RECHERCHE FINALISEE PAR LE DEVELOPPEMENT
ET LE CHOIX D'UNE APPROCHE SYSTEMIQUE CONDUISENT A S'INTERESSER
AUX PRATIQUES DES AGRICULTEURS.
Jusqu'à ces
dernières décennies,
les études aussi bien
relatives à l'agriculture qu'à l'élevage étaient menées de façon
sectorielle,
que ce soit dans le cadre de la recherche (études
fractionnées) ou du développement (actions non concertées). Ces
approches et actions sectorielles se sont souvent soldées par des
échecs en matière de développement,
car elles ne prennent pas
compte de la complexité des phénomènes rencontrés.
L‘analyse systémique se veut une réponse à la nécessité de
considérer le milieu rural dans sa globalité et sa complexité. La
spécificité de ce type d'étude soulève un difficile problème de
méthodologie; comment approcher cette complexité?
Quelques exemples.
De nombreux travaux sur la traction animale ont abordé cette
technologie
dans une optique agronomique et économique liée à
l'outil.
La part occupée par l'animal proprement dit est souvent
très modeste (Lhoste,1989).
Différents types de travail du sol ont été étudié: labour
avec/sans enfouissement, avec/sans fumure... Le labour s'avère un
préalable indispensable à la création de véritables sols agricoles
profil
cultural
convenable
(Tourte,î971). D e
nombreux
PZotocoles ont été mis en place.
Tous les résultats obtenus ne
prennent
pas en
compte
l'animal.
Source
d'énergie
dans
l'agriculture,
il joue un rôle important dans les systèmes de
production
des régions chaudes, même s'il induit parfois de
nouvelles
contraintes, il
est
aussi
source de
nouvelles
possibilités.
Quelques
aspects
spécifiques de
l'animal
qu'il
est
nécessaire de considérer (Lhoste,1989):
- diversité et disponibilité des espèces susceptibles
d'être utilisées pour la traction;
- possibilité d'acquisition;
- possibilité d'alimentation des animaux;
- connaissance de l'élevage par les agriculteurs;
- conditions du marché du bétail, notament pour
les animaux de réforme, débouché et flux
commerciaux.
Cet exemple traduit la nécessité d'approcher le milieu rural
de façon globale;
prise en compte d'autres éléments que le
changement technique. L'étude des processus de production permet
de percevoir les contraintes
et les conditions de production,
ainsi
que les conséquences d'un changement technique sur la
production agricole.

Les problèmes pathologiques ont dans les régions tropicales
une grande importance du fait des conditions et des contraintes de
ce
milieu.
Ainsi
les premières
interventions
réalisées
sur
l'élevage ont
été faites dans le domaine sanitaire par les
vétérinaires qui se sont attachés à diagnostiquer les maladies et
à trouver des moyens de lutte.
L'efficacité de ces actions sanitaires s'est traduite par
une augmentation globale du cheptel et notament des
bovins. Le
contre-coup de cet accroissement de la charge des ruminants est
une certaine dégradation des parcours,
et des risques accrus de
malnutrition en cas d'années défavorables comme ce fut le cas dans
le Sahel lors des sécheresses de 1972 et 1984 de lourdes pertes
ont été enregistrées (Lhoste, 1986).
Si les mesures sanitaires ne sont aucunement à remettre en
cause,
on peut
cependant
émettre
1 'hypothèse
qu'accompagner
d'actions sur le milieu (paturage, eau . ..). d'un changement des
modes de gestion des ressources et
de nouvelles politiques
d'exploitation
des
animaux,
l'amélioration
des
conditions
d'élevage aurait été encore accrus.
En terme de développement' ces actions sectorielles menées
sans lien les unes avec les autres mais non sans influence les
unes sur les autres ont des effets imprévus, qui ne, mmt souvent
pas envisagés par les études sectorielles.
Ces
exemples
montrent la
nécessité
d'intégrer
les
différentes disciplines pour approcher le milieu rural dans sa
globalité et sa diversité. Chaque chercheur et technicien doit
travailler avec ses méthodes et ses connaissances propres tout en
ayant le soucis d'une confrontation avec les savoirs des autres
disciplines. Il faut qu'il y ait un va-et-vient permanent entre
l'approche fractionnée par discipline et l'approche systémique
globale pour permettre d'analyser le système.
Le diagnostic du milieu rural est une étape fondamentale
pour toute action de développement; car il conduit à proposer des
axes d'intervention adaptés au milieu rural et aux objectifs des
paysans. La
démarche de
diagnostic,
s'inscrivant
dans
une
perspective de
développement est
fondée
sur
l'analyse
des
processus de production: tout processus de production est finalisé
par les objectifs d'un individu ou d'une sociète.
Ces objectifs sont difficiles à appréhender, et pourtant
leur connaissance
est indispensable si l'on veut proposer des
changements adaptés. L'étude des pratiques paysannes, comme nous
allons le voir, est une réponse à cette nécessité de saisir les
objectifs des paysans.
Les pratiques constituent donc une entrée privilégiée pour
étudier les objectifs d'un individu. Elles permettent l'analyse et
la compréhension des processus de production.

Qu'entend-on par pratiques des agriculteurs?
Nous reprendons la définition de J.H. Teissier (1978): les
pratiques sont les "façons dont un opérateur met en oeuvre une
opération technique. Alors
que
les
techniques peuvent
être
décrites indépendament de l'agriculteur ou de l'éleveur qui les
met en oeuvre,
il n'en est pas de même des pratiques, si l'on
désigne ainsi
les activités élémentaires, ou les manières de
faire, réalisées dans une perspective de production".
P. Milleville (1985) donne une définition voisine: 'ensemble
des actions agricoles mises en oeuvre dans
l'utilisation du
milieu". La notion de pratique fait référence à l'acteur et aux
processus de décision qui dirige sa réalisation.
L'étude des pratiques répond au soucis de considérer les
agriculteurs comme les acteurs du développement. Ce soucis conduit
à reconnaître la complexité des phénomènes à prendre en compte.
En quoi l'étude des pratiques s'inscrit-elle dans
cette démarche?
Pour répondre à cette question, nous reprendrons l'opinion
exprimée par J.P. Deffontaines (1989, non publié):
"_
le choix des pratiques comme objet de
recherche est une "décision de compléxité". En effet l'analyse des
pratiques suppose la prise en compte de systèmes complexes dans
lesquels les phénomènes biotechniques et écologiques interagissent
avec les phénomènes sociaux et économiques;
- le choix des pratiques comme objet de
recherche
est
donc
aussi
une
décision de
recherche
interdisciplinaire
associant
des
disciplines
des
sciences
biologiques et des sciences de l'homme;
- le choix des pratiques comme objet de
recherche est enfin une décision de mener des recherches "de
terrain ", c'est-à-dire des travaux qui considèrent les situations
concrètes et singulières dans lesquels opèrent les agriculteurs.
Cette prise en compte de
situations singulières localisées
implique la mise en place de procedures
adaptées de généralisation
(analyse comparée, réseau, modélisation, cartographie...).'
L'approche systémique de l'agriculture place l'agriculteur
au
centre
de son dispositif.
S'intéresser aux pratiques des
paysans,
c'est répondre à cette préoccupation
de la place de
l'homme dans son exploitation vue comme un, "système complexe
piloté" (Osty, 1978), ou la place d'une socleté dans un systeme
agraire: les pratiques ne peuvent être abordées sans les acteurs,
sans tenir compte des conditions socio-économiques dans lesquelles
les acteurs se placent.

4
CHAPITRE II
ELEMENTS BIBLIOGFlAPHIQUES
1 PRATIQUE ET TECHNIQUE
La pratique est de l'ordre de l'action,
tandis que la
technique est de
l'ordre de la
connaissance
(Deffontaines,
Petit,1985).
11
Pays
industrialisés et
pays en
voie de
développement
Dans les pays industrialisés, l'agriculture est dépendante
de la technique :
le matériel végétal, le matériel animal, les
machines agricoles sont eux-mêmes des produits de la technique.
Les systèmes de production ont été largement modifiés par les
messages techniques diffusés dans le milieu agricole. Dans ces
situations, il est facile et efficace de caractériser les systèmes
de production par des systènnes de technlpues.
Cependant la technicité ne supprime pas la ,référence de
l'exploitant, acteur et
décideur du
système.
Ainsi
deux
exploitants effectuant les mêmes opérations techniques peuvent ne
pas obtenir les mêmes résultats. Derrière la technique, il y a le
savoir-faire, le
"tour de
main",
l'organisation du temps de
travail, l'organisation des opérations entre elles... La maîtrise
des systèmes de production est toujours de l'ordre de la pratique
individuelle.
Dans les pays en voie de développement,
l'agriculture
correspond encore à des systèmes traditionnels sur lesquels les
messages
techniques d'origine
extérieur
ont eu
encore
Peu
d'influente.
Ainsi pour analyser ces systèmes, il est nécessaire
d'observer les pratiques que les individus mettent en oeuvre.
12 Agriculture et élevage
Les interventions d'un agriculteur sur une parcelle sont des
opérations limitées en nombre,
strictement ordonnées,
définies
dans le
temps et
l'espace
(préparation du
sol,
semis,
sarclage... ). Elles sont finalisees;
leur objectif est d'essayer
d'obtenir un meilleur rendement: schéma d'élaboration du rendement
(Sébillotte, 1978).
En
élevage,
les
interventions
sont
permanentes et
nombreuses. Il est plus difficile d'établir une relation entre
l'ensemble des opérations mises en oeuvre par l'éleveur et les
différentes performances recherchées: performances de production
(lait, viande), de reproduction et sanitaires.

GRAPHIQUE 1
Etude de l’opportunité
1
Recherche sur les déterminantsdes pratiques
de décision
1
w
Pourquoi l’agriculteur fait-il cela ?
Dans quelle mesure parvient-il à atteindre
I
\\
ses objectifs ?
Etude des modalités
Description “externe” des pratiques
Que fait l’agriculteur ?
Comment le fait-il ?
Etude de l’efficacité
Analyse des effets et conséquences
des pratiques
Quels sont les résultats obtenus par
l’agriculteur ?
Trois volets de recherche complémentaires
pour caractériser les pratiques des agriculteurs

5
Le concept d'itinéraire technique est donc difficilement
transposable à l'élevage.
2 CARACTERISATION DES PRATIQUES
Comment étudier les pratiques ? Comment les aborder? Avant de
répondre à ces questions, il est nécessaire dans un premier temps
de définir concrètement ce que recouvre le terme de pratiques.
Nous venons de voir que ce sont des "manières de faire".
Cependant une action ne peut être qualifiée de pratiques que
s'il y a activité volontaire, vouloir faire du décideur-acteur :
ceci conduit à une régularité,
à une répétabilité des pratiques
dans le temps et l'espace. Ainsi sur un pas de temps limité, la
permanence des
structures
de l'exploitation,
des
référentiels
techniques de l'agriculteur et des contraintes d'origine externe
entraînent la stabilité temporaire des règles
de décisions de
l'acteur considéré. La pratique est à la fois spécifique d'une
situation donnée et régulière.
Un autre type de problème concerne ce qae l'on pourrait
appeler la
"dimension"
des
pratiques.
Parmi
l'ensemble
des
activités
d'un
agriculteur, on
peut
distinguer
des
actes
élémentaires (netoyage-massage du pis avant la traite, réglage de
la charrue) ou définir des activités plus globale (la traite, le
labour). A quel niveau peut-on parler de pratiques? Les uns
utilisent le terme pour l'opération la plus élémentaire, d'autres
pour des
activités
plus globales,
cependant la plupart ne se
limitent pas à un niveau particulier : nous pouvons donc envisager
les pratiques comme un concept à "dimension variable". (Landais,
1988).
Pour
aborder l'étude des pratiques, nous proposons de
distinguer trois
volets complémentaires,
centrés
respectivement
sur la modalité,
l'efficacité
et l'opportunité des pratiques
(Landais, 1987). Ceci revient, pour l'observation des pratiques
des
agriculteurs, à se
poser
respectivement
trois questions
(graphique 1):
- Que fait-il, et comment fait-il?
- Quels sont les résultats de son action?
- Pourquoi fait-il cela?
21 La modalité
L'étude de la modalité correspond à la description externe
des pratiques, elle s'attache à la manière de faire, aux gestes
effectués par l'agriculteur.
Cette
étude
devra
parfois être accompagnée de données
quantitatives, par exemple sa durée (durée de la traite) ou bien
d'autres caractéristiques (espacement des billons, profondeur du
semis, etc).

6
L'étude de la modalité doit s'étendre ensuite à un espace
donné pour une pratique déterminée afin de saisir sa diversité
spatiale.
Ainsi la traite est une pratique qui a plusieurs modalités :
- Dans le nord de la Côte d'ivoire, la traite est effectuée
par les bouviers Peulh, assistés éventuellement de membres de leur
famille ou de leur(s) aide(s). Lorsque les animaux rentrent du
pâturage le soir, la plupart des veaux au pis sont isolés du parc
des adultes durant toute la nuit. Au matin, le bouvier libère les
veaux un à un.
Le veau court alors vers sa mère et se met
immédiatement à têter. Le bouvier le rejoint, entrave la mère, et
écarte le veau, qui a déclenché la descente de lait.
Il pratique alors la traite,
accroupi,
en recueillant le
lait dans une callebasse qu'il tient entre les cuisses. La traite
est complète, le veau est parfois remis au pis pour parfaire la
descente de lait. Au total, le veau tête environ une minute, deux
au maximum. Lorsque toutes les mères des veaux qui avaient été
séparés du troupeau sont traites, le bouvier quitte le parc. A son
retour,
vers 10 ou 11 heures,
il fait sortir le troupeau en
laissant au parc les veaux jugés trop jeunes pour aller au
pâturage
(veaux de moins d'un mois et demi en moyenne). On
comprend
ainsi
que
la part prélevée par le
bouvier
soit
proportionnellement
plus
important en
début de
lactation
(Landais,l983).
- Dans les Andes Centrales au Pérou, la traite est effectuée
par l'éleveur. Durant la nuit les veaux sont enfermés dans un
coral ou isolés des mères et attachés par la patte antérieure. Les
vaches pâturent librement, elles se rapprochent de leur petit au
matin.
Le veau une fois libéré se précipite vers la mère et
commence à têter, déclenchant ainsi la descente de lait. Il est
ensuite écarté et attaché à une patte antérieure de la vache. Le
trayeur prélève le lait de deux quartiers du pis puis libère le
veau qui peut alors poursuivre librement son allaitement. Au soir,
la vache et son petit sont de nouveau séparés.
Les pratiques de traite des éleveurs présentent souvent de
légères modifications par rapport
à la description ci-dessus.
Certains
trayeurs
n'attachent pas
le veau et
le repoussent
constamment pendant la traite,
ou le laissent têter et tirent
simultanément, ce qui permet d'écarter le veau lorsqu'il a assez
bu, selon l'estimation de l'éleveur, pour égoutter complètement le
pis.
D'autre part si la vache est bonne laitière, il est fréquent
de traire trois trayons ou deux plus un à moitié et de laisser le
reste au veau; au contraire, on ne tire qu'un trayon si elle est
piètre
laitière. En
début de
lactation,
certains
éleveurs
égouttent
systématiquement
après le
veau
pour
éviter
les
engorgements.
La période
de traite dépend de plusieurs facteurs. Le
principal étant l'âge en deçà duquel le veau nécessite une
protection
de l'éleveur. La
traite
démarre
généralement le
troisième jour après la parturition.
Pendant les 15 premiers
jours,
la traite est faite régulièrement une fois par jour, puis
la fréquence diminue généralement. La durée de la traite est en
général de 10 mois mais peut n'être que de 4-5 mois (Brunschwig,
1988).

7
L'étude
des
modalités
soulève le
problème de la
représentation:
elle nécessite l'utilisation de longs discours
pour être décrite,
auxquels
il faut parfois ajouter d'autres
supports tels que des photos, des schémas ou des croquis. Ce sont
les films qui permettent de mieux
aborder les modalités des
-ratiques,
comme l'illustrent par exemple ces deux films: "Les
pratiques
agricoles à
Salmé" et
"Approche du
milieu
rural
africain".
12 L'efficacité
L'étude de l'efficacité revient à examiner les résultats de
l'action de l'exploitant, c'est-à-dire ces
effets et conséquences
sur l'ensemble du système.
- Les effets d'une pratique se mesurent sur les objets
directement et matériellement concernés par la pratique étudiée.
La culture en billon selon les courbes de niveau en pays
Bamiléké a des effets directement mesurables. En 1971, S. VALET
(in Ducret et al, 1986) a comparé le billonage traditionnel à un
travail du sol mécanisé:
labour à plat suivi d'un billonage
donnant un façonnage identique. "les billons ainsi construit à la
"houe" présentent un certain nombre de caractéristiques favorables
: par rapport à un labour mécanique suivi ou non d'un billonage,
o n
note un
meilleur ameublement du sol sur une profondeur
supérieure à 50 centimètres sur différents types de sols. La
résistance à la pénétration
est bien moins élevée en billons
traditionnels et sur une plus grande profondeur quelque-soit le
type de sol. La porosité est plus élevée..., le tassement est
moindre...".
- Les conséquences d'une pratique s'observent au contraire
sur les éléments du système non directement concernés par la
pratique en question.
Le passage de la culture manuelle à la culture attelée a
entrainé
une
augmentation
des
surfaces
cultivées,
une
déforestation
accrue,
une accélération du processus d'évolution
de la matière organique et une fragilisation des sols : cela se
traduit par
un problème d'érosion de plus en plus sérieux.
L'introduction de la culture attelée a conduit une modification de
l'assolement (favorisant certaines cultures telles que l'arachide
totalement mécanisable) et une évolution du système fourrager du
fait de la présence des bovins de trait dans les animaux "intégrés
à
l'exploitation". En
effet
ces
derniers
sont de
grands
consommateurs de
résidus de
récolte. La
dimension de
l'exploitation et son système de culture déterminent la quantité
d e
résidus de
récolte
disponible. Le
niveau
d'autonomie
alimentaire relative est un facteur essentiel de la stratégie de
conduite de l'alimentation des animaux (Lhoste, 1986).

8
Ainsi les conséquences des pratiques mises en oeuvre par un
exploitant ne peuvent être évaluées qu'à partir de l'analyse du
fonctionnement du système considéré. L'absence d'une telle analyse
est à
l'origine
d'une
méconnaissance
des
conséquences
des
pratiques mises en oeuvre, qui constitue une limite à l'adoption
de nouvelles recommandations par les agriculteurs.
23 L'opportunité
L'emploi de cette pratique répond-elle aux besoins, et à
l'attente de l'exploitant ? L'étude porte sur les déterminants des
pratiques
mises en
oeuvre
Par
rapport
aux
objectifs,
aux
contraintes et aux moyens disponibles de l'exploitant.
On essayera de comprendre les projets de l'exploitant par
ses pratiques et de saisir la portée d'une pratique mise en oeuvre
dans l'ensemble du système considéré. Telle pratique est peut-être
moins valorisante, mais elle permet un gain de temps à une période
de pointe de travail.
Au Népal, dans les hautes collines, le semis du maïs suit
une pratique qui parait contraire a ce que l'on peut attendre. En
effet les semis commencent au sud à basse altitnde mrs la fin de
février pour n'atteindre le nord et les altitudes élevées que vers
la mi-mars.
Un observateur extérieur ne connaissant pas les
objectifs des exploitants ni les
contraintes du système de
production proposerait un itinéraire inverse pour compenser les
effets de l'altitude qui allonge la durée de végétation du maïs,
et diminue les rendements.
La réponse des agriculteurs est la
présence d'un goulot d'étranglement de l'alimentation au mois de
juin : or seul un maïs semé tôt au sud et à basse altitude
arrivera à maturité fin juin et pourra être consommé (de Moustier,
1986).
3 LES PRATIQUES DANS LE TEMF'S ET L'ESPACE
31 Les pratiques dans le temps
311 Evolution historique
Chaque pratique mise en oeuvre a une histoire. Son origine
peut correspondre à différents processus de décision.
- Elle peut venir de la reproduction d'une
pratique déjà existante ailleurs, venant d'une autre région, d'une
autre ethnie...
Dans le nord du Sénégal (région de Louga), on rencontre deux
ethnies majoritaires
les Wolofs et les Peuls,
qui présentent
chacun des systèmes de production et des systèmes d'élevage
différents.
Les
Wolofs
sont
avant
tout des agriculteurs,
ils
ont
cependant traditionnellement quelques animaux qu'ils confient aux
Peuls. Depuis la sécheresse (1974),
beaucoup de wolofs ont mis en
place un élevage spéculatif d'ovins qu'ils embouchent.
Ce type

9
d'élevage intensif est appelé "élevage de case". Les liquidités
qu'ils
obtiennent
compense
le manque
d'argent provenant de
l'arachide (chute des rendements).
les Peuls par contre sont traditionnellement des éleveurs.
Ils possèdent
tous d'importants troupeaux de bovins,
ovins et
caprins. Le lait est une spéculation essentielle. Depuis quelques
années,
certaines
concessions
commencent à
s'intéresser à
l'élevage de case pratiqué par les Wolofs: cette pratique valorise
mieux les ovins à la vente. Cette nouvelle pratique mise en oeuvre
par les Peuls constitue un pas vers l'intensification, en rupture
avec la tradition de l'élevage pastoral extensif (Faugère et al,
1990).
- Elle peut être due à une invention.
L'évolution de l'instrument de labour traduit l'adaptation
de l'homme (et de la socièté) à de nouvelles conditions bio-
technologiques et socio-économiques.
En Afrique,
la reproduction de la fertilité du sol ne
nécessite pas toujours des labours profonds. En zone guinéenne et
soudano-guinéenne,
il n'est pas
toujours
utile de défoncer le
terrain;
la houe à manche court,
associée à
une
agriculture
itinérante à jachère buissonante ou arbustives suffit à assurer
les conditions de reproduction de l'humus (Bernardet, 1982).
"le fait que les systèmes primitifs actuels de culture
n'aient pas encore dépassé le stade de la houe est peut-être
correlatif de l'absence d'animaux de trait. On peut voir en effet,
dans d'autre région du monde, comment l'homme a transformé la houe
en un
instrument qu'on
traîne d'abord sur le sol avant de
l'atteler à des animaux pour en faire ensuite une charrue"
(Vorrogorsky, 1901).
- Elle peut correspondre à la mise en oeuvre
d'un message technique.
On se réferera à la deuxième partie du document, qui traite
de l'introduction et de l'importance de la culture attelée dans
les systèmes de production de la région du Sine-Saloum au Sénégal.
Rechercher l'origine d'une pratique, sa date d'apparition,
la pratique qu'elle a remplacée... peuvent faire apparaître les
contraintes et les potentialités des systèmes de production et
leurs évolutions brutales.
Une
fois
introduite,
chaque
pratique va
subir
des
ajustements,
elle va
s'adapter
aux
différents
systèmes de
production.
Elle
atteint
alors
une phase de
croisière
qui
correspond à un système en équilibre. Puis cette pratique va être
abandonnée et remplacée par une autre...
312 Temps et durée
L'analyse de la durée de l'activité concernée, ainsi que la
durée des effets et conséquences de
cette
activité,
permet
d'apprécier son efficacité et son opportunité.

10
Dans les hautes collines népalaises, il existe une pratique
particulière de fumure: la "fertilisation, par le goth". Cette
pratique est liée au système d'élevage itinerant. Chaque soir, les
animaux
sont rassemblés autour d'un abri mobile,
le goth. Cet
abri,
installé sur une terrasse, permet de fumer les terrasses
environnantes où sont parqués successivement les animaux.
Cette
fumure directement apportée a une répartition très hétérogène sur
une terrasse et
entre les terrasses
d'une même parcelle. on
observe
des
variations
très fortes de rendements entre les
différentes places.
La fertilisation par le goth est également très liée au
système de culture.
Elle commence à la récolte de l'éleusine
(début novembre) et se termine avec le semis du maïs (mi-mars).
C'est donc la récolte de l'éleusine qui est prioritaire et décide
du déplacement du goth, qui restera pendant des durées variables
sur les différentes terrasses.
Il est rare que l'ensemble des
terrasses d'une même parcelle ait pu être fumé à la fin de la
récolte de la parcelle; deux choix sont alors possible: le goth
reviendra ultérieurement sur la parcelle, en général à la période
de semis (fin février), ou les terrasses non fumées par le goth
feront l'objet d'un apport de compost en général fin janier.
La parcelle peut donc être divisée en 2 groupes de terrasses
qui
ont subi la même suite d'opérations techniques, mais les
o-nérations
sont
séparées par des délais très variables. Pour
certaines,
la forme de fumure organique est différente. La
connaissance de cette ptatique est essentielle pour comprendre et
interpréter les différences de rendements (de Moustier, 1986).
L'analyse des pratiques nécessite de replacer les pratiques
dans le temps:- temps linéaire: évolution, adaptation
- temps cyclique: rythme, répétition, régularité
pour comprendre les résultats obtenus (données quantitatives).
32 Les pratiques dans l'espace
Les
pratiques
mises en
oeuvre
Par
les
agriculteurs,
s'inscrivent dans l'espace.
Pour illustrer ce point de vue, nous prendrons le cas des
hautes collines népalaises.
L'altitude des terrains cultivés varie de 600 à 4000 m. Ils
sont tous façonnés en terrasses étroites qui permettent la mise en
culture de pente pouvant atteindre 40 p. cent. Cet espace produit
des pratiques: les cultures en terrasses.
Les terrasses ainsi façonnées sont considérées selon leurs
possibilités à être irriguées et la température du lieu, variable
avec l'altitude:
A basse altitude, les terrasses sont irriguées, on y cultive
du riz. On distingue différents niveaux d'irrigation: l'irrigation
permanente et
l'irrigation
en période
des pluies pour des
altitudes plus élevées.
Aux altitudes moyennes, les terrasses ne sont pas irriguées.
Selon leurs aptitudes culturales,
on Y cultive du maïs ou de
l'éleusine.

11
Aux sommets des versants,
c'est le domaine du blé et de
l'orge.L'espace intervient ici comme un facteur déterminant des
pratiques:
il intervient par le relief (différentes altitudes)
dans la répartition spatiale des cultures (Houdard, 1985).
L'espace considéré ainsi va servir à l'identification des
systèmes agraires.
Les limites géographiques du système agraire
considéré
sont
déterminé
Par
l'extension
territoriales
des
pratiques communes mises en oeuvre par une societé (Jouve, 1988).
Le système agraire de la région de Sating Phra dans le sud
de la Thaïlande correspond à l'extension d'une pratique culturale
bien définie: l'association riz-palmier à sucre. On observe un fin
quadrillage, où le riz et le palmier cohabitent harmonieusement en
une sorte de bocage (Crozat, 1986).
4 COMBINAISONS DE PRATIQUES
41 Combinaisons des pratiques au niveau d'une unité
de production
Au
niveau
d'une
unité
de production,
l'ensemble des
pratiques qui sont cohérentes entre elles, décidées et organisées
par l'opérateur en fonction de ses objectifs nous renvoie à la
notion de "système de pratiques" développée par l'unité SAIl-INRA
de Versailles (Cristofini et al, 1978; Deffontaines et al, 1981).
Ce concept repose sur l'idée que l'association cohérente des
diverses pratiques mises en oeuvre par les paysans caractérise les
différents systèmes de production.
La démarche générale consiste, en s'appuyant principalement
sur
la description de
pratiques mises en
oeuvre
Par
les
agriculteurs, à regrouper les diverses logiques de fonctionnement
observées par enquêtes en quelques "types de fonctionnement".
42 Combinaison des pratiques au niveau du système
agraire
Un
système
agraire peut
être
défini
Par
l'extension
géographique d'une pratique et/ou d'une combinaison cohérente de
pratiques: de
pratiques
individuelles communes à un
groupe
d'individus et de pratiques collectives mises en oeuvre par ce
même groupe.
Pour illustrer ce point de vue, nous reprendrons l'exemple
des hautes collines népalaises: les cultures en terrasses sont une
caractéristique
marquante
du système agraire.
Au sein de ce
.
système, on peut identifier des pratiques individuelles communes
et des pratiques collectives:
la fertilisation par le goth, la
culture du riz,...(Houdard,l985).

12
CONCLUSION
Nous avons essayé de présenter dans cette première partie
quelques
éléments et
points
de repères
méthodologiques
pour
étudier les pratiques agricoles.
Les pratiques mises en oeuvre par les agriculteurs peuvent
être approcher sous trois angles complémentaires: leur modalité,
leur efficacité et leur opportunité. Ces trois approches doivent
être
replacées dans le temps et l'espace pour en saisir les
évolutions,
les extensions spatiales et la combinaison cohérente
des pratiques entre elles.
L'étude des pratiques ainsi définie permet d'analyser les
systèmes de production dans leur complexité et leur diversité:
- l'exploitation agricole est
reconnue
comme un
ensemble
complexe
qui
nécessite
une
approche
globale où
l'agriculteur occupe une place centrale;
- les systèmes de production mis en oeuvre par les
agriculteurs sont très diversifiés en fonction des contraintes et
des potentialités régionales.
Ainsi
l'étude
des
pratiques
répond à
l'objectif de
l'approche systémique: la connaissance et le diagnostic du milieu
réel.
Cette analyse ne constitue pas une fin en soi,
mais une
étape dans la mise
en place d'opérations
adaptées pour le
développement.

DEUXIEME PARTIE
ETUDE DES PRATIQUES DE CONDUITE ET DE GESTION DES PETITS RUMINANTS
DANS LES SYSTEMES D'ELEVAGE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE KAYMOR

13
INTODUCTION
au
sein
du
Programme
P.P.R.,
nous
avons
étudié
principalement les modalités et les opportunités des pratiques
d'élevage mises en oeuvre par les éleveurs de la région de Kaymor
au Sine-Saloum.
Nous nous
sommes donc attachés à répondre avec
précision à ces questions:
- qui fait cela?
- que fait-il et comment le fait-il?
- pourquoi fait-il cela?
Nous n'avons pu aborder les effets et les conséquences des
pratiques durant les 2 mois de terrain.
Le premier
chapitre
présente
le programme
P.P.R., en
insistant sur l'originalité de la méthode, ainsi que les objectifs
de notre étude et la méthodologie que nous avons employée.
Le deuxième chapitre analyse la place des petits ruminants
dans les
systèmes de production. Nous présentons d'abord les
déterminants des
systèmes d'élevage,
puis
ZlORS
analysons les
pratiques de conduite des petits ruminants.
Le troisième chapitre présente une analyse des pratiques
d'exploitation et de gestion des petits ruminants: leurs modalités
et leurs déterminants.

4
7
*
CARTE 1 IMFLANTATICN
ÛES XWv’lS A ü S E N E G A L
, .
Kaymor
’ a. .r. -80°-
Zcohydfos r9so -1980

14
CHAPITRE 1
CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE
1 LE CADRE D'ETUDE
Les chercheurs du programme P.P.R. ont développé un système
dénomé "Panurge". Son objectif est l'étude des inter-relations
entre la pathologie et la productivité des petits ruminants dans
les milieux d'élevage traditionnels des zones sahéliennes aux
zones soudano-guinéennes (carte 1).
Cette étude est fondée sur le suivi démographique des petits
ruminants,
c'est-à-dire
sur
l'enregistrement
des
évènements
d'entrée: naissances et flux individus entrant dans la population,
et des évènements de sortie: morts, transferts et exploitation
d'individus sortant de la population.
A ce suivi démographique qui constitue le.noyau de base du
système, sont ajoutés deux "modules d'investigation permanente":
module
zootechnique de contrôle des
performances pondérales""des
animaux: contrôle de la croissance des
jeunes
et de l'évolution pondérale des adultes au moyen de
protocoles de pesée;
un
module de
suivi
sanitaire:
suivi
individuel des cas de maladie et suivi de l'évolution de foyers de
maladies dans les troupeaux (Landais, Faugère, 1990).
Architecture de base du système "Panurge".
(Landais, Faugère, 1990)

GRAPHIQUE 2

15
11 Le module démographique
111 Le
recueil
des
informations
dans
les
troupeaux
** L'identification individuelle des animaux.
Le suivi individuel des animaux repose sur l'identification
de chaque animal et l'enregistrement séparé des informations le
concernant. Ce suivi est nécessaire pour connaître avec précision
l'âge
des
animaux
ainsi
que
pour
suivre
leurs
transferts
successifs et parfois fréquents d'un troupeau à l'autre.
** L'observateur.
L'observateur est un agent technique de l'élevage qui a la
compétence
requise pour effectuer les relevés zootechniques et
identifier les symptômes rencontrés.
** L'échelle d'observation et le rythme des visites.
L'unité d'observation retenue est celle du "troupeau de
concession", identifié par le nom du village et le nom du chef de
concession. Ce troupeau est défini comme l'ensemble des animaux
placés sous la responsabilité d'un chef de concession et résidant
la nuit dans cette concession. Tous les flux d'animaux (entrée,
sortie) sont évalués à la frontière de la concesion.
L'observateur doit effectuer un passage bimensuel à jour
fixe dans chacune des concessions suivies.
** Les supports de recueil d'informations.
A chaque visite,
l'observateur s'attache à repérer, avec
l'aide du responsable du troupeau les évènements démographiques
survenus
depuis
son
dernier
passage. Il
enresgistre
ces
informations sur divers types de fiches:
- fiche entrée et fiche sortie pour les mouvements
d'animaux;
- fiche mise-bas pour les avortement et les
naissances;
- fiche de marquage lors de l'identification ou
de la ré-identification d'un animal;
Nous décrirons à titre d'exemple la fiche sortie pour rendre
compte de la diversité des informations recueillies (graphique 2:
fiche sortie).
Les premières
rubriques permettent d'identifier l'animal
concerné (numéro, numéro de la mère, nom du responsable, nom du
village...) et
rappellent
ces
principales
caractéristiques
(espèce, sexe,. ..) qui sont déjà connues et seront vérifiées.
Viennent
ensuite
les
rubriques
permettant de
décrire
l'évènement et ses circonstances: la nature de la sortie doit être
précisée en cochant l'une des réponses proposées et, dans certains
cas, des précisions doivent être apportées.
.

GRAPHIQUE 3
FICHIER ETAT-CIViL
!DENTIFICATi9?4 i -ilurko aniaai: 24374
-Nuako aéreiranq dans portée:
i -Sexe: F
-Type qénetique: 3
1 - Gate naissance:t1$Mbd5
-hode naissance: S
ELE?AGE CE CASE’-O/H: N CASTRATION -Clqe a castration:
nois
-!!Ode:
LOCALISATIOII
-Vi 1 laqe: BlJ
-NO~ responsable troupeau: Ml!8
HOtE ACQUISITION -Ne dans le troupeau:N
autre type d’entree 1 -Date: 100?95
-Age: 1787 jours
I -Pol&: 7.1 iq
-Dentition- . 1
1 -Cir<ons tance: GOti
-0rioine qéoqraphique: CO
en ca5 d’iXHAT -Type’vendeur:
-Prix achat:
cfa -0riqine fonds:
GerniPre peske connue :
kq A
jours
SORTIE 0
-9ate: 161095
-Aqe: 17113 jours
-Etat entretien:
-Circonstance: YOR
-Destination qeoqraphioue:
en cas de t!ORT
-Cause iort: ML
-Diagnostic posé: 6
en cas d'AEMTTd6E -Raison abattage:
en cas de VEHTE
-Raison rente:
-Type acqkeur:
-Prix qente:
cfa
-Destination fonds:
EXEMPLE D’EtlREGlSTREMENT

16
112 La validation et la saisie des données
Les
informations
collectées
dans
les
troupeaux
sont
contrôlées à trois niveaux successifs:
- Sur le terrain,
par des contrôles périodiques
d'inventaire réalisés dans chaque troupeau à partir d'une fiche
inventaire. Il y figure quelques renseignements
de base sur chaque
animal présent dans la concession;
- Au bureau (localement), lors de la transcription
quotidienne par l'observateur des informations véhiculées par les
fiches d'évènement sur un fichier manuel: validation et saisie
primaire;
- Au bureau central (Dakar), lors de l'enregistrement
informatique des données à partir de ces mêmes fiches d'évènement:
validation et saisie secondaire.
L'informatisation du système répond à trois objectifs:
- Améliorer la qualité des données saisies par des
tests de cohérence *
- Organiser et
contrôler le travail de terrain:
l'édition informatique de listes d'animaux triés par ordinateur
suivant certains critères permet de confronter à tout moment des
informations
contenues dans les fichiers informatiques et la
réalité du terrain;
- Permettre le traitement de l'information puis
l'analyse statistique des données: les, informations véhiculées par
les fiches d'évènement sont stockées dans divers fichiers en vue
de leur analyse ultérieure.
Le fichier état-civil des animaux
(graphique 3)
contient
les
informations:
identification,
généalogie, date de naissance, etc... et les dates et causes des
mouvements (entrées, sorties).
Les traitements de données sont actuellement réalisés:
- par simple recours à l'interrogation de la
base de données grâce à une procédure "Quid" de tri-sélection-
classement;
- à l'aide d'un logiciel statistique SPSS/PC+
et de logiciels graphiques CHART et HPGRAPH.
12 Les modules complémentaires
121 Le suivi des flux de sortie et d'entrée
d'animaux
A
cette
architecture de
base, un
certain
nombre
d'informations
complémentaires
sont
recueillies de
manière
systématique
pour
analyser le
fonctionement
des
systèmes
d'élevage.
Ces informations concernent principalement les flux
d'entrée et de sortie d'animaux dans les troupeaux suivis: leur
origine et leur destination,
les raisons de ces événements, les
prix d'achat et de vente, etc.
Ces
informations
sont
reportées
respectivement
sur les
fiches
entrée et
les fiches
sortie. Au
niveau
du fichier
informatique, elles sont donc stockées dans le fichier état-civil.

.~ ----
CARTE 2: SITUATION GEOGRAPHIQUE DE L'ECHANTILLON DE KA!iMOR
.? .y: .WI Vers Kaffrine
GRAND BAO - BOL0
Vers Kaffrine
1
n SflKORONG\\
\\ Vers la
\\ GAMBIE
Echelle :1 /lOO 000
* Village Wolof
1 Padaff 1
WI)
6 Ndiayène
( h’DI )
n Village Toucouleur
2 Padaff 2
(PA2)
7 Léona
(LEO)-
ti Piste principale
3 Padaff 3
(PA3)
8 Keur Dianko
(KDI ) .
& Piste secondaire
4 Padaff 4
(PA4)
9 Ndakhar Karim ( NDK )
FASSI Bolon
5 K. Moussa Bâ ( KMB )
10 Dialacouna
(PJ-N
@B Chef lieu de
communauté rurale

17
122 Des enquêtes sur les pratiques d'élevage
Un certain nombre d'enquêtes complémentaires ont été mises
en place. Elles ont une durée limitée dans le temps. Elles sont
réalisées dans le but de mieux appréhender les données recueillies
par le suivi.
Toutes
les
informations
micro-économiques
recueillies
(causes, dates, nombre,etc.. .de sortie et d'entrée) sont analysées
grâce à
des
va-et-vient
permanents
entre
les
fichiers
informatiques,
les analyses statistiques et des enquêtes sur le
terrain.
Ces investigations sont considérées comme centrales pour
l'étude des systèmes d'élevage parce qu'elles fournissent des clés
d'interprétation essentielles concernant d'une part la variabilité
des performances techniques et économiques (évaluation des effets
et des conséquences des pratiques d'élevage) et d'autre part les
objectifs poursuivis par les éleveurs et les stratégies qu'ils
mettent en oeuvre pour y parvenir (analyse des déterminants des
pratiques d'élevage).
2 LES OBJECTIFS ET LA MEX'HODOLOGIE DENOTREETUDE
21 Les objectifs de notre étude
Nus avons travaillé durant deux mois sur la zone de Kaymor
(carte 1). Notre travail s'est articule en trois partie:
- une étude de la place des systèmes d'élevage des
petits ruminants dans les systèmes de production;
- une analyse des pratiques de conduite des petits
ruminants;
- une analyse des pratiques de gestion des petits
ruminants.
Ce travail
s'inscrit dans le cadre plus général d'une
analyse de toutes les données du suivi de la région de Kaymor:
données du suivi démogragraphique, du suivi sanitaire et du suivi
des performances pondérales.
22 La méthodologie
221 La place des systèmes d'élevage des petits
ruminants dans les systèmes de production.
Cette analyse repose sur une étude bibliographique et des
résultats d'enquêtes.

TABLEAU 1: LES CARACTERISTIQUES DES DIFFERENTES ENQUETES MENEES
Enquête sur les
Enquête qyr les
Enquête sur les Enquête sur les
Enquête sur les
Enquête sur les
pratiques de
pratiqqes de
pratiques de
pratiques de
pratiques de
pratiques de
gardiennage
complémeqtation
logement
traite
vente et abattage
confiage
et d'abreyvement
observation
enquête par
enquête par
enquête par
directe
I
entretien
entretien
entretien
type d'enquête
~~ I ~~~~
factuelle
I
factuelle
opinion
opinion
semi-
semi-
directif
I
/
directif
directif
directif
directif
nous-mêmes
I
observateur
observateur I
observateur
observateur tnous
nous-mêmer
durée
-7
-
10'
4'
2'
10'
5' à 20'
date
/
août-sept. 89
novembre 89
novembre 89
novembre 89
octobre 89
décembre 89
nov.-déc. 89
Les questionnaires d'enquête sont placés en annexes

18
Les caractéristiques générales des différentes enquêtes menées:
Les enquêtes realisees (sauf l'enquête sur les pratiques de
gardiennage)
ont pour cible les éleveurs de la zone de Kaymor.
L'échantillon des éleveurs enquêtés correspond à l'ensemble des 89
concessions
suivies
par le programme en 1989.
Dans
certains
villages, toutes les concessions sont suivies. En moyenne le suivi
porte sur 65 à 90 p. cent des concessions d'un même village. Dans
un troupeau de concession, il arrive qu'une partie du troupeau ne
soit pas suivie (refus d'un des membres de la concession). Cette
situation se
rencontre
rarement.
Cependant,
elle entâche d'un
biais
les
analyses portant sur la taille des troupeaux de
concession.
Ces enquêtes ponctuelles sont faites à l'intérieur de la
concession.
L'entretien
collectif est réalisé
avec le chef de
concession et plusieurs femmes ou seulement avec des femmes.
Le tableau 1 présente les différentes caractéristiques des
enquêtes menées.
L'enquête sur les systèmes de production lancée par C.H.
Moulin a pour objectif de
replacer l'élevage des petits ruminants
dans
son
environnement
général:
identification
des
cultures
pratiquées,
des
espèces
animales présentes et des types de
traction
animale
utilisés
dans
les
dffférentes
concessions
(enquête factuelle).
Nous avons complété certaines caractéristiques des systèmes
de production par des entretiens informels auprès de quelques
éleveurs suivis.
222 Les pratiques de conduite des petits
ruminants (graphique 4)
Elles ont été appréhendées à l'aide d'enquêtes:
- des enquêtes sur les pratiques de complémentation,
de logement, d'abreuvement et de traite menées par C.H. Moulin,
dont l'objectif était de saisir la diversité des modalités des
différentes pratiques de conduite mises en oeuvre par les éleveurs
(enquêtes factuelles).
- une enquête sur les pratiques de gardiennage que
nous
avons
menée
auprès des bergers
salariés des différents
villages pour compléter cette étude des pratiques de conduite des
petits ruminants.
223 Les
pratiques de
gestion
des
petits
ruminants.
L'analyse des pratiques de gestion repose sur l'analyse des
flux de sortie et d'entrée des animaux dans
les différents
troupeaux de concession.
Les données du suivi stockées dans le fichier état-civil
nous permettent de les appréhender avec précision, mais elles ne
suffisent pas
toujours
pour
comprendre
les
causes et
les
conséquences de ces pratiques. Des enquêtes sur les pratiques de --
gestion ont aidé à les comprendre. La méthodologie mise en place
est fondée sur la complémentarité entre les données quantitatives

GRAPHIQUE 4
Etat ?I t + 1
l+
1
, ‘_ 1
/1
renouvellement

F-----Id”
A
)
- Classification des pratiques d’élevage
et processus de production.
(Landais 19871.

19
du fichier et les données qualitatives des enquêtes: nous avons
donc effectué des va-et-vient entre le fichier état-civil et les
enquêtes de terrain.
Le fichier état-civil.
Le suivi a débuté dans la région de kaymor en 1984. La
première année de suivi est caractérisée par un nombre important
de concessions en arrêt de suivi, qui sont en nombre négligeable
au cours des années suivantes. Pour éviter le biais constitué par
ce type de sortie, nous n'avons commencé notre analyse qu'en 1985.
Cependant l'effectif de l'échantillon n'est pas encore constant
car en
juillet 1986 le
suivi
commence dans
le village de
Dialacouna. A partir de cette date, nous pouvons considérer que le
travail s'est effectué à échantillon constant: c'est-à-dire sur
environ 90 concessions réparties dans 7 villages dont un est
divisé un 4 quartiers
L'analyse de la cyclicité dee variations d'effectifs et des
flux au cours des mois et des années nous a conduit à choisir des
périodes d'étude entre le ler juillet d'une année et le 30 juin de
l'année suivante. Nous étudierons les quatre exercices: 1985-86 à
1988-89.
- L'analyse des fluctuations d'effectifs est réalisée dans
un premier temps sur l'ensemble des petits ruminants suivis, par
interrogation directe du fichier état-civil. Nous avons repris
cette étude au niveau de deux villages (Léona et Dialacouna), afin
de voir si des variations comparables se produisent à cette
échelle.
- Les différentes circonstances de sortie et d'entrée ont
été analysées à l'aide du logiciel statistique SPSS/PC+.
Les .différentes causes de sortie appréhendées par le
suivi ont été regroupées en six cas:
- mort et disparition
- abattage
- vente, vente sous la mère (concerne les
produits), vente mère suitée (concerne la
mère) et troc
- départ en confiage et fin de confiage
- don, dot et héritage
- inconnu
De même pour les causes d'entrée:
- achat, achat sous la mère, achat mère suité
et troc
- arrivée en confiage et retour de confiage
- don, dot, héritage
- inconnu
Les flux de sorties par abattage et par vente ont été
analysés avec plus de précision:
cumul et tri en fonction de
.
certains critères, analyse par classes d'âge.

20
Les prix de vente analysés
correspondent à des
moyennes glissantes (prix de vente par mois pondéré sur 3 mois).
PPi=(ni-l*Pi-I+n i*Pi+nitl*Pitl)/(ni-l+ni+nitl)
avec PPi: prix de vente pondéré au mois i
Pi: prix de vente moyen au mois i
ni: nombre de vente au mois i
Ce
calcul de
moyenne
glissante
permet de
faire
une
correction sur les dates de ventes, parfois approximées au mois
près, mais surtout évite de donner de l'importance à des mois
pendant lesquels il y a peu de ventes (faugère et al, 1990).
Nous avons effectué des analyses de variante et des
tests du Xhi-2 sur les prix de vente.
Les flux de confiage sont appréhendés au niveau du
suivi par quatre codifications. Il faut se placer du point de vue
du responsable du troupeau.
* entrée par confiage:
"arrivée en confiage", l'animaf pi
appartient à une personne étrangere à la
concession, lui a été confié (ARC);
"retour de confiage", il a récupéré
l'animal appartenant à un membre de la
concession et qui avait été confié à un
autre éleveur (RE~).
* sortie par confiage:
"départ en confiage", l'animal appartenant
à un membre de la concession a été confié à
un autre éleveur (DEC);
"fin de confiage", l'animal appartenait à
une personne étrangère à la concession
qui l'a récupéré (FIC).
On peut résumer ces flux sur un schéma:
Troupeau de concession
IFJ animal appartenant à une personne étrangère
à la concession
fTJ animal appartenant à un membre de la
concession
.
Les enquêtes réalisées sur les pratiques de confiage ont mis
en
évidence
un problème au
niveau de
l'interprétation
des

21
codifications par les observateurs. Nous avons donc regroupé pour
les analyses les entrées par confiage (ARC + REC) et les sorties
par confiage (DEC + FIC).
Les enquêtes de terrain.
Pour
comprendre
les
résultats
obtenus
après
quelques
traitements des données du fichier, nous avons mis en place des
enquêtes sur les pratiques de gestion:
- une
enquête
sur
les
pratiques de
vente et
d'abattage qui a pour but de comprendre les raisons et les
circonstances d'une vente ou d'un abattage:
choix de l'animal,
centre de décision, règle de décision...(enquête d'opinion). Cette
enquête a
été
contituée
après un
premier passage auprès de
quelques éleveurs interrogés de manière informelle;
- une enquête sur les pratiques de confiage que nous
avons réalisée nous-même du fait de la complexité des pratiques de
confiage.
Elle était d'autre part souvent accompagnée de questions
informelles.
Son
objectif
était
d'appréhender
les différentes
raisons et circonstances du confiage (enquête d'opinion).
Entre chaque mission,
nous
avons
continué
les analyses
statistiques sur le fichier état-civil...

22
Nous pouvons résumer notre méthodologie par le schéma
suivant:
sanitaire*
suivi
c--.
/
/
\\
I:r>
/ enquête sur \\
,les pratiques
\\d'agrégation
I
\\
4
- -
\\
--4
/enquête sZr\\
circonstances de
- - -$es pratiques)
ortie et d'entré
,de conduite,
\\
/
---A
\\
//enquête sur
/enquête sur\\
les pratiques'
$es pratiques\\
(d'exploitation/]
,de traite /
\\ valorisation,
\\
/
\\
--k
\\
0
- - -
modules permanents
- - - modules additionnels
?k
modules du suivi non utilisés lors de notre étude
Architecture complète du système
d'investigation du programme P.P.R.
(Landais, Faugère 1990)

GRAPHIQUE 5
PLUVIOMElRIE MENSUELLE
KAYMOR
m n
-.
.., ...<
.
.
.
.
<...... . . . . ..<.....<..................
,... ..<... . . . . . _. . . .._.................... .
600
<. ...<....
...” ..,<< . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...<...__
600
.................................
...
400
.................................
.“.
300
. . . .
200
100
-IL
. .
0 135791113579ll13579ll13679~13579ll13679ll
84
1
86
1
88
1
87
t
88
1
89
1
GRAPHIQUE 6
PLUVIOMETRIE ANNUELLE
REGION DE KAYMOR
m m
,,__,
__,,,,,-, ,_,
.,,,_,,_,,,,
,, .,, .,_ ._..._.
__.
__ ,.,_<. <.......
. I
-.......
.._.”
..-....
e...............?-...-..-
.--.---------..--
84
85
87
88
89
annee
* moyenne annees av,70
-- moyenne annees 70-89
--.
.--_ll--. _-. -~~.--_--_- ----~

23
CHAPITRE II
SYSTEME DE PRODUCTION ET ELEVAGE DES PETITS RUMINANTS
1 LES DETERMINANTS DES SYSTEMES D'ELEVAGE
Dans cette partie, nous avons largement utilisé des données
de la thèse de P. Lhoste (1986) pour présenter les déterminants
des sytèmes d'élevage.
11 Contraintes et potentialités d'un milieu soudano-
sahélien.
Situé au sud du bassin arachidier et du Sine-Saloum, proche
de la frontière gambienne, le département de Nioro-du-Rip où se
trouve la communauté rurale de Kaymor est situé en milieu soudano-
sahélien.
111 Les contraintes climatiques
Le climat est caractérisé par deux saisons bien tranchées
(graphique 5).- une saison des pluies ou hivernage allant en
moyenne du 15 juin au 15 octobre,
- une saison sèche avec 8 à 9 mois durant laquelle
les
rares et
faibles précipitations n'influent Pas
sur la
végétation.
La première caractéristique de ce climat est sa grande
variabilité interannuelle:
- une moyenne de 645 mm de 1970 à 1989, avec des
extrêmes allant de 450 à 1030 mm (tableau 2);
- une
moyenne de 44 jours de pluies,
avec des
extrêmes allant de 29 et 70 jours (tableau 3).
La deuxième caractéristique climatique est la diminution de
la pluviométrie annuelle moyenne qui a caractérisée les vingt
dernières années par rapport aux années précédentes. Cette moyenne
est passée de 900 à 645 mm soit une réduction de 29 p.cent
(graphique 6).
Le
suivi
des
troupeaux a
débuté en
1984.
Nous nous
interesserons donc plus particulierement
à la pluviométrie des
années 1984 à 1989.
Avec l'année 84 s'achève une série d'années très sèches où
la pluviométrie ne dépassait pas 500 mm. Les années 85, 86, 87, 89
ont connu une pluviométrie de 700 mm environ, avec une répartition
mensuelle des
précipitations très
variable. 85, 87 et 89
présentent une bonne répartition des pluies, contrairement à 86

TABLEAU 2
PLWIOMETRIE
REGION DE KAYMOR
/juin Ijuil Jaoût~ Isept locto ) total
I
1177.0
102.8
93.8
99.4
473.0
I 1985 I
~
36.7
195.6
215.9
204.6
66.5
719.3
I 1986 1 17.5
23.4
81.5
287.8
257.1
35.6
702.9
124.2 (134.8
244.2
99.4
99.3
701.9
37,0
205.7
557.3
184.3
29.4
1029.3
180.5 1129.7 1232.8 1117.8 126.5 ] 688.4)
TABLEAU 3
JOURS DE PLUIE
REGION DE KAYMOR
oct0
T
mai
juin
juil
aoïlt
sept
total
1984
=I=l
1
l 8
10
10
9
37
~
15
14
3
50
1986
I
1
I
2
I
6
5
51
1987
1988
I
~
1989
I
1
I
10
1
12
L

24
(77 p.cent des pluies aux mois d'août et septembre). L'année 88 a
connu une pluviométrie élevée
(1029 mm) comparable à celle des
décennies antérieures a l'année 70.
Les conséquences de la pluviométrie d'une année se font
ressentir l'année suivante, en ce qui concerne l'exploitation des
animaux.
En
effet
avec
une faible pluviométrie,
les récoltes
seront médiocres et les éleveurs devront vendre des animaux pour
assurer leur alimentation en fin de saison sèche et en hivernage
jusqu'aux premières récoltes.
la température et
l'ensoleillement sont les deux autres
facteurs climatiques contraignants pour la production agricole. La
région de Kaymor se situe aux alentours de l'isotherme 27"C, avec
un minimum de 15°C en janvier et un maximum de 4O'C pendant les
mois d'avril et mai.
L'alternance des saisons est décrite avec plus de nuances
par le calendrier des paysans Wolofs.
~Période
Apellation Wolof
hivernage ou saison des pluies............Navet
juillet-septembre
post-hivernage............................Lolly
octobre-décembre
saison sèche..............................Noor
janvier-mai
pré-hivernage.............................Sebet
juin
Le Noor correspond à la période pendant laquelle les champs
sont libres. Le Sebet débute avec la préparation des sols, et
s'achève avec les premières pluies. La fin du Lolly correspond à
la fin du battage de l'arachide, qui marque l'achèvement de la
campagne agricole.
112 La morpho-pédologie
Du point de vue géologique,
le sud du Sine-Saloum est
caractérisé par des dépots sédimentaires du "continental terminal"
mis en place à la fin du tertiaire; ces sédiments de grès argileux
ont une épaisseur variable et sont parfois couverts d'une cuirasse
ferrugineuse (Atlas du Sénégal, 1980).
.
La
topographie va
être
la
principale
cause de
différenciation des sols à l'intérieur de notre région:
- sur les berges du Bao-Bolon,
les remontées de sel,
dues aux incursions marines,ont mis en place des sols halomorphes,
peu denses.

25
- pour les autres parties de la région, les sols sont
ferrugineux tropicaux ou faiblement ferralitiques. La cuirasse est
souvent présente à profondeurvarible selon la topographie et le
degré d'érosion. Là la cuirasse est proche, on trouve un sol
peu épais, avec une teneur forte en gravillons mais un horizon
superficiel riche en argile, qui le rend lourd à travailler. Ces
sols portent surtout des pâturages. Les terrasses colluviales et
les plateaux portent des sols plus profonds souvent ferralitiques,
assez sableux, donc plus meubles. Ils sont sensibles à l'érosion
dès qu'ils présentent une légère pente. Enfin une zone légèrement
dépressionnaire à l'est de la zone
(Léona)
comporte un sol à
pseudogley très mouillé en saison des pluies qui peut porter de
bons pâturages.
113 La
végétation
naturelle en
voie de
disparition
La forêt soudanienne, à tapis herbacé a été progressivement
remplacée par une formation résiduelle éclaircie. Cette évolution
est principalement liée à
l'activité humaine;
extension des
surfaces
cultivées et prélèvement
de bois de feu. La culture
attelée a permis d'accroître la surface cultivée par travailleur
et a donc progessivement restreint les zrnips de parcours. Son
utilisation a également entraîné l'arrachage des arbres situés
dans les champs. Ainsi les arbres sont devenus rares dans les
zones cultivées, et les pâturages ne persistent que dans les zones
les moins favorables à la culture: affleurement de cuirasse,
bordure de plateaux, glacis de raccordement, zones au sol peu
profond. Certains villages se trouvent à l'heure actuelle privés
de pâturages (Ndakhar Karim).
114 L'eau
Chaque village est équipé d'un puits maçonné avec uncaptage
et une poulie. L'exhaure est exclusivement manuelle. L'eau puisée
n'est pas salée. Cette eau est bue par les hommes et les animaux.
12 Le milieu humain et les systèmes de production
121 Le milieu humain
Les Wolof forment l'ethnie majoritaire de la région. Dans
les 7 villages étudiés, 6 sont à dominante Wolof, quelques Peuls
habitent également ces villages. Un seul village (Keur Moussa Bâ)
est d'ethnie Toucouleur.
Ce dernier village est très largement
dominé par la forte personnalité d'un marabout. Il contrôle la
commercialisation de l'arachide et des autres productions. Gros
propriétaire de petits ruminants, il a imposé des règles de
confiage en sa faveur.
Pélissier (1966) note une certaine homogénéité du milieu
physique et une monotonie du paysage qui, associée à une pression

26
démographique modeste, ne justifiait pas en 1966 d'importantes
différences dans l'occupation des sols:
"les seules sources de distinctions sont d'ordre historique
et économique et se ramènent à trois:
- l'inégale ancienneté des villages;
- les spécialisations ethniques lorsqu'elles
subsistent;
- l'intégration plus ou moins accentuée dans
l'économie spéculative".
D'après Lhoste, l'émigration Wolof récente s'est superposée
à un peuplement plus ancien dispersé,
formé de villages Wolof,
Toucouleur et Peu1 sédentarisés.
Les plus
anciens villages se
sont
installés sur
les
terrasses colluvio-alluviales, plus riches et plus fertiles. Les
vilages plus récents sont situés sur des sols peu profonds (cas de
Padaff).
L'extension des villages est limitée par les villages
environnants.
Les villages Wolof s'organisent
en différents quartiers
autour d'une place centrale. Le nombre de concessions par villages
varie de 10 à 15.
Chaque concession ou
carré
qui
constitue
l'unité de
résidence de base, regroupe une famille élargie, le chef de carré,
ses femmes, leurs enfants et un nombre variable d'ascendants et
collatéraux. La production agricole s'organise à l'échelle de la
concession.
Les
concessions regroupent 10 à 20 personnes en
moyenne.
Parfois
deux ou
plusieurs
frères vivent
ensemble:
l'autorité revient alors à l'homme le plus agé.
122 L'environnement économique: les marchés
Les éleveurs peuvent aller au marché tous les jours de la
semaine:
- lundi: Ndoffane
département de Kaolack
- mardi: Nioro du Rip
département de Nioro
- mercredi: Mabo
département de Kafrine
- jeudi: Ndiba Ndiayène département de Nioro
- vendredi:Prokhane
- samedi: Ndiaw
département de Kafrine
- dimanche: Farra Feni Gambie
Médina Saba départment de Nioro
Cependant, ils vont préférentiellement au marché de Mabo,
Ndiba Ndiayène et Farra Feni, marchés plus importants, surtout
pour les petits ruminants.
Pour la vente de leurs productions (animaux, récoltes) et
pour l'achat de produits vivriers, agricoles..., chaque concession
est indépendante sauf dans le village de Keur Moussa Bâ. Dans ce
dernier village, un membre de la famille du marabout est envoyé
sur les marchés, il est chargé de vendre et d'acheter au nom de
tous les éleveurs.

27
123 Les systèmes de production
D'après Lhoste,
les
systèmes de
culture
traditionnels
reposent sur le mil,
le sorgho et l'arachide. Selon Pélissier
(1966) le maïs constitue "un appoint alimentaire fort appréciable
au moment de la soudure avant même que le Souna (varièté de mil à
cycle court)
soit mûr".
Le même auteur précise que,
dans les
systèmes de production traditionnels de la région, l'association
agriculture-élevage est peu marquée.
** Les systèmes de culture
L'enquête sur les
systèmes de production a permis de
identifier les cultures pratiquées.
Chaque paysan cultive des céréales qui sont presque en
totalité autoconsommées. Tous
cultivent du mil qui constitue
l'élément de base de l'alimentation. Le maïs, très apprécié, n'est
cultivé que dans 42 p.cent des carrés et le sorgho dans 9 p.cent
des concessions. Le chef de carré est responsable de ces cultures.
Elles doivent assurer l'alimentation de toute la famille durant
toute l'année.
Chaque femme est alternativement charger de la
piréparation des qepas,
pour lesquels elles reçoivent des mains du
chef de carré les quantités de céréales nécessaire, qu'elle pourra
éventuellement troquer contre riz, du poisson...
A
ces
céréales,
s‘ajoutent d'importantes
surfaces en
cultures de rente, génératrices de revenus. L'arachide pratiquée
dans 95 p.cent des concessions est une caractéristique du système
agraire de la région de Kaymor. Les surfaces en arachide sont
actuellement en déclin.
31 p.cent des concessions cultivent du
coton: dans certains villages, presque toutes les concessions se
sont lancées dans cette spéculation (Léona,
Padaff). Les femmes
peuvent
également
pratiquer
des
cultures de
rente.
Elles
apparaissent plus
touchées que les hommes par la suppression
récente de la distribution gratuite de semences d'arachide. Les
revenus qu'elles tirent de ces cultures leur permettent d'être
plus indépendantes.
La rotation mil-arachide est de loin la plus importante.
La préparation des sols débute vers la fin du mois de mai.
Les
semis
s'organisent avec les premières pluies:
selon les
années, cela peut aller de la mi-juin à la mi-juillet. Les pointes
de travaux se situent autour des mois de juillet et d'août.
** L'association agriculture-élevage
Dans les systèmes de production traditionnels, il existait
peu d'intégration entre ces deux activités.

28
- La traction animale
L'utilisation de la traction animale a conduit le paysan à
"intégrer" des animaux, boeufs, vaches et chevaux à l'exploitation
agricole: la conduite de ces animaux est étroitement liée à la
gestion de l'exploitation agricole. Ces animaux qui contrairement
aux bovins extensifs sont logés dans la concession, font l'objet
d'une attention particulière (soin, nettoyage, complémentation).
La traction équine et asine fortement implantée dans cette zone
comme dans
le reste du Sine-Saloum est une
caractéristique
importante de ces systèmes de production. Les chevaux auraient eté
utilisés pour la traction dans le bassin arachidier dès les années
1930,
la traction équine ayant été introduite avec le semoir à
arachide.
Puis la
SATEC
(Société
d'Aide
Technique et de
Coopération) a commencé à développer la traction bovine à partir
de
1967. A sa
suite,
les
chercheurs
des
UESS
(Unités
Rxpérimentales du Sine-Saloum) ont mis un accent particulier sur
la traction bovine, la considérant comme un facteur déterminant de
l'intensification agricole (Lhoste, 1966).
les résultats de l'enquête sur les systèmes de production
décrivent la répartition des animaux utilisés en traction animale.
Répartition des animaux de trait utilisés par les éleveurs
Traction équine et asine............ %
cheval uniquement.................45 %
cheval+âne.........................4
%
âne uniquement......................3 %
Traction équine, asine et bovine....41 %
cheval+boeuf......................l6
%
cheval+vache............:..........lO %
cheval+boeuf+vache.................8
%
chevaltânetboeuf...................S
%
chevaltânetvache...................Z
%
Traction bovine .................... ..7 %
boeuf uniquement...................4 %
boeuftvache........................Z
%
vache uniquement...................1 %
Un seul éleveur déclare ne pas avoir accès à la culture
attelée.On remarque que la traction équine reste dominante malgré
les efforts consentis pour vulgariser et développer la traction
bovine.
Les chevaux attelés à une charrette
rendent de grands
services:
transport des récoltes, transport des person?es pour
aller au marché ou pour se rendre sur des parcelles eloignees...

TABLEAU 4
CARACTERISTIQUES QUANTITATIVES DES 4 GROUPES DE CONCESSIONS
&CUPES
Groupe I
G r o u p e I I
Groupe III
G r o u p e I V
Total
N = 53
N = 128
N = 245
‘UARiAELE!
M.
E.S.
M. E.S.
MN (=ES.
M . y,:S.2’ M .
1 E.S.
A C T
1,8
0,06
3,8
0,12
693
I 0.19 9,9
0,9
4,4
0,18
:
SALI
345
1 9
- 752 26
t
1195 55
I
1712
136
824
3 1
: {ares)
/‘
-i-XT
0,30
0,08
0,05
0,02
0,oi
0,06
0,05
0,05
0,ll
TCT
0,70
0,08
0,89
0,07
1,58
0,12
2,38
0,32
1,lO
0,06
i
;

73-r
0,13
0,05
0,99
0,06
1,47
0,lO
2.29
0,27
1 ,OO
0,06
L
T?V
0
0
0,09
0,03
0,12
0,06
0,48
0,13
0,ll
0,02
!

BVÏ
0,17
0,lO
1,55
0,40
8,70
2,51
16.23
3.41
3,76
0,64
OVT
0,96
0,17
3,80
0,36
5,14
0.52
9,62
1,67
3,92
0.29
i
CFÏ
1,49
0.31
2,69
0,21
347
0,42
5,71
l,f3
2,82
0,19
V : Effectif du groupe , M : Moyenne , ES : Erreur standard
Lhoste, 1986
Uste des variables de I’enqu&e exhaustive
A C T
Nombre d’actifs suivant les normes ISRA = 1 homme - 1 actif, 1 femme = 05 actif, 1 enfant = 0,2
ou 0,5 actif selon I’age.
SAU
Surface cultivee en 1982 (ha)
T A T
Nombre d’anes de traction
T C T
Nombre de chevaux de traction
T B T
Nombre de paires de vaches de traction
TPV
Nombre de paires de vaches de traction
BVT
Nombre de bovins extensifs ou “de rente”
O V T
Nombre d’ovins
CPT
Nombre de caprins.

29
- L'utilisation de la fumure animale
La gestion de la fumure des bovins est organisée dans le
cadre d'une pratique particulière de conduite:
"le parcage". En
saison sèche, les bovins sont rassemblés la nuit sur des champs de
céréales proches des cases,
afin de fertiliser ces parcelles en
concentrant la fumure animale. Ils sont en général attachés à des
piquets par une corde. Ce système de conduite reproductible et
simple permet
de les déplacer périodiquement sur différentes
parcelles.
En saison des cultures,
ils
sont parqués sur des
jachères extérieures.
Les déjections des petits ruminants ne sont pas toujours
valorisées (cf 222).
** L'élevage
- Les espèces présentes dans les concessions suivies sont:
ovins caprins bovins
bovins
bovins
chevaux ânes
de trait extensif embouche
carrés
83%
84%
45%
9%
6%
06%
15%
i
Les petits ruminants et les chevaux présents dans presque
toutes les concessions,
sont une caractéristique importante des
systèmes de production de la région de Kaymor.
Les volailles sont présentes dans toutes les concessions.
Elles divaguent librement tout au long de l'année.
Toutes les vaches sont traites, le lait est un produit très
apprécié. Son prix est de 100 F CFA le litre.
Pour situer l'importance de l'agriculture et de l'élevage
dans
les
concessions,
nous
présentons
les
résultats de la
classification réalisées par P. Lhoste (1986). Il obtient quatre
groupes d'exploitations (tableau 4), mais ne distinque en fait que
trois groupes fonctionnels.
Les petites exploitations: elles ne possèdent pas en géneral
de bovins de traction mais ont recours à la traction asine ou
équine.
La majorité possèdent des petits. ruminants mais elles ont
rarement des bovins extensifs. Elles disposent de peu de terres et
d'un équipement réduit.
Les exploitations moyennes: elles représentent la majorité
des exploitations.
Elles cultivent en moyenne 7,s ha avec 3,8
actifs.
Le cheptel de traction est équilibré entre chevaux et
bovins. Les bovins extensifs ne sont présents que dans quelques
exploitations.
les
grandes
exploitations:
elles
regroupent
les
deux
derniers groupes
de la classification.
Elles
sont
fortement
équipées en cheptel de traction ( plusieurs attelages de bovins et
de chevaux) et en
matériel de culture
attelée.
La majorité
possèdent des bovins extensifs mais en nombre variable.

30
2 LES SYSTEMES D'ELEVAGE DES PETITS RUMINANTS
La première partie de ce chapitre, nous a permis de saisir
les
principaux
éléments
influençant
l'élevage
des
petits
ruminants. Nous
allons maintenant aborder son
étude plus en
détail.
21 Le peuplement animal
211 Les ovins
Chez les ovins,
les types génétiques présents sont les
suivant:- le mouton Touabir, originaire de Mauritanie, typiquement
sahélien;
- le mouton Peul-Peul, d'origine également sahélienne, dont
l'aire de distribution couvre tout le nord du Sénégal;
- le mouton Djallonké,
race
naine d'origine guinéenne,
répandue dans toute la Casamance.
Cependant la quasi-totalité de la population ovine étudée
(96 p.cent des animaux)
est
constituée de métis issus d'un
croisement ancien et continu entre les populations Peul-Peu1 et
Djallonké.
212 Les caprins
Chez les caprins, la population étudiée représente également
une population métis résultant d'un croisement entre deux types
génétiques:
- la chèvre du Sahel, qui est essentiellement un animal
laitier;- la chèvre naine du Fouta-Djallon (Guinée), qui est élevée
pour la production de viande.
213
Les
troupeaux et
les
pratiques
d'appropriation
.
* La composition des troupeaux petits ruminants.
Les données recueillies au niveau du suivi, nous fournissent
un certain nombre d'éléments concernant la taille des troupeaux de
concession.
Nous
avons
regroupé les troupeaux de concessions en 5
classes
selon leurs
effectifs. Les
résultats présentés sont
relaifs à l'exercice 88 - 89.

GRAPHIQUE 7

31
Repartion des concessions et des animaux
selon la taille des troupeaux de concession
moyenne des effectifs mensuels pendant l'exercice 7/88 - 6/89
nombre d'animaux
1-5
6-10
11-15
16-20
+ de 20
concessions
19%
32%
17%
23%
1
51%
26%
animaux
L 5% 18%
,
/ L 15%
11%
51%
23%
26%
Ce tableau fait ressortir une forte inégalité entre les
concessions. On distingue trois groupes:
Le premier groupe des petits troupeaux de 1 à 10 têtes
rassemble plus de la moitié des concessions, qui totalise moins du
quart de l'ensemble des animaux suivis;
Le
deuxième
groupe I
avec
une
taille de
troupeau
intermédiaire (11 à 15 animaux), correspond à la moyenne de la
répartition entre les concessions et entre les ajQ.maux;
Le
troisième groupe concerne
les
gros
troupeaux. Il
rassemble moins du quart des concessions suivies et regroupe plus
de la moitié des petits ruminants.
Les deux espèces
sont
également représentées dans la
population (graphique 7).
A l'intérieur de chaque espèce,
les
femelles
représentent une proportion comparable: 75 p.cent du
total.
Ce chiffre suffit à caractériser une intense et précoce
exploitation des mâles.
A l'intérieur des troupeaux de concession,
toutes les
situations peuvent se rencontrer en ce qui concerne la répartition
spécifique: troupeau mixte et troupeau spécifique ovin ou caprin.
Seuls les troupeaux de plus de vingt têtes associent toujours les
deux espèces.
*
La
répartition des
petits
ruminants au
sein
des
concessions.
Tous
les
animaux
d'un
même
troupeau de
concession,
n'appartiennent pas à la même personne. Les femmes sont en général
propriétaires des caprins,
le chef de carré possède plutôt des
ovins.
Les femmes accèdent à la propriété des petits ruminants à
leur mariage
(dot) et surtout par la voie du "confiagel' (cf
infra);
ces bénéficiaires deviennent en effet propriétaires d'une
partie de la descendance des animaux qui leur ont été confiés. Les
flux d'animaux correspondant au confiage interviennent entre
concessions ou entre membres d'une même concession.
Dans le
premier cas,
les propriétaires ne résident pas dans la même

32
concession que leurs animaux. Les flux de confiage internes aux
concessions ne sont pas appréhendés par le suivi, sous sa forme
actuelle. Les flux de confiage entre femmes sont très actifs et
correspondent à
des
liens
particuliers de
solidarité et
d'entraide.
Les
hommmes deviennent principalement propriétaires par
héritage et par "confiage". Dans beaucoup de concessions, il
existe d'autre part une règle selon laquelle, un produit mâle est
att.ribué au mari à chaque fois qu'une brebis ou une chèvre met au
monde une portée contenant un mâle. Cette règle présente néanmoins
des aménagements: dans certains cas, elle ne joue que s'il s'agit
d'une naissance double ou triple.
22 Les pratiques de conduite des petits ruminants.
Apres l'étude de la structure du système d'élevage des
petits ruminants, nous allons maintenant aborder l'analyse de son
fonctionnement. La
conduite
des
troupeaux
conditionne
avec
l'environnement sanitaire, les performances des animaux.
La conduite des troupeaux est l'ensemble des pratiques mises
en oeuvre par les éleveurs sur leurs animaux "en vue d'assurer
leur entretien et de les mettre en condition de réaliser les
performances qu'il(s) en attend(ent)" (E.
Landais,l987).
Nous
distinguerons successivement
les
pratiques de
conduite
pâturage,
de complémentation,
d'abreuvement, de logement,
de
conduite de la reproduction et de traite des petits ruminants.
221 Les pratiques de conduite au pâturage.
Tous les petits ruminants vont chaque jour au pâturage.
L'élevage de case où les animaux sont exclusivement nourris à
l'auge et restent toute la journée attachés dans les concessions
est presque inexistant dans la région de Kaymor. Un contrôle en
juin 1989 dans les 87 concessions suivies n'a relevé que 9 animaux
(8 ovins et 1 caprin) conduits de cette façon. Un nouveau contrôle
fin octobre n'en a révélé aucun. Ces 9 animaux étaient conduits à
la case depuis le mois d'avril-mai:
5 ont été abattus pour la
Tabaski, 2 autres vendus fin juin, 2 sont encore présents dans les
troupeaux, (mais ils n'ont plus été recensés en élevage de case!).
Nous ne détaillerons pas davantage cette conduite peu répandue.
L'utilisation de l'espace agricole par les petits ruminants
évolue au cours de l'année comme le résume le schéma ci-dessous:

33
Calendrier d'utilisation
du finage villageois par les petits ruminants.
ja fe ma av ma jn
saison sèche
pré-
hiv.
divagation
gardiennage par un berger
ou
mise au piquet
ou
conduite avec les bovins
résidus de cultures
pâturage de pentes
(dans tous les champs)
et de plateaux
Dès la fin des récoltes de mil (le maïs étant déjà récolté),
mi-novembre, les animaux pénétrent dans les champs liberés par les
cultures toujours sous la conduite du berger. I;'ac&s.aux champs
d'arachide est plus tardif et il se fait après le battage et
lorsque les fanes ont été ramassées.
Les animaux consomment les résidus de cultures (résidus du
battage de l'arachide) les repousses et les adventices. Guérin et
a1 (1986)
notent que
les petits ruminants consomment très
rarement les pailles de mil, ils marquent plus d'attrait pour les
champs d'arachide. Des qu'ils sont accessibles, ils les préfèrent
aux pâturages naturels.
Ils divaguent librement jusqu'à la levée des semis, c'est à
dire jusqu'à la fin juin. Les auteurs précédents précisent que
"les résidus de cultures constituent 30 à 50 p.cent du régime de
saison sèche.
L'anatomie et le mode de préhension des petits
ruminants leur permettent de bénéficier longtemps en saison sèche
des feuilles d'arachides nichées dans les anfractuosités du sol."
En
saison des
cultures,
les
animaux ne
peuvent plus
divaguer, l'on rencontre 3 types de pratiques de conduite.
- Le gardiennage:pratique la plus répandue.
Tous les petits
ruminants des différents troupeaux de
concession d'un village sont regroupés pour constitué un troupeau
collectif.
Ils sont gardés par un berger salarié, employé par les
éleveurs de chaque village durant la période de cultures.
Cette
pratique pour l'hivernage 89 se rencontre dans les villages
suivants: Dialacouna, Keur Dianko, Keur 'Moussa Bâ, Léona, Padaff 1
et 2, Ndiayene.
A Keur Moussa Bâ, la famille du marabout ne confie pas ses
animaux au berger.
Ce sont les jeunes "Talibés"
(enfants qui
travaillent pour le marabout, qui en contrepartie leur enseigne le

34
coran) qui
les prennent
en charge pendant
toute la saison des
cultures.
Des enquêtes
auprès des bergers ont permis d'appréhender
leur pratiques.
Ils sont d'ethnies très variées (Wolof, Peul, Toucouleur).
Les bergers Peu1 et Toucouleur ont déjà fait plusieurs saisons de
gardiennage mais ils ne restent qu'une année dans un village: des
relations difficiles se créent avec les éleveurs qui ne
payent
pas le gardiennage pour toutes leurs bêtes.
Le gardiennage débute généralement en fin juin-début juillet
et se poursuit jusqu'à la mi-décembre qui correspond à la fin du
battage de l'arachide.
Le berger rassemble tous les petits ruminants sur la place
centrale et
part
entre 12 heures et 14 heures.
La conduite
jusqu'aux zones de pâturage est généralement dirigée par le
berger.
Le soir vers 18 heures, il ramène les petits ruminants qui
regagnent leur concession.
Du mois de juillet à la mi-novembre, les animaux sont sur
des pâturages de plateaux ou de pentes, ou dans des zones de bas
fond (Keur Dianko). Ces pâturages sont parfois éloignés (plus de 5
kms). Certains troupeaux de petits ruminants parcourent plus de 10
kms par jour. Leur quête de fourrage se poursuit sur le chemin du
retour,
les animaux apparaissent rarement rassasiés (Guérin et al,
op. cit.).
Les
bergers
ayant
déjà
plusieurs
années
d'expérience
pratiquent l'émondage, ils commencent à la mi-juillet; les espèces
ligneuses utilisées sont les suivantes:
terme Wolof utilisé a Kaymor
nom scientifique
demb
Ziziphus mauritiana
dembouki
Ziziphus micronatia
founakh, susur
Acacia seyal
guedjane
Anogeissus leiocarpus
santiar
Feretia canthoides
SumP
Balanites aegyptiaca
vène
Pterocarpus erinaceus
Le salaire du berger est très variable de 300 a 500 F CFA
par animal pour toute la durée du gardiennage. Il est payé après
la récolte de l'arachide par les responsables des troupeaux de
concessions.
A ce salaire s'ajoute parfois la vente du lait. Sur les 5
bergers
interrogés,
2 tirent régulièrement les chèvres et les
brebis le vendredi (jour de la prière). Ils récupèrent de 4 à 7
litres de lait qu'ils vendent 75 à 100 F CFA.
Le gardiennage est assujeti à certaines règles. Si un animal
meurt,
soit le berger va en
informer le propriétaire,
et lui
ramène le cadavre.
Si un animal disparaît, le berger doit le payer
à l'éleveur.
Il perçoit généralement une récompense à 25 à 50 F
CFA s'il ramène le(s) produit(s) d'une mise-bas: les mise-bas au

35
pâturage sont cependant relativement rares, les éleveurs gardant
dans les concessions les femelles à terme.
- La mise au piquet.
Cette pratique se rencontre dans les villages où il n'y a
pas de berger, les éleveurs n'arrivant pas à s'entendre sur le
choix du berger (Padaff 2,
3 et 4) et dans les villages où les
pâturages sont absents, c'est le cas de Ndakhar Karim.
Les ovins et les caprins sont mis au piquet en fin de
matinée par les femmes ou les enfants. Ils sont .déplacés au cours
de la journée. Ils sont mis au piquet sous des arbres (baobab), ou
le long des chemins. Ils sont ramenés dans la concession en fin de
journée.
Nous faisons l'hypothèse que cette pratique affecte
certainement les performances pondérales des petits ruminants.
Elle sera vérifiée par une analyse ultérieure sur les données
issues du suivi des performances pondérales.
- Conduite avec les bovins.
Cette pratique est réalisée dans deux concessions. Seuls les
ovins
sont
conduits avec les bovins. Les caprins restent au
piquet. Le gardiennage du troupeau mixte est assuré par un enfant
de la concession.
222 Les pratiques de complémentation.
Dans la région de Kaymor,
les éleveurs n'achètent aucun
aliment destiné à compléter les petits ruminants.
14
p.cent
des
concessions ne
distribuent
aucune
complémentation.
- Pour 70 p.cent des concessions, la complémentation est
principalement constituée par les résidus de cuisine (son, eau de
rinçage . ..).
Elle se fait de façon très irrégulière et est
distribuée à tous les animaux.
- 10 p.cent des concessions distribuent préférentiellement
ce type de complémentation, aux animaux faibles ou malades, aux
femelles adultes ou aux femelles allaitantes ou aux jeunes mâles.
- 6 p.cent des exploitations distribuent,
en plus des
résidus de cuisine, de la fâne d'arachide autoproduite.
Ces résultats sont tirés de l'enquête sur la complémentation
en hivernage.
Pour la saison sèche,
l'enquête est en cours.
Cependant par
une
enquête
rétrospective, il
semble pue la
complémentation des petits ruminants ne soit pas plus poussee.
L'analyse des pratiques de complémentation montre que les
petits ruminants ne font pas l'objet d'une attention particulière.
Les ressources étant limitées, les éleveurs préfèrent sans
doute distribuer ces sous-produits agricoles aux animaux de trait.

36
D'autre part les femmes sont les responsables et les propriétaires
de la maiori té de petits ruminants, et n'ont peut-être pas accès
aux sous produits agricoles.
223 Les pratiques d'abreuvement
L'abreuvement des petits ruminants est réalisé dans les
concession par les femmes qui vont chercher de l'eau au puits. Les
animaux sont abreuvés de 1 à 3 fois par jour. La grande majorité
sont abreuvés 2 fois par jour, en fin de matinée avant de partir
avec le berger, ou d'aller divaguer dans les champs et le soir à
leur retour dans les concessions.
Pendant la saison des pluies
certains éleveurs les
abreuvent également aux mares temporaires,
mais
celles-ci ne
persistent pas longtemps.
224 Les pratiques de logement.
Les petits ruminants passent la nuit séparés ou rassemblés
sur un ou plusieurs emplacements situés dans les.concessions
ou à
l'extérieur. Ils ne sont jamais associés aux autres animaux de la
concession (équins,
asins et bovins de trait). En revanche les
ovins et les caprins peuvent cohabiter.
L'enquête sur les pratiques de logement a permis de recenser
les différents types de logement existants dans les concessions.
On peut distinguer différents indicateurs qui permettent
d'identifier les pratiques de logement:
- le nombre d'emplacements:
- 1 seul emplacement pour tous les petits
ruminants de la concession.
- plusieurs emplacements, les animaux
restant toujours dans les mêmes logements,
- plusieurs emplacements, tous,les animaux
étant déplacés d'un logement a l'autre
lorsque celui-ci devient sale.
- les types de logement:
- les animaux sont attachés dans un coin de
la concession sans abri, plus ou moins
bien protégés par des palissades en paille ou
branchage et par 1 ou 2 murs de case.
- les animaux sont logés dans les mêmes
conditions que le type précédent mais avec un
abri qui les protège.
- les animaux sont logés dans des cases en
dur.

37
- les animaux sont placés dans les parcs en
grillage ou fil de fer situés à l'extérieur
du village.
- les animaux sont attachés à l'extérieur de
la concession sans abri et mal protégés.
Parmi ces différents types de logements, le plus répandu est
le premier. Il concerne 84 p.cent des logements observés,
L'entretien des logements est très variable: dans certaines
concessions, ils sont balayés tous les jours; dans d'autres, 2 ou
3
fois par semaine;
dans
d'autres enfin,
ils
sont
balayés
seulement de ,temps en temps voir jamais. Ces déjections sont en
général utilisées dans le jardin de case.
Les petits ruminants sont rarement placés dans un logement
qui a fait l'objet d'un investissement. Ils sont placés le plus
souvent là où ils ne gènent personne dans un coin de la concession
généralement non loin de l'endroit où les femmes font la cuisine.
Une analyse des données du suivi sanitaire en fonction des
différentes modalités des pratiques de logement poutrait permettre
d'évaluer l'efficacité de ces pratiques sur l'état sanitaire des
troupeaux de concession: la présence plus ou moins fréquente
d'animaux malades ou faibles dans les différentes concessions. En
tenant compte de l'efficacité de ces pratiques (état sanitaire) et
de leur
opportunité (peu
d'investissements), le développement
pourra proposer un logement plus adapté aux éleveurs.
225
Les
pratiques de
conduite de la
reproduction.
On ne distingue pas réellement de pratiques de conduite de
la reproduction. Le pourcentage de mâles dans les troupeaux est
réduit et certaines concessions n'en possèdent pas à certaines
périodes de l'année.
La saillie des femelles est réalisée par les mâles de plus
de 6 mois.
Les éleveurs ne semblent pas se préoccuper de la
conduite de la reproduction, ni en ce qui concerne un contrôle des
saillies, ni pour garder les meilleurs reproducteurs.
La castration des mâles est une pratique peu courante.Elle
intéresse. cependant quelques éleveurs. On la rencontre chez les
caprins. Un passage en juin 89 a permis de dénombrer 17 caprins
castrés. La castration est réalisée par les observateurs avec des
pinces, à la demande des éleveurs. L'âge de la castration varie de
6 à 12 mois. Ces caprins sont généralement abattus ou vendus pour
la Tabaski.

38
226 Les pratiques de traite.
Par une enquête sur les pratiques de traite auprès de tous
les éleveurs du suivi, nous avons constaté que les brebis ne sont
jamais traites.
Par contre,
les chèvres sont traites mais les
pratiques sont très variables:
* 38 p.cent des éleveurs ne font jamais la traite
* 12 p.cent des éleveurs ne font la traite que certaines
années, pas en 89
* 50 p.cent des éleveurs ont fait la traite en hivernage 89:
- 20 p.cent l'ont réalisée de façon
irrégulière, les femelles en lactation
n'étant sont pas tirées à chaque traite. La
traite a débutée 15 à 30 jours après la
mise-bas
- 30 p.cent l'ont faite de façon régulière,
débutant la traite 8 à 15 jours après la
mise-bas.
La traite est toujours réalisée par les femmes. Le lait est
en général autoconsommé sauf pour le village de Xeur Moussa Bâ
une partie de la production est vendue.
La production laitière n'est pas la principale finalité du
système d'élevage des caprins.
23 Conclusion
Les pratiques de conduite des petits ruminants, mises en
oeuvre par les éleveurs de la région de Kaymor, caractérisent un
élevage extensif, où le seul intrant, présent seulement dans
certaines
concessions, est
la paye du berger.
Les
éleveurs
n'achètent rien: pas d'aliment, pas de produit vétérinaire...

GRAPHIQUE 8
MWIATION DES EFFECTlFS D’OVINS
REGION DE KAYMOR
effectif
800 -
aoc
400 -,
.
‘.
.
.
. . . . .
. , . . .
. . , . . . . . . .
7 Q 11) 3 5 7 9 11 J
3 6 7 Q ll,l
3 5 7 9 11.1 3 5,
I 86 I
1 89 1
- mina femelles
+ wins mal98
Programm 9.P.R. LNHPHWWVT~AO
GRAPHIQUE g
WRIATION DES EFFECTIFS DE WiRINs
REGION DE KAYMOR
effectif
800
800
400
_,_,, ,, ,, _,,,,,_.__ __,.<._<._..._._
__<,.. . .,......... <... .<.... . . . . . . . . . .<............_.. . . . . . . . . ..< <...
. . . .
200
0
,7 9 11 1 3 5 7 9 Il,1 3 5 7 Q ll,l 3 5 7 9 Il 1 3 5,
i
85
I
80
I
87
I
88
1
89
1
- ca~rna femelles
+ caprins males
Frugrarnme P.P.R. tNERV-îSP.A/IEMVT-CIRAD

39
CHAPITRE III
LA GESTION DES PETITS RUMINANTS
Dans ce chapitre,
nous
allons étudier les pratiques de
gestion économique et sociale mises en oeuvre par les éleveurs,
compte tenu de leur environnement et des performances de leur
troupeau, pour répondre à leurs objectifs (Faugère et al, 1990).
Peu d'éleveurs de la région de Kaymor tirent de l'élevage
des petits
ruminants des
produits
renouvelables (lait). Sa
finalité est donc essentiellement son exploitation soit par la
vente ou le troc en cas de besoin, soit par les abattages ou les
dons en cas d'obligations sociales et religieuses. Les pratiques
d'immigration d'animaux dans le
troupeau (achats,
trocs à
l'entrée...) sont peu importantes.
Les petits ruminants sont
également l'objet de transferts de confiage (en entrée et en
sortie) dont les objectifs
sont d'aider un parent, et/ou de
disperser son troupeau.
Ce chaoitre
*
consistera en:
- une présentation de l'évolution des effectifs au
cours du temps.
une
étude de
l'exploitation des
animaux en
particulier
des
pratiques
d'exploitation
dominantes:
leurs
différentes modalités, les critères de choix entre les différents
animaux exploités,
la période de l'année
à laquelle ils ont
préférentiellement lieu.
- une étude plus succinte du même type des flux
d'immigration dans les troupeaux (achat, troc en entrée).
une
étude
approfondie
sur
les
pratiques de
confiage, phénomène important dans le zone d'étude.
1 LES EFFECTIFS.
11 Les fluctuations d' effectifs
Les graphiques (8 et 9) représentent respectivement pour les
ovins et
les caprins
les variations d'effectifs de tous les
troupeaux de concessions suivis au cours des mois et des années.
On note une cyclicité des fluctuations d'effectifs chez les
,
ovins femelles et mâles, qui n'est presque pas visible chez les
caprins:
les naissances ont lieu tout au long de l'année (C.H.
Moulin, communication personnelle).
On remarque une chute des effectifs à partir du mois de mai
ou juin pour certaines années, avec un minimum situé en août ou

GRAPHIQUE 10
VARIATION DES EFFECTIFS D’OVINS
DE 2 VILLAES
effectif
100~
o-f'f'f'f'f'I'f'I'f'I'I'I'I'I'I'I'I'f'I'f'I'I'('IL
7 91113 5 7 9 1113 5 7 911 13 5 7 91113 5
1 85
i
86
1 87
1 88
t 89 1
- ALA: avris te - ALA: tins m ‘.....‘. LEO: wns fe ‘.“‘.‘. LEO: ovins m
Programme P.P.A. LNERV-ISFWIEMVTCIRAD
G3APHIQUE 11
\\AF?lATION DES EFFECTIFS DE CAPRINS
DE 2 VILLAGES
effectif
120
80 -....__.. .._..
. . . . . . . . . . . . ..<................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- ALA: CaQfim - ALA: caprtns
.. .. LEO: caprina ....... LEO: capnm
Prcgrarwne P.P.R. LNERV-KIFWIEMVT~AD

40
septembre: cela correspond à une période d'exploitation importante
des ovins, car beaucoup d'éleveurs ont des difficultés à réaliser
la soudure alimentaire. On assiste ensuite à une croissance du
nombre d'ovins présents dans le troupeau à partir de novembre avec
un maximum en mars-avril.
Cette augmentation des effectifs est
liée à la période de mise-bas.
Pour les caprins, la courbe est marquée par une d'une
augmentation globale des effectifs au cours des trois premières
années.
Ces derniers ont été fortement exploités pendant les
années plus sèches et jusqu'en 1985. Depuis que la pluviométrie a
retrouvé des niveaux comparables aux années antérieures à 1970
(900 mm environ),
les effectifs augmentent globalement jusqu'en
juin 1987, période à laquelle les caprins ont subi une forte de
mortalité.
Les graphiques
10 et 11 présentent les fluctuations des
effectifs au niveau de deux villages Léona et Dialacouna.
Au niveau des mâles ovins et caprins, les villages de Léona
et
Dialacouna
ont
des
variations
comparables.
Cependant la
cyclicité
des
courbes
apparaît
moins
visible
que
sur
les
graphiques 8 et 9.
Pour
les
femelles,
les
villages
semblent
avoir
des
stratégies différentes.
Le
village
Dialacouna
semble
avoir
atteint
une phase
d'équilibre
entre les naissances
et les exploitations,
ce qui
n'est pas le cas de Léona. Ce village
a subi un épisode
pathologique sur les caprins non élucidé, qui a été suivi d'une
forte
exploitation
des
ovins et
des
caprins
(Landais,
communication personnelle).
Les courbes se rapprochent à partir de juin 88, pour suivre
une même variation.
12 Les structures démographiques
Les graphiques (12 à 15) représentent les pyramides des âges
des ovins et des caprins à deux dates différentes: au 31/03/88 et
au 30/09/88.
Ces deux dates sont respectivement situées avant et
après une période de forte exploitation des petits ruminants.
Ces pyramides des âges sont marquées par un fort écrasement
du au fort niveau de fécondité de ces deux espèces. Ce phénomène
est encore plus caractéristique chez les caprins, certainement en
raison de leur plus forte prolificité, qui a pour conséquence de
"rajeunir" le troupeau caprin. Au 31/03/88, 50 p.cent des caprins
ont moins d'un an, alors que les ovins ne représentent que 30% des
effectifs de cette classe d'âge.
Ces pyramides font apparaître
la rapide disparition des
jeunes mâles des deux espèces et leur quasi-inexistante au delà de
2 ans.
On note également le nombre plus faible de boucs par
rapport aux béliers au delà d'un an.

crzu..?ECrn 13
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GRAPHIQUE 16
CIRCONSTANCE DE SQRTlE: ABATTAGE
OVINS DE KAYhKlR
effectif
7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 6 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5
I
86
I
88
I
87
I
88
I
89
I
uvins femelles
- uvins maies
Programme P.P.R. LNERV-lSRA/IEMVT-CIRAO
GRAPHIQUE 17
CIRCONSTANCE DE SORTIE: ABATTAGE
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
7 9 11 1 3 5 7 9 11 ,l 3 6 7 9 11 ,l 3 6 7 9 11 1 3 5
1 86
t
88
87
88
1 89 1
‘...... caprin8 f6melles
- caprin3 males
Programme P.P.R. LNERViSF4A/IEMVT-ClRAD

41
La comparaison des pyramides de mars (après la période de
mise-bas) et de
septembre (après une période d'exploitation
importante) permet de constater la forte exploitation des ovins
mâles. Les deux pyramides concernant les caprins mâles sont presque
identiques. Les mise-bas sont moins saisonnées et les boucs sont
exploités tout au long de l'année contrairement aux béliers.
Pour les femelles,
les strutures
des pyramides restent
comparables entre deux périodes de l'année.
2 LES STRATEGIES D'EXPLOITATION.
Les tableaux 5 et 6 représentent les principales causes de
sortie des petits ruminants au cours des 4 exercices étudiés.
L'analyse des tableaux permet de constater que les confiages
représentent le flux de ,sortie le plus important po- femelles
ovines et caprines.
Nous allons étudier dans un premier temps les abattages,
puis nous aborderons les ventes.
21 Les abattages.
Les abattages des petits ruminants peuvent être divisés en 2
groupes, en observant les graphiques 16 et 17.
- les abattages qui ont lieu le jour de la Tabaski
(fête religieuse musulmane): c'est-à-dire pour les exercices
étudiés, le 27/08/85, le 16/08/86, le 04/08/87 et le 27/07/88.
- les abattages qui ont lieu pendant les autres
périodes de
l'année,
lors de
cérémonies
(mariage,
baptème,
kéception,
accueil d'un hôte . ..).
Les abattages rendus obligatoire par l'état de l'animal
(accident, maladie...) sont rares.
Les concessions abattent entre 1,5 et 2 petits ruminants en
fonction des
exercices. Les
nombres
d'abattage de
caprins
apparaissent plus variables d'un exercice sur l'autre que les
abattages d'ovins.
Les
déterminants
des
pratiques
d'abattages
sont
pricipalement d'ordre religieux et éventuellement d'ordre social.
Le choix de l'animal à abattre.
Par enquête auprès des éleveurs nous avons constaté que dans
plus de 93 p.cent des cas, c'est le chef de concession qui prend
la décision de
l'abattage, lorsqu'il est
présent
dans la
concession.
Dans
les
autres
concessions
(7 p.cent), on observe
différentes pratiques:
- Les femmes veuves décident de l'animal qu'elles
vont
abattre.selon les
obligations
sociales ou
religieuses
qu'elles doivent remplir

TABLEAU 7
ABATTAGES PAR CLASSE D A6E
O V I N S D E L A REBION D E KAVHOR
i O-6 mois 6-12 rois 12-19 sois M-24 rois
2-5 ans
+ de 5 ans
I
total
I
rois de Tabasky
I
l
1
.0x
2 1.5%
1 l 3%
4 3.01
37
281
16
12x
3 2.3Z
12a
972
57
28%
17
13:
5 3.81
1
.fl% j 132 1007, /
M:es rois
13 0.62
b
3.9x
I
i
f ciel 1 es
1
.lZ
2 1.3x
8 5.31
1 4.61 37
24z
rales
bb
432
21
141
3 2.OY
b 3.9’1
11s
7QZ
-i 19
13x
l
l
I
79
521
27
10x
5 3.31
14 9.2%
--Ï 4.u j 152 1002 j
Prograrae P,P.R. LNERV-ISRAIIEWVT-CIRAD
TABLEAU 8
ABATTAGES PAR CLASSE D A6E
CAPRINS DE LA REGION DE KAYHOR
~
b-12 rois
l?-18 moi5
18-24 aois
2-5 ans
f de 5 ans
totai
1
t
2
1.91
1
-92
4 3.51
16
!41
16
86
1 4 %
4 3.x
i
98
I
1 1
IbZ
5 4.4x
4
3.5Z
114 lea!
i
autres mois
l
! iemelle s
49
11X
1 1.x
b
1.3x
b
1.3x
5 1.11
112
?4Z
rdles
151
321
23
4.9x
b 1.3X
2
.4z
553
7bZ
l
I
total
200 4z
21
6.7X
12
2. bZ
0 1.7z
5
1.1%
465
106~ j
J
Programae P . P . R . INERV-ISRA/IEflVT-CIRAD

42
- Dans certains cas, le mari n'a pas d'animaux en
propriété, il laisse donc les femmes faire le choix de l'animal et
prendre la décision finale.
Le chef de concession choisit en priorité un animal parmi
les animaux qui lui appartiennent.
Cependant
dans
certaines
concessions (7 p.cent), il considère que son droit d'exploitation
s'étend sur tout le troupeau,
il choisira donc parmi tous les
animaux de la concession.
Comme le montrent les tableaux 7 et 8,
les abattages
concernent
surtout les mâles.
Les graphiques
16 et 17 font
apparaître
des
stratégies
d'abattage
différentes
entre les 2
espèces.
A la Tabaski, ce sont les béliers qui sont abattus en
priorité,
comme le montre l'allure caractéristique de la courbe
d'abattage.11 n'y a pas
de préparation particulière
de ces
animaux. Les éleveurs choisissent en général un bélier de plus de
7 mois. Les résultats d'enquête montrent que les éleveurs abattent
le meilleur bélier (en Wolof ils utilisent le terme "SUUR" pour
décrire cet animal, c'est-à-dire bien bâti et bien entretenu).
Les abattages de boucs à la Tabaski correspondent:
- à des concessions ne possèdant pas.d’cmizs.
- à des concessions qui ont vendus tous leurs béliers
et qui de ce fait abattent des boucs: c'est certainement ce qui
explique le pic d'abattage de boucs en 87 et celui moins important
de 88
- à des femmes qui décident d'abattre un de leurs
boucs pour elles-mêmes. Elles prennent la décision mais l'abattage
est effectué par un homme.
Pour les autres mois de l'année, le nombre d'abattage des
caprins est supérieur à celui des ovins: ces abattages ne sont pas
soumis à des règles précises sur le choix de l'animal.
41 p.cent des éleveurs choisissent pour ces cérémonies le
meilleur boucs.
Les autres
abattent un animal en fonction de
l'importance de la cérémonie et du besoin.
Les
tableaux ' 7 et
8 font
apparaître
des
stratégies
différentes entre les abattages de boucs et de béliers. Les boucs
sont en général abattus entre l'âge 0 et 6 mois alors que pour les
béliers,
la classe d'âge 6-12 mois regroupent 52 p.cent des
abattages.
L'abattage ne touche que très peu de femelles. Les brebis ne
sont presque pas jamais abattues. Les éleveurs déclarent ne jamais
abattre de brebis pour la Tabaski. Ils en abattent parfois pour
les autres cérémonies, lorsqu'ils n'ont pas le choix. Les caprins
femelles sont relativement plus souvent abattues que les brebis.
Cependant 25 p.cent des éleveurs préfèrent, lorqu'il n'y a pas de
mâle, faire le troc d'une femelle contre un mâle.

GFtAPHIQUE 18
CIRCONSTANCE DE SOKflE: VENTE
OVINS DE KAYMOR
dA effectif
::
: :,
::
( ‘:
3*
:.k . . . ,,,,,,,,.,,
,..,,,,.,_.._....
. ...,._. ,_...<,.._...,.,._..................................
<....,<_...................................
.<.................
.
i
: :
: :
!.
7 9 11 ,l 3 5 7 9 11 *l 3 5 7 9 11. ,1 3 6 7 9 11 .1 3 5 ,
I 85
I 86
I
a7
1
88
I 89 I
......... wins femelles
- uvina males
Programme P.P.R. LNERV-iSRA/IEMVTI;IRAD
GRAPHIQUE 19
CIRCONS=lANCE
DE SORTE VENTE
CAPRINS DE KAYMOFI
effectif
4 ,
0
l
;:
,. :
. . i . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3 0t-
::
20, -
,
1 0l -
. . . . . . . . . . . . *..a . . . . . . . .
0,
,
I
I
7 g 11 1 3 5 7 9 11(1 3 6 7 9 11 1 3 5 7 9 11 1 3 5
I 86
I
88
8 7
I
8 8
I 89 I
capIn femlles
- c23prina mfdes
programrm+ P.P.R. LNEFIVISRAAEMVTURAD

43
Le choix des femelles abattues est préférentiellement tourné
vers les jeunes chèvres; on ne distingue pas de classe d'âge plus
exploitées que les autres chez les brebis. Les faibles effectifs
ne permettent pas de tirer de règles générales. Mais par enquêtes
nous
avons
constaté que
les éleveurs préfèrent conserver 1eS
chèvres qui ont déjà mis bas et dont ils connaissent la "qualité
de bonne
reproductrice", et
abattre les jeunes dont ils ne
connaissent pas les aptitudes.
Les stratégies d'abattage des éleveurs peuvent se résumer en
quelques points essentiels:
- La décision de l'abattage revient au chef
de concession, dans la majorité des. cas.
- Les abattages concernent principalement
les mâles. Pour la Tabaski, la préférence
est portée aux béliers. Pour les autres
cérémonies, les éleveurs abattent en
général des boucs.
- Les femelles sont abattues lorsqu'il n'y
a plus de mâle. Les brebis sont très
rarement abattues.
Les pratiques d'abattage sont donc dZfférezztwr..%ns le temps
(Tabaski,
autres cérénomies religieuses), mais elles se répètent
d'une année sur l'autre.
22 Les ventes
221 L'évolution du nombre de vente
Les graphiques 18 et 19 montrent un premier exercice les
ventes ont ete importantes en août, septembre avant les premières
récoltes.
Ces ventes correspondent toutes à des besoins d'argent
pour acheter des produits viviers. Elles sont liées aux mauvaises
récoltes de l'année précédente
WW,
dûes elles-mêmes à une
pluviométrie très faible.
Les
ventes
ont
concerné tant les
femelles que les mâles.
Ces derniers ayant déjà été fortement
exploités au cours des exercices précédents, les éleveurs ont dû
par nécessité vendre des femelles pour satisfaire leurs besoins.
Les ventes sont réduites jusqu'en avril, puis augmentent de
nouveau en mai pour les ovins femelles et les caprins, un peu plus
tard pour les ovins mâles. L'argent de ces ventes est destiné à
l'achat de vivres (les greniers étant déjà épuisés), ou à l'achat
de produits agricoles (semences).
.
le deuxième exercice est marqué comme le premier par une
période de soudure difficile à réaliser (pluies très réduites en
juillet 86). Cependant le nombre de ventes est plus faible qu'au
.
cours de
l'exercice précédent, et
touche principalement les
caprins.
Cet exercice est marqué par la présence d'un pic de vente
en juin 87 chez les ovins et les caprins mâles, nous relierons ces
pics de vente avec l'évolution des prix.

GRAPHIQUE 20 CIRCONSTANCE DE SCM-IE:MORT-DI~ARITION
OVINS DE KAYRKIR
effectif
6 0
--
40 _..“...‘ .,..,...,......,,..,...,.....,.,.,.........,.........,...........................................................................

+ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. .,z
);. .< *:
30 -.........._........,........................”
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
-
-
Cr/in8 fermlles - ovins males
Prcqramns P.P.R. LNERV-ISRA/IEMVT-CIRAD
GRAPHIQUE 21 CIRCONSTANCE DE %lRTlE: ~Fi-l--DIsWWll~
WRINS DE KAYMOF?
effectif
6C
-->
j
4c -...........................
.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . & . . . . . . . . . . . . . . . .._.............................................~
::
::
30
2 0
10
i.
0
.lJ
,7 Q 11 ,1 3 5 7 9 11 ,l 3 6 7 Q 11 *l 3 5 7 Q 11 ,l 3 5 >
I a9 I
Caprin8 fWWlte8
- caprins mdes
Programme P.P.R. LNEAV~SRA/lEMVT-CTRAO

44
Pour ces deux premiers exercices, l'argent de la vente est
principalement destinée à l'achat de produits vivriers. Ceci est
lié aux pluviométries faibles des années 75-85.
Les ventes de période de soudure apparaissent beaucoup plus
tardivement pour le troisième exercice. Elles sont dans une plus
faible proportion justifiées par l'achat de produits vivriers. Ce
troisième exercice est marqué par un pic des ventes des chèvres,
lié à la présence d'une épizootie: forte mortalité des caprins
(graphique 21).
Le
quatrième
exercice
est
caractérisé
Par
une
forte
mortalité des ovins et des caprins (graphiques 20 et 21 ). Les
courbes des ventes en reflètent les conséquences. L'exploitation
des femelles est importante, surtout celle des chèvres. Pour un
nombre de morts comparables, les mâles du fait de leur effectif
réduit
disparaissent plus vite. Pour cet exercice, les ventes
d'ovins ont été réduites.
Le nombre de vente diminue et on
remarque l'absence de pic de vente au cours de cet exercice.
L'analyse de ces quatre exercices peut se résumer par:
- une diminution du nombre de vente d'ovins entre
le premier et le dernier exercice, les ventes
de caprins restant comparables;
- les ventes des deux premiers exercices sont
principalement destinées à l'achat de vivres.
.
222 L'évolution des prix
Les graphiques 22 et 23 représentent l'évolution des prix de
vente au cours des 4 exercices étudiés.
On remarque une augmentation globale des prix entre le
premier et le dernier exercice.
L'évolution des prix des caprins a un tracé caractéristique
avec une augmentation plus ou moins importante des prix à partir
de décembre (fin de la récolte d'arachide) jusqu'au mois de mai
qui correspond au début de la période de soudure. A partir du mois
de mai les prix commencent à diminuer pour atteindre un minimum en
novembre ou décembre. Cette courbe suit la loi de l'offre et de la
demande; lorsque les ventes sont réduites, les prix montent. A
partir du mois de mai
le nombre de vente augmente,
les prix
commencent à diminuer. On note une évolution comparable des prix
des femelles et des mâles. Les prix des femelles sont souvent
supérieurs à ceux des mâles.
Les prix des brebis
accusent
également des variations
saisonnières, leur cyclicité est moins marquée.
.
Chez les béliers, l'évolution est très différente.
La courbe des ovins mâles est plus liée au marché de la
Tabaski.
Les prix maxima correspondent aux mois précédents de
Tabaski et aux mois de Tabaski. La courbe présente en particulier
un pic en juin 87 qui correspond a un pic sur la courbe des
ventes.
Cette année-là,
les éleveurs semblent avoir adopté une
stratégie
spéculative.
L'offre sur le marché des ovins de la

GRAPHIQUE 22
EVOLUTION DES PRIX DE VENTE
OVINS DE KAYMOR
milliers de F CFA
7 91113
5 7 Q 1113
6 7 9 11135
7 91113
5
1 86
1
86
1
8 7
1
8 8
1 89
1
“““” acrIn femelles
- wins males
Pmgramrne P.P.R. LNERV-lSFlA~lEMVT-ClAAD
GRAPHIQUE 23
EVOLUTION DES PRIX DE VENTE
CAPRINS DE KAYMOR
niilliers de F CFA
12 -
10 - . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
‘ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............................................_.
:.
.-.
2 ~.........,<...<....................................,..............................
“. .~.....................................................................,...,.......
7 9 111 3 5 7 Q 11; 3 5 7 Q ll,l 3 5 7 9 11 1 3 5
I
80
I
88
87
88
t
89 1
‘........ caprtns fern3llea
- caprins maie3
Programme P.P.R. LNEFW-~SRA/~EMVT-CIAAD

45
Tabaski a été déficitaire, les éleveurs en ont profité pour vendre
à un prix élevé beaucoup de béliers.
223 Le choix de l'animal à vendre
* Quelques résultats d'enquêtes sur les pratiques de vente
Nous avons constaté que dans 60 p.cent des concessions,
c'est le chef de carré qui prend la décision finale de la vente de
tous les animaux de la concession.
Il effectue lui-même la
transaction. La destination de l'argent est variable:
- il
conserve l'argent et le gère lui-même,
même si l'animal ne lui appartient pas;
- il remet l'argent aux femmes en totalité ou
une moitié seulement.
Les femmes prennent l'initiative et la décision finale de la
vente indépendamment de leur mari dans 26 p.cent des concessions.
Les autres concessions correspondent à des cas plus rares,
où le mari est décédé. Il est alors remplacé par le fils aîné ou
par la première femme.
Dans
ces
concessions,
les règles de
décisions sont très variables.
Il est difficile d'en tirer des
conclusions, du fait de leur faible nombre.
Nous pouvons résumer ces différents processus de décision de
la vente dans un schéma.
initiative
décision finale transaction gestion de l'argent
de la vente
(propriétaire)
chef - chef
*chef
*chef
f e m m e s - c h e f - c h e f echef
-femmes
femmesMfemmes-------,chef

-
- --*femmes
La décision de la vente semble moins sous l'emprise du chef
de concession que l'abattage. Ce dernier est lié à des contraintes
religieuses et sociales qui n'interviennent pas dans les pratiques
de vente. Cela permet aux femmes de prendre plus d'initiatives.
Le choix de l'animal à vendre répond à des stratégies
différentes selon les éleveurs. Mais tous déclarent vendre en
priorité les mâles.
L'étude des pratiques de conduite de la
reproduction nous a montré que les éleveurs ne cherchent pas à
conserver un potentiel reproducteur.
Le choix de l'animal est variable:
- 54 p.cent des éleveurs vendent d'abord des
caprins.
- 24 p.cent n'ont pas de choix préférentiel, ils
prennent l'espèce dont le prix correspond au
besoin.
- 22 p.cent'choisissent d'abord des béliers.

TABLEAU 9
VENTES PAR CLMSE D ME
OVINS DE LR REGION DE KIIYflOR
. .
O-b pois
b-i2 rois
12-18 rois
18-24 mois
2-5 ans
t de 5 ans
total
rois prl-tabasky
/ereIles
26
l.bT
53
16%
15 4.413
10 2.91
42
12%
17 5.0%
lb3
(8%
gaies
22
b.5Z
80
262
38
11%
20 5.9x
9
2.62
177
52Z
-t
total
48
14%
30 8.8%
51
15%
17 5.0%
3 4 0 1 0 0 %
mires rois
fenelles
4 5
7.62
23 3.9%
62
10%
35 5.9%
320
54x
raies
4 4
7.4x
17
2.?Z
14
2.42,
273
4bZ
total
89
15%
251--
11
437. 1 99
7
%
40
b.7Z
lb
13%
35 5.9’1
593 1002
-
Prograrre P.P.R. LNERV-ISRIIIIMVT-CIRAD
TABLEAU 10
VENTES PRR CLASSE D &E
CAPRINS DE LA REGION DE KAYHOR
l
2-5 ans
+ de 5 ans
total
l O-6 rois
i b-12 moi5 12-18 dis / M-24 rois
I
r o i s prt!-tabasky
l
I
22 6.1%
11 3.1%
37
10%
22
b.lZ
180 52%
20
5.62
2
.hZ
172
482
13
3.trZ
l 135 38X 1 111 31x 42 121
37
101
22 6.1%
30 !OOZ 1
i
37
4.3x
17 2.0%
65 7.52
30
4.4x
420 49Z
24
2.3Z
1
.1x
443
51%
i
61 7.1Z 1 18 2.1’1
65
7.5x
30 4.4%
iiG--l
L
Programme P.P.R. LNERV-ISRMIEHVT-CIRAD

46
L'animal choisi dans l'espèce est soit le "meilleur animal"
(le mieux bâti, le mieux entretenu), soit un animal correspondant
au besoin.
Répartition des éleveurs en fonction
de leurs pratiques de vente.
le meilleur mâle
un mâle selon le besoin
caprins
18%
36%
caprins ou ovins
10%
14%
ovins
10%
12%
total
38%
62%
On remarque que dans l'ensemble, les éleveurs préfèrent
vendre un animal correspondant à leur besoin, et ne pas avoir de
surplus d'argent.
Leur
stratégie de
vente
est fonction des
problèmes du moment et elle se fait au "coup par coup".
D'après les enquêtes et les entretiens, féalSk"és., il semble
que les femmes sont les propriétaires de la majorité des femelles,
alors que les mâles appartiennent plutôt au hommes en raison de la
règle que nous avons décrite. Nous avons emis l'hypothèse que le
choix d'une femelle vendue était différent en fonction du centre
de décision et de la destination de l'argent issu de la vente. Un
test du Khi-2 n'a pas mis en évidence de différence significative
à 5 p.cent entre les stratégies de vente.
Vente de petits' ruminants femelles:
choix de l'animal vendu en fonction de l'agent économique qui pren
la décision et de la destination du produit de la vente.
décision
argent
la meilleure
une femelle
femelle
selon le besoin
chef
chef
8%
22%
chef
femmes
4% .
36%
femmes
femmes
4%
26%
total
16%
84%
La logique de vente
est donc apparemment la même: en
l'absence de mâle,
ils choisissent des
femelles dont le prix
correspond à leur besoin. Ces femelles sont soit des jeunes, soit
des femelles agées.
* ventes et classe d'âge
Les tableaux 9 et 10 présentent le nombre de ventes par
classes d'âge. Nous avons distingué deux périodes:' une période

TABLEAU 11
LES PRIX DE VENTES PAR CLASSE D A6E
OVINS RALES DE LA REGION DE KAYHOR
Q-6 rois
b-12 rois 12-18 rois 18-24 rois
2 - 5 an5
total
Nombre
150
441
179
80
140
990
Hoyenne
632b
7902
9432
13531
9386
8604
Hinirur
2000
1500
2000
2500
2000
1500
HdXiNM
28750
30500
33500
41500
45000
45QOO
Ecart-type
3933
4674
5641
10353
6858
6011
Programe P.P.R. LNERV-ISRAIIEHVT-CIRAD
TABLEAU 12
LES PRIX DE VENTES PAR CLASSE D A6E
OVINS FEbELLES DE LA REGION DE KAYtlOR
O-b pois
S-12 nais
12-18 rois 18-24 aois
2-5 ans
+ d e 5 ans
total
Nanbre
79
182
68
40
1 1 6
56
541
t?ayenne
5425
6454
bb36
7536 .
7680
7038
6730
ninitur
2000
1650
2000
2500
2000
1500
1500
liaxi
/
JUQ
lb000
lb500
21000
18700
18000
18500
21000
Ecart-type
2b9A
2788
4166
4164
3042
4093
3357
j
Prograaae P.P.R. LNERV-ISRAIIEHVT-CIRAD
TABLEAU 13
LES PRIX DE VENTES PAR CLASSE D A6E
CAPRINS HALES DE LA REGION DE KAYHOR
7.
O-b rois
b-L2 aois t?-18 #ai5 113-24 r a i s
2-5 ans
total
Noabr e
482
510
113
j4
100
1241
noyenne
4201
5739
b575
7759
7577
5435
iliniuun
300
1250
2000
3500
2000
300
hiru
17500
17OQQ
16500
15000
17500
17500
Ecart-type
2192
2492
2955
32bO
2986
274 1
I
Progrme P . P . R . LNERV-ISRA/IEHVT-CIRAD
TABLEAU 14
LES PRIX DE VEffTES PAR CLASSE D A6E
CAPRIZ FEHELLES DE LA REGION DE KAYHOR
l-
,
Q-6 mois
6-12 aais ‘12-18 mois 19-24 rois
2-S ans t de 5 ans
Norbr e
158
224
69
29
108
b4
b52
’ Hayenne
4457
5683

5950
7638
7577
8613
6103
t!iniaua
1250
1560
2000
3500
2000
2500
1250
nax i mua
17500
17QOO
13000
15000
17500
16000
17500
Ecart-type
2317
2548
2255
3274
2906
3367
3
2900
Prograrme P.P.R. LNERV-ISRA/IEHVT-CIRAD

47
pré-Tabaski qui regroupe le mois précédent la Tabaski et le mois
de la Tabaski et une période regroupant l'ensemble des autres
mois, afin de voir s'il existe une stratégie de vente différente
selon les périodes de l'année.
Il n'apparaît pas de différence
significative dans la répartition des ventes entre classes d'âge
sur les deux périodes. Les ventes de la période de pré-Tabaski
correspondent à des ventes de soudure. Les éleveurs de la région
de Kaymor vendent leurs mâles dès qu'apparaît un besoin d'argent
au cours de l'année.
Ils profitent des prix plus élevés de la
période de Tabaski pour mieux les vendre. Leurs stratégies de
vente sont beaucoup moins spéculatives que dans le nord du Sénégal
(Lwa) I où les éleveurs préfèrent vendre des femelles pour avoir
le maximum de mâles à vendre à la Tabaski, lorsque les prix sont
très élevés.
50 p.cent des ventes de caprins.mâles sont réalisées avant
qu'ils n'atteignent l'âge de 6 mois, les ovins sont exploités plus
tard:
50 p.cent d'entre eux sont vendus entre l'âge de 6 et 12
mois.
Ces résultats sont comparables à ceux obtenus pour les
abattages.
La répartition des femelles selon les classes d'âge confirme
les résultats de l'enquête.
Les éleveurs vendent
les jeunes
femelles dont ils ne connaissent pas les aptitudes et réforment
les femelles agées. faut se reporter aux *~d82.,:"aes âges et
faire la relation entre le nombre de vente par classes d'âge et
les effectifs d'animaux présents par âge.
* prix de vente et classe d'âge (tableaux 11 à 14)
Une analyse de la variante des prix pour les ovins et
caprins, les mâles et les femelles, ne permet pas de distinguer de
différence entre les classes d'âge prises toutes ensemble.
Un test de Student-Newman-Keuls permet de distinguer des
différences significatives à 5 p.cent entre les classes prises 2 à
2 .
- Chez les boucs,
seules les classes 18-24
mois et 2-5 ans ne sont pas différentes.
Le prix maximum des
caprins mâles est donc atteint à l'âge de 18-24 mois. Cependant
l'écart de prix est beaucoup moins important que chez les ovins
mâles, entre les premières classes et les dernières.
- Pour les chèvres, les classes 6-12 mois et
12-18 mois pourraient être regroupées.
- Toutes les classes concernant les béliers
sont significativement différentes 2 à 2.
- Chez les brebis, les classes 18-24 mois, 2-5
ans et plus de 5 ans peuvent être reunies en une seule classe.
Le graphique 25 montre une relative homogénéité des prix
entre les ovins femelles,
les caprins femelles et les caprins
mâles. Les variations entre les classes sont relativement faibles
Par
rapport
aux
ovins
mâles. Ce
constat permet d'expliquer
l'exploitation plus précoce des caprins mâles, environ 6 à 12 mois
plus tôt que les ovins mâles.

GRAPHIQUE 24
EFFECTIFS DES VENTES
REGION DE KAYMOF?
T
O-6 mois 6-12 mois ‘12-18 mois 18-24 mois 2-5 ans + de 5 ans
IOI ovin3 mtyes
ESSI ovins lemellf33 El Caprins mates fZB4 caprins femell
GRAPHIQUE 25
PRIX DE VENTE
REGION DE KAYMOR
milliers de F CFA
15
10 .<.-< - .-... .._.. - ______l..,____I.__.. - __....” .--..,
Fc
C
O-6 mois 6-12 mois 12-18 mois 18-24 mois 2-5 ans + de 5 ans
m ovin8 mf31e9
ITXiSl OvinY lernelles El caprins males EBl caprins lem43lI
progrernrne
P.P.R. LNERV-ISRA/IEMVT-CIRAD

48
23 Les taux d'exploitation
Les taux d'exploitation correspondent au rapport du nombre
d'animaux
exploités
(vendus,
abattus ou
troqués)
pendant
l'exercice au nombre moyen d'animaux présents pendant le même
exercice (moyenne des effectifs en fin de chaque mois).
Ce taux d'exploitation ne tient pas compte des confiages au
niveau des sorties: ils ne sont pas considérés comme une pratique
d'exploitation.
Par contre dans l'effectif moyen des animaux
présents,
les
animaux en
confiage
dans
les
troupeaux
sont
comptabilisés. Les chiffres obtenus sont donc entachés d'un biais.
Les taux d'exploitation
7/85-6/86
7/86-6/87
7/87-6/8817/88-6/89
ovins mâles
87%
74%
71%
91%
ovins femelles
25%
20%
11%
16%
ovins
40%
35%
26%
34%
caprins mâles
113%
112%
100%
83%
caprins femelles
31%
24%
21%
15%
caprins
50%
48%
41%
33%
Le premier exercice est marqué par un taux d'exploitation
élevé:
la conséquence des hivernages précédents très secs est une
forte exploitation des troupeaux, par ventes importante d'animaux
pour pallier les problèmes de soudure alimentaire.
Le taux d'exploitation des mâles est toujours supérieur à 70
p.cent. Celui des caprins mâles dépasse 100 p.cent pour les trois
premiers
exercices.
Ceci
s'explique
Par
une
exploitation
importante
des mâles de 0 à 6 mois.On remarque que le taux
d'exploitation des caprins mâles est supérieur à 100 p.
cent.
Chaque animal sorti compte pour une vente, tandis qu'un animal
présent pendant par exemple six mois compte pour 1/2 dans le
calcul de l'effectif moyen annuel.
On remarque que les caprins sont plus exploités que les
ovins, sauf pour le dernier exercice. Ceci est certainement lié à
la forte mortalité des caprins au cours de l'exercice précédent:
les effectifs ayant
sensiblement diminués (graphique 13), les
éleveurs
ont préféré
exploiter
des
ovins,
maintenant .ainsi
toujours le même équilibre entre les nombres d'ovins et de
caprins.
Les femelles présentent un taux d'exploitation plus faible,
inférieur à 30 p.cent.
Comme nous l'avons vu, elles ne sont
vendues ou abattues que par nécessité, lorsqu'il n'y a plus de
mâles disponibles. Ce sont d'abord des "reproductrices", alors que

TABLEAU 15
CIRCONSTANCES D'ENTREE
OVINS DE CA REGION DE KAYMOR
(Juillet 1985 i Juin 1969)
9s
?
i Juil E/.hn Jb i hi! WJuin a7
1 Juil 97/Ju1n 89 / Juil NiJuin :39 i
Total
i ”
i
TABLEAU 16
CIRCCffiTcwçE’

D’p(TAEE
CAPRINS OE LA Ri&@N DE KAYHOR
kh.~iilet 1985 $ Juin 1969)
1 .!uil a5i.iwl 25
juil WJuin 87
1 J u i l d7!Juln 36
juil Wjuin a9 )
Tu;a1
1
,
T
I
i
i
f

49
les mâles sont avant tout un "porte-monnaie", dans lequel on puise
dès que le besoin s'en fait sentir.
Les taux d'exploitation des deux dernières exercices ajoutés
aux fortes mortalités
qui
ont
touchés
les
deux
espèces ne
permettent plus une croissance naturelle des troupeaux. Nous
retrouvons
ces
résultats
sur
les
courbes
des
variations
d'effectifs (graphiques 8 et 9).
3 L'IMMIGRATION
Le tableau suivant présente les taux d'immigration, défini
comme le rapport du nombre d'animaux entrés dans les troupeaux par
achat (achat, achat mère suitée, achat sous la mère) ou don, au
nombre moyen d'animaux présents dans les troupeaux.
De la même façon que pour l'analyse des taux d'exploitation,
nous n'avons pas tenu compte pour le calcul des taux d'immigration
des entrées d'animaux par confiage.
Les taux d'immigration
I
7/85-6/86 7/86-6/87 7/8745/88
ovins mâles
12.9%
10.0%
6.1%
3.9%
ovins femelles
8.3%
8.3%
2.0%
4.6%
ovins
9.4%
8.8%
3.1%
4.4%
caprins mâles
3.7%
2.6%
1.7%
1.0%
caprins femelles
5.1%
7.7%
1.2%
4.3%
caprins
4.8%
6.3%
1.3%
3.4%
Ces résultats montrent que l'immigration est très faible.
Les taux relativement plus élevés au cours des deux premiers
exercices sont dus à des éleveurs qui cherchent à reconstituer
leur troupeau (après une période de forte exploitation) en
achetant des animaux pour ceux qui en ont les moyens.
Les tableaux 15 et 16 montrent cependant que le nombre
d'achats reste très faible, comparativement aux entrées d'animaux
par confiage. Ils concernent principalement les femelles et plus
précisement les brebis.
Au cours de ces 4 exercices:
- 44 p.cent des éleveurs n'ont jamais
acheté d'ovins;
- 54 p.cent n'ont jamais acheté de caprins;
- 25 p.cent n'ont jamais acheté d'animaux.
Pour les autres éleveurs, les achats se limitent à 2 ou 3
animaux, ayant rarement les moyens d'en acheter plusieurs à la
fois.

GRAPHIQUE 26
CIFICONSTANCE D’ENTREE: ACHAT-TROC
OVINS DE KAYMOR
effectif
1 5 -
..<.‘..< wins ferrelles
- oh8 rnales
Programme P.RR JJW?VlSfX4/IEMVT-CIRAD
GRAPHIQUE 27
CIRCONSTANCE D’ENTREE: -AT-TROC
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
7 8 11 1 3
6 7
9 3 6 7 9 11
3 6 7 9 11 1
3
5
I
8 6
I
86
11/1 07
,l
88
I
89
I
....... caprn3 fernelles
- caprins males
Prugramffw P.P.R. LNEFWISRA/IEMVT-CIRAD

50
Les graphiques 26 et 27 font apparaître des courbes en dents
de scie, avec des variations entre 0 et 5. Deux pics se détachent
de ces
courbes,au mois de juillet 86 chez les ovins et les
caprins. 11s correspondent aux achats de 15 ovins et 15 caprins
réalisés par le marabout de Keur Moussa Bâ.
Ces pratiques d'immigration montrent qu'il ne s'agit pas
d'un élevage d'épargne: il n'y a pas de mise en réserve monétaire
par achat de petits ruminants après les récoltes. Ils acquièrent
presque tous leurs petits ruminants. sans investissement: la dot,
l'héritage et surtout le confiage.
4 LE CONFIAGE
Cette pratique concerne tous les éleveurs de la zone. Les
entrées par confiage représentent 77 p.cent et 83 p.cent des
entrées respectivement chez les ovins et les caprins (tableaux 15
et 16). Les sorties par confiage représentent 35 p.cent des
sorties des ovins et 31 p.cent des sorties des caprins (tableaux 5
et 6). Ainsi, l'éleveur suivi est le responsable du troupeau, mais
les propriétaires des animaux ne sont pas forcément des membres de
la concession.
Ce flux par confiage d'animaux est le plus important des
flux en dehors des entrées correspondant aux mise-bas et des
.
sorties correspondant aux morts.
Total des flux de confiage au cours des 4 exercices
l Entrée par confiage I 466 l lZ3 I 512 / 96 I
[Sortie par confiagel 733
I 250 I
885
I 275 I
Ce tableau fait apparaître un déséquilibre important de la
balance entre les sorties et les entrées par confiage. Du fait des
problèmes existant au niveau de l'interprétation des codifications
(ARC, REC, DEC et FIC), nous ne pouvons pas entrer en détail dans
l'explication de ce déséquilibre. Cependant, il semble logique que
les sorties par confiage soient plus élevées que les entrées du
i
fait des règles, des stratégies et des objectifs des pratiques de
confiage.
41 L'évolution du nombre de confiage
Les graphiques 28 à 31 font apparaître une certaine
cyclicité au cours des 4 exercices. Au niveau des entrées, on note
l'existence de pics importants en juillet et plus réduits en
décembre. ces pics sont plus marqués chez les ovins. Les courbes
de sorties montrent seulement des pics en juillet, leurs, tracés

Ga'rIIQUE 28
CMCONSVWCE D’ENTREE= CONFIAGE
OVINS DE KAYh4QR
effectif
6 0
1:
::
. . . . . . . . . . ..,.._._,......................................,~
. . . . . ..<................................................................................
. . . . . . . . . . . .
; ‘:
; :
i ;
: :
: :
;
:
,,,,__,_,,........_...........,........,,.....,............
y.........................”
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
:
:
7 9 11.1 3 5 7 9 Il.1 3 5 7 9 11 ,l 3 5 7 9 If.1 3 5 >
1 8 5
1
8 8
1 87
1
8 8
I
8 9
I
GWHIQUE 29 CIRCONSTANCE D’ENlREEz CONFIAGE
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
50.
4* _...,..,_,............,,..,......,........,............,.....,..,..,..,...............................................................................................
..<
7 91113
5 7 9 1113
5 7 911135 7 91113
5
1 85
1
88
1
8 7
1
8 8
1 89
1
.‘......‘. caprin3 fefnelles
- caprinsmdea
programme P.P.A. LNEFW-îSRA/lEh+lVT-ClRAD

51
sont comparables pour les deux espèces. Le dernier exercice est
marqué par des flux de confiage plus important et en particulier
par un pic de confiage très marqué.et brutal en juin 89. Ces flux
(surtout de départ) peuvent s'expliquer:
- par des confiages plus importants pour diminuer les
risques épizooties (se reporter au courbes de mortalité);
- par une exploitatation plus faible des animaux au
cours de l'exercice précédent, ce qui libère plus d'animaux pour
le confiage
Cette
saisonnalité
des
flux de confiage
est
liée au
calendrier des cultures. Nous avons vu que les petits ruminants
divaguent librement autour des villages de décembre à juin. Mais
dès la levée des semis en juillet jusqu'à la fin du battage de
l'arachide, ils sont pris en charge par un berger ou mis au
piquet.
C'est aux limites de ces 2 périodes qu'ont lieu la
majorité des confiages.
Les confiages concernent principalement les femelles. Les
mâles exploités très jeunes sont peu sujets à des pratiques de
confiage. Les flux de confiage de mâles recensés par le suivi
correspondent à des mâles nés de mères confiées, qui retournent à
leur propiétaire pour être généralement vendus, et à des mâles
encore sous leur mere,.qui partent avec elle en confiage.
42 Les règles de confiages
Les confiages de la zone de Kaymor sont principalement des
confiages de longue durée, et non pas des confiages d'hivernage,
comme on pourrait le supposer à la vue de ces courbes.
Par des enquêtes réalisées auprès de tous les éleveurs
suivis, nous avons pu identifier les pratiques de confiage.
* Le confiage de longue durée
La décision du confiage est généralement prise par le chef
de carré sauf dans les concessions les femmes prennent toutes
les décisions concernant la gestion économique de leurs animaux.
On se reportera aux résultats présentés au paragraphe 21.
le confiage, comme nous l'avons vu concerne principalement
les femelles. Dans 6 villages suivis, le confiage suit les règles
suivantes:
la première mise-bas
revient
au propriétaire, la
deuxième
à l'éleveur qui est responsable de la femelle. La
troisième mise-bas revient au propriétaire
et ainsi de suite:
règle de 1 sur 2. Le gardiennage par le berger, s'il est pratiqué,
est à la charge
de l'éleveur qui garde l'animal. Ces règles
expliquent
donc les flux de
confiage importants
juste avant
l'hivernage.
Dans le septième village (Keur Moussa Bâ),
les 2
premières mise-bas reviennent au propiétaire,
la troisième est
pour l'éleveur qui garde
l'animal.
La quatrième
revient au
propriétaire, etc: règle de 2 sur 3.
Cette règle de confiage
différente pose des problèmes pour les confiages avec les villages
environnants.

GTUIPHIQUE 30 CIRCONSTANCE DE SOFTIlE: CONRAGE
OVINS DE KAYMOR
effectif
80 . . . . .,....................,.... .__..............................................................................................................
. . .../;.. l
7 $41113 5 7 9ll13
5 7 9 11135
7 CI1113 5
t
85 1
86
1
87
1
88
1 89
1
t...‘.. cxins femelles
- mina males
Programme P.P.R. LNERVlSRA/IEMVT-CIRAD
G=HIQUE 31 CIR~WTANCE f)E SOR-l-lE: WNFIAGE
CAPRINS DE KAYMOR
effectif
.
7 9 11 1 3 5 7 g 11; 3 5 7 9 Il(1 3 5 7 9 11 1 3 5
t 86
1
88
87
88
i 89 1
."" caplns fefrtelles
- caprins m&38
programme P.P.R. LNERV-ISFWIEMVT-CIRA~

52
Les
échanges d'animaux par confiage sont justifiés par
différentes raisons.
- Le plus souvent, à la demande d'un éleveur qui a
peu ou pas d'animaux, le propiétaire décide de donner en confiage
une ou plusieurs femelles, pour l'aider à monter son troupeau.
- une femme connaissant une parente ou proche qui n'a
pas de petits ruminants, va lui confier une ou deux femelles. 11
existe de fort lien de solidarité entre
les femmes, comme le
montre cette pratique de confiage.
Les
éleveurs
confiant
actuellement
leurs
femelles
ont
constitué leur cheptel en prennant des animaux en confiage et se
considèrent comme obligés d'aider leurs proches.
- on rencontre quelques cas de confiage correspondant
à de
"gros propiétaires"
qui
confient pour disperser leurs
animaux, dans le but de diminuer les risques liés aux épizooties.
- les départs en confiage peuvent être également
justifiés par l'impossibilité de payer le gardiennage pour tous
les animaux,
en particulier lorsque
les femmes l'ont à leur
charge.
Certaines ont des problèmes de disponibilité en argent,
elles
préfèrent
donc
confier
quelques
femelles
pour
éviter
d'accroître leurs charges.
Par enquêtes, nous avons constaté que dans 85 p.cent des
concessions,
il y a des femelles en conflaqe. mrtaines sont
arrivées
avant le début du suivi, il est donc difficile en
exploitant simplement le fichier informatique de se rendre compte
de l'importance
de cette pratique.
Il serait intéressant de
connaître le pourcentage d'animaux en propriété et d'animaux
confiés
dans
chaque
concession,
mais
surtout
d'en
suivre
l'évolution pour saisir comment et à partir de combien de temps,
une concession n'a que des animaux en propre, si tel est son
objectif: ou si au contraire, il y a en permanence des animaux qui
arrivent en confiage et d'autres qui en partent?
En effet, nous
avons remarqué que les femelles arrivées en confiage, il y a 5 ou
6 ans sont encore dans la concession, alors que l'éleveur confie
des femelles qui lui appartiennent.
La vente des femelles confiées ne surviendra en général que
lorsque l'éleveur qui a la garde de l'animal aura été indemnisé,
c'est à dire que la femelle aura déjà eu 2 (ou 3) mise-bas. Si la
vente survient avant, un arrangement se fait entre le propiétaire
et l'éleveur. Le produit de la vente est divisé par 2 ou 3, il
n'existe pas de règles précises, ce sont des arrangements aux cas
par cas.
Lorsque le confiage se fait dans un véritable but d'entraide
(c'est à dire dans la majorité des cas), le propiétaire ne vendra
jamais une femelle qu'il a confié sauf s'il n'a vraiment pas
d'autre solution. Il vend les produits qui lui reviennent. Une
femelle confiée depuis plusieurs années est rarement récupérée par
le propriétaire. Ce type de confiage d'entraide se rapproche du
don: la femelle est souvent confiée jusqu'à sa "réforme" (vente,
abattage) décidée par le responsable du troupeau et non par le
propriétaire.

CARTE 3: ORIGINE ET DESTINATION GEOGRAPHIQUE DES CONFIAGES
&&& : 1 /-Mo 000
* Village Wolof
1 Padaff 1
(PA1 >
6 Ndiayène
1 WI 1
m Village Toucouleur
2 Padaff 2
U’A2)
7 Lbona
(LEO)
- mf& paf confîacjc
3 Padaff 3
(PA31
8 Keur Dianko
(K’DI) s
---aSortic p a r -fifiae
4 Padaff 4
9 Ndakhar Karim ( NDK)
9
ww
5 K. Moussa Bâ ( KMB )
10 Dialacouna
(AW
@El Chef lieu de
communautb rurale

53
Le carte 3 visualise les échanges d'animaux par confiage.
Les principaux flux identifiés sont internes à chaque village. On
note cependant d'importants échanges de confiage de Sonkorong vers
Léona et Ndiayène, et de Kaymor vers Dialacouna. Quelques échanges
se font avec l'extérieur de la zone. Ces résultats ont été obtenus
.a partir de l'enquête réalisée sur les pratiques de confiage.
* Le confiage de courte durée
La principale raison de ce type de confiage est l'absence de
berger dans un village. Certains éleveurs ne voulant pas mettre
leurs animaux au piquet,
vont confier tout leur troupeau à un
parent ou ami habitant un village où se pratique le gardiennage.
Pour ce type de confiage,
les frais de gardiennage sont à la
charge du propiétaire. Les éleveurs qui prennent en charge ces
animaux, apprécient peu ce type de confiage. Ils font cela pour
arranger le propriétaire, car en général ils ne retirent aucun
bénefice de cette charge. Parfois lorsque le propriétaire est
satisfait du confiage, il laisse un ou deux produits, mais ce
n'est pas une règle générale.
Ce type de confiage se rencontrait chez 2 Slevears de Padaff
1 jusqu'en hivernage 87. Les animaux partaient en juillet chez
deux éleveurs suivis de Dialacouna, et revenaient en décembre.
Cela explique les pics de décembre 85, 86 et 87. En hivernage 89,
aucun éleveur suivi n'a donné d'animaux en confiage. Deux éleveurs
ont pris quelques animaux pour un confiage d'hivernage.
43 conclusion: importance du confiage
Le confiage est une pratique
importante
dans cette zone
d'étude, par rapport aux régions de Louga et Kolda. L'importance
de cette pratique soulève des problèmes que l'on ne rencontraient
pas dans les autres zones d'étude. En effet le suivi, tel qu'il
est pratiqué actuellement
ne permet pas d'appréhender cette
pratique de façon satisfaisante. La codification des flux de
confiage nécessite la connaissance préalable du propriétaire de
l'animal (membre de la concession ou étranger): une question
supplémentaire dans la fiche de sortie (le propriétaire est-il
membre de la concession:
O/N?) permettrait aux observateurs de
choisir le bon code: ARC, REC, FIC, DEC; et de réaliser un test de
c
cohérence
entre
les
deux
informations
lors de la
saisie
informatique.
Le confiage est la principale voie d'acquisition des petits
ruminants.
Cette
pratique
tisse
des
relations
sociales et
économiques fondamentales en particulier entre les femmes.
Propriétaires
de la majorité des femelles, les confiages
pourraient aussi être une façon de cacher aux maris le nombre
exact de
femelles
qu'elles
possèdent,
enfin
d'éviter
des
prélèvements trop importants.. . .

54
5 CONCLUSION
Nous venons d'étudier en détail les pratiques de gestion et
d'exploitation des petits ruminants, mises en oeuvre par les
éleveurs pour satisfaire leur objectifs.
Cette étude confirme qu'il s'agit d'un élevage de cueillette
dont le principal
objectif
est d'assurer
la sécurité
et la
reproduction
des systèmes de production:
pallier les années de
mauvaises récoltes et éviter la vente des bovins en cas de besoin.
Malgré ce rôle dans l'équilibre des systèmes de production,
il
n'existe pas de
relation
étroite
entre
l'agriculture et
l'élevage des petits ruminants. L'argent de la vente des récoltes
d'arachide et de coton n'est pas investi dans l'achat de petits
ruminants. Il n'y a pas de flux monnétaire entre l'agriculture et
cet élevage. Ce n'est pas un "élevage d'épargne" mais les éleveurs
puisent dedans dès qu'un besoin apparaît, en particulier lors de
la période
de soudure, en fin de saison
sèche
et pendant
l'hivernage.
Les éleveurs suivis sont avant tout des agriculteurs, ils ne
cherchent pas à "faire de l'élevage".
Les
éleveurs
montent
en général leur troupeau par le
confiage d'une ou plusieurs femelles, donc sans frais.
Il
assure
également
d'importantes
fonctions
socio-
culturelles:
il permet de subvenir aux besoins et aux frais des
différents cérémonies religieuses et sociales.

5 5
CONCLUSION GENERALE
L'élevage des petits ruminants de la communauté rurale de
kaymor est marqué par des pratiques de conduite uniformes et peu
controlées par les
éleveurs.
Ces
pratiques
caractérisent un
élevage de cueillette où le seul intrant est la paye du berger.
L'analyse des pratiques de gestion a mis en évidence
l'importance du confiage. Cette pratique est très liée au rôle des
femmes dans cet élevage.
Les femmes
cherchent à
obtenir de
l'indépendance: le confiage leur permet de monter un troupeau sans
réaliser d'investissement au départ.
Cette pratique tisse des
liens de solidarité et d'entraide fondamentaux entre les femmes.
Cependant elle peut apparaître comme un obstacle aux actions de
développement: qui va investir?
Les petits
ruminants
ont un
rôle
essentiel
dans la
reproduction des
systèmes de productlwn: ~SI%X & *période de
soudure. Les ventes correspondent à des besoins immédiats, leur
objectif premier n'est pas une vente spéculative.
Ils remplissent également des rôles sociaux, culturels et
religieux: abattage de Tabaski...
La production laitière ne concerne que les chèvres et une
partie
seulement des concessions.
Cette production
n'est pas
l'objectif principal de cet élevage.
Les petits ruminants ont donc essentiellement des fonctions
socio-économiques.
L'importance
de la pratique de confiage et ce système
d'élevage de cueillette s'accordent avec les objectifs que les
éleveurs assignent à l'élevage des petits ruminants: assurer la
sécurité
du système
de production et remplir des obligations
sociales et religieuses.
Ces objectifs expliquent peut-être la moins forte assiduité
et un moindre intéressement des éleveurs au suivi par rapport aux
autres zones suivies.
Le
programme
P.P.R.
avec
ses
différents
axes
.
d'investigations nous a montré la complémentarité essentielle qui
existe entre le recueil de données quantitatives et l'analyse des
pratiques.

56
L'analyse des pratiques ne doit pas être considérée comme
une fin en soi, mais comme un pôle de recherche qui permet
d'appréhender et de
comprendre
des
données
quantitatives
absolument indispensables.
Notre méthodologie est donc fondée sur des va-et-vient entre
le fichier informatique et les enquêtes de terrain.
Notre étude des pratiques de conduite et de gestion a porté
sur l'analyse des modalités et des opportunités des différentes
pratiques mises en oeuvre par les éleveurs. Il serait intérressant
d'analyser
leur efficacité, ainsi que leurs relations: relation
entre les différentes pratiques de conduite, la taille du troupeau
et les pratiques de gestion, interaction entre le statut social
des chefs de carré et leurs pratiques de gestion...

BIBLIOGRAPHIE
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systèmes pastoraux.
Niveaux d'organisation des pratiques de
pâturage, Etudes et Recherches no 11, pp 65-78.
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méthodologie de suivi des troupeaux, contrôle des performances
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individuelles dans
les
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Fascicule 1: Le suivi sur le terrain et la
tenue des fichiers mannuels;
Fascicule 2: le fichier informatique;
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LISTE DES GRAPHIQUES, TABLEAUX ET CARTES
Graphique 1: Trois volets de recherche complémentaire pour
caractériser les pratiques des agriculteurs
graphique 2: Fiche sortie
graphique 3: Fichier état-civil
graphique 4: Classification des pratiques d'élevage et
processus de production
Graphique 5: Pluviométrie mensuelle
Kaymor
Graphique 6: Pluviométrie annuelle Kaymor
Graphique 7: Répartition des animaux présents au 31/03/88
Graphique 8: Variation des effectifs d'ovins Région de Kaymor
Graphique 9: Variation des effectifs de caprins
Région de Kaymor
Graphique 10: Variation des effectifs d'ovins de 2 villages
Graphique 11: Variation des effectifs de caprins de 2 villacres
Graphique 12: Pyramide des âges des ovins aÜ 31/03/88
d
Graphique 13: Pyramide des âges des ovins au 30/09/88
Graphique 14: Pyramide des âges des caprins au 31/03/88
Graphique 15: Pyramide des âges des caprins au 30/09/88
Graphique 16: Circonstance de sortie: abattage Ovins de Kaymor
'Graphique 17: Circonstance de sortie: abattage Caprins de Kaymor
Graphique 18: Circonstance de sortie: vente Ovins de Kaymor
Graphique 19: Circonstance de sortie: vente 'Capfi= 'de',Xaymor
Graphique 20: Circonstance de sortie: mort-disparition Ovins de
Kaymor
Graphique 21: Circonstance de sortie: mort-disparition
Caprins de
Kaymor
Graphique 22: Evolution des prix de vente Ovins de Kaymor
Graphique 23: Evolution des prix de vente Caprins de Kaymor
Graphique 24: Effectifs des ventes
région de Kaymor
Graphique 25: Prix des ventes
région de Kaymor
Graphique 26: Circonstance d'entrée: Achat-troc Ovins de Kaymor
Graphique 27: Circonstance d'entrée: Achat-troc Caprins de Kaymor
Graphique 28: Circonstance d'entrée: confiage Ovins de Kaymor
Graphique 29: Circonstance d'entrée: confiage Caprins de Kaymor
Graphique 30: Circonstance de sortie: confiage Ovins de Kaymor
Graphique 31: Circonstance de sortie: confiage Caprins de Kaymor
Tableau 1: Les différentes caractéritiques
des enquêtes menées
I .
Tableau 2: Pluviométrie Region de Kaymor
Tableau 3: Jours de pluie Région de Kaymor
Tableau 4: Caractéristiques quantitatives des 4 groupes de
concessions
Tableau 5: Circonstances de sortie Ovins de la région de Kaymor
Tableau 6: Circonstances de sortie Caprins de la région de Kaymor
Tableau 7: Abattage par classe d'âge Ovins de la région de Kaymor
Tableau 8: Abattage par classe d'âge Caprins de la région de
Kaymor
Tableau 9: Vente par classe d'âge
Ovins de la région de Kaymor
Tableau 10: Vente par classe d'âge
Caprins de la région de Kaymor
Tableau 11: Les prix de vente par classe d'âge
Ovins mâles de la
région de Kaymor
Tableau 12: Les prix de vente par classe d'âge Ovins femelles de
la région de Kaymor

Tableau 13: Les prix de vente par classe d'âge
Caprins mâles de
la région de Kaymor
Tableau 14: Les prix de vente par classe d'âge
Caprins femelles
de la région de Kaymor
Tableau 15: Circonstances d'entrée Ovins de la région de Kaymor
Tableau 16: Circonstances d'entrée Caprins de la région de Kaymor
carte 1: Implantation des suivis au Sénégal
carte 2: Situation géographique de l'échantillon de Kaymor
carte 3: Origine et destination géographique des confiages

ANNEXES
QUESTIONNAIRES DES ENQUETES REALISEES
AUPRES DES ELEVEURS SUIVIS
DE LA REGION DE KAYMOR

ENQUETE: SYSTEME DE PRODUCTION
Codes utilisés
CER: mil, maïs, sorgho
AR: arachide
CT: coton
MAN: culture mannuelle
T-AN: traction asine seulement
TCH: traction equine seulement
TBV: traction bovine avec éventuellement
traction équine ou asine
OV: ovins
CP: caprins
BE: bovins extensifs
BT: bovins de trait
BM: bovins d'embouche
CH: chevaux
AN: ânes

ENQUETE: PRATIQUE Dk: CONDUITE
Codes utilisés
La complémentation:
1 : aucune
2: distribution de résidus de cuisine (son, eau de
rinçage...)
21: à tous les animaux
22: préférentiellement aux femelles allaitantes
23: préférentiellement aux femelles adultes
24: préférentiellement aux jeunes mâles
25: préférentiellement aux animaux faibles ou
malades
26: préférentiellement aux femelles allaitantes
et aux animaux faibles ou malades
27: préférentiellement aux femelles adultes et
aux animaux faibles ou malades
3: distribution de fâne d'arachide ou de véne en plus des
résidus de cuisine à tous les animaux
L'abreuvement
CNS 1: dans les concessions 1 fois par jour
CNS 2: dans les concessions 2 fois par jour
CNS 3: dans les concessions 3 fois par jour
MCO 1: dans les concessions et épisodiquement
dans les mares 1 fois par jour
MCO 2: dans les concessions et épisodiquement
dans les mares 2 fois par jour
CS 1: dans les concessions avec addition de sel
1 fois par jour
CS 2: dans les concessions avec addition de sel
2 fois par jour
Le logement
1: case en dur
21: parcs à l'extérieur
22: attachés à l'extérieur sans abri
31: dans les concessions attachés sans abri
32: dans les concessions attachés sous abri
La conduite en hivernage
1: piquet
21: gardés par un enfant avec les bovins
22: gardés par les enfants seuls
31: gardés par un jeune berger
32: gardés par un berger expérimenté

La traite
1: éleveurs ne faisant jaimais la traite
2: éleveurs tirant certaines années, pas en 89
31: éleveurs faisant la traite en 89 de façon irrégulière
32: éleveurs faisant la traite en 89 de façon régulière

- st^yc:
- G&LAi:
,
,

ENQUETE SUR LES PRATIQUES DE VENTE ET D'ABATTAGE
Ccdes utilisés
décision finale de la vente ou de l'abattage (si les
femmes sont propriétaires)
DFE: femme
DCH: chef de concession
DVE: veuve
DFI: fils aîné (mort du père)
l'argent de la vente revient
RFE: femmes
RCH: chef de concession
PFC: partage entre la femmme et le chef
RVE: veuve
RFI: fils
espèces, mâles ou femelles, types d'animaux
préférentiellement choisis pour être vendus ou abattus
(en dehors de la Tabasky)
OV: ovins
C?: caprins
M: mâles
F: femelles
MEM: meilleur mâle (prix le plus élevé)
MBE: mâle selon les besoins
MAG: mâle le plus âgé
MEF: meilleure femellle (prix le plus élevé)
FAG: femelle âgée
FJE: jeune femelle
FBE: femelle selon les besoins
FMB: femelle ayant déja mis bas
TFM: troc d'une femelle contre un mâle
choix du chef de concesion sur le troupeau de concesion
SA?: seulement sur ses animaux
TOU: droit sur tous
droit du chef de concesion sur la naissance de mâles
TJS: pour toutes les naissances
DOT: seulement pour les naissances doubles ou triples
CAD: pas de droit, seulement un cadeau de la femme au
chef de concession
contrôle de la concession par le chef de carré
1: il contrôle tout
2: il prend les décisions finales de vente
3: chaque propriétaire est indépendant
4: le fils ou la première femme sont devenus
chef de concession après sa mort

a
cla
III
cl



ENQUETE SUR LES PRATIQUES DE CONFIAGE
éleveurs prennant ou donnant des animaux en confiage
0: jamais
.
1: oui
2: avant mais plus maintenant
nombre d'animaux en confiage
OV: nombre d'ovins
CP: nombre de caprins
éleveurs prenant ou donnant des animaux pour
un confiage d'hivernage
0: jamais
1: oui
2: avant mais plus maintenant
les règles de confiage
D: un sur deux
T: un sur trois
décision du confiage
CHF: chef pour tous les animaw
FEM: chaque propriétaire est indépendant
VEU: veuve pour tous les animaux
raisons du confiage: éleveurs prennant des animaux
COM: constituer un troupeau
REC: reconstituer son troupeau
AUG: augmenter son troupeau
AUT: autres: arrangement
raisons du confiage: éleveurs donnant des animaux
DDE: sur la demande d'un éleveur
AID: entraide
DIS: pour disperser son troupeau
PBG: problème d'argent pour payer le gardiennage
AUT: autres
conduite en hivernage
BER: berger
ENF: enfants
TBV: avec le troupeau bovin
PIQ: piquet
si la gardiennage est effectué par un berger salarié,
qui a la charge de sa paye
CHF: le chef pour tous les animaux
FEM: chacun pour ses propres animaux
1
vente d'une femelle en confiage
VAN: vente après indemnisation de l'éleveur
.
qui gardait la femelle
VNE: vente uniquement des produits
AR1 ou AR2: arrangement entre les éleveurs pour
une vente avant indemnisation

--LA--
-e-m
-- -
4--e-
-se
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4.
--
-c.--__
---a
-w--e
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