COLLOQUE SUR L'ELEVAGE ORGANISE PAR L'0.C.A.M. ...
COLLOQUE SUR L'ELEVAGE ORGANISE PAR L'0.C.A.M.
FORT-LAMY - DECEMBRE 1969
ETUDE IMMUNOLOGIQUE DE LA PESTE DES PETITS RUMINANTS (P.P,R.)
par P.BOURDIN, M.RIOCHE et A,LAURENT
RESUME SUCCINCT
Cette maladie, probablement due à un virus
bovipestique (virus
P.B.) adapté aux petits ruminants, sévit à 1'Ctat endémique en C&e dtIvoire,
au Togo et au Dahomey.
Dans ce dernier
pays elle atteint de préference les
petits ruminants de race naine vivant dans le centre et les régions cW2.ères.
Des chèvres
de race
naine sont aussi élevées au SénÉgal ziental, région où
cette maladie a sévi en 1960-61.
Des enquêtes sérologiques
effectuées au Dahomey et au Sénégal orien-
tal révèlent
qu'un faible pourcentage des petits ruminants possède des anti-
corps neutralisant le virus PB
B des dilutions excédant rarement le 1/20.
Des essais de transmission expérimentale et naturelle
effectués avec le virus
PPR mtintrent
qu'un tel titre d'anticorps n'entrazne pas
l'immunite,
La vaccination
des petits ruminants à
l'aide du virus
vaccin contre
la peste bovine préparé
sur culture cellulaire
(souche Kabete "0") permet
d'obtenir
une bonne protection 1.5 jours après
l'immunisation et provoque la
formation
d'anticorps neutralisant le virus PB
à des taux variant entre le
1/40 et le 1/80.
Laboratoire
national de 1'Elevage et de
Recherches vétérinaires
du Séncgal - Dakar
(I.E.M.V.T.)
COLLOQUE SUR L'ELEVAGE ORGANISE PAR L'O.C,A.M, - FORT==LAMY:- DECEMBRE 1969
ETUDE IMMUNOLOG IQUE
DE LA PESTE DES PETITS RUMINANTS (PPR)
m-m"--
Note
préliminaire
m----w.
P.BOURDIN, M.RIOCHE et A.LAURENT
La maladie est connue depuis plus de vingt ans
en Afrique de
l'Ouest. Sa similitude clinique avec la
Peste bovine lui valut d'8tre
appelée
IlPeste des Petits Ruminants" (PPR) par GARGADENNEC et LALANNE (1942).
Ces auteurs l'identifierent pour la premiàre
fois en CSte d'ivoire en 1940.
Depuis, elle s8vit régulièrement
dans ce pays ainsi qu'au Togo et au
Dahomey. Au SBnGgal,
elle est apparue épisodiquemenf' en 1961 et en 1965,
mais il est probable
que les flambées de PPR sont plus fréquentes.
En fait
elle ne retient
*l'attention que lorsque de gravespertes
atteignent les
troupeaux. Bien qu'elle ne soit pas encore officiellement signalée au
Nigeria, il est
plus que probable
qu'elle'y existe (ROWLAND 1969). Parmi
les pays de l'Ouest africain, celui qui aparaSt le plus atteint est le
Dahomey,.Pour
répondre à la demande du gouvernement
dahoméen, le fonds d'aide
et
de coopération français a
financé un programme de recherches extscutées
en partie au Dahomey et
en partie
au SénBgal dont le but final est la mise
au point d'une méthode prophylactique efficace..
En effet, dans ce pays entre 1953 et 1968, le nombre
de foyers de
peste est passé de 2 à 330 et celui des animaux
malades de 100 a 4.200.
On peut estimer que ces chiffres sont en-dessous de la vbrité, les foyers
étant rarement signal&
; lorsque la peste apparaPt
dans un élevage, les
propriétaires préfèrent le plus
souvent abattre les animaux malades pour
leur consommation plut8t que de demonder la mise en oeuvre d'un traitement
qu'ils savent très alEatoire, par expérience.
Les recherches rapportées
dans cette note, concernent la récepti-
vité du troupeau dahoméen 3 la PPR basée sur
la recherche des anticorps
neutralisants le virus de la
Peste Bovine
(PB) chez les petits ruminants.
Les virus
PB et PPR sont très
voisins et
ont les mêmes propriét8s S&olo-
giques. La recherche des anticorps
antipestiques sera faite
avant et après
vaccination.
Ce contrâle sera
effectub par
la mgthode de séro-netiralisation
cinétique quantitative. Les animaux seront ensuite éprouvés.
MATERIEL ET METHODES
1 - Test séroloqiqus
L'exameg des sérums a été fait
selon la méthode cinetique de
LEPSNE, ROGER et ROGER (1959) adaptÉe à la recherche des anticorps bovipas-
tiques chez les grands et les petits ruminonts
per BOLIRDIN
et BERNARD
(1967). Cette mcthode utilise des tubes à hemolyse dispos&s verticalement,
La suspension virulente et les cellules sont rEparties
b la pipette automa-
tique. Les sérums
sont distribués B la pipette compte-gouttes. Une couche
d'huile de vaseline isole les réactifs du
milieu exterieur.
2 - Réactifs
a/ Milieu : il est constitué par un milieu Earle
lactalbumine enrichi
en glucose et acides amines selon les recommandations de JOHNSON (1962)
puis edditionn6 de 1,5 p. 100
de bicarbonate de soude à 5 p. 1000 et de
0,5 p. 100 de soude N/IO.
b/ Souche cellulaire
: la lignée MDBKC de MADIN et DARBY (1958)
issue d'un rein de bovin adulte est utilisi?e.
c/ Virus : il est constitué par un 6Oème passage sur cellule r6nale
d'embryon dzu de la souche RP KO / BK de PLOWRIGHT et FERRIS (1962).
d/ Sérums : ils sont recueillis
stérilswent, centrifuges et décomplé-
mentés 30 minutes à 56OC. Ils proviennent de chavres et
de moutons de race
naine achetés sur les marchés pour
l'expérimentation ou abattus pour la
boucherie. Il
n'a pas été
tenu compte de l'âge.
3 - Titraqe du virus
Le titrage détermine la DL 100
du virus entrant en réaction c'est-à-
dire la plus petite dose de virus suffisante pour provaquer la destruction
du tapis cellulaire dans tous les tubas d'une m&me dilution. L'expérience
a montré que les titrages daivcnt être faits en prbsence
d'une quantité de
sérum
sensible égale à celle utilisée pour
le test cinEtique proprement
dit
et provenant de la m&me espèce. En effet les titres
sont plus faibles en
présence
de &rums
de petits ruminants
qu'en presence de serums
bovins,
4
- Réaction de séro-neutralisation t
L'examen de chnque s&rum
nécessite trois
tubes : 2 pour la r&action
et un témoin sérum. La
dilution finale des sérums
examinés est pour les
tests qualitatifs au I/IO. Pour les tests quantitatifs les dilutions vont du
IOème au Bo&rne. Pour ces tests la quantitg de sérum entrant en rGaction
diminuant, à partir du 20ème il est intraduit 5
p. 100 de SErum de boeuf
décomplémenté sans anticorps dans le milieu de répartition des cellules
MPBKC (RIOCHE, 1969).
./.
-3-
5 - Vaccin utilisé :
Les animaux ont et& immunisgs à l'aide d'un vaccin pestique
pr&par6 aur cellules rGnnles
d'embryon de veau à partir de la
souche de
PLOWRIGHT et FERRIS 41962) RP KO / BK à son 60ème passage. Le vaccin a
été dilué
de 10-I à 10-5.
6 -
Souche d'6oreuve :
Le virus PPR utilisé prnvient
d'une souche virulente isolCe
au Dahomey et pass6e deux fois sur
cellules rZnales dtembryon de mouton.
Son titre est de 10.000 DI
50 CT. Les animaux ont Et6 bprouvEs soit
par
l'injection de 500 DI 50 CT par
le voie sous-cutnnke, soit par la
mise en
contact avec des nnimnux malades.
RESULTATS -
La &Partition
des anticorps
chez les petits ruminants dahomeens
est donnée dans les tableaux et graphiquea ci-deseous. (Tableau NO1 et NQ,
Graphiques NO1 et NO2).
Tableau ne1
Répartition du
toux des anticoprs onti-PB
chez des animaux non vaccinés
.
Taux d'anticorps
Nombre d'animaux en p. 100
0
68,2
I/I0
13,5
I/20
SO
1/40
813
1/80
0
Tableau no2
RGpzrtition du
taux des cnticorps anti-PB
chez les animaux vaccines et
ayant résisté à l'epreuve par la suite.
Tc?ux dtanticorps
Nombre dt
animaux en : l
100
0
. -
I/I0
1/20
1/40
41
I/80
29
,
.
----
,
.
La vaccination -3 l’aide du vaccin antibovipestique de culture
cellulaire protège correctement les allimeux pour des dilutions du virus-
vaccin faites eu I/IO, 1/50 et l/iOO.
A partir du I/I000 ; la protection
est beaucoup plus aléatoire.
CONCLUSION -
L'examen comparatif des tableaux et des graphiques ci-dessus
montre
que chez les petits ruminants au Dahomey, il y a une forte propor-
tion
d’animaux dépourvus d’anticnrps anti-PB. La vaccination à l’aide
du vaccin de culture cellulaire anti-PB qui amène une augmentation du
taux des anticorps , procure
une solide immunité aux anipaux et leur permet
de résister à l'épreuve p+c le virus
PPR pathogène,
D'autres recherches en cours actuellement ont pour but de preciser
le taux d’anticorps correspondant 3 une bonne immunité et la durée de la
protection conférée par le vaccin antipestique.
Truvail du Laboratoire national de lvElevage
et de Recherches vétérinaires
du S&&gal - DAKAR-HANN
I.E.M.V.T.
.A
1
- BOURDIN ,P. et RERNARD, G, (1967)
- Application de la méthode de séra-
neutralisation
cinétique à la recherche des anticorps
neutralisants le virus de la peste bovine chez les
bovins, les caprins et les ovins. Reva Elsv. Med, Vet.
Pays trop, & 4: 531-536,
2
- GARGADENNEC, L. et LALANNE, A. (.I942) - La
peste des petits ruminants0
Bull,
sexv. Zootechn, Epiz, A.O.F. !i, I, 16-21.
3 - JDHNSON,R.H. (1962) - Rinderpest in tissue culture, 1-Methode for virus
production, bit,,
Vet, J., m, 107-116,
4
- LEPINE, P., ROGER, F, et ROGER,A,. (1959) - La réaction cinétique de s6ro-
neutralisation des virus poliomyélitiques, Bull,
O.M.S.
20, 5634780
5
- MADIN,S.H. et DARBY,N.B,
(1958). Established kidney ce11
lines of normal
adult bovine and ovine origin, Exp. Biol. and Med.,
c
jE3, 574-576.
nr
6 - PLOWRIGHT, W. et FERRIS (R-D.) (1962)
- Studies with rinderpest in tissue
culture.
The use of attenuated
culture virus as a vaccine
i
for cattle. Res, Vet. Sci. 5, 172-152,
7 c RIOCHE,M. (1969)
- Adaptation en microtest
de la technique de séro-
neutralisation p3r la
méthode cinétique pour la recherche
et le titrage des anticorps neutralisant le virus de la
peste bovine, Rev. Elev. Med,, vet, Pays Trop. à paraître,
8
- ROWLAND,A. (1969) - Communication personnelle,