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+wF-
.J
I.S.R.A. / D.R.S.P.A.
LABORATOIRE NATIONAL DE
L'ELEVAGE ET DE RECHERCHES
VETERINAIRES DE HANN
D A K A R
L’AMÉLIORATION DES PRODUCTIONS ANIMALES AU
SÉNÉGAL : RÔLES DE L’INSÉMINATION
ARTIFICIELLE ET DU TRANS-
FERT D’EMBRYON
par
Dr. Mamadou MBAYE
Thème présenté au Symposium des MIRCEN sur
"la BIOTECHNOLOGIE : une stratégie pour le
Développement en Afrique" -
tenu à
DAKAR (Sénégal) du 30 Novembre au
05 Décembre 1992

-l-
INTRODUCTION,
Les Biotechnologies animales représentent un ensemble de
techniques qui utilisent des organismes vivants ou des subs-
tances
provenant de ceux-là, dans le but de fabriquer ou de mo-
difier un produit améliorant génétiquement les animaux ou déve-
loppant des micro-organismes pour des utilisations spécifiques.
Elles regroupent des biotechnologies dites traditionnelles et
celles qualifiées de nouvelles et concernent pour le domaine
des productions animales, l'insémination artificielle, (I-A.),
le transfert d'embryons (T-E.1 et certaines sciences annexes.
Leur avénement, a touché les pays de la planéte aussi
bien développés que sous-développés. Chez ces derniers, en gé-
néral, sur le plan élevage, le cheptel se caractérise par une
productivité faible en rapport avec les conditions d'élevage
souvent difficiles (alimentation déficiente, problèmes patho-
logiques)
mais aussi avec le potentiel génétique faible des
animaux. Au Sénégal en particulier, toutes espèces confondues,
la production laitière estimée à 198.650 tonnes ne permet
d'assurer à chaque Sénégalais que 23 litres de lait par an
(8).
Le niveau de production en viande connaît une baisse régulière,
ainsi la consommation per capita qui était de 21 kg en 1960 a
baissé jusqu'à 10 kg en 1980
(8).
Dès lors les Biotechnologies telles que l'insémination
artificielle et le transfert d'embryons ont été introduites
pour d'une part améliorer et/ou modifier l'élevage et d'autre
part répondre aux préoccupations du développement et améliorer
le revenu des Eleveurs et Agropasteurs.
Les recherches mises en œuvre dans ce cadre et les résul-
tats obtenus sont présentés et analysés dans ce présent docu-
ment.

- 2 -
1 - BIOTECHNOLOGIES UTILISÉES ET PRODUCTIONS ANIMALES CONCERNÉES,
1.1. - L'INSEMINATION ARTIFICIELLE ET LES PRODUCTIONS EQUINES.
I-1.1. - Historique - Evolution.
Le cheval fut la lère espèce ayant bénéficié des résultats
de l'insémination artificielle. En effet, en
rapport avec l'objectif d'améliorer
le cheval local, il a
été opéré dès l'année 1948 à l'introduction de cheveaux pur sang
anglais, arabes
et anglo-arabes. Ce programme a évolué dans le
temps avec l'utilisation de l'insémination artificielle marquée
par les étapes suivantes :
* 1958 : lère utilisation de 1'I.A comme méthode de fécon-
dation avec du
sperme pur,
* 1 9 6 2 : début de la dilution du sperme avec la mise au
point de milieux adéquats,
* 1964 : mise en place de dépos régionaux de semences.
I-1.2. - Préalables à la pratique de 1'I.A. équine.
11 s'agit essentiellement des opérations de recherches
initiées afin de maîtriser la pratique de 1'I.A.. Les études
ont porté chez lIEtalon sur le comportement sexuel,
les caractéristiques du sperme et la maîtrise de 1'I.A. et
chez la jument sur la physiologie sexuelle en milieu tropical
et le diagnostic précoce de la gestation.
a) - Méthode.
a-1. - Etude du comportement sexuel des étalons.
Il a été procédé à un contrôle et un suivi de l'ardeur des
étalons et de leur aptitude à la récolte. Les critères retenus
sont :
.
le temps mis pour sauter (temps de latente),
. les particularités propres à l'animal : douceur,

-3-
agressivité, comportement vis à vis du vagin, ou d'une
présence étrangère,
.
le nombre de doses produites, en rapport avec la qua-
lité et le volume de l'éjaculat.
a-2. - Etude des caractéristiques des spermes d'étalon en
milieu tropical.
Il a été entrepris un suivi hebdomadaire des principales
caractéristiques du sperme que sont : le volume, la concentra-
tion, la mobilité, le PH, les anomalies morphologiques totales,
le pourcentage de spermatozoïdes morts.

a-3, - Etude de la physiologie sexuelle de la jument en milieu
tropical sénégalais.
La connaissance de la Physiologie génitale de la jument
est une condition indispensable à une réussite de la pratique
de 1'I.A..
Le protocole suivant a été appliqué :
.
recueil des commératifs concernant le cycle sexuel de
la jument,
.
détection des chaleurs par l'épreuve du "soufleur",
. examen du tractus
génital
et palpation transrectale
des ovaires.
b) - Résultats.
b.1. - Comportement sexuel de l'étalon en milieu tropical.
La durée moyenne d'une récolte est de 03 minutes avec
toutefois des variations individuelles. En effet certains éta-
lons ont un temps de latente de l'ordre de 6 à 15 minutes (4) (11).
Par ailleurs, le nombre moyen de doses par éjaculat est
de quatre.
En outre, en rapport avec les observations faites après
le test d'épuisement, il a été retenu un rythme hebdomadaire
de récolte.

-4-
b-2 - Caractéristique du sperme de l'étalon.
b-2.1. - Le volume.
En moyenne il est de l'ordre de 31,2 + 0,l ml (292 éja-
-
culats).
11 est plus faible que celui observé en milieu tem-
péré 70 ml. Les facteurs de variation les plus significatifs
sont la race et l'âge. En effet, il est de l'ordre de 41,2 ml,
30,l ml et 29,0 ml respectivement chez les étalons de races
anglo-arabe,
anglaise et arabe ou arabe-barbe. Par ailleurs,
le volume est régulier et atteint son niveau maximum de 41,2
ml entre 8 et 12 ans d'âge. Alors qu'entre 4 et 5 ans et au-
delà de 19 ans, il est de 29,3 ml et 29,6 ml respectivement(4)(11)
Selon les saisons, il n'a pas été observé de différences
significatives.
b-2.2. - La concentration.
La concentration moyenne obtenue à partir de 269 éjacu-
lats est de 391.000 + 14.375 sp.2/1mt?.
-
Elle est inversement
liée au volume et est plus élevée que celle observé en milieu
tempérée. Elle est variable selon les individus.(4)
b-2.3. - La motilité de la semence.
Les 572 éjaculats étudiés ont présenté une motilité
moyenne de 3,2 + 0,3.
-
Cette caractéristique variable selon les
individus, n'est pas affectée de façon significative par le
facteur saison.
b-2.4. - Les anomalies morphologiques totales.
Le taux moyen des anomalies morphologiques
est de
25 + 0,9 %!?il
-
varie de façon significative selon les individus.
b-2-5. - Les pourcentages de spermatozoïdes mortes.
A partir des 219 éjaculats, le pourcentage moyen de sper-
matozoïdes morts
est de 18,5 + 0,84 8. Ce taux varie selon
-
les individus.(4)

-5-
b-3 - La physiologie sexuelle de la jument en milieu tropical
sénégalais.
b-3.1. - Caractéristique du cycle sexuel.
Selon le critère "chaleur", la durée du cycle est en
moyenne de 22 jours et les valeurs extrêmes étant 20 et 23
jours. (4)(U)
La durée moyenne des chaleurs est de 9 jours (7 et 10
jours).
b-3.2. - La puberté.
Les lères manifestations sexuelleschez la pouliche sont
observées vers le 7ème mois.(4)(11)
b-3.3. - La gestation et le post-partum _
La durée moyenne de la gestation est de 332 jours (314 -
343 jours) et la réapparition des chaleurs intervient vers le
8ème jour après le poulinage.(4)(11)
b-4 - La mise au point des milieux de dilution et de conser-
vation.
Les essais portant sur une vingtaine de milieux
ont abouti à l'adoption d'un milieu standard, destiné à
la conservation de la semence entre 0 et 4OC pendant :
. 7 à 8 jours pour le pouvoir fécondant,
I 18 à 20 jours pour la survie des spermatozoïdes. (4)(11)
- Composition du milieu standart :
. lait entier en poudre reconstitué
........
100 ml
. blanc d'œuf ...............................
50 ml
. glycérol ..................................
30 ml.
Par ailleurs, deux autres milieux ont été mis au points :
- un milieu A à base de :
. 80 ml de solution glucose à 5,6 %

- 6 -
.
20 ml de jaune d'œuf frais,
il permet la production des doses destinées aux
dépos de semences,
- un milieu glucose à 5 %, il fut utilisé pour les 1-A.
effectuées au niveau du
Centre.
I-1.3. - Organisation et pratique de l'insémination artificielle.
a) - Méthode.
a-l - Choix de la période d'insémination artificielle.
11 s'agissait de retenir une période qui correspond à
celle où la semence est de qualité, et de conservation facile,
et les juments en bon état physiologique.
Les observations ont porté sur deux périodes :
- d'abord l'hivernage (saison des pluies) : Juillet à
Octobre,
- puis, les saisons des récoltes et la saison séche
froide : Novembre à Février,
- puis retour à la période d'hivernage. (11)
a-2. - Site des activités.
Les inséminations artificielles se faisaient d'abord au
niveau du
Haras du CRZ de Dahra puis au niveau des dépos de
semences de Louga, MHacké, Diourbel, Raolack, Thiès et du
Fleuve, mis en place à partir de 1964.
a-3. - Méthode de travail.
a-3.1. - Diagnostic des chaleurs.
Pour chaque jument présentée il était procédé à :
- une anamnèse du propriétaire sur les signes observés,
- une diagnostic de l'état du col et la détection de la
présence d'organites ovariens par fouille vaginale et
palpation transrectale.

-7-
Une jument ayant un col ouvert et des formations ova-
riennes est retenue pour une I.A. première avec revue 48 H.
a-3.2. - Pratique de l'insémination artificielle.
Les doses sont préparées au niveau du CRZ, elles sont
réparties dans des poires Dienol qui permettaient aussi leur
mise en place dans les voies génitales femelles. Au niveau du
CRZ, cette méthode de mis en place a été remplacée par celle
utilisant le pistolet d'1.A..
b) - Résultats.
b-l. - Production d'un cheval sénégalais de sang.
Globalement entre 1998 et 1980, 15.217 juments ont été
inséminées et environ 5.000 à 8.000 chevaux sénégalais de sang
produits (évaluation faite en
basant sur les taux de fécon-
tf)
dité variant entre 32 et 52 %)A Il s'agit essentiellement de
chevaux : 1/2, 3/4, 7/8 et 15/16 de sang qui se caractéri-
sent par :
- leur taille et leur conformation supérieures à celles
des chevaux locaux, en effet la hauteur au garrot est
de 1,41 + 0,Ol m chez les chevaux croisés contre 1,37
-
+ 0,02 m chez les chevaux locaux (91,
-
- leur puissance et leur vitesse qui en faisaient de
grands champions au niveau des Hyppodromes et des ter-
rains de Jumping.

b-l. - Impacts socio-économiques.
Les activités d'amélioration de la race chevaline, n'est
certes pas en rapport direct avec les préoccupations d'auto-
suffisance alimentaire, cependant celles-ci ont eu des impacts
socio-économiques liés aux ressources financières générées et
à l'engouement des sénégalais pour le cheval.

-8-
En effet, la vente de poulain amélioré assurait aux pay-
sans, un gain de 600.000 F-CFA a 1.500.000 F-CFA. Dès lors
cette production devenait essentielle dans ses activités écono-
miques surtout lorsque les récoltes étaient mauvaises.
Une telle situation a permis l'émergence d'une race d'é-
leveurs-naisseurs lesquels approvisionnaient le milieu des
courses hippiques et les Clubs équestres.
Par ailleurs, à travers le pays se sont constituées des
Associations des propriétaires et d'amis du Cheval qui ont per-
mis le développement des courses hippiques et facilité l'ex-
portation de vhevaux à pédigrée vers les pays limitrophes et
le Ghana.
Ces impacts ont été surtout très nets avec la fin de la
production de semences suite à la fermeture du Haras de Dahra.
Les conséquences les plus immédiates ont été la disparition de
villages entiers, celle des éleveurs-naisseurs et une baisse
des chevaux de sang au niveau des Hippodromes.
I-2. - BIOTHECHNOLOGIES ET PRODUCTIONS BOVINES.
Sur le plan élevage, le Sénégal se caractérise par un
cheptel important et varié mais dont la productivité est faible
et ce en rapport avec les conditions d'élevage souvent diffi-
ciles mais aussi avec le potentiel génétique faible du cheptel.
Dès lors, une amélioration de cette productivité a été un ob-
jectif à atteindre pour d'une part satisfaire les besoins de la
population humaine en produits d'origine animale et d'autre
part améliorer les revenus des pasteurs et agropasteurs.
Pour la réalisation de cet objectif, un certain nombre
de stratégies ont été élaborées dont celle relative à l'utili-
sation des biotechnologies pour :
.
améliorer l'efficacité des programmes d'amélioration
génétique,
.
faciliter l'implantation et le développement de races
bovines exotiques:

- 9 -
1-2-l. - Rôle des biotechnologiesdans l'amélioration génétique.
Avec les premiers résultats du programme d'amélioration
génétique du Zébu Gobra et Taurin NDama obtenus en station
il a été retenu d'en faire bénéficier le cheptel
national, d'où la politique de diffusion de gênes par la mise en
place de géniteurs.
Toutefois cette politique n'a pas répondu aux objectifs
escomptés aussi fallait-il recourir à une autre méthode, d'où
l'orientation vers cette biotechnologie qu'est l'insémination
artificielle (1-A.) qui permet entre autre une conservation et
une préservation des gênes améliorés.
a) -
La diffusion du matériel génétique.
Un certain nombre d'études préalables ont été menées
afin de maîtriser la pratique de 1'I.A.
a-l. - Essais de maîtrise de la reproduction.
Au Sénégal, le mode d'élevage extensif, la taille des
troupeaux variant entre 50 à 60 têtes, associés aux chaleurs
frustres et difficiles à détecter des femelles bovines ne per-
mettent pas une pratique efficiente de 1'I.A.. Dès lors des
études ont été menées et ont permis de tester et de retenir
comme méthode de maîtrise de la reproduction des traitements
à base d'implants. Ces traitements assurent un taux de syn-
chronisation des chaleurs supérieurs à 85 8 ( 1) ( 3 )
et un
taux de vêlage variant entre 44 8 et 80 % chez le Zébu Gobra.
b-l. - Suivi de la qualité de la semence et mise au point de
milieux de dilution et de conservation,
Les observations menées en station ont permis :
. de révéler que la saison séche chaude (Mars-Juillet)
ne semble pas favorable à une production de semences
de qualité. Les éjaculats obtenus en cette période
ont des caractéristiques plus faibles que la moyenne ;

- 10 -
la concentration faible est de 740.000 sp2/mm3, le
pourcentage de vivants mobiles est inférieur à 55 %
et les anomalies totales supérieures à 13 % (6) ;
. de mettre au point et de tester des milieux dont les
qualités sont présentées au Tableau 1.
-
N A G A S E
DILUEUR 1
DILIEUR II
POWOIR
POWOIR
POWOIR -.
POWOIR
POWOIR
POWOIR
FECONDANT
DE SURVIE
FECONDANT
DE SURVIE
FECONDANT DE SURVIE
Moyenne
7 h 8 mn
96 h 36 mn
2 h 44 mn
9611 11 mn
9 h
95 h 07 mn
Ecart Type
8,6
42,61
4,44
47,26
9,63
44,63
Variante /
73,l
1790,l
19,44
2202,7
92,6
1964,78
TABLEAU 1 : Influence du milieu sur le pouvoir fécond et le
pouvoir de survie de la semence.
Source (11)
Le milieu D II, mis au point au CRZ de Dahra présente des qua-
lités comparables à celles du milieu témoin qui est celui de
NAGASE.
Ces résultats vont permettre la mise en place et l'exé-
cution correcte du système de sélection à noyau ouvert, où sont
impliqués les éleveurs traditionnels. Par ailleurs, le problème
de la disponibilité de géniteurs des troupeaux bovins de la
zone sylvopastorale pourra trouver une solution. En effet, selon
Dame SOW (10) 43 8 de ces troupeau n'ont pas de géniteurs, d’où
une réduction et/ou une irrégularité des vêlagesavec comme co-
rollaire une baisse de la production de veaux et celle du nombre
de femelles suceptibles d'être traites.
b) - Implantation et multiplication de races bovines laitières
exotiques.
Malgré son cheptel bovine important, le Sénégal n'est
pas autosuffisant en lait et produits dérivés, car les races
bovines sénégalaises ne sont pas bonnes laitières. En effet
par lactation la production varie entre 600 à 12.000 kg chez
le Zébu Gobra contre 150 à 270 kg chez le Taurin NDama, cï'où

- 11 -
l'introduction de races bovines laitières européennes de races
Montbéliarde et Jerseyaise respectivement en 1976 et 1988.
Cette nouvelle stratégie s'est accompagnée de l'emploi
de l'insémination artificielle comme d'une part mode de repro-
duction et d'autre part moyen de bénéficier du progrès géné-
tiques
enregistré au niveaudes.berceauxdes deux races.
Par ailleurs, le coût d'une Montbéliarderendue àDakar, de
l'ordre de 700.000 F-CFA assez élevé est à la base des essais
de transfert d'embryons mis en place.
b-l. - L'insémination artificielle : condition d'utilisation
et résultats.
b-1.1. - Conditions d'utilisation.
A partir de 1981, au niveau du projet de développement
de la production laitière des Niayes, l'I.A, a retenu comme
technique reproduction pour les bovins Montbéliard.
Elle était faite sur chaleur naturelle ou induite,
avec de la semence congélée provenant du berceau de la race.
b-1.2. - Résultats.
* Maintien d'un bon taux de reproduction.
En milieu contrôlé, stations de
recherches et ferme
préviée (SOCA) ce mode de reproduction a permis un taux de
gestation de 84 8. ( 7 1
Cependant au niveau des petits exploitants laitiers,
le taux de gestation après chaleur induite est de 43,7 % ( 7 ).
Toutefois au niveau des exploitations,où les conditions ali-
mentaireset sanitairessont bonnes, ce taux varie entre 50 et
80 %. Ces taux ont eu un impacts 8 a production laitière totale
et sur l'évolution du cheptel et des exploitations.

- 12 -
* Impact sur la production laitière totale.
Au niveau du groupement des éleveurs laitiers, "COOPLAIT
la production laitière entre 1985 et 1988 variait entre 262.000
à 350.000 litres (rA
5 partir de 1989, ce niveau de production a
commencé à baisser jusqu'aux environs de 110.000 litres.
Cette tendance est en rapport avec les conditions d'en-
tretien mais aussi les problèmes de reproduction caractérisée
par le manque de semence, avec des intervalles entre vêlages
trop longs.
* Evolution du cheptel et des exploitations,
NOMBRE
EFFECTIF (RACE,
A N N E E
D'EXPLOITATIONS
AGE, SEXE CONFONDUS)
1982
6
24
1983
33
180
1984
34
320
1985
52
466
1986
49
629
1987
39
569
1988
38
400
1990
24
1992
18
172
TABLEAU 2:
Evolution des exploitations et des cheptels de
Montbéliards et de Pakistanais,
Cette évolution est caractérisée par :
. une phase d'augmentation du nombre des exploitations
et de la taille des effectifs de 1982 à 1986, période
marquée par la création de beaucoup d'unités, des ani-
maux, et l'existence de stock de semences en perma-
nence,
une phase de stagnation,
I
de décroissance à partir de
1986 avec la disparition des unités, la baisse et le

- 13 -
vieillissement du cheptel, une mortalité élevée, un taux
de reproduction (indisponibilité des semences, mauvais
état général).
* Problèmes liés à la pratique de 1'I.A.
Parmi les problèmes recensés, les principaux sont :
- la disponibilité des semences de Taureaux qui est
fonction :
.
de son coût qui varie selon le taureau de 3.500
à 7.000 F.CFA.
. des difficultés de conservation en rapport avec
le coût élevé de l'azote liquide, dont le prix
au litre est passé de 2.000 F-CFA en 1987 à
3.300 F-CFA en 1992,
. l'absence de centre de production et de distri-
bution de semences,
- l'efficacité du personnel technique chargé d'assurer
une maîtrise correcte de la reproduction, d'une pra-
tique efficace de l'I.A., ce qui nécessite
une cer-
taine technicité et une grande pratique, donc une for-
mation des agents aux méthodes, modernes de repro-
duction.
- les mauvaises conditions d'alimentations des femelles.
b-2. - Le transfert d'embryons chez les bovins.
Cette biotechnologie pratiquée au Sénégal depuis 1988,
connait une utilisation assez réduite. Toute fois en rapport
avec l'objectif d'intensifier les productions animales en géné-
ral et bovines en particulier, elle est appelée à jour un rap-
port important. Dès lors des études menées conjointement par
1'ISRA et EISMV sont en cours pour :
- cerner les conditions de productions d'embryons de
qualité,
- maîtrise sa pratique au niveau des petits exploitants.

- 14 -
b-2.1. - Conditions de production d'embryons.
11 s'agit essentiellement du choix d'un traitement de
super ovulation. Les études mises en place ont comparé
trois
traitements.
. traitement a base de PMSG (2.500 UI)
.
traitement à base FSH : (32 mg).
.
traitement à base de FSH : 36 mg.
De cette comparaison il en ressort que les traitement à
base de PMSG (2.500 UI) et de FSH (36 mg) semblent donner les
meilleurs résultats.(2)
NOMBRE DE CORPS JAUNES
NOMBRE DE FOLLICULES
NBRE DE
TRAITEMENTS
VACHES TOTAL
EXTREMES p;;y;E;E
ToTAL EXTREMES ;pv;:HE
PMSG 2.500 UI
8
31
2-9
3,9
28
l-7
3,5
F S H
32 m g
3
21
l-4
7
7
l-4
1,75
36 m g
4
24
l-9
6
10
o-3
3,33
TABLEAU 3:
Réponse à la super vulation en fonction du trai-
tement chez des femelles NDama.

Source (2)
-
EMBRYONS RECOLTES
/
EMBRYONS TRANSFERABLES
TRAITEMENT
NBRE DE
VACHES
TOTAL
MOYENNE
TOTAL
MOYENNE
PAR VACHE
PAR VACHE
PMSG
3
17
I
5,66
I
7
I
2,33
F S H
32 mg
2
5
/
2,s
I
0
0
l
36 mg
3
10
3,3
5
1,4
TABLEAU 4:
Embryons collectés par rapport aux vaches récoltées.
Source (21

- 15 -
b-2.2. - Maîtrise de la pratique du T.E. en milieu éleveur.
Cette étape a regroupé plusieurs phases.
. Le traitement des receveuses ; il s'agit de 51 NDama
appartenant aux troupeaux du CRZ et de deux éleveurs
traditionnels, selon le schéma suivant :
Pose implants de Norgestanct
+ surcharge
PG
Dépose
I
implat
Chaleur synchronisée
avec les donneuses
Transfert
J
\\/
I
J-11
J-4
J-2
J-01
I
J-7
Les chaleurs de références ont été observés sur 49 re-
ceveuses.
palpation trans-rectale des receveuses avant transfert
s
Elle a été effectuée au niveau des deux villages,
pour statuer sur leur aptitude au transfert.
.
le transfert de 9 embryons de qualité 4-1, 4-2, 5-1,
par la voie vaginale.
. le diagnostic de gestation par dosage du niveau de la
progestérone plasmatique et palpation trans-rectale
respectivement 21 et 60 jours après le transfert, le-
quel a donné les taux de gestation de 3/9 (30 8).(2)
b-2.3. - Les contraintes au T.E. en milieu éleveur.
Elles sont de différents ordres techniques, socio-écono-
miques.

- 16 -
* Les contraintes techniques.
Il s'agit essentiellement de l'alimentation des femelles
et de leur situation sanitaire. Les essais ont été perturbés
par les nombres élevés de cas de métrites et le mauvais état
général des vaches.
* Les contraintes socio-économiques.
Malgré la sensibilisation préalable des éleveurs, le
transfert d'embryons a été perçu comme un remède pour tous
leurs problèmes de reproduction. Aussi par les receveuses,
présentées, 3 cas de sclérose du col utérin ont été observés.
Par ailleurs, le coût de l'embryon est élevé, en effet
son prise à la fabrication varie entre 67.000 F-CFA et 80.000
F-CFA
selon le type de traitement utilisé. Avec le transfert,
la prise va de 91.000 F-CFA pour les embryons obtenus après
un traitement à base de PMSG à 102.000 et 103.000 pour ceux
obtenus par la méthode utilisant la FSH.
II -
PERSPECTIVES DES BIOTECHNOLOGIES,
A part l'espèce équine, les applications pratiques de
l'insémination artificielle et du transfert d'embryons ont été
certes limitées en terme de nombre
Dès lors d'aucun serait
tenté de se demander si le Sénégal a besoin de ces biotechno-
logies pour l'amélioration de ses productions animales.
La réponse à cette question est oui en rapport avec la
tendance actuelle prise par lIElevage du Sénégal laquelle se
caractérise par la nouvelle démarche adoptée par l'améliora-
tion génétique et l'implantation de projets d'élevage.
II-l. - BIOTECHNOLOGIES SUPPORT DES PROGRAMMES D'AMELIORATION
GENETIQUE.
Les acquis actuels et relatifs à 1'I.A. et au T.E. vont
être valorisésau niveau du programme d'amélioration génétique

- 17 -
dans ses composantes système de sélection à noyau ouvert, croi-
sement à des fins de production laitière et la préservation et
la conservation du patrimoine génétique.
11-l-l. - Support du système de sélection à noyau ouvert.
Ce programme mis en place en 1992 intéresse dans un
premier temps le Taurin NDama et intègre un certain nombre de
troupeaux traditionnels.11 vise la production et la diffusion
de Taureaux et de vaches d'élites. Il va s'appuyer sur l'I.A,
et le T.E. pour assurer la liaisonent.relenoyauetlestroupeaux
multiplicateurs.
11-l-2. - Support des programmes de croisement.
L'introduction et l'élevage en race pure de bovins lai-
tiers exotiques n'a certes touché qu'une frange limitée de la
population éleveur du Sénégal, mais a attiré plus d'un éleveur.
Ainsi les producteurs traditionnels ont commencé à s'organiser
e n
G.I.E. (Groupement d'intérêt Economique),à
développer des
activités d'intensification de leur élevage basées sur l'amé-
lioration des conditions d'alimentation, et la pratique du
croisement à des fins de production laitière.
11-l-3. - Préservation et conservation des géniteurs de qualité
et les races locales.
Une des lacunes majeures des programmes de sélection a
été l'absence de stratégie pouvant assurer la sauvegarde du
patrimoine génétique obtenu. Ainsi beaucoup de géniteurs de
qualité ont disparu. Aussi, dans le cadre de la maîtrise de la
pratique de l'I.A.,
la constitution d'une banque de semences.a
été entreprise. A ce jour 980 doses de semences provenant de
géniteurs NDama sont disponibles.
Par ailleurs, en égard avec l'introduction des races
exotiques performances, les races locales méritent d'être
préservées.

- 18 -
II-2 -
BIOTECHNOLOGIES ET LES PROJETS D'ELEVAGE.
Un certain nombre de projets d'élevage visant une amé-
lioration des productions animales en général et laitière en
particulier sont exécutés par des promoteurs privés.
A titre d'exemples, nous citerons :
- la SOCA, une Société laitière qui exploite selon un
élevage type industriel, un troupeau de 600 têtes de
Jersey. Le mode de fécondation pratique utilise à la
fois la monte naturelle et 1'I.A.. Elle a eu à abri-
ter des essais de transfert d'embryons.
- la Société NESTLE SENEGAL, qui, en rapport avec les
problèmes posés par l‘obtention de la poudre de lait
a mis en place un projet de collecte de lait des éle-
veurs traditionnels, ce qui implique une amélioration
des conditions d'élevage et des performances laitières
des races locales par l'introduction de gènes laitiers.
- la Société OSBI, qui compte entre autres produire et
commercialiser des embryons de bovins laitiers.
- les Fermes d'Elevages installées dans différentes lo-
calités du pays.

- 19 -
C O N C L U S I O N .
Face aux niveaux de productions faibles des races ani-
males exploitées au Sénégal, l'insémination artificielle et le
transfert d'embryons font partie des stratégies mises en place
pour améliorer les productions animales.
Elles ont été utilisées essentiellement au niveau des
équidés et des bovidés avec des impacts réels surtout chez les
chevaux. En effet chez cette espèce outre la production d'un
cheval de sang sénégalais, 1'I.A. a permis une amélioration
substantielle des revenus des éleveurs-naisseurs.
Chez les bovins, malgré un niveau actuel d'application
réduit, les perspectives permettant une large utilisation de
ces deux biotechnologies sont bonnes, et ce en rapport avec les
orientations prises au niveau de sous secteur de l'élevage et
l'intérêtqulellessuscitent auprès des promoteurs.
Toutefois, les facteurs suivants doivent maîtrisés :
.
le coût de l'azote liquide,
.
la formation des Techniciens de l'élevage aux méthodes
modernes de la reproduction et des éleveurs,
.
l'amélioration des conditions d'élevages.

- 20 -
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