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Lnst ilut sCnég;i I ;lis <lc k~ctwrches a g r i c o l e s - S e r v i c e
de Prit-;lsi t(.)iogiti du I.;iboratoire n a t i o n a l clc 1’Elevage
et d
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Iiec*herclws ~Ctcrinüires, IhWAK (Stinégal).
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quees . 1,~s cnquC tes SC> poursui vent.
Trypanosomiast:s imimlles clans ltbs c l
J’c~chellé t e r r i t o r i a l e .
+ Comunicatims B la 168 rkunion du Consszl scientifique international de la
rschsrchs BU~ les Trypancmomfeses et leur contr8le - Yaoundh du 29 octobre
au 3 novmmbrs 1979,

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METHODES D'ETUDE EPIZOOTIOLOGIQUE
DES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES. RESULTATS
OBTENUS AU SENEGAL EN 1979
par Saydil M.TOURE (*) et M.SEYE (*)
Nous nous proposons de présenter ici quelques situations concrètes
d'enquêtes épizootiologiques et de discuter l'utilisation adéquate des
moyens dont nous disposons en Afrique pour mener de telles enquêtes.
Suivant les cas, les procédés de diagnostic seront très simples ou au
contraire assez élaborés, et dépendront surtout des crédits mis à la
disposition des enquêteurs et de la formation de ceux-ci.
I- METHODES D'ENQUETES EPIZOOTIOLOGIQUES
I-l- Méthodes élémentaires
Voir le Trypanosome responsable de la maladie animale est le moyen
de diagnostic le plus sûr : cas positif indubitable et espèce identifia-
ble. D’où, dans la mesure du possible, se déplacer avec le matériel qui
permet l'observation sur le terrain.
Les moyens, pour ce faire, ne sont pas considérable : microscope por-
tatif qu'on peut éclairer par lampe de poche avec pile, lames, lamelles,
colorants,
alcool, etc.
Ces moyens peuvent être plus importants : par exemple un camion-
laboratoire comportant les mêmes commodités qu'un petit laboratoire.
._
Ils sont à l'extrême, rudimentaires : distribution de lames aux
agents en brousse, et d'alcool méthylique pour les fixer, puis expédition
à un laboratoire avec des fiches de renseignements.
Ces enquêtes elémentaires sont indispensables.
En aucun cas, Les statistiques officielles sur la situation des
Trypanosomiases animales dans un pays ne seront fondées sur des rapports
résultant de l'examen clinique seul ou du nombre de traitements trypanocides.
________--_1_-_-_--1------------------------------------------------------------------------~
(*) Institut sénégalais de Recherches agricoles - Service de Parasitologie du Labora-
toire national de 1'Elevage et de Recherches vétérinaires - B.P. 2057, DAKAR (Sénéga

- 2
I-2- Méthodes par centrifugation microhématocrite
Elles sont plus précises ; non seulement parce que les cas décelés
sont plus nombreux, mais aussi parce que le degré d’anémie des animaux
peut être chiffré. Il faut évidemment disposer d’une centrifugeuse à mi-
crohématocrite et de microtubes hEparinés. Le procédé nécessite donc
l ’ é l e c t r i c i t é : un camion-laboratoire peut être équipé à cet effet, ou
bien de petits générateurs utilistis. Il est nécessaire de doter les
services vétérinaires de tels moyens pour la clinique ambulante, non
seulement dans le cadre des Trypanosomiases animales, mais pour la méde-
cine vétérinaire préventive en génëral.
I-3- Méthodes sëro-immunologiques
Toutes ne sont pas applicables dans les Trypanosomiases animales.
Ainsi l’évaluation des IgM n’a pas la même valeur indicative dans une
population animaLe,comme c’est Le cas en médecine humaine. Nous connais-
sons mal les autres causes d’augmentation de 1’IgM chez les animaux pour
éviter les erreurs d’interprétation statistique. La méthode sërologique
la plus courante est l’immunofluorescence indirecte et ses variantes.
Sans doute pourra-t-on bientôt pratiquer assez couramment des tests immuno-
enzymatiques
comme celui de microELISA. Quoi qu’il en soit, dans tous
les cas, il faudra récolter sur le terrain du sang, le maintenir sous
froid et le rapporter assez rapidement au Laboratoire pour recueillir le
sérum et procéder aux analyses.
l-4- Enquêtes approfondies
L’apport financier que nécessitent des enquêtes approfondies limite
considérablement le nombre et la fréqüence de celles-ci. Elles sont ce-
pendant indispensables dans tous les pays africains. Ces enquêtes sont
pluridisciplinaires : Entomologie, Protozoologie, Immunologie, Pathologie,
etc. Elles comportent :
- la visite de troupeau et la récolte de sang (frottis, gouttes épaisses,
méthode de WOO, hémoculture, sérum pour immunofluorescence) ;
- des recherches sur les Glossines (captures, identification, dissections
pour la détection de Trypanosomes) et sur d’autres Diptères vulnérants ;
- la visite d’abattoirs pour évaluer la santé globale du cheptel par les
motifs de saisies ;
. . ./ . . .

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- 3
- l’interview des agents de l’élevage en poste sur le terrain et la
consultation de leurs rapports d’activité (traitements trypanocides
pratiqués, morbidité et mortalité attribuées aux Trypanosomiases, etc);
- l’obtention de renseignements auprès des médecins quant à l’existence
et la fréquence de la Maladie du sormneil;
- le dialogue avec les éleveurs pour obtenir d’eux tous renseignements
se rapportant à l’objet des enquêtes et recueillir leurs avis et leurs
doléances quant aux maladies du bétail, la nutrition et la conduite
des troupeaux.
De telles enquêtes peuvent durer deux à trois semaines, ou davantage,
et il faut choisir comme point d’attache une agglomération importante et
rayonner tout autour. Retour au Laboratoire, les analyses et le dépouil-
lement des résultats se feront sur plusieurs semaines.
I I - EXPRESSION GENERALE DES RESULTATS
II-l- Méthode des frottis et gouttes épaisses
Il y a lieu d’indiquer, en plus des Trypanosomes, les autres parasi-
tes rencontrés sur les lames et les pourcentages d’observations. Les résul-
tats peuvent être exprimés assez facilement. En regroupant les données on
définira l’incidence épizootiologique vraie et les différentes fréquences
spécifiques définies plus loin. En Afrique occidentale la situation qui
prévaut actuellement est sensiblement la suivante (fréquence relative).
Espèces animales
T. vivm
T. congolense
T. brucei
T. evansi
Zébus et métis
++++
+++
+
Ndama et taurins
+
++++
++
Dromadaires
+++
Equidés
+
+
+
+
Moutons et chèvres
+
+
l
I
+
Chiens
++
++
La fréquence respective des différentes espèces de Trypanosomes semble
varier, non seulement suivant les localités et les régions considérées,
mais aussi à travers Le temps. Des enquêtes, menées au Nigeria, montrent
que T&v~zx, plus fréquente chez les animaux durant la première moitié du
s i è c l e , a considérablement régressé pour céder la place à B.congoZense
. . ./ . . .

- 4
qui est maintenant l’espèce la plus courante. Sans doute la chimiothéra-
pie aura-t-elle eu quelque effet sur cette modification de la fréquence
relative des espéces.
Les infections dues à T.brucei
sont les moins nombreuses, encore
qu’une méthode d’étude par inoculation d’animaux de laboratoire en
révèlerait davantage.
Les infections mixtes, enfin, entrent dans un pourcentage non
négligeable dans les bilans.
II-Z-Méthode de WOO
Assez generalement la méthode de WOO est superieure pour détecter
le nombre de cas. Mais une application hâtive sur le terrain donne cer-
tainement des résultats inférieurs à des lectures de lames, dans le calme
d’un laboratoire. Souvent les éleveurs sont pressés de faire partir leurs
animaux et le temps de lecture des préparations s’en trouve limité. Il
faut certainement, dans cette si.tuation, réduire le nombre des examens
au profit d’une observation plus longue.
Ici deux parametres interessants entrent en ligne de compte :
l’hématocrite qui signe l’anémie et la parasitémie qui en est la cause.
Plusieurs résultats partiels peuvent ressortir d’une telle enquête.
Ils devront toujours être exprimés après étude statistique :
- hématocrite moyenne de l’ensemble des animaux
- hématocrite moyenne des trypanosomés ; comparaisons avec celle des
non trypanosomés
- comparaisons suivant les différentes espèces de Trypanosomes en cause
dans l’infection.
II-3- Méthodes séroimmunologiques
Les différentes modalités de calcul statistique sont ici plus nom-
breuses. Les rêsu1tat.s n’ auront qu’une valeur indicative.
Les méthodes sérologiques indirectes, parce qu’elles ne sont pas à
la portêe de tous les laboratoires, seront à appliquer sur une vaste échel-
le dans une phase ulterieure, quand la lutte contre les Trypanosomiases
aura fait suffisamment de progrès pour songer à l’éradication, en tenant
pour suspects les animaux qui réagissent positivement à la sérologie.
Cependant il est souhaitable, actuellement, de les pratiquer chaque fois
que possible.
.a. /. . .

- 5
II-4- Traitement des données
En plus des rapports d’épizootiologie destines aux diffërentes
administrations concernées par le problème, il faudra remplir përiodi-
quement des bulletins d’information destinés à la Commission scienti-
fique et technique et de la recherche de l’OUA (section IBAR, Nairobi),
à la FAO et à 1’OMS. Il existe un questionnaire conjoint IBAR-FAO. Les
enquêtes et actions éléme.ntaires réalisées permettent de répondre à ce
questionnaire sur la situation des Trypanosomiases animales. En la ma-
t i è r e , nous n’avons pas dépassé la phase élémentaire d’enquêtes :
- espèces de Trypanosomes et espèces animales atteintes,
- pourcentages de cas positifs par rapport aux animaux examinés,
- fréquence relative des especes de Trypanosomes selon les localités,
en rapport avec les espèces de tsé-tsé et les saisons,
- incidence des traitements et de la lutte antivectorielle, etc.
La fréquence de différentes espèces parasitaires peut être évaluée
suivant de nombreux critères et nous proposons, concernant les Trypano-
somes, quelques definitions (en limitant leur portée aux animaux domes-
tiques).
1) Fréquence régionale spécifique
_ _ _ ____---- - - - - - - - - - - - - - - -
La fréquence régionale spécifique est entendue la fréquence d’une
espèce donnée de Trypanosome dans l’ensemble du cheptel domestique d’une
région, comprise dans le sens d’un groupe géographique de pays limitro-
phes où prévalent des conditions écologiques plus ou moins similaires.
La région doit être géographiquement dëfinie et la fréquence datée.
Le mot “région” est pris dans un sens très général et, dans bien des
cas, correspondra à un découpage politique sous-régional. Le qualificatif
“spêcif ique” se rapporte aux espèces de Trypanosomes.
Exemple : T.congoZense atteint cc p. 100 des animaux dans les pays
d e l’O.M.V.S., en 1979 (Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal
regroupant : Mauritanie, Mali, Sénégal).
L’application de cette définition est circonstancielle et n’a
d’importance que pour une évaluation globale de situation pour, par
exemple, conduire à des campagnes conjointes de lutte contre les Trypa-
nosomiases.
.
.
/
.
.a.

- 6
L’expression “fréquence générique” (pour le genre irrypanosoma)
pourra être retenue si c’est l’ensemble des Trypanosomes pathogènes
qui sont pris en compte.
2) Fréquence territoriale specifiq$
- - - ----------w----------
- - - - -
C’est la fréquence d’une espèce donnée de Trypanosome, considérée
dans l’ensemble du cheptel d’un pays donné ; elle doit être datée.
3) Fréquence locale spécifique
- - - ----_-_------- - - - - - - -
C’est la fréquence d’une espèce donnée de Trypanosome dans l’ensem-
ble du cheptel d’une localité définie ; elle doit être datée.
4) Fréquence xénostëcif ique
--^ ---^------- w-w-- - -
C’est la fréquence d’une espèce donnée de Trypanosome au sein d’une
même espèce animale (xenos = hote ; “spécifique” pour désigner l’espèce
de Trypanosome). Elle doit être datee. Cette fréquence peut être analysée
à une échelle locale, territoriale ou régionale.
Exemple : à Kolda T.congoLense atteint 16 p. 100 des Ndama, en 1979
(fréquence locale xenospécifique).
Ces définitions peuvent être étendues à des parasites autres que
les Trypanosomes.
III - EPIZOOTIOLOGIE AU SENEGAL, 1979
Sur la superficie de 196.000 km.2 que compte le Sénegal, les Glossines
en occupent environ 70.000 km2% soit 36 p.100 du territoire.
Les recherches épizootiologiques, présentées ci-après, visent prin-
cipalement à connaître l’incidence des Trypanosomiases dans les différentes
provinces du Sénegal, afin de pouvoir en évaluer les répercussions écono-
miques et de définir les lieux où des actions sont nécessaires. Cependant
dans nos pays, on ne saurait étudier les Trypanosomiases animales sans
prendre en considération d’autres parasitoses du sang qui leur sont souvent
associées.
. . ./ . . .

- 7
Les enquêtes réalisées en 1978 et 1979 sont menées sur les mêmes
bases :
- utilisation optimale, sur le terrain, de la méthode de détection des
Trypanosomes, par centrifugation du sang recueilli en microtubes à
hématocrite ;
- appréciation de l’anémie éventuelle chez les bovins des localités vi-
sitées ;
- comparaison de lots d’animaux suivant qu’ils sont, ou non, parasités ;
- comparaisons entre des localités et des secteurs d’élevage géographique-
ment éloignés.
III-l- Département de Foundiougne (14’10’ nord - 16’30’ ouest)
Les prélèvements portent sur un total de 494 bovins Ndama.
Les analyses sur le terrain (février 1978) ont été pratiquées à
l’intérieur d’un camion-laboratoire doté d’un groupe électrogène.
Nous retenons de l’enquête les points suivants :
a) au total 45 bovins sont trouvés positifs à l’hématocrite (soit Trypa-
nosomes, soit Microfilaires) :
- T. congolense :’ 7
- T.vivax
: 1
- T. theilsri : 8
- MicrofiZa~res : 29.

b) La moyenne de l’hématocrite est égale à 30,52 + 0,71 pour l’ensemble
-
des 355 Ndama non trypanosomes ; l’anémie est donc évidente chez ces
animaux (l’hématocrite moyenne des Ndama du Sénégal est égale à
._
34,7 2 1,2) ;
la moyenne observée chez les trypanosomés est de
24,28 + 1,66, ce qui confirme le caractère très anémiant de la maladie.
-
c) En ce qui concerne la seule fréquence des Trypanosomiases, les cas vi-
sualisables sont rares. Les séquelles des années de sécheresse, qui ont
eu pour conséquence de diminuer les Glossines localement et les traite-
ments a l’acéturate de diminazène (Bérénil, N.D.) pratiqués périodique-
ment par les agents de 1’ELevage et ceux d’une sociéte de développement
(la SO.DE.VA) semblent en être les principales explications ; en effet,
la maladie atteignait, en 1970, 13 à 55 p.100 des animaux, selon les
troupeaux visités.
. . ./ . . .

-8
Par contre, un grand nombre de cas de Filariose (Setaxia Zabiato-
papi 2 Losa) , de Babesiose (BabtisZa bigemina) et surtout de Theileriose
(Theletia mutans) ont été révélés.
A la lecture de 222 frottis et gouttes épaisses, il apparaît que
166 bovins sont en réalité parasités par une ou ,plusieurs espèces de
parasites du sang.
En récapitulant, nous avons :
- nombre de frottis et gouttes épaisses examinés : 222
- nombre d’animaux parasités : 166 soit 74 p.100
- Theileriose seule : 78 cas, soit = 35 p.100 des prélèvements, ou
= 46 p.100 des cas positifs
- Babesiose seule
: 6 c a s , s o i t = 2 p.100 d e s p r é l è v e m e n t s , o u
= 3 p.100 d e s c a s p o s i t i f s .
- Trypanosomes pathogènes:10 cas, soit= 4p.100 des prélèvements ou
= 6p.100 d e s c a s p o s i t i f s .
- Association Theileriose-Babesiose:44cas,
soit -19p.100 des prélèvements
ou - 26 p.100 des cas positifs.
- Filariose seule :
17 cas, soit =
7 p.100 des prélèvements, ou
= 10 p.100 des cas positifs.
- Trypanosoma theileri : 4 cas
- Autres associations : 7 cas.
III-2- Département de Kolda (12’55’ nord - 14’5.5’ ouest)
-
-
L e s l o c a l i t é s v i s i t é e s , iLn j u i n 1978, forment un cercle autour du
Centre de Recherches zootechniques (CRZ) de Kolda. Elles sont presque
toutes situées à proximité ou à l’intérieur de forêts classées où abon-
dent les pâturages,
mais aussi les insectes piqueurs, dont les vecteurs
des Trypanosomes et ceux des Filaires. Les bovins des villages suivants
ont fait l’objet de prélèvements : Dioulayel, Fafakourou, Bakor, San-
tankoye, Bantankountouyel, Mahon et Saré-Boubel.
A titre de comparaison, des prélèvements ont été effectues sur une
cinquantaine de bovins du CRZ, animaux qui sont en permanence dans une
bonne situation nutritionnelle.
. . . / . . .

- 9
300 bovins furent examinés
Au C O U T S d e 1’ enquête9
l
Dans l e s v i l l a g e s visités, les moyennes de l’hématocrite sont :
- Dioulayel = z8,52 2 2,01
- Fafakourou = 26,76 2 1971
- Bakor
= 28,79 + 1,20
-
- Bantankountouyel = 27,62 f- 1,55
- C.R.Z. Kolda =
33,76 2 2,18
- Mahon
=
33,68 + 1,67
-
- Saré-Boubel =
30,50 + 1,15
-
Les animaux du CRZ, parce que mieux nourris, ont une hématocrite mo-
yenne supérieure à la valeur observée dans les différents villages, à
1’ exception de Mahon.
Pour l’ensemble des 300 observations, il y’a une différence signi-
ficative entre les animaux trypanosomés (x = 28,64 f 1,63) et les non
trypanosomés (X = 30,38 2 0,59).
Au total 48 bovins hébergent des Trypanosomes. On note, à partir
des animaux positifs, que les différentes espèces de Trypanosomes en-
traînent des valeurs différentes de l’hématocrite moyenne, soit :
a) bovins hébergeant !l’. congolense : x = 2 1,33 + 6,05
b) bovins hébergeant 1’.u$~ax
: x = 28,80 + 9,15
c) associations hémoparasitaires comportant T.congoZense
x = 27,11 ,+ 2,62
d) associations hémoparasitaires comportant Y’. Vivax
x = JO,50 2 6,28
e) bovins hébergeant 1’. &eiZeriz’ seulement :
x = 30,ll 2 4,67
1.1 y a une diffërence significative dans l’hématocrite des animaux,
selon qu’ils hébergent T.congolense ou T.vivax, 2 l’état monospécifique
apparent. De même cette différence est significative entre T.mngoZense
et T. thsi2a-i. La comparaison entre T.uZva~, seule ou associée, et
T. thei leri,
ne rëvèle pas de différence significative. On ne s’explique
pas encore que des bovins présentant des hémoparasites en plus des Trypa-
nosomes aient des valeurs plus élevées de l’hématocrite moyenne.
De même, paradoxalement, les animaux qui n’ont révélé aucun parasite,
au cours de tous Les examens, ont une hématocrite moyenne 2 = 29,76+1,21)
qui ne diffère pas significativement de celle des Ndama parasités par
T. vivczx. Cette moyenne est cependant assez basse.
. . . ! . . .

- 10
De cette enquête nous avons surtout retenu :
a) que le département de Kolda connaît une enzootie trypansomienne non
négligeable avec 16 p. 100 d’animaux parasités ;
b) qu’il est difficile de visualiser T,congoZense sur le terrain : 7 cas
seulement sur 18 ont pu être décelés ; la lecture méticuleuse de frot-
tis et gouttes épaisses reste indispensable ; par contre le diagnostic
de T.vivux est relativement plus aisé ;
c) que pour l’h&matocrite, les courbes obtenues et les moyennes indiquent
qu’elle est déviée vers une anémie significative, du fait de nombreux
parasites du sang.
III-3- Département de Tambacounda
Dans l’arrondissement de Koussanar (13’55’. nord - 14’05’ ouest),
un seul cas, dû à T. cong&nss > est à signaler sur un total de 108 prélè-
vements, s o i t 0,92 p.100.
Pour les autres hémoparasitoses, on obtient les fréquences locales
xenospécifiques ci-dessous :
- Thei leriose bovine à T. mtans
: 25,92 p.100
- Microfilariose bovine à Setc.&u
: 13,88 p.100
- Piroplasmose bovine à Babesiu bigetina
: 5,55 p.100
Dans l’arrondissement de Maka (13’40’ nord - 14’20’ ouest), les
fréquences xénospécifiques calculées sur 172 bovins Ndama sont respecti-
vement :
- Trypanosomiase & 2’. u~zwx
:
2,90 p. 100
- Trypanosomiase à T. corzgolense
: 0,58 p.100
- Trypanosomiase à P. theileri
‘*
: 3,48 p.100
- Theileriose bovine à T.mutans
: 31,97 p.100
- Microfilariose à Setaria
: 11,04 p.100
- Piroplasmose à B.biyemina
1,74 p.100
Pour ces deux arrondissements, on remarque une nette prédominance de
la Theileriose, suivie par la Microfilariose, résultant de parasitisme
par Set&a Zabiatopapillosa.
. . . l . . .

- 11
III-4-Région du Fleuve
Le même protocole a ete appliqué au cours d’une enquête dans la
Région du fleuve ( novembre et clécembre 1979). Au total 275 bovins furent
étudiés : 145 à Tatki (departement de Podor, 16’40’ nord - 15’00’ ouest)
et 130 à Ourossogui, Denndoudi et Oréfondé (département de Matam, 15”40’
nord - 13’15’ o u e s t ) .
Des résultats obtenus, on retient :
- que les bovins du departement de Podor donnent des valeurs de l’hémato-
crite supGrieurc:s fi k.c.1 les obtc~nut~s II Matam, aussi bien en ce qui concer-
ne les animaux parasites que ceux qui n’ont pas révélé de parasites du
sang ;
- que la moyenne de 41,38 + 1,31, trouvée chez les bovins indemnes du
départemen.t de Podor, est tres sensiblement supérieure à la moyenne
raciale du Zébu (37,5 + 0,9 p.100) ; par contre, avec une moyenne de
37,40 t 89, les bovins négatifs du département de Matam ne s’en écartent
pratiquement pas ;
- que deux bovins seulement hébergent T.O~UUX et ont, respectivement, une
hématocrite de 32 et 38 p.100, et ainsi, sont peu anémiés ;
- que les moyennes des bovins hébergeant des parasites autres que Trypa-
soma sont paradoxalement supérieures 2 celles des animaux négatifs, à
Podor comme à Matam.
Les parasitoses sanguines observées dans le département de Podor
(Tatki) sont :
- Theileriose : 12,41 p. 100, ce qui represente 18 sur 145 bovins, dont
3 associations,
- Babesiose : 11,72 p.100, soit 17 cas sur 145 bovins, dont 3 associations,
- Setariose : 2,06 p.100 soit 3 cas sur 145 bovins dont 2 associations,
- Trypanosoma thei%eri : I cas sur 14.5 bovins.
C’est dans le département de Matam qu’ont été décelés les deux cas
de Trypanosomiase due à 1’. ui~clx (sur 130 bovins examinés) . Les autres
parasitoses sont :
- Theileriose
: 6,15 p.100 soit 8 cas sur 130 bovins, dont 1 association
- Piroplasmose
: 4,61 p.100 ou 6 cas sur 130 bovins, dont 2 associations
- Setariose : 3,07 p.100 ce qui correspond à 4 cas sur 130 dont 2 -1(-
- Anaplasmose
: 1 cas sur 130 bovins.
. . . l . . .

- 12
Les conclusions suivantes peuvent être tirées :
a) pour les deux départements, l’état général des troupeaux est bon, tout
au moins du point de vue des hémoparasites et de leurs répercussions,
si tant est que “l’hématocrite constituerait un témoin du bon ou du
mauvais état général des individus” ;
b) il est remarquable, bien qu’a priori
paradoxal, que l’hématocrite des
animaux parasités est en moyenne supérieure à celle des bovins indemnes.
Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’une bonne alimentation amoin-
drit ou efface les effets de parasites peu virulents, ou bien par une
résistance génétique, à l’égard de ces mêmes espèces parasites, résis-
tance sél ctionnée déjà chez les zébus du nord du Sénégal ;
c) en ce qui concerne les Trypanosomiases, les données épizootiologiques
anciennes concernant la Région du Fleuve semblent toujours valables,
à savoir
‘existence sporadique de T.vivax et l’absence des autres Try-
panosomes pathogènes.
Toutes les données ci-dessus clarifient des situations au niveau
de localités ou de départements. Les fréquences exprimées sont locales
ou multi-locales. Il sera possible, après trois autres enquêtes, d’en
faire la synthèse pour obtenir des fréquences territoriales, à comparer
avec les résultats obtenus aux abattoirs de Dakar.
ITL-5- Essai de détermination de frequences parasitaires territoriales
xénospécifiques des Ndama du S&Gqal (enquêtes aux abattoirs de
-
-
Dakar)
*
Les analyses ont porté sur des Ndama tout-venants, acheminés aux
abattoirs de Dakar. Ces animaux proviennent certainement des différentes
régions d’élevage de Ndama du Senégal et peuvent, dans une certaine mesure,
renseigner sur le parasitisme d’ensemble.
D’août à novembre 1978, 340 échan-
tillons de sang ont eté analysés. On obtient les résultats suivants :
- T. congolenss
:’ fO cas dont 2 associations, soit 2,94 p-100,
- T.vivax
: 3 cas dont 2 associations, soit 0,87 p.100,
- T.theiZeri
: 15 cas dont 7 associations, soit 4,41 p.100,
- Setaria
: 50 cas dont 11 associations, soit 14,70 p.100
- T.mutans
: 76 cas dont 16 associations, soit 22,35 p.100
- B.bigemina
: 1 ças associé à T.congoZense.

- 13
.
L’hématocrite a une amplitude de 12 à 54 ; les moyennes de septem-
bre (37,31 f: 0,32) et de novembre (38,97 +_ 1,71) sont plus élevées que
celle d’août (35,48 + 0,74), du fait certainement de l’abondance des
pâturages.
Les bovins souffrant de Trypanosomiase à T. congolense obtiennent,
avec 32,70, la plus faible moyenne de l’hématocrite. Chez les animaux non
trypanosomes les moyennes obtenues sont sensiblement supérieures à la
moyenne raciale des Ndamn,
ce qui peut s’expliquer par l’alimentation,
comme nous l’avons dit, et par le fait que les observations ont porté
sur des animaux castrés destinés à la boucherie; en effet, dans de tels
cas, l’hématocrite est plus élevée.
En ce qui concerne les fréquences parasitaires, T.mutans et Set&a
demeurent les parasites dominants. T.congoZense,’ tout comme dans les
enquêtes précédentes, a une plus grande incidence chez les Ndama que
les autres espèces de Trypanosomes pathogènes. T.brucei demeure virtuel-
lement absente. T. viucxz est assez rare. De même que la Babesiose.
L’évolution de ces fréquences est également croissante, d’août
à novembre, puisque c’est en novembre que se retrouvent les pourcentages
d’infestation les plus élevés, sauf pour Setatia, complètement absent
au cours de ce mois.
Les études aux abattoirs seront poursuivies sur un plus grand nom-
bre d’animaux, des Ndama toujours, puis des zébus.
L’épizootiologie est une science dynamique qui révèle des situations
dissemblables en fonction des localités, des races animales, des saisons
et des époques. Les tonnai ssances actuelles sur la fréquence des Trypano-
somiases animales en Afrique ne reposent pas sur des bases sures, parce
que bien souvent, l’observation clinique n’est pas vérifiée par des ana-
lyses. 11 faudrait garder en mémoi.re ces phrases de Claude BERNARD, 1865 :
“l’observateur est celui qui obtient les faits d’observation et qui juge
s’il sont bien etablis et constatés à l’aide de moyens convenables. Sans
cela, les conclusions basées sur ces faits seraient sans fondement solide.
C’est ainsi que l’expérimentateur doit être en même temps bon observateur,
et que dans la méthode expérimentale, l’expérience et l’observation mar-
chent toujours de front”.

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