EVALUATION DE L'EFFICACITE DES METHODES ACTUELLES ...
EVALUATION DE L'EFFICACITE DES METHODES ACTUELLES
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DE LUTTE CONTRE LA TRYPANOSOMIASE ANIMALE AFRICAINE ,j$,
Par Dr Saydil M. TOURE
Institut sénégalais de Recherches agricoles (ISRA)
Département de Recherches sur les Productions et la
Santé animales - B.P. 2057, DAK&4 - Sénégal
RESUME DE COMMUNICATION
La Trypanosomiase animale, malgré trois quarts de siecle de recherches
et d'efforts de lutte, demeure une maladie très r@andue, qui limite sérieuse-
ment les possibilités de 1'Elevage en Afrique. Les méthodes actuelles pour la
combattre s'appuient sur l'élimination des muches tsé-tsé ou glossines qui
transmettent la maladie, le traitement par des médicaments chimiques des ani-
maux qui en sont atteints ou qui sont menacés de l'être, l'élevage de bovins
et de mutons WypanotoGmnts, c'est à dire qui résistent naturellement ,i la
Trypsnosorriase dans un milieu infesté, et enfin, dans une moindre mesure,
l'arknagemnt de réserves de faune sauvage.
La lutte contre les glossines fait appel à des techniques diverses :
emploi d'insecticides, lâchers de mâles stériles, pose de pièges et d'écrans,
manipulation du milieu.
Jusque dans les années 1970, le DM', I'HCH et la dieldkne,étaient pra-
tiquement les seuls insecticides utilisés ; ils sont trk efficaces et la ré-
sistance des glossines à leur 6gard ne s'est pas encore manifestée. Cependant
leur persistance dans la nature limite de plus en plus leur emploi. Ils ten-
dent à être remplaces par l'endosulfan et la delt&thrine, largement utilisés
à l'heure actuelle, ou par d'autres pesticides pour lesquels les résultats ex-
périmentaux sont prometteurs : mé-thoxychlor, t&trachlorvinphos, mlathion, cy-
perméthrine.
Quel que soit l'insecticide utilisé, il y a intérêt à en faire des ap-
plications tr&s &lectives dans l'espace et le temps : la distribution en ul-
tra-faible volume permet de &duire les quantités d'insecticides par unité de
surface traitée, de même que l'@mdage aérien par avion ou p hélicoptère.
Pour rentabiliser les moyens de fonctionnement des opérations de lutte par
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pesticides, il convient de traiter, par campagne de lutte, au moins 2.500 km2
de terrain infesté.
Jusque dans les annees 1970, les campagnes de lutte contre les glossines
étaient surtout expérimentales : au fCamerounn en Centrafrique, au Ghana, Nkli,
Niger, Sénégal, Tchad,
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?Sénya, Tanzanie, Uganda, Zambie. Les r&ultats à moyen
terme étaient inégaux mais les tipercussions tidiates sur l'épidémiologie
humaine et animale étaient toujours spectaculaires. Le Nirjeria constitue une
exception, pur avoir traité, depuis 1956, plus de 200.000 lun2. Actuellement
des opérations à but économique planifié sont en cours dans plusieurs pays
africains.
A cause des effets indésirables sur la faune non cible et sur l'environ-
nement, des méthodes de lutte non polluantes devraient se substituer à l'em-
ploi d'insecticides ou en limiter considérablement les quantit6s requises.
La lutte par tiles sterilisés est appliquée en vraie grandeur dans quel--
ques pays, mais étant donné le co0-t élevé des élevages de glossines, cette
technique ne pourrait être que compl6mentaire d'application sélective d'insec-
ticide non rémanent ou de lutte par pièges et écrans, instruments qui donnent
de bons résultats pour r6duire notablement certaines populations de tsé-tsé.
Dvautres méthcdes de lutte, par déboisement, par abattage de gibier, de-
mandent des 6tudes &rieuses et seraient inacceptables dans beaucoup de pays.
Les concepts de lutte biologique, par des prédateurs ou des hyperpara-
sites de glossines, sont élégants mais les possibili-6 de leur application
pratique sont actuellement très limitées.
Etant donné les coûts généralement élev& de la lutte contre les @os-
sines, quels que soient les procédés retenus, seuls ou en combinaison, il con-
vient d'en tirer un profit &l, en planifiant au mieux l'utilisation des
terres assainies.
Parallèlement c! la lutte contre les glossines, il importe de traiter ou
de protéger les animaux par des médicaments trypanocides. Les produits utili-
sables dans la pratique ne sont pas nombreux : ac@turate de diminaz&e à titre
curatif, isom&amidium et brome de pyrithidium 3 titre préventif. Des kdi-
caments nouveaux sont à l'étude, mais ne sont pas encore vulgarisables.
Conffntés aux difficultés de la lutte antivectorielle, les pays afri-
cains demunis en cheptel, du fait de la Trypanosomiase animale, ont recours,

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de plus en plus, 2 l'élevage de bétail trypanotol&nt~, en particulier les r-i--
ces lklam et Zawlé pur les bovins, la race Djallonké pour les mutons. Les
effectifs sont w-Xneureuserwnt tr6s réduits. Pour satisfaire la forte demande
enregistr6e en bovins trypanotolérants,
il y await lieu de recourir c; ries pro,-.
cé,d& biotechnologiques de transplantation etiryonnaire.
Pour ce qui est de l'ewloitation de la faune sauvage, elle n,est a?-
?liq@e que dans quelques pays diAfrique de lvCst. Le problhe demzndz encore
des études trk poussées d'écologie et d'6pizcotiolo,$.e.
Toutes les actions de lutte contre la Ykypanosomiase animale r>CXt.-W
quielles sont -tSs complexes par la nature des problèmes à r6soudrei -~a?? le
nombre de lys et d'institutions nationales et internationales i~liqu6s5 par
les volumes des financements nkessaires, doivent ixg&ieusemcnt 6-&e coordor~
n&s. F;n la matihe, les communautk plitico-konomiques sous--r$ionales
d'Afrique, ainsi que l'Organisation de 1'rJnité atiicaine- la FAO et l'ONS, au--
ront un r6le pr+ndérant ,t jouer.